L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1917, 27 Mai. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Accès à 28 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/2j6833nw7z/
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gême Année IV®. 946 et 947 5 cents Bsmancîie 27 et lundi 2S rri£iî 1917 L'ECHO BELGE L'Union fait ta Force Journal quotidien du matin paraissant en Hollande. Beige est notre nom cie Famille. Toutes les lettre» doivent être adressées ao bureau de rédaction : Nt 2. VOORBURGWAL 234-240, AMSTERDAM. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. . . ( Charles Bernard, Charles Hertoieê, Comité de Rédaction: j René chamtory> Emiie PajMparé. Pour les annonces, abonnements et vent* au numéro, s'adresser à l'Administration du journal : IV.Z. Voorburgwal 234-240, Amsterdam Téléphone: 1775. Abonnements! Hollande fi. 1.50 par mois. Etran tien fl.2.00 par mois Annonces! 15 cents la ligne. Réclamesi 30 cents la ligne. La protestation flamande. ta protestation que viennent^ d'envoyer £ M. de Bethmann-Hollweg les sénateurs et députés flamands, ainsi que les écrivains flamands les plus en vue, qualifiés par leur mandat ou par leur talent à parler au nom du.peuple flamand, constitue uiî document do la plus haute importance. Tout d'abord il dissipe un malentendu, efc aussi le malaise né de ce malentendu, qui commençait à s'accréditer hors de Belgique au sujet du loyalisme des populations flamandes. Et, sans doute, tenu mal au courant lui-même sur les sentiments véritables de ces populations, M. de Bethmann-Hollweg n'aura pas été le moins surpris d'apprendre qu'il avait tout simplement été mystifié par cette espèce de conseil d'Etat de carnaval"qui s'intitule ,,Raad van Vlaan-deren".Les activistes flamingants font beaucoup de bruit. Ils sont mêmes les seuls à pouvoir faire du bruit, en sorte qu'on n'entend qu'eux. Leurs agents aux Pays-Bas, le soutien qu'ils trouvent dans la presse" et certains milieux d'ici, achèvent d'accréditer l'idée j qu'ils scait les interprètes des aspirations vé- i rïtables des Flamands. Certes, de loin en [pin, un écho venu de Belgique nous montre qu'il n'en est rien, mais il fallait une manifestation comme celle-ci pour nous prouver [l'une fa«çpn péremprtoire que le peuple fia- ; inand retranche de lui, comme indignes, les ; renégats qui sont allés le vendre à Berlin. Les Flamands ne veulent pas de la séparation administrative. Ils s'élèvent avec force contre la séparation qui leur est imposée par l'ennemi, et leurs mandataires, dans un langage dont la fermeté atteint à la grande éloquence, exposent les raisons de cette attitude. Nous sommes loin des exercices d'équilibre à quoi se livrent ces messieurs de ,,Vrij België" dont on croirait parfois qu'ils, ont adhéré à l'activisme et à ses plus extrêmes conséquences, si les activistes déclarés ne continuaient de les couvrir d'injures et de brocards. Ces injures que lui pro- ! lijruent ses anciens agents électoraux passés iu" service de l'Allemagne, c'est encore ce ju'il y a de meilleur en M. Fr&ns Van Cau-velaert. Aujourd'hui la protestation des nandataires flamands lui offre un terrain solide; fatigué de cette attitude paradoxale qui consiste à ne se poser ni sur un pied ni iur l'autre, il" pourra enfin aller s'asseoir. Le document des chefs flamands, s'il nous solaire sur les sentiments véritables d'un peuple profondément attaché à nos institutions nationales, constitue également une manifestation éclatante de cet espoir magnifique des Belges dans la victoire. Par exemple les signataires ne se sont pas fait faute de le proclamer bien hautement à la face de leurs bourreaux : ,, Jamais nous n'accepterons une paix qui donnerait le droit à votre Erouverneunent, ou à quelque gouvernement étrangler que ce soit, de se mêler de nos affaires intérieures; la guerre durera ce qu'il faut qu'elle dure mais l'indépendance de notre pays doit exister après la guerre comme elle existait- avant la guerre, aussi complète, aussi entière vers l'est que vers le nord ou le sud. A aucun égard, ni en matière politique ou économique, nous ne voulons une sujétion vis-à-vis de personne... Nous tous, Flamands et Wallons, nous n'avons en ce moment qu'un voeu, un désir, une pensée : la. patrie belge libre et indivisible".Sans doute, M. de Bethmann-Hollweg n'a pas lu sans contrariété lia prose de feu von Bissing sur la nécessité pour l'Allemagne d'annexer la Belgique purement et simplement, en mettant à mort, s'il le faut, le Roi Albert. Mais c'est avec ce qu'il appelle lui-même une sainte colère qu'il aura pris connaissance de ces fières paroles que lui jettent à la face les opprimés de Belgique. Sans doute il a les moyens de se venger et, si encombrées qu'elles soient^ il y aura toujours assez de place dans les geôles allemandes. Mais c'est trop tard qu'il scellera leurs bouches, au besoin sous le poing brutal de ses soudards. La parole s'est envolée, libre, ailée, insaisissable. Elle frémit dans toutes les consciences, elle juge, elle condamne les fourreaux. Et, si furieux qu'il soit, le chancelier Soit aussi se trouver confus d'être ainsi pris à son propre piège. Cette fameuse paix que l'empereur avait proposée le 12 décembre de l'an dernier, cette paix qui devait laisser intact l'honneur des nations, comment la concilie-t-il avec les assurances qu'il a données aux traîtres activistes à l'entrevue de Berlin? Ou bien est-ce que l'honneur de la Belgique ne serait pas gravement atteint si Une paix allemande nous' imposait après la guerre le joug d'une bande de factieux qui se sont acoquinés avea l'ennemi pendant la guerre?'M. de Bethmanm-Hollweg, l'homme au chiffon do papier lui-même, n'oserait pas le soutenir. Et si nous pouvions nous attendre d'un Allemand qu'il demeurât fidèle a la parole donnée, après la déclaration impériale de décembre dernier, quelles que fussent les conditions de la paix future, notre donneur en tous cas devrait rester sauf. Mais M. de Bethmann ne se soucie pas [plus de cette parole-là que de celle qu'il a donnée entre deux pintes de bière aux Borms et aux Yernieuwe. La différence entre nous et ces tristes chenapans c'eçt que 'nous n'attendons rien de M. de Bethmann-Kojtweg, tandis qu'eux attendent tout de lui. ayons moins de chance d'être trompés. parles B?«nard« La Belgique^ la Paix. Parions que le ,,Socialiste Belge", fidèle à sa méthode d'étouffement, ne soufflera mot des déclarations répétées dans lesquelles Vandervelde, le leader respecté du parti ouvrier belge, a donné son opinion sur les conditions de la paix de demain. Interviewé par le correspondant du ,,Matin" à Christiania, notre éminent ami a dit notamment: ,,C'est seulement quand des négociations de paix officielles seront engagées que le moment viendra pour les socialistes de dire leur mot et d'apporter leur contribution à la fondation d'une paix durable et juste. „Les socialistes allémands ont fait à Pé-trograde une offre de paix dans laquelle ils parlent d'une paix sans indemnités, sans annexions. Peut-être la Russie acceptera-t-elle une paix sans indemnités; je l'ignore; mais quoi ! la Belgique ? ,,Serait-ce une paix juste, celle qui refuserait toute indemnité pour la dévastation de son territoire, toute restitution pour le pillage de ses richesses à la malheureuse Belgique entraînée dans la guerre sans raison et sans droit? ,,Pour ce qui est des annexions, la social-démocratie est toute prête, et pour cause, à les rayer de son- programme ; mais sera-oe une annexion que d'arracher l'Arménie à ses bourreaux turcs? Sera-ce une annexion que de rendre l'Alsace-Lorraine à la France, et à l'Italie le Trentin? ,,Non. Bien au contraire! Ce seraient, ce seront là des ,,désannexions", c'est-à-dire des restitutions pour de brutales annexions du passé. .,11 fidiut que cela soit bien compris; le terme de paix sans annexion ne doit pas être entendu comme synonyme de statu quo ante bellum. ,,Tant que ce principe n'aura pas été reconnu par nos adversaires, aucune base de négociations n'existera en vue du rétablissement de la paix." Voilà qui est parler en honnête homme, en homme qui'ne veut pas fermer les veux à la réalité, qui ne veut pas se laisser hypnotiser par des dogmes et des phrases toutes faites. Pendant ce temps, les collaborateurs du ,,Socialiste Belge", avec la douce monomanie du gâteux qui répète la même formule, dénoncent la politique d'annexions, non pas celle du comte Reventlow mais celle.... des impérialistes belges. Cela est bête à faire pleurer, comique à faire éclater de rire un pneu d'automobile. Les socialistes belges qui ne veulent pas se contenter d'ânônner des ritournelles empruntées à une logomachie d'avant-guerre dont les tragiques événements de nos trois dernières années ont montré Tïnanité, ecs socialistes, s'ils réfléchissent et s'ils étudient un peu, verront qu'il y a un problème du Luxembourg aussi grave, aussi^ passionnant que celui de l'Alsace-Lorraine. Au flanc de la Belgique et de la France, il y a là un pays, ce Grand-Duché, neutre, desarmé, avec des chemins de fer appartenant à l'Allemagne, uni encore à cello-ci par lo Zollverein. Dès le lr août 1914, les Allemands, venus en trains Blindés, occupaient la ville de Luxembourg, prêts à bombarder Longuy. Toute la question est de savoir si la France va permettre qu'une telle situation perdure. Pour le reste, ces populations du Grand-Duché ont été détachées en 1839 par les puissances de la Belgique, leur patrie, contre le voeu des habitants. Les députés du Luxembourg firent entendre au Parlement de Bruxelles contre cette violation du droit des protestations aussi émouvantes que celles des Alsaciens à Bordeaux. A l'heure actuelle, l'immense majorité des Luxembourgeois qui peuvent parler librement, qui ne sont pas sous la botte allemande, réclament l'annexion de leur pays à la Belgique ou à la France: je ne dis pas qu'il faut continuer la guerre une minute de plus que de raison pour obtenir le retour à la Belgique, leur mère-patrie, des Luxembourgeois ou des Wallons de Malmédy. Mais si vraiment les principes magnifiques proclamés par MM. As-quith, Lloyd George et hier encore par Lord Robert Cecil, par le président Wilson dans son message au Sénat, par M. Viviani sur la tombe de Washington, si la formule socialiste: ,,Droit des populations intéressées à disposer d'elles-mêmes" n'est pas une formule creuse, nous demandons à quoi riment les excitations répétées contre ceux qu'on appelle les ,,annexionnistes belges". Ceux-ci ont fait preuve d'une retenue, d'un esprit de modération, d'une discrétion dont on devrait leur savoir gré, plutôt que de représenter leurs écrits comme des crimes plus grands que les massacres de Dinant et d'Andenne, l'incendie de Louvain, le sac de quelques maisons du Peuple belge, tacitement approuvés par le silence des ,,Genos-sen" de la Sozial-Démokratie allemande. Louis Piérard, ■■ PI' « Q t 4P1- — j n y a un an 27 mai 1916. Les Français enlèvent la partie est du village de Cumières et occupent les positions allemandes au nord-ouest du village. 28 mai 1916. Les Français repoussent une attaque allemande à Vouest de la route de Navarin et enlèvent quelques tranchées au sud-ouest du Mort-Homme (rive gauche de la Meuse) et au nord-outst xle la ferme Thimiyi&nt (rive, droite J, En Belgique. A BrusÈîles Certains laitiers baptisent à ce point leur lait que, lorsqu'ils voient arriver un agent de police, ils déversent immédiatement le contenu aux égouts, dans la crainte d'une analyse qui démontrerait à quel point ils trompent leur clientèle 1 * * * La Cour d'appel de Bruxelles a prononcé son jugement dans l'affaire du Christ. Le fameux père Dor était accusé d'avoir exercé illégalement la médecine. Il a été reconnu qu'il avait le droit" de prêcher ses doctrines, mais non pas de passer de la théorie à la pratique dans l'art de vouloir guérir. La mauvaise foi n'est pas suffisamment démontrée en ce qui concerne le3 manoeuvres frauduleuses qu'on lui reprochait. Les escroqueries articulées par les époux A. ne sont pas suffisamment démontrées, ni la plainte de Mme D. en captation d'héritage. La Cour condamne cependant le Christ à 100 florins d'amende pour exercice illégal de l'art de guérir; met le premier jugement à néant en ce qui concerne les escrcqueries; confirme le premier jugement quant aux attentats à la pudeur de Mme D...; met également à néant le premier jugement quant à la somme allouée à Mme D... (17,0Q0 francs); et, finalement, confirme la condamnation à 500 francs de dommages-intérêts envers la Société de médecine de l'arrondissement de Charleroi. Les frais des deux instances incombent à Mme D..., à l'Etat et au ,,Christ". O'est un triomphé. Les adeptes du ,,Christ" lui font une ovation ainsi qu'à ses brillants avocats, Mes Moriohar et Lebeau. * * * Les journaux publiés , en Belgique ont eu soin de ne pas parler de la condamnation du ff. de bourgmestre de Bruxelles, M. Lemonnier, et de l'échevin de l'instruction publique E. Jacqmain. La consigne e6t de se taire! * * * Les pommes de terre sont introuvables. Le macaroni vaut il 8 francs le ;kilo, le riz 15 francs, le rutabagas 1,50 fr., lo roastbeef 13 francs, lo beurre 25 francs, les oeufs 65 centimes pièce. On paie de 5 à 6 francs le mètre de coton ordinaire et 40 francs la mètre de serge. Lo ressemelage de bottines est facturé 20 francs. * * * Le f.f. de bourgmestre, M. Maurice Lemonnier, est condamné à un an do forteresse et le bourgmestre de Boiitsfort, M. Deltleur, est frappé de neuf mois de prison. Tous deux pour avoir refusé de prêter la main au vol des câbles de fils de fer que les Allemands commettent actuellement. * * * Le gouvernement belge a reçu la nouvelle du pays occupé quo, depuis le premier mai, cinq mille habitants de Bruxelles et des faubourgs ont été déportés.* N'est-ce pas le gouvernement allemand qui | faisait croire au Pape qu'on ne déporterait plus? Parole d'Allemand. * * * Des désordres ont éclaté le 20 mai à Fo-rest. Les dégâts consécutifs à ces troubles sont évalués à trois cents francs. Deux agents de police, quin'étaient pas armés, ont été renversés par la foule. Des renforts de police allemande arrivèrent qui mirent les émeutiers en fuite. Les noms des meneurs seraient connus. Nous ignorons les causes de ces manifestations.* * * C'est avec une vive satisfaction qu'on a appris la nomination de M. Maurice van Vollen-hoven en qualité de ministre-résident des Pays-Bas à Bruxellts. M. van Vollenlioven s'est toujours montré à la hauteur de ses délicates fonctions. C'est un gentleman dans toute l'acception du terme, — qui a rendu service en maintes circonstances à la populotion belge affamée. Une ruo de Schaerbeek a déjà été baptisée de son nom, en témoignage de profonde reconnaissance.A Anvers Nous avons pu interviewer un haut personnage appartenant* à une nation neutre qui a longtemps habité Anvers; écrit ,,L'Indépendance Belge". U a quitte notre métropole il y a quelques jours à peine et voici les impressions qu'il en a apporté. „L'esprit est excellent, le moral magnifique. Je considère les Anversois comme des Spartiates. Jamais ils ne fléchiront; jamais ils ne se décourageront. Ils ont salué l'entrée des Etats-Unis dans la guerre avec un réel enthousiasme, et je dois confesser qu'ils sont d'un extraordinaire optimisme. — Mais quo*va-t-il advenir de l'Oeuvre du Ravitaillement ? — Je puis affirmer qu'en dépit des navires torpillés beaucoup d'autres sont arrivés et que l'oeuvre n'est pas menacée. Vous n'ignorez pas avec quelle méthode parfaite les Américains la faisaient fonctionner. Rien n'entravera les rouages de la machine et les Hollandais et les Espagnols qui vont leur succéder n'auront qu'à ti»er parti.de leur forte et adroite organisation. Actuellement, dans la province d'Anvers, on distribue par jour 500,000 soupes. Les Belges du dehors peuvent donc espérer formellement que le ravitaillement du pays n'est pas en péril. Sinon, ce serait la détresse la plus terrible, la famine avec toutes ses conséquences. + — Que pensez-vous des lettres de M. "Whi-taker ? — Ou il a été berné par les Allemands, ou y il n'a rien yu, riga compris. Jp,?e§t un grossier mensonge que de prétendre que la situation est normale. Evidemment, on obtient dans les restaurants, en y mettant un prix très élevé, ce que l'on désire, mais M. Whitaker n'a pris aucune information sur l'état de la petite bourgeoisie. Si les gens riches obtiennent à prix d'or ce qu'ils désirent, 6i le peuple est soutenu par le ravitaillement, par contre, les petits bourgeois sont aux prises avec mille difficultés et leur existence est à la fois un1 problème et un tourment. Et cependant ils sont aussi vaillants, aussi optimistes que leurs autres concitoyens. Non, la vie n'est pas normale; il n'y a >pas de trafic à Anvers, les magasins sont fermés a cinq heures, et si les tramways électriques circulent toujours, la plupart des camions, et des cars do tous genres sont traînés par des boeufs. Plus d'automobiles, plus de voitures. Un seul théâtre a encore des spectateurs, le théâtre flamand. La population, pour ^agir contre tant d'épreuves, ne s'accorde plus quo deux agréments : le café et le cinéma. Au café l'Anversois discute les nouvelles qu'il a lues dans les journaux hollandais, les seuLs qu'il achète, et au cinéma il cherche à oublier. — A oublier? — Ne vous méprenez pas sur le sens du mot; Il n'oubliera jamais les crimes de l'Allemagne et sa Ji^iino contre les Boches est plus forte, plus tenace, plus puissante que jamais. Et comment pourra.itxiil en être autrement ap rès les dép or tations ? Ici notre interlocuteur fiait un geste de colère. ,,Je les ai. vus, ces infortunés déportés, rentrer à Anvers. Ils étaient maigres, pâles, décharnés. Dans le peuple on disait: ,,Voici les ,,cadavres" qui arrivant".. Ces malheureux ont enduré en Allemagne toutes les tortures, toutes les souffrances. L'ancienne torturo chinoise a été dépassée. Leurs récits ont jeté la consternation au sein de la population. J'ai interrogé plusieurs de ces malheureux ; ils s'étonnaient d'avoir pu résister à de pareils tourments. Les derniers déportés rentrés n'avaient pas mangé d^Jmis trois jours. Peut-on concevoir pareil raffine-mont de cruauté?" — Les déportations continuent-elles? — Certainement, et des cas ont été signalés encore au début de ce mois. Parmi les étrangers, neutres, qui habitent Anvers, il s'en trouvaient attachés à l'Allemagne. Depuis les déportations, plus un ne lui reste fidèle. Et les consuls ont marqué leur réprobation. Pas un consul actuellement à Anvers, ,,pas un", ne compte encore parmi leurs amis. Voilà l'oeuvre des abominables déportations... Elles soulèvent aujourd'hui comme hier l'indignation de tous les gens de coeur. Nous parlons de l'Administration communale d'Anvers, et notre distingué interlocuteur en fait l'éloge. ,,Le rôle de M. Louis Franck, nous dit-il, n'a pas été au début bien compris. Moi qui l'ai, vu à l'oeuvre, je puis déclarer impartialement qu'il s'est beaucoup dévoué, qu'il a fait énormément de bien. Comme étranger et comme neutre, on ne mettra pas ma parole en doute. La dernière fois que je suis allé à Bruxelles, j'en suis revenu avec M. Franck et j'ai pu constater son état de fatigue. Il se dépense sans compter, tout à la population qu'il protège autant qu'il le peut, suivant ses fonctions et ses moyens. — Et que pense-t-il des activistes? — Ce que tous les patriotes pensent. Ceux-là sont considérés comme des traîtres; on n'accepte plus leur poignée de main. Tout Anvers (la grande cité flamande cependant) leur tourne le dos. Le mouvement flamand pro-germain n'existe pas. Lorsque von Bissing a séparé ad-ministrativement la Belgique les Anversois en oni fait des gorges chaudes et tous les fonctionnaires do l'administration centrale ont répondu fièrement par l'envoi de leur démission. ' Au lendemain de la paix les ,,aktivistes" agiront prudemment en allant habiter Berlin. Si la population verra partir ces traîtres avec plaisir, avec quelle joie elle saluera les amis qui rentreront, et parmi ceux-ci tout particulièrement les Américains. Ils jouissent à Anvers, vu leur générosité et leur philanthropie, de la plus grande popularité. Que de manifestations sympathiques, à leur départ, de toutes les classes ! Ils en ont été profondément touchés, ne s'attendant pas à de telles affirmations de gratitude et de reconnaissance.— Que pensent les Anversois dé la future retraite allemande? — Permette&-moi do vous donner mon sentiment et non le leur. Tout d'abord, il n'est pas douteux que tout est préparé pour cette retraite... si elle est nécessaire. ,,Nous ne serons jamais pris au dépourvu1" déclarent nettement les officiers du kaiser, mais ils ajoutent quo les Alliés no passeront jamais. Mais s'ils partent, comme tous les Anversois en ont l'espoir, la ville sera-t-ello détruite par les Allemands ? Pour ma part, jo n'en crois rien. Il faut connaître comme moi leur mentalité. Ils possèdent des biens, des intérêts énormes dans la métropole, et, en dépit de leurs crimes, ils comptent rentrer à Anvers et y fonder do nouvelles fortunes. Ils ne ruineront pas ce qu'ils espèrent, clans leur cynisme stupéfiant, exploiter demain. Je dois reconnaître quo des Anversois pensent différemment ; c'est qu'ils lisent moins bien quo moi dans l'âme allemande. Quoi qu'il en soit, on envisage à Anvers, commo on le discuterait à Londres, la question de la destruction des villes belges. Et le moral reste splendide! N'est-ce pas là un extraordinaire miracle du patriotisme ? * '* * A Arendonck le feu a éclaté dam la propriété d'un fabricant de cigares. Elle a été détruite ainsi que l'immeuble situé vi6-à-vis et habité par M. J. S. Les dégâts sent couverts par l'assurance. * * * Les oeufs se paient en gros 45 francs le cent, le thé .50 francs le kilov le riz 15 francs, la viande 12, le fromage, fabriqué en Belgique, 12 francs. * * * Toute l'argenterie de M. Oswald Kr&mp, domicilié à Sterbetke, a été enlevée. la seconde fois .au'on pénètre cette personne et que les visiteurs se retirent, sans donner l'alarme» avec un bui-in assez ooqnet. * * * Le prix de la saccharine a considérablement augmenté, par suite de la pénurie de sucre. Le kilo de saccharine vtaîut environ 1300 francs. * * * La General Assurance, qui était installée Place de Meir, a été vendue pair l'intermédiaire d'un notaire de Malmédy. L'acheteur ne s'est pas déclaré mais on a des raisons de croire que c'est la Dresdner-Bank, qui va installer une succursale dans notre ville. Tous les baux ont été levés d'office pour le 1er juillet. » *• * * Durant le mois d'avril 383 navires d'un tonnage maximum de 414,893 tonnes sont entrés à'Anvers. Le nombre des navires qui sortirent du port se monte à 1019 d'un tonnage de 397,122 tonnes* * * * Une charrette transportant des caisses de poisson a été assaillie rue de l'Aviron par une bande de pauvres femmes affamées qui s'emparèrent de trois colis et s'en partagèrent le contenu. Toutes ces affaires ont leur épilogue en justice. Au Pays Wallon Les Boches, s'étant plaint de ce que deux poteaux télégraphiques eussent été sciés 6ur le territoire des communes de Cul-des-Sarts, de Petite-Chapelle et de Brûly, ont frappé les administrations communales respectivement de 1300, 100 et 260 marks d'amende. On se demande comment deux poteaux télégraphiques pouvaient se dresser sur le territoire de trois différentes communes? Encore une admirable invention allemande. Kolcssail ! # * * Deux mille ouvriers ont été embarqués à Dampremy à destination de l'Allemagne. * * * Une société allemande a entrepris l'extraction du charbon à Bihain. * * * Depuis la mi-mai, le service de tramways vicinaux de la ligne Andenne- Jambes est supprimé, les Boches ayant enlevé les voies ferrées.On organisera probablement sous peu un service de bateaux à vapeur entre Andenne. Namur et Huy, et entre Liège et Huy. * * * Les Allemands, ayant volé presque toutes les machines des usines Cockerill à Seraing, ont provoqué un chômage complet. Devant l'impossibilité de poursuivre le travail, la direction a été contrainte" de remercier les 6600 ouvriers. Voilà comment les Boches créent des chômeurs. C'est une honte à ajouter à tant d'autres, au moment où la vie devient de plus en plus difficile dans notre pays. * * * L'affaire du Moulin ,,La Royale" s'est terminée par un non lieu ! Aucun détournement n'a été commis et toutes les opérations ont été effectuées régulièrement. Aua A Blankenberghe les enfants des écoles reçoivent gratuitement le midi un plat de riz et le soir un petit pain de 70 grammes. Les boucheries sont fermées. Chaque habitant a droit à 75 grammes de viande (os compris) par semaine ! Les chômeurs touchent 2.50 francs de la ville et 50 centimes pour chaque enfant n'ayant pas encore atteint l'âge de 16 ans. Ceci tous les sept jours. Les cantines populaires fournissent un repas oonvenable à raison de trente-cinq centimes, consistant en deux assiettes de potage, une assiette de riz ou de fèves et un morceau de lard ou un demi hareng, au choix. La population mâle est quasiment contrainte au travail. Les ouvriers de métier sont payés 40 pfennigs par heure, les autres vingt-huit. La moindre peccadille est punie. Les Teutons obligent nos fiers compatriotes à saluer leurs officiers. Mais avec quel dégoût, quel mépris on s'exécute ! Mieux vaut ne pas recevoir un tel salut. Quelques déportations ont eu lieu. La population reste confiante. Elle s'est bruyamment réjouie à l'annonce de l'entrée en guerre des Etats-Unis. * * * Les Boches ont fait une chasse effrénée aux chiens. Il n'en reste plus dix à Ostende. Les pauvres bêtes ont été envoyées en Allemagne où, probablement, les seigneurs de Prusse se disputent leurs dépouilles. Avec une mayonnaise faite d'huile de foie de morne et un peu de graisse de soldats sur un croûton de pain K.K., il y a de quoi offrir à ses amis un dîner délicat. C'est sans doute oai plat des plus goûtés des champions de la Kultur. * * * Il y a toujours des prisonniers russes au travail le long du littoral. Mais le plus grand nombre d'entre eux ont été envoyés vers une destination inconnue. Ces malheureux meurent littéralement de faim. Ils sont traités avec une brutalité scandaleuse. Le3 habitants de la contrée . n'ont Je M9& „ La I erreur en Belgique décrite par un personnage officiel américain avant la rupture des relations diplomatiques entre les Etats-Unis et rAllemagno. — La Belgique est un vaste camp d'internement. Patriotisme des Belges. — Une ,,Mer de liaine". —T Le Cauchemar des déportations. — Cruelles méthodes de contrainte contre les déportés. — Cas de mort à la suite de mauvais traitements ou de travail forcé. — Les „Volontaires" sont 1bernés. — Les Allemands déportent les non-chômeurs. Nourriture insuffisante.Lo 8 avril 1917, à Washington, une haute personnalité du gouvernement américain a livré a la publicité, tout en celant le nom de l'expéditeur efc celui du destinataire, des extraits de lettres écrites par une personnalité officielle américaine en Belgique occupée à un de ses collègues du gouvernement des Etats-Unis, - ,,lettres qui, dit le New-York Times (no du 3 avril 1917) d'où ces détails sonfc tirés, montrent que le régime de terreur, par lequel la Belgique envahie a passé, constituera l'une des plus sombres pages de l'histoire militaire". On trouvera ci-après la traduction des extraite que donne le grand quotidien américain. ,,A la date du 13 décembre 1916, la personnalité américaine dont il s'agit écrivit une lettre d'où les extraits ci-après sont tirés: ,,En ce moment, la Belgique enduro un régime de terreur et la vie ici est aussi sombre et désagréable qu'on peut l'imaginer. ,,On a peine à croire que les tristes heures de la Révolution française ont été beaucoup plus terribles que ce dont nous sommes à .présent les témoins. Certains disent que c'est l'obscurité qui précède l'aube mais, pour ceux qui s'y trouvent, il est difficile de croire par veilles assurances. ,,Chaque mois, le filet se resserre autour de la population. Le pays tout entier est plus ou moins un grand camp d'internement. Il est, à cette heure, pratiquement impossible pour les Belges, et même pour les neutres, d'obtenir l'autorisation d'aller respirer la liberté et l'air neutre en Hollande ou en Suisse. Parmi les dernières rares personnes qui furent autorisées à aller passer quelque temps en Hollande, trois dames s'embarquèrent pour l'Angleterre, contrairement à leurs promesses. Le navire sur lequel elles se trouvaient fut conduit à Zeebrugge par les forces navales allemandes et elles lurent reconnues. ,,Unc autr© dame, qui occupe ici une place élevée dans la société, reçut la permission de se rendre en Suisse pour ,,maladie des poumons" qui est, autant que je puisse comprendre, la base habituelle des requêtes de ceux qui demandent à passer en Suisse. Les autorités allemandes, dit-on, ont trouvé sur elle des lettres efc des listes qu'elle essayait d'introduire en Suisse. Il en est résulté pratiquement la suppression des autorisations de se rendre en Suisse et, ici, tous les Belges sont furieux contre la dame. „Un système d'espionnage allié effectif. ,,Une série ininterrompue de jugements pour espionnage est conduite dans diverses parties du pays et les légations neutres sont continuellement bombardées de pétitions et de demandes d'intervention en faveur do telle ou telle personne. La situation est très douloureuse. Les personnes condamnées ont généralement fait de leur mieux — efc, souvent, d'une façon très effective — pour combattre la cause allemande. Un système d'espionnage allié, étendu et bien organisé, existe indubitablement en Belgique et des personnes, soit par patriotisme, soit par intérêt, transmettent aux Alliés des informations militaires et autres et facilitent aux gens le passage de la frontière. La rude loi de la guerre esfc appliquée dans de pareils cas, commo elle l'est dans des ces semblables par tous les pays belligérants. Des punitions rigoureuses sont aussi infligées pour des offenses sans importance.,,Uno situation spéciale est, cependant, .créée en Belgique par la présence d'observateurs neutres auxquels des demandes d'intervention peuvent être adressées par les amis et parents des condamnés et qui sont à même d'attirer l'attention dù monde extérieur sur ce qui se passe, ainsi que ce fut le cas à propos de;Miss Cavell. ,,Les requêtes les plus extraordinaires sont présentées, pour tout le monde, comme si une légation neutre était le Ciel et pouvait résoudre tout problème, cicatriser toute plaie. Les Belges réclament protection contre les Allemands ;. les Allemands contre les Allemands; les Allemands contre les Belges ; les Autrichiens contre les Allemands; les Belges contro les Autrichiens, et les personnes sans nationalité ou de nationalité doublo contre tous les trois. ,,Une chose très réconfortante dans cette mer de haine, ce sont les efforts des Belges pour protéger les personnes d'origine allemande et autrichienne, naturalisées Belges, et leurs fils, contro l'enrôlement dans les armées des puissances centrales. On aurait cru que, en raison des circonstances, les Belges les auraient reniées, mais, au contraire, ils' font tout leur possible pour les aider. C'est admirable. ,,Le cauchemar des déportations. ,,Mais, au-dessus de tout, plane, pour le moment, le cauchemar des déportations. C'est réellement horrible et désolant, surtout qu'ici on ne peut rien faire ou presque. Les autorités semblent parfaitement décidées à aller jusqu'au bout dans la voie où elles se sont engagées. Cela, naturellement, a jeté la tristesse sur tout le pays. Même le représentant autrichien, ici (qui se donne le titre de ,,Komissar) regrettait et même blâmait ce système qu'il ne pouvait défendre qu'en arguant des soi-disant mauvais traitements infliges aux Allemands en Russie." ,,Une autre lettre, d'un personnage officiel américain, écrite à Bruxelles, en date du 10 janvier 1917, dit entre autres: ,,Je désire citer comme suit quelques statistiques puisées confidentiellement à des sources dignes de foi. Vous n'oublierea pas, cependant, que ces chiffres sont simplement approximatifs, vu que le manque de nouvelles précises, les rares moyens de communication, le désir de l'un ou l'autre parti de falsifier les faits, etc., ne permettent pas une exactitude complète. ,,l>es nombres d'homm-îs suivants ont été pris : ,,De l'étape (zone d'opérations utilitaires), 10 à_^^ £n,^ûhQrs 4e-l^étaD!eA.$û.à 60,000.

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Cet article est une édition du titre L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Amsterdam du 1914 au 1918.

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