Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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s.n. 1915, 19 Novembre. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Accès à 28 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/fb4wh2hp92/
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Ve dredi 10 novembre I1M.> S centimes le numéro 89me année N° :m JOURNAL DE GAND ABONNEMENTS : BELGIQUE : H fr. par ail ; rA fr. pour six mois ; £ fr. pour trois mois Pour l'étranger, le port en sus RÉDACTION & ADMINISTRATION : CAND — 3, RUE DE FLANDRE, 3 — CAND TÉLÉPHONE 665. ANNONCES : Voir le tarif au bas de U dernière page du journal. Avis officiels de l'autorité allemande AJOUTE A L'ARRETE concernant l'interdiction de laisser circuler les chiens sur la voie publique (Arrêtés 11" 3C et n" 36 du bulletin officiel). Attendu que de nouveaux cas de rage et symptômes de rage ont été constatés, l'in-lerdiciion de laisser circuler les chiens en l.berlé et non muselés sur la voie publique est maintenue pour le rayon- de l'étape, jusqu'à nouvel ordre. Toutes les prescriptions émises par les ordonnances, publiées antérieurement déjà à ce. sujet sous n" 30 $$ 1-10 et n 36 (du bulletin officiel des arrêtés), restent entretemps en vigueur. Numéro 6 de l'arrêté n" 30 reçoit une amplification sous ce rapport qu'aussi les chiens de cha;.se peuvent courir sans muselière ni laisse, pendant que l'on les emploie à la chasse. Garni, le 5 novembre 1915. Der Etappeninspekteur, von UNGER, Generalleutnant. AVIS L'exportation, sans autorisation, du « Wirtschafts-Ausschuss des Etappen-Ins-pektion 4 » de graisses quelconques, hors du territoire de l'Etape, est interdite. Les contraventions seront punies d'une amende jusqu'à 500 mark et d'un emprisonnement de 6 semaines, ou de l'une de ces peines. I.es marchandises destinées à être exportées seront confisquées. (Et. T. B, 518/5). Gand, le 15 novembre 1915. Le Commandant de f'Etape. LA f.lJERIÎi: Sur le front occidental Communiqué officiel allemand Berlin, 17 novembre. — A part des combats d'artillerie et de mines sur quelques points du front, il n'y a rien d'important à communiquer. Sur le front oriental Communiqué officiel allemand Berlin, 17 novembre. — Des destroyers russes ont bombardé hier, Petragge, à la pointe nord de Courlande, et le territoire situé au sud-ouest de cette localité. A part cela, la situation reste inchangée. Communiqué officiel autrichien Vienne, 17 novembre. — Rien de nouveau. Communiqués officiels russes Pétrograd, 15 novembre. — Au front de Riga, au nord du lac de Ranger, nous avons de nouveau refoulé les Allemands. Dans L. région de l'Ile Daien. dans la Dwina, au haut de Riga (huit km. au sud-est) d;s com bais d'avant-garde. Le calme règne dans la région de Friedrichstadt et de Jacobstadt à la Dwina. Allluxt, nos troupes sont parvenues sur plusieurs points à passer les ob-s.acles en fils de fer et à prendre possession d'une partie du cimetière. Le village de ûryswïaty a é;é bombardé par l'artillerie lourde allemande. Sur l'autre front jusqu'au Prjpet, le calme règne. Au nord et à l'ouest de Czartorysk, l'artillerie lourde allemande a bombardé au cours de la journée du 13 novembre quelques secteurs de notre position ; le soir de ce jour-là, l'ennemi avança à l'Est du village de Podgacie. Le combat au passage du Styr continue. Le calme règne sur l'autre front méridional et en Galicie. Rapport du 16 novembre. — Sur tout le front, depuis Riga au Pripet, rien à signale.' d'important. Dans les environs des viilages de Gminy et Chrafk, à 7 kilomètres au nord de Czartorysk, les combats pour le j f:{i^.iof> H;i Sfvr nnurssiiivfinf Sur le front des Balkans _ Communiqué officiel allemand 'Berlin, 17 novembre. — La poursuite dans la montagne a de nouveau fait de bons progrès; les Serbes ne parvinrent nulle part à se maintenir longtemps. Plus de 2C00 prisonniers, une mitrailleuse et deux canons sont restés entre nos mains. Communiqué officiel autrichien Vienne, 17 novembre. —Les troupes austro-hongroises qui combattent à la frontière du Sandschak ont rejeté les dernières arrière-gardes monténégrines au delà du Lim. La poursuite des Serbes est continuée partout. Une colonne austro-hongroise, qui avance vers Sjenica, a chassé l'ennemi des positions énergi-quement défendues sur les montagnes au nord de Javor. Les troupes allemandes du général von KOvess étaient éloignées, hier soir, d'une journée de marche de Rafka. En Kurfumlje ont lieu des combats locaux. Communiqué officiel bulgare W. 1'. B. Sofia, 15 novembre. — Officiel de samedi : Après la prise de ia place de Nish, les Serbes s'étaient retirés sur la rive gauche de la Morava et avaient détruii tous les ponts en route. Le fleuve y a une largeur de 150 à 200 mètres, et une profondeur de 1 à 2 mètres. Les Serbes, appuyés sur des ouvrages fortifiés et pourvus d'artillerie lourde. entreprirent, en nombre, des contre-at-.aques violentes dans le but d'empêcher nos iroupes de franchir le cours d'eau. Le Roi Pierre assistait à ces combats. Au cours des derniers jours, nos troupes brisèrent la résistance désespérée des Serbes et s'avancèrent résolument sur la rive gauche du fleuve. Aujourd'hui elles ont pénétré dans Prokup-îje. Elles y ont capturé six mortiers de 12 cm., 19 voitures chargées de grenades d'ar-'illerie et fait 7,000 prisonniers. Dans la ?are de Grejesc nous avons pris 150 wagons. Le 1" régiment du Landxvehr serbe s'est rebellé et a tué son commandant, le colonel Prebiischewitsch, un des principaux inst' dateurs du complot pour l'assassinat de l'ai" chiduc François-Ferdinand. Le régiment s'est ensuite dispersé dans les villages voisins.La nuit du 12-13, les Français ont tenté d'attaquer nos positions à la Wardar: nos troupes entreprirent une forte contre-attaque et les refoulèrent sur la rive droite d i Karassu. En même temps elles caoturèrent deux mitrailleuses attelées, deux canons de montagne et firent 56 prisonniers, dont 3 officiers. W. T. B, Sofia, 16 novembre. — Officiel de dimanche : Les opérations se développent nartout en faveur de nos armes.Près de Pro-kuolje nous avons capturé 480 caisses de munitions d'infanterie, 12 voitures avec du matériel militaire et un parc de pioniers avec 16 pontons. Notre contre-attaciue à ia rive ouest du Karassu. au sud de Weles, a abouti à rejeter comolètement les França's sur la rive est de ce fleuve. A.cet endroit, nos trouoes, entreorenant un puissant assaut. en chantant le « Schumi Marifza ». sont emparées des positions solidement retranchées des Français. Incident à Bucarest Bucarest, 17 novembre. — Entre Filipes-cu ei son fils d'une part, et le journal offi-c.el « Viitorul » d'autre part, il s'est produit une polémique de presse en raison d'ir*-régularités que les deux Filipescu ont repro chées au ministre de la guerre. Le ministre de la guerre répondit par la publica'.ion de ' documents propres à compromettre le fils 1 Filipe-'cu. Hier, le jfcune FiLpescu a attaqué en pleine rue le rédacteur en chef du « Vil-tcrul », Berluscu. I! y eut une rixe. Le public dut séparer les: adversaires. Le vieux Filipe.-cu publie dans son journal une lettre qu'il a adressée à Bratianu, au sujet de l'incident de son fils et. dans laquelle il le prévient qu'il introduira une interpellation à la Chambre. La mission' de Kitchener taris, i/novemore. - L'un.on leiégr.a-^.aque annonce: Le » temps » ûeciare au-juai u nui : « La mission de Lord Kjtçhener a une împonance Deaucoup plus grande qu'un Simple voyage a inspection pour la continuation aes opérations aans ia Méditerranée. il s agit ue mettre une complète cone-rence dans l'entreprise aux Balkans,.Les vi-siies de Joffre à Londres, d'Amade à Pétro-o. ade, cie Gouraud à Rome, ont servi à établir un contact plus intime entre les différents états-majors généraux. Aucune des puissances alliées ne' renoncerait à son propre commandement en chef, car la tâche de enaque armée isolée est différente de celle de l'autre. Il ne s'agit que d'établir, par un contact intime en des points de vu:s communs, une liaison iritime enire les mouvements et les entreprises des armées isolées. La mlsiion de Ki;chener a pour objet d'organiser, aux Balkans, une action commune plus vigoureuse, qui, si elle avait eu lieu il y un mois, aurait provoqué us autre revirement aux événements militaires et diplomatiques. L'organisation méthodique du commandement suprême aux Balkans est la première action qui a été franchement promise par le cabinet Briand. Sur le front itafo-autrichièn Communiqué officiel autrichien Vienne, 17 novembre. — Pas de grands combats d'infanterie hier, dans les environs de Gôrz. L'activité de l'artillerie italienne a été aussi moins grande, en comparaison avec les jours précédents. La situation sur Mut le front sud-ouest est inchangée. Une escadrille de nos avions a bombardé, avant hier, Brescia. Les aviateurs ont pu constater de grands incendies. Tous les avions sont rentrés indemnes. En Perse. On télégraphie de St-Pétersbourg au « Corriere délia Sera » que l'occupation du nord de la Perse par des troupes rui.e., d'accord avec l'Angleterre, est imminen.e. Les consuls des puissances centrales se préparent à partir pour le sud. Le Gouvernement persan s'est empressé d'assurer la Russie et l'Angleterre de sa bienveillante neutralité. Mais la Russie exige que la Perse désarme les bandes turco-persanes. Les né-gccia'ions se poursuivent. D'après la « Kœlnische Volkszeitung » le président du Cabinet aurait averti le commandant de la brigade de Cosaques que le Shah allait quitter Téhéran avec ses minisires. Téhéran res!e sous la protection des Cosaques. La police et la gendarmerie tur ques quitteront également la ville. Chronique judiciaire Les décisions suivantes du Gouvernement général allemand en Belgique, ont été affichées mercredi sur les murs de la ville: Par jugement du 22 octobre 1915 du tribunal de campagne, les personnes suivantes ont été condamnées pour espionnage, pour avoir donné asile à des espions, prêté aide à i jsponnage ei essaye ue faire passer des recrues a l'ennemi; a ta peine de mort : Dnailuin tugene, surveillant dans une fabrique oe maenines agricoles à Crox ; uouceuame Acmlie, employé pensionné des cnemins de fer à Cambrai. a 15 ans de travaux forcés: Epouse Marie Vandamme, née Laroche à Maubeuge. A 13 ans de travaux forcés: Epouse Clémentine Lauridon, née Neve-jans à Avesnes-les-Aubert ; Vandamme Auguste, employé de fabrique à Maubeuge. A 12 1 2 ans de travaux forcés: Hublart Ocsar, garde-barrière à Louvro.l. A 12 ans de travaux forcés: Colentier Hneri, rentier à Cambrai; Corbent, Arthur, cabaretier à Cambrai. A 10 ans de travaux forcés: Epouse Marie Dauchez, née Pontduux, ménagère à Cambrai. Dislaire Auguste, maire et fabricant à Rieux. Fierquin Paul, tonnelier à Hauimont. A 2 1 2 ans de travaux forcés : Woel Charles, tailleur à Cambrai. A 3 ans de prison : L^stoquoy Henri, collégien à Cambrai ; Fierquin Germaine, couturière à Haut-mont.1 D'autres personnes accusées de trahison commise pendant l'état de guerre ont été acquittées. Dhalluin et Doucedame ont été fusillés ce jour. Maubeuge, le I"' novembre 1915. Der Kommandant. Martini, Generalmajor. Je porle cet avis à la connaissance de toute la population du territoire placé sous mon autorité. Bruxelles, le 9 novembre 1915. Der General-Gouverneur in Bslgien. Freiherr von Bissing, Generaloberst. - Par. jugement du 2 novembr-e-1^15 du-tribunal de campagne, les personnes suivantes ont été condamnées pour trahison commise pendant l'état de guerre (espionnage des transports par chemin de fer) : A la peine de mort: Jules Legay, cantonnier à Cuesmes; Joseph Delsaut, fabricant de chaussures à Cuesmes: Charles Simonet, journalier à Mons. A 12 ans de travaux forcés: Arthur Legay, ouvrier de chemin de fer à Cuesmes. Depuis le début de février dernier, ces personnes ont, sur l'instigation de l'ennemi, tenu note de tous les transports allant au front ou en revenant sur deux lignes de chemins de. fer et ont transmis ces renseignements au service d'espionnage ennemi. Le jugement a été confirmé. Les con-'lamnés à mort ont été fusillés. Bruxelles, le 6 novembre 1915. Das Gouvernement. Je porte cet avis à la connaissance de la :opulation de tout le territoire placé sous nés ordres. Bruxelles, le 6 novembre 1915. Der General-Gouverneur in Belgijn, Fre:herr von Bissing, Generaloberst. La vitesse de l'aéropiane Erreur ou vérité ? Les reproches que l'on adresse à la vitesse des aértiplanes dérivent d'une assimi- liation de l'aéroplane à l'automobile, assimilation injustifiée à ce point de vue. 11 est en efiet pratiquement impossible de se lancer à 30 mètres à la seconde sur une route, mais pourquoi? Parce que les routes étant utilisées pour des emplois différents, et généralement plus importants que la circulation des automobiles, n'offrent à celles-ci que des lignes Iracées en dehors de toute idée de grande viiesse. Sur les trois dimensions de l'espace, largeur, longueur et hauteur, on ne met à la disposition de l'auiomobile qu'une seule, la longueur. 11 n'en est nullement de même pour l'aéroplane. Il jouit, lui, des trois dimensions de l'espace. L'existence du vent fait de la vitesse une condition indispensable pour arriver au but, en aviation. Un appareil n'est utile que s'il peut, surmonter le vent et aller là ou le veut son pilote. L'aéroplane lent, ayant une vitesse propre de 40 kilomètres à l'heure, ne sortirait pas souvent des remous, faute pouvoir se diriger. Les plus grands vents observés étant de 100 à 180 kilomètres à l'heure, un aéroplane qui ferait du 300 à l'heure pourrait sortir par tous les vents. Je ne vois pas pourquoi l'acuité de nos sens nous limiterait à 120 kil. à l'heure. J'ai plus d'une fois vu faire 140 ou 150 kil à l'heure avec vent arrière sans que les aviateurs aient éprouvé des difficultés d'orientation. En aéroplane, la disparition des premiers plans facilite beaucoup la reconnaissance de l'itinéraire. 11 ne faut pas lire une j carte en s'attardant aux minuties quand on , la lit à 150 kil. à l'heure, voilà fout. Je ne crois pas que nos sens fassent obstacle à une vitesse double. La brume est un obstacle gênant pour l'aviateur, mais la vitesse n'a rien à voir dans la question. Tant qu'on est dans la brume, quelle que soit la vitesse, on n'y voit pas "davantage. Mais une allure rapide permet de traverser plus vite un banc de brume, et diminue l'angle de dérive produit par un vent latéral. La question de l'atterrissage n'effare pas autant les pilotes qu'on le suppose. Les pilotes savent que la vitesse d'un appareil en l'air peuL varier entre une limite inférieure nécessaire à la sustentation et une limite supérieure fournie par la pleine puissance du moteur. Les pilotes exercés savent aussi, à l'atterrissage, diminuer la vitesse de leur appareil, après avoir coupé l'allumage et avant le contact avec le sol,en augmentant progressivement l'angle d'attaque. Sur un appareil faisant du 100 à l'heure, ils arrivent ainsi à atterrir normalement à 40 et 50 kil. à l'heure seulement. L'arrivée à 100 kil. à l'heure dans un champ inconnu, sur un terrain inégal, semé d'ornières, de plantes diverses, parfois de fossés ou de barrières, est une légende très éloignée de la vérité. Un pilote digne de ce nom, s'il n'est pas à l'avance sûr du terrain où il va atterrir, Je reconnaît avant de s'y poser. Même en cas de panne imprévue du moteur, la descente en vol plané d'une certaine iiauteur demandé un laps de temps suffisant pour choisir son point d'atterrissage. (Sur Blériot, type XI, l'aviateur Pégoud descendait de 250 à 300 mètres à la minute, moteur arrêté). Si aucun terrain favorable ne se présente, on peut atténuer le plus possible ia vitesse, au dernier moment, en callant l'appareil progressivement, mais à fond; on a ainsi aiierri dans des vignes, au milieu d'échaias hauts de 1.50 à 2 mètres, sans .lommage pour le pilote. Le danger de rupture en plein vol à vent égal est bien moindre pour un appareil rapide que pour un appareil lent. Les dangers de rupture ne proviennent pas du vent lui- M, Feuilleton du Journal de Gand 148 Le Comte DE Monte-Cristo PAR ALEX VNORE DUMAS Monsieur le comte, lui dit-il, vous nous avez offert des places dans votre voiture et des places à vos fenêtres du palais Rospoli; maintenant, pourriez-vous nous dire comment nous pourrons nous procurer un poste quelconque, c "ime on dit en Italie, sur la place del Popolo? - Ah, oui, c'est vrai, dit le comte d'un air distrait et en regardant Morcerf avec une attention soutenue; n'y a-t-il pas, place del Popolo, quelque, chose comme une exécution?— Oui, répondit Franz, voyant qu'il venait de lui même où il voulait l'amener. — Attendez,, attendez, je crois avoir dit hier à mon intendant de s'occuper de cela ; ( peut-être pourrai-je vous rendre encore ce j petit service. 11 allongea la main vers un. cordon de sonnette. qu'il tira trois fois. — Vous êtes-vous préoccupé jamais, dit-il à Franz, de l'emploi du temps et du moyen de simplifier les allées et venues dee domestiques? Moi, j'en ai fait une étude: quand je sonne une fois, c'est pour mon valet de chambre; deux fois, c'est pour mort maître d'hôtel ; trois fois, c'est pour mon intendant. De cette façon je ne perds ni une minute ni une parole. Tenez, voici notre homme. Franz vit alors entrer un individu de qua-rante-cinq à cinquante ans, qui parut ressembler comme deux gouttes d'eau au contrebandier qui l'avait introduit dans la grotte, mais qui ne parut pas le moins du monde le reconnaître. Il vit que le mot était donné. — Monsieur Bertuccio. dit le comte, vous êtes-vous occupé, comme je vous l'avais or donné hier, de me procurer une fenêtre sur la place del Popolo? — Oui, Excellence, répondit l'intendant, mais il était bien tard. — Comment! dit le comte en fronçant le sourcil, ne vous ai-je pas dit que je voulais en avoir une? — Et Votre Excellence en a une aussi, celle qui était louée au prince I.obaniet'f; mais j'ai été obligé de la payer cent... — C'est bien, c'est bien, monsieur Ber tuccio, faites grâce à ces Messieurs de toi'S ces détails de ménage; vous avez la fenêtre, c'est tout ce qu'il faut. Donnez l'adresse de la maison au cocher, et tenez-vous sur l'escalier pour nous conduire: cela suffit; allez. L'intendant salua et fit un pas-pour se retirer.— Ah! reprit le comte, faites-moi le plaisir de demander à Pastrini s'il a reçu la ta-voleita, et s'il veut m'envoyer le programmé de l'exécution. — C'est inutile, reprit Franz, tiram son calepin de sa poche,- j'ai eu ces tablettes sous les yeux, je les ai copiées et les voici. — C'est bien ; alors, monsieur Bertuccio, vous pouvez vous retirer, je n'ai plus besoin de vous. Qu'on nous prévienne seulemen/ quand le déjeuner sera servi. Ces Messieurs, continua-t-il en se retournant vers les deux amis, me font-ils l'honneur de déjeuner avec moi? — Mais, en vérité, monsieur le comte, dit Albert, ce serait abuser. — Non, pas, au contraire, vous me faites grand plaisir, vous me rendrez tout cela un jour à Paris, l'un ou l'autre et peut-être tous les deux. Monsieur Bertuccio, vous ferez mettre trois couverts. II prit Te calepin des mains de Franz. — Nous disons donc, continua-t-il du ton dont il eût lu les Petites-Affiches, que « seront exécutés, aujourd'hui 22 février, les nommés Andréa Rondolo, coupable d'assassinat sur la personne très-respectable et très-vénérée de don César Torlini, chanoine de l'église Saint-Jean de Latran, et le nommé Peppino, dit Rocca Priori, convaincu de complicité avec le détestable bandit Luigi Vampa et les hommes de sa troupe... » — Hum ! « Le premier sera mazzolato, le second decapilato. » Oui, en effet, reprit le comie, c'était bien comme cela que la chose devait se passer d'abord; mais je crois que depuis hier il est survenu quelque changement dans l'ordre et la marche de la cérémonie.— Bah! dit Franz. — Oui. hier chez le cardinal Rospigliosi, oû j'ai passé la soirée, il était question de quelque chose comme d'un sursis accordé à l'un des deux condamnés. — A Andréa Rondolo? demanda Franz. — Non... reprit négligemment le comte; à l'autre... (il jeta un coup d'œil sur le calepin comme pour se rappeler le nom), à Peppino, dit Rocca Priori. Cela vous prive ' d'une guillotinade, mas il vous reste la maz- I zolata, qui est un supplice fort curieux quand on le voit pour la première fois, et même pour la seconde, tandis que l'autre, t que vous devez connaître d'ailleurs, est trop simple, trop uni: il n'y a rien d'inattendu. La mandata ne se trompe pas, elle ne tremble pas, ne frappe pas à faux, ne s'y reprend pas à trente fois comme le soldat qui coupait la tête au comte de Chalais, et auquel, au reste, Richelieu avait peut-être recommandé le patient. Ah ! tenez, ajouta le comte d'un ton méprisant, ne me parlez pas des Européens pour les supplices, il n'y entendent rien et en sont véritablement à l'enfance ou plutôt à la vieillesse de la cruauté. — En vérité, monsieur le comte, répondit Franz, on croirait que vous avez fait une étude comparée des supplices chez les différents peuples du monde. — Il y en a peu du moins que je n'aie vus. reprit froidement le comte. — Et vous avez trouvé du plaisir à assister à ces horribles spectacles? — Mon premier sentiment a été la répulsion, le second l'indifférence, le troisième la curiosité. — La curiosité Lie mot est terrible, savez-vous?Y A ïuivrr). i

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Cet article est une édition du titre Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Gand du 1856 au 1923.

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