L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1915, 12 Août. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Accès à 20 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/w08w951v1b/
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iêpe ' S cent3 (lO Centimes) 3eaacJ3 12 août fl@as L'ECHO BELGE Journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. tait la Fnrr.e. Belae est notre nom de Famille. JU u 11 a \* 1 * ** Toutes les lettres doivent être adressées ati bureau de rédaction: N.Z. VOOBBUHOWAL 234-340 Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef : Gustave Jaspaers. „ ... ' ( Charles Bernard, Charles Merblei, Comité de Rédaction: ' . . ' „ - . , ( René Chambry, Emile Painparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du journal: N.Z. VOOBBURGWAL 234-240. Téléphone: 1775. Abonnement ( En Hollande fi. 1.50 par mois, payable par anticipation l Etranger H. 2.00 „ ,, Belge oblige Je- ttsrèe que voici une équivoque dissi I oie 11 n'y a jamais eu, il il y aiua jamais en Belgique que de. Belges. Cette notior avait été battue en brèche avec eboma «juments puisés dans l'ethnographie Deu> différents se partagent notre sol. I Les unfl diïsnt: »ou1"' leS autres: "Ja M on a moins vite fait de montrer par quo: « ils 3 ressemblent et quel lien, quels lien; M multiples plutôt, les unissent. Cependant s5 ciumd César appelle les tribus qui viven' I outre la Somme et la mer du Nord du noir ■ générique de Belges, ce n'est point une B façon de parler arbitraire. Il les dis- Btiiio-ue des autre® Gaulois par leur degrs ■ de "bravoure mais il les sépare nettemen) H des Germains. Ceux-ci, émigrant de 1 Est ■ vers l'Ouest, poussés eux-mêmes en avant I- -par les hordes asiatiques, ont passe le Rhin en grand nombre et de leur sang s est raele .au nôtre. Hais nos moeurs, nos cathédrales nos peintures de même que l'oeil 11011 et le tour de hanches des jolies filles qu on voit passer dans les rues de Gand ou d Anvers disent asàez quelle est la part de sang celte qui donne à la peau de nos femmes comme à la couleur de nos peintres cet aspect doré. Ceci n'est pas l'exception mais la règle. Et nous ne ferons pas 1 injure à nos" arrière grand'mères de n'y voir que l'influence des ruffians espagnols ou des marchands génois. Sans ironie, nous devons beaucoup _aux Allemands d'avoir rapproché les deux cousins, le Flamand et le Wallon, dans l'ardente communauté de la gloire et du malheur. Mais après les deux mois de luttes où nos nerfs avaient été tendus a l'extrême, quand un million de soudards boch i, les marais de l'Yser et les plaines déchirées de la Flandre nous separerent de r.os braves qui continuent a mourir M joyeusement pour ce drapeau qui est le M symbole de notre union, l'ennui de 1 exil, ■ la tristesse de l'occupation ennemie je- ■ tèrent le trouble dans certaines ames. Ke-f mercions encore une fois les^ Allemands d y I avoir apporté remède. Grâce a eux,^ ieo ■ directives de notre conduite se degageren S avec netteté. Puisqu'ils se rangeaient du ; coté de ces Flamands qui eurent des paro-I les amères contre le statut belge, cest que B ces Flamands avaient tort. Ceux-ci le coiru ■ prirent tout de suite. Non point qu ils H abdiquèrent rien d'un idéal toujours respectable en soi, mais parce qu ils sentaient K bien que Belge oblige. : De là ce manifeste flamand que nous Bavons publié, de là ces déclarations de M. ■ Alberio Deswarte. Il faut y joindre ■ aujourd'hui un nouveau manifeste des Fia-; Kmands restés au pays et dont inous transen- ■ v0ns volontiers les affirmations suivantes: i 1 • Les soussignés tiennent pour indésirables, et inacceptables telles faveurs que le ■gouvernement allemand pourrait accorder ■ à une partie de la population en dehors du ^Bcadro de la législation belge, I 2; Ils affirment que d'aucuns journaux ■qui sous le couvert de flamingantisme favo-■îi^nt d'autres intérêts que des intérêts bel-ïï| g( - ne représentent aucune fraction du «mmouvement flamand; ( 3: Ils font un appel à tous leurs compa-^Itriotes, Flamands et Wallons, pour faire ■tfcêve à la querelle des langues aussi long-. temps que l'occupation étrangère entravera la liberté nationale, f Voilà qui est ferme et précis. Les Flamands méprisent encore plus qu'ils ne crai-jKgnent les faveurs de l'ennemi. D'un coup ■ s'affirme cette noblesse native, orgueil, soit, ■et de. la meilleure qualité, qui fait lever ^Kuos têtes dures comme le granit de nos bof-^■froûi. J'ai idée que voilà une nation que ■kg Boches sont inaptes à comprendre et ■ceci prouve bien que, pour dire ,,ja" les uns ■ et les autres, Flamands et Allemands ne par-■[lenfc pas la même langue. Mais quels sont, avant d'aller plus loin,les signataires de co manifeste? J'y trouve le nom d'Auguste Vermeylen, esprit pénétrant, d'une intel-lectualité raffinée, incontestablement le plus cultivé des Flamands, Alf. Hegen-fclieidt, Is. et H. Teirlinck, Karel van de Woesiyne, écrivains d'une valeur que M. Vermeylen, qui tient et avec raison à cet adjectif, qualifierait d'européenne. Je ne Compte pas les politiciens, encore qu'il y ait parmi çux des hommes de .talent comme Louis Franck. Enfin, comme je sais qu'à côté de oeux-là il y a toute la Flandre anonyme, cet admirable peuple qui ne sait pas toujours écrire mais dont la volonté est *i ferme, l'âme si haute et si pure, j'ai tous mes apaisements. Même cette répudiation d'une presse vendue que contient le deuxiè-mo paragraphe devient tout à fait inutile. Que m'importe l'acoquinement d'un pasteur Mlandais avec de jeunes Alcibdades, tout fiers d'avoir coupé la queue de leur chien, et d'autres qui portent des écailles dans le i dos ! Ce petit tas de boue n'est pas la Flan-[dra, n'est même rien de la Flandre. Auiourd'hui que quelques imprudents, qui : i étaient laissé éclabousser par mégarde, ont secoué leurs vêtements, il n'en reste rien. Et nous pourrons lire désormais la ,,Vlaam-.^he post" sans colère mais avec une curio-^ a>nusée. Tout de même, à quoi les Bo-.dépensent leur argent! Charles Bernard. il y a un an! 12 août 191J/.. Sur l'Othain, une batterie française anéantit le 21e régiment de dragons allemands qui avait mis pied à terre. Bombardement de Pont-à-M omsôiv. Le maire d'Igney est fusillé -par les+Ullemands. En Belgique, combats acharnés; victoire des Belges à Haelen. Déclaration de guerre de l'Angleterre et de la France à VAutriche-Hongrie. Le ,,Goeben" et le ,,Bresla'u", ,,achetés" par la Turquie, franchissent les Dardanelles. — m i i ) i p 1 SchapenhauBr et les OafhédraSas. Assurément Schopenhauer n'est pas un professeur de pangermanisme ou, 6i l'on peut dire, de bochisme. Toute sa philosophie proteste contre uno pareille imputation. D'ailleurs ce serait lui, sans doute, si Nietzsche n'était pas survenu, qui aurait écrit sur l'Allemagne les choses les plus dures. On se rappelle sa fameuse phrase: ,,En prévision de ma mort, je fais cette confession, que je méprise la nation allemande, à cause de sa bêtiso infinie, et que je rougis de ltii appartenir". Il n'a aucune responsabilité dans le bombardement dè la cathédrale de Reims, des halles d'Ypres et de l'hôtel de ville d'Arras: ces dévastations 6tupides l'eussent écœuré et confirmé dans son dégoût de ses compatriotes. Cependant, il y a, dans lo Monde comme volonté et comm& représentation, uno théorie bien germanique et qui ne justifie certes pas, niais qui contribue, de loin, à expliquer ces actes de vandalisme. Schopenhauer, qui a le culte de l'art, au point do le regarder comme le seul côté innocent de la vio et la seule consolation à la douleur de vivre, fait très peu de cas de l'architecture. Dans un appendice, il se révolte contre ce propos de Goethe à Eckermann : ,,J'ai retrouvé dans mes papiers une page où j'appelle l'architecture une musique figée ; et en effet l'architecture a quelque chose de cela: la disposition d'esprit qu'elle éveille est parente de l'impression produite par la musique". Pour Schopenhauer, ce n'est là. qu'une boutade, et l'analogie, qui est celle de la symétrie et du rythme, ne s'étend qu'à la forme extérieure, nullement au caractère véritable des deux arts, que sépare un ' abîme. ,,11 serait même ridicule, dit-il assez irrespectueusement, de vouloir rapprocher, pour le fond, 1e plus limité et le plus faible du plus large et du plus puissant de tous les arts." D'après lui, l'architecture est enfoncée dans la matière et ne se dégage qu'à peine de son objet d'utilité pratique. On connaît par contre son ingénieuse doctrine sur la signification trans-cendantale de la musique, qu'il considère comme différant de tout les autres arts en ce que ceux-ci ne figurent que l'apparence, tandis qu'elle parle de l'être et nous révèle l'essence intime du monde. Bien mieux, elle est, croit-il, si complètement indépendante de l'ordre des j phénomènes et de la prétendue réalité (au sens vulgaire du terme), qu'elle pourrait en quelque sorte continuer d'exister, alors même que l'univers n'existerait pas. Nietzsche s'est moqué de cette fantaisie métaphysique, qui a, $elon lui, séduit Wagner parce qu'elle élevait de façon colossale l'estime où l'on tenait le musicien, devenu tout d'un coup ,,un oracle, un prêtre, plus qu'un prêtre, une sorte de porte-parole de l'essence des choses, un téléphone do l'au-delà", et même un ,,ventriloque de Dieu". Il n'en est pas moins vrai quo cela était très allemand. Notre amie Mme do Staël, qui n'entendait rien à la musique, ne l'en proclame pas moins ,,le premier des arts" : c'était sans nul doute une opinion qu'elle avait recueillie telle quelle en Allemagne et qui devait y être accréditée bien avant l'apparition du grand ouvrage di Schopenhauer. D'autre part, elle avait observé que Goethe se distinguait par un don visuel tout à fait exceptionnel dans son pays. ,,Son imagination, dit-elle, est frappée par les objets extérieurs, comme l'était celle des artistes chez les anciens". Il n'est donc pas étonnant quo Goethe ait aimé l'architecture, qui ressemblo en effet à la musique par l'absence d'imitation directe du réel et par la mise en oeuvre de certains rapports mathématiques, mais qui possède en outre une merveilleuse aptitude à traduire l'âme d'un peuple et d'une époque. Tout le moyen âge souffrant et mystique, ,,énorme et délicat", s'est exprimé dans les cathédrales. Et si toute la littérature grecque était perdue, 1e Parthénon nous donnerait encore une idée claire du génie hellénique. En somme, la force expressive est l'a qualité commune à tous les arts. Et l'on peut soutenir que l'architecture est celui qui exige la plus fine culture pour être pleinement compris, tandis que la musique, dont Gobineau découvrait l'origine chez les nègres ,exerce une action nerveuse, c'est-à-dire purement matérielle, qui frappe les sensibilités les plus élémentaires et la rend accessible à tous jusqu'à Un certain point. Il n'est pas question de renverser de fond on comble la hiérarchie établie par Schopenhauer,bien que son hypothèse soit radicalement arbitraire, ni d'assigner à la musique le dernier rang, aussi gratuitement qu'il lui décernait la préséance. "Un Mozart, un Beethoven sont les égaux d'un Racine ou d'un Michel-Ange : mais ils no les surpassent point, et la perception de 1a. beauté poétique ou plastique, suppose un degré d'intellectualité qui n'est ' pas strictement indispensable pour trouver quelque plaisir à l'audition d'une oeuvre musicale, sinon pour en pénétrer tout le mérite et tout le sens. Combien d'auditeurs, même dans les concerts sympheniques, se laissent passivement bercer par les ondes sonores, sans savoir m juste de quoi il s'nçrit et sans énrouver le besoin de 6'en enquérir! C'est Victor Hugo, sauf erreur, qui prononçait que la supériorité ■V* Allemands en musique était une infério--ité. Le jugement serait injuste, si cette mér lomanie ne ' se dévelonjrait pas aux cjénons Vautres facultés nécessaires' à l'équilibre d'un esprit sain Mais on a vu les lacunes de l'es-f-hptioue d'un cWiorv*Tihanrtr, qui est pourtant un admirable philosophe, et ces Bochos, mi démoFs^ut basiliques en chantant des 'h.ora's. ji" nousser à 'l'extrême, avec i eur brutalité naturelle, les principes de sa . >lassification des arts. <,,Le Temps".) * s En Belgique. A Bruxelles. Nous lisons dans la „Gazet van Brussel": On nous apporté un nouveau manifeste. Nous ignorons de qui il émane. D'aucuns prétendent qu'il est rédigé par un petit club iiamand de la tour d'ivoire qui s'est occupé du manifeste annoncé par le bureau d'informations belges au Havre. D:autres assurent que c'est un coup monté par des fransquil-lons pour nuire aux Flamands. Enfin, d'autres encore croient qu'il émane de zwanzeurs bruxellois. N'importe. Nous publions la pièce dans son texte primitif: 1. — Nous engageons tous nos compatriotes qui détiennent en Belgique une parcelle de pouvoir à ne plus saboter les lois flamandes, ce afin de ne pas provoquer de réclamations de la part des Flamands. 2. — Nous constatons qu'il paraît en Belgique des journaux d'expression française qui servent des intérêts autres que des intérêts belges ; nous constatons en outre qu'il paraît à l'étranger des journaux belges d'expression française — indépendance", „Echo Belge", ..Métropole" — qui, sans être soudoj'és par l'Allemagne, servent mal les intérêts de la Belgique en attaquant les droits des Flamands. 3. — Nous désavouons nos compatriotes wallons qui, comme M. Buisset, sollicitent de l'ennemi des faveurs pour la langue française. o Que nos compatriotes wallons se contentent provisoirement des faveurs et privilèges qu'ils possédaient déjà avant la guerre. Nous ne répondrons pas à la critique qui nous vise. C'est, en effet, une zwanze;bien bruxelloise et ceux qui nous lisent — ce ne sont certainement pas les Belges du dedans, et pour cause!, à part les renégats amis de l'Allemagne — savent que nous servons les intérêts nationaux avec un loyalisme qui ne s'est pas démenti un seul instant. Il y a eu tant de manifestes ces jours derniers qu'à défaut de „revues" pour les blaguer il n'est pas étonnant que les plaisantins agissent par prospectus. Et vous verrez que des journàux sérieux y couperont! Le dernier aurêté de von Bissing. Arrêté." Art. 1er. La surveillance des usines à gaz, à eau et à électricité et le règlement des questions et affaires concernant ces usines sont confiés au ,,Bureau central du gaz, des eaux et de l'électricité", à Bruxelles. Art. 2. Les usines à gaz, à eau et a électricité sont obligées, sur demande, de mettre la totalité ou la partie réclamée de leurs produits à la disposition du ,,Bureau central" en vue de leur utilisation. Le produit de la vente sera versé aux a}-ants droit. Si le ,,Bureau central" juge nécessaire de créer des installations spéciales pour l'utilisation des produits, il peut les construire, les relier aux installations déjà existantes et les exploiter sur le terrain des usines sans que celles-ci aient droit à une indemnité de ce chef. Les usines sont ol^ligées de tenir compte des instructions qui leur seront données à cette fin par le „ Bureau central". Les intéressés doivent fournir au „Bureau central" les renseignements qu'il demande. Art. 3. Il est défendu d'exécuter les contrats conclus au sujet des produits des usines à gaz, à eau et à électricité quand leur exécution va à l'encontre des dispositions édictées par le ,,Bureau central". Art. 4. On n'est pas fondé à réclamer des dommages-intérêts pour les préjudices qui pourraient résulter de l'application du présent arrêté, abstraction faite des prescriptions des articles 1382 à 1384 du Code civil belge. Art. 5. Tout administrateur, directeur ou employé d'une entreprise qui enfreint à dessein les prescriptions des articles 1 à 3, et en particulier, tout qui tente de soustraire ou soustrait à leur utilisation tout ou partie des produits désignés à l'article 2 est passible d'une amende pouvant aller jusqu'à 10,000 francs. Les tribunaux militaires sont compétents. Outre l'amende, ils pourront ordonner la confiscation des produits. Si la confiscation n'est pas possible, elle sera remplacée par le versement de la contre-valeur des produits ou, ci cette valeur ne peut être établie, par le versement de la somme qui semblera équivalente. Art. 6. Le présent arrêté entre immédiatement en vigueurt Bruxelles, le 26 juillet 1915, A Liège. La ,,Belgique Nouvelle" publie ce portrait" des deux beaux caractères que sont les officiers .Fivé et Gille. On peut les associer comme d'Egniont et de Hornes, comme de Koninck et -Breydel, comme Vincent de Bueren et Georges Strailhe qui conduisirent les Franchimontois à l'assaut de la tente de Charles le Téméraire. Ils furent en effet, comme ces illustres émules, unis dans le courage et dans l'infortune. Gustave Fivé, général en retraite, eut, comme Léman, à qui nous adressions il y a huit jours notre hommage, laissé simplement, sans la guerre, le souvenir d'un excellent officier et d'une carrière exemplaire. Il avait près de soixante-dix ans et les portait allègrement. Il avait gardé l'autorité do son grade ; tout ét^it resté militaire, malgré i \ ,,1'oreille fendue", dans sa virile stature, ses yeux bleus au regard franc, sa rude moustache de vieux chef gaulois. Liégeois, il chassait de race : son père fut en 1830 de la cohorte héroïque des libérateurs du territoire, et l'on sait que son frere, officier émi-nent, s'illustra en, Asie par ses exploits d'explorateur. Elevé dans cette tradition de vaillance, Gustave Fivé, président de l'Association des Anciens militaires liégeois, saisissait chaque année l'occasion du pèlerinage patriotique à la tombe des combattants de l'an Trente, le dernier dimanche de septembre, pour réclamer, dans un énergique discours, ' pour l'innocente Belgique, une défense capable de la préserver contre toute^ néfaste surprise. L'aventure a prouvé combien ces adjurations étaient justifiées. Combien ce soldat dut souffrir, quand sonna l'heure tragique, de ne plus pouvoir combattre à côté de ses cadets ! Il se montra d'ailleurs magnifiquement imprudent en face des envahisseurs.Lorsque des troupiers boches se présentèrent chez lui pour y loger, il les reçut sur le pas de sa porte avec ces mots : „Je i suis général belge, et je ne vous veux pas chez moi!" Ils s'en furent sans insister... Il s'était énergiquement refusé à rendre ses armes. Quelques-uns de ses concitoyens, peu enclins à l'héroïsme, avaient cru devoir arborer à leurs fenêtres des drapelets blancs pour signifier aux Allemands la pureté de leurs intentions. Fivé, indigné, sonnait à leurs portes, leur reprochait durement leur esprit de...conciliation et annonçait à qui voulait l'entendre qu'il publferait après la guerre le „Bottin des Couards!" Il était pour notre petite armée un infatigable propagandiste, et le'nombre est grand des recrues qu'il aida à'rejoindre le front. Un jour, il reçut la visite d'une pauvre femme qui venait lui demander des nouvelles de son mari, récemment engagé. Elle pleura. Il sut la consoler virilement et paternellement: —Ne vous désolez pas, Madame, dit-il. Il aurait pu rester chez lui, ne s'occuper que de sa femme et ae ses enfants...Il a compris qu'il y a davantage à défendre, qu'il faut sauver le pays, la terre où vivent toutes les autres mamans et tous les autres petits enfants. Ayez courage et prenez patience. Soyez vaillante comme lui. Et apprenez à vos enfants à l'aimer davantage. Ils ont le droit d'être fiers de leur papa qui leur donne une si belle leçon... Fivé, par tous les moyens, s employa à fournir aux Alliés les renforts et les renseignements qu'il pouvait réunir II le faisait sans prudence. Un jour, il fut arrêté avec le lieutenant réformé Gustave Gille, son intrépide et actif collaborateur, et tous deux passèrent en jugement. C'est alors seulement que les Teutons connurent la mesure du patriotisme de ces deux grands caractères. Gille et Fivé prirent crânement la responsabilité de leurs actes, -ne se dérobèrent aux conséquences d'aucune charge. Gille, notamment, leur tint ce fier langage: — Certes, dit-il, nous avons fait, pour documenter les Alliés et pour vous nuire, tout ce que nous avons pu. C'était notre devoir. Réformé, je n'avais, pour ma part, dans l'état de ma santé, d'autres moyens de servir mon pays. Je les ai saisis avec empressement. Nous savons qu'il y va de nos têtes. Vous pouvez nous fusiller. Mais puisque nous sommes devant des soldats, nous voulons bien leur faire l'honneur de croire qu'à notre place ils auraient agi comme nous l'avons fait." Fivé parla de la même façon, et c'est cette attitude — à laquelle les bourreaux rendirent hommage dans la sentence qu'ils firent afficher — qui valut à nos compatriotes d'être, non point fusillés, mais condamnés à la déportation perpétuelle. Comme Léman et tant d'autres braves, ils attendent maintenant, dans quelque prison d'Outre-Rhin, la fin du grand drame. Puisse le sentiment du devoir accompli et de l'exaltant exemple qu'ils nous laissent les soutenir dans l'amertume des longs jours de leur captivité ! En cette heure d'anniversaire, il convenait d'honorer le souvenir de leur exploit, en attendant l'instant radieux où les héros rentrant au foyer recevront, sous les drapeaux inclinés, l'acclamation de la Nation reconnaissante. * e * Nous avons publié hier un avis du bourgmestre Kleyer, relatif à la wisite des tombes des soldats tombés sous Liège. Une foule compacte se pressait sur lo plateau de Rabosée où une messe devait être dite pour le repos de nos compatriotes. L'évêque de Liège, Mgr. Rutten, assistait à la cérémonie et jfarla, en termes élevés, à la foule. La société chorale „La Légia" prêta son concours à cette cérémonie des plus émouvante. Les Allemands avaient profité de la circonstance pour célébrer également leurs morts, — et il y en a eu, sous Liège ! Le comte von Soden avait fait déposer, au nom de l'armée allemande, une couronne sur les tombes belges. Cette manifestation n'a d'ailleurs trompé personne. On sait trop à quoi s'en tenir, ici comme ailleurs. A part une partie de l'autel qu'un coup de vent renversa, il n'y a pas eu d'incident. Tout s'est passé dans le plus grand calme. Ce n'est pas seulement sur le plateau de Rabosée qu'une telle cérémonie fut célébrée, mais la foule se rendit aussi en pèlerinage à Boncelles, à Sart-Tilman, au cimetière de Ste-Walburge, etc., déposer des couronnes et des fleurs sur les tombes de ceux qui ont payé de leur yie la défense du territoire. Ce fut un véritable jour de deuil. Les eglises de la ville et des environs regorgèrent de inonde jusqu'au soir. Quelques magasins avaient fait des étalages de circonstance, avec noeuds de crêpe. Le désir exprimé par von Soden a donc été suivi à la lettre. Aucune manifestation démonstrative vis-à-vis de ceux qui sont cause de l'horrible fléau ne s'est produite. Ce n'eût d'ailleurs pas été le moment. Et le rapprochement que nos ennemis espéraient d'un tel jour ne s'est évidemment pas produit et ne se produira jamais. * * * } A l'occasion de l'anniversaire de la guerre les troupes en garnison à Liège ont défilé devant le Kriegschef qui les a félicitées sur leur bonne tenue et sur la vaillance dont elles avaient toujours fait preuve. A Anvers. Les agents de la police allemande n'y vont pas de main morte. Pour s'emparer d'une personne qu'ils soupçonnaient être un ,,courrier", — le nouveau métier à la mode, — ils ont lâché quelques coups de revolver dans les rues de la ville. Comme c'est simple, n'est-ce pas. Et agréable .pour les passants, peureusement que ces policiers pour film des Pampas n'ont atteint personne. A Qand. La lvommandantur est installée dans l'ancien hôtel des Forma noir, Place d'Armes. C'est là que sont délivrés les passeports pour la Hollande. Les autorisations de circuler dans l'intérieur du pays sont délivrées aux bureaux allemands installés dans les maisons Van den Heck et "Vincent. Sur la place d'Armes, encore, se trouvent la ohainbre de commerce allemande et les bureaux de la censure postale. A la Bourse de commerce, logent des soldats, à l'Hôtel des Postes, les officiers. La gendarmerie do campagne s'est accaparée du Théâtre. Le Palais de Justice, rue Basse-des-Champs, est transformé en uno espèce de commissariat. La censure des journaux a été installée au cercle catholique .où siège le pasteur protestant Domela Nieuwenhuys, voyageur do commerce en informations Wôlff. * * * Nous avons raconté le triste exode des vieillards qui ont dû quitter leur cher hospice pour le couvent des Jésuites à Tronchiennes. Les Allemands ont transformé leur bâtiment en hôpital pour les innombrables soldats atteints de maladie d'un genre particulier. À l'Institut moderno pour malades, r^ie d'Afsné, se trouve le dépôt général des objets pharmaceutiques. * * * Les bouges font des affaires d'or. Rue des Juifs, la clientèle des officiers augmente de jour en jour. « * # L'exportation de brins d'osier, au dehors du territoire de l'étape, est interdite. Il y a amende ou peine de prison pour qui enfreint cette défense. A TjhafeSt Un des correspondants du „Telegraaf" écrit ce qui suit : | Les habitants de Thielt doivent être rentrés à neuf heures du soir, mais en générai les personnes se mettent dans leur jardin d'où elles aperçoivent les lueurs de la canonnade qui fait rage vers l'Est. Des trains pleins de blessés traversent journellement Thielt. Les malheureux sont empilés les uns sur les autres. Une file do camions militaires est partie vendredi d'un village semblaient très tristes ; certains d'entre qui s'étaient habitués à la vie paisible du village semblaient très triste certains d'entre eux pleuraient. Le lendemain, les voitures sont revenues avec d'autres.conducteurs, plus vieux. D'ouzo d'entre eux portaient lunettes et quelques-uns même étaient boiteux. Ces vieillards se plaignaient qu'on les eût enrôles il y avait trois semaines et qu'ils avaient dû aussitôt partir pour lo front. Souvent, des déserteurs errent dans les environs de Thielt. Ils sont plus nombreux .qu'on le croit généralement. Mais le voyage vers la Hollande est périlleux... La lourde artillerie impressionne fort la population. Toutefois on prend la situation du bon côté. Beaucoup de personnes risquent des plaisanteries. Exemple: Quelqu'un questionne: — Vous savez, ils sont à Bruges. — Qui çà? Les alliés? — Non, les Brugeois. D'autres loustics prétendent que, si les Boches sont aussi prodigues do coups de canon, c'est afin d'éviter les toiles d'araignée devant la bouoh'e do l'engin. La canonnade lourde, ces coups longs ou courts se succédant et ces effroyables lueurs dans la nuit, tous cos trains do blessés circulant jour et nuit ne laissent pas quo de beaucoup impressionner. Thielt reste toujours la ville militaire allemande la plus importante. Toutes les maisons bourgeoises un peu cossues sont remplies d'officiers qui ont choisi les .plus belles chambres. Ces messieurs dînent au Casino. Le dimanche, un service spécial est célébré à l'église pour les soldats catholiques. Les pro-tostants se réunissent au Gildenhof. Les cloches, en Flandro occidentale', ne peuvent jamais sonner. Motif: espionnage!! Elles no peuvent sonner que l'heure, et naturellement l'heure allemande à laquelle le peuple refuse do s'habituer. La chute de Varsovie a été fêtée par les Allemands par des chants et des beuveries. Lorsqu'il fait beau, on voit ici journellement de six à huit avions qui vont du camp d'aviation (' :stelles à celui do Gontrode et "V On supposo que ceux-ci servent comme moyen do transport. Certains supérieurs trouvent sans doute que les autos marchent trop lentement! Mais, depuis la destruction du Zeppelin a Gand, on n'a plus aperçu de dirigeable. r Le sieur Ide, qui avait été dépdrté en Allemagne pour ce que les Allemands regardent comme un délit, causé d'ailleurs par son a ®te hberé, bien que sa peine comportât deux années de prison. M. Ide a beaucoup souffert moralement de cette condam-nation.Des amis dévoués ont obtenu qu'on le libère. a petite-fille a, écrit uno lettre à l'empereur suppliant celui-ci de remettre son père en liberte! On s'attend à ce qu'il revienne la semaine prochaine. Les Allemands se comportent correctement dans les environs de Thielt. Mais les arrêtés de 1 autorité . sont toujours aussi draconiens Les relations avec l'Ouest: Koulers, Thourout et Bruges sont interrompues. Il n'en est pas do meme avec Gand et Bruxelles. Les Allemands ont institué des abonnements mensuels pour leurs trains de voyageurs. A Toiarnaï. L'appltotion de l'arrêté du 10 février L15, concernant la création de tribunaux d arbitrage pour les contestations en matière de loyers, et celle de l'arrêté du 27 mars 1915 concernant l'interprétation de l'article premier de l'arrêté précité sont étendues à 1 arrondissement de Tournai. Ainsi en a décidé von Bissing, ce 28 juillet de l'an de grâce 1915. Au ReposS Nous publions la lettre d'un brancardier, engagé vclontairo au premier joyr de la guerre et qui vient de passer à l'arrière un court congé. Il note, à l'intention des lecteurs de ,,L'Echo Belge", quelques vivantes impressions. v Je suis au repos, au bord de la mer. Non a Calais, mais^ en Belgique, dans une 'délicieuse petite viller, où les dunes sont hautes et belles, les sentiers ombrageux, où les villas sont blotties dans la sauvage verdure. Le cimetière du village n'a pas encore été labouré par les obus, mais l'église qui se trouve au centre a déjà reçu sa part de mitraille. Trois tombes attirèrent mes regards. Celles 4u jeune Courouble et de ses deux freres d'armes Renkin et Gustin. La tombe de Renkin porte seule une croix, celles des deux autres ont leurs noms écrits sur une planchette par un ami fidèle. Le tout est entouré d'une clôture en bois, très basse. Le village, malgré un bombardemont presque journalier, est resté animé par le passage continuel des troupes. Des négociants y tiennent boutique malgré les obus et ils font fortune ! Les cabarets sont pleins de soldats. On y chante, on y rit. Deux dunes, de peu de longueur, bordées de tilleuls dont les branches s'entrecroisent et s'entrelacent, conduisent, l'une au cimetière et à l'église, l'autre à la cure. Elles encerclent le jardin des morts d'un rideau de verdure. Dans ce coin, tout est calme, profond, impressionnant. De vieux soldats sarclent les chemins, entretiennent les parterres de fleurs. D'autres creusent déjà de nouvelles tombes pour les braves qui tomberont demain. Là, sont rangés côte à côte les simples soldats et les officiers. Au loin gronde le canon et l'on distingue parfaitement le bruit sourd des gros obu-siers et l'effrayant "déchirement des 75. Des troupes passent par le village et vont vers la mort en chantant. Nos soldats ne perdent jamais leur bonne humeur. En dix jours, à quinze kilomètres des Boches, je n'ai pas été moins de quatre fois au théâtre et cinq fois au concert! Et il paraît que je n'ai pas encore tout vu et tout entendu ! Tous nos soldats artistes et compositeurs sont au travail. Chaque régiment a sa troupe de poètes, de chanteurs, d'acteurs, de comiques. Chaque régiment, voire chaque bataillon, a sa revue. Et ces revues ne manquent ni d'esprit ni de finesse, revues rimées, revues en prose, revues sentimentales, revues satyriques et toujours patriotiques. Presque chaque jour on joue une autre pièce au théâtre de l'Hôtei des Pestes. J'ai vu: ,,C'est Kolos. Sale", revue rimée du 14e de ligne, dont l'auteur est un ' Liégeois, M. Hornaerts. Parmi les acteurs, Erkens, du théâtre de Verviers, et Delfose, qui, après douze mois de campagne, n'ont pas -perdu leurs voix. J'ai vu aussi: ,,Monsieur Beulemans marie son fils par procuration", revue du 9e de ligne, par M. Delchc-valerie, qui peut rivaliser d'esprit avec Jean-François Fonson. Le 2e carabiniers avait comme revue ,,Le moral est excellent" et ,,Chantons tous" est la revue du 12e de ligne. Les concerts? Il y en a parfois deux dans un ^après-midi: des barytons, des ténors, des basses, des violoncellistes, des organistes, etc 6e font entendre. Un blessé avait envoyé à son capitaine la lettre que je reproduis ci-après: Mon cher Capitaine, Ce ne fut certes pas une petite surprise que celle que me causa votre lettre du 17 juin. Je ne me serais jamais douté d'avoir mérité une si insigne distinction, car, en fait, je n'ai fait que mon devoi qui est «de collaborer, même au prix d mon sang, de ma vie, à la. gralûdeur de I -Patiné bien-aiméei, devoir que d'ailleurs n'importe lequel de mes camarades de la 2/III accomplirait en l'occurrence. N'empêche quo.je suis heureux^car cet-

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Cet article est une édition du titre L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Amsterdam du 1914 au 1918.

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