Journal de Liège et de la province: feuille politique, commerciale et littéraire

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s.n. 1914, 26 Juillet. Journal de Liège et de la province: feuille politique, commerciale et littéraire. Accès à 13 juin 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/hx15m63822/
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Dimanche 26 Jui!!ot1914 UN NUMERO CINQ CENTIMES Dimanche 26 Juillet 1914 Franco srs Belgique Un an ; 15*., » » â mois : 8 ff, » * 3 mois ; 4 îr. Franco en Hollande Un an 22 {r, » Union postale * 32 fr« On s'abonne au bureau du Journal et dans tous ks bureaux de poai» ADMINISTRATION TÉLÉPHONE SS? JOURNAL DE LIÈGE FEUlilE POLITIQUE, LITTERAIRE ET CO0U3ICIAUE. - FONDEE ES 064 RÉDACTION ET ABMIIV1STRATI0S s BOULEVARD DE LA SACTEMÈRE, 25 Annonces. 3a ligne, 25' cessS, Réclames. * 40 eenl Faits divers....»! franc Séparations judiciaires » 3 francs Informations financières ® 3 francs àvis de sociétés i« ptsit a*» 30 cent Êraissions. . » -, » » 1 franc RÉDACTION TÉLÉPHONA 917 Le ConflitAustro-Serbe Rupture des Négociations Rappel du Ministre d'Autriche à Belgrade L'attitude do la Russie Saint-Pétersbourg, 2i. *— Un communiqué officiel dit : « Le gouvernement impérial, préoccupé par les surprenants événements qui viennent de se produire et par l'ultimatum adressé à la Serbie par l'Autriche-Hongrie, suit avec attention le développement du conflit austro-sorbe dans lequel la Russie ne peut rester indifférente. » On croit savoir qu'au conseil des ministres réuni aujourd'hui en séance extraordinaire, do très graves mesures auraient été proposées. Ce conseil ne serait d'ailleurs qu'une sorte de conseil préparatoire à celui qui se tiendra probablement demain en présence de l'empereur. D'un autre côté, la diplomatie russe continue à rechercher les moyens d'éviter un conflit austro-serbe. Ello met ses espoirs dans un projet de démarche auprès du gouvernement autrichien en vue d'obtenir de lui qu'il recule la date fixée à la Serbie pour faire connaître sa réponse, afin de permettre aux puissances d'examiner quelles satisfactions il serait légitime de demander au gouvernement serbe de donner à l'Autriche. La presse allc-mande La presque totalité de la presse allemande" approuve sans restriction l'attitude de l'Autriche-Hongrie et se déclare prête à la suivre si besoin est, dans un conflit international.Cependant, certains journaux, comme la Berline r Zcitung am Miltag ou la Gazette de Voss, tout eii disant que la patience et. la magnanimité de l'Autriche-Hongrie ont des bornes et qu'il est impossible pour elle de ne pas agir comme elle le fait, se demandent, et, semb'le-t-il, avec une certaine insistance, ce que feront la Russie, la France et l'Angleterre. A côté des quelques réserves légères apportées par ces feuilles radicales, une opposition inattendue se fait jour dans certains milieux rationalistes. Dans cse milieux, on reproche à l'Autriche-Hongrie de n'avoir cherché aujourd'hui qu'une occasion de réparer en uno une fois toutes les erreurs qu'elle a pu commettre depuis des années. Or, d'après la Post, l'Autriche, dont certains régiments se révoltèrent lors de la dernière crise balkanique, l'Autriche, avec toute sa population slave, serait-elle à môme de combattre victorieusement sans s'exposer à une révolution, et ne demande-t-ellc pas à l'Allemagne .un (service oui pourrait correspondre à un véritable sacrifice. la lutte pouvant n'être nullement égale ? Ces mème3 milieux font ressortir d autre part qu'en ce qui concerne les difficultés intérieures d'autres pays, elléo s'arrangent toujours d'cjjos-même lorsque les intérêts de la patrie sont eii jeu. Peut-être est-ce à cause de ces commentaires que l'agence semi-officieuse îHirsch déclare que la note de l'Autriche a. été préparée à Vienne sans qu'on ait demande conseil à Berlin. La Posl écrit à ce vsujet : « Quand on ne demande pas conseil a ses alliés dans une affaire aussi grave, on n'a aucune aide à attendre d'eux. » Paris, £0. — Ou nous communique la note vAi.iivante : Il résulte d'informations provenant d'une source autorisée qu'il n'y aipas ou entre l'Allemagne et l'Autriche un accord préalable à l'envoi de la note adressée à la Serbie. L'A' lomagfne s'est bornée à approuver cette note, qui n'a pas le caractère d'un ultimatum, mais constitue une demande de réponse avec limitation de temps. Son attitude a été inexactement représentée comme comportant une menace. Elle doit être interprétée seulement comme l'indication qu'il eat désirable que le désaccord' entre l'Autriche et la Serbie reste localisé. L'opinion italienne Rome, 24. — L'impression causée ici par le ton péremptoire de la note austro-hongroise au gouvernement serbe est très pro-1 on die. On souligne comme un symptôme de là gr'-vité de la situation le cép^ccàncnt de M. Salauclra, président du Conseil, ..ni s'est rendu à Fiuggi, villégiature voisine de Rome, .■ptMT conférer avec le ministre dios'affaires etrang'ôres, lequel avait reçu hier dans cette localité la visite du comte Ambrozy, cou ceiïter de l'ambassade d'Autriche-Hongrie.C-e'i en effet hier seulement que le mar-qjuis.dii San Giubano a été prévenu de l'envoi de cotte note. Ce n'est que ce matin que le so rétaire de l'ambassade d'Autriche-Honigrie en a avisé officiellemen t à la Consulta M. Martin». Ce n'est pas là l'indice d'une co 11 aJxyra-tion étroite entre l'Autriche et l'Italie. D'auifcrc part, on assure que l'Italie avait, fait t «'S ses efforts pour amener l'Autriche fi von-ôncor à son attitude comminatoire à l'égard de la Serbie. Ses conseils n'ont pas été suivis et elle ne -peut, en savoir gré à son alliée. On rend dionc certainement avec o:\Qicti-tudo l'opinion des milieux officiels en disant qu'ils regrettent et désapprouvent la note austro-h.ngrois'e, ce qui veut dire que l'Autriche ne doit pas compter sur l'appui d'i-p'omatiqiue et encore moins sur l'appui militaire de l'Italie. L'attitude de l'Italie lui est dictée par deux considérations, l'une d'ordre général et permanent, l'autre d'ordre particulier et mo-monrtoné.Voici la première de ces considérations : Taihdis que l'Allemagne s'efforce surtout do neutraliser le mouvement d'expansion et de libération sort*- et par conséquent d'appuyer l'Autriche-Hongrie dans tous les gestes qu'elle -accomplit dans ce but, l'Italie, au contraire, désire avant tout, arrêter l'expansion hellénique sur l'Adriatique, et elle préfère prendre une attitude plus conri Mante d'égard des Slaves et des Serbes qui peu.vcuc d'avenir des alliés contre les ambitions da l'Ant rkâie- H on gaie. L'Italie ne peut d no ■pas vouloir l'asservlissement politique de la Serbie. Voici maintenant la seconde considération qui dicte à l'Italie son attitude actuelle : Le? désordres que le gouvernement craint à l'intérieur, l'effort qu'il doit faire en Cy-rénaïque, font qu'il no peut envisager maintenant l'envoi hors d'Italie ou même sur un point déterminé de sa frontière d'une force armée de quoique importance. En cas de conflit il devra demeurer absolument passif. Il doit donc faire tous ses efforts pour éviter qu'une criso ne se 5 produise en ce moment en Europe, et spécialement dans les Balkans, î La conclusion qui s'impose, c'est q(ue , l'Italie, dans les circonstances actuelles, î ne veut et ne peut prêter à l'Autriche ni; 3 son aide diplomatique, ni son concours mi-' lit aire. .L'impression a Londres ~ Londres, 2-i. — La note du gouverne-; ment austro-hongrois à la Serbie a été communiquée ce mutin au Foreign Office. 11 n'est pas exagéré de dire que les de-1 mandes, et le ton do cette note ont causé ici une véritable stupeur. Le gouvernement britannique a flétri ' comme il méritait de l'être le criminel attentat do Serajevo et il aurait été le premier à insister à Belgrade pour qrue les fauteurs et les complices de ce crime fussent punis comme ils méritaient de l'être et quo satisfaction fût donnée sur ce point aux légitimes revendications de Vienne. Mais il n'est pas un gouvernement, si ami do la paix qu'il puisse être, qui puisse conseiller à la Serbie de s'incliner devant certaines demandes humiliantes contenues dans la note austro-hongroise. : Si vraiment, comme tout dans son attitude semble malheureusement l'indiquer, le gouvernement de Vienne insiste pour avoir dans le délai qu'il a fixé* c'est à dire avant demain soir, six heures, une acceptation définitive de ses exigences par la Serbie, on ne voit pas ici comment un conflit pourrait être évité. Guillaume f! en worvôige Berlin, XT-5-. — Comme au moment de la crise d'Agadir, Guillaume II est actuellement loin de l'Allemagne. C'est à bord de son yacht, à Balholmen, sur la côte norvégienne, qu'il s'ost fait faire un rapport sur les difficultés austro-serbes par un représentant du ministre des affaires étrangères.Le prince Henri do Prusse, frère de l'empereur, s'est rendu aujourd'hui de Kiel à Londres. On a naturellement établi un rapport entro ce voyage et la crise actuelle. On a même été jusqu'à dire qu'il avait pour but d'amener l'Angleterre à partager les vues de l'Autriche-Hongrie. A Belgrade . Belgrade, 25. — Le g ; uvernèment a communiqué aux puissances là note de l'Autriche -et annonce qu'il ne prendra .aucune décision avant la réponse des puissances. Dans certains milieux politiques serbes, en (rappelle que les incidents de frontière roumano-irulgares se sont renou velés depuis 1 quelques jours et on fait remarquer que la note die l'Autriche-Hongrie a été remise au 1 moment des grèves de Russie. Suivant certaines informations recueillies ici, on procéderait en Bulgarie à une mobilisation se-orète. Dans d'autres milieux, que l'on <$iit informés, on croit qjue la Serbie laissée -à ses- propres moyens, s'efforcera de satisfaire aux exigen.es de l'Autriche, dans la mesure où le lui permettra sa dignité. Le journal du gouvernement Samouprava araionoo,- dans un article de tète, que la note diu gouvernement austro-hongrois a été remise .à la Serbie avant-hier. Les lecteurs sorbes ont eu connaissance des exigences de cette note par les journaux austro-hongrois: I.e ministre des affaires étrangères de Sorl.de a exposé à- plusieurs reprises son peint de vue et le point de vue de ses collègues du gouvernement, d'après lesquels la Sfôitbie, étant donnés ses grands et p.rin-cdpai'iix intérêts, désire des relations de voisinage sincères et correctes avec la monarchie. Etant donnés ce désir et la persua-. sion dans laquelle se trouve le gouvernement serbe de la nécessité d'entretenir, sin-cèrecnûnt de telles relations, le gou/vieine-mont serbe accueillera avec empressement toutes les demandes du gouvernement aus-tro-^ongirois par lesquelles on réprimerait toutes les actions criminelles et ies mani-festaM'ns de désordres dans les pays vei-sins . p'uiscKic le gouve:rtcnent voit là '-j-e-daiîG 1 accomplissement dos devoirs essentiels d'un L-.tat civilisé. Le gouvernement serbe s'en tient aujourd'hui encore à ce point do vue, après la réception de la note on err.estion et Tera, dans ce sens, tout ce qu'il pourra pour s'efforcer de remplir vis-à-vis de la monarchie, avec sincérité, ses devoirs de bon voisinage. A Sofia Sofia, 25. — La publication de la teneur do la note adressée par l'Autriche-Hongrie à l'a Serbie a produit ici sur l'opinion publique uno impression considérable. Le texte cie lu note et les événements qui en sont la conséquence sont discutés par tout le monde avec animation. Le Dncunik, organe indépendant, exprime l'opinion que les Serbes ne pourront jamais s'amender et que l'on devra finaio-ment infliger à cette race le châtiment qu'elle mérite parce qu'elle n'eibserve pas la correction et les usages internationaux et ne respecte pas non plus sa propre dignité et son propre honneur. L'opinion pu-Llique bulgare, ajoute le journal, accueillera avec satisfaction toute démarche énergique de nature à mettre les Serbes à la raison. Ce n'est que par la force que l'on peut obliger la Serbie à réfléchir et à cesser de causer à ses voisins tous les désagréments imaginables.*" La tranquillité no régnera dans les Balkans que lorsqu'on aura. fait comprendre aux Serbes cju'ils ne doivent ni provoquer les voisins ,ni commettre dos crimes. Situation très grave Berlin, 25. — Dans les milieux politiques on considère toujours la situation comme très grave." A 1'offtce" des Affaires étrangères en déclare que le communiqué russe ne permet pas de prévoir de quelle façon et dans quelle mesure la Russie compte manifester son intention de ne pas rester indifférente. 0:i ne peut qu'attendre. La seule constatation possible, ajoute^t-on, est qu'4 l'heure actuelle St-Pétersbourg n'a encore rien fait qui puisse aggraver les rapports avec Vienne. En ce qui concerne l'entrevue entre M. de Schoen et M. Bienvenu Martin, on déclare qu'il est inexact qu'elle ait eu un caractère > menaçant et qu'au contraire elle n'a pas ; eu d'autre but que d'affirmer l'intention qu'a l'Allemagne de faciliter la coopération des grandes puissances en vue du maintien de la paix. On sauve le trésor serbe Belgrade, 25. —■ Le Trésor et les archive: de l'Etat viennent d'être expédiés à Tinté-rieur,Manifestations chauvines en Autriche Vienne, 25. — Les journaux annoncent que de grandes manifestations patriotiques oni eu lieu dans beaucoup d'établissements publics et devant le monument de Tegetthoff. Dans beaucoup de villes de province, des manifestations analogues se sont produites, La Russie demande un délai L'Autriche refuse Vienne, 25. t— Les journaux du soir annoncent que le gouvernement russe a fait connaître au gouvernement autrichien, par l'anubassadeur à'Au triche-Hongrie à Saint-Pétersbourg, comte Szapaty, et par son représentant à Vienne, la demande que le délai contenu dans la note à la Serbie soit prolongé de quelques jours. Le gouvernement austro-hongrois a décliné l'acceptation de cette demande dans une forme polie, mais ferme. Le gouvernement austro-hongrois s'en tient à ce point de vue que le règlement de l'affaire avec la Serbie est une chose qui n'intéresse que l'Autriche-Hongrie et la Serbie. La monarchie a, dès le début, été décidée à maintenir ce point de vue dans toutes les circonstances" et de refuser toute tentative d'intervention. C'est la Guerre i Vienne, 25. — Un peu avant 6 heures du ' soir, la réponse du Gouvernement serbe à la note autrichienne a été remise. Cette réponse n'a pas été jugée satisfaisante et le ministre d'Autricho-Hongrie à quitté Belgrade avec le personnel de la légation. Le gouvernement serbe avait déjà auparavant, à 3 heures, ordonné la mobilisation de l'armée. La cour et le gouvernement quittent Belgrade. Le gouvernement serait transporté à Kragugovao. -X- Ischl, 25. — Le comte Berchtold, ministre des affaires étrangères, est. arrivé à 3 h. 3/i. Il a été salué par de vifs hurrahs de la foule qui s'était amassée. Par le même train est arrivé lo feklmeis-ter de Krobatin. Mouvements de troupes a ta rrw'ilierc autrichionnc Cet ligné, 25. — On signale que d'importants mouvements de troupes ont lieu à Ra-guuo On appnend d'autre part qiue 22 navires autrichiens seraient réunis dans les bGuchies de Catta o. 1 Dams les milieux officiels monténégrins on en conclut qiue si l'Autriche déclare la guerre li> la Serbie, elle procédera à une attaque sur le mont Loveen. Conss'li do cabinet èi Paris Piairis, £*5. — Les ministres présents à Paris se sont, réunis à 6 1/2 heures en conseil de cabinet au ministère des affaires étrangères, sous la présidence de M. Bienvenu-Martin, pour s'entretenir de la situation extérieure. Londres encore optimiste Londres, 25. — Des renseignements recueillis à Londres se dégage l'impression très nette que même si la Serbie ne répondait pas immédiatement d'une façon favorable aux demandes de l'Autriche, uno action militaire ne se produirait pas sur-le-champ, mais qu'il en résulterait seulement tout d'abord une rupture diplomatique. les Puissances font aujourd'hui à la Ballplatz les démarches qui sont à prévoir, on est fondé à penser que cette période suspensive permettra une intervention en vue d'une solution pacifique. Un attentat contre le Khédive Constantinople, 25. — Comme le Khédive quittait la Porte après avoir rendu visite au grand vizir, un jeune Egyptien tira plusieurs coups de feu .sur lui. Il fut légèrement blessé au bras et au visage ainsi ejue son gendre. L'auteur de l'attentat fut tué par un aide de camp. L'Aire Ma Croquis d'Audience De notre correspondant parisien : Vendredi 21 juillet. La sa Ho Je crois que jamais procès d'assises n'eut laiietilile salle. (JujcI parterre d'intellectua-l'tés- parioieiiees et d'ailleurs. Dans lo fond diu prétoire, derrière la Cour, >omt assises cent trente-trois personnes. Ce >cnt, sauf MiM. Dekinney, préfet de la Sed-:ie, Henni on, préfet de police ; Henri Ro->crt, bâtonnier qjui, lui. siège avec la Cour «,u même rang que les magistrats, quelques j iéputés et pais tous les magistrats du dé- ! ^artement de lù Seine. A la droite de la Cour est un passage itroit, une sorte de couloir pour les membres de la Cour. Gc couloir est caché par .in grillage en bois. Là se tiennent quelques personnes invitées par les hauts ma-;istrats de la Cour. Hier .v était le minis-re d'Allemagne. Mme Sarah Bernhiardt et Ville S'urd y passeront et on assure — mais juc n'asQuire l-oji pas — qiue mercredi Mme [ia.ilOiaux, femme voilée.. v passa quarante n i mites. Eivt-ee vrai ? Les femmes sont tellement ru.niouses ! Devant la Cour, -à droite, sont les jurés, loune braves gens qui paraissent épouvan-kiblenient ennuyés d'être là. L'un el'eux est sumerbe. il porte monocle et, & chaque impression que son cervicau enregistre, correspond urn geste vite réprimé. Pour ies journalistes, c'est le baromètre de l'opinion ies jurés. En S;vr?e dos jurés sont les gradins où perchent les journalistes parisiens de la j-j;d.'ciaiî», c'est-à-dire les c'nroni-çjueuîs attitics et réguliers des journaux et des agiences. Ils sont, généralement, douze, comme les jurés. Aujourd'hui ils sont tn>eai-te-trois. Déduisez vous mêmes quel est leur bouilleur ! Enlise la Coiur ot les jurés, un espace est réservé à M. l'avocat général, à son second ot au secrétaire. -Eu lace d'eu a et devant le président est la modieste table des pièces à conviction dont le revolver seul a éité déjà utilisé «pour la clarté des débats. Enfui, un peu plujs loin à gauche, est le grand box des accusés ! Ge box a envi ion trois mètres de long sur trois de lange. Madame Cailiaux occupe deux places, tout devant. L'une pour elle, l'autre ipour ses dossiers. Le .reste des places est occupé (po.r les gardes municipaux qui, tour à tour, y viennent se reposer des fatigues du service. Remiurçjuez d ailleurs que ce sont les hommes eliç la inouïe compagnie qui assurent le service pendant toute la durée du procès. Quelques officions des gardes viennent également s'asseoir dans le box dés accu-oes, là où s'assirent Dreyfus, Zola, Mme Steinheil, îles bandits tragiques et quelques autres. De cette façon, Mme Caillaux; a toujours de la société. Sous le box est la défense. Me Labori occupe, avec quatre secrétaires, les côtés d'une grande table chargée de dossiers 'volumineux.Dans le coin, à. gauche, devant la Cour, ost la table dite du Figaro. Me Chenu l'occupe, accompagné do plusieurs secrétaires et même d'une assez jolie avocate, jeune femme du reste charmante et endurante. Ces deux tables et le box, ainsi que, juste à côté, la barre où se tiennent les témoins, sont, le coin de la salle qui sert de point do mire. On regarde rire ou pleurer, grimacer ou rêvasser Mme Caillaux. On suit des yeux les moindres gestes des deux illustres bâtonniers et lorsque l'un ou l'autre se lève, le président obtient le silence san-: effort. Quant aux témoins ils peuvent juger immédiatement de la sympathie qu'ils inspirent : ceux que la salle trouve intéressants parlent dans un silence relatif ; ceux qui sont antipathiques n'entendent que les interruptions du président réclamant le silence. Enfin les grands ténors — Mme Gueydan, la princesse, Darthou, le docteur Calmetto, Latzarus, Bernstein voire même Jo — obtiennent cette insigne faveur que l'on arrête, pour eux, les ventilateurs eiectriques et qu'il ne se produit pas de sorties tandis qu'ils patient. Enfin, devant la Cour encore sont assis quelques avocats privilégiés, les greffiers, sous-greffiers et leurs amis, puis la tabla do Messieurs les sténographes. Là, le travail ne chôme pas. Cinq sténographes travaillent sans discontinuer et d'heure en heure, à tour de rôle4 sont relevés. Que do papiers, que de signes et que d'encre, sans compter celle d'imprimerie ! A côté de la sténographie sont assis sur des chaises basses Forain, qui travaille pour le Figaro, Renouard qui fait des chefb-dj'ceuvro pour ïIllustration, Noël Dorville qui' silhouette pour le Monde 11-lu..siré,- J. "ûchs pour 10 Petit Parisien et quelques autres maîtres ou espoirs de maîtres du crayon1. Voilà pour le prétoire. Dans la salle, autre côté de la barre, comme on dit, voici les bancs de bois de la Presse, presse parisienne, presse départementale et presse étrangère I Là, je l'ai dit déjà, on étouffe, on sue, on travaille. On maigrit à vue d'œil et, heureusement c'est la graisse qui fond et les méninges qui s'épuisent. Voici quelques noms de personnalités que j'ai notées cet après-midi, veTidredi, sur les bancs do la Presse. Bunan Varilla, propriétaire du Matin ; Grosclaude, qui venait de déposer et qui dirige le Journal ; Alf. Cap us et R. de Fiers, directeurs du Figaro ; Arthur Meyer, directeur du Gaulois ; les frères de Cassa-gnac, directeurs de l'Autorité; Léon Bailby, qui mène VIntransigeant et son confrère Massart, qui possèdo la Patrie et la Presse; Mme Durand, directrice des Nouvelles ; Vervoort-, alias Maurice de Waleffe, qui dirige Pans-Midi ; lu Ménil, directeur du Rappel ; Moftier, du Gil Blas et Brisson des: Annales. ces deux directeurs causant avec IGounouUlan venu de Bordeaux et ayant pour le procès quitté son bureau directorial de la Petite Gironde. Puis, au hasard, et je ne cite que les rédacs-chefs ou les directeurs : Jean Bernard, la Presse Associée ; Dupuy, Petit Parisien ; Bas-chet, Illustration : J.-J. Frappa, Monde Illustré : Daudet, Action Française ; Téry Gustave, l'Œuvre ; Simon, Echo de Paris; Aimevrada, Bonnet Bouge ; le rédacteur en chef du Daily Mail enfin Séverine, toujours craie, toujours jeune. N'est-ce point là une liste que la princesse Estradère eut volontiers signée. .Et j'en oublie ! Et je ne cite pas les chroniqueurs connus, les reporters autorisés. les journalistes simplement ni surtout les femmes écrivains, bas bleus ou autres, qui sont à plus de vingt sur les bancs de la presse ot dont le nombre augmente chaque jour et à. chaque heure. les journalistes sont à gauohe. A droite sont as^f — si l'on peut dire —- les té-m iros, tous les témoins et aussi qruelques autres personnes que le filtrage triple n'a pas arrêtées. D;;?. deuk côtés, debout d'ans ce qui sort de couloir «die dégagement, sont les avocate ot les stag'ia.ircs. Et comme tous ces jeunef» c, .ebaru maîtres » font de la politique bon-ro OU', mauvaise, les « niiouv-rmonts <1 uu-diionioe », comme disent 1 os 'sténographes, partant, dos groupes de r-.'bes noires. lEn'in. lo fond- de la salie est constitué par cd que la i -i appelle : le nubile. I.e pu-blfic ;! Vingt gardes on uniformes, . vingt sans uniformes, vingt agents en bonr- . IleCnS ot vingt speotat-euirs q|;ic les journaux ont nuial'ifîés : <i Les amis à quarante sous de 'Gaiilaui» ». Et qiuiand, par hasard, un vrai « public » soit -un couple, soit dieux ou trocs rncs-sjours arrivent dans cette partie de la salle, iîi;-', n'ont pas de cesse qiu'ils n'en soient roo'.'-ortis tellomont ça sent fort et aussi tellement les souliers à clous leur marchent sur les pieds. Hier, une femme y fut quatre minutes. Peut-être avez-vous lu, par ailleurs, qiu'elle est devenue folle ! Que vous dirais-je encore ? Il y a. d'os fenêtres. Ce'les-ci sont parfaitement bien placées, elles donnent aur uno cour. On .peut les ouvrir. Mais si on le t., le 'foVui vient vriller le crâne à ces Messieurs de la Cour. Ces autres fenêtres sont très bien aussi. Mais, si on les ouvront. comme elles donnent sut la rue, on entend un titi qui btivrie : — Va donc, eh salaud. Et, comme on croit entendre un nom propre, on proteste ou on applaudit ot l'on ferme. , Dis lors, on reste là. tout moite ot l'on continue à cuire en écoutant, pour la trente-siri'ime fois ou que 'Caillaux est un hon-n'*''o homme ou erue les lettres étaient morales 1 A. de G. Un incident entre magistrats Le Figaro publie cette note : Il faut qiue nos confrères étrangers, nombreux & l'audience du. procès Caillaux, en soient avertis. La magistrature française n'en est pas où iils peuvent croire. Parmi les quatre magistrats qui siègent, iJ en est au moins un q(ue révolte tant de partlialité 'étalée.. Il n'a 'pu retenir hier une exclamation qui a été entendue et qiui a eu un écho prolongé dans les -couloirs du Palais. Comme l'incident des lettres tournait vi-sifcllement à l'avantage de la partie civile, le président intervint brusquement et voulut suspendre l'audience. Le but de cette interruption était si visible que l'un des assesseurs, M. le conseiller Dagoury, ne put s'empêcher de lui dire à mi-voixi : — Monsieur, vous nous déshonorez. M. Aibaiiel se rassit. 'Cependant, à la barre, Me Labori, oui avait senti l'extrême maladresse de cette intervention, priait hautement le magistrat de ne point lui couper la parole. 'Et l'incident des lettres se continua en-tire les deux avocats, dignement, en l'ab-oonoe de toute direction judiciaire. Envoi de témoins ! Paris, &>. — A la suite de l'incident qui s'est produit hier au Palais, entre M. Alba-nol, président de la Cour d'assises et M. le oonisailler dAgoury, il'un des assesseurs, M. Albancl a envoyé ses témoins à M. d'Agoury. Ce sont le général Dalstein et M. Bruneau de Laborie. Paris, 25. — Contrairement au bruit qui avait couru, le président Albanel n'a pas îr.voyé cle témoins à son collègue le con-, soiller d'Agoury. Ce qui est exact, c'est que :e soir, après la lovée de l'audience, M. Albanel s'est entretenu de l'incident avec M. Bruno de Laborie, auteur de l'ouvrage i < les lois du duel ». Dès l'instant, a déclaré M. de Laborie, >ù le règlement de l'incident est déjà placé 5Ur le terrain hiérarchique, ce seul fait, l'après les usages admis en pareille matière .exclut la possibilité d'une demande do règlement sur le terrain du point d'hon-îeur. Dans ces conditions, M. Albanel a )ris le parti d'attendre tout au moins la iécision du garde des sceaux. 2© qu< s'ost passe en Chambre du Conseil Paris, 2fj. — La nouvelle de l'incident Mbanel-d'Agoury provoque une émotion •norme. On raconte qn'aprèts les paroles pronen-)éos par 'Mi. d'Âgjcury là la suspension d'au-lience : « Monteur vous nous déshonorez », a discussion reprit dans la chambre du jonseil entre le président. M. Albanel, et 0 conseiller d'Agoury. Celui-ci reconnut jae la parole qu'il avait prononcée &"mi-, oix avait (peut-être dépassé sa pensée eï :1 s'en excusa, ascyure-t-on. Mes Robert, La-)ori et Chenu inteiv.inront et on estimait 1 ce m ornant l'incident clos. A la suite de la publication de l'incident Vàr le Figaro, M. Albanel a 'éorit à M. le )rcinier. précskleut Fcriehion pour obtenir m.e sanction. Ji a, en outre, on le sait, :ons/tiitué ses témoins. u< L'Audience de samedi v; A l'ourverture de l'audience, là 12 1/4 heu- p; res, le président Albanel est assisté de tous ce ses assesseurs, dont M. d'Agoury. a' Le Président Albanel déclare au début n de i"audience qu'il reste bien entendu qiue ir seuls Mes Labori et Chenu ont en leur je pe^ossi. n les lettres initimes. La Cour ne m les connaît pas. Me Chenu déclare alors que les lettres rr seront versées outré les mains de la Cour p et que le ministère public et les jurés qui d en auront connaissance apprécieront ce ç qu'il convient de'faire. h Me Labori demande la faculté d'en faire ^ une lecture partielle qui, dit-il semble sans Sj inconvénient. Il importe, ajoute Me Labori, *c] que bien que ces lettres n'intéressent en rien ^ le fond du procès, que vous les connaissiez pour vous permettre de discuter et d'appré- q cier l'acte reproché à Mme Caillaux. a Pendant ces déclarations, Mme Caillaux ^ verse d'abondantes larmes. Me Labori commence la lecture annoncée, q Me Labori dit qu'il va lire la plus Ion- c gup des lettres, la plus importante, celle q qui résume le mieux i'état d'âme de M. Caillaux et de (Mme Rainouard. ^ Mme Caillaux, secouée de sanglots, pieu- f, re bruyamment. Mo Labori. Prenez, monsieur le prési- ^ dent, la lettre datée de la préfecture de la Sartlie, République Française, 19 septem- ^ bre, continuée le 20 à M amers. n Voici cette lettre : Ma chère petite Riri. p J'ai lu avec l'attention qu'elle mérite la ^ lettre que tu m'as écrite et par une réponse cj précise j'avais l'intention de dissiper le malentendu et de susciter une explication. ^ Ma chérie, quand je t'ai écrit j'ai résisté à ma passion, car tout mon être va vers fc toi. J'ai cependant résisté et j'aurais eu le i courage de me vaincre moi-même si j'avais ^ eu le bonheur chez moi, mois je n'étais pas heureux. J'étais jhumilié, très monté de e l'affront que j'avais subi et l'on ne savait ] pas me faire oublier, panser les plaies. Au £ contraire, on les envenimait. Je me suis y donc rejeté à toi avec une fureur passion- c née, ou plutôt avec une* passion furieuse, e Cependant, quand survint l'incident auquel e je viens de faire allusion, j'ai considéré épie mon devoir était de te pleinement aegager i en te rendant par une lettre toute la liberté... c Tu m'as écrit : Je ne t'ai demandé <pu'un t gage, c'est de me donner l'amour. Je ne 1 croirai pas à la plénitude de ton amour si < tu n'arrives pas à être libre un jour. Je mo 1 le rappelle, je le sais, mais, en tous cas, je ne bouge pas avant, les élections. Voilà < quel était le fond de ma pensée. Je constato » que nous nous sommes mal embarqués mais il y a de telles oppositions de nature et de I caractères avec l'autre personne que le dé- i nouement était fatal par suite du heurt d'e ] deux êtres qui ne se comprennent pas. Pour ton bonheur, il importe au plus haut de- ) gré qu'aucune relation n'existât entre nous. < J'ai des devoirs... Les choses ont marché à peu près comme je le prévoyais. Ma cons- 1 cience est d'une délicatesse poussée jusqu'au scrupule, parfois jusqu'à la bêtise. Certaines choses n'auraient, pas marché aussi vite qu'elles ont marché si. je n'avais pas eu un amour au cœur. Mais cela est secondaire, et je sens bien que mes scrupules sont excessifs. Quand un homme est malheureux chez, lui ot qu'il a à l'extérieur une affection délicieuse, cela a un écho à l'intérieur. Ceux qui sont malheureux n'ont ou'à s'en prendre à eux-mêmes. Tu m'as dit que tu a été faible. Il fallait fermer la porte à la fugitive. (C'est une allusion à un départ de Mme Gueydan). Il fallait saisir l'occasion à la volée. Puis la lettre revient à de3 questions personnelles. Elle se termine par ces mots : « Je t'adore de tout mon cœur. » Les pleure de l'accusée se font encore plus bnuyants. Avant de donner lecture de la seconde lettre, Me Labori proteste contre les insinuations perfides auxquelles les lettres ont pu donner lieu de la part de personnes qui prétendaient Les aiYtoir lues. Dans cette seconde lettre, M. Caillaux exprime des craintes que l'on commette du chantage, du scandale. Je n'ai, dit-il, qu'une consolation : toi. La lettre se termine par ces mots : « Mille millions de baisens sur tout ton, petit corps aderé. » A ce moment, Mme Caillaux s'abat sur son banc. Les gardes l'emportent à demi-évanouie.■Dans la chambre ele sûreté où l'on a transporté Mme Caillaux on l'a étendue sur un banc. Un médecin lui frictionne les tempes et lui fait respirer de l'éther. La suspension d'audience se prolonge. | Mme Gaillàupc; très affaiblie, respire très ; difficilement. On a dû lui faire une piqiûre d'éthter. L'émotion, dans la salle, est à son comble. L'audience est reprise à 1 h. 40. Mme Caillaux, livide, soutenue par M. Caillaux et par les gardes municipaux, prend place j'i son banc. Me Labori déclare qu'il ne lira plu3 rien. Il demande aux jurés quand ils liront ces lettres de se souvenir qu'à- l'époque où l'accusée les a écrites, elle n'était pas dans l'abîme où elle se trouve aujourd'hui) et dont il s'efforce de la faire sortir. Me Chenu déclare qu'il n'a rien & dire. Je plaiderai, dit-il. On entend les médecins légistes. Le docteur Charles Paul, qui pratiqua avec le docteur Socquet, l'autopsie de M. Calmette, fait part de ses observations. Le docteur Raympnd dit crue dans la maison de santé du docteur Cuneo, Hartmann et lui se rendirent compte qu'une intervention chirurgicale immédiate aurait une issue fatale. C'est seulement lorsque le pouls devint un peu plus régulier qu'on tenta l'opération. Dès le début, Calmette expira. Le docteur Raymond revendique toute la responsabilité de l'opportunité de son intervention. 11 ajoute que les deux frère3 do M. Calmette, qui sont médecins, lui ont déclaré qu'il avait fait tout ce qu'il y avait à faire. Le docteur Raymond s'élève contre les praticiens qui, n'ayant même pas vu le blessé, croient devoir indiquer aujourd'hui leur méthode. Me Labori répond que la défense comme la science a, en effet, ses responsabilités. Quant à l'accusée, dit-il, elle n'en a aucune. (Murmures au fond de la salle). Je la couvre en tous cas, riposte Me Labori, en 3e tournant vers les interrupteurs. Comme le défenseur lit un passage d'un ouvrage médical disant que dans les cas de graves blessures le transport et les se-cûiussc.s de voitures peuvent entraîner la mort, M. Raymond réplique qu'il y a une question en l'espèce dont le chirurgien est seul juge. Le docteur Socquet confirme les déclarations de son confrère. Selon les deux médecins, c'est la lésion de l'artère iliaque droite qui provoqua la mort par suite de l'abondante hémorragie qui en résulta. Le docteur Raymond, sénateur, informé par téléphone aussitôt après le drame, accourut et procéda à un premier pansement avant le transfert à la maison de santé. Il déclara que M. Calmette, reprenant un instant connaissance, dit : Ce que j'ai fait, je l'ai fait sans haine, et, dans un murmure, il répéta : sans haine. Le Dr Hartmann, professeur à l'Académie de médecine, est d'accord avec le Dr Raymond et comme Me Labori lui parle d'une discussion qu'il eut au sujet du cas Calmette à l'Académie de médecine, le Dr Hartmann réplique : C'est la première fois que devant un tribunal français on fait ainsi dévier la question. Je trouve bizarre que dans une question d'assassinat on fasse intervenir la cjuestion médicale. Le Dr Cuneo se montre aussi affirmatif que ses deux confrères. Une intervention, aussi' (mi'nime fut-elle, aurait achevé le blessé lorsqu'il arriva à Neuilly. Le témoin proteste contre les cliscussions qui pourraient s'élever à ce sujet : failre croire aux enfants de M. Calmette, dit-il, qu'on aurait pu sauver leur père. M. Delbet, professeur à la Faculté de médecine, qui vient ensuite à la barre, refuse de prêter serment^ car il dit qu'il a promis le secret à une personne qui est dans la salle. Finalement, après un échange d'observations, le témoin se décide à prêter le serment sans restriction. Répondant à une question de Me Chenu, le témoin dit qu'il est impossible à un médecin d'émettre une opinion sur un malade qu'il n'a pas vu. Le professeur Delbet expose que, en matière d'opérations, tout est une question d'espèces. Il affirme la compétence des trois 'hommes éminents qui ont soigné Calmette. L'audience est suspendue à 3 b. 40, puis reprise à 4 bi. 10. Un très vif échange d'observations a lieu entre le professeur Delbet et Me Labori. Delbet déclare qu'une personne s'est présentée à lud en invoquant le nom de Me Labori pour lui demander le secret. Me La;l)ori déclare aloirs que si on s'est servi de son m >m on a menti.-Finalement le nrofesseur DetM>et so retire sans avoir révélé aucun nom. I.e Dr Pozzi dit qu'il alla voir M. Calmette en ami. A une question de Me Labori, il déclare croire qu'une intervention chirurgicale faite plus tôt aurait été pluis heureuse, mais ki question est infiniment complexe et je comprends que des chirurgiens de première valeur aient un avis différend du mien. .Mme Caillaux, qui paraît plus calme, écoute attentivement la controverse médicale. Elle ne cesse de respirer des sels. Le docteur Proust déclare quo n'ayant pas vu le blessé, il estime que seuls 1rs chirurgiens étaient qualifiés pour juger de l'opportunité d'une intervention. L'audience est levée à 5 heures. Elle sera reprise lundi pour l'audition des médecins cités, par la défense. ETRANGER ANGLETERRE, Lo confîï-f; irlandais Londres, 25. — L'échec de la conférence dio LUlster laisse encore la porte ouverte à un espoir de solution pacifique. A l'heure actuelle, bien que cela n'ait pas été dit explicitement, l'écart qui sépare les nationalistes des u'stériens est très diminué. Il s'agit seulement de savoir si le comté de Tyrone et le comté de Fermanagh seront joints aux comtés de Lonûonderry, Antrim, Down et Armaoh, déjà concédés on principe aux protestants. Dans ces elieux comtés, la population est divisée d'une façon sensiblement égiale entre protestants et catholiq(ues, ces derniers toutefois ont un léger avantage. Il parait incroyable que sur cette question très limitée aujourd'hui on en vienne, de part et d'autre, ?à des mesures extrêmes. 'Malgré l'échec de la conférence, on conserve donc l'espoir qju'au Parlement on trouvera finalement une base d'accord. RUSSIE Les grèves S a i n t-P é tersbou rg, 25. — Le travail a été repris dans plusieurs fabriques et en particulier dans une sucrerie. On travaille aussi dans la plupart des imprimeries. Les quartiers ouvriers sont calmes. Il n'y a pas eu de désordres. On suppose que le travail sera repris lundi dans toutes les fabriques.Odessa, 25. — La grève est terminée. Les ouvriers d'une seule fabrique n'ont pas encore repris le travail. ALBANIE La marche des Insurges du Sud Scutari, 25. — On annonce que les trou-P2S msurgéeg ont incendié tous les villages catholiques ou sud de Gourzi et ont repoussé les gendarmes albanais qui avaient éié envoyés à leur rencontre d'Alezzio. La marche des insurgés continue dans la direction du Nord. Les exces des Eplrotea Dunazzo, 25. — M. Zographos a demandé à la commission internationale de contrôle do procéder à une enquête sur les excès attribués aux Epirotcs et la participation supposée des Grecs dans ces événements. La commission paraît disposée à accepter 1 idée ele cette enquête. On tient cependant de bonne source que les villes d'Argyrocastro ot de Delzimo seraient menacées par les bandes Epirotes etj la commission internationale do contrôle a fait appel à M. Zographos pour qu'il prenne toutes les mesures pour arrêter la mar- * clie de ces bandes et pour empêcher les violences dont elles pourraient se rendra coupables. La panique à Durazzo Durazzo, 25 (10 h. soir). — Le prince, qui avait décidé hier soir de partir demain pour Valona, a ajourné son départ à ce soir, à 8 heures. Un petit groupe d'insurgés s'est approché des retranchements. Uno vive fusillade s'en est suivie qui a duré plus d un quart d'heure. Quelques coups de canon ont été tirés. La panique ne cesse d'augmenter dans la ville. SUEDE Le voyage de M. Poincare .Stocivholni, 24. — La division navale du Président de la République a été reçue au bateau-fou .de iDalaiagrundet _par deux divisions do giu dc-côtès suédoises comprenant les croiseurs Oscar, Dritztighten et Manli-geten et les contre-torpilleurs Muiigin, Ru-gin, Sigurd et Hagnur, qui l'ont escortée jusqu'au mouillage Traelhafvet où elle est àrniivée à 9 heures. M. TUnieband, ministre de France, et Je vice-consul, Mi Sidne, sont venus saluer le Président de la République qui a qjuitté alors le cuirassé France dont le tirant d'eau est trop fort, pour monter à bord du croiseur Lavoisier et a continué sa route sur Stockholm. Stockholm, 25. — Le président de la République est arrivé à 11 h. 15. Il a été reçu par le Roi, la cour et les autorités. MEXIQUE L'assassinat de deux religieux français Washington, 25. r— M. Bryan a déclaré au chargé d'affaires de France que le général Villa rejetait toute responsabilité relativement à l'assassinat de deux religieux français à Zacatecas. 'M. Bryan a ajouté que le général Carranza avait promis de punir les meurtriers. Un échec dos Zapatistes Mexico, 25. — Les fédéraux ont battu les Zapatistes à Ozumba, village situé aux environs de la capitale. 290 Zapatistes ont été tués ou blessés. Une conférence de paix Puerto Mexico, 25. — Une entente est intervenue à bord du croiseur Bristol relativement ,à l'ouverture d'une conférence de [paix a Saltillo. Le général Carranza a promis l'inviolabilité aux délégués de M. Car-' bajal. La conférence durerait une semaine. Le Procès Caillaux • —«*sa C'est avec une stupéfaction croissante que nous lisons, chaque jour le compte-rendu sténographiqiue de l'affaire. De quoi s'agit-il en somme ? D'une accusation d'assassinat, fort claire, fort simple, dont il importe d'établir les circonstances ? :Et de quoi s'occupe-t-on à la Cour drassises de la Seine ? De toute autre cb'ose on vérité. Au lieu d'interroger l'accusée et les témoins sur les faits de la cause, s tir ce qu'ils savent de science personnelle, on les laisse plaider, en long et en large, non seulement sur lie drame lui-même, mais " sur les à-côtés du drame. On laisse la politique envahir le prétoire au point quo l'on se demande, souvent, si c'est du procès ele Mme Caillaux qu'il s'agit ou d'un débat parlementaire. Et qiuel étrange rôle joue dans tout cela une magistrature, qiue l'exemple du document Fa bre, planant sur le débat, devrait mettre on garde contre tout soupçon de .-ou1' ■ v.ilité vis-à-vis ides ministres d'aujourd'hui. Cette servilité éclate ccipendant de plus en plus. Que l'on compare l'attitude effacée, haim-ble, bienveillante du .président, dans son interrogatoire do l'accusée le lundi, et son acharnement à interrompre, à reprendre, à • morigéner Mme Gueydan à l'audience d.c jeudi, et l'on sera fixé. Mme Caillaux-, en guise d'interrogatoire, a pu prononcer, sans être interrompue, un véritable plaidoyer, préparé de longiue da- . , te, en censuitant un volumineux dossier ; le président ne lui a posé aucune question • pouvant rembarrasse r : il n'a ouvert la bouche que pour venir à son secours, lors-> qu'elle se troublait, en lui lisant de longs i passages de ses déclarations devant le juge d'instruction, qu'elle confirmait par un L simple oui. M. Caillaux, témoin non assermenté, a 3 également joui de la plus grande latitude î non seulement pour plaider l'innocence de i sa femme, mais pour présenter la défense

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Cet article est une édition du titre Journal de Liège et de la province: feuille politique, commerciale et littéraire appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Anvers du 1832 au 1940.

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