Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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s.n. 1914, 01 Octobre. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Accès à 29 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/tx3513wj2s/
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Jeudi 1er octobre 1914 3 cendmes le numéro ■ ■ 58m6 année — N" 27 h JOURNAL DE GAND ABONNEMENTS : B8LSIQU1 : 16 francs par ait ; 7-50 frane» ftv Éc moi* ; 4 frais» poor toute Mb Pour {étranger, le port en sut RÉDACTION & ADMINISTRATION : 3. RUS DE FLANDRE, 8. GAND TÉLÉPHONE 665 ANNONCES» Voir le tarif au bas de la dernière page du journal. La Guerre Européenne En France A l'Ouest a i Du « Matin » d'Anvers : 1 Des événements ss déroulent, à n'en aoint douter, dans le Nord de la France. Hais la censure — avec raison, d'ail-eurs — se montre extrêmement sévère ît tous ies mouvements de troupes sont gardés secrets. Sur la grande ligne de combat, les alliés progressent régulièrement. Les ierniers communiqués, dont le laco-îisme est voulu, n'en sont pas moins jncourageants et la situation des Allemands paraît être de jour en jour plus critique. Peut-être est-ce la crainte d'une très arochaine retraite qui les a décidés à tenter un effort désespéré de notre côté. 3ir voici un fait qui mérite d'être mis jn relief : aussi longtemps que les Allemands progressaient en France, leur Sorps d'observation demeuré devant Anvers conservait une attitude passive, pe n'est que depuis le jour oîi leurs affaires se gâtent à l'Ouest que les Allemands cherchent à nous occuper. t Tout compte fait, ce serait donc là un bon symptôme. Enveloppés? ■ Conclusion d'une correspondance ■itîressée à « l'Indépendance » par Louis m'ierard, au retour d'une ballade de huit joins vers l'extrême gauche (-les années alliées : I « Et maintenant, quelle information avons-nous rapportée de cette équipée jcl'ime semaine? Celle-ci, je le répète : l'aile droite allemande, sera enveloppée. » J'en ai vu assez, à deux pas de la pataille, pour le dire. Quant aux lignes de communication allemandes en France elles sont aussi menacées qu'en Belgique. Les soldats anglais après avoir été choyés par les fils de Jean Bart comme des coqs en pâte, sont allés dire u n petit bonjour aux allemands du côté de Valericiennes, Douai, Orchies où de nombreuses escarmouches se sont déjà produites. » 100,000 hommes de l'arméa du Kronprintz mis hors de combat à la date du 6 septembre Du correspondant du Daily Felegraph : Sézanne, 21 septembre. - L,a première innée allemande complètement battue en France fut celle du kronprinz. C'est ce qui» sauva Paris. Et cette remarquable nouvelle était demeurée un mystère jusqu'aujourd'hui. Au moment de leur victoire, les Français ne se doutaient pas de l'étendue du dommage qu'ils avaient infligé à l'ennemi. En fait, ils 11e se réclamèrent pas d'une victoire décisive. I^e communiqué officiel ne parla que d'une bataille indécise. Et cependant les Francis avaient écrasé la fleur de la puissance nilitaire de l'Allemagne. Contrairement à ce qu'on croit généralement, les grandes batailles des environs de l'aris ne commencèrent pas par la défaite du général von Kluck. Les infortunes de ce général furent directement causées par la* retraite de la gauche allemande, la nuit tas 6-7 septembre. Iye mystère qui a enve-oppé les mouvements des armées allemandes disparaît maintenant que nous savons que le corps principal de l'armée lu kronprinz se retira à 40 kilomètres en arrière pendant cette nuit. Pareille retraite équivaut à une déroute. •••L'aile gauche allemande livra bataille le dimanche 6. Le combat commença à la pointe du jour et continua avec une furie sans précédent, jusqu'à la nuit. L'artillerie *vit comme jamais, jusqu'aujourd'hui, <*la ne s'était vu dans aucune bataille. On ^mptaque les obus tombèrent en moyenne Raison d'un toutes les 30 secondes. Je tons ce détail d'une source offrant toute ^nfiance. Ce jour-là les canons fiançais forent servis avec une indéniable supé-iriorité. Les pertes de l'ennemi se chiffrent Par un total si élevé que j'hésite à le rapporter : CENT MILLE HOMMES, DONT 20.000 TUÉS, Cette estimation a été faite par un observateur très habitué, qui se trouvait encore sur le champ de bataille avant que les corps eussent été emportés. I*s Français, de leur côté, éprouvèrent de grandes pertes. Un de leurs corps fut pratiquement détruit. Excitée par cette Pensée qu'ils combattaient pour l'existence même de Paris, chaque soldat français se dépensait comme trois hommes. Contre leur résistance désespérée les allemands ne purent rien faire. lorsque vint la nuit, aucune des deux armées ne pouvait constater de son côté 1111 avantage très appréciable en ce qui concernait le terrain gagné. Les Français avaient fait certains gains, mais sur certains points ils avaient reculé. Une énorme quantité de munitions avait été employée. Un grand nombre de caissons étaient vides. Alors, dans cette nuit du 6 au 7 septembre eut lieu la mystérieuse retraite allemande.Avec les renseignements que nous possédons il n'y a que deux manières de l'expliquer. La première c'est qu'il y ait eu une sortie de Verdun. Pareille opération, alors que le gros de l'armée était aussi terriblement engagé, doit être fatale à n'importe quelles troupes. La seconde explication, c'est que les services de transport des allemands aient été complètement interrompus et que l'armée du kronprinz se soit vue contrainte de battre en retraite, à peine d'être capturée. Les circonstances dans lesquelles eut lieu la défaite précipitée de cette armée me fait incliner vers la dernière explication. Assurément, le combat continua sur la gauche allemande pendant plusieurs jours, mais les allemands essayaient seulement de sauver de destruction complète ce qui restait d'une armée terriblement maltraitée.Le kronprinz se retirant, il 11e restait plus aux armées de von Kluck et de von Bulow qu'à faire la même manœuvre. C'est ce qui amena la. bataille de l'Oise et les combats subséquents. Pendant toute cette bataille, les Français ont étc continuellement victorieux. Inutile de dire que les troupes anglaises ont largement contribué à leur succès. Leur bravoure est devenue proverbiale en France. Les Français poursuivirent si bien leur offensive que l'armée du kronprinz a presque disparu du théâtre des opérations. Elle est hors de cpmbat et sans espoir de revanche. En Autriche Nouveaux succès russes Chute prochaine de Przemysl Une dépêche de Pétrogracle annoncé que les Russes ont occupé les meilleures positions autour de Przemysl. Le siège continue avec une grande violence. De nombreux forts sont déjà détruits. La reddition de la ville est imminente. Combats violents. —Les Allemands essaient en vain de franchir le Niémen. — Une défaite de l'ar-rière-garde autrichienne. — Convois abandonnés. Pétrograd, 28 septembre. — Un communiqué du grand état-major dit : Bans la région Ossovetz-Droeskoniki-Symno les troupes russes livrèrent des combats violents contre les Allemands. Une nouvelle tentative de ceux-ci pour traverser le Niémen échoua. Un combat acharné s'est livré pour la possession des sorties septentrionales des forêts dAugustovo. En Galicie occidentale près de Dulda Parrière-garde autrichienne fut défaite. Une colonne autrichienne se repliant via Frischtak ^ a [abandonné tous ses canons ainsi que '400 camions. Dans la région de Krosno les troupes russes firent 200 prisonniers appartenant à 22 régiments différents. Les routes au-delà de Sanok sont couvertes de fusils, de cartouches et de convois abandonnés. _ On annonce que les troupes russes réoccupèrent Augustovo. (Iiavas.) A mi-chemin de Buda-Pesth Londres, 30 septembre. — Une dépêche de Pétrograd au Morning Poil dit: On croit ici que la garde avancée russe' est déjà à mi-chemin de Buda-Pesth. Les Russes trouvèrent tous les défilés ouverts sauf celui dellsjokoii les Russes chassèrent l'ennemi de trois positions fortifiées en capturant successivement toute leur artillerie et firent des centaines de prisonniers. (Reuter.) Les Serbes Victoire serbe. Londres, 29 septembre. — A Komany, à l'est de Serajevo, les Autrichiens ont été repoussés avec de fortes pertes. Près de Belgrade, les Autrichiens ont fait usage de balles explosives. Les Serbes réoccupent Semlin. Londres, 30 septembre. — Une dépêche de Belgrade à l'Agence Reuter, dit : Après un combat sanglant, les trou-nes serbes renrirent, Semlin. fReuter.ï Sur Mer Le « Q-oeben » et le « Breslau » Londres, 29 septembre. — Le correspondant du « Morning Post » à Paris annonce que le « Goeban » et le « Breslau » qui avaient été mis à l'abri sur la i côte asiatique de la mer de Marmara sont incapables de prendre la mer parce qu'ils sont trop endommagés. Préparatifs de combat naval Londres, 30 septembre. — Le « Daily ! Telegrapk » publie une dépêche de Copenhague, disant que, lundi, les voyageurs, revenant de Kiel, constatèrent que le canal est comblé de navires de guerre. Une grande activité règne à l'arsenal jour et nuit. Des trains arrivent fréquemment, transportant de grands canons pour les grands cuirassés allemands. Ils déclarent que toute la flotte sera bientôt prête pour combattre. (Reuter.) En Belgique A Wetteren Depuis mardi notre commune est envahie1 par des fuyards d'Alost, d'Hael-tert, de Lede et autres villages'environnants qui avaient dû quitter leurs foyers pour ne pas s'exposer à la furie allemande.Lundi matin le comité des ambulanciers de Wetteren recevait de ce qui reste encore de l'autorité communale d'Alost un appel de secours pour aller enlever les malades de l'hôpital civil réfugiés depuis l'incendie de celui-ci à l'école des pupilles ainsi qu'une trentaine de civils, hommes, femmes et enfants atteints par des balles, ou des éclats d'obus allemands. Les docteurs De Bruycker et Ver-straeten, assistés d'une équipe d'ambu-bulanciers partirent immédiatement avec des chariots et purent ramener le soir une trentaine de malades et de blessés parmi lesquels plusieurs atteints très grièvement. Une jeune fille d'une dizaine d'années a reçu un éclat d'obus qui lui a enlevé les chairs du dos mettant à nu les poumons. On désespère de la sauver. Nos ambulanciers ont ramené également un garçonnet de trois ans environ, dont personne ne connaît le nom et qui lui-même ne sait donner aucune indication sur son lieu d'origine ni sur ses parents. Il est grièvement blessé au bras. Un autre blessé nous dit qu'il a été arraché de chez lui et forcé de se tenir devant les soldats allemands pendant que ceux-ci tiraient. Lorsque ceux-ci ont dû se replier, ils ont lâché leur prisonnier mais en lui traversant au préalable la cuisse d'un coup de baïonnette. Il avait aussi reçu un coup de crosse sur le front. Un autre encore a été atteint au moment ou il sortait de sa maison soutenant sa vieille mère, et alors qu'aucun soldat belge ne se trouvait dans ces parages. C'est donc une balle allemande qui est allée le frapper. Hier après-midi sont arrivés ici doux reporters-photographes anglais qui ont pris différents clichés à l'hôpital où deux salles ont été réservées spécialement aux blessés civils d'Alost. P. S. — Wetteren est privé (le tout éclairage au gaz, par suite des dégâts commis à l'Usine, à gaz d'Alost à laquelle Wetteren était relié. Autour d'Anvers L'ennemi bombarde les forts de Waelhem et de Wavre Ste-Catherine. — La résistance des forts. — Une attaque de l'infanterie allemande est repoussée avec des pertes considérables. Anvers, 30 septembre. — Officiel. — Pendant la journée de mardi, l'ennemi a continué le bombardement des forts de Waelhem et Wavre Saint-Catherine. Le bombardement a diminué d'intensité vers 16 h., pour se terminer à 1(3.30 heures. Les forts ont répondu. L'artillerie ennemie n'est pas parvenue à diminuer les moyens d'action de nos ouvrages fortifiés.Par moments, ceux-ci disparaissaient dans un véritable nuage de fumée. Le bombardement n'a entamé en rien le moral de la garnison des forts. En aucun point, l'infanterie ennemie n'a osé prononcer un mouvement contre notre première ligne de défense. Une seule tentative fut dirigée contre les forts Liezele et de Breendonck. Nos troupes, occupant l'intervalle entre ces ouvrages, laissèrent approcher l'ennemi jusqu'à bonne portée, puis l'artillerie et I infanterie, agissant avec un ensemble remarquable, couvrirent la colonne d'at taque d'une grêle de projectiles et de balles, qui jeta le désordre dans les rangs ennemis, obligeant l'assaillant à une retraite précipitée. Cette tentative coûta aux Allemands beaucoup de monde et ne fut pas renouvelée.En somme, les événements qui se sont passés aujourd'hui confirment la confiance que nous avions dans la résistance de notre réduit national. Sous le feu. Un rédacteur du Matin d'Anvers relate les faits suivants, relatifs à ce bombardement : A Duffel. Los batteries des obusiers de 28, placées, je suppose, dans la région d'Elewyt et d'Hofstade, se sont attaquées, durant la fin de la journée de lundi et pendant la nuit, puis, dans la matinée de mardi, au fort de Wavre-Sainte-Catherine. Leurs obus n'ont guère réussi à toucher notre ouvrage défensif, qui, sans mettre d'excès à ses ripostes, repérait soigneusement ses points de mire et frappait, selon mes prévisions, avec la plus grande justesse. Cependant les Allemands essayaient d'atteindre Duffel. Un de leurs obus parvint jusque dans la gare du village. Quelques réfugiés civils, qui se trouvaient là à attendre un train devant les transporter vers les Flandres, furent blessés ou tués. Confiance Résumons d'abord la situation. J'entends raconter à Anvers et sur les routes mille stupidités. Des esprits pessimistes s'en vont colportant des mauvaises nouvelles, plus idiotes les unes que les autres. J'ai entendu dire que des forts belges étaient tombés, que les Allemands feraient ceci, que les Prussiens feraient cela. Allez donc! Et nos soldats et nos chefs, donc, qu'en faites-vous? Je suis chaque jour dans les tranchées. J'accompagne les troupiers. Je les précède souvent : j'ai la plus sereine des confiances. Jamais Allemand qui vive ne parviendra à menacer la sécurité des Belges actuellement à Anvers. Les chefs allemands se sentent perdus. Us veulent à tout prix essayer d'empêcher nos troupes de leur causer des' ennuis sur leurs voies de communication, à l'heure proche de la retraite. C'est là tout le secret de leur bruyante démonstration qui n'est appuyée que par des paquets absolument insignifiants d'infanterie ou de cavalerie. Ayons confiance en nos petits soldats! Nos chefs veillent avec eux ot patience et courage, en ce moment, plus que jamais, feront plus que force et que rage teutonnes. Croyez-m'en! Sur Waelhem Ainsi, jugez : les Allemands ont tiré depuis hier soir avec shrapnells sur nos tranchées : ils n'ont blessé qu'un officier. Ils ont tiré sur les conduites d'eau établies près du pont de Waelhem : ils ont abattu un arbre, ce qui, en ce moment, n'attriste que médiocrement l'Ami des Sites que je fus toujours. Ils ont essayé d'atteindre nos batteries. Des obus sont tombés à Rumpst, à Duffel, à Waelhem : ils n'ont blessé que des pavés inoffensifs et quelque? civils, malheureusement. A Lierre Mardi, une heure et demie. — Je file sur Lierre. Des batteries allemandes ont ouvert le feu sur nos forts, dans cetttc région. Les forts répondent et font ans Alboches un mal énorme. Malheureusement quelques obus tombent dans 1» ville. Un des premiers édifices atteints est l'hôpital. Un projectile tombe près de l'hôtel de ville. Une femme et un en fant sont tués à deux pas de la maisor de M. Bergmann. Malines réoccupé par nos troupes Tous nos forts réussissent leurs coups Nos troupes, à l'abri de leur feu, onl réoccupé Malines et marchent de l'avant hardiment. Notre artillerie est tout prè; do Malines. Je n'en dis pas davantage A 7 heures du soir, les batteries alte mandes se taisent. La journée d'hier Mercredi, les Allemands ont recom mencé à envoyer des obus sur les forts de Waelhem et de Wavre-Sainte-Cathe rine. Ceux-ci ont répondu coup pou: coup et ont vaillamment résisté. Le bombardement de Lierre. Anvers, 30 septembre. — Le bom bardement de Lierre a repris aujour d'hui, au petit matin. Un certain nom bre de bombes sont tombées sur la ville, incendiant quelques bâtiments, parmi lesquels l'école normale. Les habitants -de Lierre quittent leur ville en masse. (Vers 6 heures du soir, il en arrivait encore des centaines à Gand). A Termonde. Du Bien public de mercredi : Une notabilité de Ter-monde ayant rencontré cette après-midi M. l'échévin Vermeersch, celui-ci lui déclara qu'il venait de Grembergen, où, malgré ses instances, il n'avait pu poursuivre sa route vers Termonde. Il avait appris de bonne source que les Allemands sont revenus à Termonde depuis 10,30 heures du matin. Vers 11 h., on a vu flamber la gare de Termonde. A Tournai. A la façade de l'hôtel communal, flottent les drapeaux français, anglais ot belge. v .Plusieurs maisons particulières ont aussi pavoisé. A Mons. Des journaux ont répandu la nouvelle que la ville de Mons était incendiée. On dément catégoriquemenr cette information. Des renforts anglais ? Londres, 29 septembre. Le Morning Post dit qu'un ordre du jour de l'armée allemanele annonce qu'une armée anglaise a débarqué à Calais et à Boulogne en destination de Bruxelles. Tant mieux si la nouvelle a un fond de vérité comme nous le fait supposeï le fait cjue le Morning Post reproduit l'information militaire allemande. Notes de la journée Le 30 septembre Quelles nouvelles décevantes que celles colportées mardi soir, et se répandani comme une traînée de poudre! D'une part Alost aurait été réoccupé par les Allemands qui s'avanceraient en force vers Gand, et d'après les fugitifs, ces deux villes auraient été menacées de représailles terribles; d'autre part, des forts avancés de la position d'Anvers auraient été pris par les ennemis, et la place serait promptement à leur merci! Et tout le reste à l'avenant. Ce sont les réfugiés qui nous arrivent avec ces impressions démoralisantes; ils savent, car ils ont vu et entendu... comme toujours d'ailleurs. Et l'on rentre chez soi, dans la nuit noire, sans trop savoir ce qu'il faut croire et penser, en attendant anxieusement le lendemain. Ce matin, heureusement, les nouvelles sont rassurantes et même plutôt bonnes. L'on reprend confiance, et l'on se remet à espérer. Quand donc en finira-t-on avec ces faux bruits et ces nouvelles alarmantes qui jettent inutilement parmi la population paisible la panique et l'affolement? Que diable, on a déjà assez de souci et de raisons de s'énerver comme cela, sans qu'il faille encore ajouter à nos appréhensions et à nos angoisses. Une fois de plus, que cela serve de leçon. Il sera toujours temps, quand l'heure fatale aura sonné, de se lamenter et de se désoler. Mais alors encore, ne conviendra-t-il pas.plutôt de faire montre de décision et de sang-froid, de virilité et de véritable esprit d'abnégation et de stoïcisme En attendant, voyons autour de nous: songeons qu'il en est de bien plus mal partagés que les Gantois, et estimons-nous heureux de notre sort présent... jusqu'è uouv el ordre. * * * C'est, pour les écoliers comme pour 1( monde judiciaire, le dernier jour des vacances. > Les vacances! On se souviendra de celles de l'an de erâce 1914! Ces mois d'août el de septembre, si impatiemment attendu: ; par d'aucuns — car ils sont d'ordinain une période agréable de repos et de câlmt — compteront parmi les plus tragiques el ■ les plus angoissants de notre existence Nous aurons vécu des heures tristes depui: la déclaration de guerre — au début di mois d'août — avec l'envahissement de notre territoire, les combats où sont tom • bés des morts et des blessés, les incendies les pillages, les massacres, les dévastations . les fuites éperdues des populations apeu rées, les misères de toutes sortes, les épreuves que nous aurons traversées. Et qu'est-ce qui nous attend encore? Oui, l'on gardera éternellement le sou venir des « vacances » de 19x4!.. * * * C'est un spectacle consolant que l'hé roïsme et la belle humeur de nos soldats Il faut avoir passé par une ambulance, e y avoir entendu narrer par nos vaillant guerriers le récit de leurs exploits, 'fou sont durs à la souffrance, et bien rare ceux qui se plaignent. Et dès qu'ils son convalesants, ils s'amusent et plaisanten et n'ont qu'un désir, celui de reprendre 1 plus tôt possible leur place dans le rang. Ah! les braves gens. * * * Ce ne sont pas seulement nos soldats qui méritent notre admiration et nos éloges, mais aussi les gardes-civiques. Ils ont bien un peu « rouspété » au début, peu faits à la fatigue d'une campagne et aux mille ennuis et contretemps qu'elle entraîne. C'étaient surtout les marches et les contre-marches par tous les temps qui provoquaient des murmures; et puis on n'était pas toujours accueilli partout comme il eût convenu : souvent le bon souper et le bon gîte de la fable étaient un mythe! Mais la philosophie est venue, et à la guerre comme à la guerre, s'est-on dit bientôt. Et le belle humeur est revenue chez tous! ' J'assistai l'autre jour, à L. où étaient campés nos chasseurs, à un épisode qui en témoigne. Les « verts « y avaient le matin construit des tranchées, et, pour donner l'illusion, avaient recouvert de navets les retranchements. Mais l'après-midi l'ennemi n'avait pas été visible; il avait été repoussé disait-on, et l'ordre était venu de se replier. La verdure des navets avait pris un aspect lamentable. C'est alors que commença une « bataille aux navets 1 comme oneques je n'en ai vue plus beaux jours de mon enfance. Il y avaii sur le plateau un moulin, occupé par un détachement, dont on fit l'attaque et le siège en règle! Et les assaillants com me les attaqués de s'en donner à cœur joie! Et les projectiles de voler dans toutes les directions et d'atteindre les combattants à la grande joie des belligérants comme des spectateurs.Le combat se prolongea durant une demi-heure; le moulin finit par être pris d'assaut; puis vainqueurs et vaincus s'en retournèrent bras dessu3 dessous, mais en bon ordre, vers leurs cantonnements. * * * Complétons notre information d'hier concernant le Tribunal de commerce : un avis distribué ce matin fait part que par suite des événements et jusqu'à nouvel ordre est seule maintenue l'audience du samedi —• tant pour les causes ordinaires que pour les référés. Est-ce strictement légal? Nous nous permettons d'en douter; mais par le temps qui court, on n'y regarde pas de si près. Et pour ce qu'il y a à faire! * * * Le Tribunal de première instance de Termonde siégera provisoirement à Saint-Nicolas (Waes). C'est ce que les habitants du Pays de Waes demandaient depuis longtemps. Mais ce sont les Alostois qui ne seront pas contents. * * * Tous nos environs, sans qu'il y paraisse, sont très soigneusement surveillés. Un de nos concitoyens, M. Armand Heins, en a fait aujourd'hui mercredi l'expérience à ses dépens. L'excellent artiste, qui s'est proposé de pourtraiturer à la file tous les «Vieux coins en Flandre »,poursuit imperturbable, en dépit des événements, la tâche qu'il s'est donnée. Hier, il s'était rendu à Ruysselede et, conformément à sa coutume, il avait, le crayon à la main, scruté le village à fond, croquant, de çi, de là, tout ce qui s'y rencontre en fait de vieilles poutres, serrures surannées, bahuts décrépits,etc.etc.Absorbé par sa besogne, notre dessinateur ne s'était pas trop aperçu de l'attention exceptionnelle avec laquelle les habitants semblaient suivre ses opérations. Finalement, le portefeuille plein —• le temps au surplus invitant à la promenade—-il s'était décidé à regagner pédestrement notre ville. Or, au moment où il était parvenu ; aux environs de Poucques, voilà quatre cyclistes militaires sous les ordres d'un sergent qui s'avancent à sa rencontre, mettent pied à terre et lui enjoignent de les suivre. Arrivés devant le château, coup de sifflet du sergent et apparition i d'une troupe d'une vingtaine de soldats, flanquant un gendarme, qui se met en ; devoir de faire subir au prisonnier un ; interrogatoire en règle. —- Le téléphone avait joué, transmettant le signalement de M. Heins et dénonçant ses investiga-> tions à Ruysselede. Bien que les forts 1 à coupole soient plutôt rares en cet endroit, il avait paru bon de vérifier si le crayon du visiteur n'avait dérobé aucun secret intéressant la défense nationale.M. Heins fut tourné et retourné sur ' le gril, tant par le bon gendarme que par les militaires qui flanquaient celui-ci. Finalement, après exhibition de ses papiers et commentaire détaillé de ses croquis, il parvint à établir lumineusement son innocence et reçut la per-mission de continuer sa route. Autori-^ sation dont il profita aussitôt, non sans s avoir, en un petit discours fort bien t tourné, félicité la force armée de sa pa-t triotique vigilance. e Avouons pourtant, avant de clore notre récit, que, parmi les questions qui lui furent posées, il en est une élevant

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Cet article est une édition du titre Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Gand du 1856 au 1923.

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