Anvers-bourse: journal financier paraissant tous les jours de bourse officielle

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31 decembre 1918
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s.n. 1918, 31 Decembre. Anvers-bourse: journal financier paraissant tous les jours de bourse officielle. Accès à 29 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/r49g44jw1r/
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—— Mardi 31 décembre 1918 No 268 Trentième année ABONNEMENTS : un a» m seœe. u* trûne. francs francs francs ANVERS • • 20.00 11.00 6.00 INTÉRIEUR . 23.00 12.00 7-00 EXTÉRIEUR . 35.00 18.00 10 00 On s'abonne à Anvers au bureau du journal, et dans tous les bureaux de: poste de Belgique et de 1 étranger. - Les abonne ments partent le de chaque mois peuvent dépasser le 31 décembre. BUREAUX: Marché-aux-CEufs, 9' - ANVERS TXIanhnnP ! 2388 ANVERS-BOURSE Finances, industrie, commerce, économie politique, variétés iniiRMAI OIIOTIDIEN DU SOIR Jvuiiivnbi i ik/ibiv w vwii i Tnntp. nnmmiininaiinn rp.iatiup. à l'administration ou à la rédaction doit être adressée à M, J. BACOT, administrateur-directeui du journal INSERTIONS : La grande ligne : Annonces ordinaires .... un franc Demandes et offres d'emplois . 75 cent. Convocations d'assemblées : une insertion ■ • la ligne un franc Annonces financières .... 2 francs Pour une série d'annonces et pour les annonces d'émission on traite à forfait. «HT Les annonces sont mesurées au lignomètrç. Les titres se payent d'après l'espace qu'ils s'occupent. L'administration et la rédaction declmen toute responsabilité quant à leur teneur. i a numpi-n ! 10 nentimes ' ' ADMIS PAR LA CENSURI AVIS Pour recevoir Anvers-Bourse per dant huit jours à I essai, ii suffit d e faire la demande à l'administration d i journal. ! Nos vœux patriotique! Après quatre renouvellements d'aï ' née survenus tristement sous un ioti odieux, il nous est enfin donné, ce 1 janvier L919, d'exprimer librement e Belgique indépendante les vœux qi nous formons pour la félicité des nôtre pour le rétablissement rapide des sou ces de vie et de prospérité du pays. Notre première pensée se dirige toi , naturellement vers la noble incarnatic du courage et de la droiture belges, ve 11a personne du roi. qui fut l'âme hérc que de la résistance ' de la nation < cours de l'épreuve la plus cruelle, plus désastreuse qu'elle ait eue jamais subir : vers le symbole de douce chari de bonté délicate et inlassable, repi senté par- la reine, la zélatrice du s* cours aux blessés, la consolatrice d deuils de la natiop. Autant pour- la famille royale ell même que pour la patrie belge, not souhaitons que le plus démocratique d( rois et la plus affable des reines soiei conservés longtemps à 1 estime, a 1 a ■ fection et à la reconnaissance profond) ■ de leurs sujets. | Nous n'oublions pas non plus cet Bbeile fU'ure du courage civique : le ca ■dinal. Monseigneur Mercier, a dit. a ■début de là guerre, qu'il était fier d'êti ■ Belge. Nous pouvons lui affirmer qi ■ la Belgique , est unanimement fière . c ■ posséder un prélat qui. aux premie ■ jours de l'invasion, se fit le défenseï intrépide du Droit, de la Justice et de ■Vérité cyniquement violés. I A nos lecteurs, à nos concitoyens, ■ îos compatriotes que de vœux à éme ■tre ! I La Belgique, jadis si prospéré, n e ■plus que deuil, que ruine, que désorg ■nisation dans tous les domaines, et iSfaudra des mois, des années de p ■tients et longs efforts pour revenir à : ■prospérité d'antan. L Nous souhaitons à nos coneitovei qu'inspirés par les idées larges et grai .-aes, qui doivent présider au relèveme .jjde nos moyens d'action, ils marche i lis la main dans la main, en ne pe Slfdant pas de vue le but à atteindre. Arrière les mesquines querelles, i ■ discussions oiseuses, les récriminatioi ■stériles. Le temps n'est plus aux di ■cours, mais à l'action. 11 faut agir pa ■tout vite et bien ; avoir le jugement ( Béveil et la décision prompte. L'initiât ive privée, l'initiative collective ont d vant elles un vaste terrain d'action. Lt pouvoirs publics sont là pour la guide iour la conseiller, pour la contrôle mais non point pour la paralyser, soi peine de décourager et de stériliser lt efforts. . Hommes d'action, debout et au tri vail dans tous les domaines. Négociant financiers, industriels, artisans, ouvriei de toutes catégories, c'est en liguant, e associant vos efforts que vous réussire à redonner à votre chère patrie l'esse envié qu'elle avait en 1914. Que la vie financière, commerciale, ir dustrielle, artistique, intellectuelle ri prenne partout. C'est l'époque du ri nouveau. La Belgique a redoré son bli son au feu des canons ;• elle a cimenl Ienfants . les trois couleurs brabançonne de la résistance sont devenues l'étendar glorieux de la victoire,et quelle victoire Belges debout ! nous ne vous souha tons pas le courage : vous venez d'e donner une preuve éclatante ! Nous n vous souhaitons pas l'énergie : votre rt sistance héroïque aux formidables as ; sauts des hordes barbares l'a démontré « une fois de plqs au monde ! Nous ne vous souhaitons pas l'esprit d'union : vous avez mis en pratique votre belle devise nationale qui a triomphé de tou-tes les embûches ennemies à l'intérieur n et à l'extérieur '. Nous ne vous souhai-u tons pas la droiture : c'est pour le Droit que Vous avez souffert et combattu. Nous _ ne vous souhaitons pas l'esprit d'organisation vous étiçz arrivés en 1914, I vous toute petite nation, à être un con-) current redouté et envié dans le commerce et l'industrie du monde. Nous vous souhaitons simplement de 8' considérer toutes choses, non d un point ,r (te vue individuel, mais d'un .point de " vue général pour - coordonner tous les ie efforts indispensables au prompt relève-'■ ment du pays encore tout pantelant et r" meurtri. La terre belge est petite, on s'y court ■ doie de toutes parts, on y manque sou-111 vent de l'espace nécessaire au recul qui fs permet à l'œil d'apprécier non point le 'ï~ détail, mais l'ensemble. " Qu'une grande et généreuse pensée 'il nous anime tous au moment d'un.com-à mun effort ! Relever rapidement le pays, lui donner un nouvel essor par é" le travail, tel roit être le but de chacun de nous. Ne ménageons ni les avis, ni les ;s critiques, si c'est nécessaire, mais donnons nous-mêmes personnellement l'ex-J" emple de l'action et de la discipline. 15 , Si démoiir est aisé, reconstruire vite s et bien est œuvre des plus délicates et des plus difficiles. Que la plus grande bienveillance, ■s que le plus large altruisme préside à tous nos travaux, et qu'après avoir don-•e né au monde l'exemple d'une résistance héroïque conforme à nos>lroils et a nos II devoirs, nous, lui montrions la patrie e belge, affreusement meurtrie et saignan-f te, revenant peu à peu à la vie, et re-'e prenant le cours de sa destinée utile et glorieuse par la concorde, le travail in-cessant, le dévouement inlassable de 11 tous ses enfants. Albert Dei.viont. à ' DEPECHES TELEGRAPHIQUES 4 (Service de l'Agence HAVASj l- Le président Wilson à Londres il Londres, 30 décembre. — Le parlement se l- réunira le 21 janvier à Londres en un banquet .. d'adieu offert dans la soirée à Buckingham Pfflnce en l'honneur du président. Wilson. is Le transport par l'Escaut Londres, 30 décembre. — On mande de Paris 11 au Daily -Telegraph que le gouvernement néer-itj landais consent à ce que les alliés fassent i*. usage de l'Escaut pour le transport des approvisionnements destinés aux troupes alliées en Allemagne. :'S 19 La limitation des armements Washington, 30 décembre. — Le .secrétaire d'Etat de la marine a défendu à la commission n. navale de la chambre le programme naval i- triennal, faisant prévoir que. si une conveu-tion générale internaitioiuiie pour la limitation des armements est conclue, Wilson sera auto-lS risé à arrêter les constructions navales auiéri-!', 'caines. r, 1 — Il faut quinze mille livres pour l'armée d'occupation i- C'est ce que nous dit Mine Winterbottom. s, Mais permettez-nous de vous présenter Mme .s Winterbottom, dont la silhouette vêtue de khaki et. coiffée xlu bonnet de police réglemen-11 taire, est très populaire dans l'armée belge, no z tamment dans la première division d'armée, r mais qui est moins connue dans la Belgique li-. bérée. dette dame anglaise est arrivée à Anvers au début de. septembre 1914 avec le Belgian l" Field Hospital, un hôpital de campagne dont le personnel était entièrement britannique. Elle y était « chauffeuse », c'est-à-dire qu'elle condui-L. sait elle-même l'automobile qu'elle avait mise à la disposition de ses camarades dans cette e initiative pliilantropique. Ceux qui ont vécu le^ débuts de la guerre se souviennent de 5 1' « hôpital anglais » du boulevard Léopold qui rï rendit de multiples services pendant le siège . et l'attaque d'Anvers. U suivit l'armée de campagne en retraite vers l'Yser, et quitta la mé- i- tropole, — avec tous ses blessés, — pour se i fixer à F urnes, où il reçut beaucoup de monde g pendant la fameuse bataille d'octobre. Ensuite, il fut installé à Hoogstade, sur la 'grand'route de Vurnes à Ypres, et Mme Winterbottom en fut le secrétaire jusqu'au lr janvier 1916. A partir de ce moment, elle se consacra à une œuvre plus spécialement destinée à la première division d'armée. Elle fonda à ses frais un centre de récréation où dans trois grandes tentes les soldats recevaient gratuitement du thé, du café, du chocolat, faisaient 'leur correspondance, lisaient des journaux ou des revues, des livres français, flamands ou anglais, assistaient à des concerts de • gramophone, jouaient aux dames, au jaquet, aux échecs. Ces tentes, peintes en couleurs claires a l'intérieur, où les fleurs abondaient, que Mme. Winterbottom elle-même renouvelait, constituaient pour nos soldais un véritable « home » familial, remplaçant l'autre, celui que les Allemands occupaient. Inutile d'insister sur la valeur morale et pratique de cette œuvre qui fonctionna à El-sendamine, à Bray-Dunes, à Steenkerke, à Houthem. à Kruisbeek, à Clachoire, à Loo. à Lampernisse, à Molenhoek, partout où allait la première division d'armée et qui avait des » succursales » dans les groupes d'artillerie et dans les centres d'instruction. Deux chiffres suffiront à indiquer l'importance qu'elle avait acquise au boyt de deux ans et demi : plus de trois cent mille soldais y avaient reçu des boissons chaudes réconfortantes, et l'on y avait distribué deux cent quatre-vingt-quatre mille feuillets de papier à lettre avec autant d'enveloppes.Mais Mme Winterbottom veut se consacrer mainteilaiit a une initiative nouvelle, qu'elle vient de prendre. Les soldats clés divisions belges de l'armée d'occupation manquent de distractions. Ils désirent lire. Ils pourraient trouver sur place des livres allemands. Ils n'en veulent pas. Ce sont des livres français, flamands, anglais qu'ils demandent. «Je veux constituer des bibliothèques dans tous les cantonnements, nous dit Mme Wintterbottom. Il faut quinze mille volumes. Des romans et des récits de voyages, des livres d'histoire, de science, de sport, des collections reliées de revues, de périodiques illustrés, .le supporterai .'les frais d'installation dès bibliothèques etv ceux de l'entretien des tentes qui serviront de salles de lecture. Je demande aux femmes, aiu . mères, aux sœurs, aux filles de soldats belges, de m'envoyer les livres nécessaires, que je ne puis me procurer même si occasionnelleyient quelqu'un voulait m'aider financièrement. Qu'elles m'expédient leurs dons a mon adresse militaire : Z 145 A. B. C. Je leur accuserai réception de tout ce que je recevrai. Et puis-je faire appel à la presse belge pour faire connaître l'urgente nécessité de centres de lecture à l'armée d'occupation et pour appuyer mon appel auprès de.ses nombreux lecteurs? » Notre corps diplomatique Sous c.e titre, le soir de Bruxelles publie, l'article que voici : Parmi tant de réformes, vitales pour le pays et dont la guerre aura démontré l'urgence çt-l'i/né.luctabiLLté, ligure au premier plan, immédiate et indispensable, la complète refonte de notre organisation diplomatique et co$» sulaiie. Nos compatriotes ont pu, dès 1915, en apprécier l'importance et la nécessité, au point, tle vue de notre diplomatie. Ils ont lu, publiée dans ce que les Allemands ont dénommé les Bklgjschf. Aktenstueken, une centaine de rapports dus à nos représentants à l'étranger, min'stres de Belgique à Berlin, Londre;, Sa int-Pétersbourg, Paris, etc. Cette lecture leur aura fait toucher du doigt tous les défauts île cette organisation ; qui pis est : les défauts de ceux qui y étaient commis. Nous étonnerons, certes, nos lecteurs en leur a.ppre-na.nt que lorsquie en 1915, quelques exemplaires des publications susdites parvinrent, au Havre, lies plus stupéfiés furent, à leur lecture, les membres du gouvernement. La plupart d'entre eux, à part le ministre des affaires étrangères, ignoraient le premier mot de ces rapports, où s'avérait, indiscutable, le sentiment ga.ilophobe ou, si l'on préfère, la vision germanophile de la politique extérieure des grands Etats. Le baron Greiridl qui, de Berlin, jugeait, ex cathedra, la (politique et les articles des grands journaux français, affirmant que les armements de .la France devaient porter ombrage à l'Allemagne, à son « pacifique » empereur, était atteint d'une telle presbytie que pas uni jour il nie s'était douté des armements'formidables qui se préparaient en Allemagne, et jusque sous ses yeux ! Les ministres qui., pour la plupart, faisaient partie du cabinet depuis 1907. qui tous étaient ministres depuis cinq ans a.u moins, n'avaient jamais entendu un traître mot de ces incroyables documents attestant que non seulement, le baron Greindl et son successeur M. Beyens — qui, au moment même où ils étaient rendus publies, venait de remplacer M. Davignon aux affaires étrangères ! — et aussi M. Deprelîe-Rogièr notre- représentant ù Saint-Pétersbourg ; le comte die 'Lalaing, notre ministre à Londres, et jusqu'à notre ministre à Paris, M. Legliait, voyaient la poilitique internationale à travers les lunettes boches. Qu'est-ce que cela voulait dire? Ou leur fournit l'explication. Elle était d'une candeur exquise, mais, elle démontrait combien il était impérieusement nécessaire de réformer les mœurs de notre service extérieur. Depuis toujours, leur expliqua-t-on, le baron Greind'l, — n'oublions pas de noter qu'on l'avait fait comte en 1913 pour le récompenser des services éminen/ts rendus à son . pays, — était considéré comme le plus éminent de nos diplomates. Aussi communiquait-on assez régulièrement ses impressions aux ministres de Belgique, ses collègues auprès des autres grandes puissances.' Lorsque M. valider Elst, que M. de-Favereau avait appelé à la succession de Lainberinont au secrétariat-général des affaires étrangères, vint occuper re poste, la supériorité transcendante des impressions de notre ministre à Berlin, l'avait frappé au point qu'il les fit. régulièrement à l'étranger, ceux-ci « ayant à se conformer aux vues du baron Greindl sur la politique générale ». Parfaitement. ' C'est ainsi que la politique extérieure de la Belgique était, en réalité guidée par' Berlin, la WUheluistras'se ayant feint de considérer le baron Greindl le Nestor des représentants étrangers à Berlin, comme le plus avisé des diplomates, et. celui-ci s'étant laissé empan nier, tout bon patriote qu'il fût, nous nous plaisons à le reconnaître, par les flatteries dont on l'entourait, et avalant toutes les pilules que voulaient bien lui donnei les von Jagow passés et présents. Ah ! i3 faut reconnaître que, dans cette organisation de mensonge et de duplicité qui constituait leur politique extérieure, les Boches étaient, passés maîtres, mais il faut bien admettre aussi que nos représentants furent... mettons un peu naïfs. Evidemment, l'ancien secrétaire volant de M. de Buret au département die l'intérieur, devenu secrétaire-général du ministère des affaires étrangères, se montra en tout oeila d'une naïveté qu'il attesta d'ailleurs avec maîtrise depuis le premier jour de la guerre jusqu'au moment où, poui le remercier d'avoir abandonné à Bruxeûiles les papiers dont s'étaient servis les Allemands. on le désigna, lui qui n'avait cepen dant jamais appartenu à la carrière, comme ministre de Belgique à Madrid. Si M. valider Elst n'est plus aux affaires étrangères, nous avons encore beaucoup — trop ! — de ministres à l'étranger coulés d«n> le vieux moule. Nous voiici à la veille du joui où iii va falloir rénoyer tout delà. Une série de postes sont vacants ou à la veille de l'être Nos ministres à l'étranger doivent avoir demain la conception exacte de leur rôle, et dès lors d'autres soucis que.ila fréquentation dies salons mondains, le bridge ou île boston d'autres sources (l'information que des nou veilles colligées dans ces réunions ou .cueillîtes dans les journaux. Trop die nos représen tants à l'étranger ont montré leur dédain, si pas leur ignorance, de nos intérêts : trop de condescendance, en pays neutres notamment Vis-à-vis de ceux de leurs collègues qui représentaient des nations ennemies. Faut-i;l évoquer à cet. égard ce'mot de l'un d'eux, s'éton nant qu'en lui reprocha pareille mollesse ei disant : — C'est facile à dire, mais, après la guer re, il nous fa.udra. reprendre nos relations a.vec ces gens-là, n'est-ce pas ? Il' faut que nos représentants,.avec le souci réel des intérêts de leurs compatriotes, aient aussi des connaissances spéciales qui les mettent à même de rendre service a nos industriels «et à nos commerçants. . Pour cielia. que faire? Organiser notre diplomatie à l'exemple de la France, de telle sorte que nos agents diplomatiques fassent des stages dans la. carrière consulaire, et que les consuls puissent, passer dans la diplomatie.Mais à. la base die cette réorganisation, une condition primordiale s'impose : il faut payer nos agients ; les payer de manière qu'ils puissent, s'ils sont diplomates, faire bonne figure et représenter dignement, la Beùgique, sans ■posséder pour cela une fortune personnelle ; s'ils sont consuls, qu'ils puissent exercer leur mission sans devoir représenter des affaires, ou chercher, par un travail à côté, à suppléei à l'insuffisance de leurs traitements. Ce qu'il faut ensuite, sans discussion possible, c'est mettre un terme au. système qui, jusqu'ici, a fait choisir nos agents non en raison de leurs qualités intrinsèques de leur mérite, mais bien de leur nom. A ce jour, pour entrer dans la diplomatie, voire même pour arriver à un poste élievé aux affaires étrangères, il a. fallu appartenir à une caste! Nous n'entendons pas qu'il faille exclure de ra diplomatie celui qui appartient à une vieille famille ou qui porterait un beau nom. Il faut tout d'abord choisir nos agents» en raison de leur savoir, de leur intelligence, de leur acquit; tant mieux si, par surcroît, ils sont, de vieille souche '; mais "cette seule qualité, dans un royaume égaiitnire comme le nôtre, alors que tous ies Etats marchent délibérément vers un régime de démocratie, ne pourra plus désormais suffire à elle seule. Gageons que M. Paul Hymans saura effectuer dans notre organisation diplomatique lies transformations qui s'imposent et, .sants faiblesse, saura « limoger » ceux de nos agents dont 'l'incapacité et l'insuffisance se sont manifestées avec éclat au. cours de cette guerre. Qu'on leur accorde tous les éméritats possibles, qu'on leur crée des rentes si l'on -veut, ce sera nne misère à côté de ce que pourra gagner la Belgique dotée d'une représentation diplomatique représentative de l'activité, de l'initiative, de l'intelligence de ses nationaux. Il serait difficile de mieux dire, mais la démonstration si lumineuse de notre confrère demande un complément. Le Soir, en effet, veut que nos agents diplomatiques fassent des stages dans la carrière consulaire et que les consuls puissent passer dans la diplomatie. C'est fort bien, mais la carrière consulaire existe-t-elle en réalité ? Puisque nos gouvernants ont été très étonnés en lisant les rapports ■ de cet extra ordinaire baron Greind'l. ils seront peut-être stupéfaits en apprenant • que la carrière consulaire est, en réalité, un leurre. Il y a en Belgique peu de consuls de carrière ; la plupart de nos agents consulaires ou industriels sont de bons négociants étrangers qui voient dans la possession du titre de consul le moyen de satisfaire leur vanité ou- de remplir leur escarcelle niais qui nie' prennent souci des intérêts vitaux de notre pays. Tenez, à ce propos, une petite histoire 'très suggestive qui en dit long sur la manière dont nous étions servis. Le navire-école Comte de S.met de Naeyer venait de faire naufrage. Celui qui écrit ces lignes se rendit à Hambourg pour rencontrer les jeunes naufragés et connaître leurs sensations. Sitôt arrivé dans» la ville hanséatique, il se présenta au consulat belge, où il fut d'ailleurs reçu avec beaucoup de courtoisie par le consul qui savait à peine bailut-ier quelques mots de français. C'était un allemand pur sang. . — Le CoKiti; de Smet de Naeyer s'exclama-t-if surpris, qu'est que c'est cela ? Explications. Discussion. Finalement, le consul se rappela vaguement qu'il avait lu en effet quelque chose sur cette affaire dans un journal « pelge», et il sortit de ses profoîi*-de's l'indépendance où le naufrage était annoncé en deux lignes. Le consul resta indécis et ne savait quel parti prendre. C'est seulement quand on lui eût fait observer la gravité du cas et que Hambourg pourrait recevoir la visite d'un membre du gouvernement belge, qu'il se dégourdit et se mit à recueillir les renseignements qui lui semblaient utiles. L'anecdote n'est-elle pas renversante ? Voilà un négociant allemand, consul général belge dans un port concurrent du port d'Anvers, et chargé d'y représenter nos intérêts : on vient de voir qu'ils étaient en bonnes mains.1 De telleis situations n'étaient" pas seulement spéciales à l'Allemagne. Elles se sont présentés ailleurs, à Liverpool, notamment, où pendant de longues années un Anglais s'est occupé dè faire notre bonheur. Or donc pour quie le vœu très juste du .Soir se réalise et avant d'épùrer le corps diplomatique, ii faut reifaire les fondements de tout l'édifice. Un nettoyage complet, méthodique s'iinpose et plus vite on le fera mieux cela vaudra. Un mot encore des rapports consulaires Avant la'guerre ces rapports étaient publiés par le département dès affaires étrangères en fascicules à couverture jaune. Personne ne lisait des documents, parce que la plupart, du temps la publication s'en faisait avec des retards considérables, souvent même si considé-- rables qu'elles perdaient. toute utilité. Voilà encore une réforme radicale à opérer. La situation économique (Suite et ki.n) Application à la Belgique Le sentiment général manifesté chez les alliés est que toute l'organisation dont nous venons de parler ne doit être que temporaire et qu'il est désirable-que les initiatives privées reprennent leur entier épanouissement cïès que les conditions économiques seront redevenues normales. Il faut, s'attendre cependant à ce que la situation actuelle continue à subsister pendant un certain temps après :a signature de la paix et, en tous cas, à notre point de vue. après la libéiatian de notre territoire national. La question des disponibilités continuera à dominer tout le problème de notre ravitaillement. disponibilités en marchandises, disponibilités en lrêt, disponibilités en moyens de paiement à l'étranger. La demande globale de la Belgique se trouve et se trouvera après la guerre, à ces différents points de vue, en compétition avec celle de tous les autres alliés. Cette considération fait que les gouvernements alliés eux-mêmes demandent à la Belgique d'organiser le contrôle des commandes individuelles et qu'ils ne consentent qù'à certaine^ conditions de ce genre •à nous accorder la disposition des crédits promis. Le gouvernement britannique notamment, a mis à la disposition de ia Belgique un crédit.provisoire de 100 millions de francs destiné à couvrir les premiers besoins de notre industrie et de notre commerce, à condition que toutes les demandes fussent représentées par un organisme centralisateur, afin d'éviter en même temps la. concurrence dans la demande et l'exagération des besoins portés à la connaissance, des com-m i ssïo n s ih'teralliées. Le Comptoir national soumet à ces dernières ses .programmes d'achat dans lesquels s()iit compris, outre les besoins généraux, les demandes d'un certain nombre d'industriels et de commerçants qui se sont, adressés au Comptoir. Les initiatives privées On comprendra la nécessité qu'il y a a ce que les particuliers qui sont parvenus a taire directement des acquisitions de matériel ou de matières premières, en faissent part au Comptoir afin que cet organisme puisse en tenir compte, vis-à-yis des commissions interalliées, dans ses évaluations de besoins généraux dont nous venons de parler. Le Comptoir national estime qu'en principe, il ne peut être question, comme nous l'exposerons plus loin, eu parlant de la répartition du pays, de réquisitionner le matériel et les approvisionnements qui seront, importés par des particuliers qui en, auront fait, eux-mêmes l'acquisition. Cependant, à cause de cette nécessité de centraliser les renseignements en vue des évaluations des besoins généraux, il sera nécessaire- de prendre des mesures contre les particuliers qui se refuseraient, malgré les avertissements, à prévenir le Comptoir national d'achats faits directement.D'autre part, si les contingents attribués a la Belgique sont limités,• il y a lieu d'observer que les marchandises acquises dans les pays alliés durant 3a. guerre et. importés ultérieurement en Belgique par des particuliers viendraient nécessairement en déduction des contiingeaifs attribués à la Belgique. Il en resuite que la communauté belge sera atteinte, par Ces importations et .qu'elle devra les contrôler pour que l'intérêt, général n'en pâtisse pas. Son intervention. sera, en tous cas justifiée puisque c'est elle qui disposera du frèt. qui continuera également à être contingenté par les organismes interalliés. Comme on peut le voir, il ne s'agit donc nullement d'un, monopole d'achat, pour le Comptoir; les initiatives privées, qui sont encore possibles, doivent a voir libre cours en tant, qu'elles contribuent à -notre restauration . économique. Les licences d'importation Cependant, il est à prévoir qu'aucune marchandise ne pourra être introduite en Belgique, après la guerre ,salis une licence d'importation et. il- est raisonnable d'admettre que l'octroi de ces licences pourra être soumis à certaines conditions de coopération, dans l'intérêt général. L.a nécessité d'un con- ' trôle efficace sur les importations comme sur les. exportations, a été reconnu dans tous les Etats neutres ou en guerre ; la France, la Qrande-Bretague, l'Italie, les -Etats-Unis, l'Espagne et tant d'autres pays ont recouru, à de te-Hes mesures et il n'est pas douteux que des dispositions strictes devront être prises chez nous après la libération du territoire. Les bases du problème Résumant ce que nous venons d'exposer,'; au point. île vue de la situation générale, on peut dire que le problème doit être envisagé en tenant compte des bases' essentielles suivantes : 1. Insuffisance des disponibilités pour répondre aux besoins dans tous les pays du monde ; 3. Création d'un, contrôle de tous les Gouvernements pour la répartition! entre les différentes nations ; 3. Mesures prises par la plupart, des Etats pour centraliser les achats ; 4. Impossibilité, dans ces conditions, de songer à réaliser la reconstitution de la Belgique par les seules initiatives privées, et nécessité dè régler ces initiatives en vue de les faire concourir à l'intérêt général. Rôle d'intermédiaire du C. N. • Pour, réaliser son but, le Comptoir national procède à différentes opérations qu'il importe de vous exposer. 11 procède à des achats, soit pour compte de l'Etat, soit pour compte -de particuliers qui obtiennent le concours financier de l'Etat pour le payement de leurs commandes. Le Comptoir peut également faire dies achats pour le compte de particuliers, sans le concours financier de l'Etat. Enfin, le Comptoir national peut intervenir dans l'une des opérations nécessaires à l'acquisition des marchandises par des particuliers: l'achat, l'emmagasinage, le transport, l'assurance et la délivraison. Le Comptoir national ne servant, que d'intermédiaire entre les producteurs ou. fournisseurs et les industriels ou commerçants belges, affiliés ou non à la Société, ne peut traiter avec les acheteurs que sous les conditions qu'il aura lui-même pu réaliser; tous ses efforts tendront à obtenir, de là part des fournisseurs, une livraison dans le plus bref délai possible et les conditions les plus ^favorables relativement aux ".prix, qualités, garanties, etc. ;. les achats en grandes quantités lui permettront d'obtenir des prix favorables. t Le règlement des achats faits avec le concours financier du. gouvernement s'effectuera en principe, au moment de la livraison. Cependant., il sera toujours possible à l'acheteur d'obtenir des délais de. payements moyennant garanties, et notamment contre remise, de bons de réquisition ou de titres d'indemnités de guerre. Les marchandises achetées par l'intermédiaire du Comptoir national seront délivrées à des prix comprenant : le prix dlachat initial, les frais d'emma.gnsi-nage de transport, d'assurance, de délivrai-son et de tous frais grevant la marchandise, les intérêts courus sur les avances de l'Etat ou des tiers garantis par l'Etat ainsi que la commission revenant au Comptoir lui-même. Cette commission minime, qui ne dépassera en aucun cas la commission d'usa.ge. servira à- couvrir les frais généraux ainsi que l'inté- I Feuilleton de l'ANVERS-BOURSE 34 1914-1918 La guerre vue d'Anvers Annotations quotidiennes d'un habitant de la villi MARDI, 25 AOUT 1914 Vingt-troisième jour de la guerre (SUITE) A l'ouest de la Meiise, l'armée anglaise qui se trouvait à l'aile gauche, e' été. attaquée par les Allemands. L'année fraiiçaise a pri: de ce côté l'offensive. Deux corps d'armée di nos amis ont ici essuyé un feu très meurtrie»: et plusieurs contre-attaques, et ils ont dû sa retirer après s'être bm\ défendus et avoii fait subir à l'ennemi dje grosses pertes. l'est de la Meuse, les troupes françaises si sont avancées sur un terrain très difficile Elles y ont été violemment attaquées et doi vent donc, eiles aussi, battre en retraite L'armée française ne i>eut plus faire autre ment que d'adopter une attitude défensivi jusqu'au moment où le général Joffre aun reçu les renforts qui lui permettront de don ner de nouveau le signal de l'attaque. L'aimée allemande, de son côté, a tellement souf fert qu'elle se voit dans la nécessité d'arrê ter momentanément la contre-offensive afii Ide prendre de nouvelles- positions. L'annonc. de la retraite des armées franco-anglaise; devant la supériorité numérique des Aile mands suscite un enthousiasme débordant ea Allemagne, surtout à Berlin. Plusieurs jour naux enregistrent la victoire des hordes di kaiser comme un fait militaire de la plu haute signification, dont on ne trouve l'équi I valent dans aucune guerre depuis cent ans i D'aucuns considèrent inèine que les Français sont vaincus, bien que les Allemands devront peut-être encore se résigner à des sacrifices assez lourds pour achever leur victoire. Sur le front oriental prussien, l'armée alle-.mande bat en retraite par marches forcées. Une partie de cette armée se replie sur Kônigs-berg. Les Allemands abandonnent- sans coup J férir une position préalablement fortifiée sur P la rivière Augherapp. Les routes au delà de cette rivière sont parsemées de cartouches, d'obus et de sacs, (pie l'ennemi a jetés dans le but d'accélérer sa retraite. Les Busses occupent ce jour Justerburg'et Angerburg. Dans i la même région, le vingtième corps allemand, ' d'un effectif de trois divisions, occupait une .position fortifiée Oblau-I* rankonau. Les Busses, franchissant les fossés et rompant les barrage* en fil de fer, ont encore attaqué oette. position-. Le vingtième corps allemand, enveloppé par les Russes sur le flanc gauche, évacue Osterode abandonnant plusieurs canons, des mitrailleuses, des caissons et beau-;> coup de prisonniers. Dans la Pologne russe, • les troupes autrichiennes s'avancent des deux côtés de la Yistule. A l'ouest de ce fleuve, Autrichiens et Allemands, après des combats peu importants, passent le mont Lysagora,, entre Kieflce et Radom. A l'est de la. Vistule, ils délogent les Russes de Krasnik, sur la route de Lublin. Aux environs de Temaszow, près de la frontière galicienne, en Russie; près de Tu.rynka et. du côté de Kamionka-Strumitowa en Galicie, à quelque trente-cinq kilomètres de la frontière russe, au nord-est de Lemberg, ont lieu des rencontres où les L Autrichiens ont l'avantage. Cette dernière action semble annoncer une grande bataille. Près de 1a station Plainhof, entre Zlotchew et Sberow, neuf escadrons russes assaillent - de grandes forces autrichiennes, -et. les niet-i tent en déroute. Les Russes prennent deux } batteries et font cent-soixante prisonniers. MERCREDI, 26 AOUT 1914 Vingt-quatrième jour de la guerre t Le dirigeable allemand qui, dans la nuit de i lundi à mardi, avait survolé Anvers dans les conditions que l'on connaît a tenté cette nuit de renouveler son exploit. La manière dont il avait procédé ayant été étudiée à fond, on a pu prendre immédiatement des mesures propres à déjouer sa tactique. Notre visiteur s'est, rendu compte du danger qu'il courait, et a renoncé à sa tentative. En vue d'alléger les charges du commerce et. de l'industrie, la Banque nationale de Belgique, dont le siège est- actuellement à Anvers avec le gouvernement, abaisse ses taux d'escompte comme suit : traités acceptées et Warrants, cinq pour, cent; effets de commerce non acceptés et promesses, cinq et. un demi pour cent ; coupons d'emprunts belges à moins de cent jours, six pour cent. Le taux d'intérêt, des prêts sur fonds publics nationaux et des avances en compte courant est également fixé a six pour cent. La décision antérieure du conseil qui limite l'escompte aux seuls effets dont le' produit doit servir à assurer l'alimentation du pays, le payement des salaires et les achats de matières indispensables à la marche des entreprises industrielles reste en vigueur. Comme événement, d'intérêt, international, nous avons ce jour le remaniement du ministère français. M. Vivian! reste chef de cabinet, mais n'aura plus de portefeuille ; M. Rr.iand prend le portefeuille de .la-justice ; M. Delcassé va aux affaires étrangères; M. Malvy, à l'intérieur ; M. .Millerand, à la guerre ; M. Au-gagneur, à la marine ; M. Ribot aux finances' ; M. Sembat, aux travaux publics ; M. Thomson, au commerce ; M. Dommergue, aux colonies ; M. Fernand David, à l'agriculture; M. Bienvenu Martin, au travail. M. Jules Guesde est. - également ministre sains portefeuille, et M. Dalimier est nommé sous-secrétaire d'Etat des Beaux-Arts. Ce remaniement ne doit pas être considéré comme la solution d'une crise ministérielle, mais bien comme une tentative de constituer un. cabinet fort et capable qui ait. la confiance de toutes les fractions politiques de la chambre. Concernant la France, notons encore que le général Galliéni est nommé gouverneur de Paris, à la place du généra;! Michel. Le général Galliéni a, en dernier lieu, donné des preuves éclatantes de son énergie et de ses capacités au Tonkin et à Madagascar, où il a su rétablir l'ordre avec autant d'habileté que de fermeté. Paris, quoi qu'il arrive, peyt avoir confiance en lui. Ainsi qu'il était à prévoir, les relations diplomatiques entre 1 'Autric 11e-Hotigrie et le .lapon sont officiellement rompues aujourd'hui. Le gouvernement de Vienne a, en effet, donné ses passeports à l'ambassadeur japonais, et l'ambassadeur autrichien à Tokio est rappelé.Comme fait de guerre en Belgique, il y a à signaler principalement la chute des quatre derniers forts de Narnur. Ainsi la forteresse de Namur, dont la ville était d'ailleurs déjà occupée par les Allemands, se trouve complètement entre les mains de l'ennemi. Cette chute, non officiellement annoncée par les autorités militaires belges mais connue par la rumeur publique, cause une grande déception dans le public, qui se demande pourquoi la position de Natfiur est tombée si vite alors que Liège a offert, aux assauts ennemis une résistance beaucoup plus longue. Les exaltes prononcent même le mot de "trahison ! Ils oublient que la situation de la place forte de Namur n'est pas identique à celle de Liège, qui ne se trouvait pas encore au centre des opérations, et, surtout, que, contre Namur, les Allemands orut employé de suite leur grosse artillerie. A Liège, par contre, celle-ci n'est arrivée que plusieurs jours après le début des hostilités, ai-ors que les Allemands avalent déjà éprouvé la ténacité de la résistance belge. On peut donc dire que, dès à présent, toute la Belgique est en puissance de l'Allemagne, à l'exception d'Angers. Dans un communiqué à la presse, reiai-major, allemand constate lui-même qu'il est prouvé, par la conquête de Liège et de Namur, que même les forts les plus modernes ne résistent pas aux pièces de siège allemandes. Ce communiqué est, d'autre part, à citer comme un échantillon de la délicatesse allemande. Voici, notamment, ce que nous y lisons : • « Hier et aujourd'hui, des correspondants de guerre ont fait une excursion en auto du quartier général à la Belgique pour qu'ils puissent se convaincre que, sur* le voyage de mille kilomètres effectués en Belgique, il n'y a plus de résistance armée contre les troupes allemandes. Les troupes belges, qui se sont 'retirées de partout, ont détruit les travaux de civilisation de leur propre pays. Le génie allemand construit de nouveaux ponts, et quel-, ques milliers de mineurs allemands sont occupés à déblayer le passage d'un tunnel détruit par les troupes belges. Le spectacle qui s'offre à Namur est- indescriptible. Les rues et les trottoirs sont semés de fusils, de sacs, de ceintures, de casquettes, de bouteilles, de casserolles, etc. Le nombre d'uniformes jetés est remarquable. La population et des officiers faits prisonniers sont étonnés de l'effet de l'artillerie allemande, comme du mépris de la mort des soldats allemands. Le dernier fort, où tenaient les Belges a été pris d'assauî par une centaine de soldats allemands, et ce, en dépit d'une vive fusillade. La population est moins hostile aux Allemands qu'au commencement de la guerre. Par contre, on entend maudire les /Anglais et les Français, qui ont promis' la lune aux Belges, mais n'ont rien fait pour les sauver. Ce n'est plus que dans de rares endroits que les Belges n'ont rien perdu de leur anirhosité contre les Allemands. L'administration allemande en Belgique est déjà organisée. Le fait que nous avons placé le maréchal von, der Goltz-pacha à la tête dè l'administration produit un excellent effet sur la population, de même que celui de lui avoir adjoint mie personnalité connue depuis des années en Belgique, notamment le présid w.i gouverneur d'Aix-la-Chapelle et le représen-, tanttv Trimbbrai, qui a pour femme une Belge d'urne famille considérable. Que des troupes allemandes marchaient au combat ou en revenaient, elles étaient gaies et avaient orné leurs fusils de fleurs. La situation sanitaire ne laisse rien à désirer. » Oh, oui, ils exécutaient gaiement leur sinistre besogne, les brigands du kaiser ! Mais que dire des prévenances qu'ont pour nous messieurs les Allemands ? Dans l'idée de nous être agréables, ils désignent pour nous dominer des hommes bien connus de nous !... Il est donc bien naturel que les Belges vouent maintenant aux gémonies Anglais et Français, ces malfaiteurs, et ne jurent plus que par les Allemands, ces braves gens... En France, le mouvement en avant des troupes allemandes reprend tout aussi irrésistible. L'ennemi occupe aujourd'hui Long- — j ~ i , '.i-.niwiiinnm wy, qui n'est évacué qu'après une énergique défense. Le quinzième corps français, fortement éprouvé, se replie ; reconstitué, il livre de nouveau combat et exécute une contre- : attaque dans la vallée de la Veszouze. Le généralissime, ayant besoin sur la Meuse de toiles les troupes, donne l'ordre d'évacuer progressivement la haute Alsace occupée, y compris Mulhouse. Les Anglais sont engagés avec les Allemands depuis le 23 août et. se sont repliés, tout en leur portant des coups terribles. Cette nuit, l'armée anglaise occupa la ligne Cambrai-Landrecies-Le-Château. L'intention du commandant anglais était de continuer le mouvement de recul ce matin, à la pointe du jour ; mais une noinelle attaque allemande, à laquelle a pris part pas moins de cinq corps d'armée, s'est renouvelée avec tant de violence que ce projet ne peut-être réalisé que dans l'après-midi. La bataille qui se livre aujourd'hui est terrible. Les troupes anglai-i ses luttent avec une opiniâtreté incoercible, et parviennent finalement à se dégager en bon ordre quoique ayant subi des pertes sérieuses sous ou feu d'artillerie très intense. Les Allemands n'ont réussi à prendre 'i'artre.-canons que ceux dont les chevaux ont été tués ou dispersés par les projectiles fi explosifs violents. Les pertes subies par les Anglais depuis le 23 de ce mois sont portées aujourd'hui à cinq, six mille hommes. Celles qu'ont essuyées les Allemands dans leurs attaques en terrain découvert sont, en raison de la densité de leurs formations, hors de proportion avec celles des Anglais. A I^andre-cies, par exemple, une brigade d'infanterie allemande s'est avancée aujourd'hui en ordre serré jusque dans une rue étroite, qu'elle emplissait complètement, et a été prise sous le feu des mitrailleuses anglaises. Une panique effroyable s'en est suivie, et au moins huit cents Allemands ont été tués ou blessés dans cette seule rue. Un autre incident à signaler parmi tant d'autres, est la charge de la division de cavalerie allemande contre la douzième brigade d'infanterie britaininique. Dans la Prusse orientale,les Russes assiègent Tilsit. Nordenburg, Bischofsburg en Sensburg. (A SUIVRE).

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Cet article est une édition du titre Anvers-bourse: journal financier paraissant tous les jours de bourse officielle appartenant à la catégorie Financieel-economische pers, parue à Anvers du 1889 au 1919.

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