L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1917, 24 Janvrier. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Accès à 20 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/pk06w97h3s/
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3eme Année N°' sa3 S cents mercredi Z4 janvier 1997 L'ECHO BELGE L'Union fait la Force, Journal quotidien du matin paraissant en Hollande: ■ ; ,^<êsê& ... ^ <?sf jyofre nom ûe Famsiio. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction : N. Z. VOORBURGWAL, 234-240, AMSTERDAM. Téléphone: 3797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Charles Herbiet, Comité de Rédaction: „ , ' .. . • ( René Chambry, Emile Palnparé. Pour Ses annonces, abonnements et venta au numéro, s'adresser à l'Administration et Journal: N.Z. Voorburâwal 234-240, Amsterdeit Téléphone: 1775. Abonnements: Hollandefl. 1.50 par mois. Etranger fl.2.0Cpsrtr Annonces: S 5 cents la ligne. Réclames* 30 cents la ligne. Sur le front Ainsi donc, j'ai, moi 3f6iït,®,, Ia bataille de la Somme, tout au moins a l «ne de ses phases et sur l'un de ses fronts: le fiont anglais. Mon Dieu, oui, tous comme un autre. Toutes ces horreurs et toutes ces beaute's; toutes ces morts et tous ces héroïsmesj toutes ces abnégations et tous ces sacrifices; tous ces oublis de soi efc tous ces altruismes superbes; tout ce que la science a mis au service de la haine des uns pour mieux détruire et mieux tuer, ofc tout ce que l'amour de la patrie a mis au coeur des autres pour mieux défendre et mieux sauver, en un mot, tout ce qui fait la guerre horrible et sublime à la fois, je l'ai vu, non plus seulement par un effort de Timagination, mais en réalité, cette fois, de mes yeux vu. Et, dans la salle obscure où. mille prunelles ardentes suivaient «ai la toile le déroulement du film, j'assistai, le coeur 6erré, à la suite ininterrompue de ces scènes prises sur le vif, avec l'assentiment de l'autorité militaire, ce qui en garantit l'authenticité. Après deux heures de séance, enfin revenu au jour et quelque peu ébloui, j'essayai d'analyser mes impressions. Ce sp'.-o tacle est-il bon à voir, me demandai-je? Et, bientôt, ma réponse fut: pour les âme? • veules et sans idéal des tableaux pareils n'apportent que la seule satisfaction d'une curiosité banale : ils sont presque un sacri Jège. Dès lors, ils sont malsains, ils sont mauvais. Mais, pour le patriote, pour l'esprit élevé et qui sait réfléchir, quelle admirable leçon de choses î La mort, qu'est oela? La ruine, qu'est cela? Mises dans les balances de l'absolu, que pèsent ces' accidents essentiellement relatifs? En face de la Justice, qui est éternelle et universelle, quelle est la valeur de destructions individuelles. locales, éphémères? Nulle, évidemment, si le sacrifice volontairement accepté ne vient leur donner leur signification vraie. Mais, alors, qnellê beauté ! Quelle noblesse! Quelle grandeur! C'est comme l'irradiation subite d'un astre que l'on aurait cru mort et qui, brusquement, s'allume, étincelle, éblouit, répandant à l'en-tour des torrents de lumière. La justice a-t-elle été outragée 1 Les patries sont-elles en péril? Aussitôt, des millions d'hommes so lèvent et, délibérément, offrent ;<nirs vies pour la défense de ces biens suprême? ,,Dieu le veultl" clamaient les Croisés. Et nos hommes à nous, d'où qu'ils viennent, ont dit de même: pour Dieu, le Roi et la Patrie! Plus rien autre ne compte; La flamme au coeur, ils s© sont levés et marchent droit devant eux. sans calculer leurs chances. Sus a l'ennemi! Dieu le veut. En avant ! Et on les voit, le sourire aux j lèvres, bondir hors des tranchées, courir à : la bataille, à la mort, peut-être: qu'im- i porte ! Et ils tombent, ces jeunes gens, ces hommes vigoureux et pleins de vie, ils tombent par rangs entiers, fauchés par la mitraille : qu'importe! Le but est là-bas, en avant! Et on les voit courir, ramper, bondir encore. Les voilà sur la tranchée adverse, c est maintenant le corps a corps, terrible et sans quartier. Hourrah ! la tranchée est prise. C'est la victoire! Et, tandis que les gros canons, allongeant leur tir, envoient, par-dessus leurs têtes, un déluge de fer et de feu, plus loin, toujours plus loin, ils reviennent, les hardis gars, ramenant leurs prisonniers ,,hands np!" Et les chants de triomphe retentissent, les mou-«hoirs volent, les casques tournent à bout de bras, l'enthousiasme est délirant ! Puis, c'est le défilé des blessés : étendus sur des brancards, ils so«t ramenés à l'arriére,. pour le pansement provisoire, en attendant d'être évacués vers les ambulances. Les uns ont été touchés légèrement et en seront quittes pour quelques semaines de repos; d'autres, pauvres loques pantelantes, perdent leur sang par des blessures affreuses et savent que leur dernière heure est proche. Mais, qu'importe! N'ont-ils pas vaincu? Tout est là. Malgré la souffrance atroce ce .itre laquelle ils se roidissent, leurs visages rayonnent, le bonheur est partout! Ah! les braves gens!.... Ailleurs, 011 voit les Tom-mies partageant leurs gourdes et leur maigre provision de cigarettes avec les • blesses boches, lesquels n'en reviennent pas de stupeur, eux pour qui l'ennemi n'est qu'un chien, un porc, un ,,scbweinehund" que l'on achève druue dernière balle ou d'un coup de baïonnette! Et il en est Me même sur tous les fronts. Chez nos Belges héroïques, chez les Fr-iuçais admirables, chez les Italiens, même chez les Russés, partout, en un mot, c'est le même assaut de bravoure et d'humanité, et c'est le même spectacle de mort. Parce qu'il a plu à l'ambition frénétique d'un homme de déchaîner cette guerre mondiale, partout, à l'Orient comme à l'Occident, au Septentrion comme au Midi, partout, chaque jour, des hommes tombent par milliers peur la défense de ces biens suprêmes: nos patries, no3 foyers. Car c'est pour nous qu'ils peinent, qu'ils souffrent, qu'ils meurent, tous ces hommes-là : pour nous, les vieux, et pour nous aussi, les trop jeunes, qui n'avons plus ou qui n'avon9 pas encore la force de combattre avèc eux. C'est pour nous. Y songeons-nous bien? ÎTous le disons-nous suffisamment? Aaira doute- cous ne l'ignorons pas. Ma-.. J tin et soir, nous lisons avidement les gazettes qui nous en content les détails, par le menu. Mais, dame! cela se passe loin de nous, et des échos qui nous en reviennent sont bien assourdis. Nous n'avons pas vu! Voilà pourquoi la représentation cinématographique en est utile, fortifiante, bienfaisante: c'est le coup de fouet! Elle est moralisatrice aussi, car je me refuse à croire que, dans cette salle obscure où défilent sous ses yeux toutes ces noblesses et tous ces héroïsjnes, le honteux embusqué (il y en a toujours, hélas!) ne se sente pas terrassé de mépris pour lui-même. Voir, devant soi, ses frères souffrir et mourir; les entendre appeler au secours ; être jeune, avoir la force d'y courir et ne pas le faire: est-il possible de pousser la lâcheté à ce point et de ne pas en mourir de honte? Belga. mm ■ »-» Les Flairais à l'Ara» belge. Permettez à un de vos lecteurs une observation importante au sujet de_ l'article paru dans votre numéro du 15 et. Vous dites dans cet article: „Nous nous sommes renseignés au Havre à une source tout à fait autorisée et voici ce qui nous a été déclare: En temps normal' la proportion de Flamands dans l'armée, on compris les officiers, était de 67 %. ,,Cette proportion a été augmentée pour deux raisons, etc." Cette source autorisée n'a pu naturellement vous donner que les renseignements établis conformément à la loi, c'est-à-dire une loi votée vers 1877, qui fait rentrer l'arrondissement do Bruxelles, y compris toute l'agglomération bruxelloise, dans le pays offi-cielleulent .flamand. Cette loi est injuste depuis longtemps si l'on tient compte des recensements, même tronqués en faveur du flamand, par la bande à Ve/nieuwe, établis depuis 1877. C'est ce que reconnaît lo herr Doktor professor Dençko, de Hambourg, dans sa brochure pangermaniste parue pendant la guerre ; seuls les_ flamin-gamts prétendent le contraire, ce qui prouvé une fois de plus qu'il y a encore des êtres plus ignobles que les bourreaux : ce sont leurs valets. Rappelez-vous que le député Destrée et antres ont protesté en pleine Chambre, naturellement en vain, contre cette loi, peu de itemps avant la guerre. Si l'on tient compte de ce que le grand "Bruxelles représente depuis longtemps déjà 10 % de la population totale du pays, de ce que ses miliciens parlent tous, peut-on dire, le français, de ce que les lois de 1909 et 1913 ont envoyé a la caserne de nombreuses recrues des Flandres, d'Anvers et du Limhourg dont le français est la langue habituelle, la proportion de 67 % se modifiera, sans que je veuille lui faire dépasser en faveur du français l'égalité patriotique de 50 %, entre les deux groupes gaulois flamando-walion qui constituent | /îotre chère patrie. I Le 8e de Ligne Nos lecteurs trouveront ci-dessous lo cadra des officiers du 9e régiment de ligne, tel qu'il était composé au mois d'août 1914, à son départ de Bruxelles pour la défense de Liège, et ils-seront sans doute heureux de savoir, par cette liste, où se trouvant quelques-uns de leurs aanis. Colonel Meiser. général à l'arrière, lieut.-ool<*u. Artau de St. Martiu, pensionné, major Bruneel, tué à Liège, major Merchio, colonel au front, major Lorent, colonel au front, major Doneux, colonel au front, major Michaux, blessé à l'arrière, commandant van der Eïst, prisonnier, en Allemagne, et. Lemaire, prisonnier, et. Libotte, prisonnier, ^ et. Colliguou, Saisonnier, et. Fievet, prisonnier, et. Van der inden, prisonnier, et. Gilson, à l'arrière, et. Goden.ir, major au front, et. Gonae, ma-jor au front, et. Straetmans, major au front, et. De6ca<mps, major au front, et. Dubreucq, au front, et. Cantillou, à l'arrière, et. Huyghe, major au Congo, et. Dunet, interné en Hollande, et. Beaumont, tué à Liège, et. yen Deun, tué à Liège, et. Thélie,^tué à Liège, et. Gérard, tuo à Haecht, et. Smits, à l'arrière, et. Colot, pensionné, et. Schailiée, pensionné ,ct, Colmant, blessé (Bruxelles), capit. Abcl, pensionné, eapit. Lejauue, pensionne, capit. Coen, interné, capit. \ an der Escli, prisonnier, oapit. Magotteaux, prisonnier, capit. Strivay, pensionné, capit. Grandjean, pensionné, eapit. Robyns, tué à i'Yser, capit./ Hur-fcin, prisonnier, oapit. Evrard, commandant au front, lt. Seeliger, capit. au Congo, lt. Colle, à, l'arrière, lt. L-epage, commt. au front, lt. Goffoel. prisonnier, lt. Umé, et. au front, lt. Van Parijs, et. au front, lt. Mostennc, et. au front, lt. Jones, et. au front,'lt. Reisdorf, tué à I'Yser, lt. Labio, capit. nu front, lt. Jacquet, eapit. au front, lt. Côte, capit. au Congo, lt. Bussy, tué aviation, lt. Gustin, tué Yser, lt. "Wauthoz, tué Yser, lt. Biebuyck, tué Yser, 11. Fauconnier, fusillé par les Allemands, lt. Majore, pensionné, lt. Naulaerts, pensionné, lt. Sehulte, pensionné, lt. Traets, capit. au frontlt. Duez, capit- au front, lt. Seaux, pensionné, lt. De Roubaix, à l'arrière, lt. God-furnon, tué Yser, docteur Drousie,- major au front, lt. Verschueren, prisonnier, lt. Maréchal, prisonnier. H y a un an 2Jf. janvier 1916. Les Russes continuent à bombarder les forts d'Erzero-um et font -prisonniers 700 A s/caris. En Angleterre, la Chambre des Communes vote -par 383 contre 36 voix, en troisième lecture.le projet de loi sur le service obligatoire. En Belgique Les déportations Protestation de la Confédération Cénéralc des syndicats chrétiens de Belgique au gouverneur général von Bissing <13 novembre 1916), .Excellence, Les mesures de rigueur prises par autorités allemandes contre les chômeurs involontaires de Belgique ont profondément ému la classe ouvrière catholique organisée. Nos représentants politiques vous ont exposé leurs protestations et leurs espoirs. L'épiscopat a défendu nos intérêts et nos droits. La plus haute autorité juridique du pays a condamné la légitimité des arrêtés. Rien jusqu'ici n'a pu fléchir votre Excellence. Rien n'a pu la déterminer à retirer les édite décrétés contre les chômeurs. Rien n'a pu l'amener à on'suspendre l'exécution, ni en Flandre ni en Wallonie. Tous les jours les Allemands enlèvent dés milliers d'ouvriers, chômeurs ou non, sans jugement, pour les déporter à l'étranger et poiir les y contraindre aux travaux forcés. Cinq cent mille de nos ouvriers sont menacés du même sort. Bans ces conditions, il nous est impossiblo de nôus taire davantage. Nous de- j rons à notre conscience de faire connaître à votre Excellence nos observations sur les motifs j justificatifs des édits, les raisons fondamento- | les pour lesquelles les ouvriers chrétiens de Belgique vous en demandent le retrait et- enfin l'exposé de nos desiderata, A son Excellence le général von- Bissing, Gouverneur général de la. Belgique occupée, à Bruxelles. I. On nous dit, Excellence, que vous rejetez ?a responsabilité du chômage sur le. manque de matières premières et sur l'horreur du travail des chômeurs belges, Si les matières premières n'existent plus, n'est-ce pas surtout parce qu'elles, ont été réquisitionnées sous des formes diverses par les Allemands, de même que les machines, les huiles, etc. ? Si l'Angleterre no veut pas laisser importer des matières premières nouvelles, n'est-ce pas à raison de ces réquisitions allemandes? N'est-ce pas aussi pR,"co que l'Allemagne refusa le.ecii— trole diplomatique des ministres protecteurs? A ces questions, nous n'avons trouvé aucune réponse dans les déclarations de votre Excellence à la presse allemande, dont nous venons do prendre connaissance. Quoi qu'il en soit, dans aucun cas la chase ouvrière belge ne peut être rendue responsable j de ce Chômage forcé, que les arrêtés allemands punissent, comme un crime, des deux peines immédiatement inférieures à la* peine capitale, à savoir: la déportation et les travaux forcés Quant au second motif allégué par votre Excellence, l'horreur du travail des chômeurs, nous avons le désir de vous faire observer qu'il repose sur une erreur manifeste. Il n'est pas vrai que nos ouvriers belges soient des paresseux et aient horreur du travail. Comment donc, s'ils l'étaient, auraient-ils fait de la petite Belgique une grande puissance industrielle? Il n'est, pas vrai que l'immense masse de nos chômeurs industriels aient refusé un travail ^enumérateur qui leur était offert sur le sol belge et dans des conditions qui sauvegardent ! leur dignité et leur patriotisme. Les renseignements contraires qui ont' été fournis à votre Excellence, pour l'amener à cette opinion erronée, ne correspondent pas avec la •vérité. , Toutes nos organisations syndicales, à quelque parti qu'elles appartiennent, sont unanimes sur ce point. Et qui peut mieux en juger que nous, syndicalistes chrétiens, socialistes ou indépendants, qui groupons trois cent mille travailleurs qualifiés. S'il y a des exceptions, elles sont rares, très rares. Pourquoi punir, du fait de ces quelques exceptions, plus do cinq cent mille' chômeurs involontaires innocents? L'article 50 do là Convention de La Haye, ne défend-il pas les peines collectives ? En vérité, nos ouvrit, chômeurs ou non, n'ont refuse le travail que lorsqu'il était contraire au droit des gens: tels le creuseiftei^t des tranchées ennemies, les travaux à des routes stratégiques pour l'ennemi, la collaboration à l'exploitation des chemins de fer dirigés par l'administration ennemie militarisée, le travail dans les usines qui fabriquent des produits destinés aux armées et aux opérations militaires ennemies. L'art. 52 de la Convention de La Haye ne leur donne-t-il pas ce droit et le patriotisme ne leur en fait-il pas un devoir? La presse allemande et les communiqués allemands nous disent' ensuite que les arrêtés sur les chômeurs sont nés on trois circonstances déterminantes: du danger que lo chômage faisait courir à l'ordre public, de la charge financière qu'il imposerait à l'économie politique du pays et spécialement à la bienfaisance publique, et enfin du désir do sauver le chômeur de la dépréciation physique et morale qui le rongent à la longue. Le danger : mais ou donc l'ordre public fut-il | troublé par le chômage? Pendant les vingt-sept | mois d'occupation allemande la classe ouvrière • belge offre le spectacle d'un calme, d'une maîtrise de soi et d'une endurance extraordinaire, qui contribuera pour sa part à la grandeur morale de la Belgique martyre. , ,,Le chômage, dit-on, pèse lourdement à la i fin sur l'éoonomie politique belge". C'est évi-J dent, il pèse sur cette pauvre économie belge comme tant d'autres choses, mais bien moins que la formidable contribution de guerre de quarante millions qu'il faut payer chaque mois, bien moins que les réquisitions sans cesse renouvelées qui dépassent 4 milliards, bien m'oins que les ventes- forcées de tous nos produits et fabricats par le système j des centrales ou autrement, etc. Le chômage est une charge dont jamais les Belges no se sont plaints' aux autorités allemandes; la vérité a fait des miracles en Bel- , giquo depuis deux ans. Elle en fera encore. Én vain dit-on dans la presse allemande que . le chômage surcharge les budgets publics. Votre Excellence sait qu'il n'en est rien. » L'entretien de nos chômeurs involontaires n'est pas supporté par lejMîdget. de_ l'Etat | belge dont Votre Excellence a le contrôle én vertu de la Convention de La Haye. En vain ait on dans la presse allemande que le chômage écrase la bienfaisance publique belge qui est cependant la patrimoine de nos pauvres. Ce qu'il faut craindre, c'est qu'à cause des mesures que vous prenez contre les chômeurs, des centaines de npiliers de femmes et d'enfants ne vont tomber maintenant h la charge defi budgets publics par la raison bien simple que co n'est pas avec leurs trente pfennigs de ,.salaire" qu'ils se soutiendront eux-mêmes et leur famille. Le fardeau du chômage est supporté par une oeuvre _ spéciale exclusivement 'belge qui ne s'est jamais plainte à Votre Excellence du poids qui s'impose à son dévouement et à sa philanthropie. Jamais aucun Belge ne peut avoir suggéré comm© remède le travail forcé, car celui-ci répugne à nos moeurs, à nos lois, à notre mentalité, à notre dignité. Le chômage prolongé, dit-on encore,' conduit à la dépréciation physique et moràle du travailleur. C'est encore une vérité d'ordre général que personne ne contestera. Mais. la question est de savoir si, pour remédier à cëtte nuisance sociale, il n'y a que la déportation en Allemagne ou le travail forcé au profit de l'ennemi: deux châtiments terribles!! Les Belges qui aident leurs concitoyens à subir l'épreuve qui nous ^'ourmente depuis plus do deux ans avaient songé à d'autres remèdes, ! conformes à nos traditions et à l'humanité. Ils : avaient demandé aux Allemands do ne pas ! enlever les matières premières qui encom- ! braient nos usines en 1914. En vain, ils avaient j demandé aux Allemands de ne pas enlever les ' machines et les accessoires. En vain, ils avaient demandé d'organiser un vaste système d'éducation professionnelle qui devait perfectionner j notre main-d'œuvre pour le jour de la renaissance nationale lorsque 1a paix luirait. En vain, ils avaient demandé d'utiliser les bras disponibles à de grands travaux d'intérêt public. En vain. Et, pour comble, il y a quelques mois, au début de mai, un arrêté allemand vint mettre les entraves les plus sévères aux communes, aux associations, aux oeuvres et aux particuliers qui chercKeraient à donner du travail aux chômeurs! La classe ouvrière chrétienne de Belgique a H conviction, Excellence, qu'on a tout fait pour empêcher ies Belges de remédier à la crise du chômage ; on a entravé toutes leurs initiatives; on les a mis dans l'impossibilité d'en produire de nouvelles. Dans ces conditions est-il juste de frapper la classe ouvrière de Belgique des peines réservées aux crimes les plus graves sous prétexte que ce soient là les seuls remèdes qui restent pour , guérir le chômage, ce mal spcial. qu'on a empêché les Belges de guérir? Faut-il faire remarquer que la solution pro- | posée par les Allemands à cette troisième nui- ; sance du chômage no peut se trouver dans l'emploi forcé en Allemagne aux mines et aux carrières, à la construction des routes et ! aux travaux semblables, qui solit les seuls que les communiqués allemands nous ont rapportés être ceux qu'on réservait là-bas à nos chômeurs involontaires, ouvriers qualifiés ou noa& Dans l'entrevue qu'elle donna au correspondant berlinois du ,,New-York Times" votre Excellence rappelle que Je droit de refuser lo travail basé sur le droit des gens est et reste reconnu, aux chômeurs. Déjà les arrêtés _ du 15 août 1915 et du 15 mai 1916 le disaient dans leur art. 2. Mais c'esrt en vain que, dans les rafles des ouvriers, chômeurs ou non, qui ont eu lieu dansles étapes comme dans lo gouvernement général, les ouvriers réquisitionnés, contrairement à l'art. 52 de la Convention de La Haye, ont demandé à être traduits devant un tribunal pour y être entendus et jugés. Ces opérations d'enlèvement se font avec une telle rapidité et un tel manque d'égards pour les p?rsonnes et pour' \eurs droits qu'il n'y a pas de place pour la procéduro que suppose une décision de justice. A raison de la déclaration nouvelle de votre Excellence les ou- : vriers' chrétiens de Belgique vous demandent expressément de donner des ordres afin do faire respecter par les recruteurs vos propres arrêtés, de façon que des chômeurs sachent de- , vant quel tribunal ils peuvent faire valoir leur ' droit et comment s'y défendre. Nouk espérons i que la procédure des tribunaux correctionnels belges, de qui relevaient les chômeurs avant le 15 mai 1916 et ce d'après l'arrêté allemand du 15 août 1915, est applicable aux tribunaux allemands. Cette procédure est la garantie extérieure do la justice. Votre Excellence commente dans son interview l'alternative devant laquelle les mesures ' allemandes placent les chômeurs involontaires: ,,0u bien Us signeraient volontairement un contrat de travail pcrur VAllemagne, ou bien ils seront amenés là-bas de force sans contrat de travailDans l'un comme dans l'autre cas, Excellence, c'est l'exil et la déportation, c'est lo travail pour l'ennemi et dans l'intérêt de l'Allemagne. Dans l'un comme dans l'autre cas, un ouvrier allemand peut-être envoyé au front contre nos fils, nos frères et nos pères. Travailler dans ces conditions, n'est-ce pas • combattre contre la Belgique, contre la Patrie? Votre Excellence parle, dans la première li3r-pothèse, d'un contrat do travaij volontaire, comme si la liberté du choix existait pour le malheureux chômeur. Or, cette liberté n'existe pas. On lui dit: „Signez, ou vous n'aurez qu'un salairo de_ trente misérables pfennigs ; signez, ou vous serez réduit aux travaux 4es plus rebutants; signez, ou vous serez puni d'amende ou de prison ; signez, ou vous serez placé dans un bataillon d'ouvriers civils en pénitence avec nourriture réduite ; signez, ou la commune dont rous faites partie sera frappée d'amende, ou punie autrement, etc." La formule de contrainte varie de canton à canton, mais toujours c'est au fond la même chose: ,,Ou la signature, ou les châtiments". La liberté n'existe en aucun cas; toujours la contrainte viole la volonté; jamais il n'y a de contrat libre. Et ce sont des signatures obtenues par de semblables moyens que la presse allemande ose qualifier de volontaires? Nous ne pouvons y voir que des acte? de Force, qui n'ont rien à voir avec la volonté libre 3es malheureuses victimes. En somme, dans le cas de signature r du soi-disant contrat volontaire comme dans le cas de non-signature, il n'y a et il ne peut y avoir qu'un enlèvement du chômeur par la violence, uno condamnation pure et simple aux travaux forces, une déportation en Allemagne, et là-bas l'esclavage au milieu d'uno population hostile, parlant uno langue étrangère, possé-' dant d'autres moeurs et usant d'autres modes , de travail. j La plus haute autorité juridique do notre pays, la Cour de Cassation do Belgique, n'a-t-ollo pas fait savoir à votre Excellence que ,}cette mesure nous reporte oal temps où le vainqueur amenait en servitude les populations vaincues et les réduisait en esclavage" ? Le ,,Nieuwe Rotterdamsohc Courant" du 13 novembre 1916 ,,Ochtendblad" publiait une dépêche de l'agence Wolff de Berlin affirmant solennellement qu'il est contraire à la vérité de prétendre que les ouvrier* -belges seraient contraints do travailler dans les fabriques allemandes. (Het i.s natuurlijk onwaar dat do Belgische arbeiders tôt werken in Duitsche fabrieken gedwongen zouden worden). Comment concilier cette déclaration officieuse du gouvernement de Berlin aveo los déclarations mêmes de votre Excellence et avec les affiches allemandes qui inondent nos communes? La ,,Kolnisohe Zeitung" du 13 novembre (Abend ausgabe) et du 14 novembre (erste Morgen Ausgabe) nous font connaître" le plan allemand de la mobilisation des forces ouvrières de l'empire. C'est en somme la militarisation des ouvriers et même des ouvrières allemandes.Dans cette militarisation vont être précipités des centaines de mille d'ouvriers belges. N'est-ce pas en faire des soldats allemands? Contre cette idée s'insurgent toutes les forces intimes de notre âme de patriote. Dorénavant donc, pour un Belge, travailler en Allemagne signifiera, non, seulement travailler au profit exclusif de Vennemi, mais devenir soldat même de Varméc ennemie. Voici, Excellence, ce que la classe ouvrière pense au moment où nous vous écrivons ces res-.pectueuses observations ; et Dieu sait les nouvelles informations que nous apportera demain, car tous les jours l'horreur de notre situation devient plus noire et plus profonde. Mais veuillez donc comprendre, Excellence, qu'en persécutant ainsi les classes ouvrières de cette malheureuse Belgique, dont tout le crime fut de défendre sa neutralité, comme le roi de Prusse lui-même en avait fait un devoir, veuillez donc comprendre que vous allez creuser entre ^Allemagne et la Belgique un abîme de 'haine sans fond, que rien ne pourra combler dans l'avenir pendant des générations et des générations. Les petits-enfants do nos enfants répéteront sans fin les souffrmees endurées par leurs parents pendant ces jours terribles. Entre votre nation et la nôtre, ce sera une haine inextinguible. Ce sera la continuation de la guerre après la paix. O l'horrible vision'. 'Car ces femmes, auxquelles vous arrachez do force leurs époux, ces enfants, auxquels vous arrachez de force leur père, ces-pareûts, auxquels vous arrachez de force leurs enfants, tout homme de coeur peut s'imaginer leurs souffrances ; nous qui les voyons de près, nous que la même douleur attend demain, nous les sentons. C'est affreux. Et dans quel état reviendront ces pères, ces époux, ces enfants? Nous savons que là-bas la nourriture est très mesurée aux indigènes. Que sera-t-elle pour les esclaves étrangers? Nous savons, depuis la lettre du maréchal von Hindenburg au chancelier de l'empire (Kolnische Zeitung) du 15 novembre 1916 (Morgen A), que l'alimentation des travailleurs industriels est insuffisante, même pour les ouvriers allemands. Qu'en sera-t- il do nos malheureux compatriotes condamnés aux travaux les plus durs? Nous qui voyons revenir d'Allemagne nos prisonniers civils, pâles, amaigris, ayant souvent perdu le tiers de leur poids, anémiés, malades, nous nous demandons avec angoisse dans quel état lamentable nous reviendront nos frères déportés. Les prisonniers cependant ne doivent pas travailler, eux ; nos ouvriers exilés devront peiner aux travaux les plus pénibles. Nous voyons dans un prochain avenir l'anémie générale de nos ouvriers belges exportés en Allemagne, l'affaiblissement progressif de leurs forces productives, et, lo jour où la paix viendra, l'impossibilité de reprendre avec quelque chance de succès la reconstruction de l'economie domestique do leurs foyers dévastés et partant do l'économie politique du pays. Dans ses déclarations à la Gazette do l'Allemagne du Nord" votre Excellence soutient que ,,l'évacuation des ouvriers belges n'est un dur sacrifice ni pour le pays, ni pour la population".Au nom des cent et trente mille syndiqués de notro confédération générale de travailleurs chrétiens, nous devons à la vérité do déclarer, nous, que votre Eminenee so trompe et ne connaît pas les sentiments de la population ouvrière belge. Pour les motifs que nous venons d'exposer, aucun sacrifice lie nous paraît plus dur. Et précisément la seconde partie de cette supplique vous le fera comprendre à l'évidence. A Bruxelles L'agence Re-uter apprend du Havre (source officielle) : ,,Le gouverneur général allemand en Belgique occupée, dans son dernier décret concernant l'augmentation des impôts de guerre que les Conseils provinciaux n'ont pas voulu accepter, a cité un texte de loi voté en 1856 d'après lequel le gouvernement belge est autorisé à remplacer, si besoin est, les Conseils provinciaux par des commissaires royaux. On signale aujourd'hui que les Allemands, se basant sur cette loi, viennent de nommer des Kom-missaires afin d'obliger les provinces à accepter le paiement de ces emprunts. Les banques belges ont été averties tout récemment qu'elles devaient livrer les sommes exigées, qui seraient réquisitionnées d'office en cas de refus. Le ministre des finanoes de Belgique, consulte par les banquiers au sujet du paiement à effectuer au moyen de Bons du Trésor, désapprouva formellement cette mesure, étant, donné qu'elle est en corrélation avec l'emprunt allemand."' On voit à quels, expédients nos ennemis en sont rédwits. Ils ne^reci^^^ya^a^ciin,. procédé, aucune, menace pour s'accaparer de notre argent. Heureusement, les autorités belges continuent à combattre par tous les moyens honnêtes et droits les agissements des louches Allemands, — qui, non contents d avoir pillé, vidé, incendié, martyrisé le pays, ont essayé d'arracher à nos Conseils provinciaux le dernier argent du pays, A Gand Gantois n'appellent plus les élèves de Université flamande que ,,Koekenbakker:, van den Keizer". Au Limbonrg On signale plusieurs inondations, dues aux pluies des jours derniers. Certains chemins sont devenus tout à fait impraticables. A Cor-tessem,. toutes les prairies sont sous eau. Aux frontières Les localités situées sur la ligne Giret-Fu-may, rattachées au gouvernement allemand en Belgique sont frappées d'une contribution dn guerre de 62o,000 francs pour „Pentrétien de I armée allemande et les frais d'administration . II faudra — à la signature de la paiï — amender l'article 49 des Conventions de L.i Haye. On a vu, par cette guerre, qu'il permettait aux .profiteurs" des réquisitions d'argent tout a tait disproportionnées arec les revenus des communes. Le Commerce de l'Angleterre durant l'année 1916. Chiffres intéressants. Fiasco de la guerre sous-marine. Etant donné que 1916 peut être considéré comme point culminant de la guerre, l'An<do-terre a réellement durant cette année battu tous les records au point de vue commercial. Les chiffres nous montrent combien la maîtrise des mers est aux mains des Anglais et à quel point les sous-marins ennemis lui font peu de tort. * En 1916,' la Grande-Bretagne a fait du coni-merce avec l'étranger pour la fabuleuse somme de J,o53 millions de Livres Sterling, elle a importé pour 949,152,679- £, chiffre qui n'avait jamais été atteint en Angleterre ni dans aucun pays du monde, et il faut bien remarquer que l ces chiffres sont inférieurs à la réalité, car les achats et les importations faites par le gouvei -nement n'y sont pas compris. Ce que k> gouvernement a acheté et importé. On saurait difficilement eu connaître le total maintenant, mais, pour se rendre compte que c'est important, il suffit de savoir que pendant un certain temps la Grande-Bretagne achetait pour 32 millions de £ par semaine à l'Amérique; le tout réuni ferait une somme invraisemblable. L exportation, y compris la réexportation, vélève à 604 millions de £ pour l'année écoulée. Ces données noûs représentent le commerce de l'Angleterre exprimé en valeur, non en quantités, et il ne faut naturellement pas perdre de i ue que les prix de toutes les marchandises ont beaucoup haussés; ceci n'empêche que les chiffres sont éloquents et qu'ils prouvent que son commerce et son industrie se maintiennent en dépit de la diminution de jaugeage, de main-d'oeuvre et surtout malgré les attaques de sous-marins et autres obstacles dus à la guerre. Pour ce qui concerne les objets de coton, en 1916, l'Angleterre a exporté 125 millions faunes de plus qu'en 15 alors que l'exportation do ceux en jute et en toile s'est faite sur une plus grande échelle et à un prix plus élevé ; ici aussi ne sont pas compris tous les dépôts qu'avait l'Etat ni tout ce qu'il a acheté et transporté à l'aide de ses propres navires. ? Remarquons que tant l'importation que l'exportation ne se sont pas poursuivis normalement à cause de réglementations et de prohibitions que lo gouvernement s'est vti obligé d'introduire. L'équilibre du commerce est une chose très' importante et en temps normal ^'Angleterre importe bien plus qu'elle n'exporte. En 13, le surplus d'exportation atteignait 1 13-1 millions de £ à cause de ce que l'on appelle ,,l'exportation invisible". L'Angleterre a toujours eu de très fortes créances; de grandes sommes lui sont dues en primes d'assurances, pour les transports qu'elle effectue et comme intérêts de ses placements à l'étranger ; tout ceci, porté à l'actif, compensait les sommes pour lesquelles eîlo achetait en dehors du pays. Naturellement, le chiffre d'importations a grandi considérablement durant la guerre et c'était devenu une question inquiétante ; en 1 ! par exemple l'Angleterre a importé pour 170 millions de £ de plus qu'elle n'a- exporté; en lo, ce chiffre était monté à 368 millions alori qu'en 16 il a diminué de 23 millions do £. Quoiqu il en soiti la différence reste sérieuse et il faudra trouver Je moyen do rétablir 'l'éqruilibre; en attendant, l'Angleterre a trouvé de9 ressources inattendues; ses placements à l'étranger,,son exportation d'or, et les emprunts auxquels les autres pays ont souscrit, lui permettent de financer tout ce qu'elle introduit; des Etats-Unis seulement, elle a importé, en 16 pour 250 millions de £. La situation est en somme excellente pour un pays en guerre; pendant .les guerres do Napoléon, l'exportation de l'Angleterre avait doublé; actuellement il n'en est pas ainsi mais l'histoire parlera certainement de la manière dont elle a su maintenir son industrie malgré tous les obstacles. Evidemment il faudra que dans l'avenir elle tâche autant que possible de diminuer l'importation et d'exporter davantage pour maintenir ses finances efc assurer son crédit, mais que sa puissance financière soit suffisante pour faire faoe aux dépenses qu'entraîne la guerre, quelque soit le temps qu'elle puisse encore durer, est dès maintenant une certitude absolue. Le ,,Manchester Guardian", mx 6ujefc de la situation de l'année 16, dit; ,,11 suffit de jeter uu coup d'oeil sur les statistiques concernant le commerce pour nous rendre compte de l'efficacité de la flotte de guerre, de l'audace de la marine marchande ft de l'activité de ceux,hommes,et.femmes' restés au "

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Cet article est une édition du titre L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Amsterdam du 1914 au 1918.

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