L'événement illustré: revue hebdomadaire, documentaire, artistique et littéraire

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m — —■ ■ I de cet asile. Le lendemain quand il se réveilla, le soldat frémit en se voyant couché sous cette masse énorme qui, en s'abattant, pouvait l'écraser, et il ne fut rassuré que par les caresses que lui prodigua son reconnaissant protecteur. Un éléphant blessé à la bataille de Hambourg, courait à travers les champs en poussant des cris affreux, et il allait écraser un soldat étendu sur le champ de bataille, qui, dans l'effroi du sort qui lui était réservé, ne trouva de force que pour lever le bras en l'air. L'animal le saisissant avec sa trompe, le plaça doucement de côté, et continua sa route. Il est facile de dompter l'éléphant qui consent à fléchir devant l'homme dès qu'il reconnaît sa supériorité. L'éléphant est courageux, et, dans les combats avant l'invention de l'artillerie, il dépeuplait les rangs ; quelquefois encore, au lieu de le lancer au milieu des ennemis, on s'en servait seulement comme un moyen de transport. A l aide d un éléphant, on rassemblait plusieurs guerriers dans une même tour du haut de laquelle ils pouvaient espionner les ennemis et les assaillir avec plus d'avantage. Les rois faisaient aussi élever leur siège royal sur un éléphant, et assistaient au combat, la couronne en tête et le sceptre à la main. L'éléphant a beaucoup de mémoire ; mais c'est peut-être imaginer plus que la réalité que d'admettre que lorsqu'il a été pris au piège, et qu'il s'est enfui, pour retrouver ses bois et sa liberté, il ne marche plus sans sonder le terrain au moyen d'une branche d'arbre. Cet animal sert à transporter toute espèce de fardeaux : sacs, paquets, tonneaux; il porte tout, et toujours avec adresse. La vie de l'éléphant, que quelques naturalistes croient devoir porter jusqu'à trois cents ans, est de cent trente à cent cinquante ans environ. Dans l'état sauvage, il soutient son existence avec l'herbe, qu'il préfère à tout autre aliment : prisonnier de l'homme, il a une table plus splendide. Celui que le roi de Portugal envoya à Louis XIV en 1668 et qui passa treize ans à la ménagerie de Versailles, mangeait tous les jours quarante kilogrammes de pain et deux seaux de riz cuit dans l'eau, sans tenir compte de ce que lui donnaient les curieux pour le récompenser de quelques tours d'adresse. On se récréait surtout à le voir jouer avec une gerbe de blé ; après en avoir mangé les grains, il faisait des poignées de paille et s'en servait pour chasser les mouches. Les antipathies, comme les sympathies, pouvant tenir à l'intelligence, il ne nous semble point déplacé de rapporter ici l'aversion de l'éléphant pour le cochon ; il fuit cet animal avec un soin extrême, et l'on attribue à la mauvaise odeur du porc la précipitation avec laquelle il se met à courir, alors même qu'il ne fait qu'entendre son cri. Enfin, et pour tracer l'histoire complète des qualités et des défauts de cet intéressant animal, nous ajouterons qu'il est sensible à la toilette : plus on le couvre de bandelettes, de plaques et d'ornements en tout genre, plus il est satisfait. Il est sensible à la décoration. Tel est le génie, l'ensemble des étonnantes aptitudes qui font de l'éléphant un auxiliaire précieux pour les travaux du génie militaire. ^ ___________ A —— k. DÉFILÉ DE CUIRASSIERS DE LA GARDE IMPÉRIALE DEVANT LE PALAIS ROYAL DE BRUXELLES

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