Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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s.n. 1915, 22 Septembre. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Accès à 19 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/mg7fq9tk77/
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Mercredi 22 septembre lîHi'» £3 centimes le numéro 59me année — N° 2(î.'> JOURNAL DE GAND ABONNEMENTS : REDACTION & ADMINISTRATION : ANNONCES : BELGIQUE : H fr. par an ; \ fr. pour six mois ; a fr. pour trois mois CAND — 3, RUE DE FLANDRE, 3 CAND Pour l'étranger, le port en sus TELEPHONE 665 Voir le ,ari' au bas de ,a dernière Paêe du journal. J Avis officiels de l'autorité allemande ARRETE concernant les lois et arrêtés belges au su/ei de, la milice et la garde civique. Pour dissiper les doutes au sujet de la validité des lois et arrêtés belges en ce qui concerne la MILICE et la GARDE CIVIQUE, je porte à la connaissance du public que toute les susdites ordonnances ont cessé d'être en vigueur depuis l'occupation du pays par les troupes allemandes. A. H. QU., le 11 septembre 1915. Der Oberbefehlshaber, Herzog Albrecht von Wiirttemberg 4 * * AJOUTE A L'ARRETE du 8 août n'31 concernant les prix maxima Pour la région de l'Eiape et le terrain de; opérations le prix maximum a été fixé^ 6 fr les 100 kilos pour de BONNES et SAINES POMMES DE TERRE de table. Jusqu'à nouvel ordre l'EXPORTATION il; pommes de terre reste interdite. A. H. QU. Der Oberbefehlshaber, Herzog Albrecht von Wiirttemberg » * * AVIS L'achai ei le iransport des provisions réquisitionnées de racines de chicorée séchées sont confiés par le département impérial de liniérieur à la « Zentral-Einkautsgesell-scnaft » à Bruxelles. Celle-ci a à son tour confié l'achat et le Iransport de ces produits, dans le rayon de; Etapes et des opérations, à la firme S. G Kaufmann, Miilheim-sur-Rhin, filiale Gand Les achats sont faits par la société Kaufmann contre paiement comptant, basé sur 1. prix maximum de 25 francs les 100 kilo; pour la meilleure qualité. Les personnes qui possèdent des racines de chicorée séchées ou en ont en dépôt ne peuvent les vendre qu'à la firme Kaufmann Les provisions nécessaires aux fabricants indigènes seront délivrées sur demande, dan; chaque cas particulier, par l'Inspection d'Etape.Les contraventiins et le fait d'avoir négligé de déclarer des provisions entrainen la confiscation et sont punissables d'une amende pouvant s'élever à 10.000 mark (Wi. 10316). Gand, le 17 septembre 1915. Le Commandant de l'Etape. * * * AVIS Les remboursements postaux A partir du 1" septembre, le service des remboursements dans le trafic intérieur e dans le trafic avec l'Allemagne, est de nouveau autorisé. Dans le territoire du gouvernement général, tous les envois postaux ordinaires et recommandés, _peuvent être chargés d'un remboursement jusqu'à 800 mark; (1,000 francs) ; les lettres du trafic civi doivent rester ouvertes. Les encaissement; opérés autrefois par la poste belge au moyer de quittances détachées, ne sont pas effectués par l'administration de la poste. Touc bs envois contre remboursement doiven porter sur le côté, devant l'inscription Nach nahme-Terugbetaling «Remboursement > ainsi que le montant du remboursement e notamment en lettres, au point de vue di mark. De plus le nom et le domicile de l'expéditeur doivent être exactement inscrits sut l'envoi. Les taxes à payer sont les suivante:I. Le port d'envois semblables, sans remboursement ; 2. Une taxe de présentation de 10 centimes;3. Pour l'envoi du montant encaissé, la taxe habiiueile des mandats-postes ordinaires ; 4. Pour la remise du montant encaissé, la taxe habituelle de 10 centimes, établie pour les mandats postes. La taxe de présentation sera perçue en même temps que le port, et également à acquitter, même si l'envoi n'est pas dégagé. Le délai de dégagement est de sept jours, non compris le jour du dépôt de l'envoi. Si le destinataire réclame ce délai, la présentation de l'envoi lui est faite une seconde fois après son expiration : si le dégagement est refusé définitivement déjà à la première présentation, l'envoi, est immédiatement retourné. Les remboursements ne sont pas présentés les dimanches et jours fériés légaux L'envoi avec l'inscription « Renvoi immédiat », est exclu du délai de dépôt. Dans le trafic avec l'Allemagne, les mêmes dispositions sont applicables avec les exceptions suivantes: Les envois de lettres recommandées ouvertes seules peuvent être chargées du remboursement ; seules participent à ce service avec l'Allemagne, les localités qui sont déjà "attachées au trafic de correspondance avec l'Allemagne ou qui y seront encore rattachées. A la délivraison, on ne doit acquitter que le port d'envoi semblable, sans remboursement ; les autres taxes sont déduites du montant encaissé. Dans le trafic de correspondance de la ooste militaire, les envois contre remboursement ne sont pas autorisés. LA GUERRE Sur le front occidental Communiqués officiels allemands W. T. B., 19 septembre. A la Chambre des Communes, d'après des journaux, le ministre anglais de la Marine a déclaré que Londres, « comme tout le monde sait, et comme les Allemands le savent bien eux aussi » est une place non'fortifiée, qui ne peut donc être exposée à des attaques aériennes. Comme il est impossible que le ministre ignore que Londres est défendue par un grand nombre d'ouvrages permanents et par un plus grand nombre encore d'ouvrages de campagne, il s'agit ici d'une déclaration volontairement fausse. Le ministre a d'ailleurs oublié que les dirigeables allemands lors de leurs vols au-dessus de Londres ont subi les premiers le feu des canons anglais; il ne parle pas non plus du fait important gour l'appréciation de cette affaire, que, les avions des Alliés ont antérieurement attaqué des localités ouvertes allemandes et des localités situées loin derrière le terrain de sopérations, qu'ils ont même attaqué de pauvres voyageurs sur des trains de voyageurs qui n'étaient évidemment pas en état de se défendre. Berlin, 20 septembre (midi). Des navi- ■ res ennemis, qui bombardaient sans succès Westende et Middelkerke, au sud-ouest ■ d'Ostende, se sont retirés deran.t notre feu. On a constaté des portées. Au front, pas d'événements particuliers. ■ A l'ouest de Saint-Quentin un aéroplane anglais a été abattu par un aviateur de combat allemand. Les pilote est tué, l'observateur prisonnier. Communiqués officiels français Paris, 19 septembre après-midi). En Artois, dans le secteur Neuville-Roclincourt, luiie à coups de bombes et de grenades,feux de mousqueterie et rafales d'artillerie pendant une partie de la nuit. Au sud d'Arras, dans la région de Vailly-Brétencourt, on si gnale également une canonnade assez vive et une fusillade de tranchée à tranchée. Dans la région de Faye, au sud-ouest de Péronne. l'enn:mi, après avoir fait sauter une très forte mine, a prononcé une attaque qui a été repoussée par les feux de notre infanterie et de noire artillerie. Dans la région de Roye, nuit " mouvementée, mais sans engagement d'infanterie. Nos batteries ont pris à parti bs mitrailleuses ennemies et les cantonnements en arrière du front. Enîre Oise et Aisne, au nord de Fpntenoy, lutte d'engins de tranchées et fusillade continue accompagnée de quelques tirs d'artillerie. Dans la région de Berry-au-Bac. en Champagne et au nord du camp de Châlons, activité toujours marquée des deux artilleries. Dans les Vosges, au Violu, lutte de bombes et de grenades. Canonnade dans la vallée de Sonder-nach.Paris, 19 septembre (soir). La flotte britannique ayant borhbardé les organisations ennemies du littoral belge, notre artillerie lourde de la région de Nieuport a agi en liaison avec elle en contrebattant lès batteries de côte ennemie, qui répondaient au feu des navires britanniques. Sur le front d'Artois le tir de l'ennemi a diminué d'intensité ; notre artillerie a poursuivi le bombardement des ouvrages et des batteries ennemies. Canonnade et lutte de bombes dans la région de Roye. Sur le canal de l'Aisne à la Marne nous avons maintenu notr-» tête de pont de Saoioneul. malgré trois attaques ennemies. En Champagne l'ennemi n'a répondu que faiblement au tir de nos batteries; il a violemment bombardé la région entre Aisne et Argonne. Sur le front orientai Communiqué officiel allemand Berlin, 20 septembre. Groupe d'armée du général feldmaréchal von Hindenburg. Dans la têie de pont de Dunaburg, l'ennemi a dû se retirer devant notre attaque de Nowo-Alexandrow dans une position plus en arrière. 500 Russes ont été faits prisonniers. A Smorgon, l'adversaire tenta de déborder; il a été repoussé. L'attaque contre l'adversaire se retirant de la région de Wilna est en cours. Plus loin, au sud, nos troupes suivent également l'ennemi en retraite. La ligne Mjedniki-Lida-Soljana au Njemen est atteinte. Groupe d'armée du général feldmaréchal le prince Léopold de Bavière. L'adversaire ' ne résiste plus que passagèrement sur des points isolés. Le groupe d'armée a atteint le secieur Molczadz à Dworzec et au sud-est et s'est rapproché, avec son aile droite, du secteur Myschanka. Groupe d'armée du général feldmaréchal von Mackensen. L'ennemi est encore refoulé partout. Théâtre de la guerre du Sud-Est. Les troupes allemandes ont fait plus de 100 prisonniers dans de petits combats. L'artillerie allemande a commencé le combat de la rive septentrionale du Danube contre les positions serbes, au sud du fleuve, à Semendria. L'ennemi a été refoulé et son feu d'artillerie réduit au silence. Communiqué officiel autrichien W. T. B. Vienne, 19 septembre. En Gali-cie orientale, la journée d'hier a été calme. Eji tac: de nos lignes, à l'Ikwa, l'artillerie ennemie a développé une grande activité. Dans le triangle fortifié de Volhynie, l'occupation de notre nouvelle position a pu s'organiser sans dérangement de la part de l'ennemi. Celui-ci battant en retraite de la Lithuanie est poursuivi par les troupes impériales et royales s'avançant entre les troupes allemandes. Sur le front itaio-autrichien Communiqué officiel autrichien W. T. B. Vienne, 19 septembre. Hier la lourde artillerie italienne a rouvert un feu violent contre nos ouvrages sur lés hauts plateaux de Vielgereuth et Lafraun. Sinon, la situation n'a pas changé à la frontière du Tyrol et de Carinthie. Une attaque entreprise contre le secteur de Flitsch, qui coûta à l'ennemi dans le seul bassin du Tal plus dd mille hommes, a échoué. Ce matin tôt les premières tranchées avaient été déjà abandonnées par les Italiens. Dans la région de Vrsic l'ennemi a tenté, à la faveur du crépuscule, de surprendre une de nos positions avancées. Cette tentative a échoué complètement. Vers minuit, nos troupes ont fait sauter un mur construit à cei endroit par les Italiens, au moyen de sacs de sable, ainsi que les soldats abrités derrière lui. Dans le secteur sud-ouest du haut-plateau de Dcberdo, au Karst, nous avons mi; la nuit à profit pour faire exploser des sapes ennemies. Communiqué officiel italien W. T. B. Rome, 19 septembre. Ai cours de la nuit du 16-17 septembre, après une violente préparation d'artillerie, l'ennemi a attaqué nos positions au Monte Coston au n.-o. d'Arsiero, mais fut repoussé avec pertes. Le lendemain matin nos troupes on attaqué et dispersé des forces ennemies ai Monte Val Piana, dans la vallée du Masc (Brenta). Un autre de nos détachements £ dispersé des réserves ennemies près de Fo sernica, vallée du Vanoi (Cismen). Dans le secteur de Flitsch, après avoii terminé nos retranchements dans les posi lions prises récemment, nous avons recommencé l'offensive pour fermer complètemen l'accès à cette descente. Sur tout le front devant les rochers Rom den jusqu'aux versants dangereux du Javor cek et des rochers de Lipnik, notre infante rie, soutenue par un feu violent de l'artille rie, s'est approchée avec succès des ligne; fortement défendues de l'ennemi. Dans le Karst, la nuil du 16-17, l'ennem a tenté deux petites attaques : il fut repoussé Aux Dardanelles Communiqué officiel turc Constantinople, 19 septembre. — A AnaforU nos détachements de reconnaisance ont surpris dans la nuit du 16 sepiembre, les détachements ennemis et jetèrent avec succès des bombes dans les tranchées ennemies ; ils capfurèren des fusils et du matériel de guerre. Le 18 sep tembre noire artillerie bombarda efficaceinen le camp ennemi près de Kemikli-Leman. A Sedd-ul-Bahrnotre artillerie, ripostant vigoureu sement, a réduit au silence l'artillerie ennemie qui avait bombardé nos positions au centre Nos détachements de reconnaissance se son rapprochés des tranchées ennemies à Kereviz dere et jetèrent avec succès des bombes. Nos batteries de la côte ont bombardé, le matin di 18 septembre, les camps et les positions de l'infanterie et de l'artillerie ennemies à Sedd-ul Balir. Une forte explosion se produisit dans uns batterie de canons de gros calibre et nous vîmes dgs quantités d'ambulances se diriger vers ce endroit. L'après-midi un navire de guerre de I; classe légère Patris, ainsi que les batteries de terre de SeJd-ul-Bahr, ont bombardé pendan une heure nos batteries de la côle, sans occasionner de dégâts. Communiqué officiel français W. T. B. Paris, 19 septembre. Aux Dardanelles aucune action importante. Entre le 12 et le 17 septembre, les Turcs ont opéré à plusieurs endroits à l'aide de mines, ce qu'ils n'avaient point enrore tenté à ce jour. Le 17, au matin, nous avons détruit une galerie de mine ennemie, quoiqu'elle eut été aménagée plusieurs jours ayant nos contre-mines. L'entreprise réussit sans aucune perte pour nous. En mer Londres, 14 septembre. Le gouvernement anglais a envoyé au gouvernement norvégien une noie et un rapport de l'amirauté, relatifs à diverses accusations de violation de neutralité des eaux territoriales norvégiennes.La noie fai tremarquer que le navire allemand « Friedrich Arp » fut coulé en dehors des eaux territoriales et que la saisie ou la visite des autres navires furent effectuées en dehors de cette zone. Seul l'arrêt du vapeur « Markland », de Bergen, est admis; mais comme ceriains doutes existent, relativement'aux points où les incidents se sont produits, le gouvernement anglais exprime de profonds regrets si les limiies territoriales norvégiennes on/ été violées occasionnellement, par inadver-lance.Aux Etats-Unis Le département de la marine aux Etats-Unis vient de décider d'employer pour la 1 garde des côtes des yachts et des petits bateaux de plaisance à moteur, appartenant pour la plupart à des particuliers. Ces navires seront pourvus de mitrailleuses et de canons de petit calibre ; ils seront ■ chargés d'un service de patrouille le long des côtes de l'Océan Atlantique et de l'Océan Pacifique. Le rôle principal qui leur sera dévolu sera de prévenir, en cas de guerre, les attaques des sous-marins ennemis. En Chine D'après le correspondant du Times à Pékin, l'agitation monarchiste en Chine est devenue si grande et si développée que tout le monde pense que, d'ici quelques semaines, Yuan-Shi-Kaï sera proclamé empereur. On s'attend aussi à un coup d'Etat. Le cabinet et le président reçoivent tous les jours des pétitions demandant la prise en considération des voeux des monarchistes. Par contre, les adversaires du nouveau régime s'agitent i également. C'est ainsi qu'à Sanghaï une bombe a été lancée contre les bureaux d'un ; nouveau journal monarchiste. Abonnements Les personnes qui prendront un abonnement pour le trimestre prochain recevront le journal de Gand gratuitement jusqu'au 1"' octobre. Prix de l'abonnement, payable par anlici-paiion : Un trimes're : 2 fr. Un mois : 75 centimes Chronique judiciaire Les journaux bruxellois publient un avis disant que « par jugement du 14 septembre 1915, rendu exécutoire, le tribunal de campagne a condamné pour espionnage : t. Joseph Baeckelmans, architecte à Anvers; 2. Alexandre Frank commerçant à 1 Anvers; 3. Alexis Thiry, commissaire de police à Saint-Ghislain, à la peine de mort ; 4. Adolphe Willockx, imprimeur à M.ons, à 15 ans de travaux forcés; 5. Epouse Marie Willockx, née Grossens, de Mons; 6. Louis ■ Feuilleton du hnirnal de Gand 99 Le Comte DE MONTE-CRISTO V-'MV ALEXANDRE DUMAS Oh ! dit Caderousse, çonnaissait-il donc si mal sa propre fiancée ! Mercédès eût pu devenir reine. Monsieur, si la couronne se devait poser seulement sur les têtes les plus belles et les plus intelligentes. Sa fortune grandissait déjà, et elle grandissait avec sa fortune. Elle apprenait le dessin, elle apprenait la musique, elle apprenait tout. D'ailleurs, je crois, entre nous, qu'elle ne faisait tout cela que pour se distraire, pour oublier, e' qu'elle ne mettait tant de choses dans sa tète que pour combattre ce qu'elle avait dans le cœur. Mais maintenant tout doit être dit, continua Caderousse : la fortune et les honneurs l'ont consolée sans doute. Elle est "che, elle est comtesse, et cependant... Caderousse s'arrêta. — Cependant, quoi? demanda l'abbé. Cependant je suis sûr qu'elle n'est pas heureuse, dit Caderousse. El qui vous le fait croire? Eh bien ! quand je me suis trouvé trop malheureux moi-même, j'ai pensé que mes anciens amis m'aideraient en quelque chose. Je me suis présenté chez Danglars qui ne m'a pas même reçu. J'ai été chez Fernand, qui m'a fait remettre; cent francs par son valet de chambre. Alors vous ne; les vites ni l'un ni l'autre?Non: mais madame de Morcerf m'a vu, elle, Comment cela ? Lorsque je suis sorti, une bourse est tombée à mes pieds; elle contenait vingt-cinq, louis : j'ai levé vivement la tête et j'ai vu Mercédès qui refermait la persienne. Et M. de Villefort? demanda l'abbé. Oh I lui n'avait pas été mon ami ; lui je ne le connaissais pas; lui, je n'avais rien à lui demander. Mais ne savez-vous point ce qu'il est devenu, et la part qu'il a prise au malheur d'Edmond ? Non; je sais seulement que quelque ternos après l'avoir fait arrêter il a épousé mademoiselle de Paint-Méran, et bientôt a quitté Marseille. Sans doute que le bonheur lui a souri comme aux autres, sans doute qu'il est riche comme Danglars, considéré comme Fernand; moi seul, vous le voyez, suis resté pauvre, misérable et oublié de Dieu. Vous vous trompez mon ami, dit l'abbé: Dieu peut paraître oublier parfois quand sa justice se repose; mais il vient toujours un moment où il se souvient, et en voici la preuve. A ces mots l'abbé tira le diamant de sa poche, et le présentant à Caderousse: Tenez, mon ami, lui dit-il, prenez ce diamant, car il est à vous, Comment, à mol seul! s'écria Cade-rouse; ah! Monsieur, ne raillez-vous pas? Ce diamant devait être partagé entre ses amis: Edmond n'avait qu'un seul ami, . le partage devient donc inutile. Prenez ce diamant et vendez-le ; il vaut cinquante mille francs, je vous le répète, et cette somme, je l'espère, suffira pour vous tirer de la misère. Oh! Monsieur,dit Caderousse en avançant timidement une main et en essuyant de l'autre la sueur qui perlait sur son front ; oh ! Monsieur, ne faites pas une plaisanterie du bonheur ou du désespoir d'un homme! Je sais ce oue c'est oue le bonheur et ce que c'est que le désespoir, et je ne jouerai i jamais à plaisir aver les sentiments. Prenez donc m^is en échange... Caderousse, qui touchait déjà le diamant, retira sa main. L'abbé sourit. En échange, continua-l-il, donnez-moi cette bourse de soie rouge que M. Morrel avait laissée sur la cheminée du vieux Dan-tès, et qui me. l'avez-vous dit, est encore entre vos ma.ins. Caderousse, de plus en plus étonné, alla vers une grande armoire de chêne, l'ouvrit et donna à l'abbé une bourse longue, de soie rouge: flétrie, et autour de laquelle glissaient deux anneaux de cuivre dorés autrefois. L'abbé la prit, et en sa place donna le diamant à Caderousse. Oh! vous êtes un homme de Dieu, Monsieur! s'écria Caderousse, car en vérité personne ne savait qu'Edmond vous avait donné ce diamant et vous auriez pu le garder.Bien, se dit tout bas l'abbé, tu l'eusSes fait, à ce qu'il parait, toi. L'abbé se leva, prit son chapeau et ses gants. Ah çà, dit-il, tout ce oue. vous m'avez dit est bien vrai, n'est-ce pas, et je puis y croire en tout point? Tenez, monsieur l'abbé, dit Caderous se, voici dans le coin de ce mur un christ de bois bénit ; voici sur ce bahut le livre d'évangiles de ma femme : ouvrez ce livre, et je vais vous jurer dessus, la main étendue vers le. christ, je vais vous jurer sur le salut de mon âme, sur ma foi de chrétien, que je vous ai dit toutes choses comme elles s'étaient passées, et comme l'ange des hommes le dira à l'oreille de Dieu le jour du jugement dernier ! C'est bien, dit l'abbé convaincu par cet accent que Caderousse disait la vérité, c'est bien; que cet argent vous profite! Adieu, je retourne loin des hommes qui se font tant de mal les uns aux autres. Et l'abbé, se délivrant à grand'peine des enthuosiastes élans de Caderousse, leva lui-même la barre de la porte, sortit, remonta à cheval, salua une dernière fais l'aubergiste qui se confondait en adieux bruyants, et partit, suivant la même direction qu'il avait déjà suivie pour venir. Quand Caderousse se retourna, il vit derrière lui la Carconte, plus pâle et plus tremblante que jamais. Est-ce bj,en vrai, ce que j'ai entendu? dit-elle. Quoi? qu'il nous donnait le diamant pour nous tout seuls? dit Caderousse, presque fou de joie. I (A suivre).

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Cet article est une édition du titre Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Gand du 1856 au 1923.

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