Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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s.n. 1918, 20 Novembre. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Accès à 28 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/5d8nc5tx83/
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Mercredi '20 novembre S918 T? .centimes le nmé'rô (î'iîm<> *»<&*» JOURNAL DE GAND MÏÇ2JHLCJ> 33Jt^St OF'X^^ra JOJFSJB2SS A BO NCEMENTS DEUX FRANCS PAR MOIS REDACTION à ADMÎNtSTRaTION G AND 3, RUE DE Fî. ANDRE, 3 GÀHD Annonces IV 0.80 la li^ne. éclames (avant les annonces) 1 IV. la liane Keciames en nironiqUe taniuise ou iir>ii.< le-corps du journal 2 if. îu ligne. financières et Réparations judiciaires 2 11 la ligne. On. l.'.-.Uc ,i i«»r ait pour icS- .Mio-nces s »uvi nt l'épétées. -liai 1**1 1 ■ r' -■ Autorisé par la Cçr.sure 1.3 Faillite des Fmpires [ls on vécu, les empires ; ils ont vécu et à mais 1 L'agonie du dernier surviv mt, monstre Jant, nous a fait endurer les plus nries épreu-;s; ses derniers soubresauts ont secoué la rre et ses râles d'aeouie out fait frémir l'uni-;rs Le formidable édifice de Bismarck, l'em-re allemand omnipotent et intangible "qui se ■ ovait destiné à dominer le inonde,s'est effondré ,inentablement après une éphémère existence ; moins d'un demi-siècle. Lors de la déclaration de guerre, on a pro-uiqué un peu hardiment, il est vrai - h illite de divers principes fconduc eurs; per unie n'aurait osé prédire l'écroulement de ions ; s.empires européens. En vérité, ce fait a une importance si primor aie, qu'il ne sera saisi, dans Ibute sou enver-.,e, qu'avec le: recul des ans et ne sera iprécié à son exacte valeur, que par les racés tures. On ^'apercevra alors que cette date, )!S, est aussi importante/que celle qui marqua vhute de l'empire d'OccMe « on de celu Orient, que. celle qui vit l'éclosion ne la volution politique française de ;>v, qu'elle ivre à son tour les portes à une periode nou-:11e de l'histoire Si ces empires ont sombré — eux qu: paraissent les dreadnoughts parmi les états ! —la mse directe en est évidemment imputable à la ipériorité militaire de l'Entente, au concours d cieux de tous ses éléments d'apparence sparate, au commandement supérieur et uni-le de Foch, auteur de la victoire.; successeur : Joffre, organisateur de la victoire. Il ne faut en effet oublier qu'à chaque siècle les éditions militaires françaises font éclore un inie capable de tenir un monde en échec : irès un Turenne, un Bonana-te; après Bona-irte, un Foch. Car il n'est nullement audacieux ; rapprocher ces deux derniers noms. Le plan ensemb'e si logiquement conçu du généralis-me de l'Entente, ses coups audacieux et in-tendus et, objectivement, l'idôlatrie des soldats our leur chef, nous autorise pleinement cette jmparaison. Cependant, même si les événements milHar-s, inattendus pour nous, ne s'étaient pas iroulés exactement ainsi, la mort des emones en serait pas moins restée incrite sur les tablet-5 de l'histoire, La simple observation que les yaumes même les moindres — restent tacts el que ce sont les colosses seuls qui oulent, n'est-elle pas suffisante, à elle seule, ihr nous faire réfléchir? Essayons d'expliquer lê phénomène. A consi-irer les différents empires du monde, nous marquons aussitôt qu'il en existe de plu-iurs espèces. En Asie, p. ex., vivait l'empire de Chine à té de celui du Japon. Le premier a disparu, rce que 'e peuple chinois n'a jamais réussi à rachever un mouvement. 11 en fut ainsi dans le passé pour ses multi-3S, mais rudimentaires inventions ; il en est sté de même actuellement en ce qui concerne constitution politique. Ne pouvant améliorer, constituer un système, les Chinois ont trouvé as facile de se jeter sur un autre, quitte à bandonner au même stade de développement i précédent. Le peuple japonais, au contraire, une fois son îancipation intellectuelle accomplie, ne pou-it plus se contenter du traditionnel potentat l'Orient. Mais, souple, plus pratique, il trans-rma le pouvoir de son Mikado ; si bien que le pon, qui déjà de par sa situation géographique par le caractère de ses habitants ressemblait singulièrement à "Ajtgle'er-re, est devenu, en somme, l'Albion asiatique. En fait, « t'emptre » japonais fui bduleversé à tel point qu'il en resta tout juste l'étiquette. Ce n'est pas en Afrique, non plus que, nous rencontrons-'î; « empire » dans le vrai sens du nu . L'< empire » -d'Abyssinie ? Cet état bizarre mérite-t-il vraiment le t;tre d'« empire »? Que non! . i ce pas plus que son ecien comparse, le Maroc. Le « Negus Negesii », Seigneur des Seigneu'fS, n'esta out prendi- — le noni l'indique du reste — que le suzerain suprême de se- princes-vassaux. Ils en sont là-bas-, en Ethiopie, au système arriéré du morcellement de pouvoirs qui caractérisa -l'Europe pendant j tout le moyeu-âge. Deux tentatives faites en Amérique pour y i instaurer des «empires» échouèrent ptt.use-ine t, aussi bien dans le Sud — Brésil que dans le Nord — Mexique. La vie de ces états, fondés par des n sîas conquistadores,,désirant jouer au souverain et introduire dans le Nouveau-Monde des formes de gouvernement qui paraissaient déjà des anachrofiismes. dans l'Ancien, ne pouvait être qu'éphémère C'est dans le même genre qu'on pourrait classer l'éqa pée de Lebaudy empereur du Sah ta! , si on n'a ait crainte de verser dans la caricature. A vrai dire l'empiM qui naquit en Europe, sur les bords méditerranéens, n'a jamais quitté notre partie du monde. L'empire romain, prototype de l'état militaire et administratif, était parvenu à grouper amour de lui, de gré ou de force, tous les peuples de l'Europe connue. Ces nations soumises et dûment exploitées du reste y jouissaient cependant de la «paix romaine». Ce fut le monde de l'époque. 11 se cristallisa à la longue à tel point que des peuplades jeunes durent infuser à celui-ci un sang nouveau et que les « barbares » renversèrent l'empire. -Seulement, à peine un de leurs princes se crut-il assez puissant, qu'il rêva de cette même unité européenne : l'œuvre de Charlemagne fut sur le point de toucher au but. Plusieurs autres empereurs caressèrent en vain le même idéal : l'unité du monde ancien était devenue un leurre; trop de courants nouveaux le traversaient. On remarquera qu'il n'est tenu ici aucun compte de « l'empire » ottoman, amalgame religieux qui par le faii s'étiola; ni de «l'empire » russe qui, bien que s'étant accaparé des aigles de celui d'Orient, ne put pas plus que celui de Chine, s'adapter aux exigences modernes. L'un et l'autre, empires factices, moururent tels. La maison d'Autriche — les Habsbourgs — celle qui conduisit le fantôme de l'empire d'Occident, s'était cependant de plus en plus fortifiée. Elle resta unique titulaire de la couronne impériale et devint le noyau dirigeant la Confédération germanique. Mais, sur son sein, elle chauffait la vipère. La Prusse, jeune et orgueilleuse, infime tout d'ebord, se gonflait d'appétits. Belliqueuse et entraînée à la guerre, elle commença par se défaire de la vieille et routinée Autriche — 1866 — et.quatre ans plus tard, se débarrassa d'un rival plus dangereux, le second empire français — ombre du premier — tous deux, néanmoins, ; empires militaires, fruits de l'ambition d'un seul homme, ne se basant sur aucune tradition impériale. La Prusse prit son rôle au sérieux : elle se se mit à la tête d'un empire nouveau, englobant les états de l'Allemagne du Nord, mais laissant au souverain du Sud le pâle et inutile titre d'empereur dIAutriche. Mais ici la Prusse dévia. L'empire, en Europe, de ait êh'e un, ou il 11e devait pas être. Deux empires existant, il n'en existai! plus aucun. L'Autrich", affaiblie, avi ie, fui . m t rainée dans le sillon de son clinquant cadet Celui-ci, pendant loiit un temps, sembla:t vouloir se conformer aux anc ennes idées impériales. Guillaume 11 crut vraiment qu i! avait ressuscité l'empire romain, qu'il aval' repris la succession de Charlemagne et que; comme lui. i' i nait son pou-" voir et sa gloire de Dieu. Dès ce moment son sorl était décidé. Les deux « empires » viennent de s'étrangler dans une accolade fraternelle ! Voilà pourquoi l'idéal impérial éta t condamné à disparaître inéluctablement. La royauté est un e forme élastique de gouvernement qui peut et doit s'appliquer, se plier aux circonstances et aux aspirations des peuples ; i empire au Contraire impose son système rigide et suranné, aux mêmes circonstances. Dans le flux croissant vers l'égalité politique, dans la marée montante des rêves sociaux, l'empire devait s'f ngioutir. H. B. La libération des territoires Communiqué français du 17,ull soir L'année fiaiH-ni>e. quittant. -1rs positions, conquises an joui'de l'aunistiee a repris ce matin la marche en avant pour occuper les régions évacuées par l'ennemi Fi•amollissant la frontière sur l'ensemble du front, nos troupes ont pénétré en Belgique et dans lés provinces annexét s A l'heure actuelle, il n'y a plus un seul ennemi sur le lei ritoire national Les populations délivrées ont. fait partout à leurs libérateurs nn accueil enthousiaste. Sur notre gauche, nous avons dépassé Maiienltourg, Cotivin. Puma.v. franchi la Se-moy et. atteint f'arignan. après avoir occupé les villes de Bouillon et de Sedan. En Lorraine, nos avant-gardi s sont à Gra-velotte. dans les forts sud de Metz ainsi qu'à Morhange et à Dieuze. En Alsace, nous avons atteint le Donon. .Sctiirmeck Villé. nous progressons entre Sainte-Marie-aus-Mines et Schlestadt Plus an sud. nous sommes aux portes de Cnltuar et tle EïuSislieim En deçà des points atteints liichecouit Girey. Château-Salins, Munster, Cernau. Altkireh sont redevenus français .v midi, le généi al Hirs haut t. commandant la J" armée, a l'ait en tête de se- tioupt s son eut rée solennelle à Mulhouse. Nos t rou-pes ont reçu un accueil émouvant. Dans la ville, magnifiquement pavoisée, la population toute entière a marqué par ses acclamations unanimes son inébranlable fidélité à la France. Communiqué américain du 17. Ce matin la 3e armée américaine, sous le commandement du major-général Dickinan, a commencé sa progression - n territoire évacué par l'ennemi en exécution îles clauses de l'armistice. Le soir de éléments avancés avaient atteint la ligne Ecouviez-Sorbe.v-Gourâîn-court-Mars-la-Tour.Communiqué britannique. (11! 17. La secontle armée (général Plumer) et la 4e ai mée (général Kawlinsoh) ont commencé aujourd'hui leur avance conformément aux termes de l'a inistice en liaison avec les armées alliées. A la fin de l'étape de la journée nos éléments avancés avaient atteint la. ligne approximative Cerfontàine - Pry- Biesmes-Piéton-La Louviè: e-Soignies-Engliici: le sud de Ni-nove. 1,'év.-» t'îori D'atoés les coi: iiti"!;s d'aruii-ttee arc»p-téts par les A'I-m uni-. lYv-ieniMin 1-s 'ei-t ii ■ ■ ern; és et de ' -•-n'- allemande ; • doi -■■■.! s-.- i e comme ni1 j I. - :! novembri ; le ter iinii e à ]'' tue-' :1 ti 1 •'e,- .a! Tu t n li'iut Hasselt Tiij'êmont -H'iiy: ! -h! i" I.• ;>; ni' ",ir _• Saarbi ii-l; - | t o:',' 1' ' 'sur -1 .or - aine 1. . - -e t mine : : ■ " ■ la Me!.-: ■. la il déceinh:-: : tcu':- la i.ve It iU'-lie du Tî il t n 1.- : î! lié",-mitre : 1 > ..n • neuf r - sur la rive | 1 ;oite du Rliiii. ■ j Les excès boches au cours de ! évacuation \u cour? 'lo i'cvacu^• ion t/ rritoires l»ci<:e "• 'Vanç.u^. M>>rè.s lu co^ivon'i"?i rim -mis!i---". AlleJM^uds n'ont juis <•?<$£■ (que voul- z-vons. c'est, leur halûtii'le !) ic .-e livrer à lies oxcès C'est pourquoi .!'.» maiéc,})*! Focli i ■\ »■cssi* mli 'iiiM ■•rier général Mlu-mand le té- | !<•:.rainni' sirivaut : « Ti rés i i ' • ■ des i'H i»po]" s q u'a reçus le coni-nvti'lrpr fi: chef", des awiées alliées, ouedil-ié« i-riti's loc.;i !it>s—et prirn 'paiement des villes et villages lie.iges. notamment dni>s les environs de Hi uxelles — ont été 1e théâtre d'àes de pillage et de brutalité de la put ii : ••n'inés i!]e?rv: ;d . C s ac- ; s sont en oj.poyi■ mu d;i:ce -j avec 'es conventions de 'l'armistice. Le commandant en chef des armées alliées espère que le grand quartier général allemand prendra des mesures pour les éviter Si pourtant il n étair pas rapidement mis un terme à ces pillages et, destructions. le générali>sisme des :innéûs alliées se verra obligé de prendre des mesures. (Sij>né) : Foch. O >nvme, il fallait s'y attendre, les Allemands ont répondu qu'aucun acte répréhensible ne pouvait être imputé à leurs troupes, et que i les faits incriminés devaient être mis à la ! charge de la population civile, i Tou;ours je même système, quoi ! L'antrëa lie. nos soldats à Anvers : Nos soldats sont eiitrés â \ nvei s au milieu d'i- i onthonsiasine délirant.. Il était à ce mo-ineut 1 lieu-e ilieure helgel — le 1 fi novembre. Le- lioui _ iih-sfre, M. De Vos. c.t les.écliéi ius UojSSi et Vander lioi g él aient : r t : ni: en i-uiie-it-nce lorsti-u' e: lëui annonça, a e ui' plus «lande, s-np. ur. que (les-automobiles iui;ilai-le.s hei-^es était nt arrivées devant l'hôtel d -ville. La vile, était eu,-oie- 'leuith-e d'Alie-inainls ij u i se liâ latent de fuit dans la direction de la l'auipinc, lass.nt en"at;iére des t nuits cnivis reuiplis des m iiières 1. s plus divrl'si Pellda. 11 q ne i •< itl.-s d'Al.ivei ' Lretn liai-lit et», m e du passade îles autoinoliilés boche.-. !a popttlatio i civile létait, en un T- Dea n solennel, li léiivrane-- d la cite. A lu fin tluser vice. . : ir t[> ■ Ut alietnail I. qui i'.Vai souillé la tour de la cathédrale t t ndan! pins de qtiitti'c ans, fut arraché ar la foule et remplacé par des bannière - belges et anglaises que le- derniers boches purent encore voir flotter dans le ciel éclatant de cette, belle et glorieuse journée * Ho::, ri.-.ge aux v;iir,qu; un. Les l»r et 2e bataillons de cai aninieis cyclistes font autoii es à inscrire le nom-de < fif.i|;er.«vliet - sur leur faition, pour comtné moref la lu lie conduite de ces unités (fendant le combat du' fi mars iblt^. Une dépêche de M". Wilson au Roi ii • '<\ l 'i \V !s ) i a • i v >y'î le < • :*i • » ! > <j r ;miij - s.i'c « ! r ai : »i Vl'i •• : à l'< ce :--:= de ■■ i .a Bt Li j.ùé', ' n. : ;. • o (- • j s s net a «• i'.i Mis ; >u: '•!! • l'êiu •. :• a s-t s i. i».; une [»: d'ho n- il p.Mi i:'.i les n ' i ms et. un ■ cru-ri!me - loi '• i m|>éris- bl". mé'ïi ■ lit, le : {■<'.(>.( ût. él - per in; l./os da uî»'0i^ ont é' '• s m ■-mon lés. l'iii'iire -le. In. vic.toi:-' es' e.iiv'e" et, xavcc. elle, la proajes^c. l'une vie non"ve ie -lus rempiie plus m e.ude. l ins iioble encore que ce! e dl.l p .--se. Le sa;i'_- îes fils hé!"ïi;ees de l i l»e!;::q;:c :;'.t pas éî- ,vesé ea vain Le départ du Hâvre Les dépar . dt-s .udminislrfttions lieisi'-s et du corps diplomatique, précédemment annoncés poiirle m novembre "t les jours suivants, ne commenceront, que le 2e; novembre^! A la frontière Le but eau télégraphique Vaz Diaz annonce que le fil él'eetiique insla'lé pu les Alleniunds le 1 o i r r de lu frontière u été r ndu inolfensit par l'ai niée" behre. Ue cette façon, le t ta fie veis la Belgique est libre. I! p -tait qu'on use .railleurs laidement, de cetteiibet té. Paris en fête manifestation enthousiaste, à laquelle prirent part pins del00;000 personnes, à l'o.-easion tin retour à la France des provinces qui lui furent'arrachées en 1871. Le cortège fut formé dans les dix avenues qui rayonnent, autour de l'Arc de Triomphe: il a descendu les ( 'hamps Rlvsées,défilé Place de la Concorde devant le Président de la République et les autorités, puis ^agné les Tui-leiui s où, après-tin hommage à la statue de Jeanne d'Arc, place des pyi aniides. il a salué la, statue de Gambetta. La foule a particulièrement acclamé le maires d-'Al^ace. les vétérans de 1870, la mu | sique des Hursp.-fivavth et un détacheraenl de soldais anglais portant les étendaids de , toutes les provins de l'Empire britannique A la Place de là Concorde on avait enleva ; |es canons allemands qui y étaien! ixposés depuis quelques semaines Sur une grande tribune se {;.-n : nt le Président de la Uépu-'bliqtie. M Cléiu-.nccan. tous les ministrc-s, 1er lep'ésentants des pays étrangers. Autour de l'obélisque un bataillon des chasseurs alpins et le d'infanterie, repré sentaient l'Armée fYsjftçaise Au moment tiù les premier* croupes dï corté»e arrivaient Place île li Çoucorde, M. Poincaté prononça un éloquent discour.' dans lequel il salua l'heureux retour de l'Alsace et de la Lorraine à la France, (le retoni est dû au eoiirugo et, à l'héroïsme des armées îV tt-t; lises et alliées, ni peuple fr ançais qui est : esté uni connue au premier jour de ht guerre, à tous les citoyens français qui pendanl plus de quatr-e ans ont. rempli leurs devoirs envers la Patrie, M. Poincaré termina sor discours, long teinent acclamé, e : rendant ur hommage ému à tous les braves tombés potti la défense du droit e de la justice : « Honneur aux mères qui n'embrasseront pl i leurs fils, aux femmes qui cherchent sur le: champs de bataille la tombe de leurs maris, auî orphelins qui deviennent les enfants adoptifs d< la France. Mais, par-dessus tout, Messieurs honneur à ceux qui ne sont plus, à ceux qui son. tombés l'espoir au cœur, dans les sillons etisau . u xi du fiirnal d- ian-J 3 ua jViére Patrie ROMAN PAU MAURICE MOiNTÉGUT Et, en parlant, le vieux Français interro-iait du regard les quatre jeunes Allemands, ii, aux premières paroles de leur père, aient baissé la tête et grogné dans leurs : rbes blondes. Interpellés directement, ils initièrent des réponses vagues : « Mais si. — Ils savaient bien. — Mais Hait loin. — Et la chanson était connue .. » Gritteld les enveloppa d'un coup d'œil -esque sévère, lui, l'homme sans haine mi tant, et clama : — Que savez-vous, vous qui n'étiez pas nés? Puis il reprit : — En dépit de tout, nul ne s'est avili à connaître un bienfait reçu ; malheur aux surs ingrats1 Eh bien. Christine, puisque s hommes le dénient, c'est toi que je charge t payer ma dette. Tu ta payeras en aimant u mari, ta nouvelle famille ; tu la payeras en suivant tout droit ton chemin avec eux : en mêlant en ta personne deux grandes races auxquelles appartient l'avenir. « C'est dans cet esprit-là, Roland, que je te la donne, convaincu que tu l'aimes, que tu sais ce qu'elle vaut ; et que tu la protégeras de tes deux bras d'homme partout et toujours quand il le faudra. Soyez bénis, enfants! « Et maintenant que les vieux ont jasé tout leur saoul, c'est au tour des jeunes gens de chanter et de rire. Allez, la bonne graine, les joyeux de vivre ! Nous vous cédons la place. C'est jour de fête, hourra ! » Alors, les fous d'avoir vingt ans, qui n'attendaient que. cette invite, rompirent les rangs de la cérémonie et se précipitèrent sans ordre et sans souci des belles attitudes. Devant les fiancés, restés debout au seuil de la maison, ils défilaient au hasard, les garçons et les filles ; lançaient à leurs pieds un gros bouquet de fleurs des prairies, ou l'accrochaient à la barre des fenêtres ; chacun aussi, en passant, exprimait son souhait de bonheur avec un compliment. Une chanson monta, aussitôt soutenue par le chœur à la ronde, en l'honneur des rois du jour. La voix seule disait : Beaux fiancés, on voua souhaite Bien du bon heur à la maison, Des jour- très longs, sortté parfaite. Beaucoup d'amour et de 'raison ! Et le chœur entonnait à la suite : Beaux fiance■-, c'est voti e gloii e Que chantent VO- o </ / -■ contents. De nos crearr gai de: la mèm 'ire, ~ Et per s ■;.-// dans cinquante an s/ (les jeunes voix sonores, unies et mariées, tlans leur gaieté véhémente résonnaient et vibraient comme des cloches de cristal par la ténuité de l'atmosphère étonnamment limpide. C'était un des derniers beaux jours de la saison mourante : les adieux révoltés de l'été d'Acadie. Dans ces contrées, dès la fin de septembre, sans transition, un brusque changement survient dans la température. Les pluies commencent, fréquentes et répétées. Il gèle parfois la nuit,. Dans les fleuves, les saumons avertis descendent vers la mer ; et les oiseaux migrateurs, rouge-gorges, rossignols, canards sauvages', bécasses s'appellent et s'assemblent pour nn prochain départ. Mais les iouis de soleil, les a.piès-midi gardent encore les clémentes-douceurs des climats toujours chauds ; et ce jour de fiançailles était un de ces tl jours-là d Quand le « baptême » de la maison fut e terminé, on défonça quelques tonneaux appor- c tés sui- les voitures, munitions indispensables j en pareille occùrènce. et la bière et le vin du pays circulèrent alentour. a Mais les cervaux ne, s'en émurent point t encore: ces hôtes des solitudes possédaient 1 des capacités inconnues aux plus grands ti assoiffés de notre vieille Europe, Ils élevaient lentement les pots de terre brune à la liau- | t.eur de leurs lèvres, buvaient à longs traits, c sans arrêt, infatigablement jusqu'à la der- c nière soutte, puis, quand la bière était tarie, i ils s'en allaient chercher du vin. 1 Ils restaient placides quand mémo, presque r silencieux, dans leur habituel mépiis îles 1 inutiles paroles. Mais ils manifestaient leur § satisfaction par de larges sourires dans leurs 1 taces tannées et de bienveillants clignements des paupières- Bricogne, passant au milieu i d'eux, les interrogeait : 1 — Ça va. les amis ? 1 Et. un seul, pour tous, répondait — Ça va ! L'tiis. sur ie sable encollé humide ta j grève, au son d'un violon fêlé, la jeum sse t i '• a usa. ("étaient, les menuets et les gavottes u vieux temps.qu'ils figuraient ei. oie et ouples assortis; le maigie musicien nt onnaissait pas d'autre musique et ce qn'i maii là, il l'avait appris du pèi e de son pèie Les sages, les anciens, les parents, groupés utour de Bertrande Bricogne assise : ur ni ertre, regardaient, 1 air content, s'amnseï 38 petits : et le spectacle était d'une grande ouceur. Ces hommes, dont quelques uns, cependant ossédaient une certaine culture d'esprit es hommes accoutumés aux durs travaux di orps; ces femmes, elles aussi toujours active: our le bien tle la communauté, ignoraient .■s tristesses sans cause et les soucis imagi-aires des habitants des villes : ils goûiaien 'heure sans inquiétude du lendemain, déga ;és de toute ambition comme de tout remords atalistes et ^confiants. Mais un veut aigre, vers les cinq heures ilissa de rides profondes la nier calme e usante; le premier froid tombait ave 'approche nocturne. rA suivre.j

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Cet article est une édition du titre Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Gand du 1856 au 1923.

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