L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1917, 12 Mai. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Accès à 25 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/s756d5qm2c/
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3ème Année N®, ©31 S cents Samedi ï3 bts«&1 ï©î^ L'ECHO BELGE L'Union fait la Forcer «Journal «usotâs? en «Sua matin paraissant ers Hollande Belgs est notre nom tfe famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction: N. Z. VOORBURGWAL 234-240, AMSTERDAM. Téléphone: 2797. Rédacteur en ClieS : Gustave Jaspaers. „ .,, . „ <• . ( Cîiarles Bernard, Charles Herblet, Comité de Rédaction: { „ , . ' ,, .. , , ( René Chambrf, Emile Painparé. Pour les annonces, abonnements et venta au numéro, s'adresser à l'Administration tJu journal: N.Z. Voorburgwal 234-240, Amsterdam Téléphone: 1775. Abonnements: Kolîandefl.!.50r5a«-moïs. Etranger 5>.2.00oarmois Annonces: 15 cents Sa Signe. Réclames: 30 cents la ligne. Ilerhaeren et la France C'est un grand honneur pour l'„Echo Belf de pouvoir publier cet article inédit, consacr notre Verhaeren par Camillo Mauclair, l'un i maîtres de la littérature française contem j-aine, poète, romancier, critique, l'auteur d grand ouvrage sur 1',,Impressionnisme". Il fun des écrivains français connaissant le mie la Belgique et la Hollande. Il a beaucoup éc sur notre art et notamment sur le pein Victor Gilsoul. L. P * * * Les circonstances auront voulu que ce page parût trop tard pour me permetl d'apporter des détails inédits sur l'oeu\ et la carrière d'Emile Verhaeren. La m< d'un grand artiste suscite à l'instant c articles biographiques; c'est une ,,actualité qui exige une synthèse rapide, une inforn tion hâtive du public, et dans les vint quatre heures if semble que tout soit d Mon dessein est .tout autre, en songeant ; génie «t au caractère du cher et glorie' aini littéraire et personnel que je viens perdre. Je ne pense ni aux dates, ni ai anecdotes, ni à l'appréciation critique d livres, mais à l'âme, à la conscience— c'est d'elles que je voudrais parler, et propos d'elles certaines choses essentiel] p'ont pas été précisées dans les journaux. J'ai connu Verhaeren en 1892, je l'avî revu, pour la dernière fois, il y a un mo: et durant ce quart de siècle je puis dire q' jamais je n'ai rencontré une nature d'homr plus parfaitement belle, pure et admirabl C'était le modèle vivant d© la. bonté, de loyauté: en art, la constance d'un état lyi que 'de l'esprit ; dans la vie, la simplicité l'indulgence mêmes. J'ai yu se construir degTé par degré, la gloire de Verhaeren. débuta dans le milieu symboliste dont je fe 6ais partie: il en partagea la mauvaise pu la meilleure fortune, d'abord excommun par la critique poncive, parce qu'il écriva des vers libres, puis, peu à peu, remarqu Cependant il demeura longtemps dans situation d'un pocte qu'une élite vénère 1 dont le public et la presse ne s'enquièrei pas. A ce moment Rodenbach, parisianis était le seul poète belge que Paris connû Puis la réputation de Maeterlinck, doi Verhaeren était l'aîné de dix ans, s'élei si rapide et si éclatante, pour des motifs complexes, que Verhaeren en fut éclipsé av< les autres écrivains demeurés purement r présentatifs de leur pays flamand ou \va Ion, comme Lemonnier, Gilkin, Eekhou» Demolder, Max Elskamp, Maubel ou Sév rin. Ce ne fut que progressivement qu'c ressentit la force et la qualité d'inspiratic de cette poésie qui, dans une génération c le lyrisme demeurait surtout musical et sul til, ctait seule à apporter l'élément exce] tionnel de la puissance, à s'élever au rang c la fresque et de la symphonie. Derrière li compositions de l'optimisme mystique c Maeterlinck, de plus en plus mises à la moc dans un public international et de moins e moins flamandes, Verhaeren reparut comn la personnalité essentiellement représent; tive dè~ sa race, comme, en sculpture, Cor stantin Meunier. J1 fut ,,le grand poète d< Flandres". Cependant, à l'heure où l'on découvra enfin qu'il avait écrit plusieurs chefs-d'oei vre en ce sens, il évolua, comme Maeterlinc mais pour de tout autres raisons, vers ue conception plus générale de son art. L mode, la publicité n'y furent pour rien, no plus que. le désir de la fortune: Verhaére est mort aussi modeste et aussi simple qu' avait vécu. Il fut conduit à une sorte d lyrisme européen par des motifs assez sen blables à ceux qui ont guidé Walt Whitmar il crut, en socialiste lyrique, à la fraterait des peuples par l'idée de progrès pacifiqu amenant l'union élargie des patries, et, a lieu de désavouer le progrès et de bouder 1 science, il admira dans le machinisme 1 moyen de Prendre l'humanité plus heureust il y chercha et y trouva des décors de beauté il adopta aisément les rythmes puissants qi chantaient en son âme. aux spectacles énoi mes du travail et des villes modernes. De lors, sans qu'il cessât de célébrer avec amoui avec une tendresse délicieuse, les figures e les sites de sa petite patrie, Verhaeren don bla le fleuve de sa poésie lyrique, et ces deu: courants parallèles commandèrent toute so: oeuvre. D'abord sombre et pessimiste, ell 6'éclaira d'un optimisme fait de la joi d'avoir trouvé de la beauté à peindre et Bymphoniser jusque dans le monde le plu apparemment opposé à la poésie. Aprè avoir craint Les Villes tentoculoires, il e: vint aux Forces tumultueuses et à La Mul tiliït splendeur. Cette évolution fut encore mieux apprécié «n Allemagne qu'en France. Tandis qu'un élite française restait seule à comprendre e a louer la génialité de ce grand forgeur d rythmes, de cet inspiré, l'Allemagne s'em pressait de multiplier les belles éditions d Vorhaeren,' de le traduire, de le convier -des oonférences, de lui offrir gloire et for t-Une. Elle faisait de même pour Maeter linck: mais Maeterlinck, quoique de cultur d'idéologie toutes germaniques, était à 1; •fois un auteur comble des faveurs parisien jes et un auteur cosmopolite, aussi cher au: S-aves qu'aux Anglo-Saxons. Il semble biei l'Allemagne ait eu le dessein de s'an Joxer moralement la personnalité de Ver jtoeren et de le réclamer comme un véritabL v^que du germanisme moderne, bien qu'i Belge et d'.expression française. Ell< comptait eu tous cas le disputer et l'enle^ à Paris plus commodément que Maeterlinc bien des essais de revues allemandes ont cc firmé cette intention. Nul poète de cei envergure n'existant dans l'Empire, il et; ^>> tentant de voir en lui, malgré sa langue, \ à lyrique selon l'idéal de la „Kultur". les Verhaeren fut touché de ces sympathii 0Q_ Il considérait l'Allemagne comme une gra un de nation. U ne voulait pas croire à la gu< esfc re européenne, confiant dans le progrès j ux truiste. Il prit la gloire telle qu'elle vena rit Mais il resta Belge et Français de coeur bre ! d'esprit. Il voyagea en Allemagne, et n séjourna pas. Il vécut l'été en Wallon: dans une petite maison forestière, et l'hiv à Saint-CIoud, aux portes de Paris. Il z cueillit avec sa cordialité généreuse les Al! mands et les autres étrangers qui venaie 'ro le voir, mais il n'eut pour amis que ses viei r® camarades du symbolisme et de la rena: ,r sance littéraire belge. Quand l'avéneme f,s, du Roi Albert fut marqué par une recruid< cence d'attentions et de faveurs accorde aux arts, auxquels Léopold II s'était mo tré assez indifférent, Verhaeren prit subit ment la vraie place que ses pairs lui avaie: désignée depuis longtemps: il fut le poè national, la voix de la vieille Flandre h ® roïque. En même temps tous les élémen ^ de sa renommée, jusqu'alors dispersés, es réunissaient, la pleine justice, tardive ma splendide, était rendue à celui qui était a la fois un nationaliste ardent et un apôt ^ de l'internationale fraternité — un puissai génie humain et le plus grand créatei ,1S d'états lyriques que la littérature françai s' contemporaine comptât avec Paul Claude 10 C'est dans ces conditions que la guer: 10 qui détruisait son pays a détruit aussi 1 illusions de ce sexagénaire aspirant à la s .a rénité du crépuscule de sa très noble vi 1" Depuis deux ans sa conscience endurait eli martyre avant qu'iui accident martyrisi son pauvre corps. Il luttait, galvanisé p« . le sentiment du devoir. Il allait au fron dans son lambeau de patrie où il a vou] ^ être enterré, voir le Roi son ami, voir î® vie de courage et de souffrance de ses con * patriotes, et il errait par la France, red sant tout ce qu'ils avaient fait d'épique < ® d'inoubliable, il composait dans la doulei ' quelques-uns de ses plus merveilleux poi l mes, il gardait la foi dans les réparatioi futures, il rejetait ses anciens rêves et e • rêvait de nouveaux. Il passait parmi nou 1 fier et brisé, désespéré et hanté d'espéran< ra! invincible, l'âme atrocement arrachée. 0 S1 le saluait très bas, il portait sur lui toute £ ^ patrie, il était un symbole vivant, il éta : respecté et illustre. Et on savait bien qu' . incarnait l'âme de la Flandre, et pourtan ' devant ce vieil homme au regard bleu, au moustaches rousses et tombantes de Gauloii u personne ne doutait d'être en présence d'u î1 génie français. C'est de ce sentiment qn u nous fûmes tous pénétrés lorsque, récen >* ment, nous nous réunîmes pour lui rendi }" un hommage intime en plaçant au musé du Luxembourg, en face du portrait d îa d'Annunzio, un des beaux portraits qu e l'impressionniste belge Théo van Rysse e berghe a souvent peints d'après lui. Un n actrice célèbre lisait des poèmes, Paul Pair 6 levé parfait avec une dignité émue. Nor étions là quelques-uns des plus vieux am: de Verhaeren, parmi des admirateurs pin s récents, nous lui offrions des roses de Franc et lui donnions l'accolade. Combien il étai changé, courbé! Quel pathétique dans so " attitude si -lasse! Mais aussi quelle vrai grandeur ! ? Le soif où la terrible dépêche est arrivé a de Rouen, nous avons tous pleuré un de Q nôtres, et, dans le public parisien et régiona !? même, rien d'étranger ne s'est mêlé au deuil L Le nom de Verhaeren, tout instinctivement e était devenu un nom sacré pour tous le Français, par le miracle et la vertu de l'uni ; té de "langue. e De l'Allemagne qui l'avait tant fêté faut e de pouvoir le revendiquer, et en qui il avai 11 tant cru, il ne pouvait parler sans frémir a elle avait introduit violemment dans soi e âme le sentiment exécrable de la haine, ell !» lui avait imposé cette chose affreuse pou > une conscience toute de lumière et de bonté 1 la décision logique de considérer la hain< comme un devoir moral, et Verhaeren avai s accepté ce devoir devant le tribunal de s; ' conscience, niais il en mourait lentement k Je puis dire cela sans manquer à aucun 1 convenance de neutralité, car je ne fais qui c rappeler des angoisses avouées en ses ver 1 suprêmes. Ils appartiendront désormais ; s l'humanité comme les témoignages*poignant 2 d'une crise intellectuelle et d'une tragédii 4 du coeur. J'écris ceci sans rien savoir de ci B qu'on a pu dire de lui en Allemagne, san: 3 chercher même à imaginer ce qu'on a pu ei 1 dire, et comment on aura pu concilier le: éloges enthousiastes de jadis et la situatior présente. Je me borne seulement à la vérité 2 Verhaeren, qui n'avait jamais cessé d'être 3 à nous, n'était plus qu'à nous, et ,,nous' k c'était indissolublement, par la magie de lj 3 langue, la Belgique et la France en mêm< * péril pour la même cause. 3 Une force mentale, une des plus haute: * de ce temps s'est éteinte. Un aquilon fa * rouche a soufflé un radieux flambeau. S - quelqu'un au monde, après un tel déchire 3 ment, semblait avoir tout droit de vivr< assez pour connaître les compensations im manentes, droit mérité par une existenc< claire et impeccable, par le génie, l'infortune, la foi patriotique et humaine, c'étàil bien ce grand homme. Mais le destin a ses décrets mystérieux — et le îesto est silence } Camille Mauclair. 3 1 En Belgique. /te lit Leur Justice îs- On avait tort de croire que les tribunaux al- 11- lemands chôment. Sans doute, les tribunaux sr- de sang ont frappé moins impitoyablement ces ! il- derniers mois de braves et nobles patriotes. Les [t. condamnations à mort ont été moins nombreu- ! ses. Mais les autres juges, (puisque c'est ainsi j > qu'ils so font appeler) chargés eux' aussi de fai- £ re régner en Belgique un impitoyable régime ' de torrorisation, poursuivent leurs travaux. er Les motifs ne manquent pas. Au besoin, on c_ les invente. Rien n'est pius facile à des indi- e- vidus dont la conscience ne pèse pas lourd et nt qui, caporalisés comme l'Allemagne tout en- ix tière, cherchent — et trouvent — des victimes. s. Nous a,vons dit les peines de déportation qui frappèrent les fonctionnaires wallons. Les bra-s_ ves gens sont enfermés, les uns à Berlin, les autres à Holzminden, partout enfin où l'on L put trouver place dans les prisons^, encombrées [î~ ou les camps trop étroits. e- A Orp-lo-Grand, pour u.n motif que les Al-it lemands n'ont pu faire connaître, le directeur be et le comptable des "briquoteriee ont été arrê-é- tes. Le premier a, été envoyé en Bochie pour un ts temps indéterminé, le second pour, dix-huit 30 mois (travaux forcés). La fureur teutonne ne is Pa® arrêtée là et le curé et ses deux vicai- res^ ont été frappés de peines de prison de _a trois, de deux et d'une annéo et demie. L® Le journal „Les Nouvelles" fait savoir qu'à *t Liège — pour ne citer qu'un exemple — les ir Allemands sévissent impitoyablement contre se les parents coupables de ne point avoir su tenir 1. en cage leurs fils. Dès qu'un Belge parvient à :e s'échapper du pays, qu'il soit majeur ou non, ^ ils s'efforcent de punir les parents. C'est ainsi que M. Laloux, do Liège, vient d'être oonda-m- < né à 100.000 mks. d'amende pour le départ de j3, son fils. M. le notaire EHeudonné, d'Ans, a été condamné à 10,000 mks pour le même motif "•t et M. Hamalle à 10.000 marks également, ir Les Allemands ont saisi les listes des ambu-b, lanciers belges de la Croix' Rouge chez M. le " xl docteur Snyers. Leur but serait d'envoyer ces [a ambulanciers dans la zone des armées' pour y i ramasser et y soigner les blessés allemands. ] La même mesure a été prise à Mons et déjà , des ambulanciers montois de la Croix rouge ont été expédiés dans la ligne de feu derrière ,r ,1e front allemand. On cite notamment, parmi î- les Montois déportés de la sorte, le fils de M. < ls Fulgence Masson, le vaillant et actif député n de Mons. En Flandre (le ^rand amour pour la Flan-.0 dre!) les Allemands prononcent autant qu'il n leur est possible des condamnations. La com-a mune de Wachtebeke vient aussi d'être frappée 1 d'une amende de dix mille marks parce qu'un 1 habitant avait gardé des pigeons dans ©on gre- 1 nier et ne les avait pas déclarés. Il en avait c une vingtaine, ce qui met le pigeon à 500 mks. ^ x C'est bien payé, même par le temps qui court. Les provinces qui sont pourvues de bour- € q reaux sont toutes mises sur le même pied par c e les peines de prison ou ,d'amende que proncn- « L_ f cent les représentants de la Germanio. Cepen- c dant, il y a parfois de l'émulation de la part de certains tribunaux. Et ça fait la joie des c e gouverneurs ou des inspecteurs d'étape. Q Ainsi, le fameux gouverneur von Briisseî und 0 Brabant, generalleutnant Hurt, a publié derniè- .- rement un avis frappant 35 Brabançons de pei-, * e nés diverses. Relevons les plus dures : Polmet, ^ brasseur à Schaerbeek : 4 semaines do prison» c s pour fabrication prohibé© de savon; Reynaerts, 1 g garçon boucher à Anderlecht, pour le même n motif : un mois de prison ; De Potter, cafetier c s à Anderlecht, pour avoir employé du saindoux e pour la fabrication do savon : trois mois de j. prison et 10.000 marks d'amende; Holomans, v 1 négociant à Jotte-StlPierre, Coosemans, tapis- a B sier à Bruxelles, De Jong, colporteuse à Anderlecht, Marie Blaimont, Narcisse Blaimont, c d Revenage, à Berchom-St-Agathe Minne, cais- r s sier à Waterloo, sont frappés de condamnations s j pour des motifs identiques. Baoten, cultivateur r à Grinibergen, est frappé de 7.000 marks } * d'amende pour avoir fait des provisions de froment et d'avoine. Baoten, meunier à Braine-lc-Château : 4.000 marks d'amende pour n'avoir pas tenu compte des ordonnances sur les prix maximum. Colot, laboureur à Braine-l'Alleud, pour fausses déclarations : amende do 700 marks. Roi, de Erps-Querbs : 300 marks d'amende et quatre mois de prison pour avoir u transporté de la farine clandestinement. Walra- r vens, de Merchtem : 4 mois de prison et 300 marks d'amende pour avoir employé du froment à des usages prohibés. ^ La série continue ainsi. Il y a encore des 0 juges à Berlin. Ils n'ont, du reste, jamais ^ quitté les bords de la Sprée. En Belgique nos j ennemis n'ont envoyé que des'bourreaux. n A 8PMselles q' b Voici les prix de quelques denrées eu date 0 du 30 avril, comptées par kilo: café et beur- 1' re: 20 francs, thé et cacao 45 fres', riz 15 j< fres, pois 8 fres, pommes de terre 2.50 fres, c' viande 11 fres, porc 18 fres, lait 1 franc le a litre, oeufs 65 centimes pièce, blé 6 fres, son 3.50, charbou 130 francs les 1000 kilos. le * * * Le savoureux parler bruxellois a eu sou n heure de succès au camp de Torgau-sur- d l'Elbe où se trouvent prisonniers des officiers belges et français. Ces vaillants ont re- ^ présenté ,,Le Mariage de Mlle B-euleman? ' ^ avec beaucoup d'autorité. Le lieutenant ^ Emile Çcenen, du 8c de ligne, jouait le rôle f], de Beulemans n A l'étude: ,,La Demoiselle de Magasin". L * * * Parmi les nombreuses oeuvres d'assistan -, ce créées dans la Belgique occupée il faut di signaler celle des artistes-soldats prisonniers. C Ses fondateurs se sont assignés pour mission, 1 ei lorsqu'ils la constituèrent en décembre 1915, j n, non d'accorder une aide matérielle à leurs ! ^ protégés, mais de leur procurer le réconfort : c,(r morai et intellectuel qui leur faisait défaut, j C( Les cûtigaMcais et les dQ»s ïâaieilJiA mx i ti l'oeuvre sont en conséquence transformés en boîtes de peintre, d'aquarelliste ou de dessinateur.La boîte de peintre contient : dix tubes de couleur, huit pinoeaux, une toile forte, un couteau et un flacon d'huile de lin. Celle de l'aquarelliste est formée de douze tubes de couleur, six pinceaux et quatre feuilles de papior grand format. Le dessinateur reçoit à chaque envoi un bloc de papier, un calque, un calepin à croquis, cinq craies sanguines, un étui de crayons, une gomme, une boîte de fusains et une boîte de crayons assortis.Parmi les premiers bénéficiaires de ces envois on signale les anciens élèves de l'Académie de Bruxelles. A Dans l'affaire de captation d'héritage Loguay, les surprises succèdent aux surprises. Nous avons eu d'abord deux testaments | instituant Tixhon légetaire à titre universel de tous les biefis meubles et immeubles de la dame de Lognay. De nouveaux débats ont eu lieu en janvier et février et ont abouti au jugement du 30 mars ordonnant l'enquête sollicitée par les [héritiers et l'expertise chimique des encres qui ont servi , i la confection des testaments et des lettres | produites par Tixhon. L'enquête devait être ; :aite dans les trois mois et les témoins allaient être cités, lorsque voilà qu'un cinquième testament apparaît à l'horizon ! C'est un" prêtre qui aurait trouvé ce testament lans sa boîte aux lettres et l'aurait apporté i M. le président Dclgeur. Ce teetament, du .3 janvier 1913, institue le notaire- Varie 1 — un dea héritiers légaux — légataire des .mmeuibles, à charge par lui de verser 50,000 rancs à Tixhon 1 et de remettre à Mme îonet, fille do Tixhon, un chat mai, des 'ermes et la maison du boulevard Piercot. Ce nouvel incident est. naturellement 'objet de toutes les conversations au Palais '.i dans les milieux intéressés. A HLQSJvgatm Le correspondant de l',,Handelsblad" dit ivoir appris de bonne source que les évêques >elgcs qui se trouvent en fait à la tête de 'Université de Louvaiu caressent le projet, itôt la paix signée, de donner satisfaction lans la plus grande mesure du possible aux xigences des Flamands. On se rappellera ['ailleurs qu'avant la guerre quelques cours taient donnés en néerlandais à l'Université le Louvain. Or, après la guerre, cet établissement /instruction restera ce qu'il était, mais [es cours flamands seront organisés à Mali-les, siège de l'archevêché, et la faculté flamande de médecine installée à Anvers si 'Université catholique peut arriver à ui.o ntente avec l'administration communale ibérale d'Anvers afin que les élèves soient i dmis à fréquenter les hôpitaux et les I Uniques. On songerait — tant la proposition a ob- 1 &nu do succès — à louer déjà des immeubles j Malines j Pour autant que le gouvernement belge rée a.ussi une université flamande, les élèves ' 'auront que l'embarras du choix. Reste à avoir si les candidats seront assez nombreux our alimenter deux établissements de set te n port ance. * s* * On annonce la mort du notaire Itoberti., A Dinanf La vie a repris son cours ordinaire. Le ombre des soldats -allemands a beaucoup dimi-uo. 11 en reste environ 2\X). La lvommandan-îr est installée place ae Meuse, otic-z M. ueor-i's Henry. Le ivleldeamt, bureau des paaso-orts et les autres bureaux allemands, chez lo >nsul hollandais et à la maison voisine ; lo ureau du ivreisohef, chez M. Ravelli, près d la gja.ro. Les Allemands occupent aussi l'école ,régi-lontaire, la gendarmerie, une partie du col-;ge communal, une partie de l'école do Leffe, nelques maisons inoccupées, et pour leur mlangerie se servent de la Coopérative dos uvriers réunis. Ils ont transformé en casino ancienne maison Blanchard, y ont établi des iux de quilles et y donnent souvent des con->rts; inutile do dire que seuls les soldats y ssistent. Les services du culte protestant >nt célébrés dans une salle du Palais de Jus-ce où a liou aussi le contrôlo mensuel pour s jeunes gens. Les passages à niveau, les ponts, les tun- J îls, les voies do chemin de fer sont gardée par îs sentinelles. Les cours ont repris dans toutes les écoles: allège communal, écolo de Leffe, do Neffe, du ivage, école moyenne des filles," écoles primai-•s des filles et dos garçons (celle-ci au casino), 1 *s frères, des soeurs (ces deux derniers dans >s baraquements). Aucune usine ne fonction- ! s; on a reconstrait une partie de celle de *ffe afin d'y abriter les machines. Baraquements. — On entend par baraque-ents les abris provisoires souvent sans étais, construits pendant la guerre. Certains >s baraquements ont été construits par le omitc des Abris provisoires (place d'Armes, 1 ^placement de l'ancienne fabrique ,,La Di-\ntaise", Patds de Leffe, emplacement do . ancienne église de Leffe et' place Pateniers) ; s abris sont construits en briques creuses iment) recouvertes de carton bitumé; ils 1 unprennent en général deux, trois ou qua-e nlanes et eofli loués pour une somme très. ^ minime aux sinistrés. L'emplacement de l'ar cienno ,,Dinantaise" est appelé place de Veuves, car tous les baraquements construit sqnt de petits magasins tenus par des veuve dont les époux ont été fusillés par les Aile mands. Entre chaque baraquement construit par 1 Comité un abri provisoire est aménagé : de remises, des W. C. pour chaque famille; de lavoirs avec chaudières pour le linge; on y aussi aménagé des pelouses, et même, plac d'Armes, chaque maison a son petit jardin. Les baraquements sont éclairés à l'électricité Certaines personnes ont aussi fait reconstrair sur leur ancien emplacement des baraquement en briques et y habitent avec leur famille. Les maisons reconstruites pendant la guerr-sont très rares. Ravitaillement. — Lo ravitaillement es bien organisé. Les marchandises sont répartie entre plusieurs magasins; chez M. Seka et ai Cercle Patria pour le riz, la céréaline, etc Collège communal et écoles des filles pour 1: farine. Oan*es et remises du palais de justic pour les pommes de terre. Des distributions do pétrole sont faites trè rarement aux habitants, peu nombreux, qu n'ont ni électricité ni le gaz, dont la distribu tion vient d'être rétablie. On a étaibli aussi une boucherie communal' dans l'ancienne forge Bouille. Les Allemand ont établi une centrale de beurre, ce qui em pêche les accapareurs de l'acheter dans le fermes pour le revendre ensuite à des pri: exorbitants. Secours. — Le Comité de secours donne di travail aux chômeurs forcés, les omploie ai déblaiement des ruines, etc. Ceux-ci reçoiven une certaine somme par quinzaine, basée ru: le nonlbre de personnes que compte la famille Ils ont aussi un carnet dit de ,,commis • sions" qui leur permet de se procurer gratui tement certaines denrées au magasin de ravi taillement. Ils reçoivent des vêtements, du linge, de; chaussures: Les sinistrés reçoivent, en outre des meubles (tables, chaises, armoires, etc.) do la vaisselle. Œuvres. — La soupe est donnée journellement aux miséreux à raison de quelques sou: par quinzaine. La soupe scolaire est donnée à certains jours à 10 heures aux enfants des éco les ; d'autres jours c'est du riz qui leur esl distribué. L'après-midi les enfants reçoivent un petit pain. L'œuvre ,,La Maternelle" donne un dîner aux jeunes jnères débiles ou celles qu attendent famille et aux enfants mal portants, L'ouvroir est établi dans un. grand bâtiment aménagé sur l'emplaoement de l'ancienne gendarmerie; on y occupe moyennant rémunération les femmes et jeunes filles sans travai! q, la confection du linge, do vêtements. La crèche est établie dans un baraquement construit dans le jardin du Casino; l'on y •gardo les jeunes enfants dont les mamans travaillent.Le marché se tient toujours place de Meuse; 1e mercredi et le vendredi. Les foires sont rétablies tous les mois, mais lo 'bétail 6e vend à des prix exorbitants. Très rares sont les familles (même aisées) qui n'élèvent pas des lapins. Les soldats allemands qui retournent en congé emportent en Allemagne tout ce que leurs moyens (très restreints d'ailleurs) leur permettent d'acheter en fait de victuailles (viande, volaille, etc.) Ils reviennent découragés disant que la misère est grande chez eux et quo lo peuple allemand souhaite la paix. Ce ne sont plus les fiers et -brutaux conquérants du début, devant qui tout devait plier; ils cherchent maintenant, au contraire, à se lier avec l'habitànt, mais leurs efforts échouent piteusement. Le refrain do 1914, qui était: ,,France, Angleterre, Russie, tous kapout", s'est changé sur leurs lèvres en cette phrase qui sonne lo glas des espérances évanouies: ,,Deu-tschland kapout! " Ejfôgi® les PEîsocSres Cent vingt-cinq bourgeois d'Eecloo ont reçu ordre du fameux Aegedi d'aller, travailler aux environs de Dixmude. Us refusèrent. Quelques jours plus tard paraissait une proclamation annonçant les peines les plus sévères pour ceux qui refuseraient d'obéir aux ordres de travail forcé. A&» EbfiinrsJbcsiiîrÊg Deux mois après la mort de son mari, juge h Hasselt, Mme Nvs mourut. Aussitôt les Boches do se précipiter dans l'immeuble de la défunte et de déclarer les meubles de bonne prise. * * * Deux miile soldats casernent à Hasselt. Autant la population est confiante, autant les fcldgrauen sont abattus. Ils en ont assez. Ils pensent tout bas ce que nous disons tout haut, mais avec une variante essentielle: ,,On nous aurai" Et ils ont uno terrible peur d'être envoyés au front. Âta7£ Ss*ors£1 a*es Dans le-courant de ce mois les pains hollandais pourront de nouveau être envoyés à Bruges, Os tende, etc par la voie de l'Ecluse. >t à Eecloo via. E'ede. Cette nouvelle a été accueillie avec joie par la population des Flandres. * * * Nouvelle rafle, par les Boches, de pommes, de terre. Dans les villages frontières nos mnemis ont décidé — voyez leur magnanimité ! — de laisser à chaque ménage une provision de 500 grammes de patates par semaine — ce qui fait une pomme de terre :>ar jour ! Comme les Boclies voulaient lussi réquisitionner tout le lait et prendre >ous les oeufs, les paysans, exaspérés, réclamèrent'. Us furent aussitôt frappés d'amen-les de 25 marks chacun. La misère est telle dans les villages frontières, à la suite des déportations, que les Belges souffrent do la faim. U est vrai l'ajouter quo celle-ci tenaille aussi l'estomac de nos ennemis qui, sans pudeur, men-liçnt par delà le de.fet- aire Hollandais - qui les regardent un morceau de pain. Ce 8 sont des soldats revenus de Roumanie et de s la Somme. s ■ - ; lort d'User; latài Nous n'y voulions point croire tout ; d'abord.^ Maisr l'ami auquel nous avon3 - demandé confirmation de la pénible nou ille nous écrit: ,,Je tiens la nouvelle di 3 Rody dont j'ai reçu une carte postale la semaine dernière. Maubel est mort la veille t de Pâques, d'une cong'estion cérébrale. On 3 ^ a enferré le lundi suivant, sous la neige. C'était infiniment triste." Henry Maubel (de son vrai nom Maurice Belval) était l'un de nos meilleurs prosateurs belges. U fut du groupe de la „Jeune Belgique". U s'est fait surtout un nom au théâtre par des pièces: ,,Les Racines", „L'£)au et le vin", qui, comme les premiers drames de Maeterlinck, appartiennent, à ce qu'on peut appeler le Théâtre d'âmes. Il a écrit beaucoup également sur la musique. Mais ce Wallon produisait peu, s'effaçait, vivait très retiré, à Uccle, dans cette rurale avenue des sept Bonniers aimée des artistes et des écrivains, ou bien encore — il y a quelques années — dans une petite maison sise à l'entrée du bois d'Havré, près de Mons. On aimait en lui un caractère loyal, une grande douceur et cette sorte de pudeur intellectuelle des écrivains jamais contents d'eux-mêmes et qu'épouvantent les a°ita-tions du forum. C'est une perte pour notre pays déjà si affreusement éprouvé depuis , trois ans. 1 Nou3 présentons à la veuve d'Henry ' Maubel, qui, sous le nom de Blanche Rousseau, s est fait elle aussi une place en vue parmi nos écrivains en prose, l'expression de nos sentiments de condoléance émue. Louis Piérard. Lss caRditionsd'exisiencosn Belgique occupés Le ,,Birmingham Post" publie les très intéressants détails ci-après : ,,La ,,Press Association" apprend d'une source beige autonsee que les prix suivants sont payés, pour les vivres renseignés, dans les territoires^ belles occupés. Ces prix sont ceux pratiqués en dehors de la juridiction de la ,,Commission for Relief". On lq 1 appellera que 3,500,000 Belges, c'est-à-dire la moitié de la population des territoires envahis, ne subsistent que grâce au Comité de ravitaillement, opérant en colla-.boration avec la ,,Commission for Relief". Lorsque le fonctionnement de ces organis- ' mes est arrêté, la population doit subir les prix ci-après et la disette de graisse, de cuir, de pétrole, etc. Luxembourg (province de). La vie devient de plus en plus chère, malgré les efforts du Comité. Il m'y a, à proprement parler, ni pétrole, ni- huile, ni sucre. La ration de beurre s'élève a 4 onces par personne et par semaine. Ardemies. Pas de graisse d'aucune sorte. Grande pénurie de cuir. Une paire de bottines coûte 75 fr. Namur : Café, 7 fr. 50 la livre; sucre, 2 fr. 50 la livre; lard, 6 fr. 25 la livre. Manque de graisse. Arlon (Luxembourg): Ration de pain et de beurre. Cafq, 11 fr. 25 la livre; oranges, 1 fr. 25 la pièàe. Une paire de bottines, 75 fr. Hesbaiye : Ni beurre, ni graisse, ni lard. Tout est rationné. Huy : Les adultes abandonnent leur ration clé sucre en faveur des petits enfants. Liège: huile d'éclairage. 7 fr. 50 la pinte; pommes de terre, 70 centimes la livré. Ration de beurre. Limbourg: lard, 6 fr. 25 la livre; café 10 fr. 70 la livre. A Saint-Trond, la moitié de la population ne mange que du pain et du beurre. Le tableau suivant fournira la meilleure preuve de la disette : Tuberculose : A Bruxelles, en 1913, il y avait 948 cas et, 011 1916, 1,203 cas (un tiers de plus). Naissances et décès : A Liège, en 1916, les naissances accusent une diminution de 400; les décès, en augmentation de 600, Bruxelles : en 1916,- les naissances accusent une diminution de 8,4 ; les décès, une augmentation de 11,9 par 1.000 habitants. Enfants débilités envoyés en Hollande : en octobre 1916, 928 envoyés à Roosendaal. Enfants souffrant' de rachitisme (généralement en Belgique): en 1914, 4 % : en 1916 21 %. Habitants condamnés en Belgique : 'Du 1er octobre 1915 au 30 septembre 1916 (une année), 103,092 furent condamnés: 100 à mort, 11,001 à la prison, 591 à la déportations (ceci, avant que commençassent les déportations actuelles), 88,266 à des amendes: 19,857 femmes se trouvent parmi ces condamnés. Le nombre des condamnés flamands et des condamnés "wallons est sensiblement égal. .-jo ■ % ■ cm — il y a m an 12 mai 1916. — Echec de deux attaques allemandes sur le Mort-Homme. Le Parlement anglais adopta la loi sur le service, mifâtafre Qbliygti&n*.

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Cet article est une édition du titre L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Amsterdam du 1914 au 1918.

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