Journal de Liège et de la province: feuille politique, commerciale et littéraire

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s.n. 1914, 20 Avril. Journal de Liège et de la province: feuille politique, commerciale et littéraire. Accès à 01 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/x639z91k52/
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Lundi 20 Avril 1914 UN NUMERO CINQ CENTIMES - _■ « T . Lundi 20 Avril 1914- Franco en Belgique Un an ; 15 ït » » 5 mois : S fr. » » 3 mois : 4 fr. Franco en Hoïlandt? Un un i 22 fr, » Union postale > 32 fr. On s'abonne an bureau ifajournai et dans tous ies bureaux de poste administration fÉLÉPÎiONE 56>' JOURNAL DE LIÉGE Âîinonces. . 9 îa ligne, 20 ceni Réclames, , ...» 40 cent Faits divers „ ...» 1 franc Séparations judiciaires » 3 francs Informations financières » 3 francs Avis de sociétés i« petite îip» 30 cent. Émissions, . ...» 1 franc rédaction TÉLÉPHONE 917 mm POLITIQUE, LIttebaire et COMMERCIALE. - FÛSDÉE m H84 RÉDACTION ET ADMINISTRATION s BOULEVARD DE LA SAUVEMÈRE, 21 ÉTRANGER La Semaine foiilique Les questions d'Orient Il n'est pas possible (le préciser la situation <*a*te de l'Albanie. Le «mnisiere est aujourd'hui compoii de musulmans depuis la démission du dernier ministre chrétien. Guillaume de Wiel slodcupe très acuve-ment de la mobilisation dirigeo centre ie mouvement épiroto. On connaît les cornières demandes dus insurges. Leur obtention consacierait l'érection de lEpire en province, autonome et préparerait pour 1 a-venir, un retour vers la mère-patrie grecque.Voici Ces desiderata : 1° I.e goivvcrnour général sera un chrétien orthodoxe ; 2J Lus gouverneurs et les présidents des tribunaux. de Keloriia, Kontza, Premeti, Argyrocastro et Dalvîno seront aussi orthodoxes, tandis qu'il pourrait y avoir des musulmans parmi les fonctionnaires subalternes ; 3,J Le grec sera i& langue officielle et juridique ; il sera aussi la langue de service, même dans les questions intéressant les musulmans ; 4° Le grec sera la langue obligatoire dans les écoles, tandis que l'albanais n'y pourra être enseigné qu'à titre facultatif ; 5° Le grec sera l-a langue de l'Eglise ; 6P On créera une gendarmerie locale dont la permutation on le changement contre une garnison ou gendarmerie albanaise ne pourra pas être effectué ; 7° Los Epirotes ne seroiu pas astreints au service militaire, même en temps de guerre ; 8° Les musulmans de FEpire jouiront des mêmes droits. 9° La .liberté religieuse et scolaire des Grecs comprendra aussi les villes de Val-lorrn et Durazzo ; 10* Les ports de Santi-Quaranta et Chi-marra, seront déclarés libres. Il qst 'peu probable que l'Autriche et l'Italie souscrivent à ces demandes dont les conséquences contrarier-lient singulièrement les projets austro-italiens dans les Balkans. L'Albanie, offre un peu partout le spectacle d'une anarchie incurable. Les populations cédées, au Monténégro se révoltent, tandis que les Amantes renouvellent leurs incursions dans les territoires serbes. Enfin, dans le centre 'même du pays, les tribus sont divisées et prennent parti pour ou c»ntré Esàad Paiia. C'est le gâchis com-pic. , pi Bulgarie est. o::uêrement oqçupée aux 'Questions intérieures et aux dHficulté$>.sou-lev&té par' rarÀrhoS'ité qui "sépare les partis. On (-ri est à 'a période indécise penchant- iacfaoîk les rancunes cherchent à ■ s'assouvir. Après Je gu-nu. procès contre le général Suvof:' ses amis, nous avons la misé en accusation des anciens ministres'Guechoff et Daneeif. C'est la revanche du parti austrophile sur les russophiles. La silhouette du roi Ferdinand n'appa-ruit pas dans ces disputes où se perdent l'énergie et ia volonté du peuple bulgare. Toutefois, un de nos amis nous affirme qu'il ne faut pas s'attarder à ces vaines et tapageuses querelles. Pendant que les .ïéputés parlent comme des fontaines, les grands services publics travail lent silencieusement et réparent les ruines causées par les défaites. Les députés musulmans des nouveaux territoires ont adopté une attitude absolument particularité. Ils no l'ont partie d'aucun groupe politique, et se tiennent isolés. C'itte manière de faire a éveillé l'attention du gouvernement qui est payé pour se défier de tout ce qui tient de la Turquie. Celle ci a pu pendant des mois immobiliser la Bulgarie en lui faisant espérer une re-vaiK-lu- qui n'est jamais venue. A l'heure qu'il est, la T'hirace ottomane est fortifiée, l'union est faite entre Bucarest, Belgrade ot Athènes ; quant à la Bulgarie, elle reste isolée et impuissante, pour avoir voulu pratiquer l'amitié autri-chiehne qui ne lui sera d'aucun» utilité. 11 est tenïps encore peur que Sofia entre dans le bloc balkanique et participe au règlement de la question albanaise. Son intervention opportune pourrait seule lui apporter de justes dédommagements de sa liéîaite on facilitant une revision du tHaité do fêtftarest, que les autres signataires ne pépouï.^cnt pas. Cette solution est la seule capable d'assurer la paix dans les Balkans. Nous souhaitons que la Bulgarie — pour laquelle nous éprouvons la plus grande sympathie — ne îaisse plus échapper l'occasion qui s'offre aujourd'hui. ■X* La Serbie étudie le projet de colonisation de ses nouvelles provinces. Près de 40.000 kilomètres -jarres de terres fertiles et labourables sont à exploiter. Il ne manque que des agriculteurs. Le gouvernement compte y installer les milliers d'émigrés serbes qui sont disposés à revenir d'Amérique, ainsi que les nombreux serbo-croates qui ne peuvent supporter lia domination de 1 Autriche. Les négociations relatives aux chemins de for orientaux vont être reprises à Vienne. Le princioe de l'internationalisation reste toujours"à la base des pourparlers qui sont entamés entre le gouvernement serbe, la Compagnie des chemins de fer et }ç Syndicat financier franco-autrichien. Au cours des incursions albanaises dans }e.iHatriet de Prizrenl, les troupes serbes OPt exercé Ja répression avec la dernière rigueur. C'est la seule façon d'imposer le respect des vies et des biens, aux tribus qui n'ont jamais pratiqué comme travail, que le pillage, le brigandage et le meurtre..m. Un incident gréco-roumaini a failli surgir à cause de la mort de quelques Koutzo-valaques tués pendant les émeutes de Ko-ritza. L'opinion publique de Bucharest s en est fort émue, mais le gouvernement roumain a remis aussitôt les choses au point en faisant comprendre crue la Grèce ne pouvait être rendue responsable de ces cri-mes. _ , Pareille déclaration a été faite par les autorités grôcques. A Bucharest comme a Athènes, on a immédiatement compris que l'assassinat des protégés roumains avait été instigué dans le but de troubler 1 amitié rotumano-grecque qui se fortifie chaque jour. Personne n'est accusé, mais on soupçonne facilement quelles sont les puissances qui ont un intérêt sérieux à rompre l'alliance balkanique. D'autres tentatives seront faites qui démontreront quels procédés -odieux et lâches sont parfois employés dans la politique des questions d'Orient. On» les comprendrait encore de la part de populations à demi-sauvages, comme il y en a dans les Balkans, mais que des pays prétendument civilisés s'en servant, cela doit écœurer ceux qui ne sont pas avertis. ■X- La convention relative à l'emprunt turc est signée. Des concessions en ciiemins de fer et en ports à. construire en Anatolie, en Syrie, et sur les côtes du Levant et de la mer Noire sont accordées à la France. Un réseau de voies ferrées sillonnera l'Arménie entre le Caucase et le chemin de fer de Bagdad. Celui-ci continuera à fermer la voie dé la Méditerranée aux Russes ; c'est pourquoi l'accord est accueilli sans grand enthousiasme dans les sphères moscovites.Bien que réparant en partie les erreurs de la diplomatie française dans l'affaire du Bagdadbahn, et malgré qu'elle soit saluée en France avec satisfaction, la convention frahco-turqde n'en soulève pas moins quelques critiques en ce sens que certains oublis sont constatés. Ceux-ci concernent surtout les concessions de terrains pétrolières en Asie-Mineure. Jusqu'à présent, la France en est exclue alors que des groupes anglo-allemands et anglais ont le monopole de l'extraction du pétrole en Mésopotamie, et sur 30.0CQ hectares en Syrie — zône d'activité française. Le Temps aborde hardiment la question dans les termes suivants : <( L'attribution de concessions pétrollfè->» res en Asie-Mineure aux Français n'im-» porte pas seulement au développement » de la richesse industrielle et économique » de notre pays. Il y va aussi de l'intérêt » national. Le pétrole est appelé à_occuper » comme combustible pour la marine et la » défense nationale une nlace de plus en » plus prépondérante. L'Angleterre est as-» surée de son ravitaillement par les gi-» semant® du Mexique et de l'Amérique » centrale. L'Allemagne a les pétroles de » Roumanie et de Galicie. Et nous, qui » avons la garde de la Méditerranée, où » prendrons-nous, le pétrole si nous n'avons » pas notre part des «gisements de l'Asie-» Mineure ? » Il est plus qu'urgent do réparer cette » omission, car si nous ne nous hâtons » pas, nous verrons tout le monde s'ins-» taller, sauf nous, dans les -contrées mê-» mes peur lesquelles la France a négocié » et qui semblaient réservées aux entre-» prises de ses nationaux. Il ne faut pas » recommencer les erreurs anciennes pour » une branche d'industrie qui est appelée » i\ un avenir incalculable et touche aux » intérêts supérieurs du nays lui-même. » La Fiance va donc demander de nouvelles concessions qui concerneront surtout les Gisements pétroîifères de Syrie. Elle obtiendra tout c'c. qu'elle voudra, car il est très possible qu'avant peu la Turquie doive placer un nouvel emprunt. Les voyaaes du Kaiser .1.1 n'est j;lu3.p:.'^sii>Jo d.e- .conlester le caractère politique du déplacement du Kaiser. 11 a vu, pendant son voyage, toutes les personnalités autrichiennes, italiennes et grecques qui sont directement intéressées dans le règlement de la question albanaise.Toute la diplomatie triplieienne est en mouvement depuis que Guillaume H s'est mis en route pour Corfou. L'Europe cen-'•o'a est en pleine ébullition. Bien des pro-blèmés sont à résoudre r>our rendre à la Triple Alliance, la liberté d'allure et la confiance en elle-même qu'elle a perdues depuis que la Russie a réorganisé son armée et que la Triple Entente a resserré ses liens et adopté une méthode uniforme vis-à-vis de son adversaire. . Guillaume II assume la tâche -difficile de réparer les erreurs -.i Ko fautes graves commises par 1 Autriche, dans les Balkans, il s'agit, les promesses, la -cLvoccur ou Ils menaces, de rompre celte alliance balkanique qui i-iquiète lia inonai cl ic austro-l.oagToise ot Loeble les dessins austro-italiens 011 ÀHvJUO. li faut oc eodiCilior l'amitié' £:xofue en donnant -aux Iipiro-.e;, l'autonomie qu'ils réclame:.'-, rl est iniispens-c-bie de réconcilier l'Autrich-j et la Roumianie, afin d'isoler à nouveau la malheureuse Serbie dont le calvaire lamentable doit être prolongé jus-Cfu'à l'étrr.nglement final. Il est nécessaire de faire accorder à l'Autriche cette su-1 p-vinatie dans le port de Salonique, qu'elle envie 'depuis dos années. Les loups serbes, grecs et bulgares ont conquis i-Albanie, la Macédoine et une partie de la Thracc sur les Turcs. Les grands fauves arrivent pour s'emparer du butin. Après l'enlèvement <x\ territoire albanais aux Serbes, ils exigent les meilleurs morceau- de ce qui reste, Salonique et les chemins de i'er orientaux ! Pour maintenir 1 amitié de la Tri.plice, l'AlleinngTie doit se faire la compiice de ses alliées. Le rôle est peu enviable ; la mission n'est pas i.'j.le ; elle -échouera d'ailleurs, car la réconciliation austro-roumaine est désormais impossible ; quant à la Grèce, elle écoutera plutôt son rénovateur, M. Venhclcs, que son roi, tr.jp germanophile. Aussi, le voyage du kaiser à Bucarest d-^vientril très incertain. Celui de Buda-Peisth est plus urgent ; il doii convaincre les Hongrois de la solidité de l'a Triplice. mise en cloute et même combattue par une opposition favorable à la Triple Entente. Décidément, la réorganisation de l'armée russe a eu des effets désastreux- pour la tranquillité do ceux qui se réclamaient de la Triple Alliance c-l qui en -assurent !a ' solidité dan--, des entrevues à Vienne, à Venise, à Abbazia et à Corfou. -Ces discours ont eu leur réponse dans la nouvelle que la Triple Entente allait se fortifier encore .par suite d'une alliance aaglo-ru?.-;e. Celte éventualité est peu probable car l'Angleterre a très peu de penchant pour les alliances offensives et défensives. Kilo peut toutefois opérer un rapprochement plus intimé vers in Russie, après examen 'ie différends anodins que l'accord de 1907 n'avait pa3 abordés. Pendant ci; temps, la campagne francophobe entreprise <\n Allcmaginc se prolonge ot liasse aux injures et aux faux fa-br!/més pour convaincre ceux que 'e-- atta-oues contre la légion étrangère n'o.-t pas enroro convaincus. Il faut convenir que ces irnures et ces menaces sont très maladroites au moment où la France est. occupée aux électionr. parlementaires qui se font surtout sur la question de la loi de trois ans. Derva.pt l'att.v fcttcLe des lAlleimands, dès IFrancais vote> ront certainement pour les candidats qui se déclareront partisans d'une armée fort^ nombreuse et capable de faire respecter îa République à l'extérieur. C'est là le souî ré,"ultat qu'obtiendront les nangermaiiis^es agroriens o.uj ne pardonnent pas à la Russie de vouloir discuter Qérieuséïmont le renouvellement du traité de commerce rùâso-ajlemand. et de chercher à réduire le véritable monopale dont jouissent en Rus ie l'industrie et. l'agricuVure allemandes. Cette campagne n'atteindra même nas le buit réel vers lequel elle vise et qui tend à détourner l'attention de la Triple Entente, pendant que ie kaiser et ses diplomates travaillent en Orient. Les questions balkaniques ont trop d'importance au point de vue de l'équiiiî're européen et du maintien de la paix, pour que l'Angleterre, la France et ia Russie île suivent pas attentivement les tentatives de dissociation faites dans le sud-est do l'Europe par les ministres et les souverains de la Triplice. A. M. FRANCE Uîii dïcccurs c:e M. Dcumergue Souillac, i'J. — M. Lciimer-gue, discourant, s'est félicité des attaques passionnées et violentes qui ont permis au gouvernement et au pays de connaître par ailleurs le dévouement, la foi républicaine e. l'ur-ueur rdoi-aiatriCi; de la majorité de gauche de la 'Cliambre. Si, ciit-il, cotte majorité n'a pas donné toute sa mesure, c'est parce qu'on n'a peut-être pas fait assez d'efforts pour 1 orienter suivant une ligne bien droite, c'e^. qu'on ne 1 a pas mise suffisamment en gai de contre la duperie des alliances conservatrices et réactionnaires prétendument dOstiiièes à réaliser des oeuvres de progrès. dVL Doiunergue remercie les républicains qui ont soutenu son gouvernement et l'ont aidé à franchir un certain nonubre de passages difficiles sous les attaques des assaillants dont une partie prétendait qu'il reprenait purement ot simplement leur politique. Le président du Conseil attribue aux appétits du pouvoir peuu le pouvoir les critiques acerbes et malveillantes e: les efforts désespérés qu'ont faits les assaillants pour le renverser. Il s'étonne que si vraiment son programme avait simplement hérité de ses prédécesseurs, les réactionnaires aient eu vis-à-vis de lui une attitude si différente de celle qu'ils avaient vis-à-vis d'eux, il en conclut que tandis que son gouvernement a es&aytà do faire du vieux programme une réalité, ses prédécesseurs l'avaient pris comme étiquette et ont peut-être trop souvent essayé de s'en seT-vir seulement pour, offrir une autre politique. Les illusions que pouvaient avoir à ce suo-et un certain nombre de républicains se sont évanouies lorsque la question de l'égalité devant l'impôt s'est posée devant la Chambre C'est alors que le gouvernement actuel a été constitue. Malgré, les attaques et les embûches sans cesse renouvelées, il a poursuivi et réalisé l'exécution d'un programme nécessairement restreint, mais embrassant cependant toutes les questions vitales. C'est l'obstination du gouvernement à vouloir réaliser son programme, c'est son entêtement à ne pas s'écarter de la ligne •droite oui lui ont valu tant d'attaques. Conformément à ses engagements le gouvernement a appliqué loyalement la loi militaire récemment votée. Il s'est efforcé d'obtenir un recrutement. pluîj abondant, plus sûr, plus démocratioue aussi des officiers et des sous-officiers. Il s'est efforcé d'améliorer 1'.hygiène et la sécurité des soldats dans les casernes. Ses détracteurs passent volontiers sous silence cette œuvre. Il est vrai que s'ils en parlaient, ils souligneraient eux-mêmes tout ce qu'ils n'ont pas' su faire. Nos adversaires, ajoute M. 'Doumergue, voudraient nous faire dire crue la loi récente est le dernier mot de l'organisation militaire, qu'elle interdit pour l'avenir toute recherche de mieux. Rien, dit le ministre, ne serait plus dangereux pour la sécurité du pays. Ce serait en ef-ifet le détourner de rechercher d'autres améliorations, le porter à s'endormir dans une quiétude trompeuse, alors que d'autres autour de lui amélioreraient peut-être leur propre organisation et l'exposerait comme conséquence à un cruel réveil. M. Doumergue affirme la nécessité d'organiser la préparation militaire et l'entraînement des réserves, d'assurer et de perfectionner notre matériel de guerre et notre armement.Il rappelle que le rapporteur de la loi ■ de trois ans a indiqué aue cette loi était un abri provisoire, un bouclier derrière lequel on devrait travailler là trouver une organisation militaire «moilleure. Ménageons autant que possible, dit-il, les grands intérêts du pays. Cette organisa-ion, dit M. Doumergue, on ne l'improvisera pas en quelques mois. Nous devons nous maintenir trè-s forts tant qu'autour de nous d'autres maintiendront ou accroîtront leur puissance militaire, tant que l'horizon ne sera pas dépouillé de toute ombre, même tant que le0 peuples par des accords unanimes et simultanés désirables, n'auront pas réduit leurs armements et pris la décision de régi ci leurs différends et leurs conflits par 1 arbitrage. Nous avons conscience, dit M. D-junu rgut, d'avoir en quatre mois de pouvoir, coiitri'. 'ué à fortifier la puissance défensive du pays. M. Doumergue fait d'ailleurs observer que ceux qui l'accusent de tiédeur pour tout ce qui touche la défense nationale s'étale..t montrés d'screts et ti- 1 mirdes pour solliciter ie patriotisme fiscal des privilégiés ne la fortune en proposant la couverture financière qui -aurait dû être votée en ui.'me temps que la loi militaire et devait en assumer la sérieuse- application. M. Doumergue ne peut croire que le pays se prononce pour une réforme du mode de votation actuel dont le résultat évident et déconcertant serait de faire proclamer élus des candidats mis en minorité et non élus auxquels il aurait effectivement donné la majorité. .M. Doumergue n'admet donc la réforme électorale que sur la base du système majoritaire. Le ministre constate l'offensive prise par l'église contre l'école laïaue, pierre angulaire des institutions républicaines. La plus grande partie des républicains sont émus -de la violence et de la soudaineté de ces attaques, d'autres ont feint de les considérer peu dangereuses, ce qui leur a valu du côté de l'église et de la réaction des sympathies profitables à leurs projets politiques. M. Doumergue affirme que la persistance de ces attaques doit obliger le parti républicain à se défendre vigoureusement. Pour réaliser ce programme de travail il faut un budget solidement équilibré. Il faut donc tout d'abord résoudre là question financière et la solution de cette question ne peut se trouver en dehors de l'impôt sur le revenu et l'impôt sur le capital. C'est nous, j'en suis sûr, dit en terminant Jl. Doumergue, qui possédons la bonne méthode. -C'est notre politique qui rendra vraiment la République habitable pour tous les hommes épris de justice et pour tous les républicains. ALLEMAGNE Lo notivaau ttattiiaiter d'Al3ac: -Lorraine Berlin, 19. — On annonce officiellement que M. von Daliwiltz, ministre prussien de l'intérieur, est nommé stattlhalter d'Alsace-Lorraine, en remplacement du comte de Wedel, élevé à lu dignité de prince. M. von Dalhvitz est ultra conservateur. On se souvient qu'il prit ouvertement parti, lors des incidents de Sa ver né, pour le préfet de police de Berlin, M. von Jago-w, qui avait soutenu les autorités militaires contre les pouvoirs civils. Le nouveau statthalter a'Alsace-Lorraine que l'on considérait, dans les milieux réactionnaires prussiens, comme impitoyable pour quiconque ne partageait pas ses idées, a cependant, dans les différents postes par lesquels il passa avant de devenir ministre, prouvé qu'il savait, se montrer diplomate et s'en faisait son•;:!>. aux différents milieux dans lesquels il avait à vivre. Sa nomination, qui se produit le jour même où le 99e d'infanterie rentre à Sa-verne où la municipalité le réclamait, semble indiquer qu'on n'est pas d'avis, actuellement, d'imposer à l'Alsace-Lorraine une joigne de fer. Ls 9 9» est rentré à. Saverne Strasbourg, 19 avril. — Les deux bataillons diu 99e d'infaiiterie. qui tinrent garnison à Saverne jusqu'au 7 décembre dernier et qui quittèrent cefte ville à la suite des événements que l'on sait, ont réintégré leur caserne cet après-midi. Un gai soleil baignait de ses rayons la pittoresque cité vosgi'enne. Tous les cafés de la ville étaient décorés de drapeaux. Les maisons particulières n'avaient pas pavois . C'est un brasseur qui. ce matin, avait, le premier, sorti les couleurs allemandes. Les autres l'imitèrent. On comprend ce geste qui honore la corporation, vu que la garnison a fourni de tout temps de complaisants estomacs aux brasseries de Saverne. La rentrée des troupes s'est effectuée sans incident. La plupart des officiers qui s'illustrèrent lors des incidents de novembre dernier ne font plus partie du régiment. Le colonel von Reutter a été envoyé, comme on le sait, à Francfort. Le fameux lieutenant von iForstner est à Broijiberg, presque aux confins de la Russie. Le nouveau colonel, M. Gundell, est un tout jeune officier, d'extérieur très sympathique. Il a fait défiler les troupes au pas de parade devant la caserne. Auparavant, il avait recommandé aux soldats et surtout aux sous-officiers de s'abstenir de toute provocation. On a beaucoup remarqué que la musique militaire n'a exécuté aucun morceau provocateur.L'ancien col nel s'était abstenu de rendre visite au autorités locales, lors de son arrivée à. > averne. Le nouveau colonel ira voir, dès lundi prochain, le bourgmestre et le sous-prélet. De l'avis général, on croit que la paix reviendra dans Saverne. CcfH-Ç'icrt ire deux torpSlleurs Berlin, 19. -- Un nouvel accident vient de se produiie d^un.v la marine allçm.aix£ç,. . Le'tov))!!.:ù;- T'5î est enti-é'èn collision dans le port de Cuxhaven avec un vapeur. Le torpilleur T 54 est sérieusement endommagé. Il a été remorque à Wilhelmshaven où il va étré réparé. RUSSIE L'audacieux exploit cJos imaximalistes Saint-Pétorsboùry,, 19. — Voici de3 détails complémentaires sur l'audacieux acte do banditisme que nous avons signalé hier : Pendant les années sanglantes 1905 et 1/9C0, des bandes connues sous le nom d' « expropdateurs » ou « maxinialistes >> semèrent l'epouvMte en Russie, en faisant irruption dans les banques, les magasins, etc., etc. Pratiquant la méthode américaine du h amis up, ils se faisaient remettre tout l'argent dont disposaient les victimes, et qu'ils versaient, prétendaient-ils, dans les caisses des révolutionnaires. Cependant, si certains poursuivaient en effet un but politique sincère, beaucoup plus nombreux étaient ceux pour qui la révolution n'était qu'un merveilleux prétexte pour se livrer au vol, au. pillage et au meurtre. Depuis longtemps ces bandés n'avaient pas lait parler d'elles, mais la nuit d'hier, trois expropriateu'rs ont opéré clans une boutique exactement de la même manière que la Lande Garnier-Bonnot à Chantilly. Voie! les Laits : A onze heures du soir, trois individus pénétraient dans une des nombreuses succursales de la boulangerie Philipow, située perspective Souvorow. Us se dirigèrent immédiatement vers la caisse où l'un d'eux, braquant son revolver sur la caissière, lui ordonna de lui remettre toute la recette. Pendant ce temps, les deux .autres indi-. viclus obligaient non seulement les huit ou dix employés de la boulangerie, mais encore une vingtaine de clients, à de-meu-. rer les mains levées. La caissière s'était évanouie, le premier bandit s'empara de îa recette, s'élevant à environ deux mille francs, puis, tenant toujours les assistants en respect sous la menace de leurs revolvers, tous les trois sortirent à reculons et disparurent. Remis do 'cur fraye-Ur, les employés de la boulangerie donnèrent l'alarme et coururent chercher la police. Alors commença une véritable chasse à l'homme. Bientôt les trois terroristes furent littéralement cernés, atissi bien par les gardiens de Ta paix que par lc-s dvorniks. Un bandit tua alors à bout portant un dvornik. Ce que voyant, l'agent Matsinas n'hésita pas et d'un coup de revolver abattit le bandit. Pendant ce temps, un second expropria-teur s'était jeté sur un autre dvornik, mais le môme, agent Matsinas tira sur lui et le M.-Sou grièvement. Le troisième terroriste profita de l'é-cha.uffourée pour disparaître. Quand on examina, le cadavre cîu bandit, on s'aperçut qu'il portait une perruque, et cette perruque retirée, on reconnut un indicateur de la police. Ori organisa immédiatement une souricière autour de la maison qu'il fréquentait, et à six heures du malin lé troisième bandit fut appréhendé, au moment où il rentrait à son domicile. Solidement maintenu, le bandit demanda seulement l'autorisation de prendre son mouchoir ; mais à peine l'avait-il porté à soi! visage qu'il s'affaissait en murmurant le proverbe russe: «Je me suis délivré». Il mourut presque aussitôt ; il avait avalé ut. cachet le cyanure de potassium. ■Cet individu était également un indicateur : il se faisait appeler Stepanovv, mais son vrai nom est Sapiocko. On trouva sur les bandits quatre mausei's, trois! brownings, deux poignards, des sacs de saible, du tabac à priser, etc. L'état du terroriste blessé est considéré comme désespéré ; c'est, un nommé Barant-sevv, qui a pris part à toutes les grosses « expropriations! » opérées en 1906. Il a avoué -que lui et ses complices avaient d'abord eu l'intention d'opérer à la boulangerie principale située perspective Nevvsky, puis à la succursale de la Grande-Perspee-tive, où ils pensaient trouver beaucoup d'argent, en raison de l'approche des fêtes de Pâques. AUTRICHE La santé do l'empereur On mande de Vienne au Temps : Des bruits alarmants ont couru hier sur la santé de l'Empereur François-Joseph qui a reçu la Visite de son médecin. La Zcii se clit autorisée à démentir ces bruits Quant à la visite du médecin il ne s agit que d'une visite mensuelle qu'il à l'habitude de faire à l'empereur. Toutes les dispositions pour le départ, de François-Joseph pour Budapesth le 23 sont prises. Le -médecin doit avoir donné hier son autorisation à ce voyage. GRECE Uirj télégramme ue> ivï. de Bethmam>Ho!lweg Corfou, 19. — \L de Bethmann-Hollweg a envoyé au marquis di san Giuliano la dépêche suivante : « Veuillez accepter mes meilleurs remerciements pour l'aimable télégranqne que vous et le comte Berchtold venez de -m'adnesser. Je vous félicite chaleureusement de l'heureux résultat que vos entretiens à Abazzia ont eu. Je tiens à mo joindre au sentiment de satisfaction que vous éprouvez et c'est un vrai plaisir pour moi c'e vous renouveler en cette occasion l'expression de mon t'jnitié la plus sin-.» cère. TURQUIE A&dul-Azix-Alî a été gfrâcié Constantinople, 19. — Le major égyptien A'hdul-Azrz-Ali est l'objet d'une mesure de grâce pl.oine et entière. On dit qu'il sera remis c-n liberté ce soir, mais qu'il devra quitter immédiatement Constantinople. MEXIQUE Situation tondue Washington, 19 avril. — Le croiseur cuirassé Soutli-Dakota a reçu l'ordre de quitter l'arsenal naval de Bremerton pour se rendre à San Diégo où il attendra des instructions.M. Bryan a préparé la réponse du président Wilson. Cette réponse déclare que si le général Huecta ne fait pas immédiatement droit aux exigences des Etats-Unis, on procédera à la prise de Tampico et de la Vera-Cruz, sans attendre même l'arrivée du -contre-amiral Badger. On apprend crue la prise de la Vera-Cruz sera accompagnée de la prise de possessions ide la. voie ferrée conduisant de la Vera-Cruz à Mexico. On a pris des dispositions à Tampico en vue d'assurer la sécurité des étrangers. • Les commandants des vaisesaux anglais, allemands et américains à Tampico et le général BabeJlero, commandant des forces rebelles se sont assemblés en conférence. Le général Baballero a promis qu'il ferait tous ses efforts pour qu'au cours dés cam-bats les immeubles habités par les étrangers ne soient pas atteints par le feu. ««tv»*- . . - —C» '.!■ Mis Accident d'aéroplane à Bus Doux morts, — Doux blesses Versailles, 19. — Un affreux accident l'aiéroplane s'est produit dimanche après-nidi à l'aérodrome de Bue où avaient lieu les courses de vitesse pour aéroplanes. Les éliminatoires d'une épreuve de dix kilomètres venaient d!e commencer. Deux appareils tandem avaient pris le départ dans d'excellentes conditions. L'un .pji'loté par M. -Deroye qui avait à bord -comme passager M. Dal'Oin, et l'autre conduit par M. Bidot qu'accompagnait M. Peladeau. M. Deroye, sur son aéroplane type militaire, conduisait tandis que M. Bidot sur son monocoque à deux places, lui cloimait ta chasse. Ce dernier, dont l'allure paraissait plus rapide, allait doubler l'appareil de Deroye, quand de'son aile droite il toucha l'avion militaire. Les deux aéroplanes perdirent l'équilibre et on les vit chavirer entièrement et tomber bientôt avec une grande rapidité. Les deux aéros s'écrasèrent sur le sol et à ce moment une violente explosion se produisit. Les réservoirs d'essence avaient pris l'eu, projetant de toutes parts la benzine enifiammée. MM. Bidot et Peladeau purent se déga; ger asse'/. rapidement des débris en feu ; moins heureux, Deroye et Daîbin furent CTJiVV.'remen t ca.-»':• misés. La foule, impuissante, s'était précipitée sur Je lieu de la catastrophe. 'Elle ne put que recueillir les deux rescapés, dont un, M!. -Bidot, avait une jarabe brisée ci l'autre, M. Peladeau, une épaule luxée. nuand les flammes furent éteintes, on retrouva paru.; les dé'bri-? informes des deux appareils, les corps atrocement calcinés des deux aviateurs. •* Lisbonne, 19. — La Chambre des députés a adopté le projet du gouvernement amnistiant les membres du cabinet Franco qui avaient été condamnés pour abus de pouvoir.op Nice. 19. — M. Poincaré, président de la République, et Mme Poincaré ont quitté Nice dimanche à 5 h. 15 pour rentper à Paris. -X- Doua menez, 19. — Le bateau de pêche Claude-Bernard qui «était parti pour la pêche aux maquereaux s'est perdu corps et biens au large de l'île de Sein- Tout l'équipage composé de neuf hommes a péri. L'imbroglio llexicaiu On écrit de Mexico au Temps : « Le tiers du Mexique est à feu et à sang. Bientôt va s'achever la ruine de ce magnifique pays, aux prodigieuses richesses ax-pioitées et latentes, ot que nous, les résidants étrangers, nous aimons comme une seconde patrie pour son accueil libéral et sa généreuse hospitalité. Nous proclamons tous que notre perte est ou sera due à la politique au président 'Wilson, à son expectative vigilante nuancée de partialité pour les « consti-tutionna-listes ». Cela, chacun le sent, le sait ou le déclare, aussi bien dans les cercles diplomatiques de Mexico que dans les chancelleries européennes, dans les milieux responsables de la presse, do la finance, de l'industrie et du commerce, en Amérique comme en Europe — presque partout aux Etats-Unis même, sauf dans l'entourage immédiat de la Maison Blanche. Et cependant personne n'agit. Aucun geste n'est fait pour essayer d'infl-uencer le farouche entêtement de l'homme qui laisse se perpétuer un tel désordre. Mettons-nous bien en face de cetAe- réali-| té, qu'il n'y a plus de solution prochaine ni favorable à os itérer. Ne .comptez ni sur un arrangement ni sur un compromis. Nous, les vieux habitants du Mexique, qui l'avons parcouru en tous sens, par. les terres chaudes, par les terres tempérées, par les terres froides, depuis la forêt vierge des -frontières du Guatémala jusqu'aux plateaux désolés du nord, et qui connaissons bien le sentiment populaire, vous pouvez nous croire : jamais le Mexique n'acceptera le joug de chefs qui se présenteraient à lui avec l'opprobre de l'appui étranger, et surtout de l'appui de l'Américain, le « grin-go » détesté. Carranza était considéré à Mexico comme un homme ne talent, de noble caractère, et qui s'était fait de bonne foi le champion de l'idée maderiste. Mais il s'est infligé à lui-même un tort irréparable en recevant l'aide, aussi déguisé^ qu'elle soit, des Etats-Unis. 11 n'est plus que l'Emigré : et contre l'émigré, rappelez-vdus la haine vigoureuse et tenace des volontaires de riotre première République. Supposons qu'il triomphe : Torreon, à 1000 kilomètres de Mexico, relié à la capitale par deux lignes de chemins de fer, au milieu d'immenses étendues désertiques, après avoir léité pris et repris,'est enfin à lui. Il entre -à Monterey, à San-Luis-Potosi, il s'empare de Tampico, port rival aujourd'hui de la Vera-Cruz, centre de riches gisements pétroliers. Enfin — proposition presque inadmissible — il défait clans la plaine de Mexico l'année fédérale, et pret-ia possession de la capitale. Alors la paix se-ra-t-elie établie ? Au contraire, elle sera plus que jamais compromise De toutes les forêts, de toutes les vallées, défilés et bar-rancas des Etats du centre et du sud surgiront des hommes qui ne se soumettront pas. Et la guerre de partisans, la guérilla, continuera plus acharnée et plus implacable. De la victoire de Carranza ne peut sortir la pacification du Mexique. Déjà, dans so.ii propre clan, il n'est plus le maître, fier? lieutenants ne lui obéissant plus, Pahoho Villa bafoue ouvertement son autorité. -X- Examinons rapidement les diverses hypothèses, et nou3 Vferrons que nul ne peut plus) pronostiquer l'issue lie la question mexicaine. Nous .avons écarté la première : le triomphe des ce nsI itutionrialistes, vœu secret du président Wilson. Il peut se produire encore que les deux partis, arrivés chacun à la limite de son champ de ravitaillement et d'action, restent en présence", incapables du dernier effort qui fasse pencher d'un côté la fortune des armes ; ce serait la scission des Etats du Nord et du sud, dangereuse pour le nord à cause du voisinage des Etats-Unis, affaiblissement mortel de la nation mexicaine.Ou foien encore un incident imprévu — massacre d'étrangers, outrage au pavillon d'une grande puissance, atteinte directe à de trop considérables intérêts tels que ceux des mines ou des pétroles — forcera la main au président Wilson et commandera d'une façon impérative l'intervention armée des Etats-Unis. Mais dans ce cas, comprenez-vous îa faute inouïe de la politique de Washington ? Il y a. un an, les milices américaines auraient pu aspirer à la victoire. Avec de l'argent, avec les moyens nerfec-tioimôs de l'armement- moderne, la conquête du Mexique n'était pas une tâche impossible. Nous ne sommes plus au temps où les détachements héroïques de Bazaine et de Gallifet, à deux mois de voyage de leur patrie, avaient à escalader à pied, sac au dos, le plateau d'Anahuac qui domine de 2.800 mètres les terres chaudes, infestées de fièvre jaune, de la Vera-Cruz. Les Américains arrivant de plain pied, par le Texas, et poussant une action méthodique, maîtres des côtes par leurs navires, car le Mexique n'a pas de marine, même pas une canonnière protégée, pouvaient réduire les irréguliers mexicains comme les Anglais ont réduit les Boers au Transvaal. Depuis un an, D y a toutefois quelque chose de changé au Mexique. Il ne faut plus tabler sur l'armée de 15.090 à 20.000 hommes, dont le gros était formé du rebut de la nation, qu'entretenait le président Porfirio Diaz : aujourd'hui ,grâce à la prolongation des troubles, due à l'expectative vigilante, tous les Mexicains sont en armes, tous manient le fusil, tous sont entraînés /à la vie des camps. Le président Huerta déclare qu'il a maintenant 250.000 ihommes à sa disposition, dont 1001000 équipés et instruits en première ligne. 11 a réformé son état-major, créé cinq généraux d'armée et dix corps d'armée, çt ce ne serait pas une mince besogne pour les soldats sybarites -des Etats-Unis que de venir ià bout de semblables adversaires. Ajoutez à celà que, si les gringos » levaient le masque et entraient en campagne, il est plus que probable que la moitié, les trois quarts, la totalité même des rebelles, y compris Pancho Villa, et Zapa-ta, et les autres, feraient cause commune avec leurs frères fédéraux et marcheraient sus à l'étranger. •X- Constatons donc que les chances de succès d'une intervention américaine par terre sont, à l'heure actuelle, plus douteuses qu'elles ne l'auraient été il y a quelques mois. Par mer, la question se pose d'une façon différente. Les -Etats-Unis ont une flotte formidable, qui pourra, sans rencontrer la moindre résistance, bombarder et prendre Tampico, 2a Vera-Cruz, Puerto-Mexico, Frontera. Carmen, Campe-che, Progreso, sur l'Atlantique, et aussi bien les ports clu Pacifique, de Valina-Cruz à Mazatlan et à Guaymas. Aussi, l'intérieur du monde, la population affamée — car le Mexique est importeur de denrées de première nécessité, — et le gouvernement fédéral ne pourrait plus ravitailler ni en munition ni en matériel de guerre. Cependant, même réduit à' une pareille extrémité, il offrirait une résistance qui ne reculerait plus devant aucun moyen. Ce serait la dévastation de l'œuvre de civilisation accomplie depuis quarante ans au Mexique — étonnante conséquence de la politique si désintéressée et si bien intentionnée du président Wilson. /En arriverait-on là ? Nous savons qu'au palais de Chapultepec toutes les éventualités ont été envisagées. Le président Huerta nous réserve peut-être quelque surprise: il a des otages. Il est homme, si on le tente au delà des limites de son endurance indienne, à faire connaître au cabinet de Washington que dans le cas où la flotte américaine ouvrirait le feu sur une ville fédérale ou effectuerait un débarquement, les citoyens américains encore en résidence dans le territoire qu'il contrôle seraient appréhendés, passes par les armes ou pendus haut et court. Peut-être aussi trouverait-il une solution jnoins barbare : c'est un fin diplomate, comme l'a appris /'à ses dépens M. Lind, l'envoyé particulier du président Wilson. Reste la dernière hypothèse, la seule qui puisse offrir — au point de vue des intérêts nationaux et étrangers au Mexique — une fin satisfaisante : la victoire du général Huerta. Mais cette solution, oui jus-! qu'en février dernier était relativement aisée, est devenue précaire depuis que les Etats-Unis ont fourni aux constitution-nalistes leur aide matérielle et morale. Gigantesque serait la tâche qui s'imposerait maintenant au gouvernement central. Mieux que tout autre, le général en mesure l'étendue. Le 4 mars dernier, comme il recevait les journalistes étrangers arrivés au Mexique sur*son invitation, le jeune -correspondant d'un journal américain lui demanda dans combien de temps il estimait que le pays pourrait être complètement pacifié. Le général réfléchit une seconde et répondit en souriant : « Pourriez-vous me dire, monsieur, quel âge a le bon Dieu ? » Sous cette forme vive et humoristique il a ainsi résumé les impressions de tous : nous sommes en plein chaos, et personne ne peut conjecturer ni quand ni comment nous en sortirons. » Le Ssuïeraefflenl deïa désorpmsalioa générale En conclusion de 1 éloquent discouis qu'il prononça à l'assemblée générale de l'Association Libérale, M. Van Hoegaerden mon-tra I action dissolvante des ministères cté-ricaux qu'il qualifia de ministères de la desorganisation générale. On ne pourrait mieux dire. Il suffit de passer en revue tous les domaines de l'ac-tivrte gouvernementale pour rencontrer les cale C011setJuences de la politique cléri- Dans l'enseignement, depuis .1884, les ruine» ne cessent de s'accumuler. «OO écoles primées, U écoles normales ont subi le même sort. Et par le fait même, 1500 instituteurs ont été jetés sur le pavé, criant famine, poursuivis par la cruelle apostrophe de M. Woeste: « Qu'ils ' 1' A *a -)^ace' de ces écoles de paix et de tolérance, grâce aux prodigalités de 1 Ltat, nous avons vu s'ouvrir ces écoles confessionnelles, écoles de haine et de oiscorde, que le gouvernement comble cie ses faveurs. C'est l'invasion des éducateurs congréganistes qui, en 1911, étaient au nombre de 13.053, la plupart sans diplôme et de nationalité étrangère. Avec la nouvelle loi scolaire, qui assure aux congrégations religieuses un salaire officiel pour leurs membres enseignants, cette invasion s'étendra encore. Qui ne verra les' dangers que cette situation fait courir au pays, le découragement qui fatalement s emparera des instituteurs officiels, ia mise sur un pied d'égalité parfaite des écoles publiques soumises à un contrôle sévère et des écoles confessionnelles assurées de toutes les faveurs, de toutes les tolérances. Le niveau- de la capacité et de la moralité publique descendra aussi bas que dans les (Flandres où le monopole de l'enseignement populaire aux mains des congrégations n'a pas empêchfé ces provinces de détenir le record en fait d'ignorance et de criminalité. Désorganisation de l'enseigne--ment officiel par l'invitation faite au,x petites communes cle supprimer leurs écoles qui leur coûtent cher pour les remplacer .par les écoles cléricales qui ne leur coûteront rien. Dans les autres domaines, la politique cléricale cause les mêmes ravages. On*se souvient de la crise <mi vient d'éclater au chemin de fer de l'Etat et qui a provoqué dans le pays de véhémentes protestations. Pendant des mois, l'industrie et le commerce ont eu à pâtir du désarroi qui a sévi sur le railvvay national, résultat de l'incohérence, de l'incurie, de l'indiscipline ' qui régnent à la tête de ce département. Comment en serait-il autrement ? Toutes les nominations se font non en vertu des *■ connaissances et des mérites des postulants, mais eu égaixi aux recommandations dont les candidats sont porteurs. 11 n'entre pas au chemin de fer le plus humble serre-frein qui ne soit appuyé par un curé ou un député clérical. Le même favoritisme existe dans les sphères supérieures, et les conséquences en sont bien plus graves. Qu'en résulte-t-il? Là aussi découragement, inertie, je m'enfichisme du personnel victime clu passe-droit au profiit de créatures cléricales. L'exemple de la corruption fut donné par le chef du gouvernement lui-même lors des élections de 1912 ; la scandaleuse distribution de gratifications et d'augmentations à la veille du scrutin a produit un effet détestable sur le moral des agents de l'administration, et il esl étonnant qu'aujourd'hui, stylés par leur chef, les fonctionnaires ne se livrent à des tentatives de chantage au détriment des intérêts généraux du pays. Mais qu'importe à nos dirigeants, pourvu que la politique cléricale triomphe. Dans toutes les autres administrations, c'est le même système qui aboutit à la même désorganisation : désorganisation du régime fiscal afin de permettre au gouvernement de lever des impôts sans indisposer ses fidèles électeurs, désorganisation de nos finances pour obtenir l'équilibre budgétaire par des trucs et des combinaisons que n'oserait se permettre un -simple commerçant, désorganisation de notre crédit public par l'ouverture d'emprunts à jet continu et à des conditions ruineuses, désorganisation de tout le programme des travaux publics remis de la main à la main sans adjudication et votés par la Chambre sur des estimations qui sont déjà dépassées de plusieurs millions. On sait de quels procédés ont été victimes les agents de l'administration congolaise, de la part de certains députés cléricaux qui ont -porté la délation et l'espionnage- à la hauteur d'une institution patriotique. Si M. Renkin, ministre des colonies, a eu le courage de couvrir son administration, en revanche, le chef du gouvernement placé entre le marteau et l'enclume n'a pas osé flétrir les odieux procédés des fanatiques défenseurs des missionnaires.L'armée elle-même, oui devrait être le suprême refuge de la loyauté, de la droiture et du courage, n'est pas indemne de ces menées souterraines. Malheur aux of-

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Cet article est une édition du titre Journal de Liège et de la province: feuille politique, commerciale et littéraire appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Anvers du 1832 au 1940.

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