Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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s.n. 1915, 29 Juillet. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Accès à 28 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/x921c1z31w/
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JOURNAL DE GAND Avis officiels allemands AVIS 1) Un cas de rage canine ayant été constaté à nirlrai et un autre à Gand, il est décidé que us les chiens de ia région contaminée seront ifermés ou enchainés pendant trois mois, de ème que ceux qui sera:ent introduits dans cette gion durant ce délai. 2) Lorsque les chiens ne sont pas enfermés, ; doivent être muselés et tenus en laisse à l'aide solide cordon. JjLes régions visées sont Courtrai, Gand et s communes situées dans un rayon de dix loinètres de ces deux villes. 4) L'exportation de chiens appartenant à des vils établis dans ces régions est interdite. 5) L'emploi de chiens de trait n'est autorisé ie lorsque ceux-ci sont solidement attachés et unis d'une bonne muselière. Les chiens de ;rger ne peuvent être employés à la garde des oupeaux que s'ils sont muselés. 6) Les chiens au service de l'armée peuvent i bien être conduits en laisse sans être muselés, i bien être laissés en liberté, sous active sur-jillance, s'ils sont muselés. 7) Lorsqu'il se manifeste chez un chien ou lez un autre animal des symptômes de la rage, propriétaire doit en aviser immédiatement lulorité militaire la plus voisine. Le chien ispect doit être, jusqu'à nouvel ordre, isolé et irdé en observation. 8) Aux portes des localités situées dans les gions visées, et dans les gares de chemin de r, doivent être placardées des affiches portant i caractères lisibles et durables : Défense de laisser circuler les chiçns en berté. 9) Dans toute la région des Etapes, les chiens ns maitre doivent être mis en sûreté. Dans ce it, les Bourgmestres ordonneront d'urgence le tous les propriétaires de chiens déclarent mx ci et les munissent d'un collier indiquant le im et t'adresse de leur maitre. Les chiens juvés sur la voie publique et non munis des jications qui précèdent seront, à dater du août, considérés comme errants et mis à mort. Les infractions aux dispositions qui précèdent ni punissables d'un emprisonnement de deux is ou d'une peine variant de 1500 à 3.000 mark. Herzog Albrecht von Wurttemberg Generaloberst und Oberbefehlshaber. SjA (hjehiu: Sur le front occidental Communiqué officiel allemand Berlin, 27 juillet. — (Midi). — De faibles laques françaises avec des grenades à main, mord de Souciiez; ensuite, des explosions dans région de Le Mesnil, en Champagne, furent ns résultat. Dans l'Argonne occidentale, nous 'ons occupé quelques tranchées ennemies, épondant au bombardement de Thiaucourl, >us avons bombardé de nouveau Pont-à-ousson. Dans les Vosges, l'ennemi s'empara er soir de nos tranchées avancées sur le iigekopf, au nord de Munster. Près de Roncq, i nord-ouest de Tourcoing, un aéroplane a été iligé d'atterrir, de même près de Péronne un iroplane anglais. Les occupants ont été faits isonniers. Communiqués officiels français Paris, 26 juillet (après-trjidi). — On ne signale ie des actions d'artillerie au cours de la nuit lire Aix-Noulette et Souciiez, ainsi que dans la çiqn de Sqissqns ; une lutte à coups de gre-ides de tranchées à tranchées au bois d'Ailly un bombardement de l'Hartmannswellerkopf, 3us avons lancé des obus sur Nantillois, au >rd de Montfaucon. Paris, 26 juillet (soir). — En Artois le feu d'artillerie a diminué d'intensité. Quelques obus de gros calibre ont été lancés sur Arras. En Champagne (front Perlhes-Beauséjour) lutte de mines. Violente canonnade au bois Le Prêtre. Pont-à-Mousson a été bombardé. L'ennemi a canonné à différentes reprises les positions qu'il a perdues au Ban de-Sapt. Sur la front orientai Communique officiel allemand Berlin, 27 juillet. — Une poussée en avant vers Mitau a été repoussée par nous. Entre Pozwol, au nord de Mitau et le Niémen, nous suivons l'ennemi en retraite. Les Russes tentèrent, hier, de refouler nos troupes qui s'étaient avancées au delà du Narew par une grande attaque d'ensemble exécutée sur la ligne Kowo-rowo à l'est de Rozon-Wyskow-Serock (au sud de Pultulsk). L'offensive russe échoua complètement; 3,519 Russes ont été faits prisonniers et 13 mitrailleuses capturées. A l'est et au sud-est de Rozan, nos troupes s'avancèrent vers l'est derrière l'ennemi refoulé. Au Prut, au sud-est de Pultulsk, le combat continue avec acharnement. Devant Novogeorgiewsk et Varsovie, pas de changement. Rien de nouveau devant fwangorod. Au nord de Hrubieszow, nous chassâmes l'ennemi de plusieurs localités et nous fîmes 3,941 russes prisonniers, dont 10 officiers. Pour le surplus, la situation chez les troupes allemandes du général feldmaréchal von Mackenseu est inchangée.Communiqué officiel autrichien Vienne, 27 juillet. — Au sud de Sokal nos troupes se sont emparées d'un point d'appui précieux pour notre tête de pont à la rive Est du Bug; elles ont fait à cette occasion 1,100 prisonniers et pris 2 mitrailleuses. Au Nord-Ouest de Grubieszow des forces allemandes.ont de nouveau gagné du terrain. Sur les autres parties du front, il n'y a pas de changement dans la situation.Communiqué officiel russe W. T. B. — St-Pétersbourg, 26 juillet.— Pas de changements dans la région de Mitau. L'ennemi continue sa marche en avant sur les routes de Schaulen et Rossiennti dans la direction de Ponewjesch ; à cet endroit ainsi qu'au cours d'eau Lawena, il y a eu des combats le 24 juillet. Au front du Narew, la nuit du 23-24 et le matin du 24, l'ennemi entreprit une série d'attaques acharnées le long de la rive orientale de la Pissa et dans la région de Servonka. Dans le secteur entre Ostrolenka et Roschan, nous avons repoussé les tentatives ennemies de franchir à quelques endroits le Narew. Dans le secteur Roschan-Pultusk, l'ennemi a réussi, le 23 juillet, à faire passer une partie de ses troupes sur la rive gauche du Narew, où il cherche à s'organiser. A la rive gauche de la Vistule nous avons repoussé le 24 les attaques ennemies dans la direction de Piaseczno. Entre la Vistule et le Bug, nous avons réussi à enrayer par nos contre-attaques la marche en avant de l'ennemi. Celui-ci a repris l'offensive dans la région de Hrubiechow, où nos troupes ont repoussé ses attaques la nuit du 24 et le matin suivant, sur le front Woislawice-Gorodlo. Au Bug, à la ligne Zlota-Lipa et au Dnjestr, pas de bataille, excepté à la ligne du village Dqbrqtwqr,où il y eufqn combat local sanglant. Sur ie front Halo-autrichien Communiqué officiel autrichien Vienne, 27 juillet. - Hier, la lutte pour le bord du plateau de Doberdo a de nouveau recom mencé. Jour et nuit les Italiens ont attaqué sans i interruption sur tout le front avec la plus grande i violence. Mais la nouvelle dépense en force et i en sacrifices fut'encore vaine. L'ennemi n'eut i que des succès locaux passagers. Aujourd'hui, : au lever du jour, les positions primitives étaient : de nouveau, sans exception, en possession des des héroïques défenseurs. L'ennemi n'entreprit pas de nouvelle attaque contre la tête de pont ( de Gûrz. Ce matin, tôt, l'artillerie italienne ouvrit de nouveau un feu de grande envergure dans le territoire de Gôrz. Dans le territoire de Krn, une attaque ennemie a été repoussée hier après-midi en des mê-lées et au moyen de jets de pierres. Les Italiens en retraite subirent des pertes considérables ( dans notre feu d'artillerie. Un. de nos aviateurs a jeté des bombes sur Véronne. Au front de la Carinlhie el du Tyrol, rien d'important ne s'est passé. Communiqué officiel italien Rome, 21 juillet. — En Carinthie, des forces ennemies attaquèrent dans la nuit du 25 juillet , nos positions près de Sella et Sordonia. Elles i furent toutefois repoussées Dans la région de Montenero, l'ennemi tenta hier d'arrêter notre offensive en attaquant à trois reprises avec, violence les positions conquises par nous sur la crête de Luznica. Il fut refoulé. Sur le Karst, l'action continue à se développer. En Albanie On télégraphie de Rome, au Matin de Paris, qu'à l'intervention de l'Italie, les Serbes ont évacué Durazzo. Ils occupent toutefois encore des points stratégiques autour de la ville. I:chos Abus Dans une des plus populeuses communes de notre province, certains comités y vont d'une façon par trop fantaisiste. On sait que la répartition des produits alimentaires est réglée par le Comité provincial, c'est-à-dire que les communes reçoivent des conserves au hasard des arrivages. Ces conserves-doivent être vendues de façon à ce que toute la population ait au moins l'occasion de s'en rendre acquéreur. Or, on nous certifie que cela ne se passe guère comme il le faudrait et que quelques « amis de la maison » seuls se partagent les denrées qui ne se trouvent plus dans le commerce ou qui y ont atteint des prix exhorbitants ; ce qui fait que lorsque le vulgum pecus se présente aux comptoirs, il lui est invariablement répondu : « il n'y en a plus ». Ces procédés sont pour le moins insolites et il est temps de mettre fin à ces mauvaises manières. Nous conseillons à nos amis de province qui croiraient à voir à se plaindre de certains comités, de s'adresser directement au Comité Central. Conceptions de guerre « Il nous faudra changer bon nombre des notions courantes », déclare un observateur, dans une revue française qui ne manque pas d'esprit. Un nouveau dictionnaire est devenu nécessaire. Donnons-en ces quelques ext' aits — avant la lettre : Le village. — An\as de pierres, qui possèdent la faculté magnétique d'attirer les morceaux de fer qui volent dans l'espace. Le village est' le seul endroit de la campagne qui n'est pas habité par des soldats, Par contre, ies forêts, les bois, les champs et autres endroits sans maisons sont recherchés comme abris. La chaussée. — Zone étroite et pierreuse, caractérisée par le manque complet de toute végétation. On n'y laisse pousser aucune herbe pour attirer l'attention sur leur calvitie dange- euse, qui empêche piétons el voitures de s'y nouvoir. Pour faire reconnaître ces passages langereux de loin, on a planté des arbres sur les leux côtés... La forteresse. - Le seul endroit de toute là :one du combat où il n'y a:t pas de canons. Une ville aux noms multiples La ville qui peu.t se vanter d'avoir le plus jrand nombre de noms est, sans conteste pos-;ible, la capitale de la Galicie, Lemberg, si iouvent citée au cours des événements récents. Jne revue polonaise énumère, en effet, pour :el'e ville une bonne vingtaine d'appellations lifférentes. Les Ruthènes ont, à eux seuls, une demi-iouzaine de noms pour leur cité : Lwow, Lwiw, ^wirhrad, Lwihorod, Ilwiw ou Illiw. En langue illemande on trouve : Lemborg, Lemberg, ^einburg, et Lowenburg. Les noms latins de la fille étaient : Lemburga, Lamburga, Leontopo-is, Leono, Livovia, Leopolia. Les Grecs l'appe-aient Lithon et Litbada ; les patriarches de Jérusalem el de Constantinople se servaient pour :11e des dénominations de Leovios et Leonto-iolis. Dans les livres turcs on rencontre pour ^emberg. les noms de : Ili, Ilbo, Itibot ou,encore lbadir. Les Russes lui avaient donné, pendant e temps de leur occupation, le nom de Lwoff, atidis qu'en français la dénomination de Léopold ivait été maintenue très longtemps au réper-:oire étrangement riche de cette ville. La marguerite de M's X Une lettre : il m'aime. Une bague : Un peu. Un bracelet : beaucoup. Un colLer : passionnément. Un bouquet : pas du tout. Catastrophe à Chicago On télégraphie de Ohicago : Un vapeur de plaisance s'est renversé dans le fleuve. Les Jernières nouvelles disent qu'il s'agit du vapeur :< Castland ». On a retrouvé jusqu'ici 500 cadavres et on évalue qu'il doit y avoir 1200 noyés. Dans les cabines, les cadavres de femmes et i'enfants étaient amoncelés. Les malheureux avaient fait des efforts désespérés pour se sauver. On a dû pratiquer des brèches dans le flanc lu navire pour l'enlèvement des morts. Au moment où celui-ci coula, il se trouvait au moins 2500 personnes à bord. Celles qui occupaient le pont ont pû être, en grande partie du moins, sauvées par des vapeurs arrivés aussitôt. Les passagers qui occupaient les Qab.ines étaient voués à une mort certaine. Des remorqueurs transportent les cadavres. Presque toutes les femmes ont la figure griffée 2t les vêtements en lambeaux, ce qui donne idée de ce qui a dû se passer sur le navire sinistré. D'aucuns croient que, pour uns cause ou une autre les passagers se seront portés tous d'un côté du navire, ce qui a provoqué la catastrophe. Les officiers du « Casiland » ont été arrêtés. Le bruit court, en effet, qu'on avait vidé l'eau de lest pour pouvoir embarquer plus de passagers. D'autres disent que lç navire étant enlisé dans la vase, on n'aurait pas arrêté les machines. Une enquête sévère est ouverte. Frontière Hollandaise, 26 juillet. — D'après un télégramme de l'Agence Lloyd, le nombre des victimes, noyées à bord du « Castland », s'élève à 1300. Conseil communal de Gand Séance du 26 juillet M. le Secrétaire communique au Conseilles pièces suivantes : 1" Une lettre adressée au Conseil par M. le consul Kuyk, sous la dale du 22 juillet, et conçue comme suit : « Au nom de Son Excellence le Minisire des Affaires Etrangères, résidant à La Haye, j'ai l'honneur de vous transmettre les remercîments sincères du Gouvernement néerlandais, pour l'Adresse de remercîments que vous avez bien voulu me remettre le 21 mai dernier. Le Gouvernement néerlandais est vivement touché des sentiments exprimés dans l'adresse. » 2" Une requête par laquelle la Fédération des Sociétés de Secours mutuels de l'arrondissement de Gand s'adresse au Conseil, aux fins d'obtenir pour ses membres — qui se trouvent dans les conditions d'un chômage partiel ou entier — un secours sur lès fonds que la Ville a mis à la disposition du comité des chômeurs forcés. La Fédération fait valoir que les mutualistes et tous les membres des sociétés de prévoyance méritent, de la part des administrations publiques, la même protection que ceux qui versent dans les caisses de chômage. 3" Une lettre dans laquelle l'Administration centrale des Comités scolaires radicaux-socialistes se plaint de la façon injuste dont s'est faite la distribution des effets aux enfants des écoles officielles et libres, et demande à l'Administration communale de prendre des renseignements pour pouvoir dénoncer les faits au comité compétent. Le Conseil, Nomme définitivement MM. Delmot, De Kesel, Praets et Vaude Veegaete commis auprès de l'Administration communale ; Arrête le plan d'alignement : a) pour le boulevard, de l'Escaut, entre la rue du Rietgracht et la rue du Pétrole; b) pour la rue du Pétrole, entre la rue de l'Avenir et le boulevard de l'Escaut. Adopte les conclusions des rapports de MM. les échevins Anseele et Heynderyckx, que nous avons publiés hier, relatifs à l'Ecole industrielle et aux Hospices civils. Chronique Canloise COURS de vacances. — Des cours faculta-.ils seront organisés par le corps professoral de l'Athénée royal pendant les vacances prochaines,-pour lès élèves qui se disposent à entrer dans les classes de 7°, 6'", 5' et 4" des deux sections.Ces cours se feront à l'Athénée tous les matins de 10 à 12 heures (heure du Beffroi) à par-iir du 9 aoû; jusqu'au 18 septembre, sauf les dimanches et les jeudis. Ces cours seront gratuits. Les élèves nouveaux y seront admis également après avoir pris, chez M. le Préfet des études, leur inscription pour l'année scolaire 1915-16. Les parents qui désirent que leurs enfants profitent de cette faveur sont priés d'en avertir 71. le professeur Cavens, rue dti Lac, 10, de II 12 (heure du Beffroi), le 6 ou le 7 août. (Communiqué. \ CHAMBRE DES AVOUÉS près le Tribunal de 1e instance. — La chambre de discipline pour l'année judiciaire 1915-1916 est composée comme suit : président : M. Ernest Nowé; syndic : M. Jérôme Van Waesberghe; rapporteur :~M. Rodolphe Monnier; secrétaire-trésorier: M. Oscar Beyls. PRIX MAXIMUM,'— Dans la dernière iéancc du Conseil Communal, a été lue une pétition où il était dit que le prix maximum fixé pour le beurre et les œufs ne laissait aucun bénéfice aux boutiquiers. L echevin Anseele a fait observer que la réclamation é:ait fondée et qu'un tarif provisoire avait é.é fixé, mettant le beurre à 4 fr. au marché, à 4,30 fr. dans les magasins, et les œufs à suilieton du Journal de Gand 52 Le Comte DE Monte-Cristo PAR r . i. - ALEXANDRE DUMAS Pour les notes particulières et qui ont besoin 'attirer les yeux, je me pique les doigts et écris avec mon- sang. — Et quand pourrai-je voir tout cela? de-iflnda Hantés. — Quançi vous voudrez, répondit Paria. — Oh ! tout de suite is'écria le jeune homme. ■— Suivez-moi donc, dit l'abbé. Et il rentra dans le corridor souterrain où il isparut-, Dantès le suivit. XVII LA CHAMBRE DE L'ABBÉ Après avoir passé en se courbant, mais ce-sndani avec assez de facilité, par le passage ^terrain, Dantès arriva à l'extrémité oppose du corridor qui donnait dans la chambre de l'abbé. Là, le passage se rétrécissait et offrait à peine l'espace suffisant pour qu'un homme pût se glisser en rampant. La chambre de l'abbé était dallée; c'était en soulevant une de ces dalles placée dans le coin le plus obscur qu'il avait commencé la laborieuse opération dont Dantès avait vu la fin. A peine entré et debout, le jeune homme examina cette chambre avec grande attention. Au premier aspect elle ne présentait rien de particulier. — Bon,' dit l'abbé, il n'est que midi un quart, et nous avons encore quëlqtes heures devant nous. Dantès regarda autour de lui, cherchant à quelle horloge l'abbé avait pu lire l'heure d'une façon si précise. — Regardez ce rayon du jour qui vient par ma fenêtre, dit l'abbé, et regardez sur le mur les lignes que j'ai tracées. Grâce à ces lignes, qui sont combinées avec le double mouvement de la terre et l'ellipse qu'elle décrit autour du soleil, je .sais plus exactement l'heure que si j'avais une montre, car une montre se dérange, tandis que le soleil et la terre ne se dérangent jamais. Dantès n'avait rien compris à cette explication; il avait toujours cru, en voyant le soleil se lever"derrièrë les montagnes et se coucher dans la Méditerranée, que c'était lui qui mar chait et non la terre. Cç double mouvement du globe qu'il habitait, et dont cependant il nu s'apercevait pas, lui semblait presque impossible; dans chacune des paroles de son interlocuteur il voyait des mystères de science aussi admirables à creuser que ces mines d'or et de diamants qu'il avait visitées dans un voyage qu'il avait fait presque enfant encore à Guzarate et à Golconde. — Voyons, dit-il à l'abbé, j'ai hâte d'examiner vos trésors. L'abbé alla vers la cheminée, déplaça avec lo ciseau qu'il tenait toujours à la main la pierre qui formait autrefois Pâtre et qui cachait une cavité assez profonde; c'était dans cette cavité qu'étaient renfermés tous les objets dont il avait parlé à Dantès. — Que voulez-vous voir d'abord? lui de-manda-t-il.— Montrez-moi votre grand ouvrage sur la royauté en Italie. Faria tira de l'armoire précieuse trois ou quatre rouleaux de linge tournés sur eux-mêmes, comme des feuilles de papyrus : c'étaient des bandes de toile larges de quatre pouces à peu près et longues de. dix-huit. Ces bandes, numérotées, étaient couvertes d'une écriture que Dantès p\ut lire,, car elle, écrite dans la langue maternelle de l'abbé, c'-cst-h-çHre en italien, idiome qu'en sa qualité de Provençal Dantès comprenait parfaitement. — Voyez, lui dit-il, tout çst là; il y a huit jours à peu près que j'ai écrit le mot fin au bas de la soixante-huitième bande. Deux de mes chemises et tout ce que j'avais de mouchoirs y a passé; si jamais je redeviens libre et qu'il'se trouve dans toute l'Italie un. imprimeur qui ose m'imprimer, ma réputation est faite; — Ouir répondit Dantès, je vois bien. Et maintenant montrez-moi donc,' je vous prie, les plumes avec lesquelles a été écrit cet ouvrage. — Voyez, dit Faria. Et il montra au jeune homme un bâton long de six pouces, gros comme le manche d'un pinceau. au bout et autour duquel était lié par un fil un de ces cartilages, encore taché par l'encre, dont l'abbé avait parlé à Dantès; il était allongé en bec et fendu comme une plume ordinaire.Dantès l'examina, cherchant des yeux l'instrument avec lequel il avait pu être, taillé d'une façon si correcte. — Ah! oui, dit Farîa, le canif, n'est-ce pas? C'est mon chef-d'œuvre; je l'ai fait, ainsi' que le couteau que voici, avec un vieux chandelier de fer. Le canif coupart comme un rasoir. Quant, au couteau, il avait cet avantage qu'il pouvait servir tout à la fois de couteau et de poignard. Dantès examina ces différents objets avec la même attention que, dans les boutiques de curiosités de Marseille, il avait examiné parfois ces instruments exécutés par des sauvages et rapportés des metrs du Sud par les capitaines au long cours. — Quant à l'encre, dit Faria, vous savez comment je procède : je la fais à mesure .que j'en ai besoin. — Maintenant je m'étonne d'une chose, dit Dantès, c'est que les fours vous aient suffi pour toute cette besogne. — J'avais tes nuits, répondit Faria. — Les nuits! êtes-vous donc de la nature des chats, et voyez-vous clair pendant la nuit? — Non; mais Dieu a donné à l'homme 1 intelligence pour en venir en aide à la pauvreté-de ses sens : je me suis procuré de la lumière . — Comment cela? — De la viande qu'on m'apporte je sépare la graisse, je la fais fondre et j'en tire une espèce d'huile compacte. Tenez, voilà ma bougie. Et Tabbé montra à Dantès une espèce de lampion pareil à ceux qui servent dans les illuminations publiques. — Maïs du feu? — Voici deux cailloux et du linge brûlé. — Mais des allumettes? — J'ai feint une maladie de peau, et j'ai de-; mandé du soufre, que l'on m a accordé. (A suivre). Jeudi 21) juillet 101.'» 13 centimes le numéro 59me année — N° 210

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Cet article est une édition du titre Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Gand du 1856 au 1923.

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