L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1914, 01 Decembre. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Accès à 29 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/3j39020c90/
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lère Anné< i N°. 39. S cents UO Centime»! Mardi I Décembre 191-=; L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. 9 Journal quotidien du matin paraissant à Amsterdarr Rnlnn est nnfrn nom de Familln. Toutes les lettres doivent être adressées pu bureau de rédaction: N-Z. VOORBLRGWAL 234-240. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Charles Herblel, Comité de Rédaction: < Gustave Peellaert, René Chambry, ( Emile Painparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du journal: N.Z. VOORBUBGWAL 234-240. Téléphone: I77S. Abonnement r En Hollande fl. 1.50 par mois, payable par anticipation ( Etranger II. 2.00 „ „ Une noix flamande. Cyriel Buysse, le "bel écrivain flamand proteste dans le ,,Telegraaf" contre ui article de ,,Noerlandia" qui est l'organe di ,,Algemeen Nederlandsch Verbond" — donc aussi de la Flandre —- et où l'on peu lire : ,,Nous avons confiance dans l'Aile magne. Si elle sort victorieuse de la guerre elle saura réparer, pour autant que oel; est possible, le mal qu'elle a fait à la Bel gique." Voilà, dit Cyriel Buysse, de tristes, d lâches paroles que n'excuse pas la neutra lité. Car ,,Neerlandia" n'est pas un corp politique. ,,Neerlandia" qui exprime le* aspirations dé la Belgique flamande ne peut pas rester neutre. „Neerlandia" fu notre mère, et une mère ne garde pas 1; neutralité quand on assassine ses enfants „Car# ainsi continue le grand écrivain ,,Necrlandia'> sait aussi bien et mieux qu n'importe qui ce qui s'est passé en Belgique la honteuse violation du droit des gens don elle a été la victime, les méfaits, les pil lages, les incendies, les meurtres, les viols toutes les horreurs innommables dont en ne trouve même pai les pareilles dans 1; nuit barbare du moyen-âge. Tout cela o] le sait et l'on sait au^si qui sont les cou pables. Et qu'est-ce qu'on nous apport comme consolation, somme aide, comm soutien ï La confiance qu'on a dans l'Aile mague et que l'Allemagne, si elle est victo rieuse, saura bien tout réparer! „C'est tout. Cette lâche plaisanterie doi servir d'emplâtre pour les blessures affreu sea que l'ennemi nous a faites... Hé bien si en fin de compte l'Allemagne doit triom plier qu'il en soit ainsi... Nous mourron donc, 6'il le faut, mais avec dignité. Nou voulons mourir, mais en mourant nous n voulons pas qu'on nous insulte." Le vigoureux Flamand se retrouve tou de suite dans l'accent indigné de cett magistrale philippique que nous voudrion reproduire en entier. Dans les veines d Cyriel Buysse bout le sang généreux qi est le sang d'Emile Claus, qui fut le san de Camille Lemonnier. Car je ne sais poui quoi ces trois homm#s forment comme un trinité sacrée, l'incarnation la plus complèt de ce fort génie flamand dont chacu d'eux représente une face. Aussi de Cyrie Buysse nous ne pouvions pas attendre autr chose. Et cependant quelque chose non choque. Cest le cri de désespoir qui tei mine le morceau. Ce cri-là n'a pas le eo: flamand. Non, la Flandre, la Belgiqu ne peut pas mourir. Le ,,gloria victis avec quoi pendant tant d'années on tent de leurrer la jeunesse française —• écoute sa réponse dans les chants de victoire qu montent des plaines de Châlons ! — ne peu pas nous convenir. Ce n'est pas la mor que nous ambitionnons, si glorieuse soit elle, c'est la victoire. Pour nous, la mor ne peut jamais être une fin mais ui moyen. Et s'il est vrai ou.; de la mort doi naître la vie, du sang fécond des héro ^pomdu dans les plaines de la Flandre ■trmme sur les bords d$ la Meuse, il n< peut naître qu'une Belgique plus grande plus heureuse et plus belle. Ceci, nous en sommes sûr, Cyriel Buyssx le pense aussi. C'est dans la vague d'indi gnation qui a soulevé tout son être qu'ui peu de poison 6'est glissé. N'est-ce point 1( propre de l'âme humaine d être ains: balancée par l'inquiétude, mais n'a.ppar tient-il pas également aux âmes fortes el bien trempées de se hausser sur les som mets lumineux où nous guide l'espérance' Et Cyriel Buysse est de celles-là. Aussi la protestation de ce fier, et, quo: qu'il dise, de cet invaincu qu'est Cyriei Buysse, pour tout cidre nous a fait du bien. Comment ne pas opposer ce langage frémissant aux plates, aux misérables arguties qu'on voit étalées dans les feuilles anversoises? La bassesse de tel versificateui s'essayant péniblement à réchauffer les hexamètres de se3 tragédies d'un souffle emprunté à Bilderdyk, et dont la Muse, payée naguère pour rimailler des mirlitons patriotiques, aujourd'hui se prostitue au vainqueur. Et en quels termes aussi flétrir tel homme politique- dont la fortune a eu comme piédestal les plus vils instincts dé la foule, oet Adelfons Henderickx pour tout dire qui e'iest fait l'insulteur des soldate iuncajc aui donnent tear, ean& pour nous comme nous donnons notre sang pour eux et qui, dans le grand cataclysme où se re fondent en ce moment toutes les nations d< l'Europe, a trouvé le moyen de raviver le: plus mesquines et les plus méprisables que relies? Mais pourquoi remuer un peu d< L cette boue? Parce que c'est au sortir de ce: l miasmes que nous avons eu la joie de lire l'article de Cyriel Buysse qui a chassé toul k cela comme une brise venue de la mer, el qu'il nous a plu, par un peu d'ombre, de souligner la clarté venue de lui. CHARLES BERNARD. mm > m > ^ Uns opinion intéressante. Quel est ce ton inaccoutumé ? Y a-t-il vraiment quelque chose de changé dan? l'âme des peuples, entraînés dans l'atroce guerre d'aujourd'hui ? Berlin modère ses cris de colère et ses patriotiques transports; Constantinople ne paraît pas précisément enthousiaste et voici que nous trou vons dans la ,,Danzers Armeezeitung", sorte d'organe officieux de l'armée autrichienne, ces lignes étonnantes: ,,La presse autrichienne parie vraiment avec trop de mépris des Serbes. On les prétend démoralisés, sans munitions, sans vivres, sans équipements; on assure que les Serbes, désertent en masse et se rendenl sans coup férir; on raconte que la" Serbie est en pleine révolution... Et pendant que les journaux autrichiens inventent ces fables, plusieurs corps d'armée autrichiens combattent, jour et nuit, ces mêmes Serbes, dont la vaillance et la ténacité sont incomparables, et le sang des nôtres coule à flot, pour ravir quelques kilomètres de territoire. ,,0n traite, de la même façon, les Belges, qu'on fait passer pour des francs-tireurs et ^ des bandits, parce qu'ils n'ont pas voulu trahir leur neutralité ou parce que, dans " un but politique, ils se sont rangés aux , côtés des Français et des Anglais. Us * avaient évidemment le droit de choisir s leurs alliés. Cependant, en tant que militaires, nous devons reconnaître que ces Bel- s ges, quoique notoirement hostiles au mili-3 tarisme, se battent admirablement. Nous devons aussi les admirer, parce qu'ils sont b restés fidèles à leur devoir envers la France et d'Angleterre, alors que leur propre cause était définitivement perdue." Et la ,,Dan-s zers Armeezeitung" termine en rendant e hommage à l'armée russe, trop décriée, et i qu'elle appelle: ,,un adversaire chevale-9 resque et loyal". N'est'-ce pas, que cela 3 paraît presque invraisemblable ? Hélas ! ces voix équitables demeurent encore isolées. e Mais cela me paraît un indice prometteur, e tout de même. L'heure du bon sens, de la a vérité, de la lumière, va-t-elle enfin ton-j lier et les peuples songeraient-ils à écouter la voix apaisante de l'universelle e' conscience? G. P. ; Mentez, mentez... e La ,,Kôlnisch© Zeitung", dont l'article , aux neutres a provoqué, et à juste titre, de vertes réponses de la part des journaux de Hol-1 lande, en qui veille la plus belle des vertus : z l'indomptable goût d'indépendance, continue la campagne de mensonges, imaginée et lan-1 cée pour pallier l'effet des abominations dont t nous, Belges, avons souffert. L'Allemagne sait k bien que c'est la conduite de ses soldats dans notre pauvre pays qui la condamne dans le " coeur de tous les êtres indépendants et dans b l'esprit de toutes les nations. Et voyez comme se débat la ,,Kôlnische Zeitung", et voyez 1 comme elle crache du venin : b ,,Malgré tout,* dit-elle, nos troupes, l'élite 3 de notre nation, auraient, par goût de meurtre et par esprit de destruction, tué des bourgeois * innocents et réduit en cendres des hôpitaux, j Cela est insensé et absurde. Pourquoi donc dans le Gd. Duché de Luxembourg la vie et ' la propriété ont-elles été respectées, pourquoi donc en France et en Russie n'a-t-il pas été touché à un cheveu d'un non-combattant? A elle seule la Belgique aurait servi, sans raison et sans motif, à l'ardeur sanguinaire des Allemands; de lieu de débauche, la Belgique, ce pays dont nous avons dû, le coeur gros, ' violer la neutralité, parce que la nécessité et le droit à l'existence dans cotte lutte contre un ennemi innombrable nous y ont contraint. Nous ne prétendons pas le céler: il se peut qu'en ' Belgique, par la colère provoquée par lo fait . que des franc-tireurs ont attaqué nos soldats, i il ee soit passé des choses qui, de sang froid et si l'adversaire avait fait la guerre honnêtement. ne se seraient pas produites. Mais même au milieu des horreurs belges, qui étaient bien faites pour délier les liens de la morale et de l'éducation, les soldats allemands n'ont pas cessé d'obéir à leur discipline. A ce sujet un exemple: Au rez-de-chaussée d'une maison en fou était installé un magasin de cigares. Quelques soldats, qui guignaient le tabac, s'imaginèrent qu'il vaudrait mieux que les cigares devinssent leur propriété qu'une proie inutile des flammes. Ils s'apprêtaient à pénétrer dans le magasin, quand un officier, revolver au poing, se dressa sur le seuil: Il ne sera pas pillé, dit-il, même si tout doit disparaitro on fumée!" Après ce tableau d'idylle, relisons, les rapports de la commission d'enquête, regardons des numéros de ,,l'Illustration" et spécialement celui qui contient la photographie du vieux et digm® maire de Senlis, massacré et enterré tète en bas, les pieds sortant du sol et concluons.Et ne nous étonnons pas que la ,,Kôlnische Zeitung" soit vexée de l'attitude des peuples neutre^ C'est un gigue fcepps. J Si««. En Belgique. A Bruxelles. Le freiherr von der Goltz, gouverneur général do la Belgique, nous quitte! Le freiheri von Liittwitz, gouverneur de Bruxelles nous quitte aussi. Voila qui va singulièrement attrister les Bruxellois! Le von Liittwitz était souverainement anti-populaire: il fut la cause directe de l'internement du vaillant bourgmestre Max; c'esi encore lui qui a frappé la ville d'une amenda cinq millions pour la ,,rebellion" des deux agents de police, — que nous avons relat« longuement. M. von Liittwitz va devoir prendre un com mandement sur le front. C'est évidemment moins agréable que gouverner une belle ^ el grande ville, mais c'est là le sort des généraux. L'Allemagne semble un peu à courl d'officiers actuellement, et ce n'est certes pa. pour donner satisfaction à l'opinion publique que le Kaizer a déplacé le représentant s Bruxelles de son gouvernement provisoire, * * * Le ,,Maasbode" apprend de source autorisée que le gouvernement temporaire allemand va frapper la Belgique entière d'une nouvelle contribution mensuelle de guerre qui s'élèv'era à 35 millions, indépendemmant des contributions déjà versées par plusieurs villes on encore en cours de versement! Vendredi midi, le gouvernement allemand a convoqué les principaux banquiers de la province de Brabant et leur a fait cette communication. Cet argent servirait à l'entretien des troupes allemandes en Belgique, qui sont au nombre de 250,000 hommes. L'assemblée protesta vivement contre l'illégalité d'un tel procédé et rappela les fortes sommes qui avaient déjà été imposées aux villes belges. La réponse de l'autorité allemande fut que ce6 impositions serviraient à soulager les veuves de ceux qui sout tombés sur le champ de bataille. Cette nouvelle contribution serait prélevée à la suite de coups de feu tirés par les bourgeois belges sur les soldats allemands. * it * Le souhait de l'envahisseur serait aussi de voir la Banque Nationale rouvrir ses portes." Tous ceux qui liront cette nouvelle seront frappés de stupeur et d'indignation. Comment, nos administrations communales se saignent aux quatre veines pour nourrir les pauvres — combien nombreux ! ■— de leurs communes et les Allemands les ruinent sciemment, aggravant les misères, créant la famine? Comment, l'Amérique nous envoie des vivres et l'Allemagne nous tire jusqu'au dernier liard, ce qui fait que cet argent belge qui devrait être consacré aux Belges nécessiteux, va passer dans les poches allemandes. Ce qui fait qu'indirectement, l'Allemagne .profite de ce que lé Amérique nous fait parvenir. L'Amérique ne va-t-elle pas protester? C'est ce qu'on sp demande à'Bruxelles. Et l'on se demande aussi, non sans raison, quand finira cette série d'impôts illégaux, promulgués au mépris de toute justice. Un pays fut-il jamais étranglé de pareille manière? Ce n'est pas là but de l'Allemagne, disent les journaux allemands. Alors ? * * * D'après les dernières nouvelles le gouverneur von der Goltz a voulu, avant son départ, obliger le directeur de la Banque Nationale à mettre en circulation des coupures de un, deux et cinq marks. Le directeur a protesté énergiquement. Le conseil d'administration a d'ailleurs soutenu celui-ci de toutes ses forces. Mais en fin de compte il eût fallu quand même exécuter les volontés du maréchal von der Goltz. La direction a donc préféré licencier son personnel et fermer ses bureaux plutôt que se faire complice d'une combinaison absolument illégale et antipatriotique. * * * L'autorité provisoire allemande a promis une somme de cinquante marks à toute personne qui dénoncera un ou plusieurs gardes civiques qui ne se seraient pas rendus à la convocation du Freiherr vou Luttwitz, affichée sur les murs de la ville le 27 octobre, avec corrolaire en date du 2 novembre. Comme les gardes, pris en défaut (au sens allemand, bien entendu) sont passibles d'une amende de 150 francs, — on voit que la petite combinaison ne peut que rapporter à l'envahisseur. Nous ne croyons pas cependant que ce procédé porte jamais ses fruits. Les Bruxellois ont trop le sens de la dignité et de l'honneur pour s'abaisser à un acte dégradant. La dénonciation n'a jamais été en faveur en Belgique. * * # On vend en ville, au prix de 20 fres., une statuette du bourgmestre Max, e>euvre du ggsculpteur Jef van Ilamme. Une partie de cette somme est versée aux Belges nécessiteux. L'oeuvre est très ressemblante. Sur le socle, les fières paroles du vaillant patriote : ,, Aussi longtemps que je serai en vie et en liberté, je protégerai de toutes mes forces les droits et la dignité de mes concitoyens". Max était vraiment: ,,The right m an in the right place.'' * * * La blague ne perd jamais ses droits, surtout à Bruxelles 1 La dernière qu'on se raconte sous le manteau est celle-ci. Les Allemands sont occupés de recueillir toutes les bouteilles de vin qu'ils ont vidées depuis leur invasion en Belgique. Ces bouteilles sont destinées à soutirer l'eau de l'Ystr, de façon à ce qu'ils puissent frandnir de pied sec la contrée inondée. * * * Le landrat Herrn Gereteki, chef de la police de Bochum, vient d'être nommé président de l'administration provinciale du permanente pour l'aider dans l'accomplis-ment d'une mission entre toutes délicate Celle-ci, par l'qrgane de son président, £ accepté de collaborer avec le sieur G-er-stein. A titre documentaire, voici la lettre que M. Charles Janssen a adressée au président de l'administration temporaire . | allemande : ,,Monsieur le Président, ,,Nous vous exprimons notre reconnaissance pour le fait que vous comprenez nos sentiments, que vous comprenez combier il doit nous être pénible, à nous, qui sommes Belges de cœur et d'âme et sommes , profondément attachés à nos institutions, de voir une puissance étrangère s'immiscei - dans une administration qui nous est confiée. Mais, mes collègues et moi, nous con- 1 naissons trop bien le droit international et les privilèges attachés à l'occupation poui ne pas nous incliner devant un fait qu'i] nous faut subir. ,,Vous nous avez promis de nous aidei dans l'accomplissement de notre mission et vous avez fait appel à notre collaboration.,,Je puis vous dire que nous continuerons nos efforts pour remplir en conscience la charge qui nous a été confiée par nos électeurs et par le conseil provincial et poui ' servir de toutes nos forces l'administratior de notre province. ,,Notre sort, en ce moment, est pénible Une grande partie du Brabant est fortement endommagée par la guerre; les services publics sont dans le désordre. Les communications, avec beaucoup de communes, sont interrompues, et notre chère forêt de Soignes, que nous aimons tant, est livrée au pillage et à la destruction. Il est urgent de rétablir partout l'ordre et la tranquillité. En outre, il est beaucoup de misères qu'r faut adoucir ; enfin, la reprise des affaires est désirable. ,,Vous nous avez dit, Monsieur le Président, que vous vouliez travailler avec nou; pour assurer une bonne administration de la province de Brabant. Nous prenons volontiers connaissance de votre" bonne intention. ainsi que de votre promesse de respecter les lois belges et nos sentiments patriotiques. De notre côte, nous vous donnons l'assurance que no^« respecterons les privilèges que vous donne le droit de la guerre." A Anvers. Lu dans la ,,Kolnische Zeitung" cette annonce caractéristique: ,, Je suis retourné à Anvers et je reprends la représentation des intérêts des firmes allemandes. Je suis établi à Anvers depuis vingt-cinq ans, et je connais la région et 6es habitants. Je suis au courant des usages du port. Je suis en état de satisfaire à toutes les exigences. Je me recommande également à ces firmes qui avaient noué des relations commerciales avec la Belgique et qui désirent maintenant confier leur représentation à des Allehiands. Je tiens à leur disposition des recommandations allemandes de tout premier ordre." C'est signé Ph. Hemer, un Allemand auquel les Anversois, depuis'25 ans, offrent une cordiale hospitalité ! La reconnaissance devient, décidément, denrée rare! * * * Il a été institué dans différents quartiers des réfectoires populaires, sortes de cantines où' la soupe fumanté est distribuée aux pauvres, munis de bon6. Il en existe un rue de l'Escalier notamment, à l'hospice Lemmé. * * * Le docteur François Meeus, médecin-dirèc-teur de. la colonie de Gheel, où, comme l'on sait, beaucoup de Néerlandais sont soignés, écrit au ,,Tyd": ,,Notre institution, vieille de 13 siècles, qui a traversé toute l'Histoire de la Belgique et vu se déchaîner tant d'orages, a cette fois encore, Dieu merci! subi sans dommage ces graves épreuves nouvelles, et malgré toutes sortes d'angoisses et d'inquiétudes, les infirmiers et leurs patients ont pu demeurer à Gheel, fidèlement réunis sons l'orage. Afin que les familles de nos 450 patients néerlandais ne s'inquiètent pas inutilement, je vous serais très obligé de leur faire savoir, par la voie re votre jouraa^ que tout est encore fort tranquille inci et qu'il n'y a aucun manque de vivres. Les hommes de la Landsturm allemande, dont une douzaine ont pris quartier à Gheel, pour maintenir l'ordre, respectent et apprécient la bienfaisante mission de mon institution.,,L'avis d'un correspondant, annonçant que des aliénés réfugiés trouvèrent asile à Voor-burg, est erroné. J'apprécie au plus haut degré l'accueil bienveillant que l'hospice d'aliénés à Voorburg fit à ces malheureux, mais la vérité m'oblige à dire que ce ne furent pas des pensionnaires de la colonie de Gheel qui profitèrent de l'hospitalité néerlandaise, désormais proverbiale." * * * Le peintre Timmermans habite Zand-voort, en ce moment. Au Luxembourg. Le nord de la province a généralement été respecté. Par contre, deux régions du 6ud de la province ont été complètement dévastées. La première de ces régions comprend leô villages de Poroheresse, Màissin, Anloy, Villance, Framont, Ochamp, Jehonelle, Of-•fagne, Blanche-Oreille, Assenain, Glau- - ment.; _ L'autre _ oom pi end toutes _les_pom- m unes du triangle compris dans une lign tirée de Florenville à Virton, de Virton Habay-la-Neùve et de Habay-la-Neuve Florenville. Une statistique approximative des ma: sons brûlées dans ecs différentes localités été dressée: Neuf château, 21 maisons br£ ' lées; Et-alle, 30 ; Houdemont, 64; Rulle, 1 moitié des maisons ont été détruites par 1 feu ; Ansart, le village est complètemer brûlé; Tintigny, 3 maisons seulement sut sistent; Jamvignes, destruction de la moiti du village; Les Bulles, destruction de 1 moitié du village; Moyen, 42 maisons brC lées; Rossignol, le village est entièremen brûlé ; Mussy-la-Villa, 20 maisons détruites Bertrix, 15 maisons détruites; Bleid, un grande partie du village est brûlée, Signeua . idem, Ethe, les 5/6 du village sont brûlés Bellefontaine, 6 maisons détruites; M.ussor la moitié du village est détruite; Baranzj il reste 0 maisons sur 300 environ; St. Le ger, 6 maisons brûlées ; Semel, toutes le maisons sont brûlées; Maissin, 64 maison sont brûlées sur 100; Villance, 9 maison brûlées ; Anloy, 26 maisons ont été brûlées Ces chiffres sont des chiffres minimun D'après uno statistique forcément inooir plète, le nombre des maisons brûlées dans 1 province du Luxembourg dépasse 3000. ] est à noter que les maisons dont la destruc tion est ainsi rapportée ont été brûlées, no par des opérations de guerre, mais par de incendies volontaires et systématiques. Le nombre des fusillés pour l'ensembl de la province dépasse un millier. Les chiJ fres- suivants sont relatifs à certains village seulement: Neuf château, 18 fusillés; Var ce, 7 ; Etalle, 30 ; Houdemont, 11 ; Tintignj 117; Izele, 10; Rossignol, 106; Bertrix, 21 Ethe, 300 fusillés environ, 530 personne 5 ont disparu; Bellefontaine, 1 fusillé; Le tour, 17 hommes survivant; St. Léger, 1 fusillés; Maissin, 10 hommes, 1 femme et jeune fille fusillés, 2 hommes et 2 jeune filles blessés; Villance, 2 hommes fusilléî 1 jeune fille blessée; Anloy, 52 hommes e femmes fusillés; Claireuse, 2 hommes tués 2 pendus. A Arlon furent fusillées publiquemen 111 personnes des communes d'Ethe et d Rossignol. Quelques jours plus tard, furen executées 8 personnes de communes voisines L'officier de police Lempereur d'Arlon également été passé par les armes. Aux bords de la Meuse Un correspondant de l',,Indépendano Belge" rapporte de son voyage aux bord de la Meuse, les constations suivantes su: les dégâte dont eurent à souffrir les «char mantes localités baignées par fleuve; A Anseremma il y a une quinzaine d< maisons brûlées et quelques civils tués. A Waulsort: vingt maisons, six civils. A Ha6tière-p^*-delà: tout est dédrut, i reste à peine 1~'église. Vingt-deux civils fu rent lâchement V assasinés parmi eux L professeur Ponthière de Louvain et son fils curé à Hastière. A Hastiore-Lavaux ils ont incendié uni dizaine de maison et le village eut à souf frir également du bombardement. Ermeuton-sur-Meuse, un riant petit vil lage mosan, a 80 maisons incendiées sur ui total de cent-dix. Dix civils furent passé par les armes. . A Onhaye, la population s'était sauvée Soixante villageois ne sont pas encore ren très et l'on est totalement sans nouvelle d'eux. Il ne reste que l'église. Le village de Périn est intact. A Mettet: sept maisons incendiées. A Villers-Poterie: quelques toits endom magés. A Acoz: 44 maisons, dont la maison com munaïe, ont été incendiées. Le curé e deux villageois ont été fusillés.^ A Gougnies, ont été massacrés: le séna teur libéral Piret, MM. Grégoire Emile e Thiy. .Trente maisons détruites. A Morville: — Il y a une trentaine d< maisons brûlées. Un homme et une femm< furent passés par les armes. A Omezée, une maison a souffert di bombardement. De Surcice il ne reste que sept maison partiellement épargnées. L'église est dé truite. Trois mille allemands sont enterré aux environs de Surcice. Trente-et-un civils du village, et dix sept . autres des localités environnantes furent fusillés: cinq prêtres, Monsieu: Derdu, échevin ; son beau-père, M. Sour nois; la famille Penasse, soit le^ père e cinq enfants: le sixième est blessé. A Romedenne: on fusille le pèré du c< n mandant Collard et un autre civil, plus d< cent maisons incendiées et bombardées, li gare seule est à peu près intacte. A Franchimont: il reste vingt maisons Quatre civils furent assassinés, dont Mon sieur Pirson, fermier à Mazée, et un femme. A Romerée: huit maisons incendiées. Villers-en-Fagne n'est plus qu'un ama de ruines. A Villers-le-Jambon deux hommes fu rent tués. Quelques maisons incendiées. Marienbourg également a beaucou] souffert du feu et des obus. Trente mai son6 brûlées. Beaucoup de civils tués. A Frasnes-lez-Couvin il reste quatre mai sons dans le village. A Couvin: huit maisons incendiées, cin< civils fusillés. Bois-de-Neuville: trente maisons inçen * cinq civils passés par les armes* e naussois: vingt maisons bruiees. à Boussu-lez-Walcourt: 50 maisons brûlées, à Waulcourt: huit maisons et l'église brû-» lées. - Somezée: vingt maisons brûlées, des civils a tués. Rozée: vingt maisons incendiées; tqut le a village est pillé. e Stave: plusieurs maisons incendiées, t A Hanzine: Egalement de nombreuses maisons incendiées. On raconte qu'un é soldat belge originaire d'ici s'était réfugié a chez son père, habillé en civil, il négligea _ d'enlever la chemise militaire. Les Alle-^ mands ayant vu le numéro matricule s'em-. parèrent du malheureux et lui coupèrent 0 le nez et les oreilles avant de le tuer. Hanzinelle est presque totalément dé' \ truit. A Oret, il y a 63 maisons incendiées et ' bombardées. Une femme a été tuée, son ' mari blessé. Biesmes fut le théâtre de violents com-bats.3 S A Huy. La contrée industrielle de Huy se trouve dans une situation pénible. Huy et les . communes environnantes forment une agglomération de 40 à 50,000 habitants, dont la grande majorité appartiennent à la classe ouvrière. En temps normal, ils sont occupés dans les e grandes usiner, nombreuses dans cette partie de la vallée de la Meuse. Maintenant toutes ~ ces usines sont arrêtées, faute de matières priemières, de combustible, de moyens de transport et d eclientèle. La olasse ouvrière ' ne gagne donc rien. La misère commence à ^ se faire sentir et la famine est proche. La ville de Huy . où habitent encore ^ 14.000 âmes, est obligée de nourrir dés à ^ «présent 7000 ouvriers et à les entietenir. s Elle distribue la soupe à 1200 enfants. Chaque ouvrier reçcit deux pains par tête £ et par semaine, et il n'y a presque plus de farine. Cela coûte déjà environ 5000 frs. ' par semaine. Les choses les plus ■ nécessaires ^ commencent à manquer et nous voici au 0 seuil de l'hiver. t La bourgeoisie a formé un comité de secours, sous le patronage de l'administra-' tion communale. •* EL T . • Les communes avoisinantes, Marchin, Arnay, Ajnpsin etc. souffrent de la même situation. C'est donc la famine avant peu. Il n'y aura pas moyen de passer l'hiver, si ■ l'on ne trouve pas à amener régulièrement b des vivres. 3 Au littoral. Voici quelques détails intéressants sur- le ca-^ ^ ractère des soldats allemands qui occupent la Belgique, renseignements donnés au „Daily Mail" par un voyageur dont la situation l'a mis en mesure de faire des observations très 1 précises. ,,J'ai parlé avec beaucoup de soldats aile- > mands et tons ont l'obsession de la pa;-._ Us , voudraient tous revoir leur famille bie «Êfc*. et sont effrayés des pertes subies par leurs t armées. Les pertes sont terriblès. Deux paysans de Lombaertzyde me l'ont confirmé. 11 y a eu tant de tués par le bombardement naval qu'il n'y a pas eu moyen de transporter les cadavres l ni de les brûler. Il y en a encore sans sépul-5 ture depuis un mois. Je suis étonné de l'ignorance des soldats air lemands par rapport à l'Angleterre et aux Anglais. Us parlent couramment du pont qui sera établi à Zeebrugge pour passer en J Angleterre! Us appellent les soldats anglais, les mangeurs de harengs. Us donneraient dix Français pour tenir un Anglais. Quand je leur demandais pourquoi ils ne faisaient pas prisonniers tous les Anglais, ils m'ont répondu: ,,Ils sont si bons sportmen qu'ils fuient trop rapidement; nous ne pouvons jamais les attraper."Ils disent que l'Angleterre n'est pas correcte en bombardant la côte avec ses navires de guerre. Les bateaux sont faits pour la bataille 3 navale, affirment-ils, mais ils ne m'ont pas répondu quand je leur ai demandé pourquoi i les navires de guerre allemands n'offraient pas » la- bataille! Deux choses épouvantent les soldats alle-L mands : les aviateurs anglais et les Ghurkas; Il est arrivé qu'un de ces aviateurs survolât une ville belge sur la grand'place de laquelle 5 jouait une musique militaire. Le groupe des ■ auditeurs se dispersa en un •clin d'oeil et > c'était un Spectacle comique de voir les musiciens, trop disciplinés pour se débander sans . ordre, continuer à jouer de leurs instruments tout en regardant avec appréhension vers .e ' ciel l'aéro menaçant! A Termonde. La petite cité semble reprendre vie, très x faiblement, après l'exode de tous ses habi-L tants, mais la misère est grande ! Des centaines de maisons ont été anéanties, — laissant de nombreuses familles sans gîte . et démunies de tout. Chaque jour, il y a ^ distribution de soupe, mais la commune n'a pu journellement fournir que mille portions, ce qui est peu. Le ravitaillement venu s d'Amérique contribuera pour Une grande part à soulager la faim qui gronde aux entrailles de certains. De la ville proprement dite, il ne reste 3 quasi plus rien et ce n'est pas exagérer que de taxer les dégâts à 100 millions. Qu'on se rappelle c'est à plusieurs reprises que Ter-monde, ville ouverte et au mépris de toutes les lois de la guerre, fut bombardée et in-I cendiée. La terreur des habitants a été inimaginable. Aussi, à présent, n'y a-t-il . aucun rapports entre ia, population et les /Allemands.^

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Cet article est une édition du titre L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Amsterdam du 1914 au 1918.

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