Anvers-bourse: journal financier paraissant tous les jours de bourse officielle

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s.n. 1918, 30 Decembre. Anvers-bourse: journal financier paraissant tous les jours de bourse officielle. Accès à 19 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/4b2x34nk20/
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Lundi 30 décembre 1918 No 267 Trentième année ABONNEMENTS: un an un seme. un trime. francs francs francs ANVERS • • 20.00 11.00 6.00 INTÉRIEUR . 23.00 12.00 7.00 EXTÉRIEUR . 35.00 18.00 10.00 On s'abonne à Anvers au bureau du journal, et dans tous les bureaux de poste de Belgique et de l'étranger. — Les abonnements partent le 1" de chaque mois et ne peuvent dépasser le 31 décembre. BUREAUX: Marché-aux-Œufs, 91 - ANVERS Téléphone: 2388 ANVERS-BOURSE Finances, industrie, commerce, économie politique, variétés JOURNAL QUOTIDIEN DU SOIR Toute communication relative à l'administration ou à la rédaction doit être adressée à M, J. BACOT, administrateur-directeur du journal INSERTIONS: La grande ligne : Annonces ordinaires .... un franc Demandes et offres d'emplois . 75 cent. Convocations d'assemblées : une insertion • • la ligne un franc Annonces financières .... 2 francs Pour une série d'annonces et pour les annonces d'émission on traite à forfait. □^T Les annonces sont mesurées au lignomètre. — Les titres se payent d'après l'espace qu'ils s'occupent. _ L'administration et la rédaction declinen toute responsabilité quant à leur teneur. Le numéro : 10 centimes g||« ■ ■ — hiwii—mtm i ADMIS PAR LA CENSURE AVIS Pour recevoir Anvers-Bourse pendant huit jours à l'essai, il suffit d'en faire la demande à l'administration du journal. UN DANGER Nous voilà donc enfin délivrés des marcs qui, pendant quatre longues années, furent l'un des signes, — et non des moins agaçants, — de notre esclavage ! Cependant, ia satisfaction légitime que nous éprouvons de cette disparition tant souhaitée ne peut pas nous dispenser d'attirer l'attention sur les inconvénients très sérieux qui, à ce qu'il nous paraît, pourraient résulter de la situation actuelle. Le plan adopté par notre gouvernement pour le retrait des marcs comportait d'abord l'émission de bons du trésor cinq pour cent à trois ans de date. Nous avons été des premiers à approuver la mesure, pour cette raison que, la solidité du titre étant indiscutable et le taux d'intérêt fort attrayant, elle devait contribuer d'une manière efficace à combattre l'inflation monétaire1, tout en procurant à l'Etat les ressources dont il a besoin. Mais, si l'absorption du trop-plein de notre circulation monétaire mérite qu'on y applaudisse des deux mains, il n'en est pas de même de la pénurie d'instruments d'échange à laquelle donnent lieu les opérations d'échange complémentaires, telles qu'elles ont été réglées. Serait-ce une nouvelle application de l'interventionnisme, de cette théorie que la guerre, tout en manifestant l'insuffisance, à tant contribué à' répandre et qui porte les gouvernements à empiéter de plus en plus sur le domaine de l'activité individuelle ? Toujours est-il qu'on semble avoir perdu de vue qu'aux fins de la restauration du pays, ce n'est pas l'Etat seul qui a besoin de ressources, mais que les principaux artisans de cette restauration doivent être les particuliers qui, eux aussi, ont besoin d'argent comptant. Or, il suffit de se représenter qu'un maximum de mille marcs- par ménage a pu être converti en billets belges pour se rendre compte de la mesure dans laquelle la circulation monétaire vient d'être anémiée. On répondra peut-être que c'est pour remplacer la monnaie que l'Etat a rendu transmissibles par voie d'endossement les récépissés représentant la partie des dépôts excédant mille marcs. L'ersatz-, pourtanl, n'aura pas d'effet appréciable. Pour alimenter réellement les transactions, la monnaie doit pouvoir changer de mains sans entraves et sans limite quant au nombre des transferts. Quels services peut-on attendre alors, comme instruments de circulation, de ces reçus portant quatre fois la formule d'endossement, et qui ne permettent d'ailleurs pas de répartir la somme inscrite entre divers payements, puisque le transfert ne saurait porter que sur le montant total du dépôt moins les acomptes payés ? Or) répondra encore que les récépissés peuvent fonctionner comme crédit d'un compte de chèques postaux ou d'un compte courant. C'est vrai, et le gouvernement n'a pas tort de vouloir mettre à profit les circonstances actuelles pour répandre l'usage si logique en lui-même et si salutaire au pays, des payements par chèques et virements postaux. N'empêche que cet usage ne saurait se généraliser du coup : il lui faut du temps pour s'implanter dans les moeurs. Et en attendant, le public reste privé de ce qui lui est nécessaire, quantitativement et qualitativement, comme moyens d'échange conformes à ses habitudes. Le danger inhérent à cette situation n'est pas imaginaire. Il y va du relèvement de notre commerce, du réveil de notre industrie, de la préservation de notre marché financier. Très prochainement, les bourses des fonds publics rouvriront leurs portes, la suspension complète de toutes transactions n'ayant déjà que trop duré. Que sera-ce si aux facteurs de dépression, inévitables parce-que formant une conséquence nécessaire de la guerre, s'ajoute la satisfaction du numéraire si désastreuse au point de vue de la résistance des cours ? La confiance du public, le renom de solidité de oos finances sont des biens trop précieux pour qu'il soit admissible qu'ils soient compromis par ce qui n'est nullement un mal nécessaire, mais un simple défaut d'organisation. Dans tous les pays impliqués dans la guerre, à commencer par nos puissants alliés d'outre-Mariche, qui ont émis des Trea-sur;/ notes pour des centaines de millions de livres, et même .chez les neutres, la circulation fiduciaire a été largement-étendue. On ne concevrait pas que les difficultés de tout genre auxquelles se heurte le rétablissement de notre vie économique se trouvent encore aggravées par une contraction excessive et voulue de nos moyens de payement. En émettant les considérations qu'on vient de lire, nous avons visé un double objectif : le premier est de mettre le public en garde contre tout mouvement d'impatience irréfléchi, qui l'entraînerait peut-être, lorsqu'il se rendra compte que la vente de titres et valeurs se trouve entravée, à consentir à des sacrifices qu'il regretterait plus tard. Ensuite, nous avons tenu à faire ressortir qu'il est indispensable que le payement réservé des dépôts de marcs se fasse sans délai. Pouvons-nous espérer que la lenteur administrative se donnera, cette fois, un démenti et qu'un règlement définitif et rapide rendra superflues les formules d'acomptes échelonnés inscrites sur les reçus de dépôt ? J. D. DEPECHES TELEGRAPHIQUES [Service de l'Agence HAVAS) La situation à Constantinople Athènes, 29 décembre. — Les journaux publient une dépêche de Constantinople disant que par suite de la situation où se trouve la capitale de l'empire ottoman, le haut commissaire britannique a ordonné à l'escadre anglaise de débarquer des détachements d'infanterie de marine. Les élections en Angleterre Londres, 29 décembre. — Voici les résultats des élections, ,à sept heures du soir ; partis coalition unioniste, 334 élus ; libéraux, 127 ; travailliste, 10 ; — partis non coalisés, partisans d'Asquith, 37 ; unionistes indépendants, ■48 ; divers. 3 ; travaillistes, G5 ; — parti féministe, 1 ; sinn feines, 70. Trois résultats manquent. Henderson est battu par Castam. Run-ciinan n'est pas élu. Dewsbury, Ben-Tillet, travaillistes, élus. Northsbefort obtient une grande majorité. Sir Eric et Gueddes sont élus a Cambridge, contre le candidat travailliste. Snowden est battu à Blankburn par le candidat de la coalition travailliste. Devolerâ, leader sinn-feiner élu contre Dillon, chef nationaliste irlandais. * * * Un combat à Odessa Londres1, 29 décembre. — Le Sunday Express dit que, selon des informations reçues à Londres, un combat sévère s'est livré à Odessa, auquel oint participé .des navires de guerre français. Les Français d'accord avec Les autorites .l'ocaliés, ont. débarqué cinq mille hommes pour maintenir l'ordre en vi,lle«. Les forces locales ont tiré furieusement sur les troupes françaises qui ont tiré sur le camp russe situé à l'extérieur de la. ville. Les pertes sont sérieuses. On ignore si les troupes françaises occuperont longtemps Odessa. Les Dardannelles, le Danube et l'Escaut Londres, 29 décembre. — Interviewé par I'Observer, Robert Ceci! déclara notamment que Les problèmes relatifs aux Dardann elles, au Danube, et à l'Escaut doivent être résolus par la ligne d.es nations. Le Rhin et l'Escaut Paris, 29 décembre. — Le ministre Pichon a déclaré à la chambre que l'état-major gé nérai étudié la question de l'emploi des ports du Rhin pour le ravitaillement des régions libérées, et Les armées. Une commission est nommée pour la question de L'Escaut et du port d'Anvers, qui est maintenant solutionnée. L'eniboftcbure de l'Escaut et le port d'Anvers seront employés pour rapatrier Les prisonniers. La ligue des nations Une dépèche particulière adressée de Londres au Nieuwe Roïterdamsche Courant assure que Les récents événements à Berlin ne laissent pas que de produire un certain émoi dans les sphères gouvernementales de l'Angleterre. On y craint que l'Entente' ne soit obligée un de ses joui's d'aller rétablir l'ordre chez les centraux. Cette tâche ne- se fcrajfc qu'au prix de difficultés sans nom ; elle empêcherait notamment l'œuvre de reconstruction dans tous .les pays et ce pendant plusieurs années. Elle retarderait de même la création de la ligue des nations. Le correspondant qui télégraphie ces nouvelles au journal hollandais a-t-il vu juste et ne se laisse-t-il paj influencer par les sympathies que professe Le Nieuwe Rotterdamsche Courant pour L'Allemagne? S'il dit vrai, et si réellement on croit à Londres que les troubles de Berlin sont de nature à retarder la création de la ligue des nations, on se demande qui l'on trompe et quelle comédie 9e joue aussi bien à Londres qu'à Paris. Voyons ! voilà six semaines que tous les journaux de France et de Navarre, au môme titre que ceux d'Albion, nous chantent à l'unisson et sur tous les tons que la ligue des nations se fera en deux ou trois étapes ; que les centraux n'y seront admis qu'au moment où ils auront -fait amende honorable et ;uprès avoir payé leurs dettes ! Et il suffirait, à présent, d'une bousculade à main armée sur les bords de la Sprée pour empêcher l'union des peuples même au second degré' ! On connaît notre opinion sur cette affaire. Nous sommes très grands partisan de cette ligue, car nous sommes persuadé sincèrement. que, si elle n'empêchera pas des guerres futures, elles les rendra du moins beaucoup plus difficiles et elle diminuera dans des proportions considérables les conflits accessoires entre les peuples. Mais nous ne partageons pas l'optimisme de ceux qui s'ima-gent que la ligue est sur le point de se faire. Ce n'est pas d'aujourd'hui que l'on parle de cette entreprise. Sully, dans ses mémoires, assure qu'elle faisait partie des préoccupations de Henri IV ; plus près de nous, Victc Hugo,, a écrit des périodes flamboyantes sut-la constitution des Etats-Unis d'Europe, et d'autres écrivains ont suivi cet exemple. Depuis lors, l'idée a cheminé, et aujourd'hui, ou veut la réaiiser en deux ou trois fois. Nous avons fait ressortir déjà que ce serait une cote mal tailiie, ou pour mieux dire, rien ne serait changé à la situation d'avant la guerre. D'un côté il. y aurait L'entente fortifiée par quelques Etats neutres; de l'autre, les centraux, divisés pour le moment mais qui vont se ressaisir au moment propice. Le sort de l'Entente, sa. force et surtout son unité défendront des événements économiques, où, qu'on le désire ou non, les centraux auroiV. un mot à dire. Ceux-ci comprennent — on l'oublie trop souvent, — plus de cent millions d'individus dont le travail a une répercusion sur le -marché européen. On ne raye pas de la carte de l'Europe pareiilile population et, si l'on veut créer une ligue des nations, on la fera complète entre tous les peuples ou on ne le fera pas. La dépêche du Nieuwe Rottkk-damsche Courant, nous le répétons, si ellle dit vrai, est très caractéristique à ce sujet. Elle signifie qu'à Londres on se rend parfaitement compte des difficultés qu'entrainera la constitution d'une ligue à deux degrés, et l'on joue une comédie diplomatique pour préparer l'opinion publique à l'inévitable. Précisément, le Temps de Paris s'occupant de la 'situation en, Russie écrit ce qui suit : « En politique comme en physique, la nature a horreur du vide. Si les alliés n'ont point de programme en Russie, quelqu'un en aura. Si les alliés ne s'occupent pas de réorganiser la Russie, il arrivera probablement de deux choses l'une : ou bien la Russie sera réorganisée un jour par les Allemands, ou bien ce sont les Russes qui désorganiseront l'Europe. Dans les deux cas, le sang français risquera de couler. Voillà les constatations d'où il faut partir, si l'on veut que le public se fasse du problème russe une opinion exacte et conforme à L'intérêt national. » Le Temps est un des journaux qui défend l'idée de la ligue des nations par étape. Nous voudrions bien savoir comment il concilie cette idée avec ce qu'il vient d'écrire sur la Russie. — Pégi. Le général tfan Heutz et Guillaume II Parlant d'un article publié récemment par le Telegraaf d'Amsterdam et qui précisait le rôle joué par le général Van Heutz lors de l'arrivée de Guillaume II en Hollande, le mi nistre des affaires étrangères a déclaré à 1.' seconde chambre des états-généraux qu'un j enquête a prouvé qu'il n'y a pas un mot d' vrai dans l'assertion selon laquelle le généra Van Heutz aurait invité l'ex-kaiser à se ren dre en Hollande. Le gouvernement hollan dais considérerait une telle invitation connu un acte arbitraire contraire à la neutralité,cor tre lequel il n'hésiterait pas à prendre des san< tions. Voilà un démenti qui n'en est pas un D'abord, qui a fait cette enquête, et commen a-t-eïle été conduite ? Que le général Vai Heutz ait nié l'attitude qu'on lui prête, nou le comprenons sans peine. Mais que vau cette dénégation ? Toute la question est là D'ailleurs l'article du Telegraaf partait moin sur le fait en lui-même que sur le gouverne ment occulte qui entoure la reine et qui dict ses volontés au gouvernement régulier. Oi sur ce point les déclarations de M. Vai Karnebeeck sont muettes. Attendons la re ponse du Telegraaf. La situation économique Le? multiples articles publiés par 1 presse belge, les récriminations dont ell se fait l'écho ne semblent pas émaner d personnalités parfaitement au couran de la situation que les circonstances fou à la Belgique. On oublie trop facile ment que notre pays n'est qu'un élemen dans l'ensemble des mesures que lei gouvernements alliés ont à prendn pour reconstituer la prospérité écono mique et commerciale du monde. Le problèmes à résoudre sont compliqué et dépendent tous les uns des autres, et lorsqu'on invoque la liberté du commet ce comme panacée aux maux actuels on oublie que cette liberté est vinculé par les gouvernements étrangers et qu i n'est pas question de voir donner à 1 Belgique un régime qui permettrait quelques individualités de s'enrichi aux dépens de la masse. Parmi les étu des qui ont été publiées à ce sujet, nou avons lu avec le plus haut intérêt l'ex posé très clair et très complet que le administrateurs du Comptoir natio nal, section de La-Haye, ont fait en ne vembre dernier aux souscripteurs bel ges en Hollande. Nous voyons utile d'e: publier certains extraits qui sont de na ture à éclairer le public sur la situatioi réelle. -C'est en connaissant toute l'éter due. des difficultés à vaincre que l'o peut espérer arriver au but. L'achat des marchandises destinées à la repris Les réquisitions des stocks de marchandise existant au début de la guerre en Belgique, le destructions et enlèvements de l'outillage d nos usines vous sont connus. L'ennemi a poua suivi son œuvre d'anéantissement en pou: sant à l'extrême son système d'organisatior si bien qu'il n'existe plus du pays à l'heur actuelle, de stocks de matières première^, qu la grande partie du matériel a été enlevé de usines et transporté en Allemagne et qu même ce qui ne pouvait plus servir conim< outillage ou était intransportable, a été rédu: en mitraille. En presence de cette situation, la nécessit d'un organisme chargé de faire les acquis' tions destinées à couvrir les besoins généra u. de l'industrie et du commerce belges après 1; guerre paraît évidente, si l'on veut- bien s rendre compte que la grande majorité de no compatriotes restés sous le joug de l'envahis seur sont coupés de toutes communication avec leurs fournisseurs habituels comme il sont privés de tous moyens de crédit à l'étran ger. Cette circonstance, à elle seule, pourrai démontrer la nécessité de procéder à de achats de marchandises à distribuer ultérieu rement entre tous les intéressés, proportion nellement à leurs besoins. Il semblerait, ei effet, absolument injuste que les Belges qu ont eu la bonne fortune de pouvoir se sous traire à l'occupation allemande et qui ont in ainsi s'occuper de leur avenir, fassent des hé néfices exceptionnels, tandis que leurs compa triotes pourraient être complètement ruinés Les Belges exilés ont pour devoir le plu: sacré de travailler à la restauration écono m in que de la Belgique, ils sont les manda ta ires de fait de nos compatriotes du pays Les acquisitions d'outillage et de marchan dises à faire en vue de les céder ultérieure ment aux industriels et aux commerçant: restés en Belgique imposent donc l'interven tion d'un organisme chargé de ces achats. Mais, indépendamment de cette circons lance, et même à ne pas tenir compte du far que les industriels et les commerçants exilé: n'ont que rarement des moyens financiers im médiats, une centralisation des demandes es' nécessitée par la situation économique actuelle et les' difficultés énormes rencontrées par le: i particuliers qui veulent procéder directement » à des achats. Les demandes d'acquisition d'outillage, par 1 des industriels belges, auprès des fournisseurs alliés sont restées fréquemment sans réponse. Les risques de réquisition du matériel s qui a pu, malgré tout,, être livré, sont considérables et la possibilité d'expc/lier ces mar-:■ enandises hors de pays tels que les Etats-Unis, par exemple, est douteuse en présence des t restrictions imposées sur l'exportation des 1 marchandises et de la pénurie du frèt dispo-s nible. t Les matières premières ? à Quant aux matières premières, il existe une situation qu'il est nécessaire d'exposer i ouvertement d'autant plus que souvent, il est difficile, de loin, de s'en rendre lui compte [ exact et précis. La pénurie des matières premières est pour ainsi dire générale ; elle existe dans tous les pays et pour la plupart, des marchandises. Elle a pour principales causés : la consommation énorme nécessitée par les besoins mili- * ta ires ; la suppression de certaines sources 1 d'approvisionnement, telles que par exemple. : I la Russie pour le lin, la Finlande pour les bois : la diminution de la main-d'œuvre, en 1 grande partie réquisitionnée, dans les pays 3 alliés, soit pour l'armée, soit pour les besoins > militaires ; enfin et surtout l'insuffisance du î tonnage disponible jpour d'autres besoins que , ceux de l'armée (transport de troupes, d'armes, t de vivres, etc.)'. La pénurie des matières premières est dans ( bien des ans importante : les importations de coton, par exemple, en Angleterre, ont ' été 5 réduites de moitié sur le chiffre d'avant giier-î re, si bien que 47.000 ouvriers, se sont trouvés sans emploi. Vu la pénurie de cuir en Grand- > Bretagne, pénurie causée principalement par la grande consommation pour les besoins 3 militaires, le Raw Materiads Département a été » autorisé à prendre possession de tous les cuirs pour semelles et à fixèr les prix de vente des producteurs aux consommateurs. ^ Les transactions sur les cuirs, entre coinmer-çants faisant des opérations de même nature, 1 ont été interdites, et des mesures ont été V prises pour diminuer la consommation du . cuir. Presque tous les gouvernements alliés et neutres ont été amenés à prendre des mesures de contrôle sur les prix des marchandi-5 ses, à organiser la standarisation des produits fabriqués et à réglementer la produc-" tion. Les commissions interalliées Ces difficultés de ravitaillement en matières premières ont donc contraint les gouvernements alliés à prendre des mesures restrei-1 gnant considérablement la. consommation en ces différents produits. Ils les ont également amenés à constituer des commissions 1 interalliées auxquelles' a été confiée la disposition absolue des matières premières contin-1 gentées, c'est à dire, existant'actuellement en pays alliés, en quantités insuffissantes. Ces commissions ont pour mission de répartir les matières premières entre les différents pays, 3 au prorata des besoins de chacun d'eux, s Afin d'avoir le contrôle le plus effectif pos-s sible sur ces produits, les gouvernements e alliés et «spécialement le gouvernement anglais, ont acquis eux-inêixies la totalité de la production de différentes matières premières. ,, Le gouvernement britannique, par exemple, 3 s'est assuré La réco-lte de coton d'Egypte, la e totalité de la production de cuivre et de mine-s rais de zinc d'Australie. Les dispositions pri- 0 ses par ces achats ne se bornent pas toujours > a la période de guerre ; pour le minerai de t zinc d'Australie, par exemple, les contrats s'étendent pour les dix années qui succéde- 1 l'ont à la guerre, le monopole virtuel du zinc ■_ étant de la sorte acquis à l'Angleterre pour . une longue période de temps après la paix. t On comprendra dès à' présent la pécessité B de l'existence d'un organisme centralisa-- teur des demandes de la Belgique, afin de _ faire connaître aux commissions interalliées , les besoins du pays en matières premières ; 5 ces commissions ne veulent évidemment point traiter avec les particuliers mais désirent con-'t naitre les quantités de marchandises néces-, saires à la nation tout entière afin de pouvoir déterminer la part, revenant à la Belgique, part qui sera nécessairement réduite en rai-" son de l'insuffisance des quantités disponi-bles. Ici donc l'initiative privée serait impuissante pour vaincre à elle seule les obstacles ' résultant de ces mesures, qui subsisteront vraisemblablement pendant une certaine periode après la signature de la paix. Ces me sures restrictives existent également en ce qui concerne les-acquisitions d'outillage, de vivres, de produits de toutes espèces pour lesquelles des autorisations préalables doivent être obtenues et qu'on ne peut, eu général, ■ acquérir qu'en quantités limitées Pour la poursuite de la guerre, les gouver-; nenients alliés se sont vus contraints d'établir une organisation dont il convient de dire quelques mots. Durant les premiers mois des hostilités, chacun des gouvernements alliés achetait ; à .l'étranger des marchandises qui lui étaient nécessaires et se trouvait en concurrence avec i les autres gouvernements alliés et avec les particuliers. IL en résultait une hausse de prix extraordinaire. Pour parer à ces inconvénients • en Grande-Bretagne, le AVar Office décida de i prendre complètement en mains les marchés pour certains produits ; un ordrè de priorité fut établi dans les commandes ; celles dm gouvernement britannique et des alliés passèrent avant celles des particuliers et même entre les commandes des alliés, un ordre de priorité fut établi. Pour les achats à effectuer aux Etats-Unis, les alliés traitent exclusivement avec la commission américaine d'achat. Le système da l'acheteur unique évite ainsi toute concurrence et toute hausse excessive des prix. Contralisation des achats des différents pays La nécessité de faire procéder à des achats destinés à couvrir les besoins généraux d'une industrie déterminée a été ieccnnue dans tous les pays actuellement en. guerre et même dans certains pays neutres. Cette nécessité se fait sentir bien plus encore pour la Belgique, •en raison de la situation désastreuse qui lui est réservée par le fait de l'envahisseur. IL faut procéder avec é'nergie si l'on veut éviter de marcher vers une ruine certaine. Cette question offrant un intérêt capital,vous nous permettrez de nous y attarder quelque peu en vous signalant l'exemple édifiant des autres pays. En Italie, un comité d'approvisionnement a été créé pour la période de. transition ; il a pour but la détermination des besoins en principales matières premières et produits demi-finis et des moyens de procéder à leur acquisition.En Suisse, Je Comptoir d'achat des constructeurs de machines aura pour objet, après La paix, d'assurer le ravitaillement de ses membres en matières .premières. On a constitué en Allemagne une Centrale d'achat chargée de l'achat, la vente et le commerce de laines pendant la guerre et la période de transition qui lui succédera, en vue de préparer le passage à l'activité économique libre. La pénurie du jute a obligé le War Office anglais à prendre une part prédominante dans les achats de jute aux Indes et dans l'expédition vers l'Angleterre. Tout, le commerce de chanvre de Manille est, pour la même raison, fait pour compte du gouvernement-britannique et réparti sous son contrôle ; les achats sont faits par les firmes travaillant avant, la guerre et suivant le chiffre d'affaires antérieur; les fabricants passent leurs commandes à leurs agents habituels, le contingent de chacun des fabricants étant déterminé'par la. consommation de l'année finissante au 31 mars 1917. Mais c'est en France que le système de l'acheteur unique a été mis en pratique sur la plus grande échelle. Avapt de vous exposer le régime des consortiums, nous vous signalerons différends organismes qui ont été. créés dans ce pays pour centraliser 'les achats et la répartition : ' la Commission interministérielle, dénommée « Commissariat général aux essences et combustibles », a été chargée d'assurer l'approvisionnement et le ravitaillement de la France et de ses colonies en essences, pétroles, huiles, etc. : elle a notamment pour fonctions d'effectuer tous acliats et rétrocessions afin d'assurer le ravitaillement de la population civile et''clèè'-consommateurs et d'exercer un contrôle général de tous les commerces et industries relatifs "à ces produits. L'Office national des papiers, autres que ceux de la presse prépare, dans les limites du contingent établi, liefs programmes d'achats, à l'étranger, des pâtes, papiers, cartons et matières premières nécessaires à l'industrie et au commerce français du papier ; il établit également un programme de réparation entre les industriels et les commerçants de produits de toute nature et de matières premières diverses, répartition à opérer soit, par lui-même, soit par des organisations désignées par l'autorité. Depuis la création du « Comptoir d'achat des machines-outils », l'achat de cet outillage est désormais interdit aux particuliers et est centralisé par le Comptoir français qui fonctionne sous le contrôle du gouvernement et qui ,est seul admis,à procéder aux dits achats. S&ttls peuvent demander des machines-outils au Comptoir d'achat, les industriels employant ces machines et les commerçants autorisés ; ces derniers sont tenus de vendre directement à des industriels les employant eux-mêmes, à des prix déterminés. Signalons également que depuis le 31 mars 1918, toutes Les fontes importées e-11 Fraiue sont achetées par l'Etat qui les répartit entre les consommateurs par l'intermédiaire du « Comité des forges ». Mais l'exemple véritablement édifiant pour nous est le système des consortiums qui se généralise de plus en plus. Le gouvernement français a adopté pour politique, dans l'organisation de l'approvisionnement de l'industrie, la concentration des importations des matières premières entre les mains de consortiums en dehors desquels aucune licence n'est -plus accordée ; les syndicats ont été appelés à constituer ces consortiums qui doivent réunir tous les importateurs des mêmes produits. Motifs de la centralisation Les raisons qui ont poussé le gouvernement français à entrer dans cette voie soin les mêmes que celles qui ont été cause de la ren- • tralisation des commandes des gouvernements alliés pour la poursuite de la guerre: c'est-à dire la hausse considérable des prix provenant de l'énorme concurrence et des difficultés de l'approvisionnement en matières premières. Feuilleton de l'ANVERS-BOURSE 33 1914-1918 La guerre vue d'Anvers Annotations quotidiennes d'un habitant de la ville LUNDI, 24 AOUT 1914 Vingt-deuxième jour de la guerre (SUITE) Il n'y a guère de faits d'ordre politique à signaler ce jour, si ce n'est que le croiseur aus.tro-hongrois Ivaiserin Elisabeth, qui est mouillé devant Tsingtao, reçoit l'ordre de combattre devant cette place contre les Japonais. Cela signifie que l'Autriche-Hongrie se considère comme en guerre, concurremment avec l'Allemagne, contre le Japon. * * • En ce qui concerne les opérations militaires, l'événement capital pour nous c'est la prisé par les Allemands de la ville de Namur, dont la plupart des forts sont tombés et n'ont donc pas résisté longtemps aux coups formidables de la lourde artillerie de siège de l'ennemi. Les gigantesques pièces de quarante-deux centimètres constituent une surprise bien désagréable pour les alliés, qui en ignoraient jusqu'ici l'existence. Entre la Moselle et la Meuse, Ja mêlée est maintenant générale. Des troupes françaises en Haute-Alsace, sur les Vosges et la Meurtlie, commandées par le général Pau, tiennent sans modification le front Badonviller-Luné-v11 le-Amance-Dieulouard. Les Allemands occupent Lunéville. Une armée française, par-vJ1 ir ia w°ëvre septentrionale, s'avance moS , eilfcllâ.teau. Elle attaque les forces allemandes qui ont défilé dans le Luxembourg et v la rive droite de la Semois et qui mar chent vers l'ouest. Une seconde armée française partie de la région de Sédan, traversant les Ardennes, attaque les colonnes allemandes en marche entre la Lesse et la Meuse. Une troisième armée, appuyée .par les forces anglaises provenant de la. région de Mons, .se porte à l'attaque de la droite allemande entre 1a. Sambre et la Meuse. Le mouvement des Allemands qui cherchent à déborder l'aile gauche des Français a été suivi pas à pas. Leur droite est maintenant attaïquée par l'armée de l'aile gauche française en; Liaison avec l'année anglaise. La bataille se poursuit vivement de ce côté. Elle est aussi engagée sur tout le reste du front avec acharnement, avec des pertes déjà sérieuses des deux côtés. La mobilisation russe, commencée le 24 juillet, est complètement achevée aujourd'hui, 24 août.' On évalue-a quatre millions d'hommes les effectifs de la première ligne. Dans la Prusse orientale, les forces allemandes son* sont en pleine retraite pour passer le> fleuve Angerapp. A l'ouest des lacs Mazures, les Russes occupent les villes de Johannisburg, d'Ortelburg et de W.illenberg. Le général von Stein, sous-chef de l'état-major général allemand annonce lui-même la défaite allemande dans un communiqué officiel. «Alors», dit-ii, dans ce communiqué, « que les forces principales s'occupent de réduire l'ennemi sur le théâtre occidental de la guerre, les Russes ont foulé le sol allemand du côté de la Prusse orientale. Les -troupes allemandes, devant des forces considérablement supérieures en nom-brè, ont. dû provisoirement battre en retraite. » Au sud, vingt mille .Russes, en majeure partie de la cavalerie, assailent la frontière de la Bucovine. Leurs attaques sont enrayées par les Autrichiens près de Novosieliza. MARDI, 25 AOUT 1914 Vingt-troisième jour de la guerre Ce n'était pas assez que d'envahir notre pays ; leurs exploits à Liège, à Visé, à Andenne, à Dînant, à Aerschot. ne suffisent pas ! Les Allemands veulent aller plus loin encore. Profitant de l'obscurité, comme des bandits qui vont faire un « coup », ils oui passé sur Anvers à une hauteur considérable et tenté de semer sur la ville endormie là mort et la désolation. Cette nuit, à une heure précise, les Allemands nous ont donné toute Ja mesure de leur bassesse et de leur l'acheté. Un de leurs zeppelins est venu survoler notre ville, et y a laissé choir des bombes qui on atteint quelques personnes, et causé des de gâts matériels. Il est inutile d'épiloguer encor ici sur ce que. pareille attaque a de foncière ment odieux et de contraire au droit des gen. et aux prescriptions de la convention de La Haye. Nous nous bornerons aux faits. Le zep pelin, signalé par des forts {le la position est entré .en ville en passant par dessus h porte de Wilrijck, où îles soldats du génie lu adressèrent un feu de salve nourri. A ce mo ment, l'appareil se tenait entre mille et quinze cents mètres. Passant au dessus des usine; Minerva, l'aéronef lance un premier projec t-iie qui va faire explosion dans le jardin d< la propriété de M. Fred. Balipaire. Poursuivan sa route, il lance une seconde bombe ru< Lozane, où il atteint au n° 217 l'immeuble d< M. Ruys, dont la grille extérieure est abattu< et un angle écorné. Rue Verdussen, un obu: tombe dans les jardins du 110 27, abat de: clôtures et défonce la salle du « Turnverein -En cet endroit, on trouve deux blessés légê rement atteints. Rue de Moy, au n° 14, ur mur mitoyen est renversé dlans le jardin Rue de la Justice, une bombe descend -i;i le trottoir devant le 110 8 : dégâts aux faça des ; une autre bombe dans le jardin botani que, à proximité des murs de l'hôpitv Sa.inte-Elisabeth. Rue. des Escrimeurs, au nc 40, le toit de l'immeuble est atteint, che2 le docteur Mertens. Une bonne est tuée ; uru autre est blessée assez gravement. Rue def Douze-Mois, au n° 9, chez M. Vainberg. fabricant de cigarettes, le dommage est ; îu£ grand : l'immeuble est en ruines, sans toute fois qu'aucun de ses occupants, M. VainbefL' sa mère âgée de quatre-vingt-quatre ans et u:iV servante, aient été blessés sérieusement. Au Poids-Public, une bombe tombe au milieu d€ la place, tuant un agent de police, nouimt Jules Van Cothem, et en blessant un autre, du nom de Gaethofs. Au même endroit, des cj rieux qui s'étaient mis aux fenêtres ont été atteints grièvement par les éclats qui ont frappé les façades des alentours ; il y a cinq morts. Enfin, Canàl-FaJcon, un dernier projectile tombe sur une dépendance inoccupée de la caserne. On signale, au total, une vingtaine de blessés.C'est là le bel ouvrage du grand navire aérien que nous envoie l'empe reur d'Allemagne. Beaucoup de carreaux cassés, beaucoup de bruit et, fort, heureusement, peu de victimes en égard au nombre des projectiles lancés. La population anver- 1 soise, toujours si calme, a montré une fois, de plus un parfait empire sur elle-même. Les i curieux affluent aux endroits atteints, mais la - police et la garde civique font bonne garde, * et la foule 11e manifeste aucune agitation. - Voilà les événements fidèlement résumés, carreaux cassés dans tous les coins de la . ville. Ce sont, là, détails matériels négligea-1 bles. Ce qu'il importe de constater, c'est l'ina-1 nité de pareille attaque, et la lâcheté clu procédé mis en œuvre contre une population de - non combattants. Les Allemands n'en sont que plus détestés, > et l'arrêté pris ce jour par le gouverneur mili-t, taire contre les maisons de commerce alleman-: des vient à point pour procurer à la popula-; tion un réel soulagement. Cet arrêté" stipule ; que toutes les banques, maisons de change, ; institutions privées ou particulières,.ne sont ; plus autoriseés, à partir de ce jour, à conclure, ni à poursuivre une opération financière qui aboutirait, soit directement, soit indirectement., à assurer des facilités financières à des sujets, maisons de commerce et banques • allemands. Toutefois, la liquidation des affaires traitées avant le 24 août pourra être poursuivie. Tous fonds ou argent à provenir de ces opérations seront consignés dans les caisses des différents établissements ou particuliers qui auront négocié l'affaire. Ils en seront comptables à l'égard des intéressés qui n'auront, en aucun cas, cependant le droit de postuler des intérêts pour les sommes retenues. Le gouverneur militaire sera avisé par les intéressés de toutes opérations qu'ils liquideraient sous les réserves déjà énoncées, comme aussi de toutes demandes qui seraient formulées à l'avenir. Les récalcitrants seront punis d'un emprisonnement de deux à cinq ans, et d'une amende de mille à dix mille francs. Ce qui est moins de nature à faire plaisir, c'est l'arrêté, publié ce jour, qui ordonne que tous les établissements ouverts au public doivent fermer à vingt heures précises. C'est, sans doute une mesure utile que prend ici l'autorité militaire, mais elle contrarie sensiblement les habitudes du public et, surtout, fait beaucoup de tort aux établissements visés. Aux Liégeois, les Allemands font savoir que tout sabotage des ponts et des chemins de fer est .rigoureusement interdit. Sera puni de mort celui qui endommagera des voies de communication. Il est défendu aux habitants, sous peine sévère, de circuler ou de s'attrouper sur les ponts et dans les rues voisines, à plus de quatre ensemble. A partir d'aujourd'hui, la circulation et le passage des ponts est permis aux piétons, aux cavaliers et aux trains jusque sept heures du soir. Des « individus » allait chercher un médecin ou une sage-femme pourront passer ;l chaque heure die Ja nuit, lis sont prévenus qu'ils ont à se munir d'une lanterne. Les voitures et les autos privées seront arrêtées pour le contrôle de leurs passeports et permis. La circulation de la monnaie allemande ayant donné lieu à des hésitations, le cours du marc est fixé, par les Allemands, à un franc trente centimes ! Tout papier-monnaie allemand doit être accepté .dans ^les transactions financières au même «ours que l'argent-métal allemand. Le lieutenant-général Kolewe annonce encore qu'il a fait arrêter six cents étudiants russes et les a expédiés en Allemagne. Pour ie surplus. les Liégeois apprennent encore que les Allemands sont victorieux sur toute la ligne, même en Russie, où ils prennent des huit mille prisonniers à la fois. Pour la Belgique, 1-e 25 août est un grand jour. C'est aujourd'hui, en effet, que les Allemands destituent le roi Albert, et nomment à sa plaoe, avec le titre de gouverneur général, le feld-marécliajl baron von der Goltz-pacha, bien 'connu à Constantinople. Soutenue par la France et par l'Angleterre, la Russie fait à Constantinoptle des démarches pour obtenir l'ouverture des Dardanelles au passage des navires de guerre. La Turquie refuse catégoriquement. Sur la frontière italienne, notamment à Trente et à Insbruck, certains indices tendent à faire penser que l'Autriche mobilise des troupes de ce cOté. Depuis quelques jours, des patrouilles de uhtons avaient été remarquées aux environs de Malines, surtout du côté de Hombeek, VVeer.de, Eppeghem, Hofstade et .les villages de la région. Ces patrouilles s'avançaient invariablement vers la ville de Malines. Chaque fois, elles furent mises en déroute avec des pertes sensibles. Hier i9oir, Mailines fut informée qu'un fort détachement de troupes allemandes était campé entre Sempst et Hofstade. La force armée d'Anvers s'est dirigée vers ces endroits. A cinq heures et demie du matin, de fortes détonations de canons se font entendre du côté des Allemands. Les troupes belges, qui avaient déjà pris position « cet endroit, ripostent avec, énergie. Les Aile-' mands avaient pointé sur la tour de Saiut-Rombaut., qui n'est que légèrement abîmée. Six bombes tombent sur le toit de l'église. Environ. deux cents maisons sont fortement en- ■ dommagées. Les toits sont rasés. Deux personnes alitées, sont tuées. Un combat acharné a lieu ensuite, et nos vaillants soldats parviennent à refouler .l'ennemi vers Bruxelles et Louvain. Les pertes .sont sérieuses des deux côtés. Un coups d'armée allemand, après avoir été défait, se retire en désordre sur Louvain. Des. sentinelles postées à l'entrée de la ville du côté de la chaussée de Malines, se trompent sur la nature de cette invasion : elles s'imaginent que ce sont des Belges qui se ruent a l'assaut de la viH». Elles tirent donc sur leurs propres hommes. Les troupes qui essuient ce feu pensent que ce sont les habitants. de la région qui ont tiré sur elles, et les sen.tineill.es en défaut, de peur d'être punies, s'abstiennent rie faire connaître leur erreur. Sans procéder à une enquête et sans écouter les protestations des autorités et des habitants, qui s'efforcent de lui faire comprendre que depuis une semaine personne, a Louvain, n'est plus en possession d'une arme à feu, pas même la police, le commandant annonce que la ville va être immédiatement saccagée. Aux habitants de la ville, il est ordonné de quitter leur demeure. ' Une partie de la population mâle est faite prisonnière. Les femmes et les enfants sont emharquis dans des trains dont la destination est inconnue. Des soldats munis de bombes incendiaires mettent le feu aux quatre coins de la ville. La magnifique collégiale de Saint-Pierre, les bâtiments de l'université, la bibliothèque, les institutions scientifiques deviennent la. proie des flammes. Plusieurs notables sont, fusillés. Ainsi, cette ville de quarante-cinq mille habitants, foyer intellectuel des Pays-Bas du sud, depuis le quinzième siècle est réduite pour ainsi dire en un amas .de cendres et de dé cambres. Ce crime contre les droits de l'humanité fest- sans précédent dans l'histoire. jCA snnr«t). .J.

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Cet article est une édition du titre Anvers-bourse: journal financier paraissant tous les jours de bourse officielle appartenant à la catégorie Financieel-economische pers, parue à Anvers du 1889 au 1919.

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