Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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s.n. 1915, 30 Juillet. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Accès à 29 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/ns0ks6nk1c/
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|"Tvïîche<li IÎO juillet 11 Via £?■ centimes le numéro wÊtmÊmÊÊititÊatÊmtmmmmmmmÊmmmmmiatimimÊÊÊÊÊÊÊ^iÊÊiÊmiaiÊmmm 59me année — N° 211 JOURNAL DE GAND ABONNEMENTS : REL-GIQUIï : 8 fr. par an ; 'S fr. pour six mois ; fr. pour (rois mois Pour l'étranger, le port eu sus UÊDAf/nON & ADMINISTRATION : 3, E.XJ±C L E FLA 2ST . î> 1, 3, G N : TELEPHONE GB5 ANNONCES : Voir le tarif au bas de la dernière page du journal. Avis officiels allemands Lésion d'Etape, 4. Gand, 2 juillet 1 y 15. ■A |a commune de Wetteren, dans laquelle H rdredu Commandant supérieur de l'Armée du Hnni 1915, concernant la remise ou la mise à Hiorides pigeons, a été observée d'un façon ^■suffisante, de telle manière que des pigeons, H, dépit de la défense, ont été conservés vivants M| \eutspropriétaires et n'ont pas été décou-Htfljparlii police locale, il est appliqué, par Commandant supérieur de l'armée, finalité de 500 marks. Bfeciesl porté à la connaissance du public par Le chef de l'Administration civile, J. V. VON ROËLL, Rittmeister. wEncore les distributions de prix I Nous répondrons quelques mots seulement au I [dèle abonné » qui nous a fait l'honneur de lire I avec intérêt » nos articles sur les distributions li prix et de réunir à leur sujet une série de Kize critiques publiées dans le numéro du 27 Billet. Ce serait abuser de la patience des lec-■ursde ce journal que de les reprendre l'une Hrès l'autre. Au reste, elles sont présentées sur Kn ion qui n'est pas le ton ordinaire de la presse idarogique et nous aurions pu nous dispenser itoute réplique; mais nous voulons empêcher ilon n'égare l'opinion de nos lecteurs. Est-il possible de discuter sérieusement cette estionavec un contradicteur qui nie le surme-ge, qui n'a jamais vu d'élèves surmenés ? Il ne mble pas avoir beaucoup d'expérience des oses de l'enseignement, puisqu'il ignore no-iiment que l'âge de 18 ans est l'âge normal du une homme qui termine ses études moyennes, l'a évidemment pas d'enfants, mais qu'il se me la peine d'interroger ceux de ses amis; Ilise les différentes revues pédagogiques, et aura que le surmenage est le mal le plus ive dont souffre l'enseignement secondaire de is les pays et en particulier de la Belgique, à use de la nécessité d'y apprendre deux lan-les nationales. Laissant de côté toute fausse modestie, nous déferons à notre « fidèle abonné » qu'il se trompe and il suppose que « nous n'avons jamais eu prix ou que nous ne les avons pas ouverts. » i, nous avons remporté des succès scolaires, is avons même fait partie du groupe que les mes gens ont coutume d'appeler « les élèves concours »; si nous le disons ici, c'est uni-ement pour faire remarquer que ce sont en ïnde partie les souvenirs de nos années de liège qui nous ont convaincu de la vérité des es que nous avons développées dans les cornes de ce journal. Noire honorable contradicteur veut bien ad-etlre que les reproches que nous avons faits s compositions sont fondés et il demande '«on les organise avec plus d'intelligence de discernement ». Nous lui serions recon-issant s'il "oulait faire connaître son sys-ne, car depuis notre enfance, nous avons tenter sans succès tous les essa:s possibles, mposilions trimestrielles, compositions mente, compositions par quinzaine. On n'a pas >sé de prétendre à juste titre que ces divers fimès ne permettaient pas de classer les élèves iprès leur mérite réel ni d'éviter le surmenage. A l'appui de notre thèse, nous avons invoqué semple de la plupart des pays d'Europe : llande, Allemagne, Angleterre, Suisse, Italie, Autriche, Hongrie et nous avons ajouté qu'il n'y a guère qu'en France que l'on continue à donner, des prix ; encore divers établissements ont-ils supprimé dans ces dernières années les distributions solennelles de récompenses. Notre « lidèle abonné » réplique qu'on pourrait nous opposer l'exemple des pays où elles ont été maintenues et conclure, pour le moins, à la légitimité des deux poinls de vue. Mais pourquoi donc ne le fait-il pas ? nous serions très heureux d'être renseigné par lui à ce sujet. Remettons enfin les choses au point en rappelant que toute noire argumentation visait surtout les athénées, collèges et écoles moyennes, et que nous avons demandé qu'on y renonce définitivement aux distributions de prix ; pour les écoles primaires, nous avons réservé la question, nous contentant de proposer pour le moment la suppression du classement personnel des lauréats. Sur ce point, nous avons obtenu l'approbation sans réserve du « Bien Public » et de nombreux pères de famille ; nous ignorons ce qu'en pense le « fidèle abonné » du Journal de Gand. H. LA GUERRE Sur le front occidental Communiqué officiel allemand Berlin, 28 juillet. — (Midi) — Au nord-ouest de Souciiez, les parties isolées de notre position, se trouvant encore dans les mains des Français, depuis les derniers combats, ont été prises d'assaut par des troupes silésiennes. Quatre mitrailleuses ont été capturées. Dans les Vosges, il y j a eu des combats acharnés dans la ligne de Lignekopf-Barrenkopf. Des attaques des Français ont été repoussées par des contre-attaques après des corps-à-corps de plusieurs heures. A cette occasion, les tranchées au Lingekopf, perdues avant-hier soir, ont été reprises par nous, à l'exceplion d'un petit morceau. Communiqués ofiiciels français Paris, 27 juillet (après-midi). - Un bombardement de Furnes et d'Oost-Dunkerque a été suivi d'un tir de représailles de notre part sur Westende et de Middelkerke. Cinq bombes ont été lancées le 23 au soir par un avion ennemi sur Dunkerque. En Artois, dans le secteur de Souciiez, canonnade et combats à coups de grenades pendant une partie de la nuit. En JArgonne des tentatives d'attaques ennemies, près de Lagon-Binarville. et La Harazé ont été enrayées. L'ennemi a contre-attaqué par trois fois. L'artillerie ennemie a bombardé le col de la Sclilucht. Paris, 27 juillet (soir). — En Artois, la canonnade a repris plus d'intensité. La ville d'Arias a été deux fois bombardée. Un commencement d'incendie a pu être rapidement éteint. Actions habituelles d'artillerie de la Somme à l'Aisne. En Argonne violente canonnade sur lout le front. Sur le front oriental Communiqué officiel allemand Berlin, 28 juillet. — Entre Mitau et le Niémen, environ 1,000 Russes dispersés ont encore été faits prisonniers. A l'est et au sud-est de Rozan, notre attaque progresse. Goworna a été pris. Au nord de Serock, des deux côtés du Narew, et au sud de Nasielsk, les Russes continuent leurs contre-attaques. Elles échouèrent complètement. L'ennemi abandonna ici et près de Rozan 2,500 prisonniers et 7 mitrailleuses en nos mains, j Devant Varsovie, à l'ouest de Blonie, la localité ; de Pierukow a été prise d'assaut par nous. Dans la région au sud ouest de Sera- Kalwarja, on se bal. Sur le théâtre de la guerre du sud-est, la situation chez les troupes allemandes est généralement inchangée. Communiqué olîïjief autrichien Vienne, 28 juillet. — Depuis l'assaut du Sokal par nos troupes, on s'est disputé la possession d'une hauteur au sud est de la ville, qui est particulièrement importante pour le maintien des passages du Bug. Hier nos courageux régiments ont pris d'assaut cette position et nous y avons fait prisonniers 20 officiers et 3,000 hommes et pris 5 mitrailleuses. Les combats au nord de Grubieszow progressent avantageusement. Pour le surplus, la situation est inchangée dans le nord-est. Sur le front iiaio-auîrichien Communiqué officiel autrichien Vienne, 28 juillet. — Sous la protection d'un feu d'artillerie de grande envergure, commencé tôt hier, les Italiens onl de nouveau attaqué le plateau de Doberdo avec des forces plus imposantes. L'assaut échoua avec des pertes plus élevées que jamais. Après des corps à corps acharnés, nos troupes restèrent en pleine possession, dans ce dernier jour de bataille, de leurs anciennes positions de combat au bord du plateau. Sur les aulres parties ciu front du territoire de la côle, ensuite dans le territoire de frontière de la Carinthie et du Tyrol, rien d'essentiel ne s'est passé. Communiqué officiel italien W. T. B. — Rome, 26 juillet, à 6 h. du soir. — Après une active préparation d'artillerie, notre infanterie s'est avancée hier à l'isonzo inférieur et a fait des progrès. A notre aile gauche, nous avons pris une région forestière, appelée •forêt des Capucins. Nous avons pris, au centre, les tranchées qui défendaient dans- le Karsl la chaine de San Martino. A l'aile droite, le Monte Dei fut pris, perdu, repris différentes fois; la plus grande partie resta finalement en notre pouvoir. Partout la bataille se développe avec violence, surtout dans les forêts où l'ennemi s'est fortement retranché et d'où il faul le déloger. L'ennemi â fait grand usage de bombes el grenades à gaz asphyxiants, contre lesquels nos troupes se préservent à l'aide de masques. Aux Dardanelles Communiqué officiel turc W. T. B. — Constantinople, 26 juillet. — Le matin, à 8 heures, nous avons coulé dans lè Détroit le sous-marin français Muriolte. Les 31 occupants ont été faits prisonniers. Près d'Ari Burr.u, le 24 juillet, nous avons jeté des bombes, qui causèrent un incendie dans les tranchées ennemies. Le 25, notre artillerie a détruit une partie des tranchéee ennemies et de ses obstacles devant notre aile gauche. Elle a bombardé les positions et communications derrière l'ennemi et lui a infligé de grosses pertes. Près de Sedd-i'd-Bahr canonnade intermittente. L'artillerie ennemie fait usage de bombes asphyxiantes. ■ t Le 25 juillet un petit détachement de recon naissance de l'aile gauche turque a pris près Sedd-iil-Bahr une partie de tranchée ennemie et détruisit -400 fusils capturés sur les défenseurs ainsi que des Humilions et des sacs reçnplis de bombes. Nos batteries dç la côte ontcanonné avec succès les positions et le camp de l'ennemi à la côle. près de Sedd-iil-Bahr. L'ennemi répondit sans résultat. Des aviateurs ennenvs ont jeté des bombes sur le Lazaret de Halil Pacha, quoique le pavillon du Croissant rouge fût arboré au dessus du Lazaret el parfaitement visible. En Allemagne Réunion du Reichstag- W. T. B. Berlin, 26 juillet (officiel). — La session prochaine du Reichstag allemand aura lieu le 19 octobre, à 2 heures après-midi. La commission du budget reprendra ses séances à partir du 17 août. La note américaine et la presse En Amérique la note est généralement approuvée. En Allemagne on trouve la note peu satisfaisante. Le Tngeblatt écrit : La note américaine exprime la volonté de nous enlever des mains l'arme en laquelle, dans la lutte contre l'Angleterre, nous avions placé le meilleur de nos espoirs. Les propositions faites par la dernière noie allemande sonl rejelées simplement. La Vossische Zeitung : Les desiderata américains signifient un affaiblissement de l'Allemagne au profit de son adversaire. La Krcuzzeitung conseille de repousser les propositions américaines. La Kiilnische Volkzeitung termine ainsi son article : Nous ne songeons même pas à nous laisser enlever cette arme. Même des faits inamicaux, comme la noie américaine, ne pourront nous y amener. La guerre et les exportations de blé Les expéditions de blé des divers pays producteurs offrent, pour l'année 1914-1915, des différences énormes avec celles des années de paix. Le tableau suivant, publié par le « Price Current Grain Reporter», le montre d'une façon saisissante : (Exportations de blé en bushels) 1913-14 1914-15 Amérique 283,680,000 389,955,000 Russie 173,704,000 12,064,000 Pays balkaniques 61,072,000 2,475,000 Indes anglaises 29,608,000 17,061,000 Rép. Argentine 44,088,000 63,534,000 Australie 66,032,000 8,568,000 Autres pays 7,040,000 6,212,000 ICHOS Le nouveau règTément sur les Chemins de fer, en Belgique A partir du premier août enlrera en vigueur un nouveau règlement des horaires et du tarif, pour le transport des voyageurs, des bagages, des marchandises, par petite et grande vitesse, ainsi que du bétail. Il sera valable pour lout le réseau des chemins de fer exploité par les autorités militaires, sur le front ouest du théâtre de la guerre. Tous les règlements provisoires publiés à partir du 16 décembre 1914 ont été revisés et unifiés. Une série de dispositions complémentaires y a été ajoutée, notamment : a) pour les lignes nouvelles rendues à la circulation ; />) pour le transport des marchandises par wagons ouverts, fermés ou dépourvus de bâches ainsi que pour le prix et le mode de location de ces bâches ; c) pour le changement de classification de quelques marchandises. On peut se procurer, au prix de 0,50centimes le nouveau règlement, dans toutes les gares de marchandises, ou à l'administration des imprimés de la direction militaire générale des chemins de fer â Bruxelles, 13, rue de Louvain. Les aviati'iees demandent de l'emploi Dès le début de la mobilisation, plusieurs aviatrices françaises avaient offert au ministère de la guerre de se mettre au service de la défense nationale.. Habituées au danger et ayant risqué plusieurs fois leur vie dans un intérêt sportif, elles voulaient renouveler, ce sacrifice dans un but patriotique. Plusieurs d'entre elles avaient des pièces militaires constatant leur engagement. Mais le haut commandement a décliné leurs offres. Le général Hirschauer leur a récemment répondu qu'il regrettait de ne pouvoir les utiliser parce que la convention de La Haye ne permettait pas, au cas où elles seraient faites prisonnières, qu'on les traitât comme des belligérants. Les aviatrices ne se tiennent point pour satisfaites de cette réponse et elles viennent à nouveau de demander à être employées pour le transport des avions ou la surveillance des villes de l'arrière. Le corset, contrebande de guerre ! Le corset, contrebande de guerre ! — oui, vous avez bien lu. Une grande maison de modes de Hollande s'en plaint amèrement dans un journal. La France n'admet, parait-il, l'exportation de ses corsets dans les pays neutres qu'à la condition qu'ils soient destinés à un trust d'importation. Or, le nombre de corsets que l'on accorde à ces trusts est loin de suffire à la demande.On sait que Mars et Vénus ont toujours été en relations très intimes; l'on ne doit donc pas s'étonner de cette inattendue conséquence de la guerre. II y a Loti et Loti ! Un monsieur qui tient étrangement à l'honneur de sou nom, fait publier dans un petit journal du Midi de la France, l'avis suivant : « Monsieur Pierre Loli, l'inventeur bien connu de l'attrape-s ijiris automatique, nous prie de mettre nos lecteurs en garde contre toute confusion avec un monsieur qui porte également le nom de Pierre Loli et dont on parle parfois dans les gazettes ! » Au Chili La présidence Santiago de Chili, 26 juillet. — D'après une dépêche Havas, M. Jean-Louis di San Fuentes a été élu président de la République Chilienne. Le Parlement est convoqué pour le 31 juillet, afin de ratifier cette élection. La catastrophe de Chicago Paris, 26 juillet. — D'après des télégrammes de Chicago aux journaux, des 2572 passagers se trouvant a bord du Eastlancl 762 ont été sauvés, 1810 se sont noyés. A ce jour on a repêché 885 cadavres, principalement des femmes et des enfants. A l'issue de la première enquête des autorités, 30 arrestations ont été opérées. Brigandage et meurtre Le village de Pcrwez, près d'Andenne, vient d c.re mis en coupe réglée par une bande de origands armés de fusils "de chasse et de revolve. s. L'autre nuit, quatre individus frappèrent j la porte d'un nommé Jean-Baptiste G... et demandèrent à manger. G... se refusant à ou- Iiilleton du Tournai de Gand. 53 Le Comte Wonte-Cristo PAR ALEXANDRE DUMAS Gantés posa les objets qu'il tenait sur la ''e et baissa la tête, écrasé sous la persévé-nce et la force de cet esprit. Ce n'est pas tout, continua Faria; car il ne ut pas mettre tous ses trésors dans une seule ctle'te; refermons cellc-ci. "s posèrent la dalle à sa place; l'abbé sema ■n Peu de poussière dessus, y passa son pied Ur faire disparaître toute trace de solution de "tinuité, s'avança vers son lit et le déplaça, derrière le chevet, caché par. une pierre qui ^fermait avec une herméticité presque par-1!e- était un trou, et dans ce trou une échelle c°rde longue de vingt-cinq à trente pieds, dantès l'examina : elle était d'une solidité à épreuve. """" Qui vous a fourni la corde nécessaire à ce -rveilleux ouvrage? demanda Dantès. — D'abord quelques chemises que j'avais, puis les draps de mon lit que, pendant tirois ans de captivité à Fenestrelle, j'ai effilés. Quand on m'a transporté au châtéau d'If, j'ai trouvé moyen d'emporter avec moi cet effilé; ici j'ai continué la besogne. — Mais ne s'apercevait-on pas que les draps de votre lit n'avaient plus d'ourlet. — Je les recousais. •— Avec quoi? — Avec cette aiguille. Et l'abbé, ouvrant un lambeau de ses vêtements, montra à Dantès une arête longue, ai-^ guë et encore enfilée, qu'il portait sur lui. — Oui, continua Faria, j'avais d'abord songé à desceller ces barreaux et à fuir par cette fenêire, qui est un peu plus large que la vôtre, comme vous voyez, et que j'eusse élargie encore au moment de mon évasion; mais je me suis aperçu que cette fenêtre donnait sur une cour intérieure, et j'ai renoncé à mon projet comme trop chanceux. Cependant j'ai conservé l'échelle pour une circonstance-imprévue, pour une de ces évasions dont je vous parlais, et que le hasard procure. Dantès, tout en ayant l'air d'examiner l'échelle, pensait cette fois à autre chose; une idée avait traversé son esprit. C est que cet homme, si intelligent, si ingénieux, si profond, verrait peut-être clair dans 1 obscurité de son propre malheur, où jamais lui-même n'avaii rien pu distinguer. — A quoi songez-vous? demanda l'abbé en souriant, et prenant l'absorption pour une admiration portée au plus haut degré. — Je pense à une chose d'abord, c'e9t à la somme énorme d'intelligence qu'il vous a fallu dépenser pour arriver au but où vous êtes parvenu; qu'eussiez-vous donc fait libre? — Rien, peut-être : ce trop plein de mon cerveau se fût évaporé en futilités. 11 faut le malheur pour creuser cetaines mines mystérieuses cachées dans l'intelligence humaine; il faut la pression pour faire éclater la poudre. La captivité a réuni sur un seul point touies mes facultés flottantes ça et là; elles se sont heurtées dans un espace étroit; et vous le savez, du choc des nuages résulte l'électricité, de l'électricité l'éclair, de l'éclair la lumière. — Non, je ne sais dien, dit Dantès, abattu par son ignorance; une partie des mots que vous prononcez sont pour moi des mots vides de sens; vous êtes bien heureux d'être si savant, vous! L'abbé sourit. — Vous pensiez à deux choses, disiez-vous tout à l'heure? — Oui. —- Et v,ous ne m'avez fait connaître que la première'; quelle est la.seconde? — La seconde est que vous m'avez raconté votre vie, et que vous ne connaissez pas la iiienne. — Voire vie, jeune homme, est bien courte pour renfermer des événement de quelque importance.— Elle renferme un immense malheur, dit Dantès, un malheur que je n'ai pas mérité; et e voudrais, pour ne plus blasphémer Dieu :omnie je l'ai fait quelquefois, pouvoir, m'en prendre aux hommes de mon malheur. — Alors, vous vous prétendez innocent du •ait qu'on vous impute? -- Complètement innocent, sur la tête des Jeux seules personnes qui me sont chères, sur a tête de mon père et de Mercédès. — Voons, dit l'abbé en refermant sa cachette 2t en repoussant son lit à sa place, racontez-moi Jonc votre histoire. Dantès alors raconta ce qu'il appelait son histoire, et qui se bornait à un voyage dans l'Inde 3t à deux ou trois voyages dans le Levant; enfin il en arriva à sa dernière, traversée, à la mort , Ju capitaine Leclère, au .paquet remis par lui pour le grand maréchal, à l'entrevue du grand maréchal, à la lettre remise par lui et adressée îi un monsieur Noirtier; enfin à son arrivée à Marseille, à son entrevue avec son père, à ses -amours avec Mercédes, au repas de. sç$, finan-jaiHcs, à son arrestation, à son interrogatoire, à sa prison provisoire au palais de justice, enfin i; sa prison définitive au château d'If. Arrivé là, Dan.ès ne savait plus rien, pas. même le temps qu'il y était resté prisonnier. Le récit achevé, l'abbé réfléchit profondément.— Il y a, dit-il au bout d'un instant, un axiome de droit d'une grande profondeur, et qui en revient à ce que je vous disais tout à l'heure, c'est qu'à moins que la pensée mauvaise ne naisse avec une organisation faussée, la nature humaine répugne au crime. Cependant la civilisation nous a donné des besoins, des vices, des appétits factices qui ont parfois l'influence de nous faire étouffer nos bons instincts et qui nous conduisent au mal. De là cet.e maxime : Si vous voulez découvrir le coupable, cherchez d'abord celui à qui le crime commis peut être utile! — A qui votre disparition pouvait-elle être utile? — A personne, mon Dieu! j'étais si peu do chose. fA suivre).

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Cet article est une édition du titre Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Gand du 1856 au 1923.

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