Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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s.n. 1915, 15 Août. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Accès à 29 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/2v2c827m6t/
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Dimanche 13 el lundi ï(> août VM'.'î E: centimes ) 1 numéro «59me année — N° 227-228 JOURNAL DE GAND ABONNEMENTS : BELGIQUE : H fr. par an ; \ fr. pour six mois ; S fr. pour (rois mois Pour l'étranger, le port en sus REDACTION & ADMINISTRATION : 3, RXTïC IDE FLANDRE, 3, GAN1 TÉLÉPHONE 665 ANNONCES : Voir le tarif au bas de la dernière page du journal. ■ wis officiels de l'autorité aliemandi La défense de laisser circuler des chiens ei I iberté et sans muselière est applicable à tout' ■ '|a région de l'Etape. A la disposition relativ ■ aux sanctions il est a ajouté ce qui suit : I « S'il y a négligence, elle sera punie d'un ■ amende de 3 à 900 mark ou d'un emprisonne H men/ de 1 jour à 6 mois.» (Et. T. B. N° 324/10. ■ ' Gand, le 11 août 1915. Le Commandant de l'Etape. ■ LA GUEKkti Sur le front occidental Communiqués officiels allemands ! Berlin, 13 août (midi). — Dans l'Argonn ■ plusieurs attaques françaises, dirigées contr I l'ouvrage de Martin pris par nous, ont été rf H poussées. A Zeebrugge un hydroplane anglais fut de; I cendu; l'aviateur a été fait prisonnier. A Rougemont et à Sentheim (au nord-es ■ Je Belfort) nos aviateurs ont obligé deux aén ■ planes ennemis à atterrir. Berlin, 13 août. — Nos dirigeables de mi I rine ont renouvelé, au cours de la nuit du I ■ au 13 août.leur attaque contre la côte occider I taie de l'Angleterre et ont lancé des bombe ■ avec succès sur les ouvrages militaires d ■ Harwich. Malgré un vif bombardement par le I canons des forts, ils sont revenus sains et sauf; Communiqués officiels français I Paris, 12 août (après-midi). — En Artois ■ bombardement et combats à coups de pétard ■ autour de Souciiez. Dans l'Argonne, l'ennemi £ ■ au cours de cette nuit, attaqué par deux fois no H tranchées dans la région de Marie-Thérèse et d ■ laFontaine-aux-Charmes ; il a été repoussé. A H bois Le Prêtre, lutte assez vive de tranchée ■ tranchée à coups de grenades et de grosse ■ bombes. Dans les Vosges, au Linge, l'ennemi I prononcé une tentative d'attaque qui a été rejs H tée après un combat à la grenade. H Paris, 12 anût (soir). En Artois, actions d'âi IM Aliéné autour de Souchez et de Neuville. Activité assez grande de l'artillerie e H Woevre septentrionale, au bois Le Prêtre ( | dans les Vosges, au Barrenkopf. L'ennemi ■ bombardé Raon l'Etape. Sur le front orientai Communiqué officiel allemand I Berlin, 13 août. — Groupe d'armée du gt H lirai feldmaréchal von Hindenburg. — Le B troupes d'attaque contre Kowno ont fait de ■ progrès. Au secteur de Dawina les Russes or H renouvelé leurs attaques sans aucun succès ■ Entre le Narew et le Bug nous avançons toi ■ jours, malgré que l'adversaire amène cont ■I nuellement des troupes fraîches sur ce fror ■[ et que sa résistance doit être brisée secteu H par secteur. | L'armce'du général von Scholz a fait hie H900 prisonniers et prit 3 canons et 2 mitrailler ■ ses. A l'armée du général von Gallwitz depui ■ 'e 10 août 6,550 Russes, y compris 18 officier; ■ lurent faits prisonniers, 9 mitrailleuses et u ■ dépôt de pionniers furent capturés. I Groupe d'armée du général feldmaréchal 1 ■■prince Léopold de Bavière. — Nos troupes, e '■poursuivant l'ennemi, à marches forcées, on ■ Iranchi en combattant la région de Sokolow ■lot. après avoir pris la ville de Siedloc, elle Hont atteint le secteur Liwioc (au sud de Mor I Groupe d'armée du général feldmarécha î von Mackensen. — Les troupes coalisées sont sur tout le front en pleine poursuite. Lors de la marche en avant, les colonnes de marche al-î lemand.es ont rencontré sur toutes les routes ; la population polonaise pauvre qui rentrait dans e ses foyers. Elle avait été emmenée par les Russes lorsque ceux-ci commencèrent leur retrai-5 te; mais maintenant qu'elle ne peut suivre les mouvements des troupes russes, elle a été j mise en liberté dans la plus profonde misère. Communiqué officiel autrichien W. T. B. Vienne, 12 août. — Les forces austro-hongroises à la poursuite de l'ennemi au nord du Wieprz inférieur ont pris aujourd'hui Lukow et franchi la Bystrzyca à l'ouest de Radzvn. Entre la Tysmienica et le Bug, les Russes ont été délogés hier de plusieurs positions, par nos alliés. L'ennemi a évacué, ce matin tôt, le champ de bataille et bat en re-s traite. .. Communiqué officiel russe W. T. B. Saint-Pétersbufg, 11 août. — Près de Kowno, la nuit du 9-10, les Allemands ont ( repris leurs assauts contre nos ouvrages à l'ouest et leurs attaques ont suivi le matin. Vers Ostrolenka-Ronchan-Pultusk, la violente h offensive allemande se poursuit. Nos troupes ? développent, sur tout le front du Narew au Bug, une résistance opiniâtre, malgré leurs pertes, s contre un ennemi qui a reçu des renforts, e Près de Nowo-Georgiewsk, une préparation s d'artillerie allemande plus violente encore fut ;. enrayée contre nos remparts du sud par l'artillerie de ceux-ci. Dans la région de Wladimir-Wolynsk, notre , cavalerie presse l'ennemi. s Au Dnjestr, la bataille commencée le 8 dans ., la région de l'affluent Strypa a duré tout le len-s demain. Les Autrichiens y ont employé à nou-e veau des projectiles explosifs. à s Sur Se front ifalo-autrlchien 1 a Communiqué officiel autrichien W. T. B. Vienne, 12 août — Au front de la - côte, une forte"attaque 'ennemie entreprise la nuit passée contre la partie avancée du Pla- ii teau de Doberdo, ainsi que deux attaques près :t de Zagora, préparées -la veille par une vio-a lente canonnade, ont été repoussées avec grosses pertes pour les Italiens. Le calme règne devant la tête de Pont de Gorz. Les canonnades et fusillades se poursuivent aux autres fronts. Communiqué officiel italien W. T. B. Rome, 12 août. — En Cadore l'ad-s versaire a tenté, pendant l'action vive de notre s artillerie contre les ouvrages d'obstacles sur le t haut plateau, de nous déloger de nos positions i conquises. Le 9 août nous avons repoussé dans la vallée - Sexte une attaque contre le front de Rifnbianco ' et une attaque exécutée en masse, du côté du r Freikofel. En Carinthie, violente action de notre artillerie. r L'ennemi a essayé d'organiser des obstacles mobiles devantnos tranchées duMonteMedardi. Frès de Plava, nos troupes ont repoussé deux j attaques ennemies, soutenues par une nombreuse artillerie. Au Karst, après avoir repoussé une attaque -, ennemie dans la nuit du 9-10, nos troupes ont t pris l'offensive. La position ne put être toutefois maintenue, par suite du fèu violent concentré de 5 l'artillerie ennemie et de sa violente contre-attaque.Dans la région de Monfalcone l'artillerie autri-1 chienne a recommencé son feu. En Ailhanie Troubles Le Nouvelliste mande de Scutari qu'en prévision des troubles menaçants en Albanie, le gouverneur monténégrin, général Weskowitch, a fait arrêter de nombreux Albanais, qui sont accusés d'avoir attisé le soulèvement dans l'intérieur du pays. Parmi les prisonniers se trouve S;;ïd Pacha, qui commandait les Turcs à la bataille de Kuanowo; Rend Bey. Toptain et plusieurs membres de la Commission albanaise instituée par le prince de Wied, ainsi que cinquante Jeunes-Turcs, sont internés au Monténégro.En Afrique du Sud Arrestation de fflaritz On télégraphie de Prétoria, 11 août, que le colonel Maritz, l'ancien chef des boers rebelles, a été arrêté par des fonctionnaires portugais ainsi qu'un petit nombre de ses partisans avec lesquels il était arrivé à Angola. ECHOS Les trésors eniouis D'après un journal parisien, il ne se passe pas de semaine sans que les autorités militaires reçoivent des lettres désignant les endroits oû les habitants du territoire occupé onc enfoui leur argent et valeurs de toute espèce, avant de fuir.La nuit, des équipes de soldats font des recherches aux endroits indiqués, et envoient ce qu'ils trouvent, avec le procès-verbal, à l'Etat-Major. De nombreuses petites fortunes ont été retrouvées ainsi, parfois très endommagées, notamment pour ce qui concerne les valeurs en papier. Le journal écrit aussi que bien souvent ies chercheurs se rendent compte que les fugitifs doivent avoir perdu toute présence d'esprit avant d'abandonner leur home. Ainsi, plus d'une fois, ils ont enfoui des services à café ou d'autres objets de porcelaine, tandis qu'on retrouve sur une table ou armoire, bien en vue, de l'argenterie, de i'or, des sommes importantes. Quelques proverbes serbes Plutôt voir périr le village que ses anciennes coutumes. Le fermier a les mains noires, mais son pain est blanc. Qui ne raccommode pas ses vieux effets n'en portera jamais de neufs. Un malade mange peu, mais dépense beaucoup.Mieux vaut pleurer avec le sage, que chanter avec le fou. Un plus grand nombre d'hommes meurent de nourriture et de boisson que de faim et de soif. Conséquences bizarres d un mariage Un mariage a été célébré, à Naarden (Hollande), mercredi dernier, entre un jeune homme et une jeune fille, dont la sœur de celle-ci est la femme en secondes noces du père du jeune marié. On voit tout de suite les multiples combinaisons bizarres auxquelles ce mariage doit conduire. Le père du jeune marié dévient d'abord le beau-père de son fils, tandis que la sœur de la jeune mariée devient la belle-mère de celle-ci. La situation se complique encore par le. fait qu'une fille est née du second mariage du père du jeune homme avec la sœur de la jeune mariée. Cet enfant est donc 'a demi-sœur du jeune homme, qui est devenu, par alliance, l'oncle de'sa sœur, tandis que la jeune mariée, qui est la propre tante de cet enfant, est en même temps sa belle-sœur. Mot d'entant | Papa surprend ses enfants qui, dans le salon, j jouent à la guerre. ! —Je vous ai déjà dit que c'était très-dange-• reux de jouer avec des armes à feu. — Papa, il te faut dire cela à l'Europe. iuliftifiîque Gantoise DÉCOMPTE de la nourriture en cantonnement. — Le Bourgmestre de Gand porte à la connaissance des intéressés que, par ordre u" IluoO, M. le Commandant des Etapes ordonne qu à dater du 15 août, les mesures suivantes entrent en vigueur pour le décompte de la nourriture eu cantonnement : 1" Les comptes doivent être clôturés au moins tous ies dix jours. Les factures ne peuvent pas être faites pour une période excédant les 10 jours. 2" un formulaire, soigneusement rempli, doit toujours y être joint. Ces nouveaux formulaires se trouvent a la disposition des intéressés au Bureau des factures (Hôtel de Ville). 3" Après le 15 août on ne reconnaîtra plus de comptes pour lesquels le formulaire n'aura pas été rempli conformément aux instructions. Les factures de nourriture doivent donc être clôturées le 14 août (inclus). Le nouveau régime entre en vigueur le 15 août. N. 8. —Ces instructions ne s'appliquent pas aux comptes de logement. (Communiqué). AUX VOYAGEURS des tramways-vicinaux. — Par suite des travaux de renouvellement de la voie vicinale dans la rue de Wondelgem, les départs des trams des lignes de Gand-Ursel et de Gand-Bassevelde auront lieu temporairement comme suit : lg) Ligne de Gand-Ursel : aux Maisons aux Anguilles. 2°) Ligne de Gand-Bassevelde : à l'outrée de l'Avenue Ryhove. L,e 1. n'eâtre Patne annonce du 20 au 26 août prochain le grand film SALAlMBO pièce historique à grand spectacle, d'après le roman de Gustave Flaubert. C'est la plus grande création cinématographique qui ait été faite jusqu'à ce jour (10,600 personnages en scène. Adaptation musicale). (794) MOULES gâtées. — La police de la b1 section a saisi vendredi une grande quantité de moules avariées et a dressé procès-verbal à charge du vendeur. De même, quelques sacs de moules ont été saisis au Marché au Poisson. Les zèbres — Ça te ferait-il bien plaisir d'assister à un spectacle vraiment curieux et que tu ne peux pas te vanter d'avoir contemplé souvent, toi qui est du pays? Cette proposition m'était faite par mon ami Sapeck, sur la jetée de Honlleur, une après-midi d'été, d'il y a quatre ou cinq ans. Bien entendu, j'acceptai tout de suite. — Où a iieu cette représentation extraordinaire, demandai-je, et quand? — Vers quatrç ou cinq heures, à Villerville, sur la route. — Diable! nous n-avons que le temps! — Nous l'avons... ma voiture nous attend devant le Cheval-Blanc. Et nous voilà partis au galop de deux petits chevaux attelés en tandem. * s Une heure après, tout Villerville, artistes, touristes, bourgeois, indigènes, averti qu'il allait se passer des choses peu coutumieres, Bpnma^C'iKtim^wir s'échelonnait sur la route qui mène de Hon-fleur à Trouville. * Les attentions se surexcitaient au plus haut point. Sapeck, vivement sollicité, se renfermait dans un mystérieux mutisme. — Tenez, s'écria-t-il tout à coup, en voilà un ! Un quoi? Tous les regards se dirigèrent, anxieux, vers le nuage de poussière que désignait le doigt fatidique de Sapeck, et l'on vit apparaître un tilbury monté par un monsieur et une darne, lequel tilbury traîné par un zèbre. Un beau zèbre bien découplé, de haute taille, se rapprochant, par ses formes, plus du cheval que du mulet. Le monsieur et la dame du tilbury semblèrent peu flattés de l'attention dont ils étaient l'objet. L'homme murmura des paroles, probablement désobligeantes, à l'égard de la population.— En voilà un autre ! reprit Sapeck. C'était en effet un autre zèbre, attelé à une carriole oû s'entassait une petite famille. Moins élégant de formes que le premier, le second zèbre faisait pourtant honneur à la réputation de rapidité qui honore ses congénères.Les gens de la carriole eurent vis-à-vis des curieux une tenue presque insolente. — On voit bien que c'est des parisiens, s'écria une jeune campagnarde, ça n'a jamais rien vu. — Encore un ! clama Sapeck. Et ies zèbres succédèrent aux zèbres, tous différents d'allures et de formes. Il y en avait de grands comme de grands chevaux, et' d'autres petits comme de petits ânes. La caravane comptait même un curé, grimpé dans une petite voiture verte et traîné par un tout joli petit zèbre qui galopait comme un fou. Notre attitude fit lever les épaules au digne prêtre, onctueusement. Sa gouvernante nous appela tas de voyous. Et puis, à la fin, la route reprit sa physionomie ordinaire; les zèbres étaient passés. — Maintenant, dit bapeck, je veux vous expliquer le pnenomène. Les gens que vous venez de voir sont des habitants de Grailiy-sur-loucque, et sont réputes pour leur humeur acariâtre. Un cite même, chez eux, des cas de férocité inouïe. Depuis ies temps les plus recules, ils emploient, pour la traction et les travaux des champs, les zèbres dont il vous a été donné de contempler quelques échantillons, ils se montrent très jaioux de leurs bêtes, et n'ont jamais voulu en vendre une seule aux gens des autres communes. On suppose que oraiily-sur-foucque est une ancienne colonie africaine, amenée en Normandie par Jules César. Les savants ne sont pas bien d'accord sur ces cas très curieux d'ethnographie. Le lendemain, j'eus du phénomène une explication moins ethnographique, mais plus plausible. Je rencontrai la bonne mère Toutain, l'hôtesse de la ferme Siméon, ou logeait Sapeck. La mère Toutain était dans tous ses états : — Ah ! il m'en a fait des histoires, votre ami Sapeck! imaginez-vous qu'il est venu hier des gens de la paroisse de Grailly en pèlerinage à Notre-Dame-de-Grâce. Ces gens ont mis >eurs chevaux et leurs ânes à notre écurie. M. Sapeck a envoyé tout mon monde lui faire des commissions en ville. Moi, j'étais à mon marché. Pendant ce temps-là, M. Sapeck a été emprunter des pots de peinture aux peintres qui travaillent à ia maison de M. Dufay, et il a fait des raies à tous les chevaux et à tous ies b.çurr:s des gens de Grailly. Quand on s'en est aperçu, la peinture était sèche. Pas moyen de l'enlever! Ah! ils en ont fait une vie, les ■Feuilleton du Journal de Gand 67 I Le Comte ■Monte-Cristo PAR ALEXANDRE DUMAS Alors une terreur profonde et invincible Empara de lui; il n'osa plus presser cette main qui pendait hors du lit, il n'osa plus arrê-ter ses yeux sur ces yeux fixes et blancs qu'il essaya plusieurs fois mais inutilement de fer-n'er. et qui se rouvraient toujours. Il éteignit la 'Mpe, la cacha soigneusement et s'enfuit, "eplaçant de son mieux la dalle au-dessus de sa tète. D'ailleurs il était temps, le geôlier allait venir. Cette fois il imença sa visite par Dantès; en sortant de son cachot il allait passer dans celui de Faria, auquel il portait à déjeuner et du linge. Rien d'ailleurs n'indiquait chez cet homme . 1" il eût connaissance de l'accident arrivé. Il 1 sortit. Dantès fut alors pris d'une indicible impa- it tience de savoir ce qui allait se passer dans le E cachot de son malheureux ami; il rentra donc q dans là galerie souterraine et arriva à temps pour entendre les exclamations du porte-clefs, a qui appelait à l'aide. n Bientôt les autres porte-clefs entrèrent; puis on entendit ce pas lourd et régulier habituel r< aux soldats, même hors de leur service. Derrière les soldats arriva le gouverneur. s' Edmond entendit le bruit du lit sur lequel on agitait le cadavre; il entendit la voix du gou- rr verineur, qui ordonnait de lui jeter de l'eau au visage, et qui voyant que, malgré cette immer- d< sion, le prisonnier ne revenait pas, envoya rr chercher le médecin. Le gouverneur sortit; et quelques paroles de compassion parvinrent aux oreilles de Dantès, n mêlées à des rires de moquerie. — Allons, allons, disait l'un, le fou a été ni rejoindre ses trésors, bon voyage ! b — Il n'aura pas, avec tous ses millions, de le quoi payer son linceul, disait l'autre. lu — Oh ! reprit une troisième voix, les linceuls du château d'If ne coûtent pas cher. ci — Peut-être, dit un des premiers interlo- ti cuteurs. comme c'est un homme d'église, on la fera quelques frais en sa faveur. s( — Alori il aura les honneurs du sac. Il Edmond écoutait, ne perdait pas une parole. ,ais ne comprenait pas grand'chose à tout cela, ientôt les voix s'éteignirent, et il lui sembla je les assistants quittaient la chambre. Cependant il n'osa y rentrer : on pouvait /oir laissé quelque porte-clefs pour garder le ort. Il resta donc muet, immobile et retenant sa ispiration. Au bout d'une heure, à peu près, le silence anima d'un faible bruit, qui alla croissant. C'était le gouverneur qui revenait, suivi du édecin et de plusieurs officiers. Il se fit un moment de silence : il était évi-:nt que le médecin s'approchait du lit et exa-inait lé cadavre. Bientôt les questions commencèrent. Le médecin analysa le mal auquel le prison-er avait succombé et déclara qu'il était mort. Questions et réponses se faisaient avec une jnchalance qui indignait Dantès ; il lui semait que tout le monde devait ressentir pour pauvre* abbé une partie de l'affection qu'il i portait. — Je suis fâché de ce que vous m'annon-:z là, dit le gouverneur, répondant à cette cer-:ude manifestée par le médecin que le vieil-rd était bien réellement mort, c'était un pri-innier doux, inoffensif, réjouissant avec sa fo-; et surtout facile à surveiller. — Oh ! reprit le porte-clefs, on aurait pu ne pas. le surveiller du tout, il serait bien rest cinquante ans ici, j'en réponds, celui-là, san essayer de faire une seule tentative d'évE sion. — Cependant, reprit le gouverneur, je croi qu'il serait urgent, malgré votre convictior non pas que je doute de votre science, mai pour ma propre responsabilité, de nous assure si le prisonnier est bien réellement mort. 11 se fit un moment de silence absolu peu dant lequel Dantès, toujours aux écoutes, est ma que le médecin examinait et palpait uni seconde fois le cadavre. — Vous pouvez être tranquille, dit alors l médecin, il est mort, c'est moi qui vous ei réponds. — Vous savez, Monsieur reprit le gouver neur en insistant, que nous ne nous cou tentons pas, dans les cas pareils à celui-ci, d'ui simple examen; malgré toutes les apparences veuillez donc achever la besogne en remplis sant les formalités prescrites par la loi. — Que l'on fasse chauffer les fers, dit l médecin; mais en vérité, c'est une précautiœ bien inutile. Cet ordre de chauffer les fers fit frissonne Dantès. , p j.,, On entendit des pas empressés, le grince ment de la porte, quelques allées et venue 5 intérieures, et, ' quelques instants après, un s guichetier rentra en disant : — Voici le brasier avec un fer. Il se fit un silence d'un instant, puis on en-3 tendit le frémissement des chairs qui brûlaient, et dont l'odeur épaisse et nauséabonde perça s le mur même derrière lequel Dantès écoutait r avec horreur. A cette odeur de chair humaine carbonisée, la sueur jaillit du front du jeune homme et il - crut qu'il allait s'évanouir. ; — Vous voyez, Monsieur, qu'il est bien mort, dit le médecin; cette brûlure au talon est ; décisive; le pauvre fou est guéri de sa folie et i délivré de sa captivité. — Ne s'appelait pas Faria? demanda un des officiers qui accompagnaient le gouverneur.1 — Oui, Monsieur, et, à ce qu'il prétendait, c'était un vieux nom; d'ailleurs il était fort savant et assez raisonnable même sur tous les points qui ne touchaient pas à son trésor; mais sur celui-là, il faut l'avouer, il était intrai-' table. — C'est l'affection que nous appelons la monomanie, dit le médecin. — Vous n'aviez jamais eu à vous plaindre de lui? demanda le gouverneur au geôlier " j thargé d'apporter les vivres de l'abbé. 3 . (A i

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Cet article est une édition du titre Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Gand du 1856 au 1923.

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