L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1917, 25 Juillet. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Accès à 20 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/3f4kk9585h/
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gsïim© Arm&e ïn*|vï005 © cents Mes»credï 25 SaiilSet 19ÏT L'ECHO BELGE L'Union fait la Forcer »I©Mrffî£ïE ciasotf«liera ci aï rnsailra paraissant en MolSarsîfe. - * • Belge est notre nom si® F&milte. Toutes les lettres doivent être adressées <><] ih>'ELaï*ô£îu récΣi.ciiorï • N Z VOOBBOHCWAL 334-240, AMSTERDAM. TéiépÎJOîJes: 37SS7 et 177.*5. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Charles Sîertoîeî, Comité de Rédaction: j René chamhry, Emile Painparé. fies ancaosices, afcoaîimorraeimts et vente au numéro, s'adresser &. l'Acâmiraistratiotii c£m joiarnaS: N.Z.Voorbiar^wa! 334—240, Arrasterctaffia Abonnements : HotSande fl. 1.50 par mois. Etranger fl. 2.00 par mois. Pour Ses militaires au front et les militaires internés en Hollande fl. 0.75 pas- mois payable par anticipation. Annonces: 15 cents Sa ligne. Réclames: 30 cents la ligne. Il Elis Elisabeth La fête do la Reine... TJne pensée discrète va vers elle, làbas, puis nous revenons à notre ennui, à notre détresse, au vide qui peu à peu commence à envahir nos âmes. Nous pouvons l'avouer. Beaucoup de nos compatriotes se laissent aller au découragement. D'autres qui ont trouvé ici des occupations font pis que cela: ils oublient et ils désintéressent. Est-oe que la fête ^de samedi dernier, la fête de la patrie, a été célébrée dans nos coeurs comme elle aurait dû l'être, comme elle l'a été en France, en Angleterre, dans ces grands^ et magnifiques pays où les Belges exilés participent de la vçrtu agissante qui se dégage de la terre mêiné où ils se trouvent? Et l'avons-nous célébrée, cette fete, avec la fervente piété des Belges restés au pays,^ de ces compatriotes cent fois plus misérables, plus désemparés que nous, et dont 1 âme se adresse aveo une noble et muette fierte ious la honte de la servitude? Au 'moins, aujourd'hui, même les plus malheureux d'entre nous, ceux dont l'âme léjà à moitié révoltée s'est laissé toucher par [a triste propagande de la capitulation devant le crime accompli, songeront avec émo-âon à cette Reine qui a su porter au sublime ;ette double royauté de femme et de mère jui la rend sacrée à nos yeux. Ainsi, à .'heure où dans le désarroi de certaines con-icienoes nous doutions de retrouver oe lien }ui les relie entre elles et à nous-mêmes, ce lien de solidarité qui fait de nous des hommes d'un même sang, voués à des malheurs communs et à une même gloire, c'est une image de femme' qui sert de trait d'union, songeons à elle plus souvent et consacrons-lui non le souvenir ému d'un instant, mais cette pensée agissante de chaque heure qui aousvhausse jusqu'à la compréhension totale et parfaite de ses admirables vertus. Elle a pratiqué tous les renoncements, ft le moindre n'aura pas été dé se separer îe ses enfants, pour se donner tout entière t la charité. Sa volonté, dont c'est miracle u'elle tienne dans un corps si frêle, ne anime pas seulement le courage des bles-és qu'elle soigne, des veuves et des orphe-ins qu'elle console, mais aussi des hommes alides du front, endurcis par trois années le guerre-, de périls et de privations, en es moments où le ;,cafard", comme ils isent là-bas, ronge l'âme des meilleurs. Lh ! que n'est-elle ici Mais c'est au front, 'est à l'Yser que sa vertu doit fleurir pour 'accomplissement des plus beaux miracles. Jue l'espace qui nous sépare d'elle ne soit lonc pas une barrièr^ et s'il nous faut quel-iue chose pour surexciter ce profond sen-iment qui, dans un rythme tout naturel, jorte nos coeurs aux' pieds de cette Reine, lâchons, qu'elle aussi, la calomnie la guette. Et, certes, il n'y a point de Belge qui hésiterait un moment à venir se ranger autour le cette Reine pour défendre, et de toutes 5*.\s forces et avec tout son sang, cette incarnation vivante de çe qu'il y a de meilleur !>t de plus pur au fond de nous. Charles Bernard. Deux iseeiifs Le chancelier Michaelis a parlé. Et M. jloyd George lui a répondu. Comparons surs discours. Au premier abord, ce qui frappe le lec-eur, c'est la franchise, la netteté, la con-iance du premier ministre anglais, et l'em->arras, la prudence et la grisaille de la ha-angue allemande. Sans* doute, M. Lloyd George est un admirable orateur, et M. Mi-îhaelis en est un extrêmement médiocre. Mais le contraste n'est pas là seulement. Il ist bien plus flagrant dans la situation ou e trouvaient les deux hommes d'Etat, et eurs pays respectifs, au moment de prendre a parole. Laiftituation de Michaelis n'est pas drôle.' >on discours non plus. Voilà un obscur onctionnaire, un vague sous-ministre prus-ien élevé, pour des raisons que nous ne sau-ons jamais et qu'il ne connaît sans doute )as mieux que nous, au rang suprême de la liérarchie civile allemande. C'est une mani-estation inouïe du b,on plaisir impérial, et iïe est venue dans le moment, précisé-uent, où l'Allemagne se ,,démocratise" - hum! hum! — et où l'on parle sans rire le mettre un terme au régime du bon plai-ir. La nomination de Michaelis tenterait l'accréditer la légende suivant laquelle Guillaume II serait bien spirituel. Donc voilà le minuscule Micliae-is juché sur le fauteuil gigantesque de Bis-larok. Qui est-il ? On ne sait £>as. Même sn Allemagne. J'ai lu des articles allemands ù des rédacteurs politiques se battaient vi-iblement les flancs pour raconter à leurs ecteurs quelques choses réconfortantes sur e nouveau maître, ou mieux, sur le nouveau contremaître de l'Allemagne en guerre, lien. On ne savait rien. Si, cependant, une :hose. C'est que Michaelis ne s'était jamais iccupé d'affaires étrangères, ni même de olitique. Cela est tellement vrai qu'on 'est sérieusement demandé à BeVlin au len-emain de sa nomination à quel parti il ouva.it bien appartenir. A la vérité il n'ap-ar tenait à aucun parti.'Et il n'a- jamais éfendu que les intérêts d'un seul arti, celui do la bureaucratie prus-ienne. C'est ce qui a évidemment décidé ruillaume II à en faire le dhef de la poli-3ne intérieure et le directeur de la poli tique extérieure allemandes. En pleine guerre, au moment où l'Allemagne a des difficultés assez sérieaises aveo une vingtaine de gouvernements étrangers, c'est une gageure. Et elle semble déjà perdue. Vous avez lu ce premier discours. Vous vous souvenez de cette harangue d'une blancheur chimique, et qui n'a rien dit sur rien. Ni sur les buts de guerre, ni sur aucune autre question, Michaelis n'a trouvé un accent net, un mot franc, un geste éclatant. Il a biaisé d'une façon indigne, à la fois, et ricicule. Il n'a pas osé, lui dont on vantait l'audace et l'énergie. Il a usé constamment de restrictions, et souvent de restrictions mentales. ,,Nous ne voulons pas de conquêtes, mais..." Ah! ce ,,mais", que de choses on pourra lui faire signifier plus tard. ,,Nous voulons garantir les frontières de l'Empire" a-t-il dit encore. Mais il n'a pas cru devoir indiquer où elles sont, ces frontières. A l'Ouest, à Zeebrugge ou à Herbes-thaï? A l'Est, à Wirballen ou à Riga? Le discours de Michaelis est tout entier dans ce parti pris de lourde hypocrisie, dans cette diplomatie pour cent kilos, dans ces ,,finesses" monstrueuses, dans ces ruses cousues de câbles et d'amarres. Et, devant un tel discours, on se demande qui, des gouvernements alliés ou des membres du Reichs-tag, M. Michaelis prend pour des imbéciles ? Les uns et les autres, sans nul doute. Quelle différence avec M. Lloyd George? Et comme cette éloquence saine, vigoureuse, populaciore et franche rafraîchit après -Je prône chétif et maladroit du nouveau chancelier. En Belgique, surtout, le discours du Premier anglais fera du bien. Car il constitue non seulement _une action honnête et utile, mais aussi un bienfait d'ordre moral. Chaque fois qu'un homme d'Etat allemand tente de voiler les faits de cette guerre par des phrases et des contre-vérités, chaque fois M. Lloyd George arrache ces voiles abominables et nous montre la vérité immuable et nue. Et c'est, au fond, le seul costume qui lui aille, — à la vérité. Cette fois-ci encore, dans le discours du 21 juillet, il nous a fait de la guerre et du stade où elle est arrivée un tableau saisissant, terrible, douloureux, mais, malgré tout, réconfortant. Et M. Lloyd George a exprimé nettement que les Alliés, eux aussi, veulent la paix. Et plutôt aujourd'hui que demain. . Mais il a dit aussi, — et, en dehors des puissances centrales, toute la terre civilisée est avec lui, — mais il faut une vraie paix, et non un armistice basé sur de nouveaux mensohges, de nouvelles promesses violées demain et do nouveaux chiffons de papier. Le discours tortueux do M. Michaelis nous montre bien dans quel esprit le gouvernement allemand entrerait aujourd'hui en négociations si les Alliés avaient la folie de le croire, 6i j'ose dire, sur parole. Autrefois,. Bethmann voulait négocier conformément à la carte de guerre. Aujourd'hui, l'Allemagne veut négocier avec des cartes biseautées et truquées. Heureusement, Lloyd George est là, qui les arrête et veut, si l'on finit par causer, que l'on joue avec d'honnêtes cartes, et cartes sur table ! Ce n'est pas la première fois que les Allemands tentent le coup qui consiste toujours à dire qu'ils ne veulent pas de con-I quêtes, qu'ils veulent vivre, simplement. Ils font penser aux héroïnes du défunt théâtre réaliste, qui, elles aussi, voulaient vivre, vivre leur vie, et qui J|>our la vivre, et la bien vivre, finissaient toujours, sur le coup de minuit, par assassiner leur mari, empoisonner leurs parents, étrangler leur amant ou empoisonner leurs enfants. C'est un peu comme cela que Germania entend vivre dans une Europe ruinée par son glaive et terrorisée par ses exactions. Eh bien,non. Les Alliés ne ,,marchent" pas. Us pensent que leurs pays aussi ont le droit de vivre .et il est à supposer qu'ils combattront jusqu'au jour où les Allemands seront forcés d'admettre cette vérité qu'ils tiennent encore aujourd'hui pour une folle prétention. Aux petits trucs sournois de M. Michaelis, à ses déclarations à double sens, à ses protestations à double tranchant, destinées L ménager la chèvre conservatrice et le chou de Scheide-mann, aux ,,mais" perfides, aux ,,si" cauteleux, aux ,,hé hé" imposteurs qui constituent la grande manière politique de la chancellerie impériale, M. Lloyd George, une fois de plus, vient d'opposer la clarté impitoyable des faits et la netteté tranquille de la conscience alliée. Nous sommes bien tranquilles, — malgré les traverses contraires que la cause du droit peut encore connaître et qui peuvent retarder son triomphe final. Nous vo}7ons l'Allemagne et ses chefs sur une pente, qui n'est pas rapide hélas, mais qui, pour eux, n'est certainement pas douce non plus. Il y a un an, souvenez-vous, Bethmann voulait faire la paix et garder tous les territoires occupés. En décembre 1916, il devenait déjà plus raisonnable tout en s'apprêtant au chantage infâme des sous-marins. Ce chantage n'ayant pas amené la victoire; aujourd'hui ils ne veulent plus que garantir les frontières allemandes. Dans six mois, ils nous diront peut-être où elles sont, ces frontières. Et alors les Alliés leur signifieront où elles peuvent désormais être situées.Alors, nous aurons la paix. Mais pas avant. René Feibelman « <£-o- «zzm»— . il y a un m 25 juillet 1916: Les Russes forcent la Slov-niaJca (affluent du Styr) et occupent Erd-zinjan (Arménie)rl En Belgique. M. Michaelis et Sa Belgique. Il est des gens qui, de bonne foi, veulent cro.-re au caractère pacifique du nouveau chancelier. Sans se montrer enthousiastes de son dis-cours, ils estiment cependant qu'il peut servir de base à des négociations de paix, l'Allemagne répudiant toutes annexions.Lloyd George, pour ne pas parler de la presse alliée ni des organes neutres, vraiment neutres, a fait justice de cette interprétation. 11 est évident qu'il ne faut pas entendre ,,annexion" au sens propre, strict du mot. Il y a aussi des annexions déguisées. Ainsi la soi-disant restauration d'une Belgique sur laquelle l'Allemagne conserverait un contrôle quelconque, c'est encore une annexion. De même, le pouvoir occupant ayant .modifié jusque dàns ses bases nos institutions et jusqu'à notre régime politique, s'il lui plaisait d'exiger que ces modifications fussent reconnues- dans le traité de paix et servent en quelque sorte de rançon à la restitution de notre indépendance, ce serait encore une annexion, une annexion morale, immorale plutôt, l'Allemagne ayant placé ses créatures du haut jusques en bas de notre échelle administrative. Car les Verhees, les Tack et autres, qui nous gouvernent aujourd'hui pour le compte du roi de Prusse, continueraient de faire servir la Belgique aux intérêts de l'Allemagne. Aussi ce qui se passe en Belgique, la morgue grandissante des activistes qui se déclarent de plus en plus ouvertement en faveur de l'Allemagne, la confiance qu'ils affichent dans les promesses qu'ils ont reçues de Berlin, enfin les déclarations faites à plusieurs reprises au Reichstàg, montrent bien que l'Allemagne est résolue à'maintenir la Flandre comme un fief où elle se résignera sans doute à reconnaître le pouvoir nominal du Roi Albert, mais où c'est elle, en réalité, qui tiendra les rênes du gouvernement. C'est là ce que M. Michaelis entend par une paix sans annexions et le retour au statu quo ante bellum. Aux gens de bonne foi, après cela, de se prononcer sur les véritables intentions du nouveau chancelier. La séparation administrative Nos lecteurs savent que déjà les Boches ont scindé six de nos onze ministères mais se trouvent fort embarrassés quant aux cinq autres. En effet, leurs amis aktivistes réclament à cor et à cris qu'on sépare également ces départements ministériels pour qu'ils puissent en occuper les fauteuils. Comment faire? Von Falkenhausen voudrait bien, mais le moyen.. Adnsi, comment les boches pourraient-ils dispossr de notre ministère do la marine? Les rares -navires que l'Etat possédait ont pu être sauvés et la grande majorité du personnel de la marine est à l'étranger. Quant au ministère des chemins de fer, inutile de le scinderen divisions flamande et wallonne. Les Boches ont , réquisitionné" les trois quarts du matériel et pour le peu qui reste ils ne veulent pas que des Belges, pas même des traîtres, s'en occupent. Us l'ont bochisé de fond en comble et cela leur suffit. Quant au ministère* de la guerre, de celui-là non plus ils ne peuvent s'occuper. Certes, il existé une armée belge en Belgique, plus grande, plus forte, plus vaillante que jamais, mais, pour pouvoir y toucher, il faudrait que les Boches puissent passer l'Yser" et c'est précisément cela que cette armée belge ne leur permettra pas. Les boches ont déjà annoncé que jamais ni le ministère des affaires étrangères, ni celui des colonies seront scindés. Voilà ce qui nous rassure quelque peu. Le ministre des affaires étrangères de Belgique ne sera donc jamais obligé de correspondre en flamand avec M. Ribot ou avec le ministère chinois, pas plus que les indigènes du Congo no seront obligés c*e parler la ,,moedertaal" de Stekene. Us restèrent à Bruxelles qui, par ce fait,' restera donc la capitale politique du pays. Cela comme fiche de consolation aux Activistes qui déjà crient sur tous les toits que les ministères wallons sont relégués dans la petite ville de province Namen albrs que leurs ministères flamands siégeront dans Brussel, la capitale. Cette fiche de consolation peut contenter ceuxsles aktivistes qui sont déjà casés; quant aux autres, ils font plutôt la grimace. Us auraient préféré de beaucoup voir scinder ces ministères aussi pour pouvoir occuper les beaux nouveaux fauteuils ainsi créés. Pour ce qui est du ministère des finances, il ne sera dédoublé qu'en partie. Les services de la trésorerie et de la dette publique resteront tels qu'ils sont, à Bruxelles. Tiens ! tiens ! tiens ! Serait-ce parfois pour que von Falkenhausen ait toujours la caisse près de lui ? Quant aux services des contributions directes, douanes et accises et la registration des domaines, ils seront séparés de façon que le contribuable d'Anvers sera obligé de payer en flamand et celui de.Liège en français. • Une grande partie du ministère de la justice restera également à Bruxelles où seront conservé^ toutes les archives, les casiers judiciaires, la statistique criminelle, et-c... Une copie en sera faite pour le ministère wallon de Naniur qui, en attendant, pourra consulter les pièces originales à Bruxelles. Quel mic-mac tout cela va faire ! Heureusement que les Boches n'auront jamais le temps d'embrouiller entièrement nos services publics sans quoi ce serait un véritable désastre.A Bi-wseiSes Les salons de coiffure avaient jusqu'ici résisté assez bien à l'engouement général et MM. les chevaliers du blaireau n'avaient qu'uno seule fois, depuis le début de la guerre, modifié leuivs -tarifs. Les matières premières se faisant c^e plus en plus rares, les prix augmentant sans cesse pour eux aussi, les coiffeurs ont, depuis le 1er juillet, introduit de nouveaux tarifs. Une ,,barbe simple", il est vrai, n'occasionnera qu'un débours supplémentaire d'un sou. Ce n'est pas la ruine évidemment, mais les petits sous s'ajoutant au gros finissent par creuser dçs vides dans les bourses les mieux garnies. Il n'est donc pas étonnant que le nombro de nos concitovens qui se rasent eux-mêmes s'ac-, croisse de jour en jour malgré la difficulté do se procurer du savon et les ennuis de l'apprentissage.* * * Une intéressante réunion a eu lieu Samedi au siège de la Ligue des producteurs et marchands de beurre, au marché Saint-Géry, entre les membres de la commission de la Ligue et MM. les commissaires de police de l'agglomération bruxelloise. Le but de cette réunion était de rechercher les moyens utiles pour enrayer le trafic du beurre. II a été décidé qu'une chasse sans pitié serait faite à tous les trafiquants venant du dehors. Le beurre sera 6aisi et transporté rue Jéricho, 3. * * * Deux des quatre voies de la ligne Bruxel-les-Anvers ont été enlevées par les Alle>-r-ands. Du matériel roulant a également été enlevé par les Allemands sur d'autres lignes. * * * On estime à 25,000 le nombre des Bel-„gçô qui ont été déportés de la seule province do Namur. A'Snvers Au barreau. — Au cours de l'assemblée générale de samedi. Mtre A. Ryckmans a été nommé bâtonnier par 53 voix sur 78 Votants. Ont été désignés comme membres du Conseil de discipline : Mtres G. Stoop, par 51 voix; A. Boon, 72; A. Valerius, 76; A. do Gottal, 75; L. de Decker, 61; H. Lebon, 72; A. Monheim, 59; L. Franck. 71 : P. Sulzberger, 51 ; Ch. Weyler, 70; A. Pollet, 46 ; R. Vanalphen, 78; E. Vaes, 67 ; J. Scholer, 75. * * * Les Allemands continuent à construire des navires de guerre aux chantiers de Hobo-ken. Deux torpilleurs viennent encore d'y être lancés. Ils seront complètement prêts avant quinze jours d'ici. Deux autres sont encore smr chantier. A L'alimentation est très difficile, surtout pour ceux qui n'ont pas les moyens. La semaine dernière, iîyy a eu à l'alimentation 2 distributions de nouvelles pommes de terre. La première fois, nous avons reçu 4 kg. par personne, la deuxième fois 3 kg., à fr. 0.30 le kg. Beaucoup de mineurs chôment par suite d'insuffisance de nourriture. Us ne peuvent plus se procurer du pain pour aller au travail et préfèrent rester chez eux. Le charbonnage de la Batterie, qui occupait avant la guerre 1,600 ouvriers de jour, n'en a plus que 123 au travail. * * * A la firme S., à Herstal, fabrique de vélos et de motos, on travaille pour l'ennemi. Le contremaître de la firme dirige l'atelier pour le compte des Allemands. Il a été solliciter divers anciens. ouvriers de la firme pour reprendre le travail. Un ouvrier ayant accepté, reçut un moteur à réparer, il demanda, conformément aux usagtss davant-guerre, la fiche indiquant le nom du client. On la lui refusa; alors il quitta immédiatement le travail, ne voulant pas s'exposer à travailler pour l'ennemi.* * -x- Il n'y a pas .eu de déportations dans le pays de Liège. La semaine dernière il est revenu- en gare de Kinkempois 1040 dé- , portés rapatriés d'Allemagne et la semaine précédente 1000 encore. Tous sont blessés ou malades et plusieurs sont morts pendant le trajet. Des demoiselles et des dames de Liège se dévouent particulièrement pour les malheureux qui reviennent ainsi et qu'on accueille ici comme des enfants auxquels on ouvrirait tout son coeur. A N;arra&ar Le tribunal correctionnel continue à sévir contre les falsificateurs de lait, dont plusieurs ont été condamnés cette semaine à des peines variant entre 100 et 200 francs d'amende. * * * E. Lemineur, cantonnier à Belgrade, avait été proposé à/ la garde de nuit du local de ravitaillement do la commune. Poussé par la faim, explique-t-il, il a puisé dans les sacs de farine, de haricots, etc. Le tribunal s'est montré' clément à son égard en ne le condamnant qu'à 3 mois de prison et à 26 francs d'amende. 1 Les distribuions de pommes de terre natives ont commencé dans tous les magasins communaux. La ration était fixée à 1 kilo par personne. * * * Quatre affaires sont inscrites au rôle de là prochaine session de la Cour d'assises qui s'ouvrira le mardi 17 juillet. La première occupera les audiences des 17 et 18 juillet. Accusés: Louis-Joseph Lapierre, marchand de chiffons, domicilé à Marche, détenu, accusé d'avoir, avec d'autres- restés inconnus, commis, au cours de l'année 1915, une série de vols, à l'aide d'escalade et effraction, dans diverses communes. L'accusé, qui présente des symptômes d'aliénation mentale, sera défendu par Me Georges Côme. M. le substitut Tahon soutiendra l'accusation. Ensuite viendra, le jeudi 19 juillet, l'affaire Doyen, Mathieu-Joseph, ajusteur, domicilié à Charleroi, détenu, inculpé d'avoir, i Biesmerée, le 17 février 1917 : lo volontairement et avec intention de donner la mort, commis un homicide sur la personne de Lainé, Aurore, épouse Génard, Ferdinand; 2o commis, au préjudice des époux Génard, une tentative de vol. Ministère public, M. le substitut Tahon; défenseur, Me loseph Dupont. En troisième lieu, sera jugée, probablement à huis clos, une affaire d'infanticide. Accusée: Thérèse Rebeck, épouse Jules Bé-3art, ménagère, domiciliée à Anseremme, inculpée d'avoir, à Anseremme, le 19 mai 1917, commis, avec préméditation, un infan- , ticide sur la personne de son enfant illégitime. Cette affaire occupera les audiences du vendredi 20 juillet. M. le substitut Ver-haegen sera au banc du ministère public et il aura pour adversaire Me Eugène Ponce-let, du barreau de Dinant. Enfin la dernière cause — de loin la plus intéressante — passera les 23 et 24 juillet. C'est le crime effroyable mis à charge do René Rissel, cordonnier, domicilié à Graide j détenu, accusé d'avôir, dans la nuit du 26 au 27 novembre 1916, commis, avec intention de donner la mort et avec préméditer tion, un homicide volontaire sur la personne de Emilienne Jacques, son épouse. L'accusé sera défendu par Mes Le Boulangé, père et fils; de Dinant. M. Henri Capelle, procureur du roi, soutiendra l'accusation. Les parents de la victime se constitueront partie civile aux débats, par l'organe de Me Dém-bourg, de Dinant. Pans Ses ]Fir£&BidSaoe!S Les bestiaux de la Flandre occidentale sont menés en Flandre orientale par ordre des autorités militaires allemandes. Les paysans qui ont des champs préside la frontière ne peuvent plus s'y rendre pour travailler que les mardis, jeudis et samedis. Les Allemands sont plus sévères que jamais. * * * Il se confirme que les Allemands sont en train de construire une chaussée Ostende-Anvers, et que les travaux suivent leur cours. Cette chaussée aura une largeur moyenne do sept mètres eb sera bordée de part et d'autre par une clôture de fil do fer. — ii Çi ■ . ■ ÂiïlH EESTllipS Qu'est-ce que je lis dans une lettre que Camille Hùysmans adresse de Stockholm à son journal? Il dit notamment: ,,J'apprends que Piérard et ses amis continuent. Laissez faire et laissez passer. J'ai lu avec ahurissement que j'avais fait l'éloge du gouverneur général von Bissing et l'on. se. base sur un feuilleton de journal allemand". Le journal dont il s'agit, on le sait, est le ,,Vorwarts" dont nous avons cité un curieux article intitulé: Une soirée à Stockholm. Cet article du journal socialiste allemand était-il de Pohl. l'Autrichien, qui est, lui aussi, dans la capitale suédoise et qui n'en est pas à sa première gaffe capable de compromettre Hùysmans ? Celui-ci dément l'éloge de von Bissing qu'on lui a prêté mais son démenti est assez gêné. Il auarit dit: ,,Comparé à von Sauber-zweig, il n'est pas le plus mauvais des mauvais. Il y a des gradations dans le mal. Il y a des nuances dans toutes les couleurs, même dans le noir"... Hé! hé!... Nous avions bien deviné que c'était là l'esprit dans lequel avait parlé notre compatriote, i Eh bien ! ce langage-là encore, il ne convient pas à un Belge de le tenir à des Allemands, fussent-ils socialistes. Huysmaps dit que le journaliste du ,,Vdrwàrts" n'a pas rendu exactement sa pensée: voilà ce qu'on gagne à fréquenter de telles gens. ,,Je ne me plains pas, dit Hùysmans, mais il est. quand même curieux de constater que nos chers amis belges se précipitent sur un document allemand suspect et y ajoutent foi. par simple haine \ d'un compatriote". Par haine? Est-ce que c'est sérieusement que Camille Hùysmans écrit cela? Pourquoi aurions-nous de la llaine pour lui? Nous nous sommes émus de la très dangereuse activité qu'il a déployée depuis deux ans, dan-geureuse pour son pays, pour la cause des Alliés, qui est celle du Droit et de la Justice. Nous l'avons cordialement, amicalement mis en garde contre certaines maladresses, contre certains périls. Nous l'avons fait, comme on dit au tribunal, ,,sans haine et sans crainte". Et si, de nous deux, quelqu'un doit se plaindre des procédés de l'autre, c'est bien moi qui, malgré la divergence d'opinions, me-suis toujours porté garaut de la sincérité de Hùysmans, de son honnêteté et de son attachement à la Belgique — qui, hélas ! est trop souvent contrarié par uns ' foi aveugle dans 1 Internationale. C est moi qui fus traité par son journal de la façon la plus infâme, Hùysmans a tort de jeter le nom de Vandervelde dans cette discussion. Il a tort de vouloir compromettre à chaque instant l'éminent leader du Parti ouvrier belge dont le patriotisme ardent et les services considérables qu'il a rendus à la cause des Alliés -— qu'il sait être une juste cause — forcent le respect de tous. Déjà ce procédé a joué à Camille Hùysmans de vilains tours. (Par exemple dans la récente ,,affaire Patris"). Qu'il s'évite d'autres camouflets. Mais notre compatriote, on le sait, a toujours l'affirmation facile. Parlant de l'entrevue que Troelstra et con-« sorts eurent avec Vandervelde, de Brouckère et.De Man dont on a pu lire les admirables et courageuses notes au comité de Stockholm-et au Soviet, Hùysmans écrit tranquillement: ,,Une nuance nous sépare mais cette différencia n'a pas l'importance que l'on croit". On a envie de rappeler certaine anecdote célèbre et de crier: ,,Vive la petite différence!"Le secrétaire de l'Internationale termine sa lettre en disant: ,,Le.mot d'ordre est donc : de. l'optimisme, encore de l'optimigme, toujours de l'optimisme". Quoi qu'il arrive, Ï-Iuysmans est toujours content et trouve que tout marche à merveille. Quand les faits donnent à son action un démenti formel, il triomphe encore et s'écrie : ,,Je vous l'avais bien dit que cela arriverait. L'événement m'a donné raison". Nous l'avons déjà dit: sous les dehors d'un farouche sectaire, notre compatriote est un opportuniste très pince-sans-rire qui pourrait faire sienne la morale du théâtre de ce Capus qui vient d'être reçu à l'Académie Française: ,,Tout s'arrange! tout finit par s'arranger!" Pour employer une expression populaire un peu plus triviale, nous dirons que Camille Hùysmans retombe toujours sur ses pattes. La conférence de Stockholm change de , caractère et d'objectif tous les jours, au gré des événements. Elle n'est pas aujourd'hui ce qu'elle était hier, ni ce qu'elle sera demain. Si nous faisons le bilan des profits et pertes jusqu!ici, nous voyons qu'elle nous a permis, grâce aux délibérations séparées du comité avec les délégations séparées, de voir le fond du sac des socialistes majoritaires allemands. Si, dès le début, Hùysmans et consorts avaient annoncé qu'ils voulaient se borner à ces interrogatoires séparés, à cette » enquête, sans vouloir à toute fin réunir à une même table Vandervelde et Scheide-mann, personne n'aurait trouvé peut-être à y redire. Cette consultation n'a pas été sans intérêt. Elle nous a pennis de voir l'abîme qui sépare les socialistes allemands, autrichiens et bulgares, des autres partis socialistes. Stockholm a peut-être contribué (mais pour'une faible part) à provoquer cette crise intérieure allemande qui s'est résolue, momentanément tout au moins, par une nou-< velle victoire des éléments conservateurs, militaires et bureaucratiques. Voilà les avantages ; ils sont minces en comparaison du mal que Stockholm nous a fait d'autre joart: à un moment angoissant et dramatique de la guerre, l'annonce de cette confé^ rence a jeté le trouble dans certaines consciences, obscurci la cause si loyale et si nette pour laquelle les Alliés se battent contre la plus ignoble des barbaries. Elle a miné en France un moral jusque-là intact. Elle a jeté la désunion dans les partis socialistes de-3 pays alliés. Elle a failli porter à l'extrême, plutôt que de la refréner, cette vague de mysticisme tolstoïen qui aurait pu submerger la Révolution russe, notre plus belle victoire. Il nous suffit de voir en Hollande,' dans les camps d'internés belges, les ravages . quo les divagations .de Troelstra, ce protecteur du kaiser (voyez sa dernière lettre de Stockholm au ,,Volk"), et des pauvres suhheleers genre Jamar ont produit dans l'âme des malheureux internés. On leur avait laissé espérer la paix à brève échéance: ils sent retombés de toute la hauteur do cet espoir dans un abîme de découragement et de neurasthénie où ils &e laissent aller à des propos navrants. Enfin, le danger essentiel de Stockholm reste le même: celui de la* cote mal taillée, du compromis, où tout le monde sacrifierait son opinion, afin que notre mère la Sainte Internationale soit sauvée. Branting et Vliegen, que nous connaissons comme des amis sincères de notre cause, <snt beau nous redire leur conviction que la conférence de Stockholm ne peut être que favorable aux Alliés. On ne nous enlèvera pas do la tete qu'elle ressemble un peu à ce fameux sabre de M. Prudhomme qui pouvait servir ,,à défendre les institutions et au besoin à les combattro' '. N'y aurait-il qu'une chance sur cent pour ce palabre de mettre en périls la cause dix Droit et de la Justice, ce serait un danger de trop. Louis Pïérani. (,, Belgisch Dagb.lad ". ), P. S. — Comme bien on le pense, les journaux boches font grand état des délibérations du comité de Stockholm avec des délégations égyptiennes, turques, hindoues, persanes, sans oublier les alctivisteg flamingants, Primo et Secundo (pardon Joris!) Dieu! D*où ces gens-là sortent-ils? A quand les Thibétains et les délégués de la République de Papasuto ? Il paraît aussi que le dr. Georges Chatterton Hill, secrétaire général de la société ffej'mano-ir\anda,ise, donc quelque ami de Casement, a été reçu par le comité. Quant aux délégués turcs, si nous, en .croyons le jjVorwaxts" et la ,,Frankfurter Zeitung", ils partagent absolument le point de vue de leur gouvernement, dans la question de l' Arménie:; Charmant! !.. P.

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Cet article est une édition du titre L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Amsterdam du 1914 au 1918.

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