Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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s.n. 1917, 05 Août. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Accès à 17 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/qb9v11xc6k/
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Dimanche 3 août ï 7 O "c«ntiius--. J* tvk ïfo "$l?»e - '>fh 211-217 JOURNAL DE GAND KCMO 13-Mig, abonnements - ■ TT# F.U&I3C :m .'.?OIIQP ilT nVÏL'BTiiiv RÉDACTION & ÂDMINIS'mTION : SAMf> - à, RSJI 9E FLAItBRS, S' — ttAMB T£LEI~HON£ 865 A -i iSkM ïn tjiii : S'adresser rus-de Flandre, 3, Gsnd I II ■ l nagiSAl .lui) lï. II»—III REVUE des journaux de la semaine. LE BRUXELLOIS Du 30. — Le record du retard. - Le « Cassell's Journal », dans un artiele sur les chemins de fer, cite lé record des retards. Le ! fait s'est, naturellement, passé en Amérique, : En 1900. un train quittait Bolivar pour se rendre-à Beauraont, une distance de 75 milles. Ait cours du voyage, une effroyable tempère"1 surgit, laquelle détruisit la voie sur une longueur de, 80 milles, et laissant le train au milieu d'un désert de sable. A la fuite de cette catastrophe, la Compagnie du chemin de fer fit faillite. On 1& reconstitua plus tard, la ligne fut réparée, et le train arriva à Reaumont... en 1903. Du i"r. — Modifications dans le cabinet belge. — Cologne, 30 juillet. — La « Gazette de Cologne » annonce : Le baron de Brocque-villc quitte le ^département de la guerre et reprend les affaires étrangères à la place du baron Beyen?; le lieutenant-général de Co-ninck. commandant la 5e ivision, devient ministre do la guerre; Vandervelde continue à figurer dans 1e cabinet, ii devient ministre de l'intendance. — Ceux qui profilent dé la guerre. - TTn exemple frappant des bénéfices que d'aucuns retirent directement de la guerre, est donné par le polémiste français Gustave Téry dans le journal parisien « L'Œuvre Il s'agit de la Société des Moleurs Gnome et Rlrône, fabricants du célèbre moteur pour aéroplanes. Depuis le commencement de la guerre, cette société a non seulement pu rembourser intégralement son capital social, s'élevant, à 1,475,000 f'/ancs, mais elle a aussi trouvé moyen de se créer diverses réserve* d'un import total de 42,420,500 francs, ce qui ne l'a pas empêchée d'accuser un bénéfice n«t de 14,300,000 francs, qui a permis de distribuer aux actionnaires un dividende de 300 p. c.; un soid# bénéficiaire de 2,300,000fr. a été reporté i nouveau. Ceite société a donc réalisé jusqu'ici, gfaee à la guerre, un bénéfice de 60 millions de francs, soit quarante fois son capital social. Bu 3. — Réduction de la production de fils coton. — Londres 1" août. — Le « Times » annonce que. le bureau de contrôle du commerce du cotoa a décidé de limiter la production des filatures à 60 p. c. de la normale. Comme dans la plupart des fabriques 80 p. c. des broches seulement sont en activité, la réduction réelle ne sera que de 20 p. c Le rationnement de la viande La Ville vient d'être chargée par l'autorité allemande d'apporter, à partir de lundi prochain, une modification au règlement actuellement en vigueur, pour le rationnement de la viande, à Uand et dans les faubourgs La vente de la viande, telle qu'elle se fait actuellement, est supprimée Dans chaque section de police sont établis des locaHX où l'on débitera la viande tous les jours de la semaine, de 7 à 12 h. et de 2 à 7 h. La vente se fera pour une série de numéros affichés d'avance et sur présentation de la carte de ménage du magasin communal. La ration variera d'après les quantités disponibles. La viande sera désossée et coupée en forme de cubes de façon à pouvoir mélanger les différentes qualités. Le prix ne sera probable ment déterminé qu'au dernier moment. En sus 1 du rationnement, on débitera soit .des saueis-, son*, soit du pâté fabriqués avec les abats. De pins, les os serotft cédés à t ison de <>,80-fr. le kg. Dans les magasins le débit se fera par des bouchers de profession désignés par le sort parmi ceux qui étaient ag réés jusqu'à présent pour la vente de la ration. L'autorité allemande a fixé à m le nombre des boucher.". ; qui peuvent être ,-ttachés à la vente de, 1? viande et à la préparation des abats. Quant : au nombre des locaux, il est calculé de façon à servir cinquante personnes en une heure, de sorte qu'il ne faut pas craindre l'encombrement.A fa population du Srsrad-G^nd La Commission locale de, ravitaillement ; qui dirigé actuellement le service du lait i ; pour enfants,malades et femmes en couches,a ! décidé, afin d'être utile à la .population, d'or- i ganiser également un service pour la vente • des légumes et des fruits. Son but est de pro- ! eurer à la population, à des prix très bas, ; des légumes et des fruits qui se vendent I actuellement fort cher. | Le service commencera le dimanche 5 août . dans les locaux suivants : locaux 1, rue , de Bruges, 26, pour les Ie et 3e sections ; | 2, rue courte des Violettes (mag. Eliat) pour les 2e et 5® sections ; 3, Place du Comte de Flandre (mag Beernaerts) pour les 4e et 7e sections; 4, Boulevard Rooigem (F.l de Rooigem) pour las 6e et 11* sections; 5. Vieille rue porte du Sas (Lin. St-Sauveur) pour la 8e section; 0. Chaussée d'Ottergem (fabrique de chocolat Wauters) pour la 9e section; 7, ! avenue de Ryhove (Fil. du Rabot) pour la : 10e section; 8, rue de l'Ange à M t-St-Arnaud, ! pour Mont-St-Amand; 9, rue de l'Argile, Gtnd- i : brugge (fabrique de tapis) pour Gendbrugge i et Ledeberg. On est prié d'apporter du papier d'embal-I lage. La vente se fera de 9 à 1 h. La Commission locale- dé Ravitaillement. Les Expositions ; Trois concerts de musique classique et moderne, et une exposition de peinture, de sculp* ture et d'art appliqué, telles sobt les manifestations par lesquelles se signale à l'attention des esthètes un petit cénacle d'artistes établis au « Sterre ». ~ C'est dans l'atelier du sculpteur Verbanck, — au414 de la chaussée de Courtrai,— qu'ont été groupées les œuvres et qu'ont lieu, les au-! dirions. M. Geo Verbanck apparaît aujourd'hui : dans toute la maturité de son beau talent, à I la fois vigoureux et souple. Le portrait-buste du peintre Ch. Van B. est admirable de mo-delé et d'expression; le portrait en bas-relief de M. Leboucq, et d'autres encore ont aussi : beaucoup de caractère et sont d'un métier : irréprochable. Une maquette de monument ; funéraire accuse une conception originale, ! une heureuse entente de la ligne et de la dis-; tribution des masses. Quant aux têtes d'enfant, — que l'artiste semble modeler avec prédilection, —elles sont ravissantes de grâce et de vérité; l'une d'elles offre «n très heureux ' i essai de sculpture polychromée. Toutes les œuvres de M. Verbanck dénotent une science | solide et un réalisme de bon aloi. M. Modeste Huys s'apparente à M. Ver-bsînck par les mêmes qualités. Ses paysages i sont bien observés et fidèlement rend u§»_-ee | qui n'empêche pas quelques-uns, — notam-; ment les nos 1, 6, 17, 19, 21, — d'avoir de la | séduction et même du style. Le dessin'en esc nerveux, la mise ;en page habile; mais la cou- ) leur du peintre est parfois un peu froide et | monotone, et, en l'occurence, certains tableaux j se détachent.& peine sur la tenture grise qui 1 leur sert de fond. Quoi qu'il en soit, l'artiste ; s'avère, par le choix réaliste des sujets et par j la science et la personnalité de sa technique, 5 comme représentatif de la peinture flamande * contemporaine, sous un dé ses meilleurs as- i pecis. M. Ch. Van Belle, lui, n'est <î'aucun temps, ni d'aucun pays : il est, de la race des poètes, éternelle et divine. Ailleurs il se fût peut-être exprimé en paroles mélodieuses, en strophes ailées, mais ici c'est par le pinceau qu'il traduite — ou plutôt qu'il suggère, — ses pensées et ses rêves. Et ses pages sont des créations achevées, des « poèmes ». au sens antique et premier du riîot. ■Te ne sais rien de plus suave que cette « Nativité » dont les mages sont des princesses ou des fées. Elles viennent offrir à l'Enfant-Roi des brassées de fleurs, des corbeilles de fruits et des joyaux préeieux; Lui, penché vers elles avidement, est toute convoitise, comme elles sont toute grâce, — tandis que la Mère, le front auréolé de lumière et levant vers le ciel des yeux extasiés, est l'image même de la pureté et de la foi. Et quelle couleur : exquise, veloutée, profonde et merveilleuse comme le sujet même qu'elle illustre, savante et,raffinée comme le dessin qu'elle, accompagne ! Ce dessin, nous le retrouvons, prépondérant, dans quelques fantaisies délicatement teintées et délicieusement mises en pages.: Je n* 5, « Mère et, enfants », les a0s4 et .9, d'un rare sentiment mystique : une vierge en prière, une autre portant une offrande, et surtout le n° 2. cette touchante reine de légende: Triste et lasse, s'adossant à des coussins, la reine 63t assise devant la fenêtre ouverte ; à ses pieds- s'étend an paysage d'15ver. froid et désolé comme son âme, et de sa longue main pâle elle laisse tomber dans le vide une aumône vermeille : sequins, pierreries ou derniers lambeaux de son cœur... Si M. Van Belle peut garder intacte la fraîcheur de son émotion et ne point laisser se déflorer son rêve ni se systématiser son expression, il faut s'attendre à lui voir prendre dans,l'art une place très haute et très spéciale- 11 reste à dire un mot des ouvrages de M. , Van Kuyck; qui expose, outre des maquettes de décoration intérieure, quelques objets en bois sculpté et incrusté. Parmi ceux-ci, il est un ravissant Meuble d'amateur et-des coffrets,' miroirs, etc., d'excellent style et de précieuse exécution. Ce décor d'art, cette atmosphère d'intimité ; intellectuelle sont ceux que 1 ; ;>p souvent on ; souhaite on vain aux auditions musicales, et i quand ils s'allient à une-exécution aussi dis- i tinguée que celle que nous offrit M. Wille- ' mot, ils procurent à l'esprit une volupté sans ; mélange. Le programme du concert d'ouverture, — ' qui eut lieu le samedi 28 juillet, — avait été ; ) composé avec un goût très» éclectique et fut ! 1 exéesté avec un sûin parfait. Les chœurs de « l'Ecole du Chant », stvlés : . par M. Willemot ont une belle cohésion et se ! , sont fait chaleureusement applaudir dans la 1 ■ •< Lucile » de Grétry. L'interprétation de divers autresfragments i de cette pastorale fut d'ailleurs remarquable.! | ' i et fit honneur au chef d'orchestre comme aux solistes. Ceux-ci : Mlle Vermeulen, soprano, MM. Lavreau et Verriers, ténors, et surtout M. Stultjes, à la belle voix de basse, se sont particulièrement distingués dans le fameux quatuor : « où peut-on être mieux-.. » Dans la très belle " Cantate du café » de J. S. Bach, le récital fut artistement détaillé par M. J. Verriers, tandis que, dans l'émouvant lied de Grieg : « A la porte du cloître Mlle Aerens, soprano, s'acquitta avec une grande aisance des difficultés de son rôle, - C'est encore M. Verriers qui interpréta, avec sûreté et goût, une composition de M. Willemot, « Liefdingen », bien moderne par la richesse du dessin et la recherche des effets originaux. M. Willemot s'est révélé compositeur distingué en même temps qu'excellent chef d'orchestre.Outre un deuxième Concert, qui aura lieu au moment où paraîtront ces lignes, M. Willemot prépare, pour le samedi 11 août, une exçcu-„tion. de la célèbre et magistrale « Passi-r. selon St-Jean » de J. S. Bach : 1» directeur et î les exécutants ont prouvé-qu'ils ne sont pas s au-dessous d'une telle tâche. 0. V. S * # * Le Cercle entomoiogiqicé" des Flandres l naquit l'an dernier, à la suite de la brillante j exhioition de papillons qui eut lieu à la salle Taets. L'exposition d'aujourd'hui, établie dans le même local, montre toute la distance du chemin parcouru par la jeune Société. De pittoresque, l'exposition est devenue scientifique, des,, tentatives isolées sont nés des efforts coordonnés. La collaboration de M. Rosseel, le dévoué »ecrétaire-du cercle, est de beaucoup la plus importante. Non seulement il a fait transporter à l'exposition la riche collection de Papi-lionidae confiée à ses soins, — celle du baron Hye de Crom, mais encore, par des préparations microscopiques, des spécimens d'outillage, des conférences publiques et "des renseignements individuels, il initié les profanes aux merveilleux secrets de la science entomo- : logique. Il est aidé dans cette tâche par une^., pléiade d'actifs et aimables jeunes gens, ses ; élèves ès arts de capturer et de fixer les j folâtrantes bestioles. D'autres membres de la société ont ap- j porté à l'exposition des contributions importantes, notamment M. Emile Van Kerck- ? hove, par une très complète et très instructive collection des coléoptères de Belgique, et j M. G. E. Van de Velde, par de très nombreux exemplaires de papillons dont on peut, grâce à des glaces placées au fond des boîtes, admirer les deux faces des ailes. Il y a matière à admirer et à apprendre durant des heures et des heures devant les papillons papillonants et papillotants de | M. Van de Velde, et surtout devant ceux de ; M. Hye de Crom rangés avec un ordre et une J symétrie qui n'ont d'égal que la variété de j leurs formes et de leurs couleurs, et la fanta- j sie de leurs mœurs. Car, cela aussi : caractères, habitudes, ruses et tendances des amants . légers des fleurs, l'exposition nous l'apprend par les étiquettes et les légendes répandues à ; pr ofusion dans les salles. Celle du bas est réservée aux collections : d'insectes et aux ouvrages d'entomologie, celle-du haut renferme les aquariums, les f schémas, l'outillage, etc., ainsi qu'une ruche : de démonstration. Celle^i permet de suivre j en toute sécurité et facilité le travail des abeilles, et illustre les causeries que fait à ce S sujet -M. Rosseel, tou« les deux jours, dans l'après-midi. Enfin,le Cercle ehtoraologiquemet en vente, au profit iii l'Œuvre des prisonniers de guerre, et de la Ligue contre la tuberculose, de magnifiques exemplaires d'insectes, ce qui doit achever de lui assurer la sympathie des . collectionneurs çt l'affluence des visiteurs. li 81 ^ 1 î* S! W èloo. raccord, chez voisin» U U irai I & :3.& g E N ! ETS, T r. Brabant " (,,S8( VIVRES mises en vente par le Comité Urbain de SeeoursTt d'alimentation pendant la quinzaine du 6 au 18 août : Fèves 200 gr par personne, 1,20 fr. le kg ; Saindoux 100 gr. par personne, 3 fr, le kg..; Savon blanc dur 100 gr. par personne, 2 fr. le kg.; Sel 250 gr. par personne, 0,18 fr. le kg. BANQUE l'Union du Crédit de Gand_— Fondée en 1855. — Siège social : Place St-Michel, 16 Bureaux auxiliaires ? F; Claeys, rue St-Michel, 9, et A. Vanderstraeten, rue de Flandre, 32. — Taux actuel en comptes de quinzaine : 2 1/2 °/„. Fonds publics : coupons, changes, toutes opérations de banque. (1638) . CHARBON. — La quatrième vente continuera comme suit : du 6 au 11 août, poulies noS 37401 jusque 55900 (8e, 9e et 10a sect.); a du 13 au 18 août, pour les n°s 55901 à 73000 (11e section, Ledeberg, Gendbrugge et Mont St-Amand). Les habitants doivent_remettre la partie A-B de leur carte jaune de rationnement (carte de charbon) au négociant en charbons ou à la société où ils sont inscrits. Le prix de la ration de 50 kg., remise à domicile, est de 4 fr. Les familles de 8 à 12 personnes ont droit à 2 rations ; celles de 13 à 17 personnes à 3 rations, etc. La livraison se fait par les négociants et peut se taire plus tôt qu'aux dates indiquées ci-dessus; si les arrivages le permettent. Si au contraire il y a du retard dans les arrivages, ou accordera une prolongation. Les habitants. doivent veiller à ce que la partie A-B de leur carte soit remise en temps utile aux camionneurs; sinon, ils devront subir la conséquence de leur négligence. Les intéressés qui ont remis leur carte au service communal du gaz, c-à-d. ceux qui doivent prendre personnellement livraison "de iiur charbon à l'Usine à gaz, doivent s'y présenter (entrée par le Boulevard du Gazomètre) de 3 à 6 h. chaque mardi ou mercredi de là semaine qui correspond à la série de numéros à laquelle ils appartiennent, lofs i bPûiBP chê„f-0Lepi„D6cta.a S'adresser : P. Behaegel, fl. des Moines, 13, Gand. (1298) UNION Pharmaceutique des Flandres. — Pharmaciens de service le dimanche après dîner, 5 août rpour Gand (-Dock-Porte d'An-vers)etHont St-Amand,M. Van Bockxstaele, rue d'Anvers, 10 ; pour Ledeberg et Gendbrugge : Pharmacie Leyman, rue Eggermont, Ledeberg. MÛDERN PALACE Jusqu'au 9 août : - c vde bonheur déçu Scènes de la vie de contrebandier. Cinéma- drame en 4 partie^ avec Henny Porlen Sacrifiée Drame en 2 parties. Péché et pénitence Scènes indiennes en 2 parties Piège infâme Drame mondain en 2 parties Etc., etc. (2112) Feuilleton du Journal de Gand. 285 Le Comte DE MONTE-CRISTO PAS ALEXANDRE DUMAS Albert passa une main dans ses cheveux et frisa sa moustache, le comte reprit son chapeau, mit ses gants, et précéda Albert dans l'appartement que gardait, comme une sentinelle avancée, Ali, et que défendaient, comme un poste, les trois femmes de chambre françaises commandées par Myrtlio. Haydée attendait dans la première pièce, qui était le salon, avec de grands yeux dilatés par la surprise; car c'était la première fois qu'un autre homme que Monte-Cristo pénétrait jusqu'à elle; elle était assise sur un sofa, dans un angle, les jambes croisées sous elle, et s'était fait, pour ainsi dire, un nid, dans les étoffes de soie rayées et brodées, les plus riches de l'Orient. Près d'elle était l'instrument dont les sons l'avaient dénoncée; elle était charmante ainsi. i ' 1 En apercevant Monte-Cristo, elle se souleva avec ce double sourire de fille et d'amante qui | n'appartenait qu'à elle; Monte-Cristo alla à ; elle et lui tendit sa main, sur laquelle, comme ; d'habitude, elle appuya ses lèvres. Albert était resté près de la porte, sous ; i l'empire de cette beauté étrange qu'il voyait : | .pour la première fois, et dont on ne pouvait < ! se faire aucune idée en France. — Qui m'amènes-tu? demanda en romaïqite ï ! la jeune fille à Monte-Cristo; un frère, un ami, ' une simple connaissance, ou un ennemi? — Un ami, dit Monte-Cristo dans la même f j langue. — Son nom? ^ — Le comte Albert; c'est le même que j'ai jj tiré des mains des bandits, à Rome. — Dans quelle langue „ veux-tu que je lui < parle? Monte-Cristo se retourna vers Albert : — Savez-vous le grec moderne ? demanda- ! t-il au jeune homme. — Hélas 1 dit Albert, pas même le grec : ancien, mon cher comte : jamais Homère et { Platon n'ont eu de plus pauvre, et j'oserai ' même dire de pins dédaigneux écolier. — Alors, dit Haydée, prouvant par la I demande qu'elle faisait elle-même qu'elle s r venait d'entendre la question de Monte-Cristo j et la réponse d'Albert, je parlerai en français ; ou en italien, si toutefois mon seigneur veut ! que je parle. Monte Cristo réfléchit un instant : — Tu parleras en italien, dit-il. Puis se tournant vers Albert : — C'est fâcheux que vous n'entendiez pas le grec moderne ou le grec ancien, qu'Haydée parle tons deux admirablement; la pauvre enfant va être forcée de vous parler italien, ce qui vous donnera peut-être une fausse idée d'elle. Il fit un signe à Haydée. — Sois le bienvenu, ami, qui viens avec mon seigneur et maître, dit la jeune fille en excellent toscane, avec ce doux aceent romain qui fait la la :gue du Dante aussi sonore que la langue d'Homère; Ali ! du café et des pipes! Et Haydée fit de la main signe à Albert de s'approcher, tandis qu'Ali se retirait pour exécuter les ordres de sa jeune maîtresse. Monte-Christo montra à Albert deux pliants, j et chacun alla chercher le sien pour l'appro- -cher d'une espèce de guéridon, dont un nar-guillet faisait, lo centre, et que charsreajent des fleurs naturelles, des dessins, des albums de musique. t Ali rentra, apportant le café et les chibou-ques ; quant à M. Baptistin, cette partie de l'appartement lui était interdite. Albert repoussa la pipe que lui présentait le Nubien. — Oh ! prenez, prenez, dit Monte-Cristo ; Haydée est presque aussi civilisée qu'une Parisienne : le havane lui est désagréable, parce qu'elle n'aime pas les mauvaises odeurs; mais le tabac d'Orient est un parfum, vous le savez. Ali sortit. Les tasses de café étaient préparées; seulement on avait, pour Albert, ajouté un sucrier. Monte-Cristo et Haydée prenaient la liqueur arabe à la manière des Arabes, c'ijst-à-dire sans sucre. Haydée allongea la main et prit du bout de ses petits doigts roses et effilés la tasse de porcelaine du Japon, qu'elle porta à ses lèvres avec le naïf plaisir d'un enfant qui boit ou mange une chose qu'il aime. N En même temps deux femmes entrèrent, portant deux autres plateaux chargés de glaces et de sorbets, qu'elles disposèrent sur deux petites tablés destinées à-cet'usage. — Mon cher hôte, et vous, signera, dit 1 Albert en italien, excusez ma stupéfaction. . Je suis tout étourdi, et c'est assez naturel ; voici que je retrouve l'Orient, l'Orient véritable, non point malheureusement tel que je l'ai vu, mais tel que je l'ai rêvé au sein de Paris ; tout à l'heure j'entendais rouler les omnibus | et tinter les sonnettes des marchands de limo-ï nade. 0 senoral que ne sais-je parler le grec, ! votre conversation, jointe à cet entourage ? féerique, me composerait une soirée dont je ; me. souviendrais toujours. ; Je parle aussez bien l'italien pour parler avec vous, Monsieur, dit tranquillement Hay-\ dée; et je ferai de mon mieux, si vous aimez ' l'Orient, pour que vous le retrouviez ici. De quoi puis-je parler? 'demanda tout J bas .-Ûbert à Monte-Cristo. ; — Mais de tout ce- que vous voudrez : de ! son pays, de sa jeunesse, de ses souvenirs ; puis, ~ si vous l'aimez mieux, de Rome, de i Naples ou de Florence. — Oh! dit Albert, ce ne serait pas la peine | d'avoir une Grecque devant soi pour lui parler ; de tout ce dont on parlerait à une Parisienne ; 5 laissez-moi lui parler de l'Orient. | — Faites, mon cher Albert, c'est la conver-• satioa qui loi est la plus agréable. Albert se retourna vers Haydée. I !

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Cet article est une édition du titre Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Gand du 1856 au 1923.

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