Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

1192 0
close

Pourquoi voulez-vous rapporter cet article?

Remarques

Envoyer
s.n. 1918, 12 Decembre. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Accès à 29 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/v11vd6r02q/
Afficher le texte

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.  

Jeudi 12 décembre *f r>pnlim#»s 1p niimp.ro iVt '> F. JOURNAL DE GAND T*11T.» ITT . A 1\TT1"R KSI ABONNEMENTS : DEUX FRANCS PAR MOIS RÉDACTION & ADMINISTRATION : G AMD — 3, RUE DE FLANDRE, 3 — GAND Annonces fr. 0,801a ligne. Réclames (avant les annonces) 1 fr. la ligne. Réclames en Chronique gantoise ou dans le corps du journal 2 fr. la ligne. Informations financières et Réparations judiciaires 2 tV Ih. li^nfi. On traite à forfait DOur les annonces I Autorise par la Censure Fst-ce une conspiration? C'est donc décidé en haut lieu; nous n'a rons pas de troupes françaises à Gand. M. Bourgmestre Braun, ayant appris que 12e division d'armée française devait pass aux environs de notre ville demain, ava invité son commandant,'le Général Chabar à une réception officielle, lui promettant i accueil enthousiaste de la part de la popul tion. Le général a répondu par des remen ments émus et des regrets : la ville de Gai ne se trouve pas sur Vitinéraire de mare,, qui lui est imposé par le commandement. Listz bien, Gantois : la ville de. Gand ne trouve pas sur l'itinéraire de marche irapo à la 12e division française, qui campe à qu( ques kilomètres d'ici. Vous n'aurez pas l'oeç sion et la joie de pouvoir manifester vot gratitude à ceux qui ont aidé à vous délivr de l'odieux joug du casque à pointe. Vous : pourrez pas clamer à ces magnifiques solda les sentiments d'admiration que vous épro vez à leur égard. Vous ne pourrez pas vc défiler les vainqueurs de la Marne, les hér de Verdun, les subli»es « poilus » de l'A gonne On en a décidé ainsi en haut lieu. Oi juste ciel, qui donc a pu inspirer cette maie contreuse défense ? I! f ludrait en.ire que ceux qui ont pris d décisions lorsqu'il s'est agi de. régler l'entn triomphale à Gand des troupes belges alliées, ont été fort mal conseillés. Pas i Français à Gand, la ville dangereuse ! 1' de Français dans cette cité, dont pourtant cœur chaque fois tressaillait d'allégresse l'annonce d'une victoire des soldats de République, dont l'haleine chaque fois se ret nait à l'annonce des offensives teutonnes < Champagne, en Argonne, dans les Vosge Pas de Français à Gand, où du plus rie] jusqu'au plus misérable chacun rivalisa pour donner aide et assistance aux malhe reux prisonniers en capotes bleu de-ciel qi les Boches promenaient par nos rues ! Pas ( Français à Gand, où von Schickfuss de tris mémoire fut obligé de faire afficher d arrêtés menaçant de la peine de mort « qi conque procurera asile, nourriture, moye de subsistance, vêtements bourgeois à d militaires français ou anglais, ou qui le prêtera secours d'une façon quelconque Pas de Français à Gand, où la population si chaleureusement acclamé le Génér Desgouttes et sa suite. lors de la joyeu entrée du Roi ! Pas de Français à Gand, où peuple chante la « Marseillaise m à l'unissi avec la « Brabançonne » ! Pas de Français Sand où, lors de la grande fête patriotique i théâtre, des officiers français ont pieu d'émotion devant les ovations enthousiastes interminables dont ils étaient l'objet! Pas ( Français à Gand, pour laquelle tant ( Français ont souffert et sont morts ! Ceux qui portent la responsabilité d'avo éloigné, de nous, comme si nous étions d pestiférés, des délégations de troupes frai çaises,n'ont-il donc pas des yeux pourvoir des oreilles pour entendre ? Ou s'agit-il peu être d'une infâme conspiration maniganci par des forces occultes et à laquelle la que tion de l'Université ne serait pas étrangère Mystère. Un point, pourtant, est bien établ C'est qu'en agissant ainsi, on a calomnié 1 Gantois, on a fait injure aux sentiments < reconnaissance que toute notre populatie nourrit à l'égard des soldats fiançais, un 1101 a giflés en pleine figure. Et cela, la popul tion ne peut le souffrir. M— — Gantois, n'ayez trêve ni repos avant t connaître les noms de eeux qui ont médit c vous aux yeux du monde entier Lorsque vot les connaîtrez, répétez-les bien haut, af qu'on sache ici et ailleurs quels sont ceux q e vous ont empêché de glorifier, en leurs frèn vivants, les Autres qui sont tombés pour vou 01 pour votre pays, pour l'humanité entière. Il uî Echos du palais a- 11 décembre. :î- Les poursuites contre les activistes id Si le parquet a rais quelque lenteur à requ he rir <es poursuites contre les traîtres, et s'il fallu le presser pour qu'il se décide à se mett: se en mouvement, l'instruction est par cont sé menée rondement depuis qu'elle a été confit il- à M. le juge Van Ginderachter. a- Celui-ci, qui ne s'eccupera apparemmei re plus d'autres affaire» juiqu'à nouvel ordre, er assumé la charge d'instruire toute» les caus< îe — sauf l'affaire Stocké, et, pour des raisoi ts de convenances personnelles. u- Des prévenus ont été convoqués tous c< ir jours derniers, et interrogé tant le matin qi os l'après-midi, *t même jusqu'à des heures ta r- dives de la soirée. li, La plupart, qui faisaieflt jadis preuve ( n- tant de moyens, ne semblent plus aussi fie j qu'au temps où ils opéraient sous le couve ss | des bayonnettes allemandes. ;e | Quelques mandats d'arrêt ont déjà é' et décernés, notamment à charges des nommi le j de B., V., De Br. is j D'autre* ne tarderont pas à suivi e; mais l le principaux coupables — à charge de qui ( à instruit également — ont pris la fuite, la seront sans doute jugés par contumace. e" Juges d'instruction Viennent d'être délégués à ces foectioi Sl par le tribunal, afin d'assister leurs collègue le surchargés de besogne, MM. les juges Verwi ,lt ghen et DeRuyck.ce dernier juge des enfant Audiences correctionnelles ie [e Le tribunal correctionnel reprendra si te audiences à dater de vendredi prochain, i local de la rue du Bas-Polder, en attendai j. que le palais de justice soit remis en état. lg II y aura une audience par semaine ss l'après-midi, les trais premiers jours de u. semaine — la salle d'audience étant occupi i le matin par le tribunal civil —, le matin 1 a jeudis, vendredis et samedi de chaque s maine, deux audiences du samedi étant rése s,e vées toutefois chaque mois pour l'examen d> le affaires civiles de divorces et de «éparatio: m de corps. ^ L'on prévoit cependant dès ores,que quar IU tout sera rentré dans l'ordre et que le trib nal sera ail complet, il faudra créer ur et chambre temporaire, pour vider l'arriéré je juger les nombreuses affaires nouvelles, q le rentrent en mass» au parquet chaque jour. X. X. ir •>-•»»»——•««# ;f Lettre de Bruxelles 3t Bruxelles, le 6 décembre 1918. t- En attendant que le parlement se réunisi :e la semaine prochaine pour discuter le» adi e, s- ses que la Chambre et le Sénat doivent vot< ? en réponse au discours du trône, on tâche c i. remettre un peu d'ordre dans l'administratic 3S que le? boches en s'en allant ont désorganisé le tant qu'ils ont pu. in Nous ne pouvons espérer pour l'instai is qu'une réorganisation provisoire,puisque c'ei i- l'autorité militaire qui prend en main la d rection de plupart des services dans le paj le soumis à l'état de siège et que tout sera e , recommencer quand ce sera le tour des civil: ts Bien que notre armée n'ai; jamais pu su[ n ' porter une discipline à la prussienne — ne .li petits soldats ont rapporté à ce sujet des hif is ' toires significatives de leur vie dans les trai s, j chéo-s — une administration militaire a toi jours quelque chose d'assez rude ; et elle e: souvent aussi peu soucieuse qu'une admini: tration civile d'épargner à la tourbe vulgaii des administrés des corvées inutiles. On est encore pour la plupart des chose; ^ dans la période du désarroi les plus comple a Voici par exemple la question des passe-port A peine l'armée est-elle rentrée à Bruxelle qu'un arrêté du chef de l'état-major est afi >e ché sur nos murs, disant que dans la zone as cantonnements de l'armée — une zone doi tout le monde ignore les limites — on ne pet a pas sortir de sa commune sans une autoris. jg tion spéciale de l'autorité militaire. * Et la rumeur publique vous apprend qi les permis de circulation se délivrent de 10 1 à midi au jrand quartier général, G. Q. G établi à l'Hôtel de Belle Vue, place Royal Vous vous y rendez de votre pied le plus lég( à l'heure indiquée; une affiche manuscrit I collée sur la porte vous apprend que le G. C G. s'est transporté à l'ècrle militaire, et u r|. obligeant boy-scout vous avertit qu'il n'e: plus temps d'y aller ce jour-là parce que ! . quartier du Cinquantenaire est fort loin t ig que le bureau ferme à midi. Vous y allez dor le lendemain et vous vous trouvez devant ur grille fermée assiégée par une foule compact ^ et impatiente et vociférants. ^ La grille s'ouvre toutes les dix minutt pour laisser pénétrer dans le sanctuaire tro ou quatre personnes, tandis qu'une vingtair d'autres qui, étant déjà venues plusieurs fo is savent qu'il faut rédiger une demande p< îs écrit, font de vains efforts pour faire prend] 1- par le boy-scout qui sert de cerbère, li s. demandes eu question auxquelles répons sera faite deux bu trois jours après.—- Il sera !S trop simple d'avoir une boîte aux lettres. u Et comme le bureau feriiîè à 11 h. et ne jt pas à midi, pour ne rouvrir que de 2 à 4, ] plupart des malheureux qui ont fait le pie . de grue pendant plus d'une heure sont obligi la de s'en retourner sans avoir rien obtenu, pi îe même un renseignement exact et précis. ;s Et lorsque, en désespoir de cause vous voi e- décidez, au mépris des affiches, à vol i- rendre à la gare du chemin de fer sans aucu îs permis, vous êtes tout surpris de constat! is qu'on ne vous demande d'exhiber aucun pass port avant de vous donner votre billet, pi id même la carte d'identité. i- Car, le passe-port n'est exigé, dit-on mail i» tenant, que pour aller à l'étranger. Si c st l'avait dit tout de suite,cela aurait mieux val -ii et quantité de gens qui n'y avaient que faii n'auraient pas été encombrer les abords d bureau des passe-ports, empêchant d'e approcher ceux qui réellement avaient besoi d'y être. Ceux-là, du reste, ont bien des épreuves subir, leur demande doit être examiné ie bureaucratiquement: quand ils sont parveni s- à l'introduire, il leur faut, revenir le lendi 'r main pour en avoir des nouvelles, ou le su: e lendemain, ou le jour d'après et enfin d n compte on leur donne un numéro conti ie remise duquel ils recevront plusieurs joui après le passe-port désiré — si on le 1er it accorde. Il faut au moins, pour arriver à u ;t résultat favorable ou non, aller une dem i- douzaine de fois au G. Q. G. et attendre ch. 's que fois des temps infinis devant la porte, e à plein air et exposé à toutes les intempéries di i. notre froide saison. Le service de l'alimentation, cependant, < is été épargné parles nouvelles administrations ;- C'est toujours le Comité national qui distribua i- aux porteurs de cartes de ménage les maigre i- rations de graisse et de féculents qu'il pré ;t lève sur les envois de la Commission for relie i- in Belgium. On annonce que cela va pouvei e se faire plus largement. M. floover a constat-par lui-même combien nous avons besoii j d'être un peu mieux ravitaillés, et des envoi abondants vont nous être faits par l'Ame rique. Déjà même la ration de pain, qui étai . à tout prendre suffisante, va être augmentée i_ Mais pour le ravitaillement des produit ,s indigènes, le départ des boches a désorga nisé toutes leurs centrales — qui étaien it organisées d'ailleurs pour leur permettre d i_ nous piller plus aisément -et il va falloi régler à nouveau les distributions de sucie g de pommes de terre et de beurre. , Dans le discours qu'il a prononce jeudi soi en meeting de la maison du Peuple, M. Wau Jé ters, le nouveau ministre du ravitaillement ; r annoncé que son administration allait tou e centraliser. C'est peut être tout pis; avant qu i des centrales belges aient remplacé le* cen 'Q traies boches d'odieuse mémoire, il se pas tt sera aux moins autant de temps qu'il ei e avait fallu pour nous ra.ïiener à un régim t normal où la liberté des transports et 1 u commerce feraient baisser les prix bien plu e et bien plus sûrement que l'action admini e strative Car le désarroi dont l'histoire des passe ,s port» vous donne un échantillon existe dan ls tous les domaines. Et nous devrons continue e à faire des stations interminables devant de is guichets rébarbatifs. r Un autre incident notable du même meetini •e de là Maison du Peuple, c'est l'accueil cha ,s leureux fait à M. Camille Huysmans qu ;e siégeait au bureau et qui fut invité à prendr la parole par l'assistance même. M. Oamill Huysmans fut cependant un défaitiste de 1 n première heure qui, mettant au-dessus de tou a ! le principe même de la lutte des classes, ,j toujours voulu que l'Internationale des tra !S vailleurs se réconcilie avec la démocrati g sociale allemande. Il semble donc que ee idées-là aient eu chez nos socialistes plu d'écho qu'on ne le supposait. Et c'est encore une cause de dissentiment en perspective à ajouter à celles — la questio flamande notamment — qui menacent d rendre éphémère la trêve des partis et leu union natiiotinne. H. D. ■S . ... ... Chambre des Représentants n Séance du 11 Novembre i; M. LE PRÉSIDENT prononce l'éloge fun e bre des vingt députés morts pendant I u guerre. Il rend hommage à M Colenveaux qu n déporté, faillit mourir en captivité, n II donne ensuite lecture des télégrammes d félicitations des parlements étrangers parve à nus à l'occasion de la.délivrance du territoire e 1 M. RENKIN dépose un projet de la le is | relatif aux contrats de transport. ; M. DELACROIX dépose un projet de lo ■- d'après lequel les impôts seront perçus ei e ; 1919 sur la base de 1914. Les impôts établi e ou autorisés par les Allemands pourron •s 1 continuer à être perçus pour autant qu'il r soient justes et équitables, n II communique ensuite les travaux de 1: i- sous.-commission financière de la commissioi i- ; de l'armistice à Spa. n 1 M. FRANCK dépose un projet de loi sur 1; i prorogation des mandats des membres du Conseil colonial. i, M. JASPAR dépose des projets de lois . réglant la réparation des dommages de guerre, > instituant un établissement national pour les 3 invalides de la guerre, eréant un établisse- - ment national pour les orphelins de la guerre, f Les pouvoirs de M. Marcq, suppléant de r \ M. De Meester sont validés. ; M. LE PRÉSIDENT donne lecture du texte i de l'adresse en réponse au discours du Trône. 3 M. PONCELET propose d'ajouter des hom- - mages aux bourgmestres. t M. DLJBUS dit que c'est inutile, les bourgmestres étant compris dans les administra-s tions publiques citées. M. WOESTE fait des réserves au sujet du t suffrage universel et l'élection d'une consti-3 taante. On ne peut considérer la constitution r comme un chiffon de papier. Nombreux éga-, lement sont les partisans du vote des femmes. M. Woeste fait également des réserves au r sujet de la liberté syndicale et l'abandon de - la neutralité. i M. HYMANS répond que les réserves de t M. Woeste paraissent se rattacher à de vinil-3 les opinions que les événements ne purent pas - modifier. Les traités ne nous protégèrent pas. Les termes de l'adresse répondent à la pen- i sée du içonvernement, aux désirs du pays. La 3 Belgique a droit à une complète indépen-3 dance et à l'exercice de son entière souverai-3 neté. M. MECHELYNCK dit que par patriotisme aucun membre de la gauche n'intervint, dans _ la discussion. s M. VAN CAUWELAERT déclara q*e L- comme flamand il votera l'adresse quoique le* 3 réformes en matière linguistique lui paraissent insuffisantes. r M. PIEULLEN se réjouit de la prochaine _ instauration du suffrage universel, mais il i voudrait y voir ajouter le suffrage des fem-3 mes comme dans plusieurs pays alliés. 3 MM. VAN DE VYVERE et WLNANDY se ! réservent une entière liberté sur les questions t que soulève l'adresse. Ils voteront le texte i pour faire preuve d'union. Le texte de l'adresse e»t adopté unanime-e ment. 3 M. MASSON annonce que le gouvernement 3 a l'intention de libérer les anciennes classes, depuis 1899 jusque 1903, ensuite 1904 et 1905. 3 On licenciera aussi les volontaires engagés i en 1914, ceux venus du territoire occupé et s ceux qui sont pères de trois enfants. On étu-r die la libération de tous les autre» volontaire» de guerre. M. VANDERVELDE annonce qu'il élabore j un projet de loi instituant un juge unique poulies tribunaux de première instance et créant des chambres de trois membres pour les cours - d'appel 1 La Chambre se censtitue en comité secret ' pour examiner la question du transport poul ies députés. s f.*.— —..—..—...——..,^,.4 Au Moniteur i M. Deeren (E.-J.-H.-C.), notaire à Nieu-port est nommé juge de paix suppléant' à la i justice de paix du canton de Nieuport. 1 Par arrêté royal du 26 novembre 1918, s | M. Vander Vaeren (J.-C.), docteur en scien-t j ces naturelles, ingénieur agricole, inspecteur s ! à l'administration centrale, est nommé ins- ; specteur général. 1 ; Par arrêté royal du 26 novembre 1918, 1 M. Vander Vaeren, inspecteur général à l'ad- Iministration centrale, est nommé chef du cabinet du Ministre de l'Agriculture. Feuilleton du Journal de Gand. 20 La Mère Patrie roman par MAURICE MONTÉGUT Ces barils avaient dormi longtemps sous les décombres de l'ancien manoir,à l'intérieur des terres, brûlé par les Anglais. De retour en Acadie, le premier soin d'un ancêtre Bri-cogne, le grand-père de Bertrande, avait été d'aller repêcher son trésor 11 y avait dépensé trois nuits,et le chargement emplissait quatre voitures à bois. Depuis, rien n'avait plus bougé. Hé ! hé ! il irait là tout droit, pendant que les autres s'éventreraient goulûment. Avec (deux barils seulement, sa fortune serait faite Et puis, plus tard, qui sait? on pourrait revenir, répéter la manœuvre du vieil Aca-dien. C'étaient de réjouissantes pensées. Cependant, de pipe en pipe,le temps passait et Catz ne voyait rien venir. Il *e prit d'inquiétude; à présent qu'il allait, être riche, il se sentait moins brave. Que faisait Gottlob ? Il tardait trop. Si lui, Catz, était surpris par les Bricogne devant le bûcher d'aventure, sa destinée était aussi c! lire qu'elle serait brève ; une corde au cou et la première branche du premier sycomore. Il frissonna, tâta des doigts son revolver à sa ceinture et s'en fut se terrer dans le creux d'un buisson. Enfin, il percevait au loin le galop sourd de trois chevaux ardents ; il sortit de sa cachette et marchait à la rencontre de ceux' qu'il attendait. Gottlob, Othon, Guillaume parurent, poussant leurs montures dans les hautes herbes de la prairie. En un instant, ils le rejoi naient, glissaient à terre. — Tout est prêt ? interrogeait l'aîné. — Oui, tout, chuchota l'ouvrier. Il ne manque plus qu'un coup de briquet aux quatre coins de la baraque. — En avant ! cria Guillaume. Othon récita : — Samson. juge d'Israël, attacha des torches flambantes à la queue de trois cents renards et les lâcha sur les moissons des Philistins. Mais les autres ne l'écoutaient pas; les pierres à feu battues par uu morceau d'acier jetaient leurs étincelles sur les feuilles mortes ■ et les brindelles sèches. Une petite lueui bleuâtre tremblota sous la façade du côté di la mer ; une autre du côté des prairies, uni autre du côté de la forêt. Trois minces filet: de fumée jaune pointèrent pour s'éparpille: aussitôt au souffle du grand vent. — Othon, cria Gottlob, allume sous li perron. Alors l'homme de la Bible se décida ; i imita ses frères, et Catz, leur serviteur amorça l'incendie. D'abord la flamme hésitait mais le vent l'assaillit sur la droite, failli l'éteindre et puis l'attisa biusquement. Un ronflement sinistre courut le long de: murs de bois ; les résines coulèrent ; les fagot: ; embrasés s'écroulaient dans un crépitemen continu: les premières solives noircirent mais le perron de sapin, le balcon à jour flambèient comme des copeaux ; la flamme s'installa, maîtresse, aux fenêtres violées don les vitres sautèrent ; et, comme un immenst bûcher, la maison sans souvenirs se teigni d'écarlate. — En retraite! hurla Gottlob, courant i son cheval. Et, tous, vous le savez, vous voit: ! le rappelez : ce sont les Français qui ont fai le coup !. . Une seconde après,la clairière était déserte 1 ' a n mu 1 nu iiiiimii—B—waaJB——na—*—■bw—m—«t ■ '■ l'incendie vainqueur, au milieu d'un nuage de i fumée noire, illuminait la baie, ensanglantai: ; ; la mer, le ciel, les profondeurs ; inquiétait ai ; j loin la marche des navires ; effaiait les chats .- huants, et tirait de leurs trous les loups aba soutdis hérssés par la peur. i Or, ce reflet tragique, refoulant au loir l'ombre, était celui-là même qu'avait perçt 1 Roland, de la maison française Et, soudain dans un immense déchirement de tout l'être , ; il avait compris. ; Il se précipita ; ses frères le suivirent ainsi que quelques ouvrie's, ralliés en hâte i par Jérôme alarmé. i — Accompagnez mes fils., ne les quitte; : pas ! , Tons étaient déjà loin ; et, sous les voût'ei hautes des hêtres et des ormes, ils couraien à perdre haleine; Roland en tête, Renauc après, Roger ensuite ; et, enfin, les quatre 1 bûcherons dévoués à leurs maîtres : Césaire ; Nicolet, Gervais, Barthélémy ; Fi ançais de: quatre bouts de la France. U leur fallut une demi-heure de ce trait > forcené pour arriver enfin sur le lieu di : désastre. Le crime était irréparable. La de meure future des fiancés de la veiiie s'effon drait sous la morsure des flammes ; le ven: : poussait l'assaut ; toute chance de secours n'était que chimérique. 1 Devant cette ruine fumante, Roland se tordit les mains C'était le travail de six mois, l'ouvrage des siens, la dot donnée par son père, qui penchait vers le sol ; mais avant 1 tout cela, pire que tout cela, c'était la îupture 1 sans es; oir, la fin de l'amour, le rêve à bas, , la déclaration farouche d'une guerre imminente et sans merci. Alors, Roland Bricogne, ce géant au cœur , sûr, qui portait fléi .ment un nom de paladin, : ce petits fils d'un soldat de Napoléon, de la grande Bertiande, suffoqué par l'horreur, ; pleura comme un enfant. —"Frère, frère, répétait Roger, ne trouvant ; pas de mots pour la consolation, frère, frère, du connue... sois fort ! Mais Renaud, tout à ses colères, se répan-: ' dait en imprécations. — A la bonne heure ! voilà qui est pai lé !.. ; Nous s imtues renseignés, à présent, jour de Dieu! Ah! vous rêviez la paix... la réponse 1 est jolie!... . : j (A tuivrr.)

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.  

Il n'y a pas de texte OCR pour ce journal.
Cet article est une édition du titre Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Gand du 1856 au 1923.

Bekijk alle items in deze reeks >>

Ajouter à la collection

Emplacement

Sujets

Périodes