L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1914, 27 Octobre. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Accès à 29 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/sb3ws8jr0x/
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iJjère Année IV°. ÎO Centime» Merdl 27 Octobre 19!4 L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. «Journal auotidien du matin paraissant à Amsterdam. Belae est notre nom de Famille Toutes les lettres doivent être adressées «13 bureau de rédaction* N z. VOOBBUHGWAL 234-240. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. [ Charles Bernard, Charles Herbieé, Comité de jRédaction : -, Gustave Peellaert, René Chambry, ( Emile Painparé. Pour les annonces, abonnements et vent* au numéro, s'adresser à l'Administration dt ' journal: \.Z. VOORBURGWAL 234-240. Téléphone: 1775. Belgique ëi iollande. I. quelque chose malheur est bon. f Depuis plusieurs années un© commission mixte composée de députés belges et hollandais s'est évertuée à travailler au rapprochement des deux pays. On s'était rendu compte que non seulement les mauvais souvenirs des jours de 1830 étaient effacés complètement de part et d'autre, mais qu'il y avait lieu de prendre en considération la (Communauté d'idées des deux peuples en plus d'une matière pour tâcher d'arriver a .line entente cordiale qui devrait être prôfi-ijfcable aux intérêts vitaux des deux nations, appelées par leur situation géographique à s'entendre. I Or, malgré les protestations les plus ar-Bdentes de deux parties en cause, affirmant . pliaque fois le ferme désir d'arriver au but qu' on s!était proposé d'atteindre, le résultat des travaux de la commission a été presque nul. Etait-ce la divergence existant -malgré tout entre les deux pays, l'un essentiellement agricole, l'autre industriel, était-ce plutôt la fâcheuse intervention du fla-jimingantisme qui menaçait de dénaturer (l'entente entre deux -peuples en lui substituant une propagande malencontreuse pour ■un idiome, qui devait inévitablement refroidir le zèle des éléments wallons du côté belge — toujours est-il, que les pourparlers entamés entre les parlementaires les plus [en vue des deux pays n'ont abouti à aucun résultat pratique et palpable. * Les relations entre fa Belgique et la Hollande sont restées courtoises et amicales, fcertes, elles n'ont jamais dépassé les limites des bonnes relations qui sont censées exister normalement entre deux pay3 limitrophes qui n'ont aucun grief sérieux à se reprocher. ' A certaines époques meme un incident devait suffire à produira des tiraillements qui ne laissaient pas d'inquiéter les partisans d'une entente — tel le projet du fort de Flessingue, combattu par ,,l'Indépendance Belge" avec force d'arguments sérieux, défendu par la presse néerlandaise avec énergie. Mais voici qu'à un moment inattendu de tous la guerre éclate, le feu est mis aux quatre coins de l'Europe, et l'embrasement général se poursuit avec frénésie. Soyons justes! A ce moment critique entre tous, les sentiments des deux pays se ressentent encore du manque de confiance qui existe encore à l'état latent. La Belgique, attaquée sournoisement par un ennemi gigantesque, se méfie des intentions dfc sa voisine du Nord, et certains incidents sur la frontière du Limbourg hollandais lui semblent de nature à justifier ses appré-l hensions. Préoccupation injustifiée sans ■ doute, car les Pays-Bas n'ont fait qu' ob- ■ server rigoureusement leur devoir de neutres ; cependant la confiance tarde à revenir. Survient la catastrophe d'Anvers: la Belgique, persécutée et traquée, déverse des centaines de mille de ses habitants sur la frontière hollandaise, et le peuple néerlandais entier dans un magnifique élan de fraternité ouvre ses bras tout grands pour ac-otuillir les fugitifs, pour les secourir, les loger, les nourir, les réconforter. C'est à cet instant-là que j'ai été fier d'être Hollandais. Et, devant ce geste fraternel, les équivoques d'antan se sont dissipées comme par enchantement. Car c'est là le propre de la charité qu'elle engendre non se.ulement la reconnaissance de celui à qui elle est offerte, mais encore la sympathie chez le bienfaiteur pour l'objet de sa sollicitude. Ainsi soit-il! Que les peuples belge et néerlandais n'oublient jamais les heures ;terribles de mi-octobre 1914, ces heures de détresse où, secourable et fraternelle notre main 6'est tendue vers la vôtre, où nos coeurs ont battu à l'unisson. La Hollande, en présence de la défense héroïque du sol belge par sa vaillante armée, conduite par un Roi modèle, se souvenant des luttes que plus d'une fois elle aussi a soutenue contre des oppresseurs, doit à Ja Belgique le tribut de son admiration; la Belgique se souviendra du jour . où. blessée et meurtrie, elle & vu sou ami© d'outre-Moerdijk s'empre6ser de lui offrir le sel et le pain et de panser sa blessure. Et, lorsque la tourmente sera passée, lorsque, vaincue peut-être, mais plus grande aux yeux de l'univers par son courage et sa persévérance devant l'adversité, la Belgique aura avec fierté repris son rang parmi les puissances de l'Europe, les deux pays se mettront à l'oeuvre pour travailler efficacement ensemble. Car la Hollande, guérie à jainais des velléités d'infiltration germanique, saura une fois pour toutes que sa collaboration à la cause du progrès et de la civilisation dépend de l'entente avec sa voisine du Sud, avec laquelle elle a appris à souffrir, à voir et à entendre. C. A. VAILLANT, Avocat. 1) M. C. A. Vaillant, avocat à Amsterdam, veut bien nous envoyer cette communication, qui sera hautement prisée de nos lecteurs. mrn c — ■ lus avilis été loutres jusqu'au lot L'attitude de la Belgique comme pays neutre continue à faire l'objet de beaucoup de commentaires. Reprenons avec une petite variante la formule que Beaumarchais mettait dans la bouche de don Basile: ,,affirmez, affirmez, il en restera toujours quelque chose", et qui trouve une fois de plus son application. Le gouvernement allemand, et il est en cela dans son rôle, essaie de jeter sur la Belgique la responsabilité d'une agression que M. von Jagow lui-même, cependant, en plein Reichstag, a qualifiée de violation du droit des gens. C'est que le roman-feuilleton artistement échafÊaudé autour des documents trouvés aux archives de la guerre sur une coopération éventuelle des troupes anglo-belges, n'a pas laissé d'impressionner certains esprits. Et c'est ainsi qu'il nous est arrivé de nous entendre dire sur un ton de commisération particulièrement froissant: ,,Vous avez été trahis par votre Roi et votre gouvernement". Notre gouvernement avait si peu l'intention de coopérer éventuellement à des opérations militaires contre l'Allemagne que — nous ne le disons pas en ce moment avec une intention de reproche — les choses de l'armée lui ont toujours été indifférentes. Politiquement il était le prisonnier de la caste antimilitariste dont le programme se résumait en cette formule : pas un homme, pas un centime. Aussi c'est l'honneur de M. de Broqueville d'avoir, il y a peu d'années, reconnu la gravité de la situation internationale et d'avoir jeté les bases d'une réforme militaire, qui, si elle avait été réalisée plus tôt, eut peut-être changé la face des choses. Quant à notre Roi, l'incarnation la plus haute de toutes les vertus civiques, honneur vivant de la patrie, sa prudence autant que sa loyauté le mettent au-dessus de tout soupçon. Et si nous n'insistons pas davantage, on comprendra combien il est douloureux pour nous qui, en ce moment avons tout perdu fors l'honneur, de devoir soutenir de pareilles discussions. D'ailleurs les événements sont là et c'est dans leur pleine lumière qu'il convient d'examiner la situation. Qui donc a forcé l'entrée de notre territoire? Est-ce l'Allemagne ou l'Angleterre? Comment, au bout de vingt jours d'hostilités, s'est manifestée cette coopération de l'armée britannique, dont à en croire quelques-uns, tous les détails avaient été réglés d'avance? C'est seulement aux environs du 20 août que les troupes de sir John French, débarquées à Boulogne, pénètrent dans le. Hainaut, non pas pour secourir l'armée belge alors en retraite sur Anvers,, mais pour empêcher l'envahisseur de pénétrer en France, conformément à la convention militaire conclue avec ce pays. Quant à prétendre que l'état-major français, de son côté, avait prémédité un mouvement tournant par la Belgique et que ce mouvement aurait été favorisé par les autorités belges, cela aussi est erroné. Les Français à ce que nous sachions n'étaient ni à Liège, ni à Haelen, ni à Louvain. Ils n'y étaient pas, parce que la Belgique à la date du 3 août, à un moment où cependant, pour les pays en danger comme pour les individus, nécessité fait loi, avait décliné l'offre d'une aide c'rangere, préférant s'exposer aux plu3 graves périls plutôt que d'encourir le reproche d'avoir en quoi que ce soit pu aider ou favoriser les opérations militaires françaises. Or, par le fait même, à- ce moment déjà, la France était notre alliée et il y allait de notre vie comme nation indépendante et libre. Et, peut-être, s'il y a un reproche à nous faire, c'est que nous avons poussé le respect des traités jusqu' à la naïveté, jusqu' à mécoainaître cette loi suprême du salut qui prime toutes les autres considérations. C. B. En Belgique. A Bruxelîes. Nous extrayons ces quelques détails de 1' ,,Algemeen Handelsblad".: La situation à Bruxelles reste calme. Le canon qu'on avait entendu ces temps derniers dans la direction de Malines s'est tu définitivement. „La Belgique est libre", disent les Allemands. Quantité de Bruxellois excursionnent | jusqu'aux champs de bataille d'Hofstade, de Malines, etc. Un grand nombre d'entre eux demandent des „passierschein", ce qui fait que les Kommandantur sont encombrées. Le maréchal von der Golz réside actuellement au ministère des Beaux-Arts. * * * L'autorité allemande, ainsi que nous l'avons annoncé, n'a autorisé, comme journaux français, que deux feuilles: „Le Bruxellois" et „Le Quotidien". Il paraît qu' on a payé jusqu' à 150 frcs. pour un numéro du ,,Times". Les autres journaux publiés dans les pays de la Triple-Entente se vendent tous à poids d'or et clandestinement, bien entendu. A Anvers. Les grands dégâts occasionnés par le bombardement résultent principalement des incendies produits par des obus ayant éclaté sur des matières inflammables. * * * La plupart des victimes qnt trouvé la mort dans les rues, en essayant de fuir leurs maisons, trop exposées. Certaines rues ont été le point de mire des pointeurs allemands. Aussi, des caves de toutes les maisons, les habitants se sauvaient affolés. Rue Verdussen, notamment, il n'est pas resté deux familles pendant les 36 heures qu'a duré le bombardement. * ♦ * Les pillages, sur les quais, n'ont été que partiels. Les délinquants sont, généralement, des gens sans nationalité déterminée et qui profitent du manque de surveillance pour opérer. On a revu quelques pirates de L'Escaut, très Jhabiles à déménager, subtilement, des ballots de marchandises. Mais il est à craindre qu'à défaut de police et principalement, d'une garnison suffisante, le pillage s'accentue. D'autant que, parmi les réfugiés qui reprennent la route du pays, figurent quelques individus à mines patibulaires que la police anversoise connaissait bien. * * * Sur les 200 pensionnaires de la prison cellulaire d'Anvers de la rue des Béguines, mis en liberté dans la nuit du mercredi au jeudi, 116 étaient rentrés, le bombardement terminé, librement, sans ancune pression. Voilà qui fait mieux l'éloge de la bonne nourriture de cette hospitalière maison que les prospectus les plus alléchants! * * * A Merxplas, 3500 sur 4000 internés sont restés fidèles à leurs chères maisons, sans gardiens, sans employés, préférant les victuailles entassées à l'économat au sort hasardeux qui les guettait sur les grandes routes. Les 500 fuyards sont arrivés, évidemment, en Hollande; ils ont mis la liberté au-dessus de toute autre considération ■ d'ordre et d'obéissance! Par contre, on se demande qui paiera l'entretien des 3500 honnêtes vagabonds, sous le gouvernement provisoire allemand? *. * A Il y a de moins en moins d'Allemands à Anvers. La croix rouge allemande a quitté l'ambulance des Jésuites dans la nuit du 21 au 22 courant. Lè Gouverneur militaire, qui occupait 1' hôtel de Mme Osterrieth, Place de Meir, s'en est également4allé, peut-' être provisoirement, nul n'en sait rien , exactement. * * *. Les bruits les plus optimistes et parfois les plus fous continuent de circuler. Ne disait-on pas que les alliés avaient repris Ostende, que les Français avaient coupé le front ennemi dans l'Argonne et marchaient sur Bouillon, que Namur était repris, etc. * ♦ * Il ne reste à Anvers que des troupes bavaroises et des employés de chemin de fer allemands armés de fusils „mauser" belges, — ce qui semble prouver que, tout comme en France, ainsi que nous le disions généralement sous la rubrique: „Situation Générale", l'équipement des landsturm comme des territoriaux se pose comme un problème d'une solution malaisée. • * * La vie normale reprend son cours. La Place de Meir redevient animée, .* * * Tous les amis de Frans Joris seront douloureusement émus en apprenant la mort du bon sculpteur anversois. Car c'était un vrai ,,sinjoor", une figure tout à fait locale et que chacun connaissait à Anvers. Parmi son œuvre, aussi nombreux que varié, mentionnons: la statue d'Allewaert le monument Dhanis, la statue d'Henri Conscience, etc, * s s A la maison communale de Berchem, c'est M. Frans Boutmans, secrétaire-particulier de M. Cootmans, qui remplit les fonctions de secrétaire communal. * * A Va-t-on rebombarder Anvers? Le ,,Algemeen Handelsblad" apprend que la „Deutsche Tageszeitung" publie un télégramme de Rotterdam, disant que le 21 octobre un aviateur belge a survolé Anvers et a jeté des proclamations conseillant aux Anversois de ne pas rentrer dans leur ville car celle-ci sera bientôt bombardée à nouveau par les alliés. A Qand. Les ■proclamations. L'autorité militaire allemande inonde la ville de ses avis et proclamations. Tous sont conçus en termes comminatoires et semblent accorder comme des faveurs des choses qu'il est impossible de refuser. Une proclamation devant laquelle il y a toujours foule, s'étale en gros caractères sur papier jaune: en deux langues, elle apprend au peuple belge qu'il y a belle lurette que l'Angleterre et la Belgique avaient conclu un accord' contre l'Allemagne et que celle-ci avait accordé à celle-là le passage par l'Escaut. (Vaz .Dias). A Louvain. Le ,,Lokalanzeiger" publie le rapport de M. l'auditeur Joers sur les événements de Louvain. M. Joers réédite cette fable dont la fausseté a été démontrée par la commissioi* d'enquête présidée par M. Cooreman, que des civils auraient tiré sur les soldats allemands du haut des toits. Ainsi, conclut candidement M. Joers, la faute de la population est démontrée et il n'est pas vrai que les Allemands se soient conduits comme des barbares, 6ans nécessité. Il resterait donc, de l'aveu même de l'honorable auditeur, que les Allemands se sont conduits comme des barbares — avec nécessité ! Mais un autre point attire notre attention. Certaines particularités du rapport allemand, dit le ,,Lokolanzëiger". ne peuvent pas être révélées. Voilà qui est curieux. S'agirait-il de ce fait, démontré par l'enquête belge, que les soldats allemands restés à Louvain ont tiré par mé-garde sur un bataillon des leurs qui battait en retraite? Aussi longtemps que M. Joers n'aura pas éclairci ce point, nous ne pouvons accorder à son rapport qu'une importance relative. • * * Les étudiants de Louvain, Les élèves de l'Alma-Mater ne suivront pas tous les cours que leurs professeurs habituels leur donneront, dans les locaux de 1' Université de Cambridge. C'est ainsi que quelques étudiants continueront leurs études au cloître de Velseroord, en Hollande. » ♦ # i Les blessés français. Les blessés français tombés dans le Nord de la France étaient convoyés primitivement à l'hôpital de Louvain. Ils sont, depuis quelques jours, envoyés directement en Allemagne. D'Esschen. De l'„Handelsblad" : Hier matin, un train de mariniers a quitté Esschen à destination d'Anvers. Les drapeaux allemands qui flottaient sur l'église et la gare out été remplacés par les couleurs belges. A la frontière, le soldat qui était de faction, au delà de la station, s'en est allé lui aussi. A Masse H. La garde-civique de Hasselt qui avait été emmenée en captivité en Allemagne vient de rentrer à Hasselt, nous affirme-t-on, après une absence d'environ neuf semaines. Ajoutons que des gardes-civiques de Louvain, déportés en Allemagne, on n'a aucune nouvelle. ■ % > tu» Lierre, la dévastée. Pour Isidore Opsomer, son peintre. Où que vous soyez, mon cher ami, que je n'ai pu revoir dans la mêlée des départs, dans l'hospitalière Hollande ou parmi nos frères anglais, je voudrais que vous lussiez ceci que je vous adresse comme un signe d'amitié, comme un geste d'à revoir, d'un revoir que je souhaite proche dans une Belgique libre, respirant de nouveau dans la joie de ses libertés reconquises. m Lierre, l'exquise cité, Lierre la secrète, la pudique, la multicolore, la ville où vous avez vécui Lierre vous ayez perpétué | en de précieuses toiles les aspects les plus divers, dont vous avez surpris et fixé les innombrables féeries d'hiver et d'été, d'automne et de printemps, sur ses canaux paisibles, dans le fouillis de ses toits, parmi ses ruelles, Lierre la dolente maintenant, et l'endeuillée, sous les feux croisés des artilleries opposées, a payé son tribut aux horreurs militaires. Pleurons-la de compagnie. Sa Grand' Place, ses maisons, l'église à la- tour puissante que vous m'avez montrée un jour, en belle lumière, comme on montre un joyau, par la fenêtre de votre atelier, tout cela dévasté. Votre esprit y trouvait les aliments de son allégresse et de son activité. Avec quelle âpre énergie vous les avez toujours défendus contre les entreprises d'officiels ingénieurs trop ingénieux. Hélas, une conflagration plus forte que toute énergie humaine a décidé que vous porteriez le deuil de toute cette beauté. Du moins, et que ceci vous soit une surprise joyeuse que je vous apporte comme un bouquet dans votre séjour d'exil, du moins l'asile où pièce à pièce vous avez composé le décor de votre vie, l'atelier où des oeuvres reposent, enfants de votre labeur et de votre talent, Ja citadelle où vous affirmiez avec la conviction que donne la possession de la vérité esthétique, le règne de la beauté et sa 'précellence sur toutes les manifestations humaines, cela n'a pas souffert, cela attend votre retour et prépare une fête silencieuse à votre intention. Et vous ne sentirez pas si votre émotion déborde sur les choses aimées ou si les choses s'émeuvent de vous revoir, s'éxprimant en effluves trop mystérieux pour qu'un oeil humain les perçoive. CHARLES HERBIET. mm 9 , 0=» Les Belges à Londres. Là aussi les Belges se sont réunis et ont discuté toutes les questions qui se rapportent à la malheureuse situation de leur pays. Un point a fortement inquiété nos amis les réfugiés en Angleterre, c'est celui si controversé de la rentrée à Anvers. Nous devons dire que l'unanimité de l'assemblée, presque uniquement composée de nos compatriotes d'Anvers, a approuvé les considérations suivantes : Sans doute, il y a utilité à assurer par l'organisation des services communaux indispensables la vie des citoyens restés dans la cité, mais tous ceux qui n'ont pas à contribuer au travail exigé par ces services n'ont aucune raison pour se rendre dans la ville où ils s'exposent bon gré, mal gré, à servir l'ennemi. Au surplus, en cas de reprise d'Anvers, la présence, dans la ville, d'une population nombreuse serait de nature à gêner l'action des alliés, ce <^u'il faut éviter à tout prix, dans l'intérêt supérieur du pays. Cette opinion a été fortement appuyée par Mtre Charles Bauss, ancien président de la Fédération des avocats belges, et' par Mr. Charles Lejeune, personnalité très marquante du monde maritime anversois. Elle a été accueillie avec sympathie dans les milieux belges les plus autorisés. Rappelons qu'il n'y a pas de doute concernant le maintien intégral de la circulaire du ministre des chemins de fer au sujet de la défense faite au personnel de l'Etat belge de contribuer d'une façon quelconque à assurer le fonctionnement des chemins de fer dans la partie envahie du territoire national. Cette disposition s'applique évidemment à 1' heure actuelle à la région anversoise. ■ S ■ *£.' La VaiHante Serbie. Serbe, ce nom coupe comme une faux! Il est rude et guerrier comme la race elle-même. Et ce n'est point le mâle courage, la hardiesse insensée qu' on marchandera à ce petit peuple que deux guerres victorieuses n' ont pas épuisé. Il semblait, en fin juillet, que l'Autriche-Hongrie, avec son imposant déploiement de forces instruites suivant l'éducation militaire allemande, avec son artillerie nombreuse et ses obusiers lourds qui nous envoyèrent, même à Anvers, des milliers de kilos de picrite, il semblait que l'armée de François-Joseph dut faire une seule bouchée de l'armée serbe. Le plan de campagne était simple. Passer le Danube, prendre Belgrade sans coup férir, culbuter les tronçons épars d'une armée sans courage et vite en déroute, et conquérir le territoire serbe qui eut accru, si remarquablement, le vaste domaine austro-hongrois. C'est du moins ainsi qu'un Autrichien m'expliqua la situation au lendemain de l'envoi de l'ultimatum que vous savez et que la Serbie pourtant acceptait, contre l'attente même des plus optimistes. L'histoire, a-t-on dit, est un perpétuel recommencement ou peu s'en faut. Les événements allaient nous en fournir une preuve nouvelle. Quel est le rôle historique de la Serbie moderne? Vaincre. Quel est le rôle historique de 1' Autriche ancienne et moderne ? Etre vaincue. Il suffira peut-être de rappeler aux admirateurs d'une discipline militaire oui em prunte tous ses commandements à l'Allemagne que la nation austro-hongroise n'est qu'une réunion de races se détestant et prêtes às'exter-miner. Slaves, Allemands, Italiens, Hongrois, Roumains, Valaques, Albanais, Polonais, Bulgares et Juifs, comment voulez-vous arriver à une entente parfaite ? D'autant que ces peuples sont, pour la plupart, des annexés qui cultivent d'amers ressentiments contre un coil^uérant plus puissant qu'eux. Et c'est aussi dans la nuit des temps les Vandales, les Suètes, les Goths et les Lombards qui mettent • la terre actuelle d'Autriche à feu et à sang; c'est la guerre de sept ans qui lui coûte la Silésie et le traité de Pilnitz, si onéreux pour elle. Enfin, ce sont les Français qui marquent dans le sang de l'Autrichien: Montebello, Marignan, Solférino! Qu'est-ce que la Serbie peut opposer à sa grande voisine dont le démembrement ne peut plus faire doute, malgré l'attitude neutre de l'Italie et des Roumains? Une armée petite, mais solide, forte de deux campagnes victorieuses, rompue au métier de la guerre, armée de canons français dont l'efficacité n'est pas douteuse. Et cette petite nation héroïque est allée à la bataille nouvelle avec un entrain, une ardeur, un enthousiasme qui lui a donné, jusqu'ici, et une fois encore, la Victoire. Non seulement l'armée austro-hongroise n'a pas réussi à pénétrer en Serbie, mais les Serbes lui ont infligé une défaite sanglante sur son propre territoire. On ne peut évidemment lui demander de prendre Buda-Pest. Ce serait au-dessus de ses forces. Et c'est déjà merveilleux de se défendre victorieusement contre plus fort que soi, contre une armée mieux équipée sans doute et formée de troupes plus jeunes et plus fraîches, mais qui ne luttent pas, elles, pour une indépendance sacrée. L'armée serbe? Mais c'est toute la Serbie mâle,' de 16 à 60 ans! Les femmes sont restées au village, avec les vieillards et les petits-enfants et les voilà qui moissonnent, qui labourent et ensemencent. Seulement, les fonds s'épuisent vite en temps de guerre et, pour que la Serbie, alliée par la force des événements aux puissances de la Triple-Entente, puisse mener à bien la tâche ardue qu'elle a entreprise, les Alliés doivent lui faire crédit. Et cela, sans tarder. Au début des hostilités, son armée ne comptait qu' un chirurgien pour mille hommes. L'Amérique et la Grande-Bretagne lui envoyèrent, depuis, des médecins, des infirmiers et des pansements. Qu'on lui assure présentement le nerf de la guerre, et les Serbes ne feront pas mentir le proverbe : „ Jamais deux sans trois". Car on peut tout attendre de leur bravoure, d'une ténacité que rien ne démoralise et d'une confiance à toute épreuve. L'exemple de la Serbie, — quels que soient les sentiments qu'on ait pu nourrir à son égard, — doit entraîner l'admiration du monde entier. Je sais de leurs ennemis qui sont stupéfaits de tant de courage tranquille. Et sous les plis du même drapeau, combattent aussi les farouches Monténégrins et les éclaireurs Bosniaques. Ces trois petits peuples, essayant de délivrer à présent la Bosnie-Herzégovine de la tutelle autrichienne, montrent l'exemple à des voisins plus puissants qu' eux. C'est ce que ne manquent pas de faire remarquer les patriotes italiens et roumains qui demandent à marcher sus à l'Autriche mais, répétons-le, l'héroïsme serbe a vivement impressionné l'Europe et les Etats-Unis. Et ce n'est pas manquer à notre devoir d'impartialité — on voudra bien le reconnaître — de parler de l'armée du prince Alexandre, avec admiration. R, C, Une Réunion des Employés Com* munaux d'Anvers. Les employés communaux de la ville d'Anvers, réfugiés à Amsterdam, ont tenu dimanche dernier une réunion au local „De Pool", Da-mrak, sous la présidenoe de M:. G. v. Zelm, secrétaire du ,,Ned. Fed* Bond van Gemeentewerklieden' '. On y a entendu les rapports de M1. ÎM3, G. Wesselingh et P. Poolman, qui s'étaient rendus à Anvers aux fins de se rendre compte de la situation. Ces messieurs communiquèrent qu'il existe dans la population un double courant. Ceux qui sont restés pendant le bombardement se vantent de leur courage et se félicitent d'être restés; les autres craignent que les Allemands ne se livrent à des excès au cas où ils seraient obligés de se retirer. On se méfie en général et l'on se demande jusqu'à quel point les assurances pacifiques des Allemands sont sincères. Aussi est-il très difficile de donner un conseil en connaissance de cause. A chacun de savoir ce qui lui reste à faire. M. Poolman, plus spécialement, rendit hommage à la mémoire de M. Iiellings, directeur du ,,Dïamantbewerkers Bond", qui fut tué en s'opposant aux actes de brigandage des pillards. M. Poolman eut des entretiens avec les échevins Strauss \et Al-brecht, les conseillers communaux Tyck et Stroum. Tous insistèrent pour que les employés regagnent au plus tôt leur poste s'ils ne voulaient pas s'exposer à des sanctions séveres. Les pompiers seraient démis-sionnés; les autres employés suspendus ou frappés d'amende. Même M. Strauss proposa de réduire leurs appointement pendant la durée de la guerre de 20 ou 25 p. c. Toute-. fois -M<* Skaass »fusa dê Ras ferit

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