Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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s.n. 1915, 19 Fevrier. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Accès à 28 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/nk36110792/
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Vendredi 19 février 1913 dLO centimes le numéro ■ »■ 59me année - N° 50 JOURNAL DE GAND ABONNEMENTS : BELGIQUE : 8 fr. par an ; i fr. pour six mois ; 2 fr. pour trois mois Pour l'étranger, le port en sus RÉDACTION & ADMINISTRATION : 3, :RTTJ±! IDE FLANDRE, 3, GAN13 -TËLÊPHON»; 665 ANNONCES : Voir le tarif au bas de la dernière page du journal. la Note américaine à l'Allemagne ■ C'est à partir d'aujourd'hui jeudi que, d'aprè H) déclaration de l'Allemagne, l'Angleterre do Blre considérée comme étant en état de blocus I Voici le texte complet de la note que 1 f gouvernement américain a adressée à ce propo à l'Allemagne : ■ A M. von Jagow, secrétaire d'Etat du mi Hiistère des affaires étrangères. ■ Je suis chargé, par mon gouvernement, d ■ransmettre à Votre Excellence ce qui suit : ■ « Le gouvernement des Etats-Unis a ét Lverti, par la déclaration de l'Amirauté allemand K^du 4 février 1915, que les eaux entourant 1 ja Grande-Bretagne et l'Irlande, y compris tout • la Manche anglaise, devaient être considérée tomme zone de guerre ; que tous les navire ■narchands qui seraient rencontrés dans ce Baux après le 18 du mois courant seraien Hétruits et qu'il ne serait pas toujours possibl [. d'en sauver les équipages et les passagers ftniin que les navires neutres courraient égale Hnent un danger dans cette zone, étant donn Hqu'en présence de l'abus du pavillon neutr Mécrété le 31 janvier par le gouvernemen ■britanique et vu les hasards de la guerr Rnaritime, il ne serait pas toujours possibl ■d'empêcher des attaques destinées à des navire ■ennemis d'atteindre des navires neutres. Le gouvernement américain considère qu'i est de son devoir de faire remarquer, avec uni iincère considération et avec des sentiment imicaux, mais cependant avec netteté et ave< nsistance, les conséquences graves que de tel ngissements pourraient éventuellement entrai ner. Le gouvernement américain en apprécii les conséquences, dans les circonstances actuel les, avec une telle sollicitude, qu'il considèr comme un droit et même comme un devoir d> prier le gouvernement impérial allemand di Wfltfre en considération, avant de passera uni setion effective, la tension critique qui pourrai survenir dans les relations des Etats-Unis et di l'Allemagne si la marine allemande, en exécu tant les mesures annoncées par l'Amirauté venaient à détruire un navire quelconque de: Elats-Uuis ou à causer la mort d'un suje américain. Il n'est évidemment pas nécessaire de rap peler au gouvernement allemand qu'une natioi belligérante, en ce qui concerne les navire: neutres en pleine mer, n'a que le droit de visite à moins qu'une déclaration de blocus ait éti laite et que le blocus soit maintenu effective ment. Le gouvernement des Etats-Unis estimi qu'il ne s'agit pas d'un blocus de l'espèce Déclarer qu'on a le droit d'attaquer et de détruin un navire quelconque se trouvant en pleine mei dans une zone plus spécialement limitée, san: ivoir au préalable établi s'il appartient à uni nation belligérante ou si sa cargaison comprenc la contrebande, serait une manière d'agir telle ment en opposition avec tous les précédents df liguerre maritime, que le gouvernement améri tain peut à peine admettre que le gouvermen mperial allemand l'envisage comme possiblf 'ans le cas présent. Le soupçon que des navires ennemis se sérient à tort d'un pavillon neutre, ne peut créei ■ne présomption suffisante pour que tous les j navires qui traversent une zone limitée tomber * sous le même soupçon. Le gouvernement amé ricain estime que c'est précisément pouréclairci de tels soupçons qu'on a créé le droit de pei quisition. Le gouvernement américain a pris connais sance de mémoire du gouvernement impériî ( allemand publié en même temps que l'avis d l'Amirauté. 11 profite de cette occasion pour fair remarquer, avec la plus grande considération " au gouvernement impérial allemand, que le gou s vernement des Etats-Unis n'a pas donné lieu a point de vue de son attitude de neutre, à aucun - des critiques auxquelles, d'après l'avis du gou vernement allemand, les gouvernements de cer » tains Etats neutres se sont exposés. Le gouver nement des Etats-Unis n'a consenti à aucun mesure ou accepté sans protestation aucuni " mesure prise par d'autres nations belligérante dans la présente guerre, tendant à une restric * tion du commerce. Au contraire, il a, dans le cas semblables, adopté une attitude qui lui donn 3 le droit de rendre responsables ces nations d ' toutes-les conséquences dont viendrait à souf * frir la navigation américaine et qui ne seraien pas justifiées par les principes reconnus du droi des gens. Aussi le gouvernement américaii ' croit-il, dans le cas présent, avoir le droit ei , bonne conscience, en se basant sur des princi pes reconnus, d'adopter l'attitude indiquée dan " cette note. Au cas où les commandants de navires di ' guerre allemands, se basant sur la présomptioi que le pavillon des Etats-Unis ne serait pas hiss* ' de bonne foi, agiraient et attaqueraient en plein mer un navire américain ou détruiraient la vii ' de sujets américains, le gouvernement des Etats Unis, se refuserait à voir dans de tels geste: autre chose qu'une violation inexcusable de droits des neutres, violation qui ne concorderai guère avec les relations amicales qui, d'um manière si heureuse, existent entre les deu: gouvernements. Si une situation aussi regretta ble se produisait, le gouvernement des Etats Unis se verrait forcé — le gouvernement impé rial allemand le comprendra — de rendre res ponsable le gouvernement impérial allemani des actes de ses autorités maritimes, et de pren dre toutes les mesures qu'il jugerait nécessaire: pour-assurer la protection des vies et des pro priétés américaines ainsi que la jouissance com plète des droits américains sur la haute mer. En présence de ces observations, que li ' gouvernement des Etats-Unis produit avec 1; plus grande considération et avec le sérieu: désir d'éviter des malentendus quelconques e ' d'empêcher que des circonstances se produisen ' qui pourraient jeter même une ombre sur le: ; relations des deux gouvernements, le gouverne : ment impérial allemand pourra donner et don nera l'assurance que les citoyens américains e ; leurs navires ne seront pas inquiétés, dans 1: zone précisée par l'Amirauté allemande, autre : ment que par voie de perquisitions par les force: maritimes allemandes. En vue de renseigner le gouvernement impé ! rial allemand, le gouvernement américain ajoutt ' que des représentations ont été faites au gouver nement de S. M. britannique concernant l'usagi : injustifié du pavillon américain pour la protectioi des navires britanniques. Je profite de h présente occasion pour assurer V. E. de m< 1 parfaite considération. (Signé) James W. Gérard. Nous publierons demain le texte de la noU : américaine à l'Angleterre. ÉCHOS r ; Aérostiers L' « Echo Belge » annonce que MM. Loui I de Brouckère, l'ancien directeur du « Peuple 0 et Jean De Mot, conservatemr adjoint des mu B sées du Cinquantenaire, sont actuellement aéros tiers militaires. J Les mort s J D'une chronique de Louis Piérard dan 3 1' « Echo Belge » : Je viens 'd'apprendre la mor de Prosper-Henri Devos, qui, fait prisonnier e blessé sur l'Yser, a succombé dans un lazare allemand. C'est une perte sensible que fait 1 - jeune littérature belge. On devait à ce jeun ; Bruxellois, actif et enthousiaste, deux romans 3 « Un Jacobin de l'an VII » et « Mona Lisa » " livres imparfaits sans doute, d'une langue encor 3 rocailleuse,' mais pleins de vigueur et qui annon ■ çaient des oeuvres originale!- Ligue latine ' La Ligue des groupes latins a tenu uni ' séance solennelle à la Sorbonne de Paris. Outr< 1 des savants et hommes de .ettres français, de 1 artistes italiens, grecs, espagnols, roumains portugais, brésiliens et belges étaient présents L* mort d'un écrivain La « Kôlnische Zeitung » annonce que Pau | Leroy-Beaulieu, l'écrivain français bien connu | est tombé sur le front camme capitaine di ' réserve de l'artillerie. Il n'était âgé que de 44 ans Les plus connues de ses œuvres sont se: récits de voyages dans les diverses parties di ' monde. j Le médecin en chef d'un hôpital allemand Dr Geiszler a écrit la lettre suivante à la veuve « Votre mari est tombé en héros. Alors qui tous ses soldats avaient déjà succombé, il a serv lui-même les pièces et s'est défendu avec soi révolver jusqu'au moment qu'il fut atteint pa une balle. Il a été enterré en présence de fou: j les officiers allemands avec les honneurs dûs ; son grade et un de nôs prêtres catholiques ; prononcé les prières. Permettez-moi de vous exprimer mon admi ration pour le courage d'un adversaire, qui s'es battu jusqu'à la fin en vrai héros. Que Dieu vous console. » 1 « Girl Guides » c ( D'après le Times-. Les boys scouts ont trouvi ( en Angleterre une concurrence sérieuse dan: . les jeunes Girl Guides — elles sont déjà 3,00( pour Londres seul, — qui sont employées com me « messagères » dans les hôpitaux, dans le: t ambulances et tous les services convenant I l leur sexe et à leur âge. La Duse renonce au public... Le cas extraordinaire d'une artiste, quittan les planches sans retour, alors qu'elle est arrivé! , au sommet de la gloire, est devenu réalité Eléonora Duse, résistant à toutes les sollicita i tions, a renoncé définitivement au théâtre. Se; amis n'avaient vu d'abord dans sa décisior qu'un caprice d'artiste et de femme, qu'ils espé' ( raient dissiper. Cet espoir s'est évanoui à jamais Le Qiornale d'italia avait, en effet, fait deman der à la célèbre artiste, par l'intermédiaire d'uni de ses plus anciennes et plus intimes amies : Olga Lodi, de prêter son concours pour une représentation, donnée en faveur des victimes du tremblement de terre. La Duse a refusé e; disant : « Mon nom et naturellement ma per sonne aussi? pour une soirée, pour des affiches pour la vente des billets, non, ma très chère jamais; les morts ne reviennent pas!» Olga Lod ( fit de son mieux pour faire revenir la Duse su sa décision, d'autant plus que son allusion au: morts est tout à fait démentie par la mine fraîchi et saine de la grande artiste. Mais tout fut vain Eléonora Duse ne céda pas et se contente d' répéter « que les morts ne reviennent jamais... ; LA GUEREE t i Sur le front occidental i Communiqué officiel allemand : affiché à Gand ' Grand quartier général, 16 févr. (7 heure ' du soir). — A St-Eloi, au sud d'Ypres, une atta que a été repoussée. Communiqué officiel français Paris, 14 fév. (Reuter). — En Belgique ; Nieuport, nos tranchées dans les dunes et Ypre ; furent bombardés. 5 Notre artillerie a bombardé les batteries enne mies de la Lys à l'Aisne. Un détachement,qui près de Noulette essayai de pénétrer jusqu'à nos tranchées, fut arrêté pa le feu de notre artillerie. I Reims a de nouveau été bombardé. Notre ti sur les tranchées ennemies paraît avoir eu le [ meilleurs résultats en Lorraine. D'une attaque qui aurait eu lieu contre no avant-postes qui occupent un point au nord-es 1 de Pont-à-Mousson, on n'a aucune nouvelle. En Alsace, l'ennemi a pris l'offensive dans I; vallée de Sauche. Deux colonnes s'avancèren ! le long des deux rives. La marche de ce troupes fut remarquée, retardée et entravée pa nos skieurs. Ils ont pris contact avec nos ligne avancées. Dans les Vosges, violents tourbillons de neige i St-Mihiel i Amsterdam 15 fév. — D'après le Diisseldor ! fer Général Anzeiger, une dépêche Reuter an nonce de Paris que la ville de St-Mihiel (au sui de Verdun) occupée par les Allemands a éti t fortement endommagée par les obus français. Les habitants vivent dans les caves. Sur le front oriental : Bulletins officiels allemands affichés à Gant ' Grand quartier général, 16 févr. (7 heure: ' du soir). — Les combats continuent à la fron tière russo-prussienne; ils sont favorables pou nous. 1 En Pologne, au nord de la Vistule, nous avon: occupé Bielsk et Plock après un court combat 1000 Russes prisonniers. I (Bielsk est à 20 km. au nord de Plock). A part cela pas de changements. Grand quartier général, 16 fév. 1915. — Si Majesté l'Empereur Guillaume II à Sa Majesti i l'Empereur François-Joseph : i Grâce à Dieu nous avons réussi à battre le: Russes d'une façon décisive. Jusqu'à présent 88.000prisonniers, 169canon: et plus de 60 mitrailleuses sont tombés entr< . nos mains. Les restes de l'armée russe fuient dans le: forêts d'Augustow et sont poursuivis par nous Guillaume I. R. i Communiqué officiel autrichien Vienne, 15 févr. — En Pologne russe et en i Galicie occidentale rien de nouveau. , Les combats dans lesCarpathes continuent, i Dans le sud-est de la Galicie nous avons pris r hier Nadworna et repoussé l'ennemi dans la i direction de Stanislau. ; En Bukowine Vienne, 15 fév. — Les députés de la Buko- > wine ont reçu la nouvelle que les Russes ont évacué Chernowitz. Berlin, 15 fév. — Le « Berliner Tageblatt » annonce que l'avant-garde des troupes austro-hongroises est entrée à Chernowitz. Les Russes se sont retirés de l'autre côté du Pruth sur Nowosielica. Zurich, 15 fév. — Le « Corriere délia Sera » apprend de Bucharest que les Russes se retirent s lentement et en bon ordre de la Bukowine. Sur la rive gauche du Sereth ils ont construit des retranchements pour empêcher les Autrichiens de marcher sur Chernowitz. Cependant dans le cas où les renforts ne viendraient pas à , temps ils se seraient retirés de là sans combat. Vienne, 15 fév. — Le « Neue Wiener Tage-. blatt » annonce que les dégâts occasionnés par les Russes aux villages Gura-Humora, Kimpo-{ lung et Radantz sont énormes. Les autorités r autrichiennes étaient déjà retournées à Suezawa. Les dégâts en Galicie r Les dégâts causés par la guerre en Galicie > sont évalués à 5 millards de couronnes. Visite impériale j Le Tsar a visité la ville de Jekaterinoslaw et y à reçu nombre de députations qui lui ont i offert des sommes considérables pour la guerre. t ' '* — — 5 En Ner Le « Lusitania » ' Le « Lusitania » a quitté Samedi Liverpool, battant pavillon anglais. La note américaine Cologne, 13 févr. (Wolff). — La « Kôlnische Zeitung » dit que, conformément à l'attente, la j note américaine à l'Allemagne semble teintée . d'anglophilie. AVIS Les personnes qui désirent se charger i de la vente du JOURNAL DE GAND s soit à Gand, soit dans d'autres localités " du pays, sont invitées à se présenter au bureau du Journal, rue de Flandre, 3, ' ENTRE 8 et 10 HEURES du matin. i Sur le front austro-serbe ^ Communiqué officiel autrichien Vienne, 15 févr. — Pas de changements. Tout est calme, à part des combats sans importance le long de la frontière, i La situation : Le « Polit. Corr. » écrit qu'en Serbie il y a un fort courant en faveur de la paix. ; Mais, malgré celà, ce serait une erreur de croire qu'en cas de nouvelle offensive en Serbie on ne devrait compter que sur une résistance ■Feuilleton du Journal de Gand 6 Le Conte I. V W I I I V V DE Monte-Cristc PAR ALEXANDRE DUMAS — Imbécile! murmura Danglars : qu'elle : ,ue ou non, que m'importe, pourvu que Danti ne soit point capitaine. — Et avant que Mercédès ne meure, repi Fernand avec l'accent d'une immuable résol ,lon, je mourrais moi-même. — En voilà de l'amour! dit Caderous; ''une voix de plus en plus avinée; en voilà,c Ie ne m'y connais plus! — Voyons, dit Danglars, vous me parai sez un gentil garçon, et je voudrais, le diab "emporte! vous tirer de peine; mais... ~ Oui, dit Caderousse, voyons. — Mon cher, reprit Danglars, tu es au "ois quarts ivre; achève la bouteille, et tu 1 "ras tout à fait. Bois, et ne te mêle pas d te que nous faisons : pour ce que nous faisor '' 'sut avoir toute sa tête. ~~ Moi ivre? dit Caderousse, allons donc I;n boirais encore quatre, de tes bouteille: _ qui ne sont pas plus grandes que des bouteilles d'eau de Cologne! Père Pamphile, du vin! Et pour joindre la preuve à la proposition, Caderousse frappa avec son verre sur la table. \ — Vous disiez donc, Monsieur? reprit Fer-nand attendant avec avidité la suite de la phrase interrompue. — Que disais-je? Je ne me le rappelle plus. Cet ivrogne de Caderousse m'a fait perdre le fil de mes pensées. ;e — Ivrogne tant que tu le voudras; tant pis ;s pour ceux qui craignent le vin, c'est qu'ils ont quelque mauvaise pensée qu'ils craignent que it le vin ne leur tire du cœur. j_ Et Caderousse se mit à chanter les deux derniers vers d'une chanson fort en vogue à ie cette époque: u Tous les méchants sont buveurs d'eau. C'est bien prouvé par le déluge. 5- — Vous disiez, Monsieur, reprit Fernand, e que vous voudriez me tirer de peine; mais, ajoutiez-vous... — Oui, mais, ajoutais-je... pour vous tirer x de peine il suffit que Dantès n'épouse pas celle e que vous aimez; et le mariage peut très bien e manquer, ce me semble, sans que Dantès s meure. — La mort seule les séparera, dit Fernand. ! — Vous raisonnez comme un coquillage, >. mon ami, dit Caderousse, et voilà Danglars, i qui est un finot, un malin, un grec, qui va vou prouver que vous avez tort.Prouve, Danglars J'ai répondu de toi. Dis-lui qu'il n'est pas be soin que Dantès meure; d'ailleurs ce serait fÉ cheux qu'il mourût, Dantès. C'est un bon gai çon, je l'aime, moi, Dantès. A ta santé, Dai: tès. Fernand se leva avec impatience. — Laissez-le dire, reprit Danglars en rete nant le jeune homme, et d'ailleurs, tout ivr qu'il est, il ne fait point si grande erreur. L'ab sence disjoint tout aussi bien que la mort; e supposez qu'il y ait entre Edmond et Mercé dès les murailles d'une prison, ils seront sépa rés ni plus ni moins que s'il y avait là piern d'une tombe. — Oui, mais on sort de prison, dit Cade rousse, qui avec les restes de son intelligene se cramponnait à la conversation, et quand oi est sorti de prison et qu'on s'appelle Edmom Dantès, on se venge. — Qu'importe! murmura Fernand. — D'ailleurs, reprit Caderousse, pourque mettrait-on Dantès en prison? il n'a ni volé, n tué, ni assassiné. — Tais-toi, dit Danglars. — Je ne veux pas me taire, moi, dit Cade rousse. Je veux qu'on me dise pourquoi o: mettrait Dantès en prison. Moi, j'aime Dantès A ta santé, Dantès! Et il avala un nouveau verre de vin. ■ ———'————————fc——B— 3 Danglars suivit dans les yeux atones i taileur les progrès de l'ivresse, et se tourna vers Fernand : — Et bien ! comprenez-vous, dit-il, qu'il n a pas besoin de le tuer — Non, certes, si, comme vous le disii tout à l'heure on avait le moyen de faire arr ter Dantès. Mais ce moyen, l'avez-vous? — En cherchant bien, dit 'Danglars, < ; pourrait le trouver. Mais, continua-t-il, de qu diable vais-je me mêler là; est-ce que cela n t regarde? — Je ne sais pas si cela vous regarde, c Fernand en lui saisissant le bras; mais ce qi ; je sais, c'est que vous avez quelque motif i haine particulière contre* Dantès: celui qui h: lui-même ne se trompe pas aux sentiments di ; autres. i — Moi, des motifs de haine contre Dantès I Aucun, sur ma parole. Je vous ai vu malhe reux et votre malheur m'a intéressé, voi tout; mais du moment où vous croyez qi i j'agis pour mon propre compte, adieu, m< i cher ami, tirez-vous d'affaire comme voi pourrez. Et Danglars fit semblant de se lever à si tour. i —Non pas, dit Fernand en le retenant, re tez! Peu m'importe, au bout du compte, qi vous en vouliez à Dantès, ou que vous ne 1 en-vouliez pas : je lui en veux, moi; je l'avoi lu hautement. Trouvez le moyen, et je l'exécute, nt pourvu qu'il n'y ait pas mort d'homme, car Mercédès a dit qu'elle se tuerait si l'on tuait 'y Dantès. Caderousse, qui avait laissé tomber sa tête :z sur la table, releva le front, et regardant Fer-ê- nand et Danglars avéc des yeux lourds et hébétés : m — Tuer Dantès! dit-il, qui parle ici de tuei oi Dantès? je ne veux pas qu'on le tue, moi : ie c'est mon ami; il a offert ce matin de partager son argent avec moi, comme j'ai partagé le iit mien avec lui : je ne veux pas qu'on tue Dan-le tès. le — Et qui te parle de le tuer, imbécile ! re-it prit Danglars; il s'agit d'une simple plaisante-:s rie; bois à sa santé, ajouta-t-il en remplissant le verre de Caderouse, et laisse-nous tran-? quilles. u_ — Oui, oui, à la santé de Dantès! dit Cade-là rousse en vidant son verre, à sa santé!... à sa le santé... là! m — Mais le moyen... le moyen? dit Fer-JS nand. — Vous ne l'avez dons pas trouvé encore, ,n vous? — Non, vous vous en êtes chargé. s- — C'est vrai, reprit Danglars, les Français ie ont cette supériorité sur les Espagnols, que les ui Espagnols ruminent et que les Français invente ;nt.

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Cet article est une édition du titre Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Gand du 1856 au 1923.

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