N° 735 \ 20 Juin 19>§ V INFORMATIONS BELGES Observation importante Les difficultés inhérentes à l'état de guerre rendent actuellement impraticable le contrôle régulier des nouvelles de presse concernant la Belgique occupée ; lorsqu'il s'agit de nouvelles indirectes, il est seulement possible, en certains cas, de s'assurer de l'exactitude de leur texte ou de leur substance, par un contrôle de leur source première de publication. On aura donc égard aux classifications ci-après : (x) signifie : Information indirecte et qui, tout en présentant des caractères suffisants de vérité, n'a pu être contrôlée sur texte de presse ou sur document. (xx) signifie : Information indirecte qui a pu être contrôlée sur texte de presse ou sur document. (xxx) signifie : Information de source officieuse ou officielle belge. Les notes d'information directe et personnelle ne sont précédées d'aucun signe. Adresser les communications de service : 29, rue Jacques-Louer, U13 HAVRE (Seine-Inférieure) France. La Belgique occupée et M. Cooreraan. — Il revient do diverses sources autorisées que le choix fait par le Roi. de M. Cooreraan comme successeur de M. deBroqueville à la direction des affaires, a été ratifié, en Belgique occupée, par l'opinion nationale entière. Ravitaillement de la Belgique et du Nord de la France occupée. — La famine évitée. — Un communiqué fort pessimiste au sujet de la situation du ravitaillement des territoires occupés delà Belgique et du Nord de la France ayant paru dans certain journaux, l'Office belge du ra's itaillement au Havre affirme que le renseignement en question est absolument erroné. Il est vrai que les énormes nécessités de ravitaillement et de tonnage, par suite de l'entrée en guerre des Etats-Unis et de la guerre sous-marine,ont,petit à petit, tait que la situation de la « Commission for Relief in Belgium » était devenue très mauvaise sinon désespérée et que la ration du pain qui avait dû être réduite successivement de 330 à 300 et puis à 230 grammes, menaçait de devoir être réduile encore ; mais, grâce au dévouement de la direction de la C. R. B. et à l'intervention couronnée de succès du ministre belge do la marine à la Conférence interalliée do Paris, du 24 avril 1918, grâce surtout aux démarches fructueuses faites à Londres par les ministres do Broquoville, Segers et Van de Vyvere, on peut dire do façon à pou près certaine que, présentement, le ravitaillement des parties envahies de la Belgique et du Nord do la France est assuré. Il n'y a non seulement plus à craindre, pour le mo-moment, une réduction do la ration actuelle de pain (250 gr.) mais au contraire il y a tout espoir de la voir bientôt rétablie à 300, peut-être même 330 grammes. Magnifique réception, à San-Francisco, du corps belge des autos-canons, retour de Russie. — Le corps belge des autos-canons, retour de Russie où il s'est vaillamment comporté, a débarqué en mai en Amérique. Le grand pays qui, avant d'envoyer ses enfants contre l'Allemand, avait tant'fait, déjà, pour la Belgique, ne pouvait que recevoir cordialement ses visiteurs. Ainsi en alla-t-il. Qu'on en juge d'après ces détails qui arrivent do San-Francisco. Dès l'annonce de la venue prochaine du Sheridan, le maire de la grande ville californienne, M. James Rolph, se dépensa sans compter. Bientôt un Comité de réception était créé, sous l'énergique, et intelligente présidence do M. l'avocat John L. Me Nab, puissamment secondé par le secrétaire du maire, M. Edward llainey. Le dimanche 12 mai, au point du jour, le transport jetait l'ancre. Le lundi 13 mai. les soldats belges étaient les hôtes des « Knights of Colombus » Le mardi, encadrés par d'importantes troupes américaines, ils défilaient au centre de la ville et la foule, animée d'un enthousiasme sans précédent, couvrait de fleurs le détachement belge dont chacun reconnaissait la belle allure. Au cours de ta réception à l'Hôtel de Ville, le maire, M. James Rolph, après une vibrante allocution, remit aux canonniers un magnifique drapeau en s'oie. Le chef de la mission militaire belge aux Etats-Unis. M. le major Léon Ostorrieth, remercia en termes émus «Courage ! dit-il, pour finir. Tenez bon ! La victoire arrive avec Oncle Sam et son gros bâton !» Touchant témoignage de l'extrême sympathie dos habitants, les soldats belges furent reçus dans l'intimité dos familles. Le mercredi 18 mai,les Belges excursionnaient en auto à l'Université Stanford, au camp de Fremont et aux cantonnements militaires. Le jeudi, un lunch réunissait au « Commercial Club » les officiers belges, français, anglais et italiens. Lo soir, ils se retrouvaient à l'Opéra. Le vendredi, une messe solennelle do Requiem était chantée à l'église française de Notre-Dame-des-Victoires pour le repos de l'âme des soldats belges morts pendant la guerre. L'aumônier du corps belge des autos-canons, M. J. Lens, rendit un émouvant hommage aux soldats belges, vivants et morts. Le soir, il y avait réunion au Garrick-Théâtrc. Lo samedi, les Belges prenaient part à une revue de la Croix-Rouge, visitaient Oakland et une Kermesse donnée à Idova Parle. Un bal, au « Hall » des « Knights of Colombus » clôtura la journée et les festivités auxquelles, non seulement los auto-canonniers mais tous les Belges ont été profondément sensibles. Arrivée en France du corps belge des autos-canons. — Discours du général de Selliers de Moranville —Le corps belge dos autos-canons revenant des Etats-Unis a été débarqué à Bordeaux, lo lundi 24 juin, à 7 heures du soir. Il a été reçu par une mission du gouvernement belge, ayant à sa tête le général de Selliers de Moranville, inspecteur général de l'armée, et le commandant de Lannoy, représentant le ministre de la guerre. Le consul de Belgique à Bordeaux représentait 1e ministre des affaires étrangères ; le maire de Bordeaux et le colonel Lo Roy, commandant la garnison de la Place avaient tenu à se joindre à la mission belge. La ville do Bordeaux a fait mardi, à nos braves, un accueil enthousiaste. Un vin d'honneur leur a été offert à l'Hôtel de Ville. Mercredi, le corps dos autos-canons partira pour Paris, où une réception est organisée en lour honneur.

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