Bastogne à l'Yser: journal du canton de Bastogne

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2® Année.— N» 16.— Avril 1918. Publioatlon autorisée nar l'Autorité Militaire DIEU — PATRIE — FAMILLE BASTOGNE A L'YSER Jjulletin de Ralliement et d'Union pour les jfîrdennes BASTOGNE FAUVILLERS SIBRET VIELSALM PAQUES ! Nos lecteurs nous ont déjà si souvent manifesté leur satisfaction au sujet de nos articles évoquant la pie de chez nous que nous cédons volontiers au iésir de rappeler les souvenirs que fait jaillir en nous la grande fête de Pâques. Pâques! Nous revoyons immédiatement dans notre esprit la bande espiègle des gosses que nous avons été, déambulant deux à deux le long des rues, tartellant k tour de bras, puis sur un signal s'arrètant et criant à tue-tète « pour l'office de Noire Seigneur le premier coup ». Et quand ils arrivaient le Samedi Saint au matin le gosier aphone d'avoir crié, ils trouvaient encore la force de hurler: Carême est mort, casser les œufs 1 Et le garde-manger s'ouvrait et les beaux œufs s'alignaient dans l< grand panier d'osier. Royalement alors ils versaient à chaque fermière une portion d'eau bénite athénée à grand renfort de bidons et si par mal heu la provision Venait à manquer, en grand mystère il allongeait à la source prochaine. C'était un bea jour pour la I marmaille. C'était un plaisir aussi d'entendre à nouveau le son des cloches : pendant trois jours l'enfant n'avait plus entendu leur sonnerie familière la légende voulait qu'elles eussent fait le grand voyage de Rome et le samedi on écarquillait les yeux pour les voir venir reprendre leur place à la tour. Puis quand déçus, on les avait entendu sonner c'était une course au jardin parce que sous les touffes de buis, il y avait toujours des œufs joliment teints : ces œufs ressemblaient comme des frères à ceux que la maman avaient arrangés pour Pâques mais eux du moins c'étaient les œufs des cloches, ceux qui étaient tombés du Ciel au retour Beau jour pour les gosses que nous étions ! Beau jour le lendemain surtout ! Pâques arrivait assez souvent avec le printemps, avec la vie qui jaillissait de partout L'air était plus clair le soleil plus joyeux, les cloches plus sonores. Tout le village était mobilisé: tous à la messe, à la communion. Grande revue aussi des toilettes printanières : ce jour là les jeunesses arboraient les nouveaux chapeaux, les costumes clairs et c'était à la sortie une

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