Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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s.n. 1915, 17 Fevrier. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Accès à 28 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/5h7br8qq27/
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Mercredi 17 février 1913 lO centimes le numéro S9me année — N° 48 ABONNEMENTS : BELGIQUE : 8 fr. par an ; 4 fr. pour six mois ; 2 fr. pour trois mois Pour l'étranger, le port en sus RÉDACTION & ADMINISTRATION : 3, RUE IDE FLANDRE, 3, G-.A.IST: TÉLÉPHONE 665 A N N O N.C E S : Voir le tarif au bas de la dernière page du journal. ILe tunnel sous la Manche Au Sénat français, on vient de proposer de continuer les travaux entre Sangatte et Douvres, même en temps de guerre. C'est un peu tard. Lorsque ce tunnel pourra être terminé, Sfê'dans dix ans, la guerre sera probablement Ifiiiie. I Mais, cette fois, remarque le « Messager de ^Bruxelles », l'opposition du monde militaire ■anglais abdiquera et le projet sera finalement vo-té La création du trait d'union anglo-continen-jS ta! ne sera bientôt plus que l'affaire de quel- ■ ques années, après avoir été repoussée par ■ l'Angleterre depuis plus d'un demi-siècle. [ Bien avant un siècle et demi, il était question d'un tunnel sous la Manche; en 1750, 'Académie d'Amiens mit au concours «l'étude les moyens de faciliter les communications entre la France et l'Angleterre». En 1752, le prix est décerné au géologue Desmarets puui un mémoire concluant au passage souterrain. En 1810, l'adjudant du génie Pierre Henry fit imprimer, à Boulogne-sur-Mer, avec l'ap probation de l'empereur, une étude avec planches, tendant a la construction du tunnel; en 1818, sous la Restauration, M. de Gallois, ingénieur en chef du corps des mines, déposa également un projet très documenté pour le percement d'un tunnel d'outre-Manche. Depuis lors les projets se sont succédés; au-oin ne fut pris même en considération, la question stratégique mettant empêchement formel du côté anglais. j Pourtant, il est bien évident qu'une simple [mine du côté français, une autre vers l'Angleterre, aurait rendu toute pénétration bien difficile.La construction du tunnel sera, au point de vue financier, une mauvaise affaire. . La seule économie de temps serait le transbordement : les 48 kilomètres de tunnel néces-jsiteront au moins une heure : sur l'eau, on va presque aussi vite; le nombre de personnes qui teSronTFeyltër le mal de mer, en prenant la voie souterraine, sera compensé amplement par ceux qui préféreront le plein air; la voie souterraine serait, d'ailleurs, impraticable aux marchandises; on se souviendra que le transport maritime de Buenos-Ayres au Havre coû-| te le même prix que le transport du Havre à Paris. La construction du tunnel ne peut être raisonnablement évaluée à moins de 250 mil-[lions, et elle exigera au moins dix ans. Pendant ce temps, il y aura à tenir compte de l'intérêt des versements effectués, soit, pour dix ans, à 5 p. c. : 125 millions. Le tunnel achevé, pourra-t-il donner au moins l'intérêt des sommes qui y auront été engagées? Rapportera-t-il 15 millions et 125.000 francs de dividendes annuels? Une ligne de 48 kilomètres seulement, coûtant 375 milljons, exigerait un trafic iquon ne pourra jamais atteindre. ÉCHOS Parlementaires en campagne Sur 1800 parlementaires allemands, environ [300 sont en campagne. De la Diète seule 70 sont à l'armée, not»mment 35 conservateurs, 10 conservateurs libres, 10 membres du centre, j r 14 nationaux libéraux, 1 libéral. Le membre c socialiste Frank est, comme on le sait, tombé il 2 y a quelques mois. Réunion de socialistes à Londres c Lundi les socialistes des états de l'Entente se r réunissent à Londres. La France sera représentée par Sembat et Guesde, ministres, et par Vaillant. La Confédération générale du travail, qui a conclu une trêve avec le Parti ouvrier, sera représentée également. Des propositions seront faites où l'on parlera d'arbitrage général et obligatoire, de neutralisation de la mer et de suppression de la diplomatie secrète. Prévenances japonaises Le « Rjetsz » raconte que les autorités s japonaises ont organisé partout de splendides fêtes de Noël pour les prisonniers allemands. n L'arbre de Meyer Waldeck, l'ex-commandant de Tsing-tan, était particulièrement bien arrangé. e 11 était éclairé par 2500 bougies. la GUERRE , b Sur le front occidental Bulletin officiel allemand affiché à Gand c Grand quartier général, 14 fév. — Au nord ^ de Pont à Mousson nous avons pris le village P de Norroy et la hauteur 365 à l'ouest de celui- F ci. Nous avons fait prisonniers 2 officiers et 151 soldats. Dans les Vosges Hilsen et Obersengern ont été pris d'assaut ; 135 prisonniers. Communiqués officiels allemands Grand quartier général, 12 fév. — Après d une longue pause, on a vu hier au large de la 1; côte de nouveau des navires de guerre ennemis, s Des aviateurs ennemis ont jeté sur Ostende r des bombes qui n'ont cependant causé aucun l< dégât d'importance militaire. Sur tout le front, des combats d'artillerie. Les Français ont dépensé beaucoup de r, munitions pour bombarder nos positions en i; Champagne. g Aucun succès ne fut acquis par cette canonnade.Près de Souain, on a essayé une attaque d'infanterie, qui échoua; nous avons fait 120 prison- a niers. e Le nombre de prisonniers faits dans l'Argonne est augmenté d'un officier et de 119 soldats. Au nord-ouest de Verdun, plusieurs tranchées ennemies furent prises par nous. La contre-attaque française faite sous la protection du drapeau de Genève fut repoussée ri avec de fortes pertes pour l'adversaire. d Des aviateurs allemands ont jeté sur la forteresse de Verdun environ 100 bombes. R Au Sudelkopf, dans les Vosges, les Français sont parvenus à occuper une de nos tranchées avancées. Grand quartier général, 13 fév. — Des aviateurs ennemis ont jeté hier des bombes sur la P côte. La population civile a eu beaucoup à fr souffrir par suite de cette attaque; les dégâts d'importance militaire sont minimes. P Nous avons trouvé des obus qui provien- ' nent sans aucun doute d'usines américaines. a Le nombre de prisonniers est augmenté de 4 officiers et 478 soldats par suite d'attaques '' françaises à l'est de Souain. Devant notre front nous avons trouvé 200 tués; nous n'avons eu e que 90 soldats blessés ou tués. e Au nord de Massiges (nord-ouest^ de St-Mé- 111 éhould) nous avons pri> 1200 mètres de trat hées françaises, en continuant notre attaque d février. Au Sudelkopf (Vosges) l'ennemi, qui a ten' .'attaquer de nouveau, fut repoussé partou tais très difficilement. Communiqué officiel français Paris, 12 févr., 3 h. (Reuter). — De la M( u Nord à la Somme, combats d'artillerie. Au sud de La BoiseLj l'ennemi a fait sauts ne mine à l'extrémité i une de nos tranchées ù nous sommes parvenus à nous maintenir. De la Somme à l'Argonne, rien d'important, i e n'est que l'ennemi a bombardé Tracy le Mor t que notre artillerie a été en action dans le ecteurs de Reims et de Soissons. En Woeuvre les Allemands ont dirigé un fe ourri contre Rambucourt et le bois de HazelU Nous avons bombardé les gares de Thiaucoui t Arnaville. Un aviateur anglais à Bruxelles La « Deutsche Tages^eitung » raconte qu'u éroplane survola Bruxelles avec l'intention d ombarder les dépôts allemands. Un Taube allemand s'éleva aussitôt. U ombat s'engagea entre les deux aviateurs 'appareil anglais tomba bientôt; les deux occu ants furent tués sur le coup. récautions anglaises contre les aéroplane En Angleterre on a ripandu des reproduc ons représentant des aéroplanes anglais e llemands, afin qu'on puisse les distinguer. On donne en même temps le conseil, à la vu 'un avion ennemi, de s'abriter dans la maiso i plus proche, de préférence dans la cave artout de ne pas stationner en groupes dans 1 je ; d'avertir le plus vite possible la police o :s troupes, etc. Les aviateurs Deux Taube ont survolé Belfort; Ils essuyé înt un feu violent et se-retirèrent. L'un d'eux incé des bombes qui occasionnèrent des dé âts matériels. Oui'ibàiui Le général Garibaldi, après s'être entreten vec le général Joffre, a eu en Angleterre u: ntretien de vingt minutes avec Asquith. Sur le front oriental Bulletin officiel allemand affiché à Gand Grand quartier général, 14 fév. — Les opé itions à la frontière de la Prusse orientale s éroulent normalement. A droite de la Vistule nous avançons su acionz. A gauche de la Vistule pas de changement Communiqués officiels allemands Grand quartier général, 12 fév. — L'Em sreur est arrivé sur le champ de bataille à 1 ontière de la Prusse orientale. Nos opérations ont obligé les Russes à évacue romptement leur position à l'est (et non Duest, comme le disait par erreur le bulletii fiché à Gand) des Lacs Masures. A certaines parties du front le combat con me. Jusqu'ici nous avons fait 26.000 prisonniers : notre butin se compose de plus de 20 canon: de 30 mitrailleuses. La grande quantité di atériel pris ne fut pas encore spécifiée. i- En Pologne, à droite de la Vistule les troupes u allemandes ont continué leur offensive ; la ville de Sierpe fut prise, quelques centaines de prison-é niers sont restés entre nos mains. t, Sur le front en Pologne, à gauche de la Vistule pas de changements. Grand quartier général, 13 fév. — Les opé-rations à la frontière orientale de la Prusse se continuent avec succès. Partout où l'ennemi opposa quelque résistance, nos soldats la brisèrent aussitôt. ' En Pologne, à droite de la Vistule, nos troupes . ont passé la Skrwa inférieure et s'avancent dans la direction de Racionz (route de Sierpe à Plonsk). Du front à gauche de la Vistule nous n'avons rien d'interressant à annoncer. Communiqués officiels autrichiens Vienne, 12 fév. — La situation en Russie, en Pologne et en Galicie occidentale n'a pas changé. Les combats dans les Carpathes continuent sur toute la ligne. L'attaque des troupes austro-hongroises et ^ allemandes avance pas à pas, malgré la résistance exaspérée et les nombreux renforts russes. Les opérations en Bukowine restent favorables.Par des combats journaliers, nos troupes s s'avancent par les cols des montagnes sur le _ territoire natal. t La ligne de Sereth fut atteinte. Communiqué officiel russe e j Petrograd, 11 février (P. T. A.). — En Prusse orientale les Allemands ont rassemblé a des forces considérables, qui ont pris l'offensive a dans la direction de Wilkowiszki-Lyck. La présence sur ce front de troupes nouvellement formées en Allemagne est prouvée. Nos troupes, qui tiennent tête à l'ennemi,se replient de la ligne des lacs Masuriens vers nos frontières. Sur le front de la rive droite de la Vistule des rencontres locales ont eu lieu dans la direction de Mysdninetz, Ostrolenka et dans la contrée de Sierpe (rivière Skrwa). x Sur la rive gauche, combat d'artillerie. 1 Dans les Carpathes nous avons repoussé des attaques ennemies à l'Ouest de Mezo Loborcz, direction de Sablonow, à l'est de l'Uzsok, tout comme une attaque allemande sur les hauteurs de Kozinirka. Sur les hauteurs de Rabbe, à l'est du Lukow, un combat acharné a eu lieu. L'Empereur sur le Front r L'Empereur a visité le front et fait une allocution aux troupes à Lowicz. En Prusse orientale Un communiqué officieux dé Pétrograd dit que quatre nouveaux corps d'armée allemands, 1 formés de troupes retirées du front occidental, de recrues et de réservistes, ont fait leur appa-r rition en Prusse orientale. 1 Ce facteur change l'ordre des choses et force 1 les'Russes à se retirer afin de les mettre dans la possibilité de se reformer et de se concentrer, ce qui peut mieux se faire à l'abri des forts. On doit croire qu'il s'agit ici du commence- > ment des grandes et longues opérations militai- > res qui doivent décider du sort de la Prusse 1 orientale. Cette dernière circonstance aura comme con- I ——a—————— | séquence qu'afin d'entourer ces opérations du plus grand secret, les communiqués relatifs aux combats seront plus laconiques. Jusque là le communiqué russe. La conclusion c'est que les Russes ont de nouveau évacué la Prusse orientale, où depuis leur offensive d'octobre ils s'étaient avancés de 40 kilomètres. Une autre conclusion c'est qu'il faut s'attendre à ce que les Russes se retirent plus loin que leur frontière, puisqu'ils parlent de se reformer « sous la protection de leurs forts ». Les récentes opérations militaires en Prusse orientale ont été faites sous le commandement du général von Eichhorn. 11 était destiné à la campagne de France, mais en ce moment il souffrait de typhus. C'est lui qui a formé la nouvelle armée en Prusse orientale. Von Hindenbourg dirige les opérations d'In-sterbourg, où l'Empereur est arrivé samedi, iprès sa visite à Lowicz. En Bukowine Vienne, 12 fév. — Les journaux annoncen1 }ue les troupes autro-hongroises ont occupé Suczawa, Radantz et Sereth. Le « Journal de Gand » es» en vente dans lts localités suivantes : A Gand A Anvers A Audenarde A Bruges A Bruxelles A Lessines A Mouseron A Ostende A Tournai .4 En Mer La note américaine Le texte de la note américaine à l'Allemagne a été publié. On y dit entre autres que les Etats-Unis ne pourraient considérer le fait de couler un vaisseau américain comme une violation du droit des neutres, qui serait difficilement conciliable avec les relations amicales actuelles entre les Jeux pays. Dans sa note à l'Angleterre, le gouvernement américain dit qu'il verrait de mauvais Eil un usage général du pavillon américain par Jes navires anglais naviguant dans les eaux /isées par l'Allemagne. I reuuieton du Journal de Gand 4 Le Comte DE [Monte-Cristo PAR ALEXANDRE DUMAS Ce village, construit d'une façon bizarre et pittoresque, moitié maure, moitié espagnol, est | celui que l'on voit aujourd'hui habité par des descendants de ces hommes, qui parlent la lan-6ue de leurs pères. Depuis trois ou quatre siè ' c'es, ils sont encore demeurés, fidèles à ce petit Promontoire, sur lequel ils s'étaient abattus pa-| rei|s à une bande d'oiseaux de mer, sans se weler en rien à la population marseillaise, se Variant entre eux et ayant conservé les mœurs et le costume de leur mère patrie comme ils en °it conservé le langage. " faut que nos lecteurs nous suivent à traire l'unique rue de ce petit village, et entrent lvec nous dans une de ces maisons auxquelles 'e soleil a donné, au dehors, cette belle cou-'eur feuille morte particulière aux monuments d" pays, et, au dedans, une couche de badi-fieon, cette teinte blanche qui forme le seul ornement des posadas espagnoles. Une belle jeune fille aux cheveux noirs comme le jais, aux yeux veloutés comme ceux de la gazelle, se tenait debout adossée à une cloison, et froissait entre ses doigts effilés ei d'un dessin antique une bruyère innocente dont elle arrachait les fleurs, et dont les débris jonchaient déjà le sol; en outre, ses bras mis jusqu'au coude, ses bras brunis, mais qui semblaient modelés sur ceux de la Vénus d'Arles, frémissaient d'une sorte d'impatience fébrile, et elle frappait la terre de son pied souple et cambré, de sorte que l'on entrevoyait la forme pure, fière et hardie de sa jambe, emprisonnée dans un bas de coton rouge à coins gris et bleus. A trois pas d'elle, assis sur une chaise qu'il balançait d'un mouvement saccadé, appuyant son coude à un vieux meuble vermoulu, un grand garçon de vingt à vingt-deux ans la re gardait d'un air où se combattaient l'inquiétude et le dépit; ses yeux interrogeaient, mais le regard ferme et fixe de la jeune fille dominai* son interlocuteur. — Voyons, Mercédès, disait le jeune homme, voici Pâques qui va revenir, c'est le moment de faire une noce, répondez-moi ! — Je vous ai répondu cent fois, Fernand, et il faut en vérité que vous soyez bien ennemi de vous-même pour m'interroger encore! — Eh bien ! répétez-le encore, je vous en sjpplie, répétez-le encore pour que j'arrive à le croire. Dites-moi pour la centième fois que vous refusez mon amour, qu'approuvait vot/e mère; faites-moi bien comprendre que vous vous jouez de mon bonheur que ma vie et ma mort ne sont rien pour vous. Ah ! mon Dieu, mon Dieu! avoir rêvé dix ans d'être votre époux, Mercédès, et perdre cet espoir qui était le seul but de ma vie ! — Ce n'est pas moi du moins qui vous a: jamais encouragé dans cet espoir, Fernand, répondit Mercédès; vous n'avez pas une seule coquetierie à me reprocher à votre égard. Je vous ai toujours dit : Je vous aime comme un frère, mais n'exigez jamais de moi autre chose que cette amitié fraternelle, car mon cœur eh à un autre. Vous ai-je toujours dit cela, Fernand?— Oui, je le sais bien, Mercédès, répondit le jeune homme; oui, vous vous êtes donné vis-à-vis de moi le cruel mérite de la franchise; mais oubliez-vous que c'est parmi les Catalans une loi sacrée de se marier entre eux? . — Vous vous trompez, Fernand, ce n'est pas une loi, c'est une habitude, voilà tout; et, croyez-moi, n'invoquez pas cette habitude en votre faveur. Vous êtes tombé à la conscription, Fernand; la liberté qu'on vous laisse,c'est une simple toférance; d'un moment à l'ai:.. : vous pouvez être appelé sous les drapeaux. Une fois soldat, que ferez-vous de moi, c'est-à-dire d'une pauvre fille orpheline, tris:e, sans fortune, possédant pour tout bien une caban presque en ruines, où pendent quelques filet usés, misérable héritage laissé par mon père ma mère et par ma mère à moi? Depuis un ai qu'elle est morte, songez donc, Fernand qui je vis presque de la charité publique! Quel quefois vous feignez que je vous suis utile,, e cela pour avoir le droit de partager votre pêch< avec moi; et j'accepte, Fernand, parce qui vous êtes le fils d'un frère de mon père, paru, que nous avons été élevés ensemble, et plu: encore parce que, par-dessus tout, cela vou: ferait trop de peine si je vous refusais. Mais jt sens bien que ce poisson que je vais vendre l dont je tire l'argent avec lequel j'achète U chanvre que je file, je sens bien, Fernand, qu, c'est une charité. — Et qu'importe, Mercédès, si, pauvre e isolée que vous êtes, vous me convenez ains: mieux que la fille du plus fier armateur ou dt plus riche banquier de Marseille ! A nous autres, que nous faut-il? Une honnête femme ei une bonne ménagère. Où trouverais-je mieu> que vous sous ces deux rapports? — Fernand répondit Mercédès en secouani la tête, on devient mauvaise ménagère et on ne peut répondre de rester honnête femme lorsqu'on aime un autre homme que son mari. Contentez-vous de mon amitié, car, je vous le répète, c'est tout ce que je puis vous promettre, et je ne promets que ce que je suis sûre de potivoir donner. ; — Oui, je comprends, dit Fernand; vous 5 supportez patiemment votre misère, mais vous i avez peur de la mienne. Eh bien, Mercédès, î aimé de vous, je tenterai la fortune; vous me porterez bonheur, et je deviendrai riche : je puis étendre mon état de pêcheur; je puis entrer comme commis dans un comptoir; je puis inoi-même devenir marchand ! — Vous ne pouvez rien tenter de tout cela, Fernand; vous êtes soldat, et si vous restez aux Catalans, c'est parce qu'il n'y a pas de guerre. Demeurez donc pêcheur; ne faites point de rêves qui vous feraient paraître la réalité plus terrible encore, et contentez-vous de mon amitié, puisque je ne puis vous donner autre chose. — Eh bien, vous avez raison, Mercédès, je serai marin; j'aurai, au lieu du costume de nos pères que vous méprisez, un. chapeau verni, une chemise rayée et une veste bleue avec des ancres sur les boutons. N'est-ce point ainsi qu'il faut être habillé pour vous plaire? — Que voulez-vous dire? demanda Mercédès en lançant un regard impérieux, que voulez-vous dire? je ne vous comprends pas. — Je veux dire, Mercédès, que vous n'êtes si dure et si cruelle pour moi que parce que vous attendez quelqu'un qui est ainsi vêtu. Mais celui que vous attendez est inconstant peut-être, et, s'il ne l'est pas, la mer l'est pour lui.

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Cet article est une édition du titre Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Gand du 1856 au 1923.

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