L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1916, 12 Juin. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Accès à 19 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/nv9959df6m/
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I ^me Année N°. 598 S cents (io Centimes) L<un<£i 12 JitSra I9£6 L'ECHO BELGE L'Union fait la Forcer Journal quotidien <du tratln paraissant en Hollande. Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées gd bureau de rédaction : fi. JE. VOORBURGWAL 234-240, AMSTERDAM. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Charles Hepbieî, Comité de Rédaction : ^ He,l6 chamtory, Emile Painparé.) ————MTOM— ■BU»- MB—PMMlim— !■ ■ WÊ 1TH———— Pour Ses annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du journal : N.Z. Voorbui;gwal 234—240, Amsterdam Téléphone: 1775. Abonne mentse HoB la rode fl. 1.50 par mois. Oa*angerfô. 2.00 par mois Annonces: 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents la ligne. LA VICTOIRE RUSSE Les Russes etendent leurs progrès et font un enorme butin. Depuis le début de l'offensive ils ont fait prisonniers; un général — 1649 officiers — 10>6S©©€! soldats, Ils ont raris 124 canons, ISO mitrailleuses» S® lance-feorrsfoes. Bluff boche L'Allemagne a de jolis coup de bluff à ton actif. Le plus forfc -est incontestablement celui de la ,,victoire navale." Elle cubHe cependant une chose «essentielle : la règle même du jeu. Le bluff ne consiste pas à se persuader à soi-même qu'on a un beau jeu mais à le faire croire à l'ad ver- j eaiie. XI ne faut pas être joueur pouT comprendra que sinon on court à 6a perte. Et 1* peuple allemand accélère le pas. Evidemment, l'agence Wolff aurait beau faine l'e poirier, ce qui serait, ma foi, une chose fort comique, elle ne persuadera jamais a des officiers de marine -anglais qui ont fait rentrer à coups de canon la flotte allemande dans ses porte que ce sont eux, les Anglais, qui ont été battus. Même les affirmations les plus saugrenues^ de M. de Betbmann-Holhveg. ou du président du Reichstag sur la fin de la puissance maritime de l'Angleterre, ailleurs qu'en Allemagne n'auront pas le moindre effet. Quant j l'empereur... Le jour où, dans l'armure etincelante de Lohengrim, seul debout sur ia prouo du ,,HoiheEiizollern", il passait la revue de sa jeune flotte à l'inauguration du canal de Kiel, il n'a pas cru qu'il la reverrait un jour, cette flotte majestueuse, réduite à un amas d'épaves encombrant les havres de lTEllbo et du Weser. C'est cependant oe moment-là qu'il a choisi pour entonner un hymne de victoire, mais avec quelle angoisse dans la gorge! Au moment. du il demande à son peuple un nouvel et terrible effort pour briser le cercle qui l'enchaîne ne faut-il pas qu'à pleins bords il lui verse la coupe de l'illusion 1 Mais rien n'est fragile comme l'illusion. Le canon qui tonne en Wolliynie aide a ramener les Allemands au sentiment de la réalité. Cependant qu'ils touchent du dodgt le mensonge de ceux qui lui représentaient la Russie comme incapable de jouer encore un rôle important dans la. grande guerre, ils commencent à se dire que, tout de même, l'Allemagne n'a pas trouvé un Trafalgar sur les côtes du Jutland. C'est Wolff qui a jeté sur cet enthousiasme lia première douche eh annonçant après coup la perte du ,,Lutzovv", la plus belle unité de combat le la flotte et dont la destruction par l'ennemi avait été officiellement démentie à plusieurs reprises. Une correspondance de Cologne au ,,Tijd" jette là-dessu6 un jour fort curieux. [jç> correspondant colonais du grand organe catholique d'Amsterdam passe pour très :>ien informé. Or, il envoie à son journal .me lettre où il donne les impressions d'un officier qui a combattu à bord d'un cuirassé et qui, plus tard, eut l'occasion le se rendre des choses un compte plus sxact qu'on ne peut le faire du haut d'un blockhaus blindé Cet officier critiqua àvement les manoeuvres officielles tendant à, enraciner chez le peuple l'opinion que es Allemands avaient remporté une gran-ie victoire navale. En ce qui concerne les lélicenoa? et les mensonges des communiqués Wolff, voici ce que dit cet homme qui i vu et qui sait^: ,,De telles pratiques :ontribuent à ruiner la confiance déjà fort ébranlée dans l'exactitude des renseigne-nents de Wolff et des autorités. Celles-ci Mit diû avouer après coup qu'en dehors de l',,EIbdng", le ,,Rostock" et le ..Lutzow" avaient été coulés. Et si, à l'une ou l'autre x;casion, le secret militaire — en l'occurrence une sotte façon de déguiser la vérité — est levé en ce qui concerne la perte de certain croiseur très important, cette partie 3u peuple allemand qui juge sainement se rendra compte de la légèreté avec laquelle Dn se joue de l'opinion publique." Ainsi, outre le ,,Lutzow", les Allemands ont encore perdu un croieeur de bataille... ^uand nous serons à six nous ferons une sroix. Pour nous, qui avons tout lieu d'ajouter foi aux bulletins de l'amirauté anglaise, cet aveu ne nous apprend rien. Mais il apprendra au peuple allemand qu'on le trompe et ce même peuple inquiet, de moins en moins certain de l'avenir, commencera à se demander si les bulletins de Vienne, qui donnent tant de détails circonstanciés sur l'offensive autrichienne dans le Trentin, disent bien la vérité lorsqu'ils représentent l'offensive russe en Volhynie et en Galicie comme une opération sans importance. L'Allemand se pique de savoir la géographie. Quand, des communiqués du bureau Wolff lui-même, il ressort que le3 armées de l'archiduc Joseph-Ferdinand se «ont repliées deaifea la gter, il ag M géra* pas difficile de mesurer sur la carte la perte de terrain que représente un tel ,,repli". Dans une guerre de tranchées, où l'on compte les gains par mètre carré, une retraite de plus de quarante kilomètres ne signifie ni plus ni moins qu'une débâcle. Et si, provisoirement, la réoccupation de quelques milliers de kilomètres carrés de territoire russe par les arméès du tsar ne diminue pas sensiblement le gage que les Germaniques détiennent au delà de leurs frontières de l'est, la puissance moscovite qui vient de se manifester d'une façon si soudaine et si terrible met ce gage en péril. Déjà les conservateurs et les nationaux-libéraux allemands, contre qui M. de Betli-v mann-Hollweg lui-même fut obligé de se retourner, se flattaient que les conditions de la paix imposées par l'Allemagne seraient, plus sévères aujourd'hui que l'année dernière. Ouais! Cett$ fameuse ,,carte de la guerre" que ces messieurs invoquent à l'appui de leurs prétentions est en train de se modifier. Et même, pour ne considérer que les résultats acquis jusqu'ici, la présence d'armées victorieuses là où les Germaniques ne voyaient plus que des armées battues est déjà un facteur suffisant pour rabattre le caquet du comte de Reventlow, Basserman, Grâfe et consorts. Oui, l'Allemagne a bluffé. Mais nous venons de voir dans ses cartes et son bluff ne trompera plus qu'elle-même. Nous pouvons continuer la partie avec confiance. Charles Bernard. - L'organisation do l'économie le guerre. M. Ballin, le directeur de la Hamburg-Amerika, a fondé, il y a plus d'un an, à Hambourg, une société dont le bureau principal est à Berlin et qui se nomme ,,Zentral-Einkauf-Gesellschaft" (Société centrale d'achats) pour tous les articles de consommation (blé, farine, cacao, thé, café). Le ministère de l'intérieur a donné plusieurs millions pour faciliter la fondation de la société et de gros commerçants ont versé des sommes importantes. Dans les pays alliés et les pays neutres, cette société a établi des agents chargés des achats. L'agent suisse est M. Schwarz, demeurant au Palace-Hôtel, à Berne. Ses sous-agents se chargent de conclure les affaires et d'expédier les marchandises à Berlin où les prix sont fixés. La société n'a pas droit à des bénéfices de plus de 5 %. M. Walter Rathenau a fondé au commencement de la guerre la ,,Kriegsmetall-Ge-sellschaft" (Société des métaux de guerre) qui englobe non seulement tous les métaux, mais aussi les cuirs, caoutchouc, coton, laine, et étoffes diverses. C'est une section du ministère de la guerre. La société n'a aucun profit. Tout est payé par l'Etat. Toutefois les grandes sociétés métallurgiques ont versé des sommes considérables pour constituer le capital de la société lors de sa fondation. Cette société n'eut tout d'abord qu'à acheter ses matières à l'étranger. Puis elle fut chargée de rassembler et d'enlever tout ce qui se trouvait ' dans les pays envahis. Enfin, quand l'Etat a ordonné la saisie de tous les stocks de matières premières en Allemagne, cette société est devenue un bureau de distribution. La façon de procéder est la suivante: un commerçant de Munich, par exemple, a besoin de cuir pour exécuter une commande ; il doit aller à Berlin avec les papiers établissant l'existence de cette commande; on lui délivre alors un bon permettant d'acheter à tel dépôt qu'on lui nomme telle quantité de matières premières. Cette façon d'agir provoque d'assez vives protestations.' Certains commerçants se plaignent d'avoir dû faire antichambre à Berlin pendant plus de quinze jours. Cette société emploie principalement des commerçants. En Allemagne on la considère comme un excellent moyen d'éviter la tranchée. A la section commerciale de la légation de Berne se trouvent le fils du banquier Stein et le conseiller de commerce Ravene. A Berlin, la société s'est installée Pots-damerstrasse, dans l'ancien magasin Wolf-Wertheim, dont elle occupe deux étages. On a parlé de dissentiments entre le ministère de la guerre et M. Rathenau. On a été jusqu'à dire qu'il avait donné sa es?., ssafomés.-. En Belgique. A BruseOes La Bibliothèque Royale est malheureusement un des établissements les plus atteints par la guerre. Dans la salle des Périodiques les casiers sont à peu près vides. Ce ne sont pas les visiteurs qui manquent, mais les publications. La salle des Périodiques contient exclusivement en ce moment la petite liste, des publications suivantes: Bibliographie de Belgique, publiée par le ministère des sciences, chez Van Oost, 1915. — Recueil financier, Bruylant, 1916. — La Femme belge, revue des questions morales, sociales, jusque avril 1915. (N'était-ce pas le moment de continuer?). — Journal des Juges de Paix, jusque décembre 1915 (Bruylant). — Répertoire général de la Pratique notariale, 1916, Bruylant. — Pasicrisie belgo, 1915-1916, Bruylant. —- Recueil général de traités, continuation du grand recueil de De Martens, relatif au Droit international 1915, Leipzig. — Le Receveur, revue mensuelle des bureaux des contributions, Ire année, Ire livraison, mai 1916, imprimé à Sivry. —Le Nouveau Messager des Ecoles primaires, revue pédagogique paraissant tous lès deux mois, 20 mars 1916, imprimée à Dour. — Le Comptable, 1915, imprimé à Renaix. -— Archives des Sciences physiques et naturelles, 1915. Genève. — Annuaire de l'Observatoire royal de Belgique, 1915, imprimerie Hayez. — Mathésis, Recueil mathématique à l'usage des Ecoles spéciales, 1915. — Revue générale des Applications industrielles, vol. I, fascicule 1, janvier 1916 jusque avril. — Bulletin technique de l'Association des ingénieurs sortis de l'Ecole polytechnique de Bruxelles, 1914-1915. — Chronique des Travaux publics, paraissant toutes les semaines, Bruxelles. — Sphinx, revue d'Egyptologie, avril 1915. — T'oung Pao, Histoire des langues, 1915. Les publications de l'Allemagne et de l'Autriche-Hongrie ont continué d'arriver, à peu près comme en temps normal. ISlles sont au nombre d'environ 425, connues des habitués. Le chiffre total des publications en toutes langues reçues par la salle des Périodiques en une année courante s'élevant. à 2,350, il y a actuellement un manque d'environ 1,905 publications et 2 " publications nouvelles. Des mesures ont été prises pour la conservation des numéros manquants dans les pays d'origine, ainsi que pour le renouvellement des abonnements. A la fin de la guerre, le service do bibliographie se trouvera à la tête d'une besogne colossale à mettre en ordre. Quant aux lecteurs et encyclopédistes, pourront-ils jamais rattraper le temps perdu ? • • » » Voici qui intéressera ceux de nos lecteurs-internés qui appartenaient au corps de la police bruxelloise avant la guerre. Le Collège échevinal de Bruxelles vient de décider'd'allouer aux membres du personnel de la police, pour la durée de la guerre, une somme de 50 francs comme supplément à l'indemnité de masse d'habillement, à cause du renchérissement des vêtements et de la chaussure. Il a décidé aussi que les agents et les officiers.de police seront payés dorénavant pour les heures de service supplémentaires qu'ils sont appelés à fournir. D'après le nouveau barèipe du traitement qui vient d'être mis en vigueur, les agents à l'essai touchent la première année de leur entrée en fonctions 1,600 francs ; la seconde année 1,700, et la troisième, lorsqu'ils sont nommés à l'effectif, 1,800 franc£. Le traitement des brigadiers est de 2,350 à 2,400 francs, mais ils doivent avoir vingt et un ans de service. Les agents inspecteurs ont un traitement minimum de 2,450 francs et un maximum de 2,900 francs. Le traitement des agents spéciaux est au minimum 2,400 francs et au maximum 3,000 francs. A Anvers Les quatre récentes audiences de la Chambre correctionnelle,. qui s'occupe spécialement des falsifications, ont fait défiler*le nombre ordinaire de prévenus, une dizaine par audience. II y a lieu de constater qu'à Anvers on paraît être en général plus sévère pour ces faits qu'à SWJSfe. jtes eoi).feiBa^i<».s. jearaégg .ont plu.,, avec une abondance égale à celle de l'eau dans les cruchons des industriels .coupables. Remarquons que le tribunal paraît animé d'un esprit d'égalité dans certains cas excessifs. Il y a lieu, pourtant, de faire une distinction entre ceux qui vendent du lait aquifère provenant de leur étable et les revendeurs qui se fournissent eux-mêmes au jour chez les campagnards qui apportent du lait en ville et dont ils sont parfois les premières victimes, n'ayant pas les moyens de contrôler sur place la marchandise qu'ils achètent. Il y a, du reste, parmi ces revendeurs, de pauvres gens qui, privés de leurs ressources ordinaires par l'état de guerre, cherchent à se créer un mince revenu en colportant du lait qui leur est fourni par des fermiers. Tel est le cas de ces deux femmes, défendues par Me Wouters et dont la situation est digne certainement du plus grand intérêt. Les explications que l'avocat a données n'ont pas été controuvées, du reste. Le lait saisi en la possession de ces deux femmes contenait 5 % d'eau. A cë taux-là, il est certain que l'altération de la pureté du produit n'est pas visible à l'oeil nu. Or, de ces deux femmes, l'une a perdu son mari. L'autre a le sien dans les rangs de-l'armée belge; elle doit pourvoir elle-même à ses besoins et elle a, en outre, le soin de trois enfants âgés respectivement de douze, de neuf et de quatorze ans. Grâoe à l'intervention d'un bourgmestre rural, elle obtient à crédit du la if chez un fermier qui le lui livre au prix de 18 centimes ; il est aisé de comprendre qu'elle ne se fait pas de grosses rentes. Elle affirme que ce n'est pas elle qui met de l'eau dans le lait qu'elle revend. Dans tous les cas, ces femmes, la dernière surtout, méritait l'application de larges circonstances atténuantes. Malgré les efforts de l'avocat, elles n'en ont pas moins été condamnées toutes deux à 50 francs d'amende, et sans sursis. Elles seront forcées de subir l'emprisonnement subsidiaire, car elles ne sont pas en état de payer l'amende. N'est-ce pas pénible P Bien d'autres, nous le reconnaissons, n'ont pas droit à l'indulgence, tel cet individu qui avait cru bon de faire la partie égale entre les deux liquides, e'n additionnant le lar.t de 50 % d'eau, et qui a été condamné à huit jours d'emprisonnement, à 100 francs d'amende-et à l'affichage du jugement à la • porte de son habitation, à la campagne ; de même un métayer des mêmes parages, possédant plusieurs vaches et qui avait dosé dans la même proportion. Il a été condamné à un mois de prison, à une amende de 200 francs et. à l'affichage. Un détaillant à Anvers, qui vendait à sa clientèle du lait trempé de 69 % d'eau, a été condamné à huit jours d'emprisonnement, à 200 francs d'amende et à l'affichage du jugement; une femme qui débitait du lait écrémé dans la proportion de 1 à 3 et en outre additionné de 20 % d'eau a été condamnée à une amende de 150 francs, avec affichage du jugement. Certaines excuses sont typiques. Une femme prévenue d'avoir mis en vente du lait additionné de 20 p. c. répond avec sérénité: ,,C'est possible, après tout. J'ai voulu rincer mes cruchons au moyen d'un demi-litre d'eau parce qu'il y avait un peu de lait au fond, et c'est trop préciéux pour le perdre. — Et, dit le président, vous avez versé le tout dans d'autres cruchons contenant du lait? — Possible que j'aie fait cela par inadvertance", répond la prévenue. Ci, une amende de 50 francs. Un autre avait du lait écrémé et additionné de 25 p. c. d'eau. Celui-là ne se donne pas la peine de chercher une explication. ,,Mes pratiques ne m'ont jamais adressé des réclamations, dit-il; alors je m'imagine que c'est bien". Ci, une amende de 150 francs et l'affichage. Un marchand de beUrre est prévenu d'avoir vendu du beurre renfermant 23 p., c. d'eau au-dessus de la tolérance. ,,Je ne m'occupe pas des affaires, dit-il. C'est ma. femme qui dirige la vente". Des témoins déclarent qu'il en est ainsi. Pourtant, d'autres témoins disent que l'inculpé est ' pendant la plus grande partie de la journée dans le magasin. ,,C'est vrai, dit-il, mais c'est parce que je n'ai pas autre chose à faire. — Eh bien ! vous devez bien voir alors ce qui se passe. — Oh ! ,je n'y fais pas attention !" On le condamne à 200 fr. d'amende, avec affichage.Et voici un record : Un vendeur de lait avait sa marchandise additionnée de 80 p. c. d'eau. Il se défend en disant qu'il vendait au prix respectif de 10, 8 et 16 centimes. ,,Ce n'est pas une excuse ; on ne vous oblige pas. de vendre au-dessous d'un prix raisonnable, dit le président. — Je ne peux obtenir davantage, répond notre homme, et les clients doivent s'attendre alors à ce qu'on triche un peu !" Condamnation à quinze jours d'emprisonnement, à 300 fr. d'amende et à l'affichage. „Eh bien ! dans ces conditions-là, je préfère renoncer au métier", dit le prévenu en se retirant. * * * A la cathédrale, on a fêté le 25e anniversaire de la publication de l'encyclique ,,Re-rum novarum". Le cardinal Mercier célébra l'office. Après un sermon du Père dominicain Pauwels, une procession circula à l'intérieur de l'église. A Tournai Le Comité provincial met à notre disposition 700,000 k. de sucréma à 28 francs les 100 k. On va leçevoir 35,000 kilos de fariue bl'anohe réservée aux malades, aux hôpitaux, aux asiles, etc. Estimant que" la cherté des produits des magasins .de ravitaillement provenait on partie des frais d'administration, nos cheminots toumaisiens mus par un bel élan de dévouement viennent d'offrir au comité leurs services à titre gracieux. Le comit^ s'empressa d'accepter l'offre qui lui était faite. * * * Soixante-dix mille hommes de troupes sont arrivés à Tournai. De forts détachements de cavalerie sont concentrés entre cette ville et Boissieux. ■ S! y a un m 1*2 juin 1915. — Autour d'Aix-Noulettes, d'Ecurie, de Reims, de Perthes et de Beau-séjour, combats d'artillerie. Progrès français dans le fond de Buval et dans le Labyrinthe. Contre-attaque allemande repouss-éè à la ferme de Touvent. Front oriental: les Russes repoussent les Allemands à l'ouest de Ghavli; sur la rive droite du Dniester, ils occupent successivement plusieurs villages. Héros Belges a li Guerre k Trente-tas I. „Le Courrier de l'Année" publie un Captivant récit historique, dû à/la plume du savoureux écrivain M. Maurice des Ombiaux. Ce récit évoque la gloire étjncelante dont se couvrirent nos pères pendant la Guerre de Trente-Ans. Il prouvera à nos vaillants soldats que si les Belges d'aujourd'hui ont' conquis par leur héroïsme l'admiration^du monde, les Belges de jadis — qu'on désignait, à l'époque où ce récit se place, sous le vocable jde Wiallons, — surent, eux aussi, accomplir de telles prouesses que par toute l'Europe se claironna leur renommée de guerriers redoutables, chevaleresques autant que braves. Le Comte die Bucqooy Hardis au feu comme des lions, Bien qu'ils fussent de quatre nations, Wallons, Lorrains, Flamands et Brabançons.(Vieille chanson de guerre.) Après la ,,Défenestration de Prague" (1), le comte de Thurn avait ravagé l'archiduché d'Autriche; puis l'hiver l'avait fait rentrer dans ses cantonnements; mais il était revenu au printemps et menaçait de nouveau le fief des Habsbourg. Dans Vienne, les protestants, enhardis par cette nouvelle, s'agitaient et devenaient arrogants.L'archiduo Ferdinand, persuadé que Thurn ne tarderait pas à se montrer devant les murs de la capitale, manda au comte de Bucquoy ,,combien la garnison dont il disposait était insuffisante, s'il lui fallait se défendre à la fois contre les rebelles du dedans èt les ennemis du dehors." Charles Ronaventure de Longueval, baron de VauLx, comte de Bucquoy, grand bailli du Hainaut, avait fait ses premières armes sous Alexandre de Parme et était rapidement devenu un homme de guerre renommé. On l'avait 1) Nom donné aux actes de violence commis à Praguo en 1618 sur les gouverneurs impériaux qui, selon une tradition nationale, furent jetés du haut des fenêtres du palais par les protestants de Bohême, dont l'empereur Mathias avait violé les droits religieux. Ce fut le signal de la guerre de Trente-Ans ; celle-ci se termina en 1648, après les victoires françaises de Fri-bourg et de Nordlingen, qui décidèrent l'Autriche à signer la paix do Westphalie. appelé en Bohême l'année précédente, quand les affaires de l'Empare paraissaient désespérées. L'empereur Mathias lui avait donné toute sa confiance. Depuis son arrivée, les opérations qu'il avait conduites avec une rare énergie et une inaltérable bonne humeur avaient fait renaître l'espoir à la cour et l'ardeur à l'armée. La physionomie de la guerre en était changée. Avec lui se trouvaient ses bons Wallons qui, déjà, avaient fait la terreur des Turcs et dont on vantait la vaillance dans toute l'Europe. * C'est à lui que s'adressait l'archiduc Ferdinand : „Donnez-moi des Wallons," disait-il, „avec eux je réponds de tout". Mais le comte de Bucqoy, tout en compatissant àu sort de l'arcliiduc, ne pouvait distraire de son armée aucun régiment, car il manoeuvrait entre le comte de ManSfeld et Kunski et était à la veille de se frotter avec l'un d'eux. La prudence lui commandait donc de ne pas affaiblir les forces qu'il dirigeait et dont la perte eût été, pour le Saint-Empire, un désas- .fae irrgaraa»J Majs, saifigBs fe sa pffitesg Ferdinand dans l'embarras, il dépêcha le courrier au gouverneur de la citadelle de Krems, sur le Danube, avec ordre d'envoyer vers la capitale les cinq cents dragons wallons commandés par le colonel Saint-Hilaire en leur enjoignant de faite diligence. Le temps de boucler leurs porte-manteaux et les cavaliers de Hainaut, de Sambre-et-Meuse et du pays de Liège, musiquo gn tête, car sans musique leur entrain n'était pas le même, se mirent en route l'e long du fleuve, tout baigné d'une joie printanière. La randonnée était de leur goût; ils allaient faire la fête à Vienne, ce qui ne leur était plus arrivé depuis longtemps, et ils chantaient ou sifflaient comme des merles,.au trot cadencé des chevaux. Chemin faisant, ils rencontrèrent un courrier qu<i apprit à Saint-Hilaire que l'archiduc Ferdinand était cerné dans le Hofburg par les protestants révoltés, et que, sans doute, il devrait souscrire à leurs exigences; les portes de la ville étaient 'aux mains des maintins, sauf celle dite des Pêcheurs, par où il avait pu s'échapper. Que faire avec un régiment contre une ville comme Vienne, en possession des Bohémiens? Ne valait-il pas mieux retourner à Brems? Mais les Wallons ne reculent pas. ,,En avant", s'écria le colonel, aux acclamations de toute la troupe, qui continua, sa chevauchée vers la capitale. Excités par la nouvelle, les dragons prirent un galop qui scanda leurs chansons de guerre. Deux heures après, ils se glissaient dans la vieille cité des Habsbourg par la porte des Pêcheurs, la seule, en effet, dont les Bohémiens avaient négligé de s'emparer. Dès qu'ils furent dans la place, ils s'avancèrent au son de leur musique, en paradant comme s'ils allaient à une revue, au retour d'une campagne victorieuse. Les insurgés occupaient le palais impérial. Depuis plusieurs heures, le prince Ferdinand parlementait avec eux pour gagner du temps. Ne voyant rien venir, se croyant abandonné dé tous et résigné à son sort, pressé par le seigneur d'Evergossing qui le tirait par un bouton do son habit .et lui disait: ,,Signe, Ferdinand", il prenait la plume pour apposer sa^ signature aux conditions humiliantes qui lui étaient imposées, lorsque tout à coup le bruit d'une fanfare éveilla les échos du vieux Hofburg. Un cri retentit dans les cours, enfila les ©or-ridors, les salles de gardes et pénétra dans les appartements impériaux : ,,Les Wallons! Ce sont les Wallons!" Aussitôt là panique s'empare des conjurés; ils se bousculent dans les couloirs, dégringolent les escaliers, se sauvent du palais, fuient éperdus, comme piqués par des guêpes, sortent de la ville et vont porter leur effroi dans les quartiers du compte de Thurn: ,,Les Wallons,!- Ce sont les Wallons!" Cette exclamation, qui avait glacé de terreur les rebelles, vola à tire d'aile aux quatre ooins de 1a ville, réprimant aussitôt la sédition et t ramenant l'ordre dans les rues houleuses. Tel était l'effet de la seule présence des dragons wallons dans la capitale de l'Autriche. Aussitôt, la joie fait place à la consternation dans le palais et dans les diverses parties de la cité. Les Wallons étaient là, on n'avait plus rien à caindre. L'archiduc s'était vu réduit au rôle de mannequin par les mutins et avait passé par tous les états du découragement; il renaît à l'allégresse et à la vie, comme un condamné à mort qui reçoit sa grâce. Si 6a reconnaissance eut toujours la mémoire assez courte, elle se manifestait du moins dans son effusioen première avec vivacité. Les Wallons furent fêtés. Les Wallons! Il ne fallait plus que des Wallons autour de lui ; il combla le colonel Saint-Hilaire de présents ; il lui octroya la charge d'inspecteur général des pêcheries, de préférence à toute autre, parce que c'était par la porte des Pêcheurs que les Wallons avaient pénétré dans la ville. Le régiment ne fut pas oublié. L'archiduo promulgua cette ordonnance en sa faveur î ,,Le régiment des dragons wallons du colonel Saint-Hilaire, toutes les fois qu'il sera de service, pourra traverser au son des trompettes et des tambours, étendards déployés, le château impérial ainsi que la ville capitale et résidence de l'empereur à Vienne. ,,11 pourra se former en bataille sur la place du Château. ,,-Le régiment fournira la garde devant la demeure qu'on préparera au Hofburg pour le clief de corps ; les étendards du régiment y seront déposés ; il sera permis au commandant du régiment de paraître en tenue de service et sans se faire annoncer, devant Sa Majesté Impériale.„Le régiment reçoit, en outre, l'assurance de ne jamais être lr.cencié, ni de subir de réduction. ,,Enfin, il reçoit le privilège spécial de faire incorporer dans un autre régiment tout soldat du corps qui aurait encouru la peine de mort, attendu qu'aucun homme du régiment des dragons wallons ne peut plus être exécuté." Ce privilège des Wallons fut conservé pen-. dant longtemps. Les autres régiments ne pouvaient défiler qu'entre la ville et lés faubourgs.- Quand les Viennois entendaient la vieillo demeure impériale retentir d'une fanfare guerrière, ils s'écriaient avec joie, aimant leurs sauveurs : ,,Les Wallons) \ Çq sont les Wallons !"

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