Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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s.n. 1914, 20 Juin. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Accès à 20 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/1j9765bq8s/
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Samedi 20 juin 1914 5 centimes le numéro 58me année N° 171 JOURNAL DE GAND ABONNEMENTS : BELGIQUE : 15 francs par an ; 7-50 francs pour six mois ; 4 francs pour trois mois Pour l'étranger, le port en sut RÉDACTION & ADMINISTRATION : 3. RUE DE FLANDRE, 3, GAND TÉLÉPHONE 665 ANNONCES' Voir le tarif au bas de la dernière page du journal. PsystÉp LtMÉgrgsoiie L'état permanent d'inquiétude collective dans lequel vivent, depuis nombre d'années, les peuples européens, semble avoir déterminé, chez les plus petits d'entre eux surtout, chez ceux qui se trouveraient particulièrement menacés en cas de conflagration générale, une recrudescence sympto-matique de leurs sentiments d'indépendance. Chacun profile des occasions qui lui sont fournies d'affirmer qu'il ne veut pas laisser modifier son destin, et qu'il n'éprouve nu' désir de troquer son libre arbitre contre une servitude p^us ou moins mitigée. A cet. égard, le cas de l'Alsace-Lorrainc est certes d'un enseignement édifiant. Le conquérant, qui eût pu pratiquer une politique d'intelligente conciliation, a préféré régner par la rigueur et par la brutalité. Ses vexations ont. eu le résultat que vous savez : bien que les pays annexés n'espèrent plus que l'avenir lès réunira aux provinces dont ils furent séparés, leur esprit et leurs sentiments, après quarante années d'oppression, sont demeurés — en vertu des réactions naturelles que provoque le despotisme — plus français que jamais, et les Teutons doivent reconnaître que leurs tentatives de germanisation... à la prussienne ont. abouti à une lamentable faillite. Il y aurait pour eux une leçon à tirer d-: ces constatations, ù. savoir qu'on ne viole pas impunément la conscience d'un peuple et. qu'il est absurde autant qu'odieux de l'opprimer dans ses libertés les plus chères. De telles iniquités ne sont plus possibles à notre époque : elles font germer les ressentiments les plus légitimes et perpétuent ce malaise profond qu'il faudra commencer pa" dissiper le jour où l'on voudra véritablement que la paix durable s'établisse.Le sort de l'Alsace-Lorraine rend l'indépendance plus chère à ceux qui pourraient en être privés, et leur état d'Ame d'aujourd'hui permet de conjecturer les mécomptes qu'un conquérant par trop cyniquement imprévoyant ne manquerait, pas de s'attirer si, dans l'avenir, méconnaissant la morale des faits acquis, il faisait fi de nouveau de la liberté des petits peuples.De cet état d'Ame, nous trouvons dans un récent article de Y Indépendance Lu-\ xembourgeoise, oui noroît à Luxembourg, un éloquent et significatif témoignage. Cet article a pour titre le thème, énoncé "en patois local, d'un chant populaire qui traduit la volonté déterminée des populations du Grand-Duché, et que pour cette raison elles préfèrent, comme on va le voir, à tous leurs chants officiels : s 1 MIR WELLE JO KENG PREISE GIN ! | (Nous ne voulons pas devenir Prussien!) Lorsque Lcnfz. poète pato:sanfc. composa le Feicrwôn adapté sur un air de Zmnm — ou réciproquement — rien ne semblait destiner cette cantate sur commande à devenir l'hymne de ralliement d'un peuple qui, à cette époque, cherchait encore sa destinée. La perception anxieuse du grand péril national, toujours imminent, exprimée par une formule hpida're. énergique et naïve, fit, tressaillir souda'n l'âme populaire. un vers chevillé» plaqué par un anonyme sur 1 un couplet, de circonstance, et il n'en fallut pas plus pour doter un peuple de cette chose frémis- . santé, ailée, aérienne où gronde son âme et d'où jaillit le cri. éperdu ou triomphant, de sa colère : son chant national I C'est en vain que. violentant nos sentiments et la réalité historique, on prétendit nous imposer la Hémècht cette prière, le Wilhelmus ce cantique, le Hcerrimelsmarsch cette ritournelle ! C'est en vain, qu'officiellement. le Fcierwôn fut honni et qu'on alla jusqu'à interdire officieusement «ce chant révolutionnaire «. Né de l'on-goisse populaire aux jours sombres où se jouait . sur l'échiquier de l'Europe notre jeune indépen- ; (lance, il revit, chaque fois que semble desceh- • dre sur nous la grande ombre menaçante de 1 l'Est et classe magnifiquement, pa.r les deux cent mille voix de notre peuple, notre haine du sauvagé; notre volonté obstinée de vivre. Les journées incertaines de 1867. les soirs tragiques (le l'Année Terrible l'entendirent affirmer l'es-POT national de nos pères. Nous avons, en 1S90, mêlé nos voix grêles d'enfants aux voix viriles qui se dégagèrent de la stupeur de la foùle et s'élevèrent comme une incarnation sur le passage d'un prince de Nassau, entrant dans sa ville de Luxembourg sous l'égide du casque à pointe ! Tous, nous l'avons entendu monter des bouches de tout un peuple vers la tremblante souveraine apparue au balcon de son palais, le jour où ses frôles dix-huit ans la chargèrent du poids de sa neuve couronne... Hier, spontané, épouvanté, vengeur, sur tous les points du pays le .refrain célèbre éclata... Ni la personne de M. Larnornal de Villers, ni la politique qu'il représente ici, ne sont en cause. Ce ne fut pas une manifestation anticléricale qui répondit à l'affichage, à Luxembourg, des résultats électoraux d'Ec-hternach. envoyant à la Chambre un candidat catholique ; ce ne fut pas le nom des de Villers qui fut hué et conspué, ce nom sous lequel on ne connaît que M. Ilippo-lyle de Villers, l'ancien chargé d'affaires d'il Grand-Duché à Berlin, l'ancien secrétaire du Roi-Grand-Duc, personnalité éminente, sympathique à tous, respectée de tous ; mais l'ombre du casque, soudain, s^était profilée sur nos murs ; un officier prussien entrant par la volonté de ceux d'Echternach dans notre parlement luxembourgeois, c'était l'Allemagne s'installant par surprise dans l'Acropole. Nul cri discordant, nulle clameur déplacée ne partit de la foule massée, hier soir, autour du monument des poètes luxembourgeois dont un discours de M. Eyschen fit, un jour, le symbole (le notre indépendance. Non 1 ce n'étaient pas là des manifestants simplement politiques mécontents de tel ou tel gain de parti clérical réalisé en quelques lointaines Ardennes ; mais c'était la voix indignée et désolée du peuple criant sa crainte et. sa colère I Le. refrain célèbre roula comme un orage grandit, oscilla sur les ailes de la parole et se répercuta par la ville gevant la demeure du ministre d'Etat, président jdu gouvernement, sous les fenêtres du Palais igrand-ducal, veuf de ses hôtes, la foule luxembourgeoise, respectueuse mais énergique, «iffirma sa volonté nationale avec plus de puissance que par le vote des électeurs d'Echter-bach. > 1 .L'ancien officier allemand, entrant dans la vie politique à l'âge où il convient presque d'en sortir, fera bien de méditer la leçon souveraine que vient d'infliger à sa superbe germanique le bons sens de notre peuple. Il saura, nous y comptons, reconnaître avec humilité , 'l'honneur qui lui a été fait par ses électeurs eçhternachois, en l'envoyant, vers la fin de sa •vie, siéger au Parlement d'un pays à qui il a soigneusement omis de consacrer les années de 1 sa forte jeunesse. Quand le député de Villers Aura juré obéissance à la Constitution luxem- ! bourgeoise aux lois de l'Etat, le respect de sa parole et son honneur de gentilhomme l'obii-fieront à ne plus se souvenir du serment que le Soutenant von Villers prêta au roi de Prusse ; jjl devra oublier l'époque fâcheuse où il renia <• ija patrie de son père, le lieu qui le vit naître, iK? Pays de son enfance et où il tenait aiguisée j kMpée et sèche'la poudre, accessoires habituels j ( yp^ la^rhctorique de l'empereur et roi, son ex- j j; 11 devra surtout se garder de rappeler, en tfeai j félicitant, les désastres de 1870. et d'arborer? | ailleurs que dans la plus stricte intimité en son i château du Grundhof, les insignes, odieux chez •• nous, de la servitude militaire allemande. j Sinon, le peuple luxembourgeois fera retentir | plus défitiveinent- encore et à sa seule intention ; îles rues étroites do l'ancienne forteresse prus- : isienne de Luxembourg du cri de sa délivrance j jet de sa liberté ! ; Elle valait d'être signalée, cette énergi- ; jque et courageuse proclamation qui répond ejen unie m eni au vœu intime et profond de l'unanimité des braves gens que les perpétuelles menaces de l'heure présente entretiennent dans l'inquiétude. Ceux-là non plus n'ont pas le goût 4e la servitude, et ne se laisseraient pas aisément réduire. Il est bon que le conquérant éventuel connaisse de tels sentiments et sache comment seraient accueillies les violences qu'il serait tenté de préméditer : il est bon que l'on comprenne que l'esprit de liberté des collectivités pacifiques n'a jamais été aussi développé, aussi précis, aussi vif, aussi résolu, et que la paix de l'Europe ne sera jamais fondée sur le mépris, dji droit des faibles. ËÔÏÏOS D'actualité, au lendemain du terrible incendie de l'usine St-Lôo-. nard, à Liège, l'initiative que vient • de prendre l'administration des Télégraphes et des Téléphones pour assurer la sécurité de ses employés en cas d'incendie et que signale en ces termes la Gazette : » On sait que, la plupart du temps, les bureaux centraux sont installés sous les toits. D'où, en cas de panique, difficultés très grandes parfois pour Je sauvetage.'On a bien aménagé des escaliers de secours à l'intérieur des bâtiments, des échelles en fer à l'extérieur de ceux-ci, mais cela semble, en réalité, peu pratkr \ Il est certain que dans les bureaux centraux d-s Téléphones, par exemple, les demoiselles, plus nerveuses que les hommes, perdraient rapidement leur sang-froiJ. Certaines d'entre elles pourraient s'évanouir ; d'antres, apeurées, hésiteraient & se servir des échelles en fer et préféreraient, instinctivement, se j^ter dans le vide. » L'administration Télégraphes — qui est, on le sait, très progressiste — s'est inquiétée de cela et elle examine en ce moment un système de sauvetage, très simple, très pratique, si simple et u pratique même quon se demande vraiment comment on n'y a pas rongé depuis longtemps. » Il s'agit de placer tout bonnement à l'extérieur des bâtiments des « tobogans m, des « tobogans » comme il en existe à la foire, mais construits de telle façon qu'ils ne pourraient prendre feu ou être envahis par la fumée. Au bas, un .ai de débarquement, où les sauveteurs — que l'on initierait, au préalable recevraient les demoiselles du "téléphone — évanouies ou non, que des bras robustes auraient, là-haut, glissées dans le « tobogan ». » L'idée, )à première vue, fait évidemment sourire. Elle n'en est pas moins intéressante, car elle présente sur le système des escaliers, raid.es, étroits souvent, où l'on se bouscule, des avantages multiples. » Les premiers essais vont avoir lieu prochainement, au bureau central de Gand -'» Voilà, pour nos hôtels modernes et nos établissements industriels, une idée à étu-, ilXUî âa> • ' WM ■ La circulation dans Paris. L'encombrement des rues de Paris est en passe de devenir proverbial ; cela tient non seulement aux nombreux travaux de ""pirie qui se poursuivent un peu partout, mais surtout à l'accroissement très rapide de la circulation jdans ces quelques dernières années. . Les transports en commun souterrains et de surface (chemins de fer souterrains, jautobus, tramways et fiacres) ont trans-jporté en 1912 90,700,000 vovageurs de plus ;qu'en 1910, et en 1913 80,300,000 de plus fru'en 1912. Là où on constatait, en 1908, le passage de 22,000 véhicules de toutes sortes, en 1914 le «nombre de ces véhic ':s est de 29 mille, soit vne augmentation de 33 p. c. en six ans. Ce sont les transports en commun quii participent le plus largement à cet accroissement, ; leur augmentation est de 4-7 p. c., alors que celle des transports individuels est de 18 p. c. seulement., La Ligue de l'Enseignement vient de publier une nouvelle édition, revue et augmentée, de son •'catalogué de livres de choix pour distributions de prix et bil "othèques scolaires.Ce Cutalo^ue a été envoyé aux échevins de Tins truc lion publique de toutes les communes de plus de 5,000 habitants. Tous les puvrages qui y sont- renseignés ont été soigneusement examinés par une Commission jspéciale, au double point de vue du fond et de la forme. Le catalogue sera envoyé gratuitement aux Administrations communales et aux chefs d'école qui en feront la demande au Bureau de la Ligue de l'Enseignement, boulevard du Iiainaut, 110, Bruxelles.Ajoutons qu'il existe également un catalogue de livres flamands, spécialement Choisis pour distributions de prix et bibliothèques scolaires. II. peut êlre obtenu dans les mêmes conditions.^ Pour humilier un peu les jeunes. A propos de ce qu'aurait pu faire,, peut-être, M. Ribot., âgé de soi-/ xante-douze ans, un de nos confrères cite quelques maximes bien conso-.antes pour les gens grisonnants. • M. Taft déclarait : « Ce n'est qu'à soixante ans qu'un homme est en possession le son intelligence et de son énergie. '» M. Flourens dit : « Au fur et à mesure ïue nous avançons en âge, notre moral j' affermit^ et se dégage. '» Buffon, qui écrivait à quatre-vingts ans es Epoques de la Nature, estima.it que « la vieillesse n'est qu'un préjugé ». Sophocle composait Œdipe à cent ans ; à juatre-vingt-neuf, Michel-Ange peignait son hirjement dernier ; Goethe travaillait à son Faust à quatre-vingts ans. Rappelons encore l'exemple des Legouvé ît des Chevreul et dédions le tou| à M. Fertiault, le ^ ^ j L'évêque de Lille, qui a suspendu : 1 nbbé Lemire de ses fonctions de : prêtre pour son refus d'abandon- | ■ ner la vie parlementaire, est ur homme bien embv.nuyé. En effet, si le bon abbé ne peut bénir les unions, son élection triomphale à la mairie d'Hazebrouck lui donne le droit de procéder aux mariages civils, ce qui lui donne la priorité. L abbé Lemire a. déjà uni deux couples de pauvres ^ens et il compte bien lie pas s'arrêter là. Touiefois, comme il est. aussi député et qu'il est très assidu à la Chambre, il ne pourra faire lui-même les mariages, à moins que ses administrés ne manifestent expressément le désir d'échanger leurs serments entre les mains du prêtre A PARIS APRES LA BATAILLE. UNE CATASTROPHE A PARIS. — POUR LES AVIATEURS Nous sommes délivrés pour quelque temps de l'obsession politique. Le ministère a obtenu la majorité — une majorité trop considérable, d'ailleurs, pour êlre durable. La question du service de trois ans empêche le « bloc » de se reconstituer solidement. Le ministère ne pourra durer qu'avec des majorités de rechange. Pour les questions militaires, il trouvera jusqu'à droite un appui. Pour le reste, il aura besoin de trouver des suffrages jusqu'à l'extrême-gauehe. Quelle stabilité aura-t-il dans ces conditions ? On ne le saura qu'à la rentrée de novembre. A l'heure actuelle, on laissera le ministère faire l'emprunt et diriger le vote du budget. Quant à M. Viviani, il a obtenu un gros succès personnel et je dois dire que son éloquence, quand il a répliqué aux interpel-lateurs, après la lecture de la déclaration ministérielle, a été tout à la fois très habile, très chaleureuse et très prenante. Ce qu'il y a d'étrange et d'assez courant, c'est que les journaux modérés, au lende main de la chute de M. Ribot, considéraient la France comme perdue. Maintenant, ils tiennent pour certain que M. Viviani deviendra le sauveur de la France. On en conclut généralement que M. Viviani ne leur donnera peut-être pas toutes les satisfactions qu'ils espèrent ; on en conclut aussi que les journaux modérés aiment bien protéger et accaparer les gouvernements, sans doute parce que cela leur procure à ;l'accoutumée nombre d'avantages appréciablesQui vivra verra ! * On a été fort ému par deux événements d'inégale gravité mais douloureux l'un et l'autre. D'un? part, la catastrophe produite par l'orage. D'autre part, la mort du commandant aviateur Félix. Les aviateurs, victimes de leur courage, disons victimes de l'aviation, se multiplient. La liste funèbre s'allonge. On ne s'arrête plus guère à chaque nom. Mais celui du commandant Félix était fort connu et fort estimé. Personnalité militaire et scientifique, le commandant Félix était aussi une personnalité journalistique. Il écrivait dans les journaux. Bref, il avait une sorte de popularité personnelle. Et l'accident d'aviation qui vient de causer sa mort secoue l'opinion publique. Pour la catastrophe produite par l'orage, il faut avouer qu'elle est monstrueuse. L'orage le fut aussi, cela est vrai. N'çm-pêche que de tels accidents n'auraient pas lieu si nous avions un peu de sérieux et de suite dans les idées. C'est parfois ce qui nous manque. Il fut avéré que les inondations de 1910 avaient bouleversé le sous-sol parisien. La catastrophe de ces derniers jours est la conséquence lointaine de ce bouleversement. Pourquoi cette conséquence lointaine ? Oh ! rien de plus simple. Alors, on avait résolu de prendre des mesures définitives et souveraines de sauvegarde. Mais les temps ont passé et on n'a presque rien fait. De même pour l'aviation. Après les accidents les plus retentissants, on s'était préoccupé d'assurer la sécurité des pilotes. On avait envisagé la création d'appareils de protection enveloppant l'aviateur et rendant sa chute inoffensive. Rudyner Ki- \ pling, lui-même, n'avait-il pas proposé, pour les pilotes, un casque et des vêtements pneumatiques vraiment tutélaires ? La Ligue Nationale Aérienne, en France, avait étudié la question. On avait parfaitement admis que ces vêtements, sans efficacité absolue dans les chutes de grande hauteur, pouvaient, l'être dans les antres. Ils devaient amortir le contact avec le sol et ia.-i'ç; que i aviateur, au lieu de renconlrei brutalement La terre, tomberait sur un matelas d'air. Or, le commandant Félix vieni de périr en tombant d'une hauteur très laib.e... La morale de l'histoire est aisée ê tirer.. ^ On avait étudié la question, puis or s en était ailé fumer des cigarettes. Autan; en emporte le vent ! Aujourd'hui, on s'é tonne et on s'inquiète un peu. On étudiera môme de nouveau la question. Et de nou veau on ne fera rien. Ilélas ! J. ERNEST-CHARLES 4g* Dans les Balkans EN :ALBANIE LA DEFAITE DES MIRD1TES Durazzo, 17. — 10 h. 30 du soir. — Au troisième assaut sur les collines de Rosburt, prirent part 1.500 Mirdites. dont une partie étaient commandés par Issa Boletinaz. Une partie de ces Mirdites. au moment de leur j lépart. défilèrent devant les évoques Coletti, j C-ac-iorri et Rangi. Ce dernier leur adressa une , brève allocution Deux bataillons marchaient sur la route de | Cfuack en groupes serrés jusqu'nuprès des col- \ l:nes. Ils se dispersèrent ensuite dtans la plaine, parmi les buissons, pendant nue deux canons étaient transportés, l'un à droite, l'autre à gauche de la route. Le tir était dirigé au-delà des i collines de Rosburt. Lorsque les Mirdites arrivèrent a peu de distance des insurgés, ceux-ci les attaquèrent vivement avec l'aide d'une mi- ] [railleuse. Les insurgés descendaient de toutes les collines se dirigeant sur Lnblane et accomplissant ainsi un mouvement enveloppant qui obtint un succès complet, bien que le pointage 1 de* deux canons eût été changé. f.es Mirdites. battus, s'-enfuirent. Quelques- I uns d'entre eux. ne pouvant franchir le pont sur ' In lagune, se jetèrent à l'eau et se noyèrent. D'autres, entourés par les rebelles, furent mas- A midi 30 une panique se produis'"! en ville. On disnit que les insurgés entraient. On voyait en- pffet arriver des groupes de fuyards affolés. Ceux-ci ne purent- pas transporter tous leurs blessés. Les tiomni"; montés tâchaient inutilement de les arrêter. Ils s'abritaient dans les retranchements près des maisons de la ville. Un canon est tombé aux mains des insurgés. Un autre, qui était, endommagé, a pu être ramené. Les insurgés ne sont pas entrés dans la ville. Ils se sont arrêtés dans la plaine d'où ils ont. continué des attaques, d'abord très fréquentes. puis plus lentes et plus régulières, jusqu'au soir. Les deux autres canons, qui étaient aux mains des Hollandais, ont été également endommagés. L'un deux seulement a pu être réparé et de temps en temps lançait des projectiles jusqu'au soir, dans la direct:on de la plaine où on combattait encore. On voulait pousser de nouveau les Mirdites l'assaut, mais ils n'y consentirent pas. Ils déclarèrent. qu'ils se battraient seulement pour la défense de Durazzo. Ils se rendirent dans les tranchées. Le prince visita les blessés, qui avaient été recueillis par des détachements de serours, composés de marins italiens et autrichiens.Il est. impossible de préciser le nombre des Mirdites tombés au cours du combat. On croit cependant que les M'rdites ont eu 200 tués et environ autant de blessés. A 9 heures du sot, à la suite d'une fausse alerte, il y eut une nouvelle canonnade et une vive fusillade. NUIT CALME Durazzo, 17. — Minuit. — Depuis que le combat a cessé au coucher du soleil, la population est relativement calme. Les hôpitaux sont remplis de blessés. Grave accusation Vienne, 18. — La Zeit assure avoir eu hier sous les yeux une dépêche émTin;uit de Durazzo et parvenue aux diplomates accrédités à Vienne et oui affirmerait que le signal de l'attaque. donné aux insurgés, est parti de la maison du colonel Muricchio qu:, arrêté sur l'ordre du colonel Thomson, a été remis en liberté aorès intervention de M. Aliotti, ministre d'Ita- : lie à Durazzo. LE CALME REGNE TOUJOURS Durazzo, 18. — Le calme règne jusqu'ici. On vient de retirer les renforts de matelots italiens et austro-hongrois. Ce matin, h 5 h., le vaisseau austro-hongrois JJcrzçgovina, affrété par le gouvernement albanais, a parcouru la côte et a tiré plusieurs-coups de canon sur Chîak et. Ka-\-aja La rommission de contrôle s'est réunie et a protesté contre le fait qu'une lettre que les insurgés lui avaient adressée ne lui fût pas remise.UNE PANIQUE APRES LE RETOUR DES MALISSORES Durazzo. 18. — La rentrée précipitée des Ma-lissores dans la ville après leur rencontre avec les rebelles avait causé en ville une grande panique.De nombreux Italiens sont partis dans la matinée â bord de navires italiens. Les magasins furent, fermés partout, : on se préparait à la fuite. Le calme se rétablit dans une certaine mesure quand on vit que les rebelles ne bougeaient p<ns. Les troupes gouvernementales o"nt une ving-L.n'ne de tués et environ 50 blessés. Les perles des rebelles ont, été. plus faibles. Le prince a exprimé aux volontaires et aux réguliers sa reconnaissance. Il a exprimé le regret, que faute de canonniers bien instruits les artilleurs aient évité de venir en a:de aux volontaires.Des témoins, qui se trouvaient sur la ligne lu feu, rapportent que les pertes des troupes gouvernementales ont été considérables non seulement parce aue les rebelles occupaient des positions excellenfes.mafs encore parce qu'ils ont fait preuve de réelles capacités militaires qui témoignent d'une bonne organ:salion au point le vue stratégique. MARCHE SUR DURAZZO Durazzo, 19. — D'après des renseignements sûrs, rvîvrvenus ici. Prenk R I Dodo, s'est mis en marnie aujourct nui d Aicssio sur Durazzo avec 2,000 hommes et des canons. LA SITUATION DU PRINCE D'ALBANIE Paris, 10. — L'officieux Petit Parisien reçoit, de son correspondant roumain, une dépêche au sujet des explications que l'on donne dans les cercles informés de l'endroit sur l'altitude du prince Guillaume et son opiniâtreté à s'opposer aux attaques des insurgés. Le prince aurait reçu, le mois dernier, au moment où il avait cherché un refuge sur une croiseur italien, une dépêche de l'empereur d'Allemagne, d'ans laquelle Guillaume II reprochait «u prince d'avoir compromis la dignité de l'Allemagne et le renom d'un officier prussien. L'empereur exprimait l'espoir que le prince réparerait cette faiblesse avant, de a-uitter Durazzo. C'est, pourquoi le prince aurait cherché par tous moyens à s'assurer la victoire et par là aurait 5té cause de son malheur d'hier. Dans les cercles diplomatiques on considère la situation du prince comme désespérée. La Tension Gréco-Ottomane EN GRECE PAIX OU GUERRE ? !Athènes, 19. — Gbalib Bey a rendu visite aujourd'hui à M. Streit, ministre des affaires ir Iran gères, auquel il a communiqué les nouvelles mesures que la Porte a prises et qui consistent particulièrement dans la punition des fonctionnaires publics turcs, ce oui constitue a reconnaissance officielle de la culpabilité des!, lufcorités dans la persécution contre les Grecs; Ghalib Bey n'a fait aucune mention de la réponse de la Porte à la note hellénique. A ce sujet, le gouvernement hellénique ivant d'exprimer une opinion quelconque afcten-Ira la réponse turque et il jugera alors dans pielle mesure ses justes réclamations reçoivent satisfaction, ma.is il ne considérera certainement )as comme satisfaisante une réponse qui con-iendrait une phrase provocatrice et ne reconnaissant pas le droit à la Grèce d'intervenir î-ans les affaires inférieures de l'empire. C'est donc seulement après la remise de la 'éponse de la Porte que la crise prendra une Donne ou une mauvaise tournure. EN TURQUIE^ LES PUISSANCES INTERVIENNENT EN FAVEUR DE LA PAIX Vienne, 18. — Le Ncue Tarjeblalt apprend que' e gouvernement austro-hongrois ainsi que d'au-rcs puissances ont agi tnnt à Constantinople. ju'à Athènes en vue d'obtenir une réooncilia-ion. Pour le moment il n'existe aucune raison le recourir à une note collective en vue dai naintien de la paix. APPROVISIONNEMENTS EN ANGLETERRE Londres, •/<?. — On apprend de source diplomatique qu'un rertain nombre d'officiers de la narine turque sont venus en Angleterre dans lé )ut d'y acheter 120,000 tonnes de charbon et de >.v procurer également une derm-douzaine de. ransports d'un tonnage de 5 a 6.000 tonnes et >ouvant filer de 10 à 11 nœuds. Ces transports l'oivent servir pour les troupes en cas de guerre. PROTECTION PAR LES MINES , Smyrne, 18. — Des mines ont été placées à entrée du golfe de Smyrne. Sur l'ordre du gouvernement ottoman l'entrée *t la sortie du po-t de Smyrne serait, jusque louvel avis, interdit à tout navire. LA NAVIGATION GRECQUE SUSPENDUE Constantinople. 18. — Tous les steamers et >lusieu:rs remorqueurs grecs, qui étaient dans a Mer Noire et ici, sçnt partis pour les eaux ïrecques. La navigation 0rf»cqvfi a cessé tout iervice dans les ports tuf*». - | L'ALLEMAGNE FAVORABLE A L'ENQUETE ! Berlin, 18. — Le gouvernement allemand s'est déclaré favorable à la proposition du gouvernement turc d'après Inquelle les hommes de confiance des. ambassades des grandes puissances feraient une enquête sur la situation des Grecs en Asie Mineure. MESURES D'ORDRE Constantinople, 19. — Talaat Bey. ministre de l'intérieur, a adressé de Smyrne, ie télégramme suivant la Porte : Le Conseil de guerre de Smyrne a condamné M personnes pour pillage d'immeubles grecs et perturbation de l'ordre public, è des peines variant do trois a cinq ans de prison. . Le ministre a chargé le gouverneur de Pali-kesfri de destituer le maire d'Evremi, qui n'a pris aucune mesure pour prévenir une attaque conlire les habitants de Karadagh pendant l'émigration.Deux Grecs ont été également l'objet de poursuites judiciaires pour instigation h l'émigration et avoir répandu le bruit que les Turcs et les Circassiens allaient massacrer la population. Le télégramme annonce en outre une série d'autres mesures du même genre. REPONSE A LA GRECE " Constantinople, 19. — Du côté turc comme du côté grec, on observe le silène»? en ce qui concerne le texte de la réponse de la Porte au gouvernement hellénique. l>s journaux sont également muets sur cette affaire. Suivant des renseignements puisés h source turque, le grand vizir, dans sa réponse, déclare que le gouvernement turc estime nécessaire de faire rem arquer que l'arrivée en Turquie de 200.000 Musulmans, qui ont dû quitter la Macédoino et qu'il faut secourir à grands frais, a provoqué des désordres. Le gouvernement a pris des mesures pour mettre fin à celte situation. La Porto fait remarquer que les rapports reçus par elle ne concordent pas avec ceux de la Grèce. Le grand vizir exprime l'espoir qu'aucun événement ne viendra plus troubler le bon ordre on Asie et que le gouvernement grec prendra des mesures pour assurer la tranquillité aux Musulmans de Macédoine, de telle sorte que rien ne troublera plus les relations des deux pays. Dans les milieux diplomatiques, on considère que la note ottomane est conçue en termes rassurants. ^ Dans les milieux grecs, on estime que la Porte maintient son point de vue. LA GRECE RECLAME DES GARANTIES Constantinovle, 19. — On prétend, aujourd'hui, que dans son entretien» avec le ministre ottoman è Athènes, le ministre des affaires étrangères de Grèce aurait déclaré que son gouvernement réclamait de la Porte des garanties. ' LES RELATIONS TURCO-BULGARES Constantinople, 19. — Les pourparlers engagés un moment, en vue de la conclusion d'un traité de commerce turco-bulgare et qui depuis longtemps avaient été-interrompus, ont été repris ce matin entre Djavid Bey. ministre des j finances, et M. Tontchoff, ministre de Bulgarie. LES BALKANS ET L'ANGLETERRE Londres, 18 (Chambre des Communes). — Répondant à une question, Sir Grey rappelle que l'Angleterre ne reconnaîtra lès annexions balkaniques que lorsqu'elle aura reçu des gouvernements mteresses l'assurance que les droits de minorités seront respectés ; mais il est juste de donner à ces gouvernements ie temps de produire un effet a ces assurances. Or, l'état de choses dans les territoires annexés paraît encore troublé et il convient d'attendre qu'un' peu d'ordre soit rétabli avant de faire des communications a la Chambre. Répondant h une autre question. Sir Edward Grey dit que le boycottage et les vexations ont amené de nombreux Grecs des territoires ottomans h se réfugier dans les territoires,annexés. L'ambassadeur d'Angleterre et d'autres ambassadeurs ont signalé ce fait ù la Porte. Le ministre d'Angleterre à Athènes a fait d<? même auprès du gouvfrnement grec concernant les Musulmans des pays annexés, qui se sont réfugiés en territoire ottoman. PERSECUTIONS CONTRE LES BULGARES Sofia, 18. — 920 réfugiés bulgares, chassés pnr les Grecs, sont arrivas aujourd'hui h Dedea-gatch où ont été embarqués 300 Bulgares des villages de Stinngel en Asie Mineure. Ces derniers ont dû fuir devant, les Bachi-Bouzouks qui les ont sommés d'émigrer dans le délai d'une heure. Ces scènes se sont passées sous les yeux du kaïmakan de Kemeq. L'INCIDENT GRECO-BULGARE Sofia. 19. — Le drogman du consulat de Rul-garie à Salonique a été arrêté hier, en pleine' rue. Il a été conduit au poste de police. Le gouvernement a protesté vivement contre cet acte arbitraire de la police de Salonique et, a demandé' la mise en liberté immédiate du' drogman. Les Effondrements de Paris UN EBOULEMENT AVENUE DE MONTAIGNE Paris, 18. — .Vers 4 h. 15, un éboulement s'est produit sous la contre-allée de l'avenue Montaigne. Un arbre y est enfoui jusqu'aux l>ran-ches. Il n'y a pas eu d'accident de persorïne. UN TROU DANGEREUX Paris. 18. — A 17 h. 15. une excavation pro-, fonde do 1 mètre 10 et mesurant 60 sur 40 de surface, s'est produite rue Vuilliot, près du quai de Bercy. L'eau coule au fond du trou et l'écoulement paraît s'étendre sous la chaussée. Tragique Incendie à Kiel Kiel, 18. — A 3 heures du matin, un incendie a éclaté dans les caves d'une maison de rapport. Il s'est rapidement propagé jusqu'au toit. Les pompiers ont retiré trois cadavres. Ils ont pu sauver quatorze personnes au moyen d'échelles.Trois pompiers ont été à moitié asphyxiés. On a enfin réussi à éteindre l'incendie. ta luerre au Mexique EXIGENCES DU GENERAL VILLA Eaglc-Paz (Texas), 19. — Le général Villa propose : 1. Qu'on lui donne la haute main sur l'armée et la charge de diriger la politique militaire à sa discrétion sans l'ingérence du gouvernement constitutionnaliste, tandis que le général "arranza serait chargé de l'administration civile et des affaires étrangères ; 2. Le général villa reconnaîtrait, le général Carranza comme son supérieur à la condition que le général Carranza le reconnaisse comme le chef suprême mi-itaire.I es promotions et les attributions de comman-lemenls aux officiers devront être laissées à la liscrétion du général Villa. Souvenir gênant De la Gazelle : Les c'éricaux ont renoncé à célébrer solennellement le trentième anniversaire du gouvernement catholique. C'est avant-hier. 10 iuin, qu'eût dû être I :'èté ce jubilé. Il n'y a pas eu la moindre I . Il avait été question pourtant d'une célébration. Mais l'idée a été très vite abandonnée. Et cela n'étonnera personne. Le moment est, en effet, peu propice, pour les ïléricaux, aux chants de victoire : les raisonnements les plus spécieux, les plus fan-; taisistes interprétations n'ont pu atténuer j sensiblement l'impression de défaite que : ;eur a laissée le scrutin du 2i mai. On a'ose fêter un jubilaire trop débile, tout à liait caduc: une forte émotion pourrait lui être fatale. Et puis, ce n'est pas non plus le momeijt 3'évoquer 188i-, de ramener l'attention sur !a campagne cléricale qui provoqua la chute du ministère Frère-Orban. Il y aurait trop •le souvenirs inopportuns. Au lendemain du 24 mai, des journaux cléricaux ont parlé avec une amertume pleine de dédain des considérations d'ordre matériel auxquels des électeurs avaient ibéi. Ces électeurs avaient osé donner de ^.'importance à la situation financière, écouter les candidats de l'opposition qui leur ivaient parlé, en les critiquant, des nou-/eaux impôts. Que le parti qui, depuis tant d'années, a iour principal argument auprès des élec-curs une prospérité matériel'e dont il s'at-ribue, d'ailleurs abusivement, le mérite, s'étonne de voir les questions matérielles, es questions financières jouer un rôle dans es élections, cela est déjà plaisant. Mais ce 'est surtout lorsqu'on se ra.ppel'e les élec-ions de 1884, et la campagne furibonde mêlée par les. cléricaux contre les impôts, les mpôts loyaux, point dissimulés, que le gouvernement libéral avait dû créer pour faire !ace à une situation financière dont il n'é-ait. pas responsable. C'est en exploitant contre lui les nou-/eaux impôts que les cléricaux réussirent i renverser le ministère Frère-Orban. Et l'on conçoit qu'ils no soient pas tentés, i l'heure présente, de rappeler de façon ;rès précise les circonstances dans les-•pielles naquit le ministère catholique, de 'aire l'histoire de leur victoire de 1884. Il vaut mieux que l'on en parle le moins Dossible. Il ne convient pas dn tout de rappeler en ce momenî que les cléricaux ont conquis le pouvoir en exploitant la création d'impôta nouveaux, qu'un ministère libéral fut renversé parce que, pou7 ne pas endetter le . pays, il avait, avec franchise, établi ces impôts. "N- Al'heure où, malgré l'accroissement formidable de la dette, malgré l'émission constante de Bons du Trésor, on a frappé les électeurs d'impositions nouvelles, et où l'on est acculé à la nécessité de les frapper en-; core, c'est un souvenir trop gênant.- l'Etranger PETITE CHRONIQUE D'ESPAGNE L'aventure marocaine au Parlement et devant le pays. — M ailles talions antimililarUtes e\ meeting syndicaliste. — Inauguration de la première tçole de plein air. Barcelone, 19. — Non seulement dans le pays* où chaque jour ont lieu des manifestations populaires contre l'aventure marocaine, mais aus» si au Parlement, sont dévoilés les dessous de ce crime capitaliste et clérical auquel le peuple espagnol est obligé de participer avec son argent et le sang de ses enfants, afin de permettre aux trusts de s'emparer des mines de la région du Riff, et au clergé de fonder des institutions catholiques dans la province de Tétouan, mais sans le moindre avantage pour l'Espagne, puisqu'il est bien entendu que le Maroc sera bientôi aussi français que l'Algérie. Parallèlement à l'agitation antimilitariste, nous avons eu des meetings syndicalistes jxxur demander la liberté des ouvriers qui gémissent depuis longtemps dans les geôles infectes de 13 péninsule pour délits de grève ou d'opinion. Celui de Barcelone, au théâtre Soriano, a été un des plus imposants qu'on ait jamais vus chea nous. La création d'écoles nouvelles, dans un pays comme le nôtre, est toujours un événement heureux, même si elles ne sont pas aussi progressives que les écoles modernes fondées par notre inoubliable Ferrer. Nous venons précisément d'avoir l'inauguration officielle de la première école en plein air, établie justement dans le parc de Montjuioh, tout près du Château Maudit ! Il est à souhaiter que l'exemple de Barcelone soit suivi par les autres villes espagnoles. L'établissement de cette « Escuéla del Bosque» (Ecole du Bois), fut décidé, il y a deux ans, par la majorité anticléricale du conseil municipal1, qui votait, en même temps, une somme de 60.000 pesetas pour sa construction. L'Ecole du Bois reçoit deux groupes scolaires, l'un de filles, l'autre de garçons, composés chacun de 35 enfants de sept h dix ans, admis ïratuilement, les autres payant un peseta par iou.r. Aux élèves gratuits, il est. fourni tablier, chaussures, chapeau, fournitures scolaires et trois repas par jour, sans compter des billets de tramways pour circuler entre leur demeure 5t le lieu de la réunion, d'où on les conduit à l'école, et où leurs parents viennent les chercher !e soir. Les petits écoliers sont examinés chaque joua* nar le médecin de l'établissement, de sorte qu'on s'occupe non seulement de leur éducation, mais aussi de leur santé. PETITE CHRONIQUE D'AOJEMAGNE Le Landtag prussien contre le député Liebknecht Une vengeance des partis réactionnaires On sait que les conservateurs prussiens sont fort gênés par l'opposition des socialistes non seulement au Landtag prussien, mais aussi au Reiclistag. Ils voudraient amener le gouvernement prussien à prendre de nouvelles mesures d'exception contre les socialistes ; ainsi, par exemple, tout dernièrement, a l'occasion du refus des socialistes de s'associer aux démonstrations en l'honneur du monarque, lors de la clôture de la session au Reichstag. C'est surtout le député Liebknecht qu'on voudrait écarter. Voilà bien-tôt quatre ans qu'on y travaille, sans grand succès. En septembre 1910, M. Liebknecht avait, alu Congrès socialiste de Magdebourg, protesté, un peu énergiq^iement peut-être, contre la présence' du «tsar rouge» sur le sol allemand. Dans son exposé des motifs, Liebknecht s'était servi d'ex-pressions assez vigoureuses pour ne pas dire' grossières, contre le «criminel couronné», qui, par sa présence, profanait le sol allemand. « En volant cette résolution, disait alors l'orateur, nous invitons le peuple allemand à manifester son indignation de telle façon, que cet «homme maudit» soit chassé de notre pays et Toiietté de telle sorte que l'envie lui passe pour toujours ae venir souiller la terre allemande !» Un avocat de Berlin, un nommé Schwabe, dénonça Liebknecht au ministre de la justice. Celui-ci remit l'affaire au Parquet, mais, malgré la meilleure volonté du monde, les membres du Parquet, consultés, furent unanimes à (léclarer qu'il n'y avait pas lieu d'intenter un* action criminelle contre Liebknecht. Par contre, ke Parquet soumit l'affaire au Conseil de discipline du barreau de Berlin, mais celui-ci également refusa d'ouvrir une enquête préalable. ; Sur une plainte du procureur général, le Kam-rnergerioht de Berlin intenta d'office une action liisci.plinaire à charge de Liebknecht. Le Landtag prussien, malgré l'avis de sa Commission, décida de ne pas accorder son autorisation â des poursuites à l'égard de l'un de ses membres,

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Cet article est une édition du titre Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Gand du 1856 au 1923.

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