Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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s.n. 1917, 19 Août. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Accès à 24 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/ft8df6mv1m/
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Dimanche 19 août UN 7 O centimes le ûil éro 61Me afâHéfe — 223-233 JOURNAL DE GAND É03BCC3 JOJËOSB ABONNEMENTS : XJS PS à KO YINvjtT OIHQ PAÎt TKIMBSï&S RÉDACTION & ADMINISTRATION : ©A»© - î, BUS SB FLAMBAS. 3 — QftKB TOI BBLinMC Citl£ Annonces fr. 0,80 la ligne. Réclames (avant les annonce») 1 fï. la ligne. Réclames en Chronique gantoise ou dans le corps du journal 2 fr. la ligne. Informations financières et Réparations judiciaires 2 fr. la ligne. — On traite à forfait pour les annonces souvent répétées. REVUE sJsa journaux de !s* semaine. LE BRUXELLOIS Du 13 — A Anvers.— Le Conseil communal a autorisé le Collège à créer utie Société Coopérative sons le titre de" Bureau d'achats, Société Coopérative de ravitaillement, à Anvers », ayant pour but d'assurer ls ravitaillement de la population et des institutions philanthropiques. La Ville souscrira pour quatre millions, à, prélever sur le crédit de guerre. Ont accepté de faire partie du Conseil d'administration: MM. Maurice (revers, banquier, président; Albert Maquinay, négociant; comte Emile Le Grelie, banquier; Gevers-Grisa'r, négociant; Jos. Herkens, négociant; Van Lidth-de Jeude, négociant; Ad. De Man, porteur de procuration (service de ravitaillement de la Red Star Line); Verset, négociant; Paul Baelde, avocat et conseiller communal ; M. Hendrickx. cons. connu.; — Commissaires: MM. Prosper Creutz, banquier : Ch. Weyler, avocat et cons. cornm.; Yci.et-t, cons, connu ; Laroche, cons. provincial. Du 14. — A propos de cheminées de fabriques. — A mesure que l'industrie est obligée d; mettre en œuvre des machines toujours plus puissantes^ qui nécessitent des générateurs énormes, la question du tirage ne peut être résolue qu'en augmentant la hauteur des cheminées. Notre pays en compte plusieurs de dimensions respectables, mais nous ne croyons pas qu'il y ait en Belgique de cheminées d'usine pareilles à celle des fabriques de plomb de Mechernich près de Cologne; celle-ci a 151 mètres de haut et détient le record rte la hauteur des cheminées d'Allemagne. Une autre cheminée de dimension est celle de la centrale électrique de la ville de Spremberg; elle ne mesure, il est vrai, que 100 mètres de haut, mais t l!-- a, à sa base, un diamètre de 9 m. 80, tandis qu'au sommet le diamètre est onAnrn rîo r» m O.O. — La plnie et les pommes de terre. — La persistance de la période de pluies, que nous traversons depuis trois mois, menace d'avoir la plus néfaste, influence sur la récolte des pommes de terre. Dans certaines régions — précisément celles d'où nous viennent lespom-mes de terre hâtives, débitées actuellement dans les magasins communaux—, c'est un vrai désastre. Des centaines de milliers de kilos de tubercules pourrissent sur pied, et l'arrachage, qui pourrait sauver en partie la récolte, est rendu presqu'impossible par suite des inondations de la Dyle. Le public aurait donc tort de s'en prendre aux administrations pnbliques et notamment aux magasins communaux, du manque de pommes de terre qui commence à. se faire sentir. La récolte des pommes de terre tardives, qui s'annonçait particulièrement brillante cette année, ne tardera pas à être elle-même sérieusement compromise, si la période de pluies persistantes ne prend pas fin à bref délai. I | La Question du Quatrième degré dans l'enseignement s La Commission nommée pour l'enseigne- : ment du 4e degré a été installée par MM. les ' Echevins Boddaert et Coppieters. Elle s'est ; principalement. occupée de deux questions \ . ï spéciales, celle du dessin et celle du travail manuel. f 11 a été décidé qu'on n'ouvrira d'abord que deux écoles pour le quatrième degré, attendu I que 58 élèves seulement se sont tait inscrire. • Deux professeurs de dessin seront nommés, de 3 façon à pouvoir juger des résultats acquis par 3 des artistes de tempérament différent et qui, l peut-être, n'auront pas les mêmes méthodes. ; Les places sont déclarées vacantes et les i candidats auront à se soumettre à une épreuve qui sera annoncée ultérieurement. | Pour l'enseignement du travail manuel, de • petits ateliers seront annexés à l'école et la technologie des matériaux sera enseignée par \ an instituteur préparé, à cet effet, à l'Ecole jj Normale; il sera aidé par un contre-maître l qui fera fonction de préparateur. Ce dernier ; système n'a été adopté que provisoirement ; ; après expérience, on jugera s'il y a lieu de le I maintenir ou non. En tout cas. il semble pré- 1 senter cet avantage que le contre-maître, ; par ses connaissances pratiques du métier, ; notamment des outils et des matériaux,pouria. 2 suppléer à la connaissance théorique du pro-! fesseur. D'autre part, on a objecté que ce j système présentait l'inconvénient de pouvoir ï ameuer des froissements entre le théoricien ? et le praticien. Mais on espère que les difficul-| tés seront vaincues avec le temps st l'expé-! rience. j Dans une prochaine séance, la Commission ■ s'occupera des écoles pour filles. Elle aura jj également à déterminer le programme du s type commercial ainsi que le programme du 4e degré dans les écoles payantes, programme que d'aucuns voudraient voir identique à celui des écoles gratuites. Dès à présent, on peut constater que cette Commission mènera rapidement ses impor-! tants travaux à bonne fin, comme nous en • émettions le vœu la semaine dernière; elle pourra, de cette façon, seconder puissamment le service du l'Instruction publique. Tous ses travaux seront consignés dais des rapports dressés par M. Herinanue. aueiques Services Su Comité urbain de Secours et d'Aliinentatioi l 1 Le public est en général fort peu renseigné • sur le fonctionnement des services et organismes du Comité urbain de Secours et d'Alimentation. Il ne se fait qu'une faible idée des multiples difficultés que l'on doit surmonter, da la fièvre qui règne à peu près constamment dans la plupart des services, du perfectionnement auquel ceux-ci sont parvenus. Il lie ! connaît ni les procédés de répartition, entre I les différents bureaux de vente, des marchan-j dises disponibles, ni les moyens de contrôle, ! etc. Nous avons eu l'occasion de nous rendre . un compte exact du fonctionnement de tous ces rouages et nous voudrions faire part à nos 1 lecteurs des constatations qu'il nous a été donné de faire ; beaucoup reconnaîtront que Us critiques émises journellement ne sont pas justifiées. Le Comité urbain est placé sous la direc- , tion de M. Robert Brasseur, Administrateur. ] Les vastes bureaux sont établis Quai du Bas- i Escaut Le département « Gand-Denrées » est j dirigé par M. R. Rom, Chef de service; celui- j ci a, dans ses attributions, la direction des 32 bureaux de vente du Comité (magasins dits ! " Américains »), des ventes extraordinaires j au marché couvert (place Ste Pharaïlde), des ^ : bureaux et magasins du Quai de l'Industrie | (Magasins Mechelynck), enfin le service des légumes (Malterio' Bauters, rue St-Gilles). Ces divers services occupent près de 500 i pet sonnas; nous nous proposons de les faire s connaître à no - lecteurs dans nos prochains : numéros. Nous pouvons dès aujourd'hui donner quel-; ques explications au sujet de l'insuffisance des ) denrées qui, en ce moment, sont mises à la l disposition du public dans les divers maga-ï sins du Comité. j A l'heure actuelle, environ 110,000 person-: «es sont inscrites dans les différents réfectoi-• res, Cantines bourgeoises, Croix verte, Œuvre ; de l'Alimentation communale. Le Comité met j mensuellement à la disposition de chacun des ; participants une quantité de 2 k., 100 gr. de ■ féculents, ce qui donne par mois, pour 110,000 \ personnes, le chiffre respectable de 231.000kg. \ dé féculents; en outre, il est accordé pouria 3 préparation de la soupe 250 gr. de Saindoux ' et de lard, soit mensuellement 27.500 kg. j D'autre part, les arrivages devenant de t plus eu plus rares, l'on peut se rendre compte jj des difficultés que rencontre le Comité pour •j assurer le ravitaillement d'une population de jj plus de 200,000 âmes. ^ f» — ^ - -r y ([ 1>at ^ | Les Exoositions A la salle Taets £ M. Alphonse Dessenis compte parmi les \ plus sérieux et les plus sincères de notre pha-i lange de peintres gantois. Les œuvres qu'il ; nous montre aujourd'hui justifient pleinement \ les espérances que firent naître ses débuts. ' Chez lui, rien n'est livré au hasard ni au pro-\ cédé : ses portraits, ses paysages, ses bou-| quets de fleurs même sont solidement établis, i dessinés avec , une précision, un souci de la IS vérité et du caractère qui prouvent non seulement de l'observation mais aussi de la réflexion,La franchise et le réalisme de sa couleur ! trouvent dans le paysage leurs plus puissants j effets : sen « Four à briques » est un admira-\ ble morceau de peinture et c'est presque une i page de grand style; le « Paysage à St Denis», • ie « Paysage à Afsné », le « Puits de brique-| tiers », la « Drève » et 1' « Entrée du Clià-S teau » sont également d'un métier superbe, > largement pétris en une pâte généreuse et j hardie. ! Les qualités de technique de l'artiste se re-; trouvent entières dans ses pastels, surtout i dans le « Champ de bégonias » qui lutte d'o-j pulence avec le « .Pour à briques » cité plus haut, et « Coucher de soleil », dont les tonalités, plus discrètes, sont exquisément moelleuses.L'exposition des œuvres de M. Dessenis est de celles qu'il faut voir, et son nom, de ceux ou'il faut, retenir. A la Salle du Beffroi Il n'est plus nécessaire de signaler à l'es- ï time des amateurs l'œuvre de M. Albert Dulry, si poétique en sa mélancolie très spéciale, ni d'engager le public à visiter son exposition, puisque celle-ci est organisée au profit de la Caisse de Secours aux artistes : la personnalité du peintre et la généiosité de son iniative lui assurent d'avance un entier succès. L'art de M, A. Dutry est tout en nuances, en douceurs, en finesses; aussi préfère-t-il,— pour harmoniser ses Sous-bois, ses Prairies ou ses Saulées, — la légèreté de la gouache ou du pastel aux vigueurs de l'huile, et la notation exacte le préoccupe moins que l'effet décoratif ou émotif. Ses paysages semblent î transposés plutôt que copiés, ils sont plus ■ pittoresques que picturaux, ils plaisent à l'âme plus qu'aux yeux, et quelques-uns n'en sont, pas moins, de belle et bonne couleur. Ceux intitulés « Lisière de bois », « Ord'aiitomne », « Printemps », « Ruelle », « Plaine », « Troupeau », « Habitation rurale », sont particulièrement séduisants. Salie Putman ijes succès de notre glorieuse eeole gantoise j comme aussi les conséquences de la guerre ont fait se multiplier en notre ville les salles d'exposition en mêrae temps qu'ils ont provoqué une effroyable crise d' «amateurisme». Tout le monde s'improvise peintre et, ce qui pis est, tout le monde expose. Des gens de toute profession convient sérieusement le public de la critique à venir voir leurs essais, leurs ébauches, leurs plagiats, leurs copies d'après les grands maîtres, les vignettes anglaises... ou les cartes postales. Ils déploient parfois à leurs exercices beaucoup d'ingéniosité, d'adresse et parfois même un peu de talent, mais le métier et la conscience artistique leur font en général totalement défaut. Il serait donc inopportun de les discuter ici. C'est pourquoi nous nous bornerons à signaler, parmi les derniers exposants de la rue des Champs, un jeuue aquafortiste, M. Van Peteghem, lequel, bien que pastichant De Bruycker avec une trop évidente désinvolture, affirme certaines qualités de technique. Le jour où M. Van Pethegem saura voir et penser par lui-même, il pourra peut-être œuvrer sérieusement. Chez MM. Verbanck, Willems et consorts Le 3me concert, qui eut lieu dans l'oasis artistique du « Sterre » et qui fut consacré à la » Passion selon St-Jean », de J. S. Bach, fut de tous points superbe. En chef d'orchestre vraiment conscient de son rôle, M. Willemot s'efface pendant l'exécution, car le travail préliminaire a été si bien conduit qu'aucune surprise, qu'aucune faiblesse ne sont à craindre. Dans cette œuvre toute débordante d'inspiration et d'émotion, les chœurs ont surtout été admirables : d'une unité, d'un ensemble parfaits, d'une animation et d'un réalisme étonnant. Leurs cris, leurs lamentations, leurs colères étaient bien d'une foule aveugle et passionnée. L'effet en a été saisissant au début du drame, alors que les voix humaines mêlent leurs plaintes à celles des violons, pleurant la mort du Christ, en un thème chromatique, que traverse, comme un rayon d'espérance, les notes heureuses du haut-bois. Le chœur en canons : «Nous avons une loi» fit aussi grande impression, tandis que le chœur final, d'un sentiment si grandiose et d'un si noble élan, fut dit avec un enthousiasme tout à fait empoignant. Quant à l'orchestre, dont la mission ne consiste guère ici qu'à soutenir les chœurs et à souligner le caractère polyphonique de la composition, il fut tout simplement excellent. Il était d'ailleurs composé de virtuoses : M. Lonque (viole d'amour), M. Aerschodt (viole de gambe), M110 Slingeneyer, M. Nevejans, etc. On en peut dire autant de l'orgue, destiné à soutenir la voix de Jésus, et du clavecin, M116 Rapsaet, accompagnant les récits de St-Jean l'évangéliste. Ce dernier rôle, si difficile et si beau, était confié à M. Verniers, ténor, qui s'en acquitta en tout honneur. C'est dans le récitatif surtout que M. Verniers excelle, par la perfection de son articulation, la simplicité de son débit; — g dans l'aria on lui voudrait un peu plus de calme physique en même temps qu'un peu plus de chaleur d'émotion. M. Stultjes, basse, fut un Jésus très sympathique et très touchant. Sa voix jeune et profonde est bien celle que l'on rêve au tendre supplicié et s'allie à merveille aux sonorités graves de l'orgue. Les rôles féminins furent moins brillamment tenus : quelques morceaux de supérieure beauté, tel l'air pour contralto : « Tout est consommé » auraient demandé plus de perfection.Sauf cette légère réserve, on peut dire que ce concert fut un triomphe pour M. Willemot et ses exécutants, et qu'il fut le plus pur régal de musique que nous eûmes à Gand depuis trois ans. 0. V. Le Service de Nettoiement public | M. l'Echevin Coppieters, qui ne cesse de déployer dans différents domaines la plus grande activité, vient encore de présenter au Conseil communal un rapport très documenté au sujet du service du nettoiement public En voici un aperçu rapide qui, sans aucun doutte, intéressera de nombreux lecteurs. Le service dont il s'agit est divisé en deux groupes distincts : l'un s'occupant du balayage pour le maintien de la propreté des rues et l'autre de la prise à, domicile dei déchets de ménage. Au premier incombe d'abord le nettoiement de 851 rues, places publiques, quais, etc., qui représentent globalement une longueur de 216,000 mètres, puis le curage d'environ 8,000 regards d'égoûts. L» second, subdivisé en 24 séries, enlève les déchets de ménage de 38,483 maisons, 468 enclos et 472 établissements d'instruetion, établissements industriels, casernes, etc. Les locaux de la Ferme des boues sont situés au boulevard St-Liévin. Ils subirent, dans ces derniers temps, de notables amélio; rations : la cour d'arrière fut couverte, les ateliers furent réunis et les greniers furent étendus; les bâtiments devenant caducs durent être renforeés afin d'éviter des accidents. Les écuries furent renouvelées et rendues plus spacieuses et mieux aérées ; des boxes destinées à isoler les chevaux malades ou infectés sont en voie de construction, de même que les remises où l'on mettra à l'abri le matériel roulant. On a également installé des bains-douches, amélioré le pavage de la cour intérieure. Tout le service est éclairé à l'électricité. Pas moins de 144 ouvriers sont occupés en permanence, ainsi qu'un certain nombre d'ouvriers supplémentaires qui, au 31 décembre 1916 étaient encore au nombre de 576. Une nouvelle distribution du travail fut introduite le 15 novembre 1915, comme ce fut le cas au service des vidanges. On travaille de 8 à, 4 heures, avec un repos d'une demi-heure l'après-midi, tandis qu'autrefois les heures de service étaient fixées de 6 à 11 et de 1 à 6. La Ferme des boues dispose d'un matériel nombreux se composant de : 36 tombereaux, 55 charrettes, 7 appareils balayeurs, 2 charrues pour l'enlèvement des neiges, 1 machine | pour la dispersion du sel gemme, 9 chariots et i camions, 10 barquettes en fer et une barque pour le transport des engrais ; en outre, du menu matériel de toute nature à l'usage des I services de transport, de la forge et de la charronnerie. Feuilleton du Journal ds Gand. 287 Le Comte DE MONTE-Cristo PAR ALEXANDRE DUMAS Voilà ce qui me frappa quand je quittai mon père après le dernier baiser que j'eus reçu de lui. Nous traversâmes, ma mère et moi, le souterrain, Sélim était toujours à son poste ; il nous sourit tristement. Nous allâmes cher-cherdes coussins de l'autre côté de la caverne et nous vînmes nous asseoir près de Sélim : dans les grands périls, les cœurs dévoués se cherchent, et, tout enfant que j'étais, je sentais instinctivement qu'un grand malheur planait sur nos têtes. Albert avait souvent entendu raconter, non point par son père, qui n'en parlait jamais, mais par des étrangers, les derniers moments du vizir de Janina; il avait lu différents récits de sa mort ; mais cette histoire, devenue vivante dans la personne et par la voix de la ' h ~ jeune fille, cet accent vivant et cette lamen-■ table élégie, le pénétraient tout à la fois d'un I charme et d'une horreur inexprimables. I Quant à Ha) dée, toute à ces terribles sou-: venirs, elle avait cessé un instant de parler ; jj son front, comme une fleur qui se penche un | jour d'orage, s'était incliné sur sa main, et ses s yeux, perdus vaguement, semblaient voir - encore à l'horizon le Pinde verdoyant et les eaux bleues du lac de Janina, miroir magique s qui reflétait le sombre tableau qu'elle esquis-: sait. : Monte-Cristo la regardait avec une indéfl- Inissable expression d'intérêt et de pitié. — Continue, ma fille, dit le comte en langue j romaïque. s Haydée releva le front, comme si les mots ï sonores que venait de prononcer Monte-Cristo S l'eussent tirée d'un rêve, et elle reprit : î — Il était quatre heures du soir; mais bien î que le jour fût pur et brillant au dehors, nous étions, nous, plongés dans l'ombre du souterrain.Une seule lueur brillait dans la caverne, pareille à une étoile tremblant au fond d'un ciel noir : c'était la mèche de Sélim. Ma mère était chrétienne, et elle priait. Sélim répétait de temps en temps ces paro- II — Dieu est grand ! j Cependant ma mère avait encore quelque espérance- En descendant, elle avait cru reconnaître le Franc qui avait été envoyé à Constantinople, et dans lequel mon père avait î toute confiance, car il savait que les soldats du sultan français sont d'ordinaire nobles et généreux. Elle s'avança de quelques pas vers l'escalier et écouta. — Ils approchent, dit-elle; pourvu qu'ils apportent la paix et la vie. — Que crains-tu, Vasiliki ? répondit Sélim avec sa voix si suave et si fière à la fois; s'ils n'apportent pas la paix, nous leur donnerons la mort. Et il ravivait la flamme de sa lance avec un geste qui le faisait ressembler au Dionysos de l'antique Crète. Mais moi, qui étais si enfant et si naïve, j'avais peur de ce courage que je trouvais féroce et insensé, et je m'effrayais de cette mort épouvantable dans l'air et dans la flamme. Ma mère éprouvait les mêmes impressions, Icar je la sentais frissonner. — Mon Dieu ! mon Dieu, maman ! m'écriai-. je, est-ce que nous allons mourir ? : Et à ma voix les pleurs et les prières des ! esclaves redoublèrent. i — Enfant, me dit Vasiliki, Dieu te préserve d'en venir à désirer cette mort que tu crains aujourd'hui ! Puis tout bas : — Sélim, dit-elle, quel est l'ordre du maître ? — S'il m'envoie son poignard, c'est que le sultan refuse de le recevoir en grâce, et je mets le feu; s'il m'envoie son anneau, c'est que le sultan lui pardonne, et je livre la poudrière. Ami, reprit ma mère, lorsque l'ordre du maître arrivera, si c'est le poignard qu'il envoie, au lieu de nous tuer toutes deux de cette mort qui nous épouvante, nous te tendrons la gorge et tu nous tueras avec ce poignard. — Oui, Vasiliki, répondit tranquillement Sélim. Soudain nous entendîmes comme de grands cris ; nous écoutâmes : c'étaient des cris de joie ; le nom du Franc qui avait été envoyé à Constantinople retentissait répété par nos Palicares; il était évident qu'il rapportait )a réponse du sublime empereur, et que la ré- Iponse était favorable. — Et vous ne vous rappelez pas ce nom ? . dit Morcerf, tout prêt à aider la mémoire de { la narratrice. = Monte-Cristo lui fit un signe. — Je ne me le rappelle pas, réponditHaydée. Le bruit redoublait; des pas plus rapprochés retentirent : on descendait les marches du souterain. Sélim apprêta sa lance. Bientôt une ombre apparut dans le crépuscule bleuâtre que formaient les rayons du jour pénétrant jusqu'à l'entrée du souterrain. — Qui es-tu? cria Sélim. Mais, qui que tu sois, ne fais pas un pas de plus. — Gloire au sultan! dit l'ombre. Toute grâce est accordée au vizir Ali ; et non-seulement il a la vie sauve, mais on lui rend sa fortune et ses biens. Ma mère poussa un «ri de joie et me serra contre son cœur. — Arrête! lui dit Sélim, voyant qu'elle s'élançait déjà pour sortir; tu sais qu'il me faut l'anneau. — C'est juste, dit ma mère ; et elle tomba à genoux et me soulevantvers le ciel, comme si, en même temps qu'elle priait Dieu pour moi, elle voulait encore me soulever vers lui. Et, pour la seconde fois, Haydée s'arrêta vaincue par une émotion telle que la sueur cou-jj lait de son front pâli, et que sa voix étranglée î semblait ne pouvoir franchir son gosier aride. | Monte-Cristo versa un peu d'eau glacée

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