Journal de la guerre. Lettres des soldates en campagne. Illustrations

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J'insiste sur ces derniers mots, Messieurs ; nous demandions la neutralité pour le cas où une guerre serait imposée ; j'aurai occasion cle revenir encore sur ce point. Sir Edward Grey refusa purement et simplement l'insertion du paragraphe. (Cris répétés de : Ecoutez, écoutez !) Il lui était impossible de rien changer à sa formule et cela — déclara-t-il à notre ambassadeur le comte Metternich -— par crainte de compromettre l'amitié existant déjà avec d'autres Puissances. (Cris répétés de : Ecoutez, écoutez ! et de xAh, ah !) C'était pour nous la clôture des négociations. Tout commentaire est ici superflu. Ainsi pour l'Angleterre, ne pas tomber sur nous sans motif était une marque toute particulière d'amitié, méritant les honneurs d'un traité solennel ! (Hilarité.) Mais elle conservait la main libre pour le cas où ses amis jugeraient bon de la faire. (Très bien !) Jusqu'à présent, à ma connaissance, jamais ces pourparlers n'ont été connus dans leur entier en Angleterre ; il n'en a été communiqué que des bribes, et pas toujours exactes qui plus est. Le président du Conseil, M. Asquith, en a parlé le 2 octobre 1914 à Cardiff. Je cite le texte officiel, révisé par lui-même, de son discours. M. Asquith communique à ses auditeurs le texte de la formule anglaise, celui que je viens de vous lire où l'on s'engage à ne pas nous attaquer sans provocation, puis il ajoute : f «Mais ce n'était pas encore assez pour les hommes d'Etat allemands. Ils voulurent nous mener plus loin. Ils exigèrent de nous l'engagement d'une neutralité absolue pour le cas où l'Allemagne serait engagée dans une guerre — in tlie event of Germany being engaged in war. « M. Asquith a dénaturé les choses. (Assentiment.) Nous avions bien demandé tout d'abord la neutralité absolue, comme je vous l'ai dit du reste, mais au cours des négociations, nous avions limité cette neutralité au cas où une guerre serait imposée à l'Allemagne; dans le texte anglais: if war should be forced upon Germany. De cela, le ministre Asquith n'a pas soufflé mot à ses auditeurs (Cris répétés de: Ecoutez! écoutez! et de: C'est une falsification !), et je me considère comme autorisé à prétendre qu'il a ainsi sans scrupule de sa responsabilité induit en erreur l'opinion publique anglaise. (Vif assentiment.) En exposant les faits dans toute leur vérité, M. Asquith n'aurait pu il est vrai continuer son discours, destiné selon toute évidence à influencer fortement son auditoire, dans les termes suivants que je cite littéralement. « Cette exigence — d'une neutralité absolue en cas de guerre •quelconque — les hommes d'Etat allemands la posèrent dans un moment où l'Allemagne augmentait démesurément sa puissance agressive et défensive, surtout sur mer. Ils demandaient — pour «l'exprimer clairement — qu'en ce qui nous concernait nous leur 11

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