Informations belges

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s.n. 1918, 02 Mai. Informations belges. Accès à 24 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/xw47p8z018/
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N° 681 bis INFORMATIONS BELGES 2 Mai 1918 (xx). — L'art flamand et la France. — M. Louis Gillet vient de publier dans le numéro du l«r mai de la Revue des Deux-Moncles, un article sur l'art flamand et la France, dans lequel il démontre la fausseté de la théorie allemande qui revendique la floraison artistique des Flandres comme une branche de l'art germanique. M. Gillet dit à ce propos : « Or, il se trouve qu'en dépit des prétentions allemandes, l'art flamand n'a guère eu de commun avec l'Allemagne que les innombrables emprunts que celle-ci lui a faits ; au contraire, c'est avec la France que l'unissent des rapports séculaires et ininterrompus. On n'a pas oublié les expositions de « Primitifs »qui eurent lieu un peu partout, il y a une quinzaine d'années, celle de Bruges en 1902, et, deux ans plus tard, celle du Pavillon de Marsan.On découvrit que la Renaissance n'était pas seulement un fait italien ; que le Nord de l'Europe, Dijon. Bruges et Paris, y avaient une part égale à celle de Florence. La France, la Flandre, y étaient intimement mêlées. « Mais les rapports des deux écoles ne se sont pas bornés à l'époque des origines. Les échanges se poursuivent jusqu'à nos jours avec une régularité qui semble une condition de la nature de chacune d'elles. Il y a là une sorte de mariage, où il est difficile de dire lequel des deux époux a donné davantage. Peut-être ne sera-t-il pas inutile d'esquisser à grands traits l'histoire de ce fécond ménage. C'est le privilège de l'art, qu'il n'exprime jamais que des sentiments de sympathie. Les rapports de la France et de la Flandre ont été parfois orageux. La vie politique est fertile en occasions de griefs Le domaine de l'art, au milieu des affaires humaines, est celui du désintéressement. Parmi les luttes et les querelles du monde « temporel », il ne nous montre que les raisons que nous avons d'aimer ». L'auteur décrit avec beaucoup de verve et de science l'influence que les artistes et les érudits de Flandre, de Hainaut, de Liège, ont exercée par leurs voyages et leurs enseignements sur l'Europe artisti que de la Renaissance. Bien loin de tirer leurs inspirations d'Allemagne, ils contribuent à la civilisation de ce pays encore fruste et mal dégrossi. Mr Gillet généralise un peu le titre de « flamand » et le donne même aux Wallons ; il s'explique d'ailleurs ainsi lui-même : « Notez que, dans cette longue étude, c'est à peine si nous avons eu besoin de distinguer la Flandre de la Wallonie : l'une et l'autre sont également attirées vers la France; elles lui donnent ou en reçoivent tour à tour également. Peut-être même, si l'on faisait la balance de ce qui nous est venu en art des deux parties de la Belgique, le plateau de Bruges et d'Anvers l'emporterait-il légèrement sur celui de Liège et de Namur. » Voici maintenant le développement général de l'idée de l'auteur : « L'artiste, l'ouvrier flamand est souvent d'humeur voyageuse; il va ou il trouve de l'ouvrage, 6ù l'appelle la « demande » ; il est volontiers cosmopolite. Le type, si l'on veut, en sera ce Froissart, tellement universel ou international,tellement étranger à l'idée de patrie, qu'il est également à l'aise en France, en Angleterre, en Navarre, en Ecosse, et qu'à force de refléter tour à tour tous les partis, il nous offre l'image la plus complète de son temps. « Il y a donc partout en France, et surtout à Paris, des nuées de ces Flamands qui travaillent pour la cour ou pour les grands seigneurs. Charles V en emploie, témoin ce Jean de Bondol, dit aussi Jean de Bruges, l'auteur du frontispice de la Bible'de Vau-detar, et qui dessina les cartons de la fameuse tenture de l'Apocalypse d'Angers, que tout le monde a vu au Petit Palais en 1900. C'est un Flamand, Jean Pépin de Huy, qui taille à Saint-Denis l'image de Robert d'Artois. C'en est un autre, André Beaune-veu de Valenciennes, qui sculpte celles des trois premiers souverains de la maison, Philippe VI, Jean le Bon et son fils Charles V. Celui ci est un maître et il fait à la cour figure considérable, ce « Maître Andrieu, dit Froissart, dont il n'avait (n'y « avait) meilleur ni le pareil en nulles terres, ni de « qui tant de bons ouvrages feust demouré en « France ou en Haynnau, dont il était de nation, et « ou (au) royaume d'Angleterre ». « On n'attend pas ici que j'énumère les noms flamands que nous révèlent les comptes du Roi et de ses frères, tailleurs d'images, enlumineurs, orfèvres, Jean ou Hennequin de Liège, Jacquemart de Hesdin, ou ce Jacques Coene, de Bruges, « demeurant à Paris », préoccupé de recherches sur la peinture à l'huile, et auquel on a pu attribuer avec vraisemblance un des beaux manuscrits du siècle, Les Heures de Boucicaut, entrées naguère avec le musée Jacquemart-André dans les collections de l'Institut ; et il y en a d'autres en province, à Lyon ou à Troyes, où les archives, en deux siècles, signalent plus d'une centaine de ces noms d'immigrés. » Plus loin, parlant des grands peintres flamands du xviie siècle, l'auteur fait ressortir les relations d'art entre les Flandres et la France : « On a fait un livre précieux sur les artistes des Pays-Bas qui vinrent à Rome ou y vécurent pendant les deux siècles classiques. Quel dommage que le pareil n'existe pas pour la France ! Un tel ouvrage éclairerait certains côtés trop peu connus de notre histoire de l'art. « Deux fois, à vingt ans d'intervalle, Van Dijck passe pâr Paris pour tenter la fortune, et se met sur les rangs dans l'espoir de décorer la galerie d'Apollon. Qui pourrait dire au juste ce qu'y font un Van Mol ou un Van Egmont, et quelles traces y demeurent encore de leur passage ? Combien de Parisiens connaissent la coupole de l'église des Carmes de Vaugirard, et savent que la peinture en est de Théodor vanThulden ? Le nom de Jean Warin est peut-être plus populaire parce que, comme directeur de la Monnaie du Louvre, il a passé pour le premier médailliste de son temps, et qu'il est l'auteur de quelques statues ou bustes très connus de Richelieu et de Louis XIV. Sa famille, devenue pro vinciale, gravait encore de père en fils jusqu'aux dernières années du xix« siècle. « Parmi ces Flamands accourus pour profiter des aubaines de la Régence, une figure se détache par un air tout particulier de dignité morale, par un sentiment de pudeur et par une attitude à la fois austère et discrète d'ami de la famille : c'est Philippe de Champagne, le peintre de Port-Royal. « C'était un Flamand de haute tail e et de grande santé, ayant le flegme de son pays, une charmante candeur,.placide et virginale. Il vient à Paris à dix-neuf ans, s'y marie et ne bouge guère. Pendant plus de vingt ans, jusqu'à la mort de Richelieu, il est avec Vouet, le peintre le plus en vue et le plus occupé de l'école. De toute son oeuvre décorative, au Luxembourg, au Palais Cardinal, de sa galerie des Hommes illustres, de ses allégories sur l'histoire du premier ministre, qui formaient une apothéose comparable à la galerie de Médicis, de tout ce qui faisait dire qu'il était 1' « Apelle de cet autre Alexandre », rien aujourd'hui ne subsiste et ne subsistait déjà plus au XVIIIe siècle. A peine quelques portraits, comme le Richelieu du Louvre, sont encore là pour témoigner de ce que fut en son âge mûr le peintre officiel et l'artiste profane, le virtuose de la palette, habile à faire chatoyer les damas et les soies, heureux de l'accord somptueux des matières opulentes, et de manier ce style d'apparat qui estla majesté des œuvres du grand siècle. On comprend que le cardinal l'ait toujours préféré, « tout Flamand qu'il fût, à tous nos artistes français, parce qu'il était habile homme et que ses couleurs lui plaisaient très fort ». Vanité de la gloire! Toute cette œuvre savante et peut-être ad-mirableest aujourd'hui anéantie,etsi le grand artiste est pour nous quelque cliose de plus qu'un nom,c'est à cause de quelques pages intimes, sans luxe, sans publicité, faites pour des amis et pour de pauvres religieuses, et où le peintre simplement laisse battre son cœur.» En conclusion, M. Gillet montre l'erreur allemande : « Cette idée allemande, qui est depuis quelque temps son grand cheval de guerre ou sa plus perfide machine politique, la séparation des deux provinces belges, sur quoi repose-t-elle ? Sur un seul fait : le fait linguistique. Là-dessus, l'Allemagne se hâte de construire un système politique et administratif, soi-disant « réaliste » et scientifique. Quelle erreur ! De la masse des réalités en extraire, en choisir une seule, et pour l'interpréter de la manière la plus abusive, est-ce là œuvre de savants ? Etrange méthode, de prendre un fait pour le vider de son contenu ! Le flamand est une langue germanique, soit ! Mais la littérature, la poncée flamandes, que doivent-elles à l'Allemagne ? Llfclus vieille version étrangère de la Chanson de iHlîi est une version néerlandaise. La langue, q|uij devait faire obstacle au rapprochement de la Fïnilife et de la France ne sert qu'à les unir 1 Ainsi la îluii rapproche plutôt qu'elle ne sépare. On la prend Jjàr un abîme, et elle est un pont, un lien ». 1

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Cet article est une édition du titre Informations belges appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Le Havre du 1916 au 1919.

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