Journal de Liège et de la province: feuille politique, commerciale et littéraire

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s.n. 1914, 31 Mai. Journal de Liège et de la province: feuille politique, commerciale et littéraire. Accès à 29 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/rv0cv4cw8f/
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Dimanche 31 Mai 1914 UN NUMERO CINQ CENTIMES Dimanche 31 Mai 1914 Franco an Belgique Un an : 15 w-, » » 6 mois : 8 fr. s *■ 3 mois : 4 fa% Franco sn Hollande Un an i 22 fr, » Union postale » 32 fr. On s'abonne au bureau du Journal et dans tous ïes bureaux de poste, ADMINISTRATION TÉLÉPHONE 567 JOURNAL DE LIÈGE FEOïLLE MltiQUE, LÎTTÊBÂIBE ET CQ$ËERCIÂL£ - FONDEE Eff 1164 IIÉBACTION ET ADMINISTRATION g BOULEVARD BE LA SAU'VENIÉRE, 25 ÂHiîOHC®®.. s a la ligne, ® e.«ai Réclames, e . » . • » 40 certi Faits divers. . „ „ * 1 franc Réparations judiciaires » 3 francs informations financières » 3 francs Avis de sociétés i» peu» us® 30 ceni Émissions, ..«.»! frane RÉDACTION TÉLÉPHONE 91? A l'occasion des têtes de la Pentecôte, le Journal ne paraîtra pas demain. "Wtr^^ek. SITISSti La conférence de Bâle RAïf, *0 — Le comité permanent inter-mrVBffièittaiTè franco-allemand s est ■'« ? mitin Le communàïué publie constate *-e ^ mnference qui a eu lieu dans les que la conieieiite ^ retentissement Utnes. .Elle n i,riSeZ tous les citoyens édarres de accru c .r\iie.nagne l'espoir dun rap-nro^rwnent durable entre l£ deux nation, ?t^a TOlo té d'y coopérer. L'heure est pro-nZ une action méthodi iue dans ce lT X- est proche, ajoute le com- (les rnavs demandera acs Lomp\e& a i<i ÎZ*ZL à cré^dès malent^£ Le c- Ï^WufSS^ - T* ~ .{? volonté l'immienae J^Mïrtté des citoyens des deux peuples. Il clMiae notamment qu'il y a Ueu ae rappeler du commun accord et avec insistance, si -difficult'és se produisent pour le règle-ment d'un litige,-que la procédure de 1 arbitrage, notamment aviec les moye)ns de conciliation prévus par les conventions de I a Haye, est celle qui convient le mieux a la dignité et au bien des peuples civilises. II croit aussi qu'il y a lieu de tenir désormais en France et on Allemagne les assemblées plénières des Parlements aané-rant à l'œuvre de la conférence de Berne. Pour assurer la paix définitive et confiante entire les deux grahcj.es nations, un effort immense est nécessaire. Il n'est pas au-dessus du génie des deux peuples. Le Comité permanent orgîanisera cette année et le même jour en France et en Allemagne, deux réunions interparlemen-tairoa auxquelles participeront clans chacun des deux pays des membres français et allemands adhérant à la «conférence de Berne. , ,, ,, Les députés français comme les députés allemands expriment leur plus vive satisfaction sur les résultats de l'entrevue de ce matin. EUSSIE Lo ehomin de fer du Caucase Saint-Pétersbourg, 30. — Le conseil des ministres a décidé, sur la proposition du ministre des communications, de soumettre à la Doumd et au''conseil d'Empire, un pn. et de loi sur la-construction du chemin' de fer du 'Caucase, aux frais de l'Etat. Les frais de construction. non compris le parc du matériel roulant, ni l'équipement pour l'exploitation électrique, sont évaluas à '101.fSJ.0SS ror.Mes pour l'un dc-s deux tracés et à 104.316.132 roubles pour le deuxième. Sans s'exprimer en faveur de 1 un ou l'autre des deux tracés, le ministre des communications a demandé l'approbation des frais de construction conformément au deuxième projet, attendu, nue c'est celui dont le devis est le plus élevé. Il a réclamé un million de roubles pour le commencement des travaux durant l'année en cours. Le choix définitif du tracé dépendra de la ligne principale de Moscou à Ti-ftis, pour laquelle il existe également deux projets de tracé. . . Le conseil des ministres a approuvé 1 e-tnission de l'emprunt municipal de- Moscou à 4 1/2 %, d'une valeur nominale de 36.GBO.OQO roubles, dont, le produit est affecté h des exploitations, municipales. ALBANIE Le nouveau ministère Durazzo, 29. — Le ministère albanais est ainsi constitué : Turkhan pacha, présidence ; EVDuifid bey, justice ; Nogga, finances ; MAdhat bey Frascheri. travaux publics, postes et télégraphies ; Turlùlis, instruction publique ; Prenk Bi'lviioda, affaires étrangères ; Akif (pacha, intérieur ; Abid bey Toptani, agriculture. Ces trois dernières personnalités n'ont pas encore accepté. Major hollandais en disgrâce Durazzo, 30. — Le major hollandais Schleuss. qui a dirigé pendant la nuit du 19 mai les opérations contre Essad pacha, est parti pour la Hollande. Le Conflit iexieo-lmérieaiîi La conférence de 2ifliagara-Falls 'Washington, 29. — M. J. F. UrquidL secrétaire de l'agence constitutioimaliste t Washington, est parti cette nuit pour Nia gara-Falls, porteur d'une communiOatioi du général Carranza, dans laquelle ce der nier se .plaint de ce que les médiateur; aient commencé leurs travaux sans atteii dre la nomination d'un représentant consti tutionnaiiste. Le général Carranza rappelle la premièn invitation qui lui avait été adressée à l'ef fet d'envoyer des délégués à la conférence Il dit comment iJl avait, en principe, ac cep té la médiation et signalé les points qu devaient y être traités dans un message ■auquel il n'a pas reçu de réponse. Le général Carranza poursuit en ces ter .mes : « Je suis surpris que vous continuiez i chercher la solution du conflit entre le: Etais-Unis et l'arméei consti tu tiionirualis te vcpii est sous mes ordres et qui représenti la majorité de la_ population mexicaine ei même temps qu'elle est la plus grande' for ce de la République. C'est pourquoi je, di; que je ne crois pas que to;it coniflit_entri les Etats-Unis et le Mexique puisse ôtri résolu, .à moins que le quartier général d' l'armée oonslitutioamaliste ne soit repré senté à la conférence. » tNiagara-Falls," 29. — On croit savoir qu les. médiateurs ont décidé de' ne pas pren drb connaissance du message du généra Carranza, apporté par Urquidi. Us. ont, cet après-midi, informé les dé lègues américains dè leur décision. # Niagara 'Falls, 30. — Les médiateurs es tinrent que les négociations sont trop avan cées pour permettre aux rebelles de parti ciiper là. la médiation^ sauf s'ils consenten à accorder un armistice au général Huerta On commencé à croire que le généra Carranza, même en retardant l'issue de 1; -conférence, est capable d'influencer favora blëmëht la situation. Jusiqu'ici la seule explication vraisemJbla- une ambition personnelle en donnant à ' ble q.ue l'on puisse fournir au sujet de son médiation le gage de sa bonne volonté poi intervention à Washington, est la sui- faire accorder l'amnistie au général Hue vante : ta de façon à pouvoir, dans la suite, faii Le général Carranza, s'étant rendu comp- partie d'un nouveau gouvernement. te de son erreur, s'efforcerait de satisfaire Lt Mit lî " Llps ii Mil : Récii; du téiégraphibto de Father-Point Fath/er-Point, 29. — L'Empress of Lre-land est ipa^sé ici et a débarqué son pilote ce matin. Il y avait beaucoup de brume à ce moment. Vingt minutes plus tard, je fus réveillé par un appel S. O. S. sur la sonnette de ma porte. Je nié précipitai hors de ma chaf-r.il're et fus informé par un opérateur du. poste de télégraphie sans fil que Yùm-{jrass uf Ireland était on train de couler et qu'il avait été abordé ià bâbord par un navire inconnu. Je ne pris mCnie pas le temps de finir de m'habiller et nous tentâmes Je nous mettre en rapport avec YEiiiyrcss o{ lrclaml sans y réussir. Le malheureux navire n'eut pas le tenues de donner d'autres détails, car j'ai appris depuis qu'il avait coulé dix minutes après l'abordage. M. Whiteside, directeur de la station de T.S.F., a rendu die grands services en entrant en communication avec le vapeur du gouvernement Eurêka, iqiui se trouvait à quai à Father'-Point, et avec le vapeur Lady pvelyn, qui se trouvait à Jlimou:-ki. L'En-reka partit inmiédmtement pour le théâtre de la catastrophe et la Lady Evciyn le suivit. Mais le jour se levait : fouillant l'horizon avec ifh télescope', - je vis les deux six-màts, neuf canots de sauvetage et un bateau charbonnier venant vers cette ville. Vers trois hleures, l'Eurêka est arrivé au qnai de Father-Point avec trente-deux survivants et les-cadavres de plusieurs noyés. Certains des survivants avaient été blessés, soit au moment de la collision, soit d-ans leurs efforts pour se sauver. Le spectacle, à bord de VEurêka, était lamentable ; les survivants ne pouvaient détourner leurs regards des corps de leurs compagnons. L'Eurêka reçut l'avis de se rendre à Ri-meuski .sùvec les survivants. L'agent de la. Canadiun Pacific, M. Vv'olber, qui était ici, ayant Quitté l'infortuné navire en même t&mpi que le pilote, loua toutes les voitures cru'il put trouver dans Je psys et . téléphona pour demander des secours médicaux. L'agent de la Canadian Pacific Co avertit tous ïes survivants eue leurs télégrammes à leurs familles seraient payés par la compagnie.Vers 4 heures, le Ladv Evelyn accosta au ruai de Rimou-ski, ramenant -d'autres survivants il y avait le capitaine Kenda.lL commandant I Empress of Ireland, qui fut trouvé par un canot de sauvetage cramponné ta uno^ épave après que son navire eut. coulé. La plupart des survivants étaient presque nus dans le froid du matin. La température n'était que de 2° au-dessus de 0 et il y avait eu déjà gelée blanche durant la nUit. . '' A 6 heures 12, le vapeur norvégien Mors-tad s'approcha lentement. Son avant était écrasé. On apprit, alors que c'était ce navire qui avait causé la catastrophe. Le Storstad n'était pas trop endommagé, ce qui lui permit de se rendre à Québec par ses pronres moyens ; il avait à bord quelques survivants et des cadavres de n°y^s oui furent transportés sur l'Eurêka et débarqués sur le quai de Rimouski. Autres détails Rimouski, 29. — Quand le train qui allait des docks ù la gare, transportant les survivants de la catastrophe de YEmpress-of-Ireland, arriva à la gare, ce fut un spectacle navrant que de voir descendre ces malheureux. Il fallut en transporter beaucoup.Un femme avait la jambe et l'épaule fracturées ; un homme, les deux jambes brisées. Ils furent portés dans un hôtel situé en face de la gare. Un jeune Anglais raconte que lorsque le Storstad a abordé YEmpress-of-Ireland, le choc fut terrible. Réveillé on sursaut, il se jeta hors de sa couchette, passa rapidement sa robe de chambre, et alla réveiller deux de ses amis, leur disant qu'il pensait que le navire coulait. Puis il se rendit sur le pont. Il revint une seconde fois Voir si ses amis avaient quitté leur cabine, mais dans son trouble, il alla sur un autre pont. Le navire coiilait alors rapidement, et comme il pouvait à peine tenir sur ses jambes, il saisit une corde qui pendait sur le flanc du vaisseau et il s'élança dans une chaloupe de sauvetage. Comme il n'a i;as revu ses amis, il craint qu'ils ne se soient noyés. Il y a d'autant moins de femmes et d'enfants sauvés que tous les passagers étaient endormis dans leurs cabines. '' L'accident se produisit si rapidement qu'il fut impossible de sauver tous les passagers. ; Une femme vêtue seulement d'un tricot 1 sauta par-dessus bord et nagea jusqu'au ' Lady-Evelyn mais, épuisée, elle mourut quelques minutes après avoir été retirée de l'eau. Son identité n'a pu être étalblie. Le premier et le second télégraphistes de 1 YEmpress-of Ireland ont été sauvés ; le se-' cond télégraphiste arrivait juste pour pren-: cire son service lorsque lo navire commença ; à couler. 1 II put envoyer un télégramme à la station de télégraphie sans fil de Father-Point pour demander du secours, puis il se sauva en sautant dans une chaloupe. Les deux télégraphistes sont arrivés a Rimouski à bord de Y Eurêka. Les passagers ne tarissent pas d'éloges à l'égard du capitaine et du pilote de la Lady-Evelyn et du capitaine de YEureka, i ainsi que de leurs équipages, qui ont fait j preuve de la plus grande «bravoure. 1 On évalue maintenant à plus de 1.000 le nombre des morts. D'après la liste partielle des survivants qu'on avait à 2 heures de l'après-micli, il deviendrait évident qu 1i y a peu de passsagers de première classe qui aient été sauvés. On ne connaît que trois noms de survivants dans cette liste t provisoire. On cite le nom d'un passager de deuxième classe et d'un de première 1 classe. i Le quartier général de l'Armée du salut à Toronto donne la liste des morts de l'Armée appartenant à Toronto qui se trou vaient à bord de YEmpress-of-lreland. On y relève le nom d'une petite fille fie huit ans. Les officiers de la Lady-Evelyn disent qu'il faisait encore nuit quand ils sont arrivés sur les lieux de la catastrophe. Us ont trouvé neuf bateaux de sauvetage dans lesquels étaient entassés les survivants, dont beaucoup étaient blessés et poussaient des gémissements. Le Storstad. dont l'avant était endommagé, était en train de recueillir les survivants partout où il le pouvait. La Lady-Evelyii, qui est retournée plus tard sur les lieux de la catastrophe, annonce, par télégramme sans fil, qu'à trois heures de l'après-micli, elle avait recueilli 17 cadavres. L'affolement Toronto, 29. — D'après les rapports parvenus ici, ii semble qu'il y ait eu un véritable affolement quand JiEmpress of Ireland commença à sombrer. M. J.-W. Black cl'Ottaffa. l'un des (passagers, n'attendit pas que les embarcations fussent mises 'à l'eau, niais sauta par-dessus, bord' avec sa femme dans le fleuve, et tous deux parvinrent à se maintenir sur l'eau 'jusqu'au moment où ils furent recueillis. La .mise a l'eau des embarcations se fit également sans ordre. Les passagers étaient profondément 'endormis au nu ment de la collision et'^e ruèrent sur le pont dans leurs vêtements de nuit. Dés 350 survivants débarqués à Rimouski, 22 --"ont morts depuis de leurs blessures ou c.'os souffrances endurées. Sur les 350, il n'y ; vait que 12 femmes. Mille trente-lieux victimes ! Montréal. D'j. — Les armateurs de YEm-press o-f Ireland ont annoncé ce matin eu'ils estiment le nombre des disparus à 1,032. Voici le nombre des survivants : Ire classe, 18 ; 2e et 3e classes. '131 ; équipage, 206. Total, 355. Voici le noniô re_ des passagers __qui se trouvaient ti bord' : -Ire- cla^sc, 37 ; Se claivre, J53 ; 3e classe, 715 ; équipage, 132. Total, 1,387. Le capitaine est mourant Rimouski, 29. — Le capitaine Kendall serait, diû>u. mourant, .à la suite- des souffrances qu'il a. endurées pendant plus d'une demi-heure, dan* l'eau, après que Y Empress of Ireland eut sombré. Le capitaine Kenda.ll fut recueilli par l'un des canots de YEureka dans un état d'épuisement très .grand et fut ramené à Rimouski avec les autres rescapés. Il fut confié aux soins d'un médecin ; mais on craint qu'il ne survive pas. Lo train des» survivants déraiiîle Québec, 29. — Le train spécial transportant les survivants de YEràpress of Ireland dérailila. peu après avoir quitté Rimouski. On ne croit pas que personne ait été blessé. Un autre train a été formé. Un çjstdïotélégramrne du capitaine du « Storstad » Christiania, 29. — Le vapeur qui est entré en collision avec Y Empress of Ireland est le Storstad, qui appartient à la Compagnie A. F. Klaveness, de Lysakei, près de Christiania. Le Storstad, qui jauge 6,028 tonnes, avait un équipage de trente-six hommes. Par radiotélégramme envoyé via Father-Point ,1e capitaine Andersen, commandant du Storslcid, rapporte que le vapeur a été légèrement endommagé à la suite de la collision. Il n'ajoute aucun détail. On craint ici qu'à bord de YEmpress-of-Ireland ne se soient trouvés un grand nombre de Norvégiens regagnant leur patrie pour assister aux fêtes du centenaire. La valeur du navire perdu Rimouski, 29. — L'Empress of Ireland était estimé à 10 millions de francs, sur lesquels 1,125.000 francs seraient couverts par les assurances. Aujourd'hui, à marée basse, on apercevait le sommet de ses cheminées. Les navigateurs souhaitent que l'on puisse enlever l'épave, qui constitue un danger pour la navigation. L'émotion en Angleterre Londres, 29. — C'est avec un sentiment de stupeur profonde et d'infinie détresse que Londres a appris la terrible catastrophe maritime qui s'est produite aujourd'hui. Toute la journée, me foule 'considérable a assiégé les bureaux de la Compagnie Canadian Pacific. M. John Burns, le ministre du commerce s'est rendu en personne deux fois aux bureaux de la Canadian Pacific pour avoir des nouvelles, mais la compagnie n'a pu jusqu'à présent que confirmer le désastre. A Liverpool, des scènes déchirantes se sont produites. C'est à Liverpool crue la plupart des hommes de l'équipage de YEm-orcss-of-Ireland ont leur famille. Des femmes portant des enfants dans leurs bras, des mères, des vieux marins se pressaient devant les bureaux de la compagnie, demandant, les yeux pleins de larmes, des nouvelles d'un mari, d'un fils. Plusieurs femmes se sont évanouies en entendant la confirmation de leur malheur. Déclarations du capitaine de I' « Eurêka » Montréal, 30. — Le capitaine du vapeur Eurêka, arrivé le premier sur les lieux du désastre, télégraphie qu'il a ramené à Far thec Point 00 survivants et 50 cadavres. Il raconte que lorsqu'il apprit la nouvelle du désastre par l'opérateur de la télégraphie sans fil de Father Point, il rassembla immédiatement son équipage et vira de bord dans la direction où YEmpress-of-lreland avait disparu. Il a retrouvé plusieurs canots et a embarqué les femmes et les enfant,-:. su r YEureka. Lei survivants déclarent que l'accident s'est produit si rapidement qu'ils n'ont pu se douter de ses causes. Ils savaient seulement que le navire était perdu. Le petit nombre des femmes et enfants' sauvés n'a pas été dû à un manque de place dans les canots. Il faut l'attribuer au fait que les I garçons n'eurent pas le temps de réveiller | les passagers. Les personnes sauvées doclarent qu'elles ont été jetées hors des lits. Elles sont alors accourues sur le pont et ont eu juste le temps de sauter dans les canots de sauvetage. Ceux qui ont pris le temps de s'ha-îbiiler ont péri. Un grand nombre de passagers ont certainement été surpris dans leu'- sommeil. Les cadavres recueillis par l'équipage de YEureka ont été placés à l'arrière de ce navire, sous des draps. Les survivants ont reçu des vêlements pour se protéger contre le vent très froid qui souillait. Dès que YEuiïka fut arrivé à Father Point, les médecin • du port furent appelés. Le navire s'est rendu ensuite à Rimouski où il a débarqué les suvivants. Une'heure après arrivait le Lady Evelyn avec une vingtaine de morts et 80 survivants.Récits de survivants Québec, 30. — D'après les récits des survivants o:i commence à se rendre compte de toute l'horreur du désastre. Leur plus forte impression parut être fa rapidité avec laquelle la catastrophe se produisit. L'eau avait submergé le navire avant que l'on eut pu s'emparer des ceintures de sauvetage "et réveiller les voyageurs. La collision fut bientôt suivie de l'explosion des chaudières. En même temps, les machines électriques cessèrent de fonctionner, plongeant le navire dans une obscurité complète.Les survivants déclarent que la violence de l'explosion fut terrible. Elle résulta, sans doute, de l'entrée de l'eau dans la oh'ambre des machines. Quelques passagers furent projetés dans la mer. Je fus lancé à l'eau ainsi que ma femme et mon hls, raconte Al. Lowler. "Mon fils savait nager, de sorte que je n'avais & m'occuper qiue de ma femme, mais 'je ne pus bientôt plus la soutenir et elle me glissa des mains. Le docteur Johnston, médecin du transatlantique, déclare que si le Storstad n'avait pas reculé aussitôt après la collision, 1 on aurait pu sauver beaucoup plus de passagers. Aussitôt que le navire charbonnier se fut éloigné, le navire coula avec une rapidité surprenante. Le premier opérateur de la télégraphie sans fil raconie : Aussitôt que je sentis le choc de la coliision, je reçus l'ordre de lancer un appel de secours. Le poste de Father-Point répondit très vite, mais je ne -pus lien tôt nJus correspondre avec lui, car les machines cessèrent tout à coup de fonctionner. Dix-sept minutes après le navire coulait. Un membre dë l'Armée du Salut dit que (lorsqu'il arriva sur le ooot il le trouva ■!■ ndé mîo passagers. Il se jeta à l'eau et nagea iusqu'au navire charbonnier qui était bien éclairé. Il y avait':,*, grand nombre de survivants à bord de ce navire. La plupart d'entre eux étaient presque sans vêtements.Lee dernières manœuvres ] iQuèbec, 30. On donne ici les détails suivants sur les dernières manœuvres qui auraient précédé la collision. L'Empress- \ of-Ireland était passé en vue de Limanski, < à 1 h. 30 du matin. A ce moment, il n'y ; aviait pas de brouillard à proprement p.ar- i 1er, mais de la brume. Le capitaine se te- i irait sur le pont. Il ordonna que la vitesse < fût ralentie. Apercevant les ieux cBhin vapeur qui s'approchait, il donna l'ordre de stopporè 11 semble que le vapeur aurait ré- * pondu en indiquant que le signal avait été compris. Une distance de deux milles sé- ; parait les deux bâtiments au moment de la première manœuvre. Les machines de 1 YEmpress-of-lreland furent mises à l'arrêt complet. Mais le bateau ayant un peu dé- < vie de sa route, le capitaine ordonna ma* i chine en arrière. Le charbonnier avançait toujours sur le côté ; on suppose que son capitaine crut avoir le temps de passer. Toujours est-il que sa proue plongea à tribord dans YEmpress, dans la ligne dë flottaison. La coque d'acier fut brisée comme une boite d'étain. Le charbonnier recula, laissant apparaître dans la coque du paquebot un trou béant où l'eau s'engouffra avec une rapidité inouïe. Un récit circonstancié Paris, 30. — On mande de Londres au Temps : Le Dr Grarit, médecin en chef de YEmpress of Ireland a fait de la catastrophe • le récit suivant : Peu après avoir quitté Father-Point, le brouillard s'épaissit et le bâtiment fit route lentement. Il était 2 heures moins 3 lorsque la collision se produisit. Les lumières du bateau norvégien avaient été aperçues quelque temps auparavant par un homme de quart qui les avait signalées au capitaine Kendall crui se trouvait sur la passerelle. Le capitaine Kendall fit donner trois coups de sirène, indiquant qu'il continuait sa route. Le Charbonnier répondit, mais on ne sait pas exactement ce qu'il a répondu. Le capitaine Kendall fit alors donner deux auires coups de sirène pour annoncer qu'il Stoppait. Cependant le charbonnier continuait à approcher. Le capitaine Kendall ordonna alors cle virer à toute vitesse, mais il était évidemment trop tard pour éviter une collision et le gros pa,quebot fut frappé par le milieu. Tout le flanc de la dham-bre ides machines de la bordée tribord jusqu'là l'arrière, fut . arraché sur une longueur énorme. Le charbonnier fit alors machine en arrière et s'arrêta à environ un mille. En quelques minutes, YEriïpr'ess ■>{ Ireland s'inclina violemment sur tribord. Les officiers comprirent bien vite que le bâtiment était perdu et on essaya, de mettre les canots à la mer. Le premier qu'on réussit à mettre n la mer chavira immédiatement. Plusieurs des canots qui se trouvaient à bord furent projetés par l'inclinaison du bateau sur le côté opposé, écrasant plusieurs personnes. Un des officiers a été tué de cette façon. Il n'y eut pas de désordre parmi l'équipage. Le capitaine et les officiers restèrent à leur poste jusqu'à la fin. Ce ne fut pas long, puisque le bâtiment coula environ 17 minutes après la collision. Un très petit nombre cle passagers seulement avaient pu se munir de ceintures de sauvetage et presque tous furent projetés à la mer n'ayant sur eux que leurs vêtements de nuit. Le Storstad avait mis immédiatement ses canots à la mer, mais ils furent bientôt remplis et durent s'éloigner, ne pouvant prendre plus de monde. Quant aux canots cle YEmpress-of-lreland, ii n'a pas été possible d'en mettre plus de 5 à la mer. La catastrophe a été si soudaine que des gens n'ont lias même eu le temps de quitter leurs cabines et ,-y ont été pris comme des rats dan* une trappe. Il no faut pas oublier, d'ailleurs, que les passagers n'étaient à bord que depuis une clemi-journée et qu'ils connaissaient très peu le bateau. En outre, pour ajouter à l'horreur de la situation, la lumière s'éteignit immédiatement. J'étais dans mon lit au moment de la ca tastrophe et ai été projeté hors de ma couche par l'inclinaison du bateau. Je me levai et essayai d'allumer ma lampe, mais je m'aperçus qu'il n'y avait plus de courant. J'entendis des cris de terreur, puis le bruit de l'eau qui envahissait le bâtiment. J'essayai de sortir, mais l'inclinaison était telle qu'il était impossible de marcher. Je rampai le long de la cloison jusqu'au moment où je rencontrai un hublot par lequel je passai la tête. Le flanc du bâtiment était occupé paj: une foule de gens qui marchaient dessus comme s'ils avaient été sur le pont. J'ao-pelai à l'aide et un homme m'aida à sortir du hublot mais le 'bateau s'enfonçait rapidement et bientôt nous fûmes jetés à l'eau. Je me dirigeai vers' les feux du charbonnier et nageai pendant quelque temps. Je fus alors recueilli par un des canots. Deux petites, filles, l'une de 7 ans et l'autre d'environ 10 ans nageaient près de moi et purent être recueillies. Télégrammes français Vitré, 2'J. — C'est à Laval que le président de la République a eu la première nouvelle cle la catastrophe de YEmpress-of-lreland. Il a trouvé à Vitré des dépêches /sur la collision. Profondément at^ i tristé de cette nouvelle, M. Poincaré a aussitôt fait adresser au roi d'Angleterre ■ une dépêclhe l'assurant, on termes chaleu- 1 reux, de ses sympathies sincères. J De son côté, le ministre de l'instruction publique, ministre de la marine par inté- ] rim. a adressé au premier lord -de l'ami- I ['auté la dépêche suivante : « Au nom de la marine française, j'ai c l'honneur de vous prier d'agréer et de 1 vouloir bien faire agréer par S. E. le pré- î ûdent du Board of Trade les sentiments de i rive affliction que nous cause la terrible catastrophe survenue aux passagers et à l'équipage de YEmpress-of-lreland. » l René VIVIANI. Condoléances anglaises £ Londres, -30. — Le Roi a adressé un mes- s >âge de condoléances à la compagnie à la- 1 quelle appartenait YEmpress-of-lreland. £ Le lord-maire a ouvert une souscription £ )our les survivants. I Berlin, 30. — Le chargé d'affaires de France a fait ce soir auprès de l'office des c affaires étrangères la démarche dont il Hait chargé par le gouvernement français 1 •i a donné connaissance à M. Zimmer- I nann :sous-secrétaire d'Etat, du rapport t i:D M. Clément Bay-arrl. I * i Bâle, 30. — La note communiquée par c e Comité oermanent interparlementaire ranco-allemand a été votée par les mem- \ jres de la Commission. D i Après la réunion officielle, qui a duré -:e il heures à 1 h. Iy2, a eu lieu un ban- e [uet au cours duquel le député Conrad 1 iaussmann a dit, rappelant la conférence le l'an dernier : Il y a lieu de répéter les c nots prononcés alors : Si nous nous cherrions, nous nous trouverons. Et, en outre, c ious trouverons du même coup la paix. 1 ^ous la trouverons d'autant plus aisément 1 ru'elle est dans le cœur de nos peuples, et r lue tous les travailleurs maudissent la 5 guerre. Un poète anglais a dit : Etre prêts, out est là. Soyons prêts, Messieurs, à nous i endre la main. c M. d'Estournelles de Constant a répondu r :t a tyu lui aussi à la réalisation prochaine le l'œuvre entreprise. t * c Vienne, 30. — Suivant le Zeit, l'Autriclhe, î 3C-mme l'Italie sont disposées à donner sui- i te à la demande élu gouvernement albanais s :1 envoyer un détachement international de 1 Scutari à Durazzo. Par contre, l'Angleterre 2t l'Allemagne seraient opposées à cette me- i sure. D'ailleurs, avant qu'une résolution définitive ne soit prise, il faut attendre le t résultat des pourparlers qui auront lieu < mardi prochain à Tirana entre les insurgés : et la commission de contrôle. c * ] Madrid, 30. — Chambre. — Répondant à ] une question de M. Burrel, député et journaliste, le président de la Chambre, au nom. i de la majorité et du ministre de l'intérieur, ] a donné cles explications qui ont satisfait '■ les membres de la presse. Ceux-ci ont en- * suite repris leurs places dans la tribune. j ■H* Valona, 30. — L'escadre autrichienne ve- ; nant de Malte est arrivée ici. La leçon des chiffres et des faits Notre correspondant de Seraing, très Jfiêlé à la lutte politique dans les cantons industriels, nous écrit : On a toujours quarante-huit heures pour maudire ses juges. Nos adversaires ont largement utilisé ce délai. Leurs journaux, depuis lundi, débordent du flot de leurs doléances et cle leurs récriminations. Cléricaux et socialistes digèrent difficilement la défaite du 24. Si cette défaite s'est produite dans tout l'arrondissement de Liège, où les socialistes ont perdu 2.67 % et les cléricaux 1.66 %, elle s'est surtout marquée dans les cantons industriels. Voici les pourcentages des voix gagnées ou perdues par les différents partis dans les cantons de Hollogne, Saint-Nicolas, Seraing et Liège : Cléricaux Socialistes Libéraux Hollogne —2.67 —2.53 + 4.79 St-Nicolas —1.08 —5.47 + 5.99 Seraing —2.04 —4.18 +7.44 Liège —0.55 —2.56 +1.42 Nous constatons que si les pertes socialistes sont plus sensibles dans les cantons industriels que dans les cantons de Liège, les pertes cléricales ne le sont pas moins. Cette situation mérite une examen attentif.Les causes de la diminution des voix ca^ tholiques sont le mécontentement provoqué parmi les électeurs modérés par le cynisme avec lequel le gouvernement a trahi toutes ses promesses. Après avoir combattu l'instruction obligatoire, le service général, les impôts, le gouvernement a été réduit à réaliser l'une après l'autre lu réforme scolaire, la réforme militaire ,1a réforme fiscale. C'était tout l'opposé de la politique qu'il annonçait en 1912. Les conservateurs l'ont trouvé mauvaise et l'ont bien fait voir dimanche. Le Bien Public a constaté ce revirement: Ce n'est certes pas, dit-il, pour nous aider à réaliser ^in pareil programme que l'élément modéré du libéralsime s'était joint à nous en 1912... » Bernés par les cléricaux, les éléments modérés du corps électoral qui désapprouvent le sectarisme sont revenus au parti libéral dont ils apprécient mieux que jamais la politique courageuse et loyale. Malgré les fautes commises par le parti clérical, ses pertes électorales eussent _été moins sensibles si le parti libéral n'avait adopté une attitude franchement anticléricale sans doute, mais aussi énergique-ment anticollectiviste. Les cléricaux ont tenté d'ameuter encore les populations en laissant croire à un cartel occulte entre libéraux et socialistes. Cette tactique a été déjouée. L'obstruction scandaleuse des socialistes ;dans les meetings libéraux n'a pas été pour rien dans la démonstration de l'inexistence de toute coalition libérale-socialiste. Et c'est précisément dans les cantons où la lutte a été le plus vigoureusement conduite contre les socialistes, où nos candidats ont été le plus attaqués par [es meneurs et leurs hordes sauvages, que es cléricaux ont perdu le plus de voix. Il faut en conclure que la population hon-lête est allée aux libéraux parce qu'elle es a vus capables de résister à la déma^ jogiè révolutionnaire ; elle a voulu aussi protester contre l'attitude éiquivoquje des journaux cléricaux, la Gazette de Liège m tête, qui n'étaient pas loin d'applaudir lux hauts faits des perturbateurs. Le discours de M. Paul Hymans à Se-■aing, que le. Journal de Liège a répandu i 20.000 exemplaires dans la région, a con-ribué à anéantir la légende cléricale du artei. La définition de la politique libé-ale résumée en ces mots : Paix religieuse, >aix sociale, paix civile, a conquis à nos dée? bien des électeurs hésitants qui se âisaient une fausse idée de nos principes. Enfin, le revirement de l'opinion libé-ale depuis 1912 a ramené à notre parti ien des gens écœurés. La résistance éner-ique de l'Association Libérale de Liège ux formules radicales et simplistes impo-ées par l'Association Progressiste nous a issuré de précieux concours qui nous vaient manqué on 1912. Le parti libéral prouvé que s'il était prêt à donner au roblème électoral une solution équitable t rationnelle, il saurait aussi sauvegarder es intérêts considérables gérés par les onseils communaux et provinciaux. Les lecteurs lui ont répondu par un vote de onfiance. Ces simples remarques que nous pour-ions appuyer de nombreux faits et témoi-nagos, expliquent la victoire des libéraux ur les cléricaux. Voyons les causes du formidable recul so-ialiste dans les cantons industriels. Victoire du S. U. pur et simple, a dit VEx-ress. En 1912, les libéraux avaient à leur rogramme le S. U. sans réserve ni reètric-ion. Nous en avons vu les effets. Au reste, ?s socialistes demandaient,, eux aussi, le ur et simiple. Pourquoi les partisans ' de etfe réforme se seraient-ils écartés d'eux ? Los démocrates, dit-on, ont donné leurs otes au candidat progressiste. A Seraing, 1. Journez a 378 votes de préférence, mais KM. Van Hoegaerden, Neujean et Gielen n ont eu. dl44. Il en est de même à Hol-3g,ne- et Saint-Nicolas. En réalité, il y a une autre cause à l'échec .es socialistes. D'après le Peuple, cette cause serait la rise que traverse en ce moment l'industrie •elge. Si la prospérité régnait, ce serait fâ. appât des gros salaires et des fortes pri-nes que. le moniteur socialiste attribuerait on échec. ill va plus loin : il fait même un grief aux ndustriels de ne pas encore avoir renvoyé [es ouvriers et de chercher là les occuper, aalgré l'absence de commandes. Le Peuple appelle cela de la pression pa-ronale. Sans doute, pour répondre au vœu le ce vaillant défenseur des ouvriers, il eût allu fermer les usines. Les ouvriers se-aient sur le pavé, mais les élections eus-ent été 'bonnes pour les meneurs, et c'était 'essentiel. , . A quelle aberration le fanatisme conduit- Un autre (correspondant du Peuple a rouvé une autre explication à la débâcle ocialiste. Figurez-vous crue quinze jours ivant l'élection, on n'a plus infligé d'amen-Les aux ouvriers. N'est-ce pas grotesque ? 5our qui donc messieurs les meneurs pren-îent-ils leurs électeurs ? Pourquoi toutes ces contorsions ? Pour lier l'évidence même, pour écarter de l'es-)rit de tous la véritable cause de la défaite iocialiste, et cette cause, tout le monde le lit et le proclame ici, c'est la grève gé- La grève générale ne fut pas une grève îoliti'que, une grève pour le S. U. Ceux qui nit lu les tracts socialistes et assisté aux neetings le savent, ce fut une grève anti-patronale, anticapitaliste une grève syndicaliste. Avant que d'être dirigée contre le çouvérnement, elile fut dirigée contre l'industrie, et les meneurs se réjouissaient en supputant les pertes cru'ils lui infligeraient. Beaucoup d'ouvriers se sont refusés à narcher dans cette voie et sont restés fidèles à l'industrie oui les faisait vivre. A ruelles avanies n'ont-ils nas été livrés ? A fuelle honteuse et brutale pression n'ont-ils pas dû résister. 1 On sait ce qu'il adivint. La grève generale âchoua lamentablement. Elle aggrava sans doute les difficultés de la crise naissante, mais elle atteignit surtout les chômeurs. La décention et la rage des ouvriers lurent telles* que les meneurs en essuyèrent les éclats. Cruellement détrompés, des socialistes notoires déchirèrent leur livret syndical et en jetèrent les morceaux à la face de leurs dupeurs. Les effectifs du syndicat •des métallurgistes se réduisirent -à vue d'oeil. Ce fut le commencement de la débâcle socialiste qui s'est achevée dimanche dernier. Ce fut un soulagement. Dans les usines, les syndicalistes socialistes faisaient re-n-ner un véritable régime de terreur. Les ouvriers non affiiliés au syndicat étaient signalés, injuriés, plaisantés. Les mineurs 11 ^ se montrèrent pas les moins vindicatifs et. c'est au fond de la mine eue les représailles s'exerçaient contre les « .iaune? ». . \près la grève, en mai 1913, Le Réveil des Métallurgistes s'étonnait que des compagnons aient été renvoyés pour avoir injurié les ouvriers qui avaient travaillé durant, la grève. x. . ,. .. <( Ces traîtres, nous appartiennent, disait-il, nous avons le droit de leur faire com-nrendre par tous les moyens (textuel) toute l'ignominie de leur félonie ». Voilà le cas que les meneurs faisaient de la liberté des ouvriers. Aujourd'hui encore, un ouvrier suspect de libéralisme, est tenu & l'écart, menacé, traité comme un pestiféré. Au fond de la mine, il est abandonné sans ,oit.ié à lui-même. Voilà la pression socialiste telle qu'elle est conseillée et organisée dans les syndicats. N'avons-nous pas vu les militants des syndicats, des échevins et des conseillers communaux socialistes, obstruer l'entrée des meetings libéraux, pour faire, comme ils le disaient, « passer les baguettes » ' aux auditeurs ouvriers ? Est-il étonnant que de tels faits, après les déceptions et les rancœurs laissées par la grève généraîe, aient provoqué chez tous les ouvriers honnêtes un mouvement de révolte et d'indignation ? Voilà la vraie cause de l'échec socialiste. C'est l'œuvre des énergumènes qui ont pris la direction du parti et le mèneront à la ruine. Le parti libéral a su profiter du courant d'opinion qui se manifestait, en sa faveur. Il a intéressé au triomphe dé ses idées des hommes écoutés, que les excès du cléricalisme ont poussés à bout! Il a jalousement défendu son autonomie, l'intégrité de son programme, en toute franchise et loyauté. Où la victoire fut la plus brillante, ce fut à Seraing, là Hollogne, à Saint-Nicolas, les cantons où la politique libérale estTa plus ingrate, mais où existe une sérieuse et solide organisation de notre" parti. La campagne électorale a été superbement conduite, sans heurt ni contradiction, par' les candidats libéraux, en tête desquels nous citerons un nom que, malgré les haineuses attaques de ses adversaires, les libéraux ont vaillamment vengé dimanche, celui de 1VI. Van îDoegaerden-Brâconier. Le Cas Loumaye Des amis de Huy nous ont demandé, dans l'intérêt de l'union, de couper court à la polémique personnelle provoquée par l'a-mour-propre exiacerbé de M. Marcel Loumaye.Aussi avions-nous renoncé à publier deux lettres reçues avant-hier, l'une de Pipette répondant >à la première de M. Loumaye, l'autre de M. Loumaye, en réponse aux commentaires dont nous avions fait suivre son épître. Mais M. Loumaye tient absolument à ce que nous reproduisions sa prose. Tant pis pour lui. Monsieur le Rédacteur en chef du Journal de Liège, Ajprès les précisions que je vops ai fournies, vous continuez là ergoter sur ma « politique de jeune garde ». Qu'entendez-vous par là ? Expliquez-vous j'é vous prie et dites-moi en quoi je ne me suis pas strictement Conformé 4 la tactique adoptée par l'Union libérale-progressiste de Huy. Miais, ô ironie ! vous, libéral, c'est mon travail pour notre parti que vous me reprochez.* Vous ne pouvez digérer que, candidat à Huy et habitant Liège, je me sois dépensé pour nos idées dans les deux arrondissements ; cela vous dépasse et vous me traitez de « cumulard1 ». Que tout cela, est d'oiic mesquin, indigne de notre grand parti ! Quant à votre petite rosserie concernant mon intervention au meeting Don-nay-Destrée, elle est un peu tardive et tombe dans le vide : tous ceux qui étaient, là savent quelle fut mon attitude et l'opinion est faite à ce sujet, je n'ai pas besoin d'insister. Mais il reste de tout ceci ce point précis : c'est que, sur la foi d'un correspondant de hasard — que ie serais bien heureux de connaître, mais qui aura soin de se cacher parce qu'il sait bien qu'il serait, qu'il est désavoué par tous les libéraux de HuyAVaremme — vous m'avez attaqué dans votre journal avec une légèreté sa'ns excuse puisqu'il s'aigissait d'un ami politique vis-là-vis duquel la plus grande prudence s'imposait. Le public qui juge n'hésitera pas entre celui qui, dans la lutte, a fait tout son devoir et celui qui, du même camp que lui, essaie, le combat terminé, de lui tirer lâchement dans le dos. Je vous prie d'insérer la présente dans votre prochain numéro, à la même place et dans les mêmes caractères que votre réponse à ma précédente lettre. Recevez, Monsieur le Rédacteur en chef, mes civilités. Marcel LOUMAYE. M. Loumaye se rend-il compte du ridicule auquel il s'expose en traitant de <« petite rosserie » le fait de ne pas nous être pamé devant sa malencontreuse intervention toute spontanée et juvénile au meeting Donnay-Destrée. Pour faire plaisir à nos amis Hutois, nous ne reviendrons pas sur l'élection de Huy, nous bornant à apprécier l'intervention de M. Loumaye dans la politique liégeoise.Quant à la politique hutoise, nous renverrons M. Loumaye à cette appréciation du Peuple sur la campagne jeunegardiste à Huy : « Et puis, pourquoi les libéraux cher-chc.iil-ils en dehors d'eux-mêmes les causes de leur stagnation ? Ils auraient dû faire 0reculer les cléricaux de plus de 1.000 voix encore. Mais ils ont commencé la campa-gm par diminuer leur élu en lé soumettant à Vassaut de plusieurs jeunes gens très pressés d'arriver Ils se sont tiré réciproquement dans le dos, sollicitant les uns et les autres, des votes de préférence. Les personnes influentes de leur parti n'ont pas ou que peu bougé. Un de nos amis qui a parcouru les campagnes, n'a pas entendu parler une seule fois de la liste libérale. » A Liège, M. Loumaye s'est tout particulièrement distingué en faisant campagne, à l'Association progressiste, avec M. Jen-nissen, contre la reconstitution de l'Union Libérale. Ils ont réussi à plusieurs reprises à_ mettre en échec les négociateurs progressistes et à les faire désavouer par l'assemblée ou le comité général progressiste.Au meeting des Variétés, M. Loumaye, après avoir très maladroitement attaqué la , forme du discours de M. .Donnay, qui le remit proprement à sa place, ne trouva rien de mieux, devant les. huées de l'auditoire, que de se précipiter vers le député socialiste et die lui serrer les mains clans un geste théâtral, tout en protestant de son estime pour les militants socialistes. Le Peuple, dans un compte-rendu intitulé : Donnay mouche un moucheron libçral, relatait ainsi l'incident en mettant ces paroles dans la bouche de Donnay : « M. Loumaye vient de me reprocher la » forme de mon discours. Si j'avais pu » comme lui user mes culottes sur les bancs » de l'Université, je ferais peut-être de » plus beaux discours, mais moi je suis un » ouvrier, fils d'ouvrier mineur, et d'une » femme de la classe ouvrière. » (La foule fait :à Donnay une longue et émouvante ovation, qui le venge merveilleusement des attaques dont il vient d'être l'objet.) Et quand M. Loumaye veut se justifier, une clameur formidable s'élève et des huées montent à l'adresse de celui qui vient d'atteindre le mandataire socialiste.

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Cet article est une édition du titre Journal de Liège et de la province: feuille politique, commerciale et littéraire appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Anvers du 1832 au 1940.

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