L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1916, 04 Decembre. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Accès à 25 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/j678s4kt7g/
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gëme Année N<>. 772' ■S cent» -- y- " r Sûiinâi ~4 «Sècëmfer é V&tlG L'ECHO BELGE L'Union ïast la Forcer Joaraaî ctuotf «liera du ïsigsâiïH paraissant en fïoMaracle., Beige est notre nom de Famiile. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction: N. Z. VOORBURGWAL 234-240, AMSTERDAM. Téléphone: 2797. Rédacteur en Clief : Gustave Jaspaers. _ . ( Charles Bernard, Charles Herbieî, Comité de Rédaction: % „ , . , ( René Chatrabry, ISniile Pamparé. Pour les annonces, alsoaïneBiiiejniss et vente au numéro, s'adresser A î'AdmtïsiïstraêJora du |ournal:N.Z. Voorburgwal 234-240, âmsterdani Téléphone: J77S. Abonnements: HoBJaniSefil. 1.50 par mois. Etranger 51.2.00 par mois Annonces: 15 cents la ligne. Réclames: SB cents ta ligne. La Lutte Suprême 'Après les biens, les hommes! Pas un moteur, pas une machine-outil, pas une chaudière n'avaient été laissés dan^ nos fabriques, naguère trépidantes, aujourd'hui réduites aux quatre murs crevassés d'une ruine. Le beau prétexte, ensuite, pour déporter toute une population eous le prétexte de chômage ! Des régions toutes entières de Flandre et de Wallonie sont vides d'hommes. A coups de schlague et de botte —-hé I de.quoi se plaignent-ils? D'être traites comme de simples recrues poméraniennes.... — ils sont empilés dans des wagons à bestiaux et expédiés en Allemagne où ils doivent aider l'Allemagne à vaincre. Haussons | les épaules, n'est-ce pas, lorsqu'on vient nous dire que, conformément aux conventions de La Haye, ils ne sont point employés à des besognes de guerre. Cet argument peut servir à M. Kuyper qui n'y regarde pas de si près. Quant à Wolff, qui a essayé de répandre cette thèse chez les neutres, il doit-être bien embarrassé aujourd'hui que M. de Bethmann-Holhveg lui donne un éclatant démenti. Qu'est-ce donc q.ue le chancelier a dit au Reichstag dans sa défense du projet de loi sur la mobilisation de la population civile ? Que quiconque V,travaille" apporte sa part à la défense de l'Empire. La défense de l'Empire, c'est-à-dire la mise en action de la formidable machine de guerre que depuis plus de deux ans les forces coalisées de l'Entente essayent fen vain de jeter bas. Renforcée de deux millions de bras, belges, français, polonais, serbes, sans compter plus d'un million de prisonniers de guerro qui déjà font des routes, établissent des voies de chemin de fer, creusent des tranchées, broient de la chaux, quel formidable rendement n'en peut-on point attendre? La moitié du monde travaille pour les alliés, affirme M. de Beth-mann-Hollweg. Hélas, combien de nos frètes ne sont pas contraints de travailler pour l'Allemagne et qu'y a-t-il d'étonnant, dans ces conditions, à ce qu'elle continue sa résistance? "Mais que nous sert de nou9 plajndre et .cto protester? La timide intervention des neutres ne rendra pas un père, un mari, un frère à nos foyers désertés. Devant le nouveau défi que l'Allemagne lance au monde, il n'y a qu'une réponse pénible: ^'action. Chaque fois, devant l'adversité, aux premiers jours de septembre 1914, pendant l'été de 1915, en mars 1916, en ces moments où il semblait que le poing du colosse germanique allait enfin nous abattre, nous nous sommes montrés plus fermes _ et plus résolus, et, chaque fois aussi, la victoire a couronné cette fermeté et cette resolution. Qu'il en 6oit de même aujourd'hui. Déjà nous avons connu l'ivresse de la Marne, de Verdun et des victoires russes de Galicie. Nous connaîtrons encore des ivresses semblables jusqu'à l'ivresse du triomphe définitif. Nous savons que, # pour obtenir ce triomphe, il faut le vouloir et, bien loin de l'amollir, la barbarie de l'Allemagne, contre laquelle nous avons toujours réagi avec une énergie nouvelle, arrivée à son degré culminant, provoquera en nous la réaction salutaire. - La France mutilée, ayant perdu son sang à flots depuis deux ans qu'elle supporte presque tout le poids de la fureur teutonne, n'a jamais été aussi forte. Elle fait un nouvel appel à elle-meme, à ses enfants, à l'immortel génie de la race. Les jours de 93 sont revenus et, plus que jamais, l'exhortation de l'admirable ,,Chant du Départ" de Joseph Chénier enlève l'aine^ de tous les Français. La ténacité britannique amènera sur les champs de bataille toujours^ plus de rcgiments et plus de canons, l'Italie peu à peu comprend que son existence à elle aussi est en jeu et qu'elle ne peut plus être ménagère de son sang devant le danger qui menace la latinité toute entière. Enfin le dernier changement de ministère en Russie montre assez que ce n'est plus un régime, une caste, mais le peuple tout entier, la race slave elle-même, mise en péril elle aussi, qui veut la guerre jusqu'au bout, jusqu'à la victoire. En face de la Germanie, poussant devant elle des peuples momentanément conquis, c'est toute l'Europe qui se lève. Ah! ne nous laissons pas intimider par l'audace désespérée- de la bête aux abois. A nous aussi il nous reste des ressources et nous sommes loin encore d'entamer ce fonds d'énergie auquel les lutteurs font appel avant le dernier round. C'est la ,.belle" qui s'engage. Qui de nous ne mettrait pas son dernier liard sur nos glorieuses couleurs l Charles Bernard, — ^ - Conférences de Union Belge" d'Amsterdam. Nous avons le plaisir d'annoncer que les deux Conférences organisées par ,, L'Echo Belge" -dans lo courant du mois de décembre, sous les auspices do 1',,'Union Belge" et pour les membres de celle-ci, seront données par M. Charles Bernard, qui parlera du „Portrait français au X Ville Siècle" (la date de cette conférence fera fixée ultérieurement), et par M. René Chambry qui prendra la parole le 12 décembre en la salle Heystée Smit, Heerengraelut. Au cours d© cette soirée, l'excellent violoniste italien Arthur Petronio se fera entendre, xNous publierons ultérieurement le pro-grsuanit» Le peuple qui ment Pour avoir dénoncé, l'autre mois, les inventions atroces et meurtrières des spadassins allemands, pour avoir osé nommer, en toutes lettres, le nouveau collaborateur de i Hindenburg, le Général von Choléra, nous avons eu, à nos trousses, pendant une semaine, toutes les ohiennes enragées de Germanie. Il fallait les entendre aboyer, dans leur jargon d'Outre-Rhin, la ,,Deutsche Zeitung" (de Berlin), les ,,Munchener Neueste Nachrichten" (de Munich), la ,,B. Z. am Mittag", et d'autres. La guerre bactériologique, les bacilles trouvés dans les bagages allemands à Cortina d'Ampezzo, les bonbons empoisonnés de Bucarest, les cigares microbifères de la Somme étaient des inventions, des fables, des calomnies. Les folliculaires de Guillaume, entre deux hoquets de choucroute absorbée trop précipitamment, bavaient que ce n'était pas vrai. Ce n'était pas vrai! C'est la formule favorite là-bas. Les intellectuels allemands en ont usé et abusé dans leur fameux manifeste de 1914. Bethmann-Hollweg en a fait le leitmotief de ses nombreux discours au Reichstag. Maximilien Harden, un bon Allemand, avait beau s'écrier: ,,Oui> nous avons voulu la guerre, et nous devions la vouloir". Le choeur impérial répondait inlassablement: Ce n'est pas vrai. Les faits sont éclatants comme le soleil. L'Allemagne nie avec effronterie. Elle nie tout, elle nie toujours. C'est le système boche dans toute sa simplicité. Les catholiques allemands eux-mêmes, dans leur réponse aux deux volumes de faits, édités par le comité catholique français, n'ont trouvé que cet argument: Ce n'est pas vrai. Le mensonge teuton a seul ia valeur d'une vérité ! Heureusement pour nous ce système de défense trop simpliste ne résiste pas à la lumière des faits. Pendant que toute la presse boche criait à l'infamie, parce que nous évoquions, comme ime sorte de symbole, l'image de von Choléra, on trouvait, à la légation allemande de Bucarest, ce que vous avez lu dans l',,Echo Belge" du 30 novembre: des provisions de bacilles, destinées à provoquer des épidémies. L'envoi, ouvert en présence du secrétaire de la Légation américaine, était conditionné à souhait. Il n'y manquait rien. Une notice indiquait le mode d'emploi ,,avec prière de faire un petit rapport sur le résultat obtenu". La légation d'Allemagne à Bucarest était en somme une boutique d'empoisonneur. Les ambassadeurs allemands ont d'autres occupations que la diplomatie! Je ne sais quel député de notre cher pays se lança, un jour, à propos de la discussion du budget des affaires étrangères, dans une diatribe assez inoffensive au sujet des attachés d'ambassade et du personnel diplomatique. Il leur reprochait, si mes souvenirs sont exacts, de s'intéresser plus à la danse qu'à leurs autres devoirs. Les attachés boches sont plus sinistrement sérieux. Ils se passionnent aussi pour la danse, mais leur pas favori, celui dans lequel ils entraînent les malheureuses nations ' qui les accueillent, c'est la danse de la mort, la danse macabre. Il est heureux pour nous que nous soyons enfin renseignés et édifiés. Lorsque, après cette horrible guerre, nous reverrons dans Bruxelles, délivrée du sinistre Bissing, l'ambassadeur de Prusse (il n'y aura plus d'ambassadeur d'Allemagne), souvenons-nous quelquefois de la découverte intéressante qu'on fit le 22 septembre 1916 à la légation allemande de Bucarest. La Prusse demeurera longtemps encore, sinon toujours, ,,le peuple qui ment". Mais au moins nous savons maintenant ce qu'elle : vaut: rien. [ Auger de Busbeck. : Pour la St. Nicolas, la Noël 1 et les Etrennes de nos , soldats au front j Montant des listes précédentes ',183.321 fl. \ Ï60240" frs.. , Pour nos soldats au front qui . i moissonnent de nouveaux j lauriers tous les jours, L. < Dujacquier 0.50 frs. : Honneur à la vaillante rédaction de V,,Echo Belge" bassement et lâchement insultée par la canaille evi- ■ hochée 2.00\ fl. > En souvenir de ma chère et c regrettée soeur Gabrielle... 0.50 ^ c 4. notre bonne et chère madame W. G. van der Key-. len, pour le bonheur et la, I santé de ses enfants 0.50 ,, c Une famille liégeoise à Bois- le-Duc 10.00 ,, ° De la part des officiers belges internés à Amersfoort 20.00, n —1 s Pour nos prisonnier j de guerre * Ê Louis 'Duiacemier,.........0.50' frs. r En Belgique. Déportations. Il n'est pas trop tard pour reproduire ici les lettres que des braves gens déportés adressèrent à leurs familles. Elles sont vraiment poignantes.La première missive est envoyée par deux fils à leurs parents, domiciliés dans un village des environs de Gand, où des arrestations en masse ont été opérées : ,,Lorsque nous lûmes conduits hors du village, nous fûmes diriges sur Gand, où nous arrivâmes lo soir, vers 11 heures, devant 1e palais ,,Vooruit". Les Allemands nous enlevèrent nos cartes d'identité et nous enfermèrent dans la salle des fêtes. „Le lendemain matin, à 10 heures, on donna; à chacun d'entre nous une tartine do pain aigre, sans graisse, et de l'eau; à 2 heures, nous reçûmes 'la même ration, et à 7 heures du soir, lo même traitement nous était infligé. Tel fut le menu des trois premières journées. Mais ce .n'est pas do cette manière-là qu'ils nous amèneront à signer. ,,Mercredi soir, à 11 h. 1/2, une voix cria: ,,Die Leute von X..., hier kommen !" (Que les gens de X... viennent ici!) ,,Nous pensâmes qu'on allait nous envoyer en prison où l'on doit être mieux qu'ici, Quand nous fûmes dehors, nous nous vîmes entourés do deux rangs do soldats qui nous conduisirent à la fabrique ,,Plezante-Ve3t", où nous nous trouvons encore. ,,-Nous y arrivâmes à 1 heure du m ait in et no.Us y trouvâmes des .sacs à paille infestés "de vermine. ,,Le lendemain matin, à 9 heures, on nous donna à boire une infusion de glands, mais nous ne reçûmes pasi de pain ; à 1 heure de l'après-midi, enfin, nous pûmes manger de'5a soupe à satiét» ; après ce repas, nous nous sentîmes si alourdis et si incommodés que tous nous nous étendîmes pendant une heure sur notre sac à paille. Lo repas du soir consista en un peu de mauvais café et de pain. ,,L'épreuve de la faim continue. Mais nous vous assurons, père et mère, que nous .ne signerons jamais. Nous l'avons dit à la Maison Communale, nous sommes et nous restons de vrais patriotes. Nous ne savons encore quand nous partirons d'ici. Nous avons ibort coura ge; ne vous en faites pas pour nous. Les Allemands ne parviendront pas à nous dompter. Notre volonté est celle de l'Yser." (Yzer signifie aussi ,,fer" en flamand). La deuxième lettre est adressée par un ouvrier à son patron : ,,Voici déjà toute une semaine, dit ce travailleur, que nous nous défendons contre les Allemands et mous espérons pouvoir toujours-rester forts. .,Ce serait une grande lâcheté de notre panfc die travailler pour l'ennemi et, par le fait, de prolonger la guerre. Nous sommes tous complètement d'accord sur ce point. „Nous sommes ici au nombre de 2,300. Ils ne nous feront pas plier; nous n'avons pas le droit d'être mieux partagés que nos frères du front, qui pour nous luttent et souffrent. Nous ne pouvons faire un pas sans que les Allemands, avec leur fusil ou leur baïonnette, soient sur nos talons. Ayez la bonté de demander chez moi que l'on veuille bien m'envoyer un peu de vêtements, car la température fraîchit déjà. ,,On raconte ici que les Allemands veulent nous contraindre à travailler sans que nous ayons signé un contrat"; je trouve cela dégoûtant. Des amitiés à tous et ayez, vous-même, bon courage. L'heure de la liberté finira bien par sonner." La troisième lettre fuit écrite par un jeune iiomme arrêté au bureau du contrôle militaire (Meldeamt), au moment où il venait pour la comparution périodique : ,,Père, écrit-il, quand nous passions dans la •ue, je vous ai vu et je vous ai salué. Vous ivez peut-être trouvé étrange le fait que je ne rous ai pas seulement serre la main. Vous comprenez, (Cependant, pourquoi je no iL'ai pas fait. Le plus prudent est d'obéir aux Al-emands, aussi longtemps qu'ils ne font pas violence à notre conscience. „ Quand nous arrivâmes ici, dans le bâti-nent, et qu'on nous dit que nous devions signer, ce fujfc une telle explosion de cris, de pro-;estaiions et de huées, que le public qui se trouvait à l'extérieur a certainement dû l'en-endre. Ce fut notre seule réponse." Cette lettre contient aussi des détails narrants au sujet do 'la détestable alimentation les prisonniers civils. .*. * Depuis plusieurs mois, dans le but de faire accepter par le public belge les mesures draco-tiennes que les Allemands s'apprêtaient à jrendre contre les chômeurs involontaires en Belgique occupée, la presse teutonisée de* Bruxel. es s'archarno à faire le procès des sans-travail ; :11e les représente comme des fainéants, heu- i eux do pouvoir échapper à la loi du travail et ivant, dans une douce béatitude, des distribuions quotidiennes d'aliments effectuées par es soins du ,,Comité National de Secours" ou [il produit des indemnités allouées par les ,fonds de chômages." Ce sont là des arguties que les faits démen-ent. - Un journal de ,,Konnnandantur" laisse, en ffet, passer une lettre simple mais éloquente, l'un chômeur bruxellois contraint de faire face . eea besoins" aveo lo produit de son indemnité e chômage. Voici les passages essentiels de et te missive : ,, Quelles sont mes .res-ources ? jjNous touchons, ma foanrae et moi, 10 francs >ar quinzaine au foin] du chômage, en dehors de uoi nous ne pouvons compter que sur le haïr d, sur l'intervention d'un ami complaisant, ni* la ,,bricole" qui, de loin en loin, fait tom-or quelques sous dans notre caisse. ,,Oeci dit, voici comment nous dépensons otre ,,fortune", le soin vous étant laissé de avoir si nous faisons ou si nous ne faisons oint de folies ; pommes de terre et oignons, fr. 36 ; une livre de chicorée et un paquet de srréaline, 1 fr. 35 ; savon de toilette, 0 fr. 35 ; avon pour la lessive et amidon, 0 fr. 65; renie r>our les chausseurs et pâté pour récurer otre fourneau j 0 fr. jfîj charbon,) bois coupé, papier, 2 fr. 90; frais d'éclairage, 0 fr. 40; lard et graisse de l'alimentation, 1 fr. 30; un kilo de riz, 0 fr. 66 ; pâtes alimentaires, 0 fr. 60 ; haricots, 0 fr. 50 ; vinaigre, poivre, sel, cannelle en poudre, 0 fr. 40 ; sucre, 0 fr. 41 ; sodex, O'fr. 20; deux pots de confiture pour ma femme, dont l'estomac est quelque peu délabré, 2 fr. 013 , allumettes, fil à coudre, laine pour raccommoder les bas, 0 fr. 30. .,Telles, Monsieur, sont nos dépenses courantes, et, à faire le compte, vous verrez qu'elles s'élèvent par quinzaine à fr. 12.93. .,Imaginez-vous bien l'importance du pres blême devant lequel chaque jour nous nous trou- . vons, et voyez-vous par ailleurs, en dehors'peut-être des deux pots de confiture dont la nécessité, pour m'apparaître clairement, n'en est peut-être pas moins discutable, qu'il y ait moyen de supprimer quelque poste de ce budget?,,Or, Monsieur, où irions-nous si nous avions affaire à un propriétaire grincheux et si nous ne ménagions pas à l'extrême le ligne et les quelques frusques que nous avions avant la guerre ?" Il faut noter, tout d'abord, que les prix payés par ce chômeur sont ceux des magasins alimentaires communaux, décuples de ces taux, de faveur.. Le sort des chômeurs et des indigents admis à bénéficier des distributions des cantines communales est-il plus enviable? Tous ceux qui ont assisté à ces distributions, tous ceux qui ont vu la file des malheureux piétinant, deux fois par jour, durant des heures parfois, les pieds dans la boue, grelottant dans le froid ou suffoquant sous l'ardeur du soleil, avoueront qu'ils n'ont jamais contemplé ce spectacle de misère sans un serrement de coeur. Est-il "concevable, ainsi que l'affirment les Allemands, que ces infortunés de la guerre aient refusé, volontairement, lo travail bien rémunéré qui, prétend-on, leur était offert? Chaque fois qu'il s'agissait dé travail pour l'intérêt militaire allemand, de coopération avec l'ennemi de la Patriej oui, les refus ont été légion ; l'ouvrier belge a oppose la force d'inertie aux offres de l'envahisseur. Mais quand l'industrie belge a pu présenter aux chômeurs une besogne sérieuse, avec l'assurance, d'une durée raisonnable, elle n'a jamais manqué de bras. Et la preuve c'est que les charbonnages, les verreries, les grandes usines ont pu, sinon fonctionner toutes, du moins améliorer leurs installations, agrandir leurs ateliers, perfectionner leur outillage. Quand elles ont chômé, ce n'est pas faute de bras, mais par manque de matière première ou défaut d'écoulement pour leurs. produits.Si l'industrie belge subit une stagnation effrayante il y a, pour expliquer cet état de choses, beaucoup de raisons dont la responsabilité remonte, en premier lien, à l'autorité occupante. Pour le démontrer, il suffira do citer quelques-uns des actes publics accomplis par l'envahisseur..Dès les premiers temps de l'occupation, il a > été procédé "à la saisie de milliers de machines-outils et, particulièrement, de tours américains, impossibles à remplacer. Il paraît avéré qu'ne quelques mois cinq mille machines enlevées clans le bassin de Liège ont pris le chemin do l'Allemagne. On a procédé, ensuite, à la saisie des /aétaux, du cuivre notamment, dont on dégarnissait quantité de machines, les rendant ainsi inutilisables.Depuis lors, les Allemands se soni emparés de tous les stocks de laine, de lin, de jute, de coton, de filés de toutes espèces, obligeant, par le fait, toutes les filatures et tissages du pays à fermer leurs portes, à moins que leurs administrations ne consentent à travailler pour l'armée allemande. Tout cela ne suffisant point encore, il a été procédé à la saisi© ou à l'immobilisation des caoutchoucs, des pneus d'autos et de vélos, des moteurs de tous genres, des aciers finis, des courroies do transmission, des automobile*?, des iocomobiles, des machines à travailler le bois, des 'bois de construction, des chevaux, des cuirs et des peaux, jusques et y compris les peaux de lapins et de chats, des peupliers, des tissus de laine, de coton et de soie, des articles de rubannerie, de bonneterie et de passementerie,. etc. r Il y a quelques jours, les Allemands interdisaient aux fabriques tle chaussures de travailler plus de 24 heures par semaine ! Cette énumération est, forcément, très incomplète; la liste complète suffirait, à elle seule, à remplir une forte brochure. A tout cela-, il fauib ajouter la saisie des huiles et des graisses au profit de l'armée allemande, la disparition presque totale du pétrole et de 'la benzine, entraînant l'arrêt d'une quantité d'usines dont les machines no peuvent fonctionner sans huile. C'est dans ces conditions, après avoir enlevé aux industriels belges tous les moyens de pro-. duire, après avoir entravé l'exportation de leurs produits par l'accumulation de difficultés insurmomtables, après avoir, en un mot, vidé les ateliers par la force, que les Allemands osent reprocher leur inaction aux chômeurs belges et prennent prétexte du chômage pour organiser les déportations et la traite des blancs dans le pays. Quant à l'ouvrier belge, dont le courage et l'ardeur au travail ne craignent aucune comparaison, il est au-dessus de l'outrage qu'on lui' fait en incriminant sa prétendue inclination à l'oisiveté. A Bruxelles ,,Le Bruxellois", payé en Mark, en Mark de Salm, — annonce que la croisade humanitaire pour la paix qu'il a inaugurée lui vaut chaque jour, des douzaines de lettres d'adhésion. Il ne nous dit pas combien de centaines de lettres d'eng... uirlandades il reçoit — en attendant le coup de pied final au bas du dos. * * * Neuf victimes de la terrible explosion à l'abattoir do Curegheiu ont été transportées à l'hôpital d'Anderlecht, trois autres ont été soignées chez le docteur Fagnaert, où l'un d'eux succomba à ses blessures peu de temps après; un autre a été transporté à son domicile, rue d'Allemagne 138. La plupart des blessures sont affreuses; on a vu une1 des victimes entièrement 1 scalpée, d'autres les bras et les jambes brisés, d'autres encore avec d'affreuses plaies à la tête. Voici les noms des victimes : Georges Schoon-jans, .rue des Mégissiers, 5 (décédé) ; Edouard Robert, place Communale, à Molenbeek-St-Jean, deux bras et une jambe fracturés; Vermeire Joseph, impasse du Blason, 11, blessures à la tête ; Robert Louis, place Communale, à Molenbeek-St-Jean, blessures multiples ; Tobback Théodore, rue du Vautour; Emile Baetens, rue Saint-Martin; Leroy Léopold, impasse de la Ferraille; De Leener Jean-Baptiste, rue du Trèfle; Steurs Théophile, rue d'Allemagne ; Dewilde Désiré, rue Heyvaert. Ce dernier est soigné à son domicile.lin ingénieur de la Compagnie Continentale du gaz aidait le parquet dans ses recherches. Quand l'explosion s'est produite, une équipe de trois hommes de la Cie du gaz travaillait à l'extérieur de l'échaudoir pour sectionner la conduite d'arrivée du gaz. Aucun n'a été atteint.Le gaz s'était accumulé sous une voûte en béton, servant de soutien au bâtiment. On ne sait pas comment l'accident s'est produit.-n r\ —, —~ 1 /H*. «LA W fl." » A Bouchout un individu était occupé,, gravement, à déterrer des choux — qui ne lui appartenaient pas. Il commençait à enlever le quatre-vingtième exemplaire de la collection, lorsque le propriétaire survint et l'obligea à payer un franc par chou dérobé. Le maraudeur en a donc été quitte pour quatre-vingts francs, plus les frais de transport. Et, par surcroît, il a été obligé de manger pendant toute la semaine le même légume. C'est oe qu'on peut appeler unie mauvaise affaire! * ft *, L'Oeuvre du Secours discret a clôturé son année d'exerciceyà fin septembre, elle a secouru 1,375 personnes. Les dépenses se sont élevées à 150,995 fr. En septembre 1916 les dépenses comportaient 22,146 fr., les cotisations n'étaient que de 8,854 fr. Le déficit s'élevait donc à 13,292 fr. A Ma lisses Le ,,Secolo" annonce que le cardinal Mercier se rendra prochainement à Rome. A CSarasS A Gent^rugge une jeune femme, Mme Broeckman—Maes, au moment d'éteindre la. lumière pour se mettre au lit, laissa échapper la lampe qui, par fatalité, tomba suç un cruchon de benzol posé à terre. Le cruchon et la lampe se brisèrent, le benzol fit explosion et la malheureuse se trouva entourée de flammes. A 6es cris, son mari accourut-, mais comme il ne réussissait pas à éteindre aussitôt les flammes, elle se précipita dans la rue, où des passants vinrent à son secours. Pendant ce temps, un commencement d'incendie s'était déclaré dans la chambre. Le mari eut beaucoup de peine à sauver deux enfants qui s'y trouvaient. Lo berceau du plus jeune, âgé de quelques mois, avait pris feu. L'homme fut brûlé aux pieds et aux mains, mais sans gravité croit-on. On put se rendre rapidement maître du feu. Quant à la pauvre femme, elle fut transportée à l'Institut St. Joseph, où elle vient d'expirer. A Verviers La ville de Verviers, centre de l'agglomération industrielle la plus proche de la frontière de l'Est, subit l'occupation allemande depuis le premier jour de l'invasion du territoire belge. Fait caractéristique, le sentiment national y est aussi ardent, dans toutes les classés, au sein de tous les partis politiques, qu'il l'est à Bruxelles, à Anvers ou à Gand. Verviers, connu par la vivacité de tempérament de ses ouvriers, socialistes en grand nombre, et par l'esprit frondeur de sa population, Verviers ne veut voir et ne voit qu'une chose en ce moment: l'union nécessaire de tous les Belges pour assurer l'Indépendance de la Patrie. C'est la puissance de ce sentiment, ressenti dans tous les milieux, qui explique lo dédain méprisant avec lequel fut accueillie unanimement en Belgique l'annonce de la pseudo flamaudisatiôn allemande de l'Université de Gand. Les ligues -wallonnes du pays elles-mêmes ne s'en sont point émues. Dans une pensée patriotique qu'il est aisé de comprendre, elles ont renoncé à se réunir, dit une lettre verviétoise, même en tapinois. ,,C'est tout à leur honneur", ajoute l'auteur do la lettre. Âu Brabaîît A Vilvorde on vient de célébrer le mariage de Pierre Endents, un de nos glorieux, amputé d'une jambe. La cérémonie fut touchante. Tou- • te la. commune s'était portée au devant des J jeunes époux que Péchevin Vercaeren félicita chaleureusement. ] *. *, Les céréales de provenance indigène vont être réparties entre de multiples dépôts, situés, autant que possible, à proximité des moulins. On'parviendra ainsi à parer aux difficultés qui pourraient mettre obstacle au tran- , sport régulier et rapide des produits de ravi- ; taillement. La mesure s'impose particulière- j ment dans les endroits éloignés des voies navi- ( gables, car il convient de prévoir le moment où ; les localités, situées en dehors du rayon des- ] servi par les fleuves et les canaux, devront i compter uniquement sur la production du pays. ^ < Actuellement, les céréales indigènes sont ré- i parties dans 149 dépôts, situés au nombre do I dans la province d'Anvers, 9 dans le Brabant, < B5 dans le Hainaut, 17 dans la province do { Liège, 15 dans le Limbourg, 10 dans le Lu- j semoourg et 11 dans la province de Namur. t Ces chiffres vont être doublés ou triplés, mal- 1 rré les frais considérables que vont entraîner :es nouvelles mesures. A ta Pays Wallon On annonce la mort inopinée, à l'âge de 72 ans, de M. Laurent Philippart, ingénieur en <-ihef du niitériel à l'JInioii des Papeteries* [7 Jt WMZn âj/i pardessus D'HIVER | J I I' depuis fl. 27.50. J Hoïweg 11 I I Sa Haye. | L'Offensive en Macédoine. La présence continuelle de troupes grecques dans le Nord de la Thessalie a incontestablement fait du tort aux armées alliées en Macédoine.La France et l'Angleterre ont supporté avec la plus grande patience l'attitude de la Grèce qui a officiellement failli à ses devoirs et elles se sont gardées de toute action qui eût pu être interprétée comme portant atteinte à sa neu- / tralité ; c'était cependant très dangereux pour nos armées d'avoir dans le dos un pays neutre et armé car,^ quoique la majorité du peuple soit tout à fait porté pour les Alliés, il compte des 'agitateurs carrément pro-Allemands. La situation politique de la Grèce était telle que le général Sarrail ne pouvait point en ignorer le danger et c'est pourquoi il fut obligé de concentrer beaucoup plus de forces qu'il 11'eût été nécessaire de la faire si la Grèce s'était montrée réellement favorable ou si «du moins son attitude n'eût pas demeuré équivoque, et c'est bien la politique peu claire de la Grèce qui empêcha^ les Alliés d'entreprendre sur une grande échelle^ l'offensive à laquelle certains critiques croyaient pouvoir s'attendre. Que l'on^ ne s'imagine surtout pas ^ue les armées alliées concentrées à Salonique soient le moins du monde démobilisées; bien au contraire, ^ elles jouent un rôle important dans l'offensive générale contre les Centraux. Les nouvelles de Salonique sont rares, jl est vrai, mais on n'a pas non plus attaché aux événements qui s'y sont déroulés l'importance qu'ils méritaient; une grande partie des forces des Bulgares a été continuellement maintenue sur ce front et, grâce à cela, Maokensen pre- . nant l'offensive dans la Dobroudja ne dispose ' que de troupes allemandes et dé fort petits 1 effectifs bulgares et, si comme il y a tout lieu de le croire, son succès est éphémère, ce sera bien dû aù fait que les armées bulgares sont immobilisées ailleurs. Pour se rendre compte du rôle qui incombe aux Alliés en Macédoine il faut noter qu'ils n'ont pas uniquement affaire aux Bulgares mais qu'il y a en Albanie de forts contingents allemands et.autrichiens. • Le secours le plus sérieux que les Allemands ont apporté à leurs Alliés consiste dans l'approvisionnement de l'artillerie, la plupart des gros : canons ont été amenés sous la conduite do j leurs officiers et ils ont même envoyé toute une artillerie de montagne. Ils leur ont amené aussi à travers les défilés des Balkans et au prix des plus grandes difficultés une énorme quantité - de munitions de tous genres et de tous calibres dont ils eussent cependant eu grand besoin ailleurs. ; Durant les derniers mois, les Allemands n'ont pas un seul instant entrevu la possibilité do réduire le nombre de leurs hommes, ni l'approvisionnement de leurs munitions; bien au contraire, il arrive sans cesse de nouveaux renforts, surtout aux environs de Monastir. Dans le centre, les troupes des Germano-Bulgares sont plus que tenues en respect ; ici aussi elles ont été expulsées par les Français et les Anglais des positions qu'elles avaient choisies ?t se tiennent sur la défensive, subissant les grandes pertes que leur occasionne l'artillerie des Alliés, bien supérieure à la leur. Sur 'l'aile droite comme à l'Est, les Alliés on# réalisé d'importants progrès; ici ce sont les innées anglaises seules qui ont été engagées lans les combats; le lac Takinos n'a. pas longtemps secondé les tentatives des Bulgares, les irmées britanniques ont pris villages sur villages et coupé la voie ferrée de Demirhissar à FCavala. Tous les avantages sont demeurés aux Anglais qui sans cesse tiennent l'ennemi en ^ îveil, le forçant à amener là-bas toutes ses réserves et le mettant en tout cas dans l'impossibilité de retirer des troupes pour renforcer soit l'Ouest, soit le Nord. _ Il ne faut pas perdro de vue que les opéra-ions dans les Balkans font partie du plan gé- ✓ léral d'offensive que poursuivent les Alliés; il 7 a là une unité d'action beaucoup plus grande pi'on ne le croit généralement. Lorsque lo peuple allemand se figurait que 'offensive contre la Roumanie se poursuivait tvec grand succès, la presse boche tenta de ridiculiser l'unité de plan des Alliés; la simul-:anéité d'action a bien prouvé le contraire car, ;andis que les Italiens attaquaient dans le Car-;o, les Français à Verdun, et que les Anglais •xerçaient leur incessante pression sur la Som-* ne, tout cela, allait de pair avec de sérieuses tttaques en Macédoine ; le spectateur le plus iésintéressé anême doit comprendre quo la Roumanie n'est pas restée sans secours et que 'aide des Alliés a même été immédiate et effeo-ive.Quoicpio fasse ou semble faire Mackensen lans la Dobroudja, il ne saurait éviter que ses irmées soient sans cesse menacées et que les ignés de communications courent le risque l'être coupées ; lo moindro affaiblissement [ans la puissance défensive des Germano-Bulgares dans la. région de Salonique entraînera m désastre pour tout le groupe des -armées illemandes dans les Balkans. - ■ 1 ^ ' tl y a un an décembre. MM. Briand, G allie ni, La-aze, Asquith, Kitchener et Balfour se rêu-\issent à.Calais.

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Cet article est une édition du titre L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Amsterdam du 1914 au 1918.

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