L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1918, 16 Fevrier. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Accès à 29 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/mg7fq9rb3k/
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4âme Annee N». lait 6 cents samedi 16 revner l9is L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. Journal quotidien du malin paraissant en Hollande Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressons au hureau de rédaction: N. Z. VOOHBURGWAL 234-240, AMSTERDAM. Télérsfraaimes: 3797 et 1773. < Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. _ ... . ( Charles Bernard, René Chambrïi ^om.té de Rédaction;; Etr,îae Pairiparé. Abonnements: Hollande fl. 1.50 par mois. Etranger ff. 2.00 par moî3. Pour les militaires au Iront et les militaires internés en Hollande fl. 0.75 par mois payable par anticipation. Annonces: 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents la ligne. Les soirées de Brest-Litovsk. B r e s t-L i t o v s k, janvier. Mon bon Otto, Ta lettre m'est'parvenue avec la valise que m'a apportée M. da Rosenberg. Je t'en remercie. Jusqu'ici ^e> n'ai pas eu le temps de t'écrire mais tu as pu lire dans les communiqués que nous envoyons à Berlin'comment vont nos affaires. Je te connais assez pour savoir que tu lis entre les lignes et que l'interprétation d'une dépeohe Wolff n est pour ton esprit aagace et exercé qu'un jeu d'enfant. Oui, mon cher Otto, nos affaires ne vont pas fort et je sens que, si je reste encore longtemps ici, je deviendrai malade, oe qui est triste, ou fou, ce qui est plus triste encore, qu révolutionnaire, oe qui serait pour un diplomate allemand la fin de 'tout, et notamment de ma carrière. Tu ne 'peux pas imaginer un patelin 1) plus triste que ce Brest-Litovsk! Combien je regrette que nous n'avons pu négocier la paix dans un,e capitale neutre. Au moins on se serait amusé un peu, entre deux séances. On aurait mangé à sa faim, bu à sa soif, — et le reste. Ici, nous manquons de tout. Nous nommes dans une citadelle, que les Russes ont aux trois quarts détruite comme ils détruisent tout, et que nous avons à peu prè6 ^reconstruite, comme nous reconstruisons tout. Si tu voyais la salle où nous délibérons, tu rirais et tu trouverais qu'on serait bien mieux dans ton petit appartement de Char-lottenburg, même pour y discuter la paix mondiale. Lors de mon premier séjour ici je n'avais rien prévu de ce qui me manquerait et le soir, avant de me coucher, je demandai à mon domestique de me préparer pour le lendemain — mon Dieu, oui, -— un bain. Que veux-tu? On n'est pas parfait. „Un bain, Excellence, me dit-il, mais Votre Excellence ignore qu'il n'y a qu'une seule baignoire à Brest-Litovsk et qu'elle appartient au feild-maréchal prince Léopold de Bavière, qui ne s'en dessaisit que deux fois par mois pour la prêter au général Hoffmann!" C'était le commencement de mes démêlés avec oes messieurs militaires. J'envoyai mon aide de camp au quartier général pou;: demander humblement qu'on mé prêtât la baignoire militaire. On me fit répondre que c'était impossible, le jour même, mais qu'on aviserait Ludendorff et que dans trois* ou quatre jours on pourrait aviser. Je renonçai à mes ablutions. Mais c'est dur. Ah! ce Hoffmann, quel homme! Il m'a gâté tout mon séjour à Brest-Litovsk. Non pas seulement avec cette ridicule histoire de bain, mais par sa façon de traiter les affaires sérieuses. Avec cette sacrée habitude du commandement, il nous faisait marcher comme des troupiers et nous n'en menions pas largo lorsqu'il frappait son poing sur la table. Ce pauvre Czernin — un cher garçon ! — sursautait chaque fois, comme s'il venait de s'asseoir sur une épingle, et le bon Popow s'éoriait: ,,Général, je vous prie, j'ai une maladie de coeur!" A quoi Hoffmann répondit dédaigneusement: ,,Une maladie de coeur! Mais alors qu'est-ce que vous f... ici?" Quelques jours i après, Pbpow rentra à Sofia, malade d'émotion.Que te dirai-je des. Russes. Ce sont d'étranges individus. Il y a d'abord eu M. Joffe. Un bon type, très à la coule et qui aurait fait la paix à n'importe quel prix, si on l'avait laissé faire, et surtout «si on m'avait laissé faire. Mais Trcbzky vint et oela gâta tout. Je m'imaginais que Trotzky était un fol aux yeux roses, une sorte d'idéa-liate un peu maboul, sans linge et sans souliers. Comme je me trompais! C'est un vieux malin que ce maximaliste, un type terriblement ferré sur l'histoire et qui nous a sorti de mémoire des ohoses fantastiques. C'est un savant, et un savant adroit. A un moment1 donné, j'ai pensé qu'il roulerait1 même le général Hoffmann, homme terrible, mais, comme le représentant de notre vieux dieu allemand n'était pas en humeur, ce jour-là, de "se laisser marcher sur l'orteil par un révolutionnaire, j'ai vu le moment où on allait se gifler, sous prétexte de faire la paix. ,,Vous êtes vaincus", hurlait notre Hoffmann; ce à quoi Trotzky, le lorgnon en bataille, répondait d'une voix pointue, en excellent allemand: ,,C'est vous qui le dites!" Que veux-tu, mon bon Otto, qu'pn réponde à des raisonnements pareils? Enfin, sommes-nous, oui ou non, vainqueurs? Si je reste longtemps avec oes sacrés Russes, je finirai par en douter.... La première chose que fit Trotzky en arrivant ici ce fut de renvoyer l'excellent Joffe à ses chères études. Nous le regrettons tous, car c'était une bonne pâte de délégué, pas-arrogant pour un kopek, parlant d'une voix douce et, surtout, ayant apporté- de Pétro-grade une caisse d'excellent thé. On dit d'ailleurs que son bon beâu-frère est marchand de cette drogue; c'est sa façon.d'être orfèvre, à Monsieur Joffe. 2) La ,,great attraction" 3) de la délégation russe oe fut la dame que ces messieurs amenèrent de Pétersbourg, Mme Bizenko. Lorsque le feld-maréohal prince Léopold de Bavière apprit qu'il y aurait une personne du sexe parmi les délégués russes, Son Excellence faillit en perdre le soi^fle de la vie. Pour une Excellence* renversee, ce fut line Excellence renversée. Une femme! Que venait faire une femme dans cette galère? Elle est d'ailleurs fort agréable, Mme Bizenko. Elle parle peu, oe qui est doublement surprenant pour une femme et pour une femme maximaliste, et mon Dieu, elle ne gâte rien. Si au lieu du général Hoffmann , — oe cauchemar! — nous avions eu par exemple Rcsa Luxembourg ou Clara Viebig, les choses n'auraient certainement past marché plus mal pour nous. Puis la présence d'une femme mettait un peu de beauté — fort peu, hélas, mais un peu tout de même —• clans nos réunions du soir. Car, avant l'arrivée de l'infernal Trotzky, on se voyait U aeir. m dehors des conférences, on fumait une bonne j>ipe, on faisait aller le gramo-phone que j'avais apporté et Mme Bizenko nous préparait le thé dans le* samovar de Joffe. On passait ainsi une heure ou deux au chaud. Hoffmann n'était pas là et Czernin, qui est un conteur agréable, nous racontait des anecdotes scandaleuses sur la haute société viennoise. Bref, on rigolait. Un jour Czernin, qui avait passé toute la journée à dire à la conférence: „Je suis de l-'avis de M. vo!n Kuhlmann", était particulièrement en verve et racontait une histoire d'une indécence délicieuse; la déléguée, offensés par lé ton de brasserie que prenait la bonversà-tion, s'en all^ en claquant les portes: lé samovar qu'elle surveillait tomba à la renverse et Czernin ne put raconter la fin de son histoire. On s'étonne fort de la pudibonderie de la déléguée. A la paix comme à la paix, que diable, 4) Ces petites folies cessèrent dès que Trotzky parut. Le soir de son arrivée, on l'invita à fumer Une pipé, mais il ne fume pas, cet homme. Il vint tout de même, très chic, en frac, et nous parlant de haut, à tous. Nous en. étions baba, ma parole. C'était donc là ce sauvage, cet anarcho. Pour lui faire honneur, je fis aller le gramophone et on entendit —- c'était gentil de ma part, avoue, Otto — Chaliapine chanter un air russe auquel je ne comprenais goutte. Dès les premières mesures, Trotzky s'agita, puis, impatienté, cria en russe: ,,Assez!" J'arrêtai le disque, et Chaliapine se tut dans un hoquet. Trotzky, grave comme un pape, s'expliqua: ,,Vous oubliez, Messieurs, que Chaliapine est un traître, qu'il s'est agenouillé un jour publiquement devant Nicolas Ro-manof, le ci-devant tsar. Me le faire entendre, c'est une insulte à la révolution russe." Nous noua regardions effarés, abrutis par tant de toupet. Or, ce n'était qu'un préludé, car Trotzky ajouta: ,,Et puis, vous trouvez que vous ave® beaucoup de tact en me faisant entendre un fragment de l'opéra ,,Yie pour le tsar"? En vérité. Messieurs, ■ si je ne me retenais, je chanterais la Cor-mag-rvoleu pour vous apprendre à vivre." Heureusement, il se retint. Mais quel homme ! Voilà à quoi nous passons notre temps, le soir, à Brest-Litovsk. Espérons que ce sera bientôt fini, que les pourparlers seront bientôt rompus, car ils le seront certainement, et j'ai prévenu tout notré monde. Si je rentrais à Berlin sans un traité d'annexions, qu'est-ce que je prendrais ? J'ai vu comme on me traitait dans la presse pan- { germaniste. C'est du joli. Et pourtant, ce ] que je fais n'est pas facile et nous faisons tous ici de notre mieux. D'ailleurs nos amis < autrichiens, turcs et bulgares marchent comme un seul homme sous mes ordres. Il ferait \ beau voir qu'ils fissent autrement après tout s ce que nous avons fait pour eux. Mais, mal- i gré cela, les Russes ne veulent pas entendre i raison et ment que nous soyons vainqueurs. 1 Ainsi, tiens, nous causions l'autre soir, Czer- i nin, Mme Bizenko et moi, au Casino militaire et je lui dis: ,,Mais enfin, Madame, nous sommes vainqueurs. Oui, ou non?" Et i elle, avec un accent indéfinissablement russe: ,,Si vous l'êtes, pourquoi nous offrez- 2 vous là paix au lieu de nous l'imposer." Je te demande un peu, Otto? 1 Mais ce qui a les plus gâté mon séjour ici a ce fut la presence du peintre polonais, le pro- s fesseur Oplick, que j'avais amené pour les raisons que tu sais. Tu sais aussi que, lors- t qu'il fut prouvé que les négociations n'abou- j tiraient pas, je mis à sa disposition un wagon pour Varsovie. Mais voilà que ce diable e de peintre np voulut rien savoir et venait c me relancer tous les matins: ,,Eh bien, Excellence, et le groupe? Je suis venu ici pour t peindre. Or, je ne peins pas. Arrangez-vous, à mais il faut que je peigne." Je l'aurais tué, c mais je n'ai pas ose. Ça se serait su. Il est 1 toujours ici, et je 11e suis pas encore arrivé c à me débarrasser de cet animal. J'en ai parlé c à Hoffmann, le représentant comme suspect s et le priant de l'expulser, mais le général é n'a rien voulu savoir: ,,Un suspect, le pro- . c fesseur, mais pas du tout. D'ailleurs, c'est p vous qui l'avez amené, et, s'il est suspect, c vous l'êtes encore plus que lui". Voilà com- n ment nous traitent les militaires à. Brest- p Litovsk. J'en suis écoeuré. Ah! quanti e jouerons-nous encore au ,,skat", mon bon si Otto, dans ton petit appartement de Char- e; lottenburg?... d Ton K. g Pour copie non conforme: d René FeïbeJman q (1) En français dans le texte. é- (2-) En français dans le textei , a (3) En anglais dans le texte. ,3 (4) En français dans le texte. q Ce qu'ils ktjejioo enfants " (Extrait de la lettre d'un jeune homme de 18 ans, prisonnier en Allemagne, pa-rve• S] nue par voie détournée). ,,Chère petite Maman,' a ,,... Ici c'est l'enfer du Dante; je travaille de 6 à 6 dans l'eau jusqu'à mi-jambes, les bisquits (pain d'ici) et colis vont mal. De- ^ puis que je suis ici, j'ai attrapé force coups de crosse, sabre et autres ustensiles, démonstratifs. j1 ,,J'ai la^frousse jour l'hiver, qu'est-ce que ça va être, bon Dieu ! Tu devrais voir \ les mines de brigands qui m'entourent. Il y c" a des jours où je n'en puis plus! J'ai appris à vivre et j'en ai vu de grises; ici tous les vices, tous les mécomptes, toutes les privations, zut et zut!"Le moral est passable#au- a jourd'hui... peut-être que demain je pleure- » rai comme un .gose ou qu'après demain j'attraperai une pneumonie. Pourvu qu'on S( les pile à fond, car ici on ne sait rien. On C1 souffre et on a le droit de se taire... Je prie ^ Dieu d'en réchapper, j'ai appris oe que c'est C1 qu'une màman comme la mienne..." ^ (Extrait de ,,La libre Belgique" d Ha du 15 décembre 1917.) c< En Belgique. Contre Se Conseil des Traîtres. Altitude patriotique les iipfrata belges. La cour d'appel de Bruxelles ordonne l'arrestation des traîtres. Fureur des Boches. — Nos magistrats déportés, f.es protestations de toute la Flandre.. Hier, nous avons signalé l'attitude patriotique des membres de la Cour d'appel, qui, malgré la présence des boches, n'ont pas hésité à poursuivre en justice les plats valets de ceux-ci. Nous avons dit également les conséquences de cet acte de patriotisme: fureur des boches et arrestation des magistrats.Voici dans quelles circonstances ces arrestations ont eu lieu: Nous sommes Ees maîtres, disent les boches. Le jeudi 7 février dernier, le Cour d'appel de Bruxelles a tenu une assemblée générale, toutes chambres réunies ; sur les 48 magistrats qui composent cette Cour, 46 étaient présents ; les deux seuls absents sont gravement malades et alités. Notons en passant que la grande majorité des conseiller^ de Ja Cour de Bruxelles sont des Flamands, le ressort de cette Cour 6'étendant à deux provinces fldhnandes, Anvers et Brabant, et une province wallonne, le Hainaut. A l'unanimité de ceë 46 membres présents, la Cour a enjoint au Parquet d'ouvrir une instruction contre les activistes signataires de l'affiche placardée sur les tnurs de la capitale et dans le reste du pays x)ur proclamer l'autonomie de la Flandre. La Cour d'appel estime en effet que les actes du Conseil des Flandres constituent: lo. L'attentat dans le but, soit de dé-, :ruire, soit de changer la forme du gouvernement; tout au moins le complot pour arriver à l'une de ces fins; 2o. Le délit d'inimixtion dans des fonctions publiques; 3o. L'attaque méchante et * publique ;ontre l'autorité constitutionnelle du Roi, es droits ou l'autorité des Chambres, la orce obligatoire des lois, la provocation à y lésobéir. Se conformant à cette injonction, le Parquet a désigné M. Bilaut comme juge d'in-truction pour poursuivre cette affaire. 3elui-ci a ordonné, le même soir, l'arrestation immédiate de tous lesj signataires de 'affiche. Les mandats d'arrêt relatifs aux ictivistos habitant Bruxelles ont été exécutés le vendredi 8 février, au matin. Ce jour, à 6 1/2 heures, M. le procureur lu Roi Holvoet s'est rendu au domicile de rack et l'a mis en état d'arrestation, de nême que Auguste Borms. M. le substitut Cornil, qui était chargé de a même mission à l'égard de Lambriohts, l'a pu accomplir son mandat, l'intéressé ne e trouvant pas à sool domicile. Les autres mandats n'ont pu être exécu-és, ceux qui en étaient l'objet résidant en province. A 9 heures du matin, M. le juge d'in-truotion Bilaut a commencé l'interrogatoire es inculpés. A 10 heures, un certain Scîiauer, tonc-iennaire allemand, docteur en droit, établi Paris* s'est rendu dans le cabinet du pro-ureur général M. Jottrand, en tenue de najor, casque en tête et le sabre au ôté. Il fit à ce magistral une scène e violence, frappant du poing sur on bureau, criant que, les Allemands, tant les maîtres de la Belgique, ils rit la force à leur di&position et qu'il arviendrait à dompter la magistrature :>mm.e tous les Belges récalcitrants. En ter-linant ce singulier avocat donna ordre au rocureur général de mettre immédiatement n liberté les deux individus qui étaient >us les verrous. Le procureur général refu-tnib d'exécuter cet ordre, Schauer menaça 'employer la force. En présence de oes menaces, le procureur £néral -déclara qu'il ne donnerait des or-res pour l'élargissement des individus, en uesticn que sur un ordre écrit. Séance tenante le biche signa un ordre ?rit au procureur général et, se . faisant lors livrer par le gardien de la prison les etenus Tack et Borms, il quitta le Palais 3> justice, accompagné des deux activistes ai encadraient le major allemand. Schauer, ur libérateur. Avant de quitter le cabinet du procureur énéral Schauer a saisi le dossier de l'af-lire sur le bureau de M. Jottranid. Ce doser était composé de quelques journaux mtenant des publications relatives à l'au-mornie de la Flandre, ainsi que quelques [fiches placardées à Bruxelles et en diffé-îiitéis villes du pays. Sur le bureau de M. Jottrand se trouvait issi le commencement de l'interrogatoire es inculpés que Schauer a également saisi. A la suite de ces événements l'autorité .demande a fait arrêter, samedi 9 février, 1 premier président de la Cour d'appel, [. Levy-Morelle, et deux présidents de ïambre, MM. Ernst et Carez. Schauer avait prévenu les magistrats qu'il' ouverait bien moyen de les faire arrêter. H a tenu parole. Le motif de l'arrestation été puisé dans, l'arrêté du gouverneur méral du 4 septembre 1915, ainsi conçu: Quiconque tente de nuire à d'autres per-innes en ce qui concerne leur situation pé-îniaire ou leurs ressources économiques >ar exemple -leur gagne-pain),, en les ins-ivant sur des listes noireô, en les menaçant 5 certains préjudices ou en recourant à 'autres moyens du même genre, parce que s personnes sont de jiatiaualité allemande, ' -entretiennent des relations avec les Allemands ou font preuve de sentiments germanophiles, est passible d'une peine d'emprisonnement de deux ans au plus ou d'une amende pouvant aller jusqu'à 10.000 marks. Les deux peines pourront être réunies. Est passible de la même peine, celui qui offense ou maltraite une autre personne pour une des raisons susmentionnées ou celui qui, en menaçant de cértainsvpréju-dices ou en recourant à d'autres procédés analogues, tente d'empêcher une autre personne de faire montre de sentiments germanophiles.Si un des actes répréhensibles prévus au premier et au deuxième alinéa est commis en commun par plusieurs personnes qui se sont entendues à cette fin, chaque membre d'un tel groupement sera considéré comme contrevenant. Dans ce cas, le maximum de la peine à appliquer pourra être porté à 5 ans d'emprisonnement. Les infractions au présent arrêté seront jugées par les tribunaux militaires. Nous apprenons au dernier moment que les trois présidents de Cour ont été prévenus qu'ils partiraient pour l'Allemange le mardi 12 février. Cela prouve que les autorités occupantes n'ont pas osé les poursuivre pour les raisons indiquées ci-dessus et les expedient en Allemagne comme indésirables.Quant à la Cour de cassation elle s'est réunie lundi dernier, à -2 heures de l'après-midi, en vue d'aviser aux mesures à prendre.En guise de protestation tous lés tribunaux belges ont décidé de ne plus siéger. C'est le gâchis, la désorganisation, l'anarchie qui continue. La manifestation de la. Grand'Place Plus de 600 délégations se sont présentées à l'hôtel de ville de Bruxelles le lundi 11 février. C'étaient, les unes, les secrétaires, les autres, les présidents ou membres de sociétés scientifiques, d'instituts d'études de Bruxelles, de sociétés commerciales, d'associations de commerçants, de syndicats d'ouvriers, etc., etc., qui, toutes, venaient déposer entre les mains du Collège des adresses de félicitations au sujet de l'attitude prise par l'administration communale dans la question activiste et qiji, toutes aussi, appuyaient avec énergie la protestation faite par cette administration au chancelier.L'affluence à l'hôtel de ville était tellement grande à 10 heures que les autorités allemandes ont été obligées d'envoyer de6 troupes qui ont barré, à partir de 10 1/2 heures, toùtes les rues avoisinant la Grand'place. Les communes flamandes protestent Suivant l'exemple des grandes villes, les petites villes et même nos communes rurales protestent à leur tour contre la traliison du Raad van Vlaanderen. Au moment dé mettre-» sous presse nous recevons encore le texte des protestations envoyées au comte von Hertling, chancelier à Berlin, par les Conseils communaux et les notables de: ' Lichtaert,'* Oolen-Centrum, Herenthals, Thielen, Achter-Oolen, Meerhout, Oolen-St. Joseph, Lille-St. Pierfe, Vorselaer, Bae-len, Olmen, Gheel, Iteghein, Hallaer, • Ber-chem, Turnhout, Heyst-op-den-Berg, Saut-hoven, Putte, Massenhoven, St. Nicolas, Herenthout, Pulderbosch, Zoersel, Halle, Viersel, Willebroeck, Santvliet et Beiren-drecht.N0113 publierons ces protestations demain. A Bruxelles Eue De Thy habitent les époux T...., deux vieillards. Jeudi ma^in, pendant l'absence du mari, deux bandits sont entrés dans la maison sans faire de bruit et en se servant d'un passe-partput ont pénétré dans la place du rez-de-chaussée où se trouvait seule Mme T.... Un des bandits s'est éiancé sur elle, lui a poussé un bâillon d'ouate dans la Bouche, puis, 'sous menaces de mort, il a ordonné à la pauvre femme de lui remettre son argent. Mme T.... s'est exécutée ; elle a remis aux deux ' bandits nne somme de 400 francs, tout ce qu'eue possédait. Les deux bandits ont disparu aussitôt. * * K •Depuis deux mois la Ville de Bruxelles s'est clécidéo à passer commande des statues desti-auteur des plans do restauration de l'église, Notre-A)ame, au Sablon. Ce n'est pas sans peine que les artistes sont parvenus à décider le Collège échevinal à donner son approbation au programVne qui avait été dressé depuis longtemps déjà par M-. l'architecte Van Ysendyk, auteur des plans de restaurations de l'église, d'accord aveo M. Malfait, l'architecte de la Ville. L'homogénéité de l'ensemble des oeuvres, si désirable en matière de décoration générale d'un bâtiment, sera, espère-t-on, obtenue grâce à la collaboration des statutaires Desenfants et De Groot, lesquels ont la direction du travail qui a été confié à dix-sept sculpteurs. M. Desenfants s'occupe des figures des façades méridionale et septentrionale, dont l'exé-cution est actuellement en train dans les ateliers des sculpteurs Canneel, Mexcré, Wittcr-wulghe, Gysen, Theunis, Geleyn, Stoffyn, Van Hammo et Vandekercl^ove, pendant que les sculpteurs Marin, De Rudder, Trandmoulin, Vandevoorde, Huygelen et d'Haveloose exécutent les oeuvres destinées à la façade principale sous la direction de M. De Groot, L'ensemble du travail comporte trente-deu: statues. La méthode suivie aura sans contredit le plus heureux effets. Chaque artiste produir, deux exemplaires de son oeuvre en plâtre, gran deur d'exécution.. On placera momentanémen un des plâtres dans la niche qui lui est desti née. L'exécution en pierre se fera ultérieure ment. Dans le courant de l'année aura lieu l'exposi tion d'ensemble qui permettra aux artistes, au: esthètes et au public de se rendre oompte de 1 valeur des oeuvres qui auront été exécutées e de leur aspect décoratif. * * # La semaine dernière trois individus se -son introduits do nuit dans la demeure dn docteu M..., rue Saint-Laaare, à Saint-Josse-ten Noode. Ils ont volé une cinquantaine de bou teilles de vin, un jambon, du lard et une gran de partie de denrées alimentaires diverses, 20 oeufs, une somane do 450 francs, nn porte feuille renfermant" 50 marks environ, les vête ments et toutes les chaussures du docteur Aivant de s'en aller, les escarpes ont fait u: bon repas : sur le réchaud à gaz, dans la cui sine, ils ont préparé uno omelette au lard ave une vingtaine d'oeufs, qu'ils ont arrosé d quelques bonnes bouteilles de vin. Un des ban «dits ayant laissé toaniber un Objet dans le cor ridor, le bruit -a réveillé Mme M..., qui s'es levée et, apercevant qu'il y avait des voleur dans la maison, a crié au secours par la fenê tre du premier étage. Les individus ont dis paru par où ils étaient venus. A Anvers Les fréquentes déprédations commises dan les champs, généralement de nuit, échappen souvent à la répression. Quand on parvient i découvrir -les coupables, la justice sévit ave< une grande sévérité. A preuve toute une sérii de condamnations prononcées à l'audience- d« mercredi dernier do la 4e chambre, et don plusieurs ont atteint des peines de 9 moi; d'emprisonnement, avec arrestation immédiate * * * Un cabaretier de la ville, poursuivi pou: avoir établi dans sa maison un tripot, a 6t« condamné à un mois de prison et fr. 50( d'amende, sans sursis. * # * M. Camille D'Heygere, ancien magistrat d l'Etat du Congo, qui vient de mourir, a/vai débuté à Anvers dans la presse. Il fut pen dant quelque temps rédacteur en chef du jour nal ,,L'Escaut". 4 * * M. François Hebbelynck, sous-directeur d l'hospice Saint-Julien, vient de décider. Do.uz-vieillards, clients de la célèbre Table des pèle rins, organisée chaque année dans l'établisse ment le Jeudi-Saint, marchaient dans le con voi. Le directeur, M. Suanet, a prononcé ai cimetière l'éloge funèbre du> défunt. A Liège Les fermiers des communes de Seneffé. Obaix. Buzet, Meliet, Viesville, Arquennes et Souvret, qui n'avaient pas remis au comité d'alimentation la quantité de beurre prescrite, ont ét< punis de la façon suivante: Le comité leur a supprimé les rations d< sucre, de miel en d'éclairage jusqu'en avri prodhain. * * * Nous avons- déjà parlé du* procès Gosin, ce-amoureux qui a tué d'un coup de revolver soi amante Mlle Bernimolin ,,parce qu'elle allai avec d'autres". Gosin avait d'abord débauch< cette fille bien qu'elle fût la fiancée d'un Nie se: amis actuellement au front et qu'elle dut à ci titre lui être doublement sacrée. Après des plaidoiries très adre^tes de Me: Mahay et Tschoffen, la Cour a acquitté Gosin Et cela'fait en ville un bruit énorme... On croit généralement que si les jurés n'onl pas appliqué au coupable le châtiment qu'i méritait, c'est qu'ils ont voulu flétrir l'attitude des femmes qui se conduisent mal et trahissenl les braves qui sé battent dans les tranchées. La cour d'assises de Liège juge l'affaire Beck et Cambrésy, deux jeunes gens qui ont attiré un homme d'affaires, M. Coune, dans un pied à terre, rue de la Syrène, où. ils l\'ont assassiné. Çambrêsy raconte comme suit la scène du crime : —■ N'avez-vous pas épié Coune la veille du crime ? i a— Si; j'ai vu Coune avec un autre. Il allait vers Ohenée. Bëck était avec moi. Celui-ci a 3 continué à suivre Coune. Il avait sa valise. Il 1 devait dono venir à Liège. Nous avons suivi - Coune qui a été rue de l'Université. Noua t l'avons abordé et l'avons invité à venir rue de - la Syrène. U y est venu ; Coune s'est assis. - C'est Beok qui devait frapper avec une bouteille. Beck a frappé avec cette bouteille ; Coune a mordu. Il se débattait. Beck a mon- c tré la garniture de cheminée; j'ai compris, t J'ai frappé aveo la garniture. Nous avons serré t la corde que Beck lui avait mise au cou. Coune a gémi. Beck a chanté. J'ai dit que j'avais du remord. Beck a dit: ,,La vie d'un homme ne t vaut pas pus!" Nous avons compté l'argent; r Coune avait 11.000 francs. Nous sommes sor-_ tis, avons été chercher un demi litre de rhum, . des essuie-^mains et des pansements. Nous . avons ficelé le cadavre avec des cordes que ) Beck avait apportées. Nous l'avons caohé. Vers _ deux heures du matin, nous avons transporté le cadavre; arrivé rue des Carmes je n'en pouvait plus. Beck a dit: ,,Dépêche toi!" 1 — Vous vous êtes sauvés et êtes rentrés rue . de la Syrène? 3 __ Oui, et je m'y suis mis sur le lit. J'ai 3 dormi. Nous remettions tout en ordre quand _ la police est venue. A Bruges (De notre correspondant particulier) A Bruges, comme à Anvers, à Gand et à Bruxelles, le parti aktiviste mène une vive propagande pour gagner lea Flamands à sea misérables théories. Dans les premiers jours 5 du mois dernier, une ,,Groeningerwacht" • été fondée, qui, disons-le tout de suite, n'a \ recruté ses quelques adhérents que dans lea , rangs de la partie la moins estimable de la s population; récemment l'estaminet du ^ Grand-Marché, connu sous le nom de ,,Bras-» ; serie de6 Trappistes", était transformé en ,,Maison Flamande" et pourvu de toutes les gazettes aktivistes et défaitistes créées dans ; ces derniers temps grâce aux subsides venus | de Berlin. Une salle de lecture y a été organisée, où l'on essaye d'attirer les jeunes gens par le maigre appât des nombreuses brochu-3 res publiées en flamand en l'honneur de l l'Allemagne et du ,,Raad van Vlaanderen" . et payées par l'argent boche. En outre, chaque dimanche, des réunions, dites . publiques et contradictoires, mais, où la contradiction est soigneusement interdite, 3 ont lieu dans une vaste salle de ce ,,Vlaamsch 5 Huis". Le 3 février, un certain professeur Lodevic Dossel y discourut longuement, pendant deux heures d'horloge, sur : ,,Le point 1 de vue des aktivistes" ; et, dimanche dernier, c'était au tour de l'avocat Plancquaert, venu d'Alost pour expliquer aux Brugeois qu',,il y avait 600 an6 que la Flandre attendait la réalisation de ses destinées et qu'elle allait enfin l'obtenir grâce à l'appui désintéressé et bienfaisant de nos frères aile-; mande". (Sic)! L'exécution d'une cantate du terrible > pondeur qu'eet René -De Clercq, mise en l musique par Lievén Durosel et braillée à pleins poumons par le chanteur Emile Gas-sée, de Gand, vint heureusement étouffer les murmures désapprobateurs qui accueillirent cette péroraison et que n'aurait pas suffi à empêcher la présence dans la salle de plusieurs policiers allemands. Enfin, il n'est pas jusqu'à la jeunesse scolaire que nos aktivistes n'essaient d'enrégimenter. N'ont-ils pas tenté de faire signer aux élèves de la classe de rhétorique du Collège St-Louis une pétition adressée à Mgr l'Evêque de Bruges pour lui demander qua 1 les cours fussent faits désormais exclusivement en langue flamande? A quand l'embrigadement des enfants en nourrice 1 t ir fi il I ii. i! y a m an 16 février 1917: Les Français réussissent des couj)s de main vers Berry-au-Bac et en Argonne et les Britanniques au sud-est de Souciiez. Lea opérafiosis militaires Succès locaux des alités à l'Ouest Les Anglais exécutent un raid réussi près de Lens. — Les Français font des prisonniers dans la contrée de Reims. Les batteries américaines en action. Sur le front occidental. Les Canadiens réussissent un raid vers Lens (Communiqué officiel.) LONDRES, 14 février. Ce matin, bonne heure, les Canadiens réussirent ui raid sur les tranchées ennemies vers Lens Ils tuèrent ou firent prisonniers quelque Allemands et capturèrent deux mitrailleu ses. Il n'y eut aucune perte de notre côté Dans la journée nos patrouilles ramené rent également des prisonniers sur la par tie méridionale de notre front. On signale quelque activité d'artillern aux environs de la rivière Souchez. Succès locaux français. PARIS, 14 février. A l'ouest et à l'es' de Reims les Français entreprirent des at taques et firent des prisonniers. En Champagne vive activité d'artillerie de part et d'autre. Le récent succès français. LONDRES, 14 février. Du correspondant de Reuter au front français: Sur les collines de Champagne les batté ries américaines appuyèrent brillamment les opérations. L'action, qualifiée de coup de main dans le communiqué d'hier soir, étail en réalité/une pétite attaque entreprise avec l'objectif de réduire, un saillant allemanc qui était devenu assez gênant. Elle fut déclenchée après un bombardement de sis heures qui pulvérisai littéralement, les tra- | vaux ennemis. Bien que les fantassins dus-, sent attaquer à la grenade quelques posi-' , tions de défense, nulle part la résistance ] fut assez forte pour briser leur élan, i ' Une heure après l'assaut le commandant 1 français fut informé par un aviateur du . succès complet de l'action. 5 En une neure les Français ont progressé . de 1200 mètres, sur un front de 1500 mà-. très, et fait une centaine de prisonniers. L'ennemi, qui paraît avoir mal deviné . l'heure du déclenchement de l'attaque, fut pris ^ au dépourvu par la promptitude do i l'opération. Sur le front italien Succès locaux italiens. (Communiqué officiel.) , ROME, 14 février. Vive activité d'artillerie de part et d'autre dans le val Giu-dicario, 6ur la lisière est du plateau d'Asie go et sur la Piave moyenne. Entré Garde et l'Adige des détachementa italiens, après avoir franchi plusieurs rangées de fil de fer barbelé, atteignirent sur i deux points les lignes avancées de l'adver-, saire; ils tuèrent ou capturèrent plusieurs i ' sentinelles ennemies. : : A l'est de la tête-de pont de Caposile nous fîmes exploser un poste avancé de l'ennemi. La position fut complètement détruite et 130s troupe^ capturèrent un certain 1 nombre de fusila

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Cet article est une édition du titre L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Amsterdam du 1914 au 1918.

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