Anvers-bourse: journal financier paraissant tous les jours de bourse officielle

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s.n. 1918, 21 Decembre. Anvers-bourse: journal financier paraissant tous les jours de bourse officielle. Accès à 28 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/dv1cj88m5m/
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Samedi 21 et dimanche 22 décembre 1918 Ho 262 Trentième année ABONNEMENTS : iln an un semc. un trime. francs francs francs ANVERS ■ 20 00 11.00 6 00 ' INTÉRIEUR 23.00 18.00 7.00 EXTÉRIEUR . 35.00 18 00 10.00 On s'abonne à Anvers au bureau du journal, et dans t«us les bureaux de poste de Belgique et de l'étranger. - Les abonnements partent le 1er de chaque mois et ne peuvent dépasser le 31 décembre. BUREAUX: Marché-aux-Œufs, 9' - ANVERS Téléphone: 2388 ANVERS-BOURSE Finances, industrie, commerce, économie politique, variétés JOURNAL QUOTIDIEN DU SO!R Toute communication relative à l'administration ou à la rédaction doit etre adressee a m. J. BACuT, administrateur-directeur au journal INSERTIONS : La grande ligne : Annonces ordinaires .... un iranc Demandes et oîfres d'emplois . 75 cent. Convocations d'assemblées : une insertion . . la ligne un franc Annonces financières .... 2 françs Pour une série d'annonces et pain les annonces d'émission on traite à f»rf*it. Les annonces sont mesurées au lignomètre. — Les titres se payent d'après l'espace qu'ils s'occupent. L'administration et la rédaction déclinen toute responsabilité quant à leur teneur. Le numéro : 10 centimes ADMIS PAR LA CENSURE A_V]S Les nouveaux abonnés qui prendront un abonnement pour toute I année 1919 recevront le journal GRATUITEMENT depuis le jour de leur inscription jusqu'au 31 décembre. Prix de l'abonnement: Vingt francs ~~ L'effort américain Ou en a trop peu parlé jusqu'ici de s l'effort américain. Pourtant, il a été iïn-■ mense et ce n'est pas sans raison que. les Français ont reçu Wilson à Paris comme le sauveur de la cause des alliés. A Londres, il sera sans doute fait au président des Htats-Unis un accueil analogue ; car, chef d'Etat, chef de gouvernement et chef de parti à la fois. Wil-î son u porté toute la responsabilité de • cet effort. C'est donc à bon droit qu'il en personnifie aujourd'hui la grandeur. Que l'on se remémore ces statistiques qui confondent l'imagination. Statistiques militaires : deux millions d'hommes instruit?, équipés et transportés en Europe par une nation qui ne possédait encore, en mars 1917, qu'une armée de cent trente mille hommes. Statistiques financières : quatre emprunts produisant ensemble l'équivalent de quatre-vingt-dix milliards de francs ; pins de quarante milliards de francs avancés aux alliés. Statistiques industrielles : cent cinquante-neuf chantiers de constructions navales en 1918 au lieu de soixante et un l'année précédente, avec huit cent dix-neuf cales au lieu de cent quarante-huit ; du (S avril 1917 au jour de l'armistice, près de trois milles navires construits, représentant plus de trois millions de tonnes, — et le reste â l'avenant. Statistiques commerciales, enfin : pendant l'exercice qui s'est terminé le 30 juin, l'Amérique a pu fournir aux alliés, grâce aux restrictions qu'elle s'imposait chez elle soixante-cinq pour cent des céréales nécessaires à leur existence. A raison de trois cents grammes de pâi'n par tête et par jour, on calcule que ce ravitaillement a permis de nourrir soixante-deux millions d'être humains. ("est l'effort américain, redoublant d'intensité après l'offensive allemande du 21 mars, qui a donné aux alliés les moyens matériels de tenir et la certitude absolue de vaincre.' C'est lui qui a condamné l'Allemagne à désespérer. Nous savons maintenant, par l'allusion qu'y a faite un publiciste berlinois, à quelle daté l'élat-major allemand a compris pour la première fois que la partie était irrévocablement perdue : ce fut après la bataille du 8 août dernier, gagnée côte à côte par les Anglais et les Français. Hindenburg et L'udendorff demandèrent alors au chancelier Hertling de venir au quartier général, et, lui ayant exposé la situation, l'engagèrent à offrir la paix. On devine les arguments qu'ils développèrent : après la victoire, remportée par les armées Debe-nêy et Rawlinson, à quoi bon continuer la lutte, puisque les Américains arrivaient en masse ? En effet, le mois précédent, plus de trois cent mille hommes avaient passé l'Océan. Mais le chancelier Hertling ne vit pas avec quelle vitesse la catastrophe approchait. 11 crut que l'Allemagne avait encore le temps d'essayer quelques ruses: Il organisa « l'offensive oratoire », qu'ouvrit, le 20 août, un discours de M. Soif, — discours qui dénonçait les prétendues ambitions de l'Angleterre et qui ménageait soigneusement les Etats-Unis. Cette manœuvre a échoué comme'collé qiie le prince Max a tentée ensuite en adressant sa demande d'armistice aux Étàts'-Unis seulement. M. Wilson, à la fois ferme et habile, n'a pas laissé à l'Allemagne d'autre issue que la capitulation. Quand cette capitulation a terminé la l guerre, l'effort américain commençait simplement à prendre son essor. Ou conflit où l'Europe s'est épuisée, les Etats-Unis sortent avec des pertes qui sont proportionnellement légères : 58,478 tués, 189,955 blessés, 14,290 manquants, voilà ce qu'on énumérait le 25 novembre. Par contre, l'industrie américaine a créé un outillage formidable, l'armée américaine a appris la guerre moderne, le peuple américain a acquis' la conscience de sa force et la connaissance des questions mondiales. Il va posséder une grande flotte commerciale, protégée par une puissante marine de guerre. Dans de pareilles circonstances, n'est-ce pas un bonheur providentiel pour l'humanité que le président des Etats-Unis soit un idéaliste, qui aime par-dessus tout la justice et la paix ? S'il était un champion de l'impérialisme, ou s'il avait seulement un de ces caractères faibles qu'entraînent les violents, croit-on que les futurs traités seraient plus faciles à négocier et à maintenir ? Mais, Wilson n'est pas un impérialiste et il ne cher chera à réaliser rien qui ne soit pas exclusivement de nature à assurer le règne permanent du droit et de la justice. Jusqu'ici, Wilson s'est scrupuleusement conformé à toutes ses déclarations et à ses protestations de désintéressement ; il continuera à le faire : son passé nous est garant de l'avenir. En exaltant l'effort américain nous ne diminuons en rien celui des autres nations alliées, qui n'a pas été moins déconcertant, surtout pour nos ennemis. 11 n'en est pas moins vrai que si l'effort américain avait été moins intense et moins prompt, nous n'aurions pas encore été libres en ce moment et la guerre aurait pu durer un an de plus. N'est-ce pas que nous nous attendions généralement à voir commencer la grande offensive, l'offensive balayeuse, seulement au printemps prochain ? C'est que nous ne connaissions pas aiors toute l'étendue de l'effort américain. Aussi ne nous montrerons-nous jamais assez reconnaissants envers les Américains, qui, non seulement nous ont empêché de mourir de faim, mais qui encore nous ont délivrés de l'étreinte ennemie un an plus tôt que nous ne pouvions raisonnablement l'espérer. A. Vkrti. Lettre de Hollande De quelques griefs légitimes. — La Hollande officielle et l'autre. — Nos relations à venir. De notre correspondait! particulier.) Amsterdam, l<> décembre 1918. L.es autorités de Hollande organisent, en ce moment, dans leTimbourg et dans la Flandre zélandaise des réunions de protestation contre les prétendues * visées annexionnistes » de certaine presse belge. Lés journaux d'ici doivent vous en avoir apporté l'écho. Ils se refusent naturellement, car ce sont les officieux pro-ailemands, à reconnaître les maladresses notoires de la diplomatie néerlandaise au cours de la guerre actuelle. Tous se contentent de dénoncer, la duplicité des alliés prétendus champions du droit qui aujourd'hui projettent de dépouiller la Hollande et de vitupérer l'Ingratitude des Belges qui. ont vécu quatre ans ici. Dans un éditorial récent le Nieuwe Rôtit:n-damsche Courant se plaignait, en outre, de ce que l'opinion de nos compatriotes en pays libéré ne soit guère favorable aux Pays-Bas. Elle crie au manque de cœur dos Belges. Elle ■se demande enfin pourquoi notre presse, loin de combattre cet état d'esprit, semble encline au contraire à l'approuver. Nous n'insisterons pas sur le fond du débat, qui remet en cause le principe même de la « neutralité bienveillante »... devant le crime. Cette question est jugée depuis août 1914, et chacun a choisi de plein gré le rôle qu'il entendait assumer au regard de l'histoire. Ce ne sont pas des articles de journaux qui pourront désormais y rien changer. Mais les raisons immédiates pour lesquelles { les Belges sont assez indisposés ici même envers la Hollande, sont les suivantes à notre sens : Totit d'abord, le gouvernement hollandais a fermé l'Escaut dès le 3 août 1914, — alors que j les Allemands n'ont envahi notre territoire que le \ août, — empêchant par la suite no* alliés anglais de remonter le fleuve pour prêter assistance à notre année acculée dans la position d'Anvers. Sans doute, les anciens statuts internationaux lui imposaient vis-à-vis do l'Allemagne cette obligation, ruais la Belgique avait été attaquée en violation de ces mêmes statuts .par ur\ ennemi que l'opinion du monde civilisé avait mis tout de suite hors la loi et, cette fois encore, il eût fallu opter entre l'assassin et la victime. 11 faut bien reconnaître aussi que; jusqu'à protestation formelle de la part des alliés, la Hollande a usé de tous les moyens autorisés pour ravitailler l'Allemagne et lui vendre à prix d'or ses produits. Plus tard, elle en a fait au'.int pour les alliés toutes les fois que ceux-ci l'ont exigé. Nous sa vous du reste que ces opérations se sont faites Ions le couvert de « la situation économique exceptionnelle » de •la Hollande, en vertu de son « constant souci de neutralité », et grâce à la' roublardise paysanne de l'ex-ininistre Postiiurna. Celui-ci avait l'ambition de gaver d'or ses agrariens par une guerre providentielle qui, à ses yeux, ne pouvait durer deux ans et se terminerait à coup sûr par la victoire de l'Allemagne. Il s'arrangea de son mieux pour sauver la face. Mais l'opinion belge d'ici, moins experte aux roueries et aux simulacres, se contente de demander , la Hollande a-t-elle aidé l'Allema gne? oui ou non ? On fait observer aussi, à juste titre hélas ! que la Hollande est le seul pays du monde qui ait interdit aux navires do commerce alliés, armés pour leur défense, de pénétrer dans aucun de ses ports. Elle a cédé, d'autre part, à l'Allemagne, qui lui commandait d'immobiliser sa flotte marchande et il a fallu uu geste d'énergie de !a part des Etats-Unis pour rendre à la circulation des mers un tonnage qui devait servir à ravitailler, non seulement les régions envahies des pays aljiés, mais la Hollande elle-même, ainsi qu'il appert de la demande de cent mille tonnes de vivres que les Pays-Bas viennent d'adresser aux Etats-Unis.Puis, il y a transit des sables et graviers, ces fameux sables qui allaient constituer le bétonnage des tranchées d'où les boches canardaient nos soldats, l.a Hollande a fourni elle-même une partie de ces sables. Plus tard, elle a mis à la disposition de l'Allemagne ses voies ferrées du Limbonrg ••/tuile trafic « non militaire ». Puis, ce fut l'incident, de l'arrivée du uniier dont le Telegraaf prétend que la Cour de Hollande avait connaissance, et à propos duquel ce journal assure que le général Van Heutsz s'est rendu expressément à Spa, le .r n-.vem-bre, pour régler les détails de la fuite et du sauvetage de -Guillaume II. Mais le plus gros grief est le dernier la Hollande vient de permettre aux troupes aile mandes on retraite de traverser le Limh ; -rg, sans armes mais avec tout le butin, t >us les chevaux, tout le bétail que la bande des pillards en fuite avait razzié chez nous. Les pho-tographies publiées par les journaux illustrés d'ici l'établissent sans conteste. Les boches ont organisé d'ailleurs à Aix-la-Chapelle des ventes de ce bétail. Voilà quelques-uns des reproches que le." Belges qui savent, ceux qui ne voient que la réalité des choses sans s'arrêter aux camouflages verbaux dont on les entoure, persistent à formuler. Ils ont tort en ceci qu'ils ne veu lent tenir compte ni des « intérêts néerlandais », ni des « contingences ». Toi» sont les faits froidement exposés, et rions demeurons surpris que le Nieuwe Roj-terdamsghe Coi ra.nt reproche à la presse belge d'adopter ce point de vue. Comment, les journalistes belges au jour de l'invasion ont été trop fiers pour abdiquer leur franc parler et gagner leur pain sous le contrôle de l'ennemi ; ils ont jeté la plume et quitté le pays. Et, il s'est trouvé des journaux néerlandais pour aller ramasser ce pain dans cette bout1 sanglante, pour faire on Belgique sous !a censure allemande le jeu de nos oppresseurs, et et-to même presse aujourd'hui s'étonne de notre indignation ? Après avoir manqué d<? tact, c'est manquer de psychologie. Pour ce qui. est. des réfugiés, évidemment leur cas est autre. Ils ont contracté envers la Hollande, une dette de reconnaissance. Ils lui doivent de n'avoir pas été mis à la porte lorsqu'ils sont venus chez elle sous la menace dos balles allemandes. Les Belges qui avaient îles ressources ont trouvé en Hollande l'accueille plus large ; les autres ont été renvoyés dès le troisième jour, par le moyen d'une campagne officielle, énergique et soutenue. Un minimum d'entre eux, — pour lesquels les Belges riches ont, croyons-nous, chèrement donné compensation, — a été gardé dans les camps. Ah ! certes, la générosité « individuelle de certains Hollandais, amis des Belges, a été magnifique. Ceux qui en furent l'objet on sauront garder souvenance, comme ils le doivent. Mais les Hollandais qui habitent toutes les parties du monde oû ils pourvoient à leurs besoins en payant, sont-ils reconnaissants à ces pays? Les milliers de. Hollandais qui habitaient. Anvers avant la guerre et y seront demain des amis bienvenus, nous doivent-ils de la gratitude? C'est, possible. Nous pe songe rons pas à l'exiger, l'ne exposition universelle aussi nécessite quelques frais généraux pour y attirer les étrangers ; les réfugiés pauvres ont occasionné ici pendant cette guerre qui fut pour la Hollande une espèce d'attraction de quatre années, les frais généraux do l'en-•■reprise. Nos hôtes ne vont pas tarder à s'en apercevoir par notre départ. .Si le Nieuwe Rotterdamsche Courant veut faire appel à notre gratitude, nous l'inviterons à publier le chiffre des sommes que les Belges ont. déi>eiisées en Hollande depuis 1914 ; si elle ne le peut, nous lui demanderons seu lement de dire combien do billets belges les guichets de la Banque' néerlandaise ont échangé contre des florins. Nous discuterons ensuite. Non. Les bonnes relations entre la Hollande h la Belgique devront être fondées demain sur la connaissance plus intime que nous avons faite du fond de la population néerlandaise, de cette brave population qui ne comprend rien à la politique menée pendant trois ans par Le cabinet Posthuma, car ce fut lui le chef véritable, et qui ne sait pas davantage quel rôle la grande presse de Hollande, à l'exception du Telegraaf, lui a fait jouer aux yeux du monde surpris, (".'est dans cette popu lation que se trouvent les amis que nous voulons avoir, ceux avec qui nous espérons travailler un jour. Pour les autres, dont les yeux continueront à. se tourner vers l'Allemagne udieuso comme vers un grand frère respecté, nous ne leur demandons aucune sympathie. La vie et le cœur des hommes sont libres plus que jamais. — Billijçen. La crise du cuir Ou lit da ns la Gazette : Nous .sommes menacés d'une crise très sérieuse dans l'industrie du cuir et, si le gouvernement n'y met bon ordre, nous ne saurons bientôt plus nous procurer de chaussures, même à des prix exorbitants. Sur les quatre cent cinquante tanneries existant en Belgique, il y en a soixante-quatre qui oui travaillé pour les Allemands ; elles ont réalisé des bénéfices formidables. On évalue les bénéfices d'un de ces tanneurs a environ vingt millions et chez un autre, qui vient d'être arrêté par le parquet, on a retrouvé la bagatelle de quarante mille kilogrammes de cuir, ce qui, au prix du jour, représente une fortune assez rondelette. Ces commerçants enrichis par leur trafic avec l'ennemi se servent de l'argent qu'ils ont ainsi amassé pour acca paver actuellement le peu de cuir qui se trouve encore sur le marché et pour conclure de gros achats à Londres, si on ne met un terme à leurs pratiques, ils finiront par s'assurer presque tout le cuir qui pourrait être mis à notre disposition, car le stock mondial, est très réduit. Aussi les négociants eu cuir, qui sont restés honnêtes et qui ont dû cesser de travailler parce que les .Allemands leur avaient pris toutes leurs marchandises et. toutes les matières tannantes, se demandent avec quel que anxiété si on va accorder des licences d'importation à leurs concurrents privilégiés. Car il se trouve parmi ceux-ci des firmes très puissantes et le parquet paraît hésiter a les poursuivre.- Cependant, depuis Napoléon Ir, le cuir est réputé contrebande do guerre et la conférence do La Haye le qualifie comme tel • le fait de fournir do la contrebande de guerre à l'ennemi, tombe sous l'application des articles 115, 116 et 117 du code pénal. Les firmes qui ont travaillé pour l'occupant font ressortir, pour leur défense, qu'elles ont eu pour unique souci de fournir du cuir a la population civile ; or, d'après les conditions faites par la « Kriegsleder » au début vingt-cinq pour cent de la production seulement pouvaient être mis à la disposition du commerce et en ces derniers mois cette quantité avait été réduite à cinq pour cent ! D'après le contrat, les firmes devaient tanner le cuir nécessaire aux besoins de l'armée allemande ; elles payaient ensuite la quantité qu'elles pouvaient revendre au commerce. Il y a donc beaucoup de chances pour qu'une grande partie du cuir brut, qui se trouve dans ces tanneries, n'ait pas été payée à la «centrale» allemande et soit donc encore propriété de l'Etat allemand. On peut donc considérer fout ce cuir comme butin de guerre et le saisir ; l'Etat, qui cherche des ressources, réaliserait ainsi un bénéfice do plusieurs millions. De plus, ou pourrait établir de cette façon le gain réalisé par ces firmes, ce qui serait d'une très grande utilité pour l'application de la taxe ' sur les bénéfices de guerre. Mais on devrait agir d'urgence, car ces malins industriel;, liquident tout leur stock à des prix usuraires et vendent à tour de bras tout le cuir qu'ils parviennent encore à trouver. Les négociants en cuir, répondant à la demande du Comité central industriel, se sont constitués en société coopérative ; ils sont prêts à conclure des achats à l'étranger et à importer des cuirs bruts. Mais ils demandent que le commerce du cuir soit réglementé, qu'on saisisse le cuir des animaux abattus actuellement et qu'on ne le laisse pas vendre par des courtiers interlopes. Ils demandent également que le gouvernement fournisse les matières tannantes nécessaires. 11 suffirait pour cela qu'on mît sous séquestre les usines d'Hemixem, appartenant à une société qui a des attaches allemandes, et qui, pendant toute la durée de la guerre ont fabriqué des extraits qu'elles fournissaient aux tanneurs travaillant pour les Allemands. On pourrait ainsi donner immédiatement de l'ouvrage aux ouvriers tanneurs, aux fabriques do chaussures et aux cordonniers et on pourrait mettre sur le marché d'excellentes chaussures' qui, on nous l'assure, ne coûteraient pas quarante francs ! La fédération nationale belge Sous ce titre s'est créée à Londres, voilà bientôt deux ans, une société qui se propose de défendre les intérêts généraux de tous les Belges. Ces intérêts sont mis fâcheusement en péril, s'il faut on croire un manifeste que la fédération- vient d'envoyer à la presse. Ce document qui porte la signature de deux avocats anversois, MM. Germain Spée, président, et M. Ferd. Van de Vorst, secrétaire, contient d'excellentes choses, à côté d'autres moins l»onnes et qui sont du domaine de la rêverie pure. Nous n'y insisterons pas, car nous ne voulons décourager personne et nous voulons laisser se manifester toutes les bonnes volontés. Les promoteurs de l'entreprise, par les désillusions qui les attendent, auront tôt fait de comprendre les faiblesses de leurs conceptions. Voici un extrait de ce manifeste : Avec une incroyable étroitesse de vues, les bureaux du Hâvre, s'occupant du problème des dommaiges de guerre, oubliaient de tenu-compte du préjudice causé aux Belges, — coin: qui résulte de l'arrêt de l'industrie, du corn mer.ee et des activités professionnelles. Ce cîommage est la conséquence directe, voulue et prévue des actes de l'occupant ; celui-ci en doit réparation intégrale. Pendant dix-huit mois, la Fédération a mené une campa?:1 c ardente pour faire valoir les droits (les Belges ruinés par les Allemands. Entrevues avec )r* ministres et les fonctionnaires, rt'ninions publiques, lettres au gouvernement, 1 démarches auprès des parlementaires, études lot travaux dans le,s commissions spéciales, jiublicatiov •-. de mémoires et de brochures, pétitions au r.-. voyages à saint-Adresse ot à Paris, rien ne fut épargné pour faire reconnaître la juste e> l'importance et la nécessité des indemnités de chômage La 'Fédération a enfin obtenu du gouvernement qu'un questionnaire officie1 mis à la disposition des intéressés pour la déclaration du préjudice que chacun, — in.dustr.el, commerçant, propriétaire, particulier, employé, ouvrier, — a subi par ia paralysie économique du pays !.■• Fédération a étendu son action à d'autres objets d'intérêt national : la libération de l'Escaut, aussi nécessaire que l'indépendance même ot la suppression de la neutralité obligatoire que certains voulaient faire revivre sous une garantie nouvelle de l'Allemagne. Répondant à une proposition d'Américains influents, la Fédération a jeté les bases d'un vaste club interallié, destiné' à cimenter l'amitié des [toupies qui ont pris pan a la croisade pour la liberté et la justice. L'organisme en formation est destiné à attirer on Belgique des millions do pèlerins désireux, de visiter les champs de bataille et les tombes des héros. Les ressources de l'Alliés Club seront exclusivement consacrées à des travaux et à des entreprises d'appropriation et de perpétuation des souvenirs de la guerre et aux œuvres de restauration nationale et sociale qui s'imposeront après la Paix. La Fédération nationale groupe un grand nombre de Belges de toutes opinions philosophiques, venus do toutes les parties du pays. Elle ignore si ses membres sont catholiques, libéraux, socialistes, Flamands ou Wallons ; elle ne comprend que des Belges tout court. Elle a réalisé, mieux que par des déclarations trop souvent démenties par des actes, par une pratique constante et effective, l'union patriotique au sens de notre devise nationale. Dans ses réunions hebdomadaires, jamais une discussion n'a surgi au sujet dos questions qui nous'divisaient jadis en clans hostiles. L'œuvre de la Fédération n'est pas terminée. Elle va se continuer en Belgique libérée. L'.esprit public chez nous doit se mettre à la hauteur de la grandeur morale que la nation a relevée durant ces quïttre années de luttes et de souffrances, l.a Belgique a besoin d'une politique inspirée par le sentiment national. appuyée sur la concorde ot la solidarité de tous les bons citoyens, ot n'ayant qu'une visée : l'intérêt général. sectarisme doit éire banni. Toute notre attention doit être concentrée sur le développement économique de la nation. Notre prospérité de jadis | fut l'œuvre dos énergies individuelles, très peu aidées, souvent entraxes sinon contrecarrées par une administration chaque joui-plus nombreuse et plus importante. Ni en matières douanières, ni dans les travaux publics, ni dans l'éducation professionelle, pas plus que dans la défense nationale,l'Etat n'a rempli son devoir. Sa politique extérieure, pour autant qu'il en eût une, a été caractérisée par la plus incurable des cécités. Belges ! La nation doit vivre, et elle ne le peut si les anciens errements reprennent. Ce n'est pas une concentration des vieux partis et un alliance des professionnels de luttes mesquines, d'où sortira le remède. Nos gouvernants ont trop montré leur savoir-faire, avant et pendant la guerre. Il est démontré, hélas I que l'école des partis depuis longtemps ne produit plus d'hommes d'Etat. Les querelles, qui ont absorbé toute l'attention publique, sont des vétilles auprès des grands problèmes de l'Heure. Ayant chassé les Allemands, il faut expurger le territoire do la pénétration économique de l'ennemi, quel que soit le camouflage qui la couvre. L'Allemagne nous doit la réparation intégrale de nos dommages, et la justice ne serait pas la justice si les Belges ruinés par le chômage n'étaient pas indemnisés. La victoire du droit emporte cette conséquence et le salut de la nation est à ce prix. La Fédération en rend poursuivre cet objet de son programme avec une énergie redoublée.Toile celle des habitations des travailleurs, celle de la répartition équitable dos charges publiques. Telle encore l'éducation professionnelle qui seule peut donner à chaque individu sa pleine valeur. L'administration, doit être remaniée de fond en comble. Au lieu d'un poids mort, elle doit devenir un adjuvant. \ l'inertie, a l'anonymat, il faut substituer l'autorité et la responsabilité des fonctionnaires. Notre colonie doit, échapper aux liances d'une bureaucratie parasitaire, qui étouffe son développement. Plus de favoritisme dans les nominations. Ecartons énergi-queinert-t les dissensions d'autan.Les questions scolaires ou linguistiques, si elles1 doivent surgir, qu'elles soient résolues dans le sens de la liberté, de la tolérance et de la. conciliation ! La Fédération nationale entend poursuivre l'exécution de ce vaste programme. Elle fait appel à toutes les bonnes volontés. Son siège sera bientôt transféré à Bruxelles. Des filiales seront établies dans toutes les villes. Aussitôt que la grande famille belge sera à nouveau réunie sur le sol natal, une assemblée générale sera convoquée pour élire le bureau définitif. Pour être membre do la Fédération nationale belge, il faut être Belge, né de parents belges ou alliés. La cotisation annuelle est fixée pour 1919 à cinq shillings pour l'Angleterre ot à six francs en Belgique. Prière d'adresser les adhésions et les cotisations on Angleterre à la. Fédération nationale "beige, 9. Saint He-lens Place E. C. à Londres : en Belgique, à la Fédération nationale belge, Palais de la Bourse (Union Syndicale) à Bruxelles. » NOUVELLES ET REFLEXIONS UNE INITIATIVE INTERESSANTE Un conseil dit de salaire vient d'être créé en Hollande dans l'industrie maritime. Il étend sa. juridiction sur les ports d'Amsterdam et de Rotterdam. Il s'est réuni pour la première fois à La Haye, avant-hier jeudi. Environ soixante représentants de patrons et d'ouvriers assistaient à cette séance d'installation. C'est M .Paul Nygli qui a présidé cette séance. Dans le discours qu'il a prononcé en ouvrant la séance, il a dit notamment : « La guerre mondiale nous laisse une Europe appauvrie et en partie détruite. Non seulement l'esprit humain, mais encore la poussée créatrice dans l'homme, nous apprennent l'urgence de reconstruire ce qui fut inconsidérément détruit non seulement, dans le domaine matériel, mais encore au moral. Seul pair une collaboration intensive des forces dirigeantes de toutes -les classes de la société, on parviendra à réaliser cette tâche énorme. » M. Nygh, établit ensuite que cette collaboration doit surtout, envisager une augmentation de la production dans le sens le plus étendu du mot. Seule cette production intensive peut rendre à l'Europe sa prospérité et au journalier son bien être. L'orateur développe ensuite sa thèse au point de vue purement hollandais. Elle peut cependant servir aussi comme point de départ aux discussions dans les milieux belges où l'on étudie la rénovation de notre pays. C'est d'ailleurs un peu la thèse que M. Ernest Solva.y notre grand compatriote défend avec une conviction si pénétrante, dans son beau livre sur le coruptabilisme et aussi dans sa fameuse polémique avec le ministre Anseele. Seulement M. Solvay est d'avks que la production intensive est nécessaire dans tous les temps, à toutes les époques ot dans tous les pays. LES EXPLOSIFS SUR NOS RAILS Croirait-on qu'à l'heure actuelle il existe encore sur le réseau belge plus de vingt trois mille wagons chargés d'explosifs, munitions,' matériel de guerre et marchandises diverses abandonnés par les Allemands ? Cet état de choses n'est pas sans causer de vives préoc- Feuilleton de 1ANVERS-B0URSE 28 1914-1918 la guerre vue l'Anvers Annotations quotidienne? d'un habitant de ia ville JEUDI, 20 AOUT 1914 Dix-huitième jour de la guerre (suit) L'entrée des Allemands à Bruxelles se fait HjVec une provocante ostentation. Lèfe troupes (hv pénètrent dans la ville sont précédées (ferlaireurs montés, suivis de cavalerie, d'infanterie, d'artillerie et d'hommes du génie avec leur matériel, line partie importante du cortège est formée de cent automobiles sur lesquelles sont montées des mitrailleuses. Les tambours battent, les trompettes sonnent ; les soldats chantent sans discontinuer le « Wncht am Rheio » et le «Deutschland, Deutschland liber ailes ». Parmi les troupes, on remarque des Brunswichois, des uhlans de la mort, etc. Tous sont habillés de l'uniforme gris-vert. D'un pas lent, ils descendent la chaussée de l.ouvain et s'acheminent, par le boulevard du Jardin-Botanique, vers la place Roger, où se trouve la gare du Nord. Sur un duo de fifres et de trompettes, les hommes marchent de leur fameux pas de parade. Ils défilent vers les hauteurs de Koekelberg. Un certain nombre de soldats sont épuisés par la longue marche et c hancellent. Un cavalier est inerternent penché sur sa monture. Tandis que le gros des troupes défile ainsi la monta blement, certains régiments se tiennent remarquablement bien. Los troupes qui traversent Bruxelles peuvent être évaluées à trente-cinq, quarante mille hommes. Dans les cafés, lés officiers consultent des >n—■ vu irnurtas cartes et discutent sans se soucier le moins du , monde de l'éventualité qu'un voisin pourrait I écouter. Dans le centre, les habitants ont afflué j sur la route que suivent, les Allemands. Us sont | p.lles de colère et d'anxiété. L'arrogance et le manque absolu de tact rayonnent sur la face* des officiers qui narguent la foule impuissante, et de façon provoquante arrachent les drapeaux belges qui flottent encore à la façade de maisons abandonnées, pour les étendre sur la croupe de leur cheval. Ils exigent que les hôtels et les cafés soient ouverts, et dans le voisinage de la gare du nord, ils envahissent les restaurants pour y aller manger, boire et fumer. Us ne laissent passer aucune occasion de faire sentir aux pauvres Bruxellois que, dorénavant, les vainqueurs seuls compteront dans la capitale, et que la population est do-venue quantité négligeable, tout au plus bonne à satisfaire leurs caprices. Dans un des parcs publics, un des officiers fait ostensiblement trotter son cheval sur les parterres de fleurs. Les chefs mandent le bourgmestre, M. Max, et lui demandent s'il garantit que les troupes allemandes ne seront pas attaquées, et que le sol n'est pas miné. Le bourgmestre leur donne une réponse satisfaisante Comme si les autorités allemandes avaient des proclamations toutes préparées en poche, la proclamation ci-après est affichée ce jour sur les murs de Bruxelles : « Des troupes allemandes traverseront Bruxelles aujourd'hui et les jours suivants, et sont forcées, par les circonstances, de réclamer à la ville la prestation de logements, de nourriture et de fournitures. Toutes ces prestations seront réglées régulièrement par l'intermédiaire des autorités communales. Je m'attends à oe que la population se conforme suis résistance à ces nécessités de guerre et, spécialement, à oe qu^aurune agression n'ait lieu contre la sûreté des troupes, et à ce que les prestations exigées soient promptieanent fournies. En pareil cas, je dorme toute garantie pour la conservation de la. ville ot pour la sécurité des habitants. Si cependant, ainsi qu'il est niaIheuseïlient arrivé ailleurs, il se produisait des agressions contre les troupes, des coups de feu contre les soldats, des incendies ou des explosions, je me verrais contraint de prendre les mesures les plus sévères. — Le général commandant le corps d'armée, SlXI von ARMIN. » Les Bruxe'lois peuvent aussi prendre connaissance de !a proclamation ci-après, également placardée ce jour sur les murs de leur j ville : « Aux habitants des provinces occupées, » Les pouvoirs exécutif et administratif ; flans les provinces occupées passent au- j jourd'hui entre les mains des chefs supé- j rieurs des troupes allemandes. J'avertis la population qu'elle doit se tenir tranquille et continuer ses occupations civiles. Nous ne faisons pas la guerre aux habitants paisibles, mais seulement à l'armée. Si la population obéit, on ne lui fera pas de mal. La propriété des communes et des particuliers sera, respectée, et les vivres et matériaux nécessaires à l'année d'occupation seront exigés avec égards et seront payés. .D'autre part, la résistance et la désobéissance seront punies avec une extrême sévérité. Toutes les armes, toutes les munitions, tous les explosifs doivent être remis aux troupes allemandes au moment, de leur arrivée. Les habitants d.es maisons 0C1 l'on trouverait des armes, des munitions, des explosifs auront à craindre d'être fusillés et de voir leurs maisons brûlées. Quiconque résistera à ma.in armée sera fusillé. : quiconque s'opposera aux troupes allemandes, quiconque attentera à leurs blessés, quiconque sera trouvé l'arme à la main, sera fusillé de même. — Le général, commandant le III' corps d'année, von Lochow, général d'iinfanterie. * Soyez bien respectueux à l'égard des brutes qui envahissent votre pays, qui vous a&sujetis-serçt et vous ruinent ; soyez bien sages, ne leur faites pas le moindre mal, donnez leur p.at c, qu'ils demandent,, obéissez bien à ces Intrus, et peut-être vous en tirerez-vous la vie sauve. Quelque chose comme « la bourse ou la vie!» «Si vous bougez, vous êtes un homme mort ! - C'est du banditisme en grand, tout simplement : Bonnet et C° inc(mimeusurablement anipliflés... On a vu ce que la soldatesque du kaiser a fait hier à Aersehot. Aujourd'hui, ils y poursuivent leurs exploits de brutes. Us mettent par rangs de trois les bourgeois arrêtés hier. Dans chaque rang, ils prennent un homme sur trois, et conduisent ceux-ci, avec le bourgmestre de la commune, M. Tielemans. son fils, âgé do quinze ans et demi, et son frère, à environ cent mètres de la ville, et là, ils les fusillent tous. Us contraignent ensuite les autres habitants d'Aersehot à creuser des fosses, où leurs victimes sont enterrées. D'autre part, ils continuent à piller et à incendier. Environ cent cinquante habitants d'Aerschot ont été massacrés, l.a plus grande partie de la ville est complètement détruite. Les Allemands tentent cinq fois de mettre le feu à l'église, dont l'intérieur est saccagé. Toutes les archives de la commune sont emportées. Les ambulanciers de la Croix-rouge, revêtus du brassard de l'institution, ne sont même pas respectés. Sur l'un d'eux, les troupes allemandes tirent alors qu'il ramasse des blessés, et le tir continue alors qu'il montre son insigne. Un brancardier, fils du receveur communal, qui portait également les insignes de la Croix-rouge, est tué rue do l'Hôpital. Pourtant, la population civile d'Aerschot n'a en rien participé aux hostilités, aucun coup de feu n'a été tiré par elle, et la version allemande est invraisemblable suivant laquelle le fils du bourgmestre, enfant de quinze ans et demi, d'une nature extrêmement paisible, aurait tiré sur un officier supérieur allemand dans la soirée d'hier. Plus invraisemblable encore est la version du complot organisé par le bourgmestre. Celui-ci, homme fort calme, avait prévenu à diverses reprises ses concitoyens par des affiches et par des circulaires adressées à tous les habitants de ce que, eu cas d'invasion, ils devaient s'abstenir «le tout acte hostile. Les affiches se trouvaient encore placardées dans un grand nombre d'endroits lors de l'entrée des Allemands dans la ville, et elles leur ont été infiltrées. Les troupes allemandes qui traversent les localités situées en deçà d'Aerschot se livrent du reste aux mômes horreurs. Elles tiraillent sur les citoyens qui fuient, incendient et pillent les habitations-, tout cela sans provocation. a Rotselaor, environ quinze maison sont incendiées. Un officier allemand, s'adressa nt à un habitant dont la maison brûle, vent lui faire dire, en le menaçant de son re-volvei^ que l'incendie a été allumé par les Ilelgifi: Et comme cet habitant proteste en faisant remarquer que les Belges ont quitté la région depuis la veille, cet officier déclare que, si les Allemand* ont mis le feu à certaines maisons, ce ne pouvait être que parer que les habitants ont probablement tiré. Do.* abominations analogues sont encore commises dans d'antres villages de la région, qui est entièrement ravagée. Les troupes allemandes, à une lieu de distance do Diesl. ont commencé leur œuvre do destruction, le long de la chaussée de Diest à Beeringen. Se dirigeant sur Diost, elles ont incendie tout ce qu'elles ren contraient sur leur passage : fermes, maisons, etc. Arrivés à Schaffen les Allemands mettent encore le feu au village, massacrant *es rares personnes qu'ils trouvent dans les maisons ou dans les rues. Eii présence d'un pareil abus de force, on ne peut assez prendre de précautions. Dans une proclamation de M. Max, bourgmestre de Bruxelles, affichée sur les murs de la ville, il est dit : « Aussi longtemps que je serai en vie et en liberté, je défendrai de toutes mes forces les droits et la dignité do mes concitoyens. » C'est une belle crânerie, trop belle même, étant.donnés les hommes auxquels on a affaire. Peut-être vaut-il mieux encore engager ses administrés à se soumettre provisoirement avec résignation à l'inévitable, comme l'ont fait jusqu'ici les magistrats de la plupart dos communes occupées par la soldatesque allemande, notamment l'édilité de Liège, qui, ce jour, insiste dans une nouvelle proclamation dont voici le texte : « Je conjure la population de rester calme. Tout acte d'hostilité posé par des civils contre l'armée allemande expose son auteur et la localité aux plus terribles représailles.Des hommes ont payé de leur vie, des villages ot des villes ont été incendiés pour punir des coups de feu dirigés contre les troupes allemandes. Je supplie qu'on évite le retour do pareil malheur. De son côté, l'autorité militaire allemande affirme : I. — que les soldats ont pour devoir de respecter toute propriété privée ; 2. — que toutes les violations de domicile, les pillages ot les vols seront réprimés de la façon la plus sévère, pour autant qu'on pourra établir nettement la culpabilité do leurs auteurs, notamment en faisant constater par témoins les faits et le numéro du régiment des délinquants; 3. — qu'elle permettra à la vie industrielle et commerciale de renaître en-autorisant de rétablir la libre circulation dans les rues, sur les routes et, dans Ja mesure du possible. aussi, le passage des ponts, la circulation dos tramways, l'éclairage public et dans quelques temps, aussitôt que possible, les communications' téléphoniques, télégraphiques ot postales, comme aussi l'emploi partiel des chemins de fer ; 4. — qu'elle facilitera le ravitail- lem-ent par l'arrivée de vivres venant d'Allemagne, de' Hollande et des parties de la Belgique où l'action dos belligérants no l'empêchera pas ; 5. — qu'elle autorisé la ville de Liège à émettre la monnaie fiduciaire nécessaire aux transactions. Dans les conjonctures actuelles, les tyms citoyens s'abstiendront de tout acte qui aggra.verait la situation pénible que nous traversons. » Ce sont certainement de belles promesses que font là. les Allemands, mais on sait ce que vaut leur parole.ee que vaut même la signature do leur empereur. Néanmoins, ces promesses peuvent contribuer à faire patienter la population ot, à cet égard, l'administration communale de Liège a raison de les porter à la connaissance du public, connue si elle y ajoutait foi elle-même. Malgré toutes les belles promesses dont ils sont si prodigues quand leur intérêt ou leur sécurité semblent, les rendre opportunes, les Allemands ne se font nullement illusion sur le genre de popularité dont ils jouissent sur le territoire où ils opèrent. A preuve l'avis qu'ils font afficher encore aujourd'hui à '! illeur. Cet avis, qui e«t signé de l'échèvin F. Van Belle, annonce que le bourgmestre e t. retenu comme otage par les Allemands, qui çraign-xit que la population civile ne tire des coups shr leurs troupes. « Si un seul coup d'.-.nne à fou ét.;it tiré, » ajouté l'avis, « le premier magistrat -Je la commune serait impitoyablement- mis à mort. » Est-ce courageux et, surtout, équitable de châtier l'innocent que l'on tient, à la place du coupable un homme qui, bien que n'étant pas en uniforme, défend ou venge sa patrie, .sa commune, ses compatriotes ? A des tels coupables il a été élevé plus d'une statue. Tous ces procédés de sauvages n'empêchent pas les Allemands de demander avec insistance des ouvriers, qui ne se présentent pas, pour exécuter des ouvrages et des travaux destinés à augmenter la force, dont ils font un si bel usage. Un nouvel avis placardé ce jour à Liège et dans les environs demande encore en grao-d nombre des terrassiers et des ouvriers charpenté;-, surveillants inclus, les ' ouvriers serr-ii*. ce':-* fvH, ••• u.r"-- et logé» i par le gouvernement, et recevront, malgré cela encore une paye de quatre francs par jour. (A suives .

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Cet article est une édition du titre Anvers-bourse: journal financier paraissant tous les jours de bourse officielle appartenant à la catégorie Financieel-economische pers, parue à Anvers du 1889 au 1919.

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