L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1914, 29 Decembre. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Accès à 18 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/9w08w3937g/
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(ire Année N°. 67» S cents CIO Centimes) Mardi 29 Décembre 1914 L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. «Journal Quotidien du matin paraissant à. Amsterdam. Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressée «m bureau de rédaction: ■pi.Z. VOOHBIIBCWAL 234—240. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef : Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Charles Herbiet, Comité de Rédaction: \ Gustave Peellaert, René Chambry, f Emile Painparé. a si g g est noire nom ne ramius. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du journal: N.Z. VOORBURGWAL 234-240. Téléphone: 1775. Abonnement ( En Hollande 0. 1.50 par mois, payable par anticipation ) Etranger fi. 2.00 „ „ r~trnnnriiiiwi—i rnrrrn—n i^————m— —■■—■■ «iimi ■ tant comme envoyé des Léga- I êtes soldat, Colonel, et vous devez compren- Raisons ^intervenir. De plus en plus les regards se tournent vers l'Italie. Nous avons_ montré dernièrement l'importance de l'évolution du gouvernement de ce pays — l'opinion publique y est acquise depuis le début — vers une intervention armée aux çôtés des puissances de la Triple Entente. De nouveaux indices nous permettent de dire quo cette intervention est de -plus en plus certaine et que le moment, peut-être, en est plus proche qu'on ne croit. j Que l'Italie maintenant jette le masque de la neutralité, et la Roumanie et la Grcce en feront autant. Nous ne voyons pas si proche la victoire complète et décisive de l'Allemagne qui seule peut encore conjurer ce danger pour elle. L'Italie, la Roumanie et la Grcce déclareront la guerre aux deux empires du centre parce que c'est leur intérêt, parce que, si ces pays se contentent de rester spectateurs dans un conîlit où se-jouent également leurs destinées, ils se condamnent eux-mêmes à une brève déchéance et à la mort. C'est une règle politique, tirée de la nécessité de l'équilibre que quand un état 6'agrandit son voisin doit en faire autant g'il ne veut pas se trouver dans une situation d'infériorité vis à vis de lui. Une victoire des Austro-Allemands donnerait à l'Autriche un tel accroissement de force que l'Italie n'en trouverait nulle part l'équivalent. Ce n'est pas, en effet, la possession des glaciers de la Savoie ni des âpres rcchers de la Corse qui constituerait un contrepoids à l'annexion de la Serbie par l'Autriche, à 6a marche triomphante vers la mer Egée et à l'absorption par cette puissance de toute la péninsule des Balkans. La Roumanie pourrait y gagner la Bessarabie qu'elle céda à la Russie en 1878; mais alors, adieu ! son rêve de s'annexer la Transylvanie et la Bucovine. De plus elle étoufferait entre une Autriche omnipotente et une Bulgarie agrandie d'une bonne partie de la Macédoine, devenue tributaire de Vienne. Quant à la Grèce, l'Autriche aurait tôt fait de la frustrer des conquêtes que lui assure le traité de BUcharest et de la chasser de Salonique. On ne voit donc pas très bien ce que ces puissances pourraient gagner à une victoire allemande ; on voit au contraire fort bien ce qu'elles pourraient y perdre. Mais que la décision finale tombe en faveur de la Triple Entente, la situation est autre. Tout d'abord l'Autriche-Hongrie elle-même, cette mosaïque de nations, offre un admirable champ de partage. On peut dire que les frontières naturelles de l'Italie comme de la Roumanie sont situées à l'intérieur de l'empire de François-Joseph. Ajoutez que les Italiens du Trentin et de Transléithanie n'ont guère à se louer de la domination tracassière et soupçonneuse d'un Etat policier. Quand l'intérêt a parlé, les considérations de sentiment qu'on ne peut jamais mettre en avant en matière . politique, peuvent cependant emporter les dernières hésitations. Ce n'est qu'à partir du jour, cependant, où les intrigues de Berlin ont réussi à entraîner Enver Bey et sa clique, que les avantages d'une intervention armée de l'Italie" de la Roumanie et de la Grèce aussi, 'sont, devenus tels que ce serait un crime, pis, une faute pour ces Etats, de ne pas profiter de l'heure. Alors qu'une Turquie forte serait pour eux une menace,' un obstacle de plus à leur expansion, cette même Turquie en cas de défaite des puis- , sa n ces centrales, constitue un gâteau su- \ perbe à partager. Tout le monde y peut tailler sa part sans gêner le voisin, l'Angle- , terre, la France, la Russie tout d'abord, l'Italie, et la Grèce ensuite. Comptez en outre qu'on s'assure par contre coup de la neutralité de la Bulgarie désireuse d'obtenir une compensation pour ses pertes en Macédoine. Enfin il y a toujours cent prétextes pour un de déclarer la guerre à la Turquie. Jusqu'ici ils n'ont pas manqué: l'affaire du consul italien à Hodeidali, l'effer-vescense des insurgés arabes en Tripolitaine, la condamnation à mort d'un officier grec pour espionnage, etc. Ou trouve toujours un bâton quand on veut battre le Turc. Une rupture diplomatique entre Constan-tinople et Rome ou Athènes c'est aussi la guerre avec l'Allemagne et avec l'Autriche. Attendons-nous à une rupture le jour où l'Italie seoa psête. C'est que l'Italie, prise totalement au dépourvu, a dû remplir ses arsenaux, assurer la remonte de 6a cavalerie, mettre au point la défense de ses places fortes, compléter ses cadres, exercer ses recrues. Elle prépare douze corps d'armée nouveaux. Nul, certes, ne peut traduire en chiffres précis l'effort militaire qu'elle réalise, mais, ie jour venu, c'est un million d'hommes exercés qu'elle peut mettre en première . ligne, autant dire un milliion d'Austro-Aile- ' mands qui deviendront indisponibles pour les champs de bataille de la Belgique ou de la Pologne. La conclusion se tire d'elle-même.Reste une dernière considération. Sans doute, en pleine paix, même pour satisfaire ses aspirations les plus légitimes, l'Italie eut reculé devant l'idée | d'une guerre. Aujourd'hui, dans la tour- j mente qui emporte tous les peuples de la i vieille Europe il n'en est plus ainsi. Mal- , gré le sentiment d'horreur qu'elle provo- | que, la guerre exerce au6Si une sorte ae fascination. L'odeur de la poudre et la vue . du sang qui affolent un animal de race grisent aussi les hommes au cœur fier et les peuples nobles. Ceci peut ne point paraître sage, et, pour beaucoup, tout à fait abominable. Parmi tant de sottises prétentieuses que le professeur Lasson de Berlin a écrites dans ses fameuses lettres, il y a cepen-j dant une phrase qui rend un son juste: ,,Nous respirons à pleine poitrine le large souffle de l'Histoire"... Ce souffle les Français, les Anglais, les Russes, les Serbes, les japonais et les Belges le respirent aussi. Il y a de quoi faire des jaloux...- Charles Bernard. —j i m ' fdpes este ie Hongrie. Il n'est pas de jour où Vienne ne prenne soin de démentir, par l'intermédiaire du bureau à tout faire, les bruits très curieux qui, malgré la censure, nous arrivent de la Hongrie. Généralement, l'honnête Wolff nous sert tout chaud un article du ,,Pester Lloyd", l'officieux du comte Tisza. Ce journal hongrois est rédigé en allemand et qui donc disait qu'on est toujours du pays dont on parle la langue ? Tout ne doit pourtant pas être pour le mieux dans la meilleure des monarchies dualistes, si j'en juge par ce que m'ont raconté des Hongrois actuellement réfugiés à la Haye, et qui étaient très connus avant la guerre daus les mil Lux diplomatique et mondain de Paris. ,,Dites bien, nous ont-ils déclaré, que les Hongrois libéraux ont conservé leurs vieilles et ardentes sympathies pour la France* et l'Angleterre, les deux grandes nations pacifiques et libérales de l'Europe. Jamais, s'ils avaient su qu'il s'agissait de porter les armes contre elles, ils n'auraient consenti * à voter les crédits de guerre. Ils ont été dupés pas Tisza, comme les social-démo-csates par le chancelier. Ils n'ont vu que la Russiè. Malgré tout, la Russie est l'ennemie héréditaire: les Hongrois, n'ont pas oublié que c'est elle qui, en 1848, appelée par François-Joseph, est venue écraser la révolution triomphante. Mais les Hongrois considèrent le Russe comme un ennemi valeureux et chevaleresque. Dans les rues de Budapest, récemment, des prisonniers russes ont été couverts de fleurs ! Tandis que les journaux de Vienne racontent de prétendues atrocités commises dans certains villages des Carpathes par les Cosaques, les journaux de langue hongroise, au contraire, déclarent que les Russes se sont comportés là-bas très correctement. Ils ont bien giflé le concierge d'un château appartenant au comte Andrassy : comme cruauté cela n'est pas très grave, n'est-ce pas? Les Français et les Anglais qui se trouvaient à Budapest au moment de la déclaration de guerre n'ont pas été inquiétés. On avait prié les sujets de nations ennemies de se présenter à la Police centrale. Comme il ne s'est pas présenté de Japonais on en a conclu, qu'il n'y en avait pas à Budapest. Le père de mes informateurs, quand il leur écrit, répète cinq ou six fois, dans l'espace d'une très courte lettre: ,,Sachez bien que vous avez toute notre sympathie, notre affection la plus tendre..." Ce n'est pas aux exilés que ces mots 6'adres6ent mais à la France que tant de Hongrois chérissent, dont la langue • et le génie bénéficient toujours là-bas du même prestige. Plus significative est une autre lettre qu'a reçue à La Haye un Hongrois, descendant d'un héros très populaire de la révolution de 1848. Comment cette lettre a-t-elle pu passer, échapper à l'attention de la censure? ,,Qui sait? me disent mes informateurs, le fonctionnaire de la censure a peut-être senti se réveiller en lui le vrai patriotisme hongrois, la vieille haine contre l'Autriche et l'Allemagne." — La lettre dit que cette guerre n'est pa6 populaire en Hongrie, pas nationale, pas ,,quarante-huitième.'' ,,C'est la bande à Tisza", dit la comtesse X., ,>qui nous vaut de figurer en ce moment parmi les ennemis de la France que nous aimons. J'espore que l'on aura assez de discernement en France pour séparer notre cause de celle des Autrichiens et que la Triplice ne sera pas pour les Magyars une tunique de Nessus."... A la veille de la dernière réunion de la' Diète hongroise, le comte Tisza avait convoqué les chefs de partis à une réunion officieuse. Le comte Karolyi refusa de 6'y rendre et le lendemain, publiquement, il refusait la main à Tisza. La comtesse X. dit encore dans sa lettre : „Ils (ce eont les Autrichiens) envoient toujours en première ligne, se faire massacrer, des régiments hongrois et croates. Ou doit s'en réjouir à Vieune. Si le vieux Kossuth, dans sa tombe, apprenait que les Hongrois, unis à l'Allemagne, ont mis tant d'empressement à venger la mort d'un Habsbourg, il se dresserait en accusateur..." ; Et m'ayant traduit cette lettre très curieuse, mes Hongrois me dirent: ,,Savez-vous quelle e6t l'une de nos chansons populaires les plus répandues là-bas?" Ils chantèrent, puis, je leur demandai de traduire. Dans le premier vers, l'Allemand est assez rudement malmené. Et plus loin, il est dit du défenseur de la Kultur: ,,Que l'enfer lui ronge le foie et la rate...'5 Fichre ! Qui sait? Las honveds chantent peut-être cela eu allant au feu contre les Russes..., Louis Piérard. En Belgique. A Brux elles. Le comte d'Ansembourg, chargé d'affaires du Grand-Duché de Luxembourg, est rentré de congé et a repris ses fonctions. M. de Barros Calvacanti de Lacerda, qui vient ' d'être promu premier secrétaire de légation du Brésil, est maintenu au poste de Bruxelles, où il remplace le Ministre actuellement au Havre. C'est eu égard aux grands services que ce diplomate a rendus au Brésil et à la Belgique, que son gouvernement l'a maintenu à Bruxelles. S. Exc. M. Guani, ministre de l'Uruguay, a quitté Bruxelles par la Hollande. S. A. la princesse Pierre de Caraman Chimay a quitté Bruxelles par la Hollande pour se rendre en France. Le premier secrétaire de légation de la Roumanie et Mme Gabriel Mitilineu 6ont rentrés de La Haye. La vicomtesse Adolphe de Spoelbergh reçoit les jours pairs dans son hôtel du Boulevard du Régent. Le comte Gaston d'Ansembourg a été nomme secrétaire de légation du Grand-Duché de Luxembourg à Bruxelles. Le premier secrétaire de légation de la Roumanie à Bruxelles et Mme Gabriel Mitilineu sont partis en toute hâte pour Bucarest. Un deuil très cruel les frappe. Ils viennent de perdre leur beau-père et pére. M. Mitilineu reviendra en-Belgique dans une quinzaine. Mme Mitilineu prolongera son séjour en Roumanie. Mme. de Weede, femme du ministre des Pays-Bas, est venue passer quelques jours à Bruxelles. • • • Après l'exemple héroïque du bourgmestre Max, nous avons cité le député d'Ostende-Furnes : M. Buyl qui, à Ixelles, se montre admirable de dévouement. Il serait injuste de ne pas mentionner ici un autre échevin courageux, M. Mettewie, de Molenbeek. Son at-titude vis-à-vis des autorités allemandes est énergique ; il soutient le moral des populations et multiplie les œuvres d'assistance populaires. Comme M. Buyl à Ixelles, M. Mettewie, à Molenbeek, accompagne les convois funèbres des soldats belges morts aux hôpitaux et prononce sur la tombe un discours, où il salue, au nom de la nation, le vaillant disparu. * » « La Caisse de Reports et Dépôts fonctionne et paie même tous les quinze jours une somme de 500 francs sur les sommes en dépôt en compte-chèques. Elle est ouverte tous les jours de 9 à 1 heures. A Anvers. Les postes-frontières se montrent d'une sévérité inconnue jusqu'ici. Pour pénétrer ou sortir de Belgique, il faut montrer patte blanche. Ceux qui essaient de se faufiler risquent à tout instant un coup de fusil. Les envois pour la Belgique, via Esschen, sont impitoyablement refusés. * » * Les Allemands ont déménagé et envoyé en Allemagne tout ce que contenaient les casernes et les hôpitaux et dont ils ne se servaient pas. • • • A l'Hôpital militaire, il y a deux cents malades allemands, atteints de fièvre typhoïde. « « * Le gouverneur militaire de Belgique, freiherr von Bissing, en tournée d'inspection, s'est rendu à Anvers où le freiherr von Huene le reçut avec égards. Le visiteur était accompagné d'une suite nombreuse et tapageuse. Il fut promené de la Kommandantur au canal au Sucre où ' il prit place sur un yacht qui descendit l'Escaut jusqu'aux forts avancés. Aux journalistes qui l'interrogeaient à sa descente du bateau, le freiherr von Bissing déclara: ,,J'assurerai la paix et l'ord.e en Belgique, pour que notre armée sache que la sûreté existe dans son dos. J'espère travailler la main dans la main avec l'autorité civile pour améliorer la situation économique. Lorsque S. M. le kaiser me nomma gouverneur-général de la Belgique, il insista surtout pour que j'assiste "es faibles en Belgique." Vraiment, comment ces messieurs purent-ils, de sang-froid — il est vrai qu'ils étaient tous plus ou moins Allemands — enregistrer une telle déclaration ? Est-ce assister les faibles que les priver de la soupe que leur distribuent actuellement les administrations communales. Car celles-ci, dont les finances sont de plus en plus précaires n'auraient plus pu pourvoir à l'entretien de leurs nombreux administrés indigents si elles avaient du participer à l'impôt de 480 millions qu'avait décrété von Bissing, par ordre du kaiser. Elles sont appauvries par des réquisitions innombrables, des impôts et des amendes. Le von Bissing est un homme fort, musclé, à figure profondément antipathique. A côté de lui, von der Goltz avait l'air doux et bon! Cette visite n'a pas passé inaperçue à Anvers. Le cortège se composait, en effet, de cinq voitures automobiles qui traversèrent la ville en troisième vitesse, au risque d'écraser tous les promeneurs. j» * t. La ville, qui doit nourrir les officiers et soldats allemands dan6 les proportions indiquées ici même le 16 novembre, doit aussi — cela va de soi — leur fournir à boire. Il paraît — ceci d'après un document officiel — què 8,500 bouteilles de vin suffisent aux ennemis cantonnés à Apvers. Maie la ville d'Anvers doit aussi pourvoir aux provisions de choucroute qui s'élèvent à 1530 kilo6 par jour ! Comme il y avait de sérieuses difficultés à rassembler chaque matin 1530 kilos de sauerkraut, l'autorité allemande eut la grande amabilité de réduire le6 proportions de moitié, à condition que l'autre moitié consistât en pommes de terre. Ajoutons que l'administration communale doit aussi fournir la nourriture pour 3500 clievaux: 21.000 kg. d'avoine, 8750 kg. de foin, 6125 kg. de paille et 10.500 kg. de paille de litière. Elle s'occupe, également, de procurer les écuries nécessaires à cette nombreuse cavalerie. Les chiffres que nou6 avons donnés concernant les quantités de vivres qui devaient être fournies prouvent à suffisance que l'officier allemand, qui déclara à notre correspondant qu'il y avait 200.000 hommes de troupes dans la position fortifiée d'Anvers, travestissait singulièrement la vérité. « 4 * On a vu défiler dans les rues de Borger-hout quatre chariots chargés d'uniformes militaires belges. Allon6-nous revoir 6e drosser tout à coup à côté de nos hommes qui combattent sur l'Yser des compagnies allemandes habillées d'uniformes belges, comme ce fut le cas un peu partout, à Liège : surtout? ♦ * • Aux quais. Dialogue surpris entre un soldat allemand et un docker. L'Allemand: A présent que nous avons pris Anvers, vous êtes Allemand. Nous sommes devenus frères. — Oui dà ! fit l'ouvrier. Vous en êtes sur? Nous sommes frères? L'Allemand répéta que tel était, en effet, la situation enviable faite aux Anversois par les hasards de la guerre. — En bien alors, puisque nous sommes frères, dit le ,,sinjoor", nous pouvons parler en frères, à coeur ouvert en un mot. Et bien, que dis-tu l'ami, des piles que nos armées attrappent sur l'Yser? L'Allemand . rougit, pâlit, se mordit les lèvres et tourna le dos. « » * Les musiques militaires exécutent souvent le ,,Wacht am Rhein" devant la gare centrale. Il se produisit souvent des manifestations qui ont dû édifier l'envahisseur sur les sentiments nourris à son égard ! Depuis, le nombre des espions en civil a considérablement augmenté et sitôt qu'un sinjoor siffle, il est arrêté par un des espions qui lève aussitôt la main. Les cavaliers placés en arc de cercle autour de la musique se précipitent et mettent le siffleur en état d'arrestation. Récemment, on a arrêté neuf personnes au cours d'une seule exécution de l'hymne détesté par le peuple d'Anvers. » ♦ • Deux Bavarois font irruption dans un cabaret des environs de la ville et réclament deux „pots" auxquels aucun Belge jamais n'a mis les lèvres. Le cabaretier réfléchit un instant, s'éloigne et revient bientôt, tenant deux pots... de chambre, auxquels, remarqua-t-il, jamais aucun Belge ne. mit les lèvres. Et il eut la cruauté d'ajouter: — Faut-il vous les apporter pleins ou à moitié remplis? ~ t:a» Sur le bombardensent d'imers. TJn, récit vécu. Le mercredi 7 octobre 1914, à 10 heures du matin, le ministre d'Espagne à Bruxelles faisait appeler à la Légation des Etats-Unis, où il se trouvait en compagnie de son collègue américain, l'attaché militaire espagnol, le colonel Sorela. Le ministre lui dit que les autorités militaires allemandes s'étaient adressées à lui et à son collègue américain (vu l'impossibilité d'entrer en communication avec le gouverneur militaire belge) pour leur demander, conformément à l'art. 26 de la Convention de La Haye, d'annoncer au commandant général de la place d'Anvers, le bombardement imminent de la ville. Les deux diplomates s'étant refusés à se charger d'une semblable mission, le Gouvernement allemand les avait rendus responsables des ôonséquences de leur refus. j ,,C'est alors, ajouta la ministre d'Espagne que, ne voulant pas assumer, lui et* son collègue, une aussi lourde responsabilité, ils s'étaient vus contraints de faire la pénible communication aux autorités anver-soises, et il demanda au colonel Sorela de la transmettre aux intéressés. Le colonel accepta la mission en remerciant les deux ministres de l'honneur qu'ils lui faisaient en lui confiant une telle mission. Au bout d'un quart d'heure le colonel était prêt à se mettre en route; on lui remit une lettre d'introduction de la Ville de Bruxelles, signée par le collège échevinal^ i duutuiidnu tummo euvuyc juug<t- tions d'Espagne et des Etats-Unis auprès des autorités militaires et civiles de la Ville d'Anvers, le mémorandum qui devait servir de base à l'accomplissement de sa mission et enfin quelques documents se rapportant à l'engagement pris par le gouvernement allemand d'exclure du bombardemhent cer-taihs édifices historiques d'Anvers. Peu après arriva â la Légation le Baron de Lancken ministre plénipotentiaire de l'Empereur d'Allemagne et conseiller du Maréchal von der Goltz, ce diplomate était chargé de conduire l'attaché espagnol jusqu'aux avant-postes allemands. Il laissa j au colonel Sorela le choix de se laisser bander les yeux selon les usages de la guerre, I ou d'engager sa parole d'honneur de ne rien I rapporter de ce qu'il verrait dans la zone militaire allemande. La parole d'honneur fut engagée: Le colonel demanda au baron de Lancken de bien vouloir préciser l'heure à laquelle devait commencer le bombardement de la ville. Celui "ci ne put lui donner de réponse exacte mais crut puvoir avancer que ce ne serait pas pour avant la nuit. Vers une lieure les deux automobiles quittèrent Bruxelles. La première, battant les pavillons d'Espagne et des Etats-Unis emporta le colonel Sorela et le baron de Lancken, la seconde trois attachés de l'Etat Major du Maréchal von der Goltz. Après quelque minutes d'arrêt à Malines les véhicles arrivèrent à l'extrémité de la zone allemande vers 4 heures. De là, l'envoyé espagnol poursuivit seul le voyage vers Anvers. Le colonel Sorela avait eu soin de faire placer entre les deux pavillons atachés à sa machine, le drapeau blanc qui lui avait été remis à sa sortie de Bruxelles. Douze kilomètres séparaient les avant-postes allemands des avant-postes belges. L'auto y arriva sans autres incidents que quelques coups de feu essuyés en route. Là, après exhibiton du sauf-conduit et explications au sujet de sa mission, un officier du génie belgo monte dans l'auto et accompagne le Colonel Sorela. ,,Le général do Guise, raconte celui-ci, me reçut en présence de nombreux officiers de tout grade. Je m'excusai d'être porteur d'un triste message, et je lui présentai les ; lettres qui m'accréditaient auprès de lui. j Le général qui était dans un état de grande j exaltation me dit qu'il lutterait jusqu'à la j mort ajoutant à plusieurs reprises qu'on ' pouvait commencer le bombardement immédiatement. Je me crus obligé de préciser le caractère de ma mission. Le général me tendit la main et m'assura de sa considération personnelle. ,,Je me retirai et me rendis aux consulats d'Espagne et des Etats-Unis. Cependant je demaurais impressionné par ce que j'avais vu, pendant tout mon parcours où je n'avais rencontré, en dehors de troupes, d:autre être humain qu'un vieux paysan et qu'une laitière conduisant une charette. Je 1 savais que tous les fugitifs des villages voisins d'Anvers s'étaient réfugiés à Anvers i même... Je me décidai à retourner au gou- | vernement militaire. J'y fus reçu avec une i parfaite déférence par le Général Wer- j brouck qui me prit les mains et me remercia ! avec émotion au nom de la malheureuse j population enfermée dans Anvers, du ser- j vice que ma mission venait de lui rendre. J Le général de Guise étant entré à ce moment examina avec attention le memoran- | dum que j'avais apporté ; puis il me réitéra de son coté ses remerciements". A 7 heures du soir, le Colonel Sorela résolut de sortir de la ville; et après divers arrêts il arriva aux avant postes *où les troupes anglaises s'étaient la veille jointes aux troupes belges. Un combat, continue-il, s'était engagé une demi-heure plus tôt. Les forts 4 et 5 convergeaient leurs feux sur le bois de Contich et l'artillerie j allemande ripostait. La situation devenait j tellement sérieuse qu'après,avoir dépassé de j cent mètres la zone éclairée par les projecteurs, le chauffeur s'arrêta. Nous abandonnâmes la voiture et nous retournâmes le chauffeur et moi nous abriter derrière les avant postes. Ce n'est qu'à 11 heures du soir que l'envoyé espagnol put quitter les avant postes anglo-belges. Le combat continuait dans les mêmes conditions. Il poursuivit son chemin sous le feu des forts et celui de l'artillerie allemande. Il eut la chance extraordinaire d'arriver sain et sauf aux avant postes allemands avec son chauffeur, un Belge, qui avait refusé l'offre que lui avait faite le colonel de retourner à l'arrière, le Colonel se proposant de poursuivre son chemin à pied. Les Allemands aussitôt conduisirent le Colonel Sorela à Malines. ,,Là, dit l'officier espagnol, m'attendait le général von Molkte chef de l'Etat-Major général allemand. H me dit que ses troupes avaient été victorieuses dans un combat contre les troupes anglo-belge et m'annonça que le bombar-i dement avait commencé, depuis 1 heure du matin, heure allemande. Le général me fit entrer avec quelques officiers dans une maison de la Grand Place. Plein d'effroi pour le sort de la population civile, et les figu-tifs retirés à Anvers je demande au général de donner l'ordre d'atténuer la puissance du bombardement pendant les premières heures; en même temps je lui soumets le texte de la Convention de La Haye que j'avais sur moi. Le général m'ocouta avec intérêt mais termina l'entretien par ces mots . ,,C'est triste mais c'est le seul moyen que nous ayons d'éconr ^is^r 1s sang de nos soldats. Nous en avons déjà trop versé. Vous cw» ùuiudu, \_-oioimi, ©ii vous clivez, compreji-dre les dures nécessités de la guerre. ,,Le général prit congé d4 moi en me remerciant. A trois heures du matin j'étais rentré à la Légation d'Espagne. L'intervention d'un envoyé des Légations d'Espagne et des Etats-Unis pour annoncer le bombardement d'Anvers a donné lieu à certaines discussions. Le texte de la Convention de la Haye fait au chef de l'armée une obligation d'annoncer directement lui-même le bombardement. C'est le motif pour lequel le Général de Guise fit tout d'abord un accueil réservé à l'envoyé espagnol. Certains prétendent que les Allemands craignaient comme ils l'assuraient qu'on ne fusille leurs parlementaires ( !) ; c'est pourquoi ils avaient préféré charger un étranger de la commission( ! ! !) P. O. m m m ii Encore line fois: les droits et le devoir des neutres. Je viens de recevoir une lettre qui demande une réponse dans ce journal. Elle émane d'un sous-officier des grenadiers belges, qui se fait le porte-pafole d'un groupe de ses collègues internés comme lui au camp de Zeist, et dans laquelle, à côté d'une appréciation fort élogieuse de mes petits articles dans ce journal dont je lui sais infiniment gré, il se plaint amèrement de l'attitude des neutres en général qu'il qualifie d'égoïsme et même de lâcheté. Je crois que la critique de mon correspondant est injuste. A part les accusations injustifiées de M. Georges Clémenceau dans ,,l'Homme Enchaîné" personne n'a mis en doute la stricte observation par la Hollande de ses devoirs de pays neutre dans le terrible conflit mondial, et je crois qu'on Jn'a pas . • le droit d'exiger de notre pays ce que mon correspondant appelle la participation à une formidable levée de boucliers contre les violations incessantes du droit de la part des Allemands, en ce sens que les pays neutres seraient moralement obligés à se lancer dans la mêlée à la rescousse des victimes de ces violations. Les tristes effets de la guefre se font déjà sentir dans notre pays, où la situation économique est fortement ébranlée, et bien criminel serait le gouvernement de ce pays qui, par un geste imprudent, même en présence du courant le plus explicite de l'opinion publique, se laisserait entraîner à se départir de l'attitude de la .plus stricte neutralité vis-à-vis des belligérants en cause, et provoquerait ainsi pour notre patrie les pires calamités, les pires catastrophes.Mais à côté de ce devoir impérieux des gouvernants de notre pays, j'estime que l'opinion publique en Hollande a parfaitement le droit, voire même le devoir, d'exprimer hautement sa manière de voir au sujet de ce qui se passe autour de nous, d'apprécier impartialement les faits qui lui sont rapportés, de flétrir les dénis de justice et les actes de sauvagerie de ceux qui les commettent, en un mot de nommer un chat un chat et Rollin un fripon sans s'inquiéter.de la colère que son franc parler pourrait susciter chez ceux qui, grisés par leur prétendue situation de maîtres du monde, prétendent en même temps bâillonner la voix de la justice. Et sous ce rapport je crois que mon correspondant belge a parfaitement raison de demander que l'a presse néerlandaise se fasse un devoir de dire ouvertement ce qu'elle a sur le cœur, de prendre fait et cause pour le droit et contre l'injustice et la barbarie, parce que la voix des neutres .possède une autorité infiniment plus grande que celle des parties en cause. Ce devoir, la presse quotidienne de mon pays ne l'a pas toujours observé avec une franchise suffisante, elle ne m'a paru que trop soucieuse de pratiquer une politique chèvre-choutiste dictée par la crainte de froisser la susceptibilité d'un voisin irritable et ombrageux, et c'est contre cette attitude peu digne et peu courageuse que j'ai voulu réagir et que je m'efforcerai de réagir encore à f avenir. Les dessins cruels, violents même de M. Ramaekers dans le journal ,,De Telegraaf" ont secoué, réveillé l'opinion publique chez nous ; c'est bien ainsi que je comprends le devoir de ceux qui désirent éclairer la conscience de leurs compatriotes.Vaillant, avocat à Amsterdam. —i Pour le rail in Nous répétons qu'il est utile pour nos lecteurs qui désirent faire paraître leur carte de visite dans notre numéro du 1er janvier de nous adresser au plus tôt le texte qu'ils désirent insérer et qui doit être accompagné de 25 cents, cow.t de l'insertion. Il est impossible, en effet, que nous fassions toucher à domicile cette somme modique. L'administration reçoit en paiement les timbres poste hollandais. Rappelons que ces cartes ne figureront que clans notre numéro du Nouvel An.

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Cet article est une édition du titre L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Amsterdam du 1914 au 1918.

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