L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1915, 19 Mai. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Accès à 19 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/th8bg2jj8n/
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,ere Année r*°. aQ8 S cents (ÎO Centimes) Mercredi 19 mai 1915 L'ECHO BELGE l'Ilntnn fait lu FflST.Ô. journal Quotidien du matin paraissant à Amsterdam Belge est notre nom de Famille. Tou(es les lettres doivent être adressées nu bureau de rédaction: N.Z. VOORBUHGWAL 234-240. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef : Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Charles Herbiet, Comité de Rédaction: \ Gustave Peellaert, René Chambry, ( Emile Painparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du journal: N,Z. VOOHBURGWAL 234-240. Téléphone: 1775. Abonnement ( En Hollande fl. 1.50 par mois, payable par anticipation I Etranger fl. 2.00 „ ,, La part de la Russie - i Qui donc au début de La. guerre a cré la légende du rouleau compresseur ? C'es ainsi qu'on a appelé l'armée russe. Pour oi? En y réfléchissant seulement un-Seconde on s'aperçoit qu'une telle conoep tion ne repose sur rien et qu'elle est né daT15 l'esprit du public hypnotisé par lïm menité de l'empire des Tsars. pe vieilles nations comme la France e' j'^JJemagne, fortement organisées et^ ci toutes les ressources du sol comme de 1; population sont mises en oeuvre d'un-façon* intensive, peuvent à un momeu donné employer toutes ces ressources pou des buts militaires. La mesure de leir effort n'est limitée que par le nombre d< leurs habitants et c'est ainsi que la Franc a pu appeler sous les armes cinq million d'hommes, soit douze pour ocjub de sa popu lation. Et le public un peu simpliste ei a conclu , tout de suite que si un pays d 39.000.000 d'ihabitants pouvait mettre su pied d'aussi formidables effectifs, la Roussi qui est quatre fois plus peuplée que L France ne disposait pas de moins que d vingt millions d'hommes. Il faut évidemment en rabattre. Jamai la Russie n'a eu la prétention de pouvoi lever ces contingents énormes, pas même su: le papier complaisant. Où irait-elle cher cher les cadres, les canons, les fusils, le munitions? Bien au contraire, étant donn l'impression un -peu pessimiste que 11011 avait laissée la campagne de Mandchourie devons-nous nous réjouir que nos ami Russes aient pu entretenir sur le front depuis le moment où la mobilisation et 1 concentrât-ion étaient effectuées, des effet tifs variant de trois à quatre million d'hommes, cependant que tous les centre de dépôt regorgeaient — et regorgen encore — de réserves. Ces années qu'ont-alles fait 1 Vers h mi-août, sans attendre que la préparatio: de ses troupe^ fût achevée, Rennenkamp envahit la jl^russe Orientale et marche ei avant avec l'exclusive volonté et le seu objectif de marcher en avant. Folie qi devait conduire au désastre des lacs Masi; riens? Oui si on s'en tient à ce seul poir de vue. Mais Renneiikampf aide J'offre gagner la bataille de la Marne. Paris et 1 France sont sauves et — peu importent 1* événements subséquents, la partie es gagnée. Premier et inappréciable servie que la Russie rendit à la cause commun au prix des plus sanglants sacrifices. Cependant l'Autriche avait commenc une offensive de vaste envergure qui con duisit les armées d'Ajiffenberg sous les mur de Lublin. On ne tient pas assez compte en général, de l'importance du facteur qu constitue le brilland second, comme G.uil Iaume H a appelé l'Autriche; Pour com poser un habit d'Arlequin au point d-vue des nationalités qui le composent l'Empire des Habsbourg n'en constitue pa moins un état fortement hiérarchisé e bureaucratisé, la meilleure forme de gou vernement qui puisse correspondre à un-solide organisation militaire. Celle-ci avai reçu une nouvelle extension sous 1 impulsio] de l'archiduc François-Ferdinand assassim à Serajevo. D'eux mobilisation générales lors de l'annexion de la Bosnie et lors d-le guerre balkanique, avaient permis d'ei éprouver l'excellence. Pour tout dir< l'Autriche qui a cherclié le conflit, qui 1; voulu autant que l'Allemagne, était prêt* comme l'Allemagne. Non seulement ell( trouvait dans ses 50.000.000 d'habitants ui immense réservoir d'hommes, mais ell< avait aussi les moyens de les équiper, d< les instruire et de les conduire a la bataille Or,- c'est cette formidable armée don les effectifs ne furent jamais inférieurs c trois millions de soldats, que les Russe; out réussi à "battre dans vingt rencontrer entre Cracovie et Czernowitz et à repousse: même, à un moment donné, par delà la chaîne des Carpathes. Et s'il est vrai qu« quelques mortiers uourdes autrichiens onl pu participer au bombardement des forts d< Namur et de Maubeuge, pas un régimenl tyrolien ou hongrois ne put paraître sur le champs de bataille de l'Ouest. Bien plus: battu en Serbie, battu en Galicie, François Joseph dut adresser un pressant appel ; son allié pour qu'il prévint l'écroulemenl do son empire. L'Allemagne dent entre tempe l'offensive sur Varsovie, avait, subi ur échec complet, fit un nouvel effort, dégar lût autant que possible son front de l'Ouest expédia ses réserves de trop jeunes gens e1 de quasi, -\iellards, et momentanémenl sauva ia Hongrie de l'invasion. Nous m savons pas encore jusqu'à quel point l'aida qu'elle accorda de la sorte au Habsbourg d< Vienne, lui aura été funeste à elle-mêm< sur les champs de bataille d'Ypres e1 d'Arras. Ainsi non seulement les armées moscovi tes tiennent tête à l'ensemble des forcer austro-hongroises et turques, mais encore elles accrochent un bon quart des contingents allemands et les rendent indisponibles pour le théâtre occidental de la guerre. Telk est la part de la Russie dans ce gigantesque conflit, vraiment la part du lion. Jamais aucum spécialiste des questions militaires, dans ses prévisions les plus optimistes, n'aurait osé croire que la Russie eûl du iouçr .un rôle aussi prépondérant dam l'ensemble des opérations et qu'au bout de neuf mois, après avoir "battu tant de fois | Allemands, Autrichiens et Turcs, après | avoir elle-même éprouvé tant de sanglants revers qui lui coûtèrent en morts et en prisonniers quinze ceut mille de ses meilleurs soldats, elle aurait pu retenir encore - sur un front de quatorze cents kilomètres quelques quatre millions de soldats en- • nemis, î II y a plus. Le rôle de l'armée russe dans l'avenir ne sera pas plus passif qu'il ne l'a ï été dans le pr.ssé. En ce moment même, aux " ailes extrêmes de ce gigantesque front, elle vient de remporter une double victoire. > Elle chasse devant ses aigles victorieuses les 1 Allemands en Courlande et les Autrichiens t en Bucovine. De nouveaux efforts seront 5 nécessaires pour les arrêter — si on les i arrête, et nous ne voyons plus de quels ef- * forts l'Allemagne battue en. Flandre et dans l'Artois, l'Autriche menacée dans le > Trentin, et la Turquie sur le point d'être î frappée au coeur à Constantinople sont 5 encore capables. Vraiment, la Russie a bien mérité de la grande et sainte cause que 1 défend le monde civilisé. 2. Charles Bernard, ; Le, nia mmàk ■ 1 Le sort en est jeté. Désormais l'amateur | qui se préparera à lire ,,Le Chef d s Odeurs Suaves" du Comte de Montesqu:ou saura ? avant d'avoir ouvert le livre qu il n'y est ' pas question du conducteur de l'armée s wurtembergeoise, laquelle sera connue dans ^ l'histoire sous le nom d'armée malodorante. 3 Les sauvages se couvrent le corps d'images ' effrayantes pour provoquer la peur chez leurs ennemis. Les Allemands ont cru qu'ils auraient la victoire en dégageant des va- * peurs méphitiques tout comme un corps en * décomposition. Serait-ce un indice? Faut-il croire que, moralement aussi, ils en sont à la période de puanteur avant la corruption 1 totale? Si l'on en jugeait par leur dernier P moyen de propagande, cela n'est pas douteux. Jusqu'à présent 011 pouvait dire de I leur propaganda comme disait 1 Auvergnat . de la vieille bottine qu'il trouvait dans 6a II soupe: ,,Cha n'est pas que cha choit chale, " mais cha prend de la plache!" Ont-ils jugé , qu'à côté du mauvais goût, il était bon a d'employer de la mauvaise odeur? a II est un peu délicat de décrire la dernière s des trouvailles grâce auxquelles ils main- ^ tiennent le courage de leur peuple et essaient e d'infuencer les neutres. Avec un peu 3 de benne volonté et un nombre suffisant de _ périphrases, on y parvient cependant. 5 Essayons. Imaginez un bloc-note dont la caracté- 5 ristique est que son papier 11e sert pas à > prendre de notes. Le commerce en fournit s en forme de calendrier ou en forme de " papyrus égyptien. Celui dont je parle a * l'aspect d'un calendrier. Le premier feuil-5 let jDorte: ,,La camf>agne de mensonges de > nos ennemis. Echt Dèutsches Abort-Pa-5 pier." (Je 11e sais pa6 si je me fais bien t comprendre, mais en allemand, c'est très ' clair!) Chacun des feuillets suivants porte 5 une des fausses nouvelles que les Allemands t- prétendent avoir été lancées dans la presse 1 française depuis le début de la guerre... î Et ainsi Gretchen, en veine de solitude, > tout en arrachant un à un les feuillets — * il m'aime... un peu... beaucoup... passion -1 nément ■■— a matière pour tempêter contre î les indignes menteurs que sont les ennemis t de sa patrie. > Me suis-je fait comprendre? > Cette... chose n'aurait aucune impor-1 tance si elle était un des mille produits î grâce auxquels de pauvres bougres essaient ï de gagner leur vie nais ce qui eu fait le . caractère, c'est qu'elle est lancée par un des j principaux éditeurs d'Allemagne et qu'elle . coûte fort cher. Ravissant cadeau à faire i à Frau Geheimrat ou à Frau Direktor. : L'Allemagne était déjà connue pour la : fabrication de cartes postales spéciales dont les citoyens allemands faisaient grande consommation à Paris, en parlant d'un air 1 scandalisé de la Pariser Liederlichkeit. > Maintenant, elle pourra revendiquer l'in-, troduct-ion du bloc-note symbolique à desti-; nation intime dans le combat des idées. CH. H. m* 1 O — Lectures Profitables. VI. Suite des Conditions de paix de l'Allemag-( ne victorieuse, selon le livre de Tannenberg : La Grande Allemagne : ,, L'émigration forcée des Wallons. § 4. La France prend les "Wallons habitant la Belgique pour coloniser ses territoires vi-5 des d'habitants. La migration devra être ac-' complie en trois ans. Les propriétés des "Wal-> Ions et celles des habitants des districts de la , Haute Moselle et de la Haute Meuse passés à la nouvelle province de Franconie Occidentale. tant en maisons qu'en terrains, seront estimées par experts et remboursées aux 1 a}"ants-droits par la République, 6ur l'indem-! nité de guerre à payer par la 'France à l'Allemagne. Les régions frontières ainsi vidées sur le cours moyens de la Meuse recevront une im-, migration de soldats allemands qui se seront distingués pendant la guerre, de telle sorte que cette -province frontière aura en peu d'années une population purement allemande.",,La frontière douanière anormale entre ' l'empire allemand et ses ports de la. Meuse et du Rhin .sera ainii. sUEnrimée-^ " En Belgique. A Bruxelles. Le gouverneur général alleamnd de Belgique vient .de décider la création d'une commission chargée de l'étude des questions économiques .en Bel^iques. Cette commission, qui sera présidée par le chef de Padministration civile allemande, sera composée de membres pris parmi les fonctionnaires des sections politiques, des banques, des chemins de fer. etc., du gouvernement général. Ello s'occupera des questions d'exportation et d'importation, de l'organisation du travail, des tarifs de transports, des questions douanières', de l'approvisionnement en matières premières, etc. ,,Bien que ces efforts, dit la Gazette de Francfort", n'aient point donné le résultat qu'on était en droit d'attendre, en raison de l'hostilité de toutes les classes de ia population belge, l'activité économique se développe cependant de jour en jour, surtout dans les centres industriels". Il y aurait donc, d'après la ,,Gazette de Francfort", une reprise appréciable de la vie économique en Belgique. Le tableau est tout autre d'après la presse hollandaise. Le ,,Telegraaf'' écrivait dernièrement: ,,Les Allemands ont recommencé leurs réquisitions. Us ont réquisitionné de grandes quantités d'avoine et de pommes de terre, et dans le Limbourg, un -grand nombre de chevaux à des prix très au-dessous ùe leur valeur. Les propriétaires- -reçoivent en échange des bons de réquisition. Toutes les bicyclettes sont confisquées sans reçu d'aucune sorte. Le bétail a dû faire place aux chevaux do l'année allemande dans les prairies et pâturages. Le nombre des arrestations augmente. La plupart des gens arrêtés sont les parents de ceux qui ont- rejoint l'armée belge. Dans certaines localités, aux termes de règlements édictés par l'autorité militaire, les civils doivent le salut aux officiers allemands". Quant à nous,, de source absolument autorisée, nous savons que la reprise de la vie économique est systématiquement entravée par les Allemands et leur paperasserie. Les arrêtés qu'ils publient se suivent, mais 11e se ressemblent pas. Le second contrarie généralement les effets du premier. Une demande d'explications adressée à la Kommandantur ou aux ministères compétents (Boches régnante) est'enjbouteillée pendant de longues semaines.Comment voulez-vous faire des affaires? 11 faut un passeport pour aller voir les clients et l'obtention de ce passeport, quand on l'obtient ce qui n'est pas toujonrs le cas, entraine une perte d'une demi-semaine. Ceux qui doivent acheter leurs marchandises à l'étranger ne peuvent, neuf fois sur dix, s'y rendre qu'après une attenté de 15 jours à 3 semaines.et d'aucuns, que nous connaissons, ont dû déposer à la frontière une caution de 25.000 francs, ce qui ne se trouve pas sous le pied d'un cheval de uhlan, même en temps de paix. Les chemins de fer? Mais ils sont désorganisés, au point qu'on n'ose plus les prendre efc qu'on préfère le tramway vicinal. Or, certaines lignes vont devoir cesser leur traffie, faute de combustible! Les frais de transport, d'un autre côté, sont des plus élevés, Ii faut payer pour tout et partout. Enfin, certains Kommandants mettent résolument aes -bâtons dans les roues de ceux qui tont tous leurs efforts pour que la vie normale reprenne. ,,L _ Echo Belge" a maintes fois dénoncé la situation difficile créée par les Allemands aux commerçants belges. . Ça ne date pas ctliier. Quant à la Kommission annoncée à coups de gong par le gouverneur-général, elle n est qu'une manifestation du bluff allemand, si prodigue en ces temps de guerre. # * # A l'Athénée Royal le poète Ivan Gilkin a Fait une conférence au profit de l'Oeuvre des bourses d'études, avec le concours de Mme I olyte et du compositeur Charles Mêlant. * * * Depuis décembre dernier, Te parquet de Bruxelles a fait de nombreuses descentes sur le territoire de la commune d'Overyssche. Notamment, plusieurs fermiers étaient soupçonnés de cacher des stocks de froment. La police locale a surveillé pendant un mois entier, our et nuit, uu moulin de commerce dans 'lequel on avait dénoncé, erronément d'ailleurs, la présence d'un stock de 2,000 sacs de farine. Chez les fermiers, au point de vue accaparement ou stocks, les recherches du parquet sont restées infructueuses. D'abord les grandes transactions se sont effectuées surtout de septembre à novembre, et ensuite certains particuliers avaient évacué du territoire de la commune ce qui leur restait. Un cultivateur a avoué, sans ambages, avoir transporté et caché nuitamment 100 sacs de froment dans des serres de la commune voisine de Hoey'laert où l'on a ni réquisitionné, ni perquisitionné; il se frottait les mains du bon tour qu'il avait joué aux magistrats de Bruxelles et de l'opération fructueuse qu'il avait réalisée. Il y a eu parfois des incidents drolatiques au cours de ces opérations judiciaires. Nos infatigables magistrats sont descendus jusque dans les puits des fermes et d'autres fois ont dû escalader, non sans danger, des échelles préhistoriques pour arriver dans des greniers vides. Dans une ferme, un substitut du procureur du Roi et le juge d'instruction Bilaut trouvent 450 kilos de farine, mais l'exploitant de cette ferme exhume un arrêté du bourgmestre d'Overyssche autorisant chaque chef de ménage à avoir chez lui uue réserve de 500 kilos de farine. Tout est dona en règle. M. le juge fait ouvrir un sac, y trouve de la farine superbe et, curieux, demande à voir le pain. Immé- 0 calleuses lui apporte une miche, d'une blan cheur immaculée à vous faire venir l'eau ; la bouche. Instinctivement, le juge tire d< la poche de son pardessus une tartine d< pain noir et ne peut s'empêcher de s'écrie: en comparant de l'oeil les deux pains et le deux groupes en présence, magistrats e paysans: „Voici ce que nous mangeons î Bruxelles... et voilà ce que l'on mange dan un hameau perdu à 20 kilomètres de la capi tsÛîe !" Et un ouvrier de répondre:' ,,Oui, Mon sieur le juge, mais nous travaillons pou: cela, nous, depuis 4 heures du matin jusqui 10 heures du soir!" Malgré des déconvenues inévitables, 110 magistrats ont fait une besogne efficace; il: ont pris la main dans le sac 'la plupart de fermiers qui avaient surfait leurs prix d'uru façon outrancière. .Voilà de la bonn< besogne. A Anvers, Les communes de la position fortifiée d'Anvers ont reçu l'ordre des autorités aile mandes en Belgique de donner le nombre de réfugiés qu'elles pourraient héberger éventuellement. "A l'administration de Cappellen, les Al lemands ont demandé s'il y avait plac< dans la commune pour 2000 réfugiés. On se perd en conjectures sur le sens de cette me sure. Toutefois, la population suppose — non sans raison . croyons-nous — que le? réfugiés seront des soldats allemands, * * * Le graveur Mauquoy a déposé plainte en tre les mains du juge Taquet eu contrefaçor de gravures représentant nos Souverains Une descente de police eut lieu rue du Ga: 35; les matrices saisies .ont'été déposées ai greffé du Palais de Justice. A Liéie. ,,Les Nouvelles" apprenent que collecti vement et nominativement les membres di Collège de la ville de Liège viennent d'as signer une des feuilles qui paraissent l Bruxelles sous le contrôle de la censure mi litaire alemande. Ce journal a imprimé — dans un but mesquinement électoral -— qu< le Collège s'était octroyé des frais de dépla cernent pour la somme de quatre mille francs. Il y aura des comptes intéressants à régie] aprèsUa guerre. * * * On se plaît à constater — et c'est ui: grand honneur pour la vaillante cité wal lonne — qu'à Liège aucun journal n'a con senti à paraître sous le contrôle allemand Tous nos journaux liégeois, grands et petits ont cessé de paraître dès le 6 août. Il n'ei est pas de même, hélas! dans telles autre! grandes villes du pays. On pourrait en dire autant des lieux de plaisir, cinémas, théâ très, etc. A Liège, on a dignement ferme le tout. * * * Ainsi qu'on le sait, des sept beaux pontî que Liège compte sur la Meuse, deux seule ment furent sacrifiés par l'armée belge ai début du mois d'août. Ce sont le pom Maghin et le pont des Arches. Nous 11e savons pas encore pourquoi lei autres furent épargnés, et particulièremem celui du Val-Benoît, si précieux actuelle ment pour nos ennemis qui y font passe] tous leurs trains desservant le centre, l'ouesl et le nord du pays. Lo pont Maghin, qui est en fer, ne fui que légèrement détraqué; les Allemands eurent vite fait de le retaper et de le rendre à la circulation. Seul le pont des Arches, le vieux pon1 des Arches, le bel ancêtre, est irrémédiablement perdu. La charge d'explosifs emporta toute l'arche s'appuyant sur la rive gauche, dont les débris obstruèrent le quai et le boro du fleuve. Quelques jours après la deuxième arche s'écroulait d'elle-même. Les Allemands firent entreprendre sa démolition el le déblayenient des blocs de maçonnerie. Le fleuve fut petit à petit désobstrué. Cela a pris de longs mois. Aujourd'hui cet important travail est terminé. Le passage des bateaux est rétabli. Le quai est lui aussi déblayé et les t-ra-m-ways Wandre, Vivegnis, Herstal, Liège-Théâtre, dont le terminus provisiore avait été ramené à la Goffe, vont à nouveau jusqu'au théâtre depuis dimanche dernier. * w * Nous avons naguère signalé l'augmenta tion du bataillbn flottant des amazones de C'ythère... L'autorité allemande s'en esi émue et depuis peu le soumet à une surveil lance étroite. Non seulement elle a fait renforcer è Liégo le service de la police des moeurs mais elle en a encore créé un dans toutes les importantes communes de la banlieue où la nécessité de ce genre de police spéciale ne s'était jamais fait sentir. Saint-Nicolas Jemeppe, Tilleur, Seraing, Herstal, Griveg née, etc., possèdent aujourd'hui leurs agent: chargés de veiller à l'observation des règle ments spéciaux sur la matière. Ces agent: ont été choisis dans la police locale et ils sont rétribués" par les Allemands. * * * C'est à présent seulement que nous arri vent les détails de tout ce qui s'est passe daas, l'évêché.. de Liège ^ndant.leg. jour* qui ont suivi la reddition de la position for-tifiée.La séjour du maréchal von der Goltz \ avec son état-major au palais épiscopal de Mgr Rutten, évêque de Liège, donna lieu à - des incidents divers. L'attitude de l'état-1 major allemand fut telle que l'évêque î refusa de se rendre .à l'invitation réitérée > du maréchal de dîner avec lui. Après une semaine, Mgr R-ut- > ten se rendit chez le maréchal et eut avec > lui utf assez long entretien. 11 désapprouva l les faits commis .par les soldats envers le > clergé et les institutions ecclesiaetiques de - son diocèse. ,,Ces faits, déclara-t-il, constituent une honte éternelle pour les Alle- • maiids et leur histoire."- Le général ne " craignit pas de répondre à cette remarque > de l'évêqueL'Histoire, monseigneur, c'est nous qui l'écrirons. Car nous serons vainqueurs, et le succès efface tout." * * « Le colonel Schaeffer. qui nous a quittés, i n'était pas bien vu de l'autorité supérieure, j C'étaits un homme affable.. très intelligent I et qui, dans son for intérieur, comprenait ; notre détresse et le mal irréparable que l'Ai- j lemagne nous fait. Il était fiancé à nne Ang- : laise, ce qui avait mis le comble à la colère de ! , ceux de ses compatriotes qui étaient ses ennemis. Finalement, après avoir intrigué longtemps, le parti dés mouchards a été le plus 1 fort et "on a envoyé autre part le colonel Schaeffer, chef de la Kommandantur. A Ostende 1 Réquisitions de bois appartenant à M. Henri Deweerdt. 11 y en avait pour un million de francs ! * * * H y a deux sous-marins dans le port. * * * Le café des Trois-Suisses a été très endommage il y quelques semaines, par le tir des pointeurs de marine anglais. Cet établissement , est, heureusement, la -propriété d'un Allemand ! 1 Dans les FlaïasSres. On a vu à Bruges le frère du kaiser, le prince Henri de Prusse. C'était il y a trois semaines. Il est resté peu de temps dans la L vieille ville flamande. Après avoir passé en revue. les troupes qui y cantonnent,- il est reparti vers l'Yser. * * * , On annonce la création de monnaie en fer, à cause de la rareté des pièces d'argent , et de nickel. Cette monnaie aura bientôt cours dans toute la Flandre. «• * * Voici ce qu'on a pu lire sur les murs de Roulers: ,,Un habitant a été arrêté pour l avoir poussé le cri criminel de ,,Vive la France!" Je l'ai condamné à trois ans de travaux forcés pour cette offense envers l'armée allemande. (s.) FASS, naajor. 1 — —- Aux froîstières. Le 17 mai vers 5 heures du matin, un diri-i geable est de nouveau passé en vue de la frontière près de Sas de Gand. 11 venait encore de la direction d'Ostende. Fait caractéristique, , un peu avant son apparition, une violente canonnade a été entendue dans la direction d'où il venait. * * * ' Monsieur Hill, inspecteur de la ligne Gand-Terneuzen, vient d'être arrêté par les Alle- > mands ainsi qu'un chef-garde le la même ligne. , Ils étaient accusés d'être portteurs d'écrits compromettants. Le premier a été libéré après 3 jours de détention, faute de preuves. • Ht * Un officier allemand vient d'être tué à Philippine, par une sentinelle. Celle-ci avait som-\ mé l'officier, qu'elle n'avait pas reconnu, de s'arrêter, mais en vain. 1 La nuit précédente, un ingénieur français qui essayait do passer la frontière a été tué • à coups de feu. Quatre des personnes qui l'accompagnaient ont été faites prisonnières. Les autres ont pu arriver en territoire hollandais. ■■■!» ■ o ■ fflr. lettre ouverte d'Emile Yandenrtlde au citoyen Scheidensann Membre du Reichstag allemand. M. Scheidemann ayant reproché à M. Emile Vandervelde d'avoir demandé dans une réunion publique, à Paris, que la guerre ! soit poursuivie jusqu'au bout, l'éminent ministre d'Etat lui répond de bonne encre : 1 Laissez-moi, Scheidemann, vous répondro directement: il y a, à l'heure présente, parmi nos camarades d'Allemagne, des divergences de , vues si profondes que vous répondre ce n'est ! pas répondre à Haase, Bcrnstcin ou à Liebknecht. Mais auparavant, je dois relever dans votre article du ,,Vorwaerts" quelques affirmations de détail. Vous dites, d'abord, que si j'avais parlé, à ; Paris, devant des ouvriers socialistes, la contradiction, et même une contradiction violente, ( n'eût peut-être pas manqué. Je crois rêver en lisant de telles choses, car elles révèlent que vous 11e vous doutez même pas de l'unanimité formidable qui existe, dans » le prolétariat français comme dans le prolétariat belge, contre les auteurs responsables de ; cette affreuse guerre. Demandcz-lo à Guesde, , à Longuet, le petit-fils do Marx, si vous récusez Sembat ou Vaillant! Demandez-le, chez nous, à nos amis de l'extrême-gauclie: à do Brouckère, à De Man, engagés volontaires ; et sous-officiers de l'armée belge. Peut-être, i au surplus, si j'avais parlé devant des ouvriers > sociahstesA.,éussé-joi rencontré, do , la contradic-. ! tion, voire de la contradiction violente : c'est quand je faisais un effort, que des amis ont appelé courageux, pour distinguer entre lo peuple allemand et ceux qui le gouvernent. Vous vous étonnez, ensuite, de ce que, socialiste, pacifiste, internationaliste, je sois ,,pour la guerre jusqu'au bout". Ce ne sont pas les expressions dont je me suis servi, mais si, par ,,la guerre jusqu'au bout", 011 veut entendre la guerre jusqu'à ce que Guillaume "II soit vaincu, comme l'a étc Napoléon III, ces expressions rendent fidèlement ma pensée. Je n'ai fait, d'ailleurs, ou parlant ainsi que répéter ce qu'ont dit, dans la résolution de Londres, tous les socialistes des pays alliés, y compris, ne l'oubliez pas, M; <• Donald, Iveir Hardie et les autres délégués d ■ l'indépendent Labour Party. Mon attitude, néanmoins, vous fait une impression excessivement pénible, ,,parce qu? Vandervelde 11'esfc pas seulement un membre du gouvernement belge, mais lo président du Bureau socialiste international". Croyez-vous donc, Scheidemann, que ce titre me condamne à rester impassible? Avec l'appui moral de votre vote en faveur des crédits de guerre, les armées du kaiser ont violé, contre tout droit, la neutralité belge, envahi, dévasté, martyrisé mon pauvre pays. Nos Maisons du Peuple, à Tamines, à Auvelais, à Louvain, ont été brûlées. Nos députés, nos mandataires communaux, comme les autres, ont été pris on otages. Des milliers de travailleurs, chassés de leurs foyers, ont dû prendre le chemin de l'exil. "Nos. soldats, empoisonnés par des gaz asphyxiants, vomissent le sang et meurent, après d'abominables souffrances, dans les hôpitaux des Flandres. Si ma femme était rentrée des Etats--nis quinze jours plus tard, elle eut péri, traîtreusement assassinée, avec le ,,Lusi-tania". Tout ce que j'aime souffre. Tout ce que je déteste s'efforce de nous accabler, et quand je suis avec ceux* qui peinent, avec ceux qui meurent, dans cette guerre qui est, pour nous Belges, de votre aveu même, une guerre de légitime défense, mon attitude vous fait une impression pénible? Que dois-je penser de la vôtre ? Vous voulez bien, au «surplus, me ,,trouver certaines excuses", tâcher même de vous mettre à ma place. Il y a des mois que je m'efforce de faire la même chose pour vous et ceci m'amène à l'objet même de notre discussion. Si divisée, hélas! que l'Internationale se soit montrée elle-même, je suis ou crois être d'accord avec vous sur trois points importants : lo. En Allemagne, comme en Francej en Angleterre ou en Belgique, les socialistes, unis jusqu'au dernier moment, peuvent se rendre ce témoignage qu'ils ont fait, pour lo maintien de la paix, leur devoir, et tout leur devoir; 2o. Si indiscutable que fût pour nous le caractère agressif de la guerre, préparée, provoquée et déclarée par l'Allemagne, je suis obligé do croire que les socialistes allemands,, ou du moins ,1a majorité des socialistes allemands — car Liebknecht a eu l'héroïsme de dire le contraire — pensent sincèrement que cette guerre est, pour eux, une guerre de défense; 3o. Enfin, à Vienne, comme à Londres — dans leurs conférences récentes — les socialistes des pays belligérants se sont déclarés d'accord, tout au moins en principe, sur les conditions de la paix. Ils réprouvent toute guerre de conquête. Ils se refusent à créer de. nouveaux irrédentismes. Ils proclament le droit des pays de disposer d'eux-mêmes. Et, concrétisant votre pensée, vous voulez bien admettre, Scheidemann, que ,,pour Vandervelde, la liberté do la Belgique soit la condition sine qua non do la paix '. Mais alors, me dira-t-on peut-être, pourquoi prêchez-vous ;.la .guerre jusqu'au bout"? Pourquoi repoussez-vous les avances de vos camarades d'Allemagne, pourquoi ne voulez-vous pas ,,travailler avec eux à une réconcPia-• tion, afin qu'à une guerre aiiss' courte que • possible puisse succéder une paix durable"? Pourquoi ? Parce que ce n'est pas à la social-démocratie que nous avons affaire, mais au kaiser et à ses armées. Oh! jo n'en doute pas, je n'en veux pas douter, s'il ne s'agii-sait quo de- nous entendre avec vous, socialistes allemands, cette entente, malgré nos griefs, ne serait pas impossible. Mais qui ne voit que si la paix devait se faire à l'heure actuelle, ce ne seraient pas les socialistes d'Allemagne ou d'Autriche qui, en fixeraient les conditions? Aussi longtemps que la Belgique et la Pologne seront occupées, que la France sera envahie, que le c.ésarisme allemand no sera pas mis dans l'impossibilité de nuire, la paix serait, suivant le mot de Guesde, la plus dangereuse des trêves, et j'ajoute, la plus criante des injustices.Il y a quelque temps, des pacifistes américains demandèrent à l'un des hommes les plus respectés des Etats-Unis, à l'ancien président de l'Université d'Harvard, à Charles Eliott, de prier avec eux pour la paix. Eliott leur répondit : ,,Je 11e saurais concevoir une pire catastrophe pour l'humanité que la paix en Europe, à l'heure présente. Ceux qui prient pour cela assument une lourde responsabilité. Si la paix était faite aujourd'hui, l AUemagne serait en possession de la Belgique et le militarisme agressif serait victorieux. Ce serait lo triomphe de ceux qui ont commis le plus grand crime qu'une nation puisse commettre : la violation de la foi des traités et de la sainteté des contrats." Voilà ce que pensent, Scheidemann, des juges impartiaux, qui aiment la paix, mais qui ne veulent pas la paix sans la justice. Comment pourrions-nous penser autrement, nous les victimes? Nous avons été injustement attaqués. Nous nous battons, désespérément, pour notre liberté et notre existence nationale. Ce n'est pas que. notre droit. C'est notre devoir, et un devoir «sacré. Nous le remplirons „jusqu'au bout". Peut-être, Scheidemann. vous reverrai-je un jour, au siège de l'Internationale, dans notre Maison du Peuple, où Haase et «Jaurès signèrent ensemble notre appel suprême en faveur de la Paix. Mais il faudra pour cela que vos soldats ne nous en interdisent plus l'accès, quo la Belgique soit libre, que réparation lui soit, accordée et que, par la coalition de toutes les forces de l'Europe, le césarisme germanique soit-vaincU ! E. Vanderveida.

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Cet article est une édition du titre L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Amsterdam du 1914 au 1918.

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