Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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s.n. 1918, 27 Novembre. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Accès à 29 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/cz3222sz2j/
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lfJO:^C--wi-riWrrT-itrTffirfl»il IIIW»IIW1'LI I llin.ll IIIIW» I ■ ll»nHI1"'TTT1 - — Mercredi '2 uovembr# 1 8 lO ctMitinws le nunwo 7*i 6*2™ --r'.N U3C J0 URNAL DE GAND ECHO DES FLANDRES ABONNEMENTS DEUX FRANCS PAR MOIS RÉDACTION & ADMINISTRATION : GÂitfD — 3, RUE DE FLAMDRE, 3 — GÀMD TRI P.PHONE 965 l Annances II'. 0,5U la ligne. Keciamcs (avant, les 1 u . la ligne. Réclames en Chroniqie gantoise eu dans le eorps du jonrnal 2 Ir. la ligne. Informations financières et Réparations judiciaires 2 fr. la ligne. — On traite à forfait pour les annonces souvent répétées. Autorisé par ia Censure AU JAPON Le seul pays belligérant qui ait profité de la guerre Après l'entrée en guerre des Etats-Unis, le Japon est en somme resté la seule puissance qui ait pu tirer des hostilités plus de profits que de désavantages. Il a été publié i propos des bénéfices de guerre réalisés par l'empire du Mikado beaucoup de nouvelles exactes, mais encore plus de renseignements erronés. Essayons, su ' la foi des documents officiels et officieux, de mettre les choses au point. Au lieu d'augmenter sa dette, le pays l'a diminuée. Cela est un fait bien établi. La dette publique japonaise, qui était de 2530 millions de yen en juillet 191 S (le yen vaut au pair fr. 2 Si), ne se montait plus, vers le miii u de cette année, qu'à 2501 millions de yen. En même temps, le mouvement financier privé a enregistré une extension considérable. Le capital social des banques de Tokio a.passé, au total, depuis le début des hostilités, de 143 millions à 171 millions de yen; leurs dépôts ont triplé : de 439 millions, ils dépassent actuellement le chiffre respectable de 1340 millions de yen. A Osaka, l'augmenialion est proportionnellement encore plus forte; !à, les établissements financiers ont porté leur capital-actions, in globo, de 50 à #3 millions, et leurs dépôts ont passé de 233 à 805 millions de yen. Que la classe populaire ait profité de la guerre, il ne faut pas en douter. Les versements aux caisses d'épargne en témoignent suffisamment ; ces versements se sont accrus, depuis le mois d'avril 1914, de plus de 225 millions de y*n. Pourtant, comme n'importe quel autre pays, le Japon a été forcé d'ouvrir largement les écluses de sa circulation fiduciaire. Alors qu'au moment où commençait l'opération de Kiaou Tchéou la valeur totale des billets de banque en circulation était de 331 millions de yen, la monnaie de papier répandue dans le pays dépassait, il y a deux mois, en valeur nominale le chiffre de 750 millions. Mais à cette auginen-tien de papier a correspondu un renforcement de la réserve métallique des établissements d'émission ; cette réserve a passé de 216 à 647 millions de yen. Le développement du commerce extérieur □eut se résumer comme suit : Millions de yen Années Exportations Importations Solde 1914 590 595 — 5 1915 706 532 + 174 1916 756 1127 4-371 1917" 990 1540 + 550 lr sem. 1918 896 839 + il Ce tableau se passerait de commentaires, s'il ne fallait pas, en toute honnêteté, signaler 1* hausse des prix d'à peu près toutes les marchandises, et qui s'est évidemment présentée au Japon comme partout ailleurs. Les chiffres fournis par la statistique douanière sont donc plus ou moins boursouflés. N'empêche que l'augmentation a été très appréciable. Le mouvement d'affaires à l'intérieur du pays paraît avoir été encore plus vif que celui vers l'extérieur. En 1917 l'activité des clearing-hou-ses a porté sur une valeur globale de 33 millions de yon, alors que la dernière année de paix n'avait donné que 10 3/4 millions. Les recettes des chemins de fer ont augmenté pendant la guerre de 50 p. c. Les dividendes distribués par certaines sociétés de transports maritimes sont fabuleux. Des entreprises conduites avec la plus extrême prudence en sont arrivées, à payer à leurs actionnaires jusqu'à 50 p. c. Les cours des titres ont enregistré des hausses fan- i ■ 111 » n 11 * eosat ri>n«i iH v:^.1 tastiques. Un exemple : les actions de 1* Nippon c . Yusen Kaisha, d'une valeur nominale de 50 yen, s 1 qui se traitaient en janvier 1914 sur le baie de c 116.45, étaient couramment vendues, en janvier ' 1918, au joli prix de 325.65. Dans d'autres f branches, la hauise fut non moins caractéristi- e que. Les titres de la Banque du Japon gagnèrent, en 4 ans, 268 yen (de 502 à 770) Ceux de la r Kanegofuchi Cotton Spinning Co. passèrent de 105 a 252, ceux de la Dai Nippon Beer Brewery f de 85.75 à 145.10 etc. c Eclios du palais zo novemDre. Monsieur Planquaert [ La Chambre, 'ors de sa prochaine séance, t jeudi prochain, aura à procéder, en tout premier f lieu, à la vérification des pouvoirs de ses nou- c veaux membres : les suppléants appe'és à siéger ' en remplacement des effectifs décédés ou démissionnaires. f Parmi eux, le ci-devant échevin de Gand, f M. Planquaert, élu en 1914 sur la liste démocrate chrétienne d'Alost comme suppléant de feu Pierre Daens. D'après ce qui se dit au Palais, le nouveau 1 député tie sera pas validé; il est d'ailleurs en fuite avec ses copains du Collèg? éche ina!, et 1 il est peu probable qu'il s'en revienne affronter, le juste courroux ou le mépris de ceux appelés à r statuer sur son sort, de quelque juridiction qu'il % s'agisse!... c Durant les premiers mois de 1* propagande activiste, Planquaert, qui se ventait d'avoir de c flair, et le sens des situations, s'était tenu à c l'écart du mouvement, et avait paru résister aux r ; sollicitations des iraîtres : il ne faisait pas partie du personnel de l'Université flamande. Peu après le décès de Daens, son incom- f mensurable orgueil l'emporta sur sa prudence. c Se croyant désormais, en qualité d'élu de la nation, inviolable, s'illusionnant sur les perspectives d'avenir, il se lança en plein dans ia mêlée, c et bientôt apparurent des affiches annonçant f les meetings de propagande — à Bruges notam- ^ ment — avec sa nouvelle qualité, en caractère E flamboyants. Peu après survinrent les incidents du Collège j gantois, et Planquaert fut des cinq anabaptistes ! s — car il n'était pas insensible aux arguments... g sonnants ! — sous-ordres du maïeur Ktinzer, ] qui prirent sur eux d'administrer la ville de c Gand au mieux de... leurs intérêts. Il se croyait arrivé au sommet des honneurs et de la gloire. Mais l'histoire de la Roche Tar-péenne fut une fois de plus vraie. It maintenant qu'il y a des comptes à rendre, I le lion s'est transformé en lapin, et il court en- j core !... #*# Détenus préventifs P Un disciple de Cujas, qui a une clientèle cor- . ^ rectionnelle fournie, m'arrête au passage pour c me dire : ^ — « Il faudrait rompre une lance en' faveur s « des individus, écroués depuis des mois, sans « qu'aucune formalité prescrite par la loi ait été s « remplie, détenus sans aucun mandat régulier, ^ ! « dont l'instruction de la cause a été interrompue ' , « et n'est pas reprise, et qui attendent des ju-. '' ; « ges.... » a De fait, le sort des ces malheureux doit être s j pris en sérieuse considération ; la plupart, arrê- j l tés et placés sous mandat — avant qu'en juillet ; j dernier, l'occupant ait désaisi la justice belgede n ( ses pouvoirs,— n'ont vu depuis leur situation se n ; modifier en quoi que ce soit Les magistrats (?) . ' allemands ne se sont guère occupés d'eux, et ! fi notamment de la question de savoir s'ils étaient j E —„ j ; étenus en vertu d'un mandat régulier ou non, i ce rfiandat devait être confirmé ou renouvelé e mois en mois, ou même s'ils étaient innocents ■U coupables. L'instruction des causes ne fui ias poursuivie, et les intéressés ne passèrent pas n jugement. Quatre mois se sont écoulés depuis et ces lalheureux attendent encore ! Nous apprenons cependant qu'on va s'occu-ier très prochainement d'eiix, et que d'aucuns nt même été remis en liberté, à l'interventior lu parquet. Il faut espérer que pour les autres aussi, un£ olution . interviendra à brève échéance — e urtôut que l'on suivra désormais à la lettre les irescriptions de la loi sur la détention préven-ive, do> t certaines dispositions ont, de par U a ce des choses et les difficultés des communi-ations et des correspondances, été complète-rient perdues de vue. Il ne faudrait pas que ces évolutions, cas de orce majeure, puissent servir de précédents sicheux ! La belle galette !... Enfin, le Moniteur a publié la loi accordan ux magistrats de légitimes augmentations df aitements : elle avait été vot^e par les Cham ires en 1913 si nous ne nous'trornpons. Mais en ce temps là, on était tout aux écoiio lies, et le ministère d'alors, méconnaissant 1< olonté du Parlement, avait remis à plus tard 1< istribution de la manne. Tout vient à joint à qui sait atlendre, et le dot e ioyeuse sortie de M. Carton de Wiart sera ac u'eilli avec une ferveur marquée dans les sphè es judiciaires. Ce n'e ;t pas nous qui nous en plaindrons. Si on veut avoir une bonne magistrature, i aut commencer par rétribuer convenablemen eux qui asgjrent à. l'honneur d'en faire partie Arrestations et mises en prévention. C'est la sûreté publique — et non le parque ui a fait procéder ces jours dernier, à un cer :;in nombre d'arrestations de gens compromi: ans le mouvement activiste ou dans le com îerce de guerre. Ce qui ne veut pas dire que le Parquet n'aun s'occuper un de 'ces jours peut-être inces ammen! du cas de ceux qui ont été traître; leur patrie, ont favorisé les entreprises d< occupant ou se sont faits les dénonciateur; omplaisants de leurs concitoyens. Que justice se fasse ! X. X. La libération des territoires Communiqué français du 24 : Nos troupes ont continué aujourd'hui leui rogression en Belgique et dans le Luxembourg: /il;z, Noville et Nadrin ont été occupées; notre avalerie a poussé jusqu'à ia frontière est du uxèmbourg. Partout l'accueil a été enthou-iaste.En Lorraine, d'émouvantes manifestations se ont produites à Wissembourg ; les habitants es villages voisins sont venus y prendre part. . Reischoffen, la population a organisé une juchante cérémonie patriotique devant le monu-lent élevé en 1870. Même manifestation enthou-laste à Salmfcach, Seltz et Fort-Louis. Communiqué britannique du 24 : Aujourd'hui, nos iroupes continuant leur larche vers le Rhin, ont atteint la frontière alle-lande au nord du Luxembourg. Notre ligne générale ce soir passait par la ontière au sud de Beho, par Grand-Mesnil, omal et Huy. -r^anaaarngigswaKr " i m iiiiMaMW«Erau«wwK?<saggg*:ft5aa5gT>r.iee A Bruxelles Un monument à In mémoire rie Miss Cavell Le Collège échevinal de Bruxelles va proposer d'erigsr un monument à la mémoire de ïli:;s Cav.ell qui a été fusillée par les Allemands.jjj • • » ■! » (, • —i fr ■ I * —t P -C * * - ' -f, Le palais de justice de Bruxelles miné par les Boches Bruxelles, 25 novembre. — Le « Soir » dit qu'on a trouvé dans les sous-sols du palais de justice de Bruxelles,quatre engins munis de mèches à proximité de poudre et de munitions diverses, déposés par les Allemands. Hommages à la Belgique Manifestation de sympathie au Parlement italien Rome, 23 novembre. —: Une manifestation enthousiaste de sympathie envers la Belgique a eu lieu à la Chambre. Le Président de l'assembiée a prononcé debout ces paroles, qui ont été chaleureusement applaudies par tous les députés : « Aujourd'hui, le roi Albert entre dans sa capitale de Bruxelles et ouvre son Parlement. ■ (Très vifs et unanimes applaudissements. Cris : ■ : Vive la Belgique !) En ce jour solennel, le Parle-i : ment italien se Jdoit d'envoyer un salut cordial et affecueux au. Parlement belge. L'outrage fait à un peuple libre, à sa neutralité et à l'humanité i est vengé. La réunion du roi et du Parlement belge consacre ce triomphe auquel !e Parlement italien associe aujourd'hui ses plus affectueux sentiments. » Les pays Scandinaves l Stockhulm, 23 novembre. — La Norvège se t prépare à rendre hommage à la Belgique en décorant toutes ses villes aux couleurs belges et i alliées. Le gouvernement et le Storthing se pro-j posent de féliciter le gouvernemeut belge à l'oc-. casion du rétablissement de son indépendance. \ La Suède a aussi l'intention de participer à i l'hommage ainsi rendu. Des initiatives ont été j prises à cet effet. Félicitations parisiennes à M. Max rrris, 26 novembre. — Le Conseil municipal de Paris a adressé le télégramme suivant à, M. Max à l'occasion de sa nomination comme Ministre d'Etat : « Informé de votre élévation au poste de Ministre d'Etat, le Conseil municipal de Paris se réjouit dï cette distinction si méritée. Elle vous adresse ses plus chaleureuses félicitations, n (Havas) Le Roi GeorjreV à Bruxelles Bruxelles, 23 novembre. On annonce ici qu'au retour de son voyage à Paris, le roi de Grande-Bretagne fera une visit- officielle au roi des Belges. Cette visite aura lieu sans defute dans les premiers jours de décembre. fi Etats-Unis et Belgique Washington, 24 novembre. Le Trésor a consenti à la Belgique une nouvelle avance de cinq millions six cent mille dollars, ce qui porte le crédit total avancé à la Belgique à 191 millions 120 mille dollars. | La Belgique reconnue catmmc Puissance I L'Echo de Paris croit être en droit d'au- Inoncer à ses lecteurs qu'à l'occa.' isn de la visite du Roi 'Albert à Paris, la légatio* de Belgique serait traniformée en Ambassade. (Havas) tr \ sg* i ABa—aaMB—an—naaa—fcag—a——Hac— Le Pérou et la Belgique ! M. Francisco Garcia Calëeron, le très distin-| gué secrétaire de la léfation du Pérou en Fran-! ce, vient d'être nommé envoyé extraordinaire i et ministre plénipotentiaire du Pérou i Bruxelles j a- a.a. Les Responsabilites Intéressantes révélations Bâle, 24 novembre. On mande de Munich : Le gouvernement bavarois, en publiant les documents sur les erigines de la guerre, vient de mettre au jour un rapport du ministre de Bavière à Berlin, M. Lerchenfeld, qui, le 18 juillet 1914, écrivait à son gouvernement : , La démarche que le cabinet de Vienne est décidé à faire et qui consistera pu la remise d'une note qui aura lieu le 2ô juille., a été retardée jusque là parce qu'on voudrait attendre le départ de MM. Poincaré et Viviani de Saint-Pétersbourg, afin de faciliter avec les puissances de la Duplice une entente sur une éventuelle action en sens contraire. Jusque là, on se donne à Vienne, des apparences pacifiques en mettant en congé simultanément le ministre de la guerre et le chef du grand état-major. On agit aussi avec succès sur la presse et la bourse. On reconnaît, à Berlin, que le cabinet de Vienne procède avec habileté. On regrette seul- me, t que le comte Tisza, qui aurait primitivement combattu une attitude plus énergique, ait un peu soulevé le voile par sa déclaration à la Chambre ; des députés hongroise. M. Zimmermann m'a dit, d'après ce qu'on | sait actuellement, que la note contiendra les quatres exigences suivantes : Publication d'une proclamation du roi de Serbie affirmant que le gouvernement serbe n'a rien de commun avec le mouvement panserbe et le désapprouve : Oi!"erture d'une enquête contre les complices de l'attentat de Serajevo, avec participation de fonctionnaires autrichiens ; Ouverture de poursuites contre toutes les personnes mêlées au mouvement panserbe ; Délai de 48 heures accordé pour l'acceptation de ces demandes. 11 est évident que la Serbie ne peut pas souscrire à ces exigences qui sont inconciliables avec sa dignité d'Etat indépendant. A Berlin, on approuve absolument l'Autriche de profiter de l'heure favorable, même au risque de complications ultérieures. M. de Jagow, comme M. Zimmermann, se demandent encore si àVienne on ira vraiment jusqu'au bout. Le sous-secrétaire d'Etat me déclare que l'Autriche-Hongrie, grâce à son irrésolution et ses divisions, est devenue un véritable « homme malade » en Europe, comme autrefois la Turquie. Les Russes, les Italiens, les Roumains, les Serbes, les Monténégrins en attendent le partage, grâce à une intervention victorieuse énergique. Paris, 25 novembre. — On mande de Berne : Ce qui est intéressant dans le rapport de Lerchenfeld, ce n'est pas seulement la révélation capitale de connivence entre Berlin et Vienne dans l'affaire serbe, c'est aussi la mention qui est faite de communications confidentielles entre le ministre bavarois et le conseiller de l'ambassade allemande Stollberg à Vienne. Quelques jours avant, celui-ci avait discuté avec l'Autriche la question du dédommagement à l'Italie'par la cession du sud du Trentin. Dans un rapport téléphonique e* date du 31 septembre 1914, l'ambassadeur bavarois à Berlin disait que les efforts de sir'Edward Grey pour maintenir la paix ne suspendraient en rien le cours des événement». Il ajoutait que deux P.'L»ni1lrif/\rï Hn Ir.i:rnn1 rie ( tfln/1 7 I La Mère Patrie it i MAURICE MONTÉGUT « I Et cependant sa joie emplissait la forêt, c Les chansons envolées de la voiture des jeu- c nés, mêlés, garçons et filles, dans des poses à g dessein théâtrales, emplissaient les échos des c retraites profondes, se répercutaient dans les f couloirs secrets où se gliesent les loup* qui 1 vont boire aux sources hantées de lune, et g troublaient au lointain la quiétude somnolente t des ours allongés sous les pierres. Mais, peu à peu, la nuit devint plus dense e et l'on aperçut, à travers les troncs d'arbres, c les lumières de l'habitation. Bientôt elle s» { découvrit tout entière, dn perron à la crête. Sur une hauteur dégarnie, elle imposait sa c masse trapue, enfouie dans le lierre, encadrée t «les chantiers et de parcs à bestiaux. Datée de c cent années, elle'était édifiée en fore ~ prête à s toute aventure ; des palissades la proté- c geaient de l'approche des Indiens ou des ^ i auves ; et, dans les interstices de ses poutres, o taient aménagées des meurtrières. Elles évo- s [liaient l'histoire de l'ancien temps, les dan- ;ers d'autiefois, les luttes incessantes contre s es premiers habitants de ces solitudes farou- li hes, peut-être contre l'Anglais tyrannique s ncore plus exécré. I Elle avait soutenu des sièges, craché le d lomb par ses embrasures, repoussé l'incen- b ie ; et, de ce passé de bravoure, elle gardait p es cicatrices. Elle n'offrait certes pas la t' ràce et la coquetterie de la maison nouvelle, p onstruite pour les fiancés ; rugueuse, ren- d rognée, tassée sur sa base, elle menaçait étranger, et ses grands toits débordants d ur le faîte bravaient depuis un sièole l'assaut q es ouragais. 1' Pour l'instant, elle se faisait accueillante, ssayait de sourire avec ses portes grandes c uvertes, et clignaient allègrement des yeux s ar ses trente fenêtres éclairées. r Les lourds équipages s'arrêtèrent à la fois t evant les bâtiments. Les jeunes gens sau- aient à terre, tandis que les vieillards des- n endaient lentement Roland, c'était, un droit e t us devoir d'aîiesse. enleva Bertrande ; b oufiaote entre ses bras robustes et la posait i r ,u soi avec une infinie douceur. Et tous, sans s rdre de cérémonie, pénétrèrent dans la ille. Une immense table longue, étroite, l'emplis-ïit à moitié. Soixante couverts, sous les impes voilées, s'y étalaient, dans une profn-ion de verrerie et de faïence multicolores. >ans de vastes plats bleux étaient servis 'ava,nce les anguilles salées expédiées en arils des fleuves canadiens, les barbues êchées la veille en mer, d'autres poissons, rat frais, aux flancs d'argent, décorés de ersil... Des pichets de vin alternaient avec es pots de bière. Sur lés dressoirs massifs, scellés aax murs, es bouteilles de Champagne, fièrement cas-uées d'or, apportaient à cette fête un peu de âme chantante de la mère patrie. A cette vue, les invités, surtout les lourds hasseurs, amis de la maison, s'ébahirent, et égayèrent. Des mâchoires ingénues claquè-snt à vide, tentées de mordre et ce fut alen-)ur un grand contentement. An liaut bout de la table, le dos à la chemi-ée colossale, faite de troncs de châtaigniers ncadrant un foyer aux plaques de tonte em-viquées, encra^ées de suie, l'aïeule, la souve-a,ine du lieu, la grande Bertrande Bricogne, asseyait la première, et non sans majesté. IElle fit un signe d'invitation ; alors, ses hôtes prirent place à leur tour, selon leur âge et leur condition. A la droite et à la gauche de l'ancêtre s'assirent, par. exception, les rois du jour, Christine et Roland ; de cha- Ique côté, après eux, venaient. Hermann et Virginie, Jérôme et Thècle ; puis les fermiers, les colons considérables ; encore après, les jeunes gens des deux familles ; enfin, au bas bout, les coureurs de prairies, avec les vieilles nourrices et les serviteurs blanchi*. j Les assiettes de bouillie de malt circulè-1 rent ; un grand bruit de. mâchoires en travail ; remplaça les conservations t La . face lumineuse sons ses grands ban-deamx blancs, Bertrande souriait. Elle se : rappelait sans doute d'autres scènes seabla-f bles, d'autre» soirs de» fiançailles en des temps | abolis, en des temps très lointains. j Autour d'elle, les caractères s'aceusaient ' par les attitudes. Jérôme Brieogne, bon, j généreax, mais glorieux, autoritaire, eneonra-reait ses convives à «anger et à boirf arec des phrases qui sonnaient comme des ordres, des ges*es brusques qui eoupaient les répliques. Ses fils, plus réservés, n'en prouvaient pas j moins qu'ils se sentaient chez eux Pourtant, I i I Roland, l'aîné, restait grave selon sa nature ; il avait la joie mélancolique ; il contemplait Christine assise en face de lui, avec des yeux très doux. C'était un garçon juste, volontiers attendri; il aimait à lire dans les livies et récitait tout haut par la forêt les vers des vieux poèi.es français. Mais Renaud, jeune homme sauvage, brutal, maniaque, lunatique, à lHbies, débordait ce soir-là de gaieté violente pour retomber le lendemain à des bouderies sais cause- Roger, le dernier, le petit, plus nerveux et plus frêle, s'égayait en enfant qu'il restait : parfois, pourtant, une ombre assombrissait ses yeux limpides quand ils s'arrêtaient sur 'harlotte, déjà désigiée du consentement de tous, comme la future épouse de Renaud, quand les temps seraient venus. Leur mére, Virgilie, par nature douce et bonne — servante du père et des fils, les hommes — se préeccupait anxieusement: de la belle ordonnance du festin. Ses regards inqaiets suivaient les jsu'ies servante qui s'efforçaient à satisfaire chacun. 'A sun:r' .,

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Cet article est une édition du titre Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Gand du 1856 au 1923.

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