L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1914, 30 Novembre. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Accès à 25 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/7940r9n50w/
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tèfB Année N°. 38. S cents (ÎO Centimes) Lunoi 30 Novembre 1914 L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. •Journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction: N.Z. VOORBIJRGWAL 234-240, Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Charles Herfoieû, Comité de Rédaction: ! Gustave Peellaert, René Chambry, ( Emile Palnparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du Journal: IV.Z. VOORBIJRGWAL 234-240. Téléphone: 1773. Abonnement < En Hollande fi. 1.50 par mois, payable par anticipation \ Etranger fl. 2.00 „ „ CONTRADICTIONS. Le gouvernement allemand se bat les flancs pour rassembler des documents démontrant que la Belgique s'est entendue avec l'Angleterre et la France avant la guerre. C'est en effet la préoccupation actuelle d 3 toute la presse officielle allemande et de tous ses agents en pays neutres. Voyons, soyons sérieux. Tout cela arrive après trois mois de guerre... et voilà trente ans que l'espionnage allemand était organisé de la façon que l'on sait en Belgique. Est-ce que cet espionnage, malgré sa force et son étendue, était donc si maladroit qu'il n'ait pu même soupçonner les terribles choses que l'on prétend révéler maintenant? Et si l'espionnage allemand' avait eu la moindre idée de l'entente possible entre la Belgique et l'Angleterre, comment expliquer que le kaissr et le chancelier n'en aient pas fait état le 4 août pour justifier leur inqualifiable agression d'un pays neutre ? Ce n'était vraiment pas la peine assurément de se mettre en frais, d'organiser un espionnage intensif, d'y consacrer des sommes folles, de créer toute une organisation savante qui serait superbe si elle n'était igmoble, pour arriver à un aussi piteux résultat. La vérité est que le gouvernement allemand sait pertinemment que jamais le gouvernement belge ne s'est départi de la rlus stricte neutralité. JVXaisJui, au contraire, après des déclarations précises que nous avons rappelées il y a quelques jours dans ce journal, il ne répond pas lorsque l'Angleterre lui demande s'il e3t décidé à respecter la neutralité de la Belgique. Le 1er août en effet notre ministre à Berlin télégraphie : ,,Berlin 1er août 1914. ,, L'ambassadeur d'Angleterre a été ,,chargé de demander au ministre des ,,affaires étrangères si en cas de guerre ,,l'Allemagne respecterait la neutralité de ,,la Belgique et le ministre aurait dit qu'il ,,ne peut pas répondre à cette question." * Or le lendemain le ministre allemand à Bruxelles rassurait encore le gouvernement belge. Une lettre de M. Davignon, ministre des affaires étrangères, aux ministres du Roi à l'étranger, en fait foi : ,,Bruxelleg, le 2 août 1914. „ Monsieur le ministre, ,,J'avais eu soin de faire avertir par M. ,,de Bassompierre le ministre d'Allemagne ,,qu'un communiqué de M. Klobukowski, ,,ministre de France, à la presse bruxelloise, annoncerait la déclaration formelle ,,que oe dernier m'avait faite le 1er août. ,,Rencontrant M. de Below, ce dernier m'a ,,remercié de cette attention et a ajouté ,,que jusqu'à présent il n'avait pas été ,,chargé de nous faire une communication' ,,officielle mais que nous connaissions soii ,,opinion personnelle sur lu sécurité avec ,,laquelle nous avions le droit de consi-yydèrer nos voisins de l'Est." Et le jour même, à 7 heures du soir, le j même Mr. de Below Saleske remettait à Mr. Davignon le fameux ultimatum annonçant que l'Allemagne violerait notre territoire mais qu'elle y mettrait le prix! C'était... la bourse ou la vie... pardon... l'honneûr ou la vie. La Belgique n'hésita pas à garder son honneur et défendit héroïquement sa vie. Son honneur c'est encore trop pour ceux qui sont désormais au ban de la civilisation.Ils tentent d'y porter atteinte. Mais ils n'y parviendront pas. Ils veulent trop prouver après coup et cette préoccupation les perdra. Le 3 août, à une heure et demie de la nuit, — le crime prémédité contre notre pays empêchait sans doute les Allemands de dormir — le ministre d'Allemagne a demandé à voir le baron van der Elst, secrétaire général de Mr. Davignon. „I1 lui a dit qu'il était chargé par son ^gouvernement de nous informe^ que des ,,dirigeables français avaient jeté des bom-„bes et qu'une patrouille de cavalerie française, violant le droit des gens, attendu ^que la guerre n'était pas déclarée, avait versé la frontière. Le secrétaire général ,,a demandé à Mr. de Below où ces faits ,,s'étaient passés; en Allemagne lui' fut-il i ,,répondu." Mr. de Below agissait évidemment par ordre du gouvernement de Berlin. Nous le soupçonnons fort d'avoir répété sa leçon 1 trop tôt pour ne pas dire qu'il l'avait bien mal apprise- Si Mr. de Below a fait cette démarche et cette déclaration proprio motu — ce qui est inadmissible — il a dû immédiatement en donner connaissance à son gouvernement.Donc, de toute façon, les ministres allemands à Berlin et le kaiser avaient connaissance de ces violations de leur territoire par les Français. Comment se fait-il alors que le lendemain, à la séance du Reichstag du 4 août, ni le chancelier ni le kaiser n'aient songé à se servir de oet argument si important pour justifier leur agression? Nulle part en effet on n'en trouve trace dans leurs discours. C'est évidemment parce qu'il était faux et mensonger et qu'il n'avait été inventé que pour essayer d'influencer ceux qui délibéraient au sujet de la réponse à l'ultimatum.Ce système de mensonges, l'Allemagne ; ne l'a pas^ abandon né. Elle l'amplifie à tel S point que c'est ce qui la perd aux yeux de tous ceux qui examinent sérieusement les choses, analysent les faits et jugent sans passion. Dr. TERWAGNE, député d'Anvers. «■I o ■ ■ " Etrange manoeuvre. Nous lisons dans la ,,Gazette de Vos", du 26 novembre dernier, un article qui nous a stupéfié : ,,Lorsque, ainsi s'exprime l'auteur qui date sa correspondance de Bruxelles, le 21 novembre, lorsque dari6 /a nuit du 8 octobre, l'armée belge sur l'insistance des ,,courageux" Anglais de la brigade navale de Churchill eût quitté la ville sans tambours ni trompettes et abandonné la population à son sort et aux dangers d'un bombardement, l'autorité civile se dit avec raison qu'elle avait le droit de livrer la ville abandonnée par ees défenseurs. Le bourgmestre De Vos fit donc hisser le drapeau blanc sur la cathédrale et se rendit en compagnie de deux membres du Conseil communal, le sénateur catholique Rijckmans et le député libéral Franck, à Contich pour déterminer, avec le commandant du siège, von Beseler, les conditions de la reddition. ,,0n ne sait pas exactement ce que le ministre de la guerre de Broqueville avait dans l'idée en faisant retirer ses troupes. Pensait-il que la population se laisserait canarder, pendant que les troupes choisissaient un parti plus héroïque ? On pourrait se l'imaginer, eu apprenant que du Havre les deux politiciens Rijckmans et Franck ont été cités devant un tribunal pour se disculper de haute trahison. ,,Deux chefs de parti, le ministre d'Etat Cooreman, qui appartient au parti catholique, et le leader libéral Hymans 6e sont rendus la semaine dernière du Havre à La Haye, pour entendre les deux malfaiteurs. Le très nerveux Hymans aurait jeté à la tête de son ami Franck l'accusation de traîtrise. Celui-ci, cependant, s'est bien défendu et a pu fournir la preuve qu'il a agi patriotiquement en prenant, soin, non seulement que le bombardement de la ville, qui n'avait plus d'utilité ni de sens, soit arrêté, mais que ses compatriotes réfugiés en Hollande rentrent en Belgique, afin que la vie normale pût reprendre. La population d'Anvers en a su témoigner sa reconnaissance à Franck, qui est aujourd'hui l'homme le plus populaire d'Anvers, et c'est tout à son honneur qu'il se soit donné tant de peine pour créer une bonne entente entre la population d'Anvers et l'armée allemande." Et, voilà ! Qu'y a-t-il de vrai dans toute cette histoire? Certes ce n'est ni M. Hymans ni M. Cooreman qui l'aur.vnt ébruitée. Il est impossible aussi que M. Ryck-mans ou M. Louis Franck aient fait des confidences là-dessus à un journaliste allemand bien que celui-ci félicite ces messieurs des efforts qu'ils- font pour amener une bonne entente entre les Anversois et les soldats allemands. Alors? Quoi qu'il en soit il ne faut pas perdre de vue qu'en ce moment, où la voix des journalistes belges (nous ne parlons pas des valets de plume à tout faire) est étouffée dans notre malheureux pay6, les journaux allemands et en tout premier lieu la ,,Gazette de Vos" y sont répandus à foison. Le manoeuvre qui consiste à discréditer les membres du gouvernement qui continue, lui, à défendre notre honneur, est ainsi percée à jour. Seulement nous craignons fort que cette petite note n'ait un résultat tout oppœé à celui qu'attendait son auteur et que ce ne soient ni M. Hymans ni M. Cooreman à qui elle fasse du tort* En Belgique. A Bruxelles. Le correspondant particulier du ,,Nieuwe Rotterdamsche Courant" écrit à son journal la lettre que voici, à propos de la création d'une banque officielle allemande destinée à remplacer la Banque Nationale. ,,Dans plusieurs journaux allemands la question a été soulevée de savoir si les billets de banque belges n'avaient pas perdu de l»ur valeur, du fait que l'encaisse métallique a été transportée en territoire étranger. Ces communiqués des journaux allemands sont puisés, vraisemblablement, aux sources officielles. Voici longtemps déjà que l'au-j torité allemande cherche à crouler la Banque Nationale, qui est la caissière de l'Etat Belge. Celui-ci ne peut pas, en effet, disposer librement de l'encaisse de la banque. L'émission des billets ne s'effectue pas sans conditions nettement délimitées ; ils doivent être garantis par ^ d'encaise métallique et par § d'effets facilement négociables. La guerre n'a modifié en rien cette situation : la Banque Nationale a conservé ses droits et ses devoirs. La seule mesure prise a été le cours forcé après que le moratorium eût été décrété. Personne ne s'en est ému, pas plus que du transfert à Londres de l'encaisse métallique, — qui a mis les Allemands dans cet état de colère. Or, cette mesure était une mesure élémentaire de sécurité. La ,,Kolnische Zeitung" du 15 novembre prétend que l'administration allemande a toujours considéré la Banque Nationale de Belgique comme une propriété particulière et qu'elle l'a respectée comme telle. Peut-être cette déclaration a-t-elle été faite de bonne foi, mais elle ne répond pas à la réalité des faits. Déjà, au début de la guerre, l'encaisse de 2 millions de francs de la filiale de la Banque à Hasselt a été prise par les Allemands. Ils n'ont du reste plus réussi le même coup ailleurs, les caisses ayant été vidées avant leur arrivée. La ,,Kôlnische Zeitung" prétend à tort que, si le gouvernement belge s'approprie cette e isse, il commet un acte illégal et que, de cette, encaisse, il se paie lui-même et paye ensuite les frais de guerre ! N'est-il pas avéré, en effet, que les gouvernements anglais et français ont avancé chacun respectivement 250 millions à la Belgique sans lui compter d'intérêts et que ces mêmes gouvernements interviendront encore à l'occasion? Pour ce qui concerne les billets de banque, rien ne les menace il faut croire, sans cela ils ne seraient pas coi-sidérés en Allemagne même comme un excellent moyen de paiement, du fait que les banques de France et d'Angleterre ont décidé d'ailleurs d'accepter les billets belges au pair durant toute la durée de la guerre. Quel peut bien être le but des Allemands en dépréciant les billets belges, alors que chaque jour ils assurent vouloir rendre la vie économique normale en Belgique? Voudraient-ils par.hasard créer de nouveaux billets par l'entremise de leurs fameuses associations de crédit qui n'auraient aucune gouverture métallique? C'est possible et ils réussiront à faire accepter leurs billets en paiement, comme jadis la Belgique a accepté les fameux assignats français ! Quand la baïonnette luit au canon du fusil, il est toujours facile de régler tous les différends et tous les comptes, mais, à mon avis, — ainsi termine le correspondant, — cette manière d'agir va à l'encontre des préceptes moraux de la vie économique." Nous nous attendions à celle-ci. Il faut, coûte que côte, ruiner le crédit belge. Si cette nouvelle manoeuvre réussit, elle ne fera que nous faire gagner des sympathies dans le monde entier. Car, dans toutes les guerres modernes, il n'est pas un exemple d'un vainqueur qui essaie d'écraser aussi complètement un vaincu. Reste à se demander si l'Amérique va nous laisser égorger ainsi? * * # Le ,,Daily Mail" raconte que les Bruxellois sont pleins d'admiration pour Madame Carton de Wiart, femme du ministre de la Justice. Depuis l'entrée des Allemands, à Bruxelles, le 20 août, elle a refusé de quitter le ministère de la justice Rue de la Loi. Elle a supporté patiemment toutes les rebuffades, impolitesses et mesquineries, dont l'ont accablée les Allemands. Elle s'est obstinément refusée à abandonner sa maison, la disputant pièce par pièce.à l'envahisseur. Finalement, elle a été confinée avec ses enfants et ses serviteurs a l'étage supérieur du ministère, sous les combles, mais elle a tenu bon, malgré tout. Elle agit toujours en maitresse de maison, défiant poliment ceux qui l'envahissent et lorsque la situation devient trop tendue, elle se retire dans ses appartements. * * * La retenue opérée sur les appointements ies employés communaux pour le fonds de secours est de 5 %, — ce qui ne peut joriver beaucoup ceux-ci. * * * Il est fortement question que le paiement les pensions civiles et militaires soit assuré, sous peu, par le gouvernement belge. [1 est possible, probable même, que les pensions ne seront pas payées intégralement, nais la somme allouée aux pensionnés de l'Etat sera suffisante cependant pour leur permettre de vivre, sans crainte du lendemain.H va? de soi que cette mesure sera prise pour toute la Belgique. * * * Nous enregistrons la mort du comte Werner de Mérode, sénateur catholique de Chàrleroi, ancien officier d'ordonnance du Roi Léopold II et grand maître de cérémonies de la maison de S. M. la reine Marie Henriette. Son frère est le grand maître actuel de la maison du Roi Albert. * * * Le docteur Depage, chef de service à l'Hôpital St. Jean €t conseiller communal de Bruxelles, dirige une des ambulances belges de Calais. Lors des guerres balkaniques, il partit pour Constantinople, où il opéra des milliers de blessés turcs. * * * Le ténor Dister, dont la jolie voix a été si justan^ent appréciée sur plusieurs grandes scènes lyriques françaises et belges, servait la Belgique au lie de ligne de forteresse. Nous apprenons qu'après avoir participé à plusieurs combats, il a du battre en retraite avec son régiment vers la Hollande où il est actuellement interné à Har-derwijk.Le député Célestin Demblon, bien connu du monde littéraire peur ses recherches sur Shakespeare, est actuellement en France. Il va, nous apprend le ,,XXe Siècle'' éditer une monographie très curieuse sur le Havre. A Anvers, Le Conseil comrv.unal s'est réuni samedi après-midi. Il a été procédé au vote d'un empalnt do 50 millions, destinés à payer l'imposition de guerre dont la ville vient d'être frappée et à faire face aux frais extraordinaires nécessités par les circonstances actuelles.* * * Il paraît que la capacité des estomacs bavarois fait l'admiration des Allemands. Nous avons relaté la prouesse des Bavarois qui, à Beveren, burent chacun dix litres de bière. Le ,,Berliner Tageblatt" nous apporte des précisions au sujet de cette petite fête de famille. A Beveren donc, ce sont 150 soldats qui, en deux heures, vidèrent 1485 litres de bière. Nous étions en dessous de la vérité ! Et l'organe officiel ajoute, très sérieusement: ,,C'est plaisir de constater que la bière belge convient à la consommation bavaroise". * *• * Le 24 courant, il n'y avait pas moyen, à Berchem, de se procurer un moroeau de pain. Toutes les boulangeries étaient fermés, par manque de matières premières. * * * A 7J heures, tous les magasins sont fermés.* * * Sir Cecil Hertslet, le distingué consul général d'Angleterre à Anvers, est actuellement en Angleterre. Il a fait une très intéressante conférence à Londres sur les raids des Zeppelins à Anvers. L'autorité militaire temporaire allemande s'occupe de dresser la liste de tous les gardes civiques de la capitale et de ses faubourgs. Les gardes présents à Bruxelles et qui ne se sont pas rendus à la convocation du maréchal von der Goltz sont activement [ recherchés. L'amende qui leur sera appli-I quée se monte à 150 francs. Au§si, nos sol-I dats-citoyens sont-ils dans leurs petits souliers ! * * * Les soldats allemands, paraît-il, s'amusent comme do petites folles à Anvers. Ils s'amusent de la crainte qu'ils inspirent à la population, comme aussi du mépris qu'on leur témoigne. Ils se moquent des gens qui font queue, depuis minuit, pour obtenir le Passierschein sauveur, qui les libérera de cet enfer moral, et leur demandent, l'aurore venue, s'ils ont bien dormi. Ils rigolent à propos de tout et pour rien... mais rira bien qui rira le dernier, pen^ sent les Anversois, en se résignant. A Lîége. Un ingénieur belge arrivé récemment à Londres venant de Liège a raconté au ,,Daily Mail" que M. Greiner, le directeur de Cockerill, est prisonnier dans une forteresse allemande et que ses chefs de service principi aux sont également prisonniers. Il fut arrêté sous l'inculpation d'avoir causé volontairement Ja mort d'un soldat alle-mans dans ses usines. La vérité est, qu'un i soldat ayant touché accidentellement! un cable électrique, fut électrocuté. On rendit ( Mr. Greiner responsable de cet accident. Les chefs des principaux services ont été remplacés par des Allemands et comme il n'y a que peu d'ouvriers belges qui soient retournés au travail en dépit des offres alléchantes qui leur ont été faites, leurs places ont été prises par des ouvriers venus d'Allemagne.A Ougrée les usines ont été obligées de fabriquer du gaz pour les Zeppelins, mais ici aussi des ouvriers allemands ont été installés. Le gonflement d'un Zeppelin coûte 60,000 frs. et un sixième du gaz se perd au bout de huit jours. On calcule que l'Allemagne dépense 10,000 frs. j>ar semaine rien qu'en gaz pour un Zeppelin. A Mons. Nous apprenons la mort du Dr. Edmond Kaulier, attaché au service médical de la garde civique, personnalité montoise bien connue. * * * Les employés de la ville sont restés à leur poste. Ceux du gouvernement provincial travaillant également. Le1 général allemand, gouverneur de la province de Hainant, a élu domicile à l'hôtel du gouvernement provincial.* * * Le directeur de l'Hospice civil, M. Emile Friart, n'est plus à la tête de oet établissement.•* * * Une proclamation du Baron , von der Goltz, gouverneur temporaire allemand à Bruxelles : Il est porté à • la connaissance du public que, en vertu de l'article 48 de la Convention de La Haye du 18 octobre 1907 con-| cernaut les lois et coutumes de la guerre i sur terre, le Gouvernement Général continue à prélever dans le territoire occupé les impôts, droits et péages établis au profit de l'Etat belge et que, moyennant les recettes qui en résultent, il couvrira les frais de l'administration du territoire occupé. Les impôts, droits et péages à acquitter suivant les lois en vigueur seront versés, comme auparavant, aux bureaux de recettes belges compétents, qui continuent à exeroer leurs fonctions. Les impôts, droits et péages qui seraient arriérés devront être payés sans retard» A Alost. Un correspondant de l'„Indépendance Belge" rapporte les détails intéressants que voici sur la ville d'Alost: Des témoins oculaires disent que pas moins de mille coups de canon ont été tirés sur notre malheureuse cité. Voici une courte liste de maisons et usines détruites. Incendiées: Usine Labor, Fabrique de Caoutchouc, Usine Ach. Eemans, Coopérative Socialiste, Glucoserie Callebaut frères, Brasserie Bnrny frères, Usine Roos-Gee-rinckx et De Nayer (rue de Bruxelles), Usine de Cocquéau, toutes les maisons se trouvant au nouveau Boulevard Prince Albert ainsi que le magasin De Blieck & Co., la rue des Trois Clefs entièrement, et un grand nombîe de maisons de la vieille Chaussée de Termonde, etc., etc. Parmi les rues dont les immeubles ont le plus souffert citons: les chaussées vers Moor-sel et Hendersem, les rues du Moulin Werf, Canal, de la Station, Thierry Martens, delà Liberté, du Sel, de Bruxelles, le quai Baudouin tout entier, le marché aux Porcs, Molen-dries, tout l'enclos entre le Bassin de Natation et le Marché aux Poissons. Parmi les grands bâtiments : l'église primaire de St. Martin ainsi que les deux autres églises, le Cottage St. Joseph, l'Institut des Dames de Marie, le Béguinage, les usines Moens frères, Schuermans frères, Meunerie Gheeraerdts, Usine Roos-Geer.inckx et De Nayer (quai Baudouin), l'Hôpital Ste.' Elisabeth, qui a reçu les premiers obus et où 10 malades ont été tués. Tous ces bâtiments sont fort endommagés. La Grand' Place, l'Hôtel de Ville et le Beffroi n'ont pas été atteints. Une centaine de bourgeois, hommes, femmes et enfants, ont été tués pendant le combat entre Belges et Allemands. Le jardin de M. Van Geen, dont la maison est aussi détruite, est changé en un vaste cimetière, où sont enterrés tous les Allemands morts dans ce combat. Après le bombardement, la ville déserte i a été mise au pillage. Dans une fabrique de courroies en cuir, ils ont forcé les rares habitants qui étaient restés d'enlever les cuirs, dont ils ont chargé deux camions automobiles, qu'ils ont dirigés sur Bruxelles. Le grand pont du chemin de fer, sur la Dendre, que les Belges avaient fait sauter et que les Allemands voulaient réparer, ] our rétablir le trafic entre Gand et Bruxelles, s'est écroulé, entrainant avec lui tous les occupants dont deux se sont noyés et deux autres ont été grièvement blessés Maintenant, ils tâchent de construire un nouveau pont et essayent pour cela de faire écouler les eaux, mais les Belges ayant détruit les écluses cela ne leur réussit pas. On croit qu'il ne leur sera pas possible d'établir les communications. Les désertions parmi la garnison d'Allemands à Alost se font journellement. Par exemple, des 600 Alsaciens qui sont venus il y a 15 jours, environ 300 seulement S sont repartis, les autres avaient déguerpi.... Le manque de pain se fait sentir: pour un petit pain noir qu'on donne d'habitude aux chevaux on doit payer 60 centimes et faire la file depuis 4 h. du matin! Tout le charbon des usines est déjà employé par les habitants, et dans les environs de la ville les. pauvres gens abattent quantités d'arbres pour se chauffer. C'est chose poignante à voir que les nombreux blessés allemands qu'on transporte par Alost, surtout la nuit, en autos et camions automobiles et les chemins qu'ils s.iivent sont marqués de sang. i La Sibijothèque ds Lointain. J Personne ^ n'ignore le sort infligé par les Allemands à la ville de Louvain ; les rapports officiels de la commission d'enquête sur les atrocités commises en Belgique ont retracé quelques scènes de tuerie, de pillage et d'incendie qui, neuf jours durant, se sont succédées sous la haute direction du maior von Mante uf-fel.Dans toutes les rues, sur tous ces débris qu'il faut escalader aveo peine, et plus loin jusque dans la campagne, le vent a disséminé des feuillets de livres et de manuscrits à moitié consumés. Des bâtiments universitaires — les Halles — et de la grandiose bibliothèque, il ne . reste que quelques tronçons de colonnes et un amoncellement impraticable de briques, de pierres, de poutres consumées, le tout encadré d'énormes pans de murs dangereux et menaçants.Les anciennes salles de la bibliothèque et la salle des Promotions occupaient tout l'étago supérieur des* Halles ; c'était, tout à la fois, un joyau d'architecture du dix-huitième siècle et un musée de souvenirs rassemblés par des mains généreuses depuis la fondation de notre université. La salle des Promotions était le seul auditoire de l'ancienne université conservé dans un ensemble scrupuleusement exact, avec ses tribunes, ses stalles et ses bancs; c'était là que depuis 1834 les doctorats pompeuxet les réunions solennelles de la nouvelle université se déroulaient dans toute la splendeur du vieux protocole académique. La principale salle de livres, aux dimensions énormes, était d'un aspect tout à fait imposant ; on ne peut la comparer qu'aux locaux de la bibliothèque de Prague et aux grandioses bibliothèques de la Renaissance italienne ; une superbe boiserie en chêne, couvrant tous ies murs, présentait une suite de portiques à colonnes, d'ordre composite, surmontée de dais, qui renfermaient les statues, grandeur naturelle, des'plus célè-bres philosophes et écrivains de l'antiquité; un plafond garni d'ornements en stuc, un parquet en chêne et une porte en fer ouvragé d'un travail remarquable complétaient cet ensemble merveilleux. Une autre salle de livres, ' transformée il y a un an en salle de travail pour professeurs, sans être de dimensions aussi vastes, présentait par ses fines g boiseries en chêne et ses voûtes harmonieuses, récemment mises à jour, un aspect plu* délicat et plus intime. La ^ salle de lecture ,dite ,,salle des Portraits", était un véritable musée historique, où 6e trouvaient réunis les portraits sévêtres et sombres des professeurs illustres de l'ancienne université; collection unique et combien intéressante pour l'histoire littéraire des Pays-Bas. Il y a un an, elles avaient toutes passé par mes mains, ces vieilles toiles craquelées. Avaient-elles besoin qui d'un nettoyage sommaire, qui d'une restauration complète? Je les revois tous, ces maîtres, qui avaient illustré les chaires de notre université: là, au milieu de la salle, Juste Lipse, puis parmi tant d'autres, Erasme, Puteanus, Jansenius, dont les traits ascétiques nous ramenaient comme d'un bond au milieu des luttes religieuses du dix-septième siècle, et ce vieux portrait si sombre d'André Vésale, dont la ville de Bruxelles préparait le oentenaire et qu'un savant Anglais venait de faire photographier comme un des meilleurs du ,,créateur de l'anatomie." La collection des livres et manuscrits da notre bibliothèque formait un ensemble trop peu connu des bibliophiles ; on y montrait à tout visiteur un petit manuscrit écrit de la main de Thomas à Kempis, et l'exemplaire sur ■velin du fameux ouvrage d'André Vésale: Do humani corporis fabrica, exemplaire donné à l'université par Charles-Quint. Depuis cinq ans nous possédions l'original de la bulle de fondation de l'université en 1425. Mais je pas:»} toutes ces curiosités bibliographiques dont tout dépôt ancien s'honore justement. A Lou-vain^ c'était la collection des vieux imprimés qui formait le fonds le plus rare et le plus précieux : l'ancien fonds télogique, l'ancien fonds littéraire, l'ancien fonds historique. Constitue, dès 1627 par la riche bibliothèque de Laurent Beyerluick, fo fonds des vieux imprimés s'était accru de plusieurs collections particulières appartenant à des spécialistes, de sorte que cette collection formait vraiment un ensemble magnifique. Jusqu'à oes dernières années, ils avaient dormi sous la poussière des siècles, cos vieux volumes aux couvertures parcheminées; mais voici deux ans nous avions pu commencer la rédaction des catalogues, nous marchions de surprise en surprise, c'était toute l'histoire religieux du seizième et de la première moitié du dix-septième siècle que renfermaient ces vieux ,,mélanges'' de pièces, ces Varia re-formatoria, comme on l'avait jadis inscrit sur le dos des volumes ; de même que de richtesses insoupçonnées, que de trésors cachés ne nous avait pas révélés le récent déménagement qui nous avait coûté tant de peine! Notre collection comprenait jadis plus de 350 incunables et chaque • semaine, pour ainsi dire chaque jour, nous découvrions de nouvelles éditions; quel beau catalogue nous aurions pu publier d'ici â quelques années ! Mon domicile privé ayant subi le même sort que la bibliothèque, presque toutes les notes recueillies à'ce sujet ont péri. Une bibliothèque universitaire est l'oeuvre de plusieurs siècles ; elle ne saurait être reconstituée de toutes pièces. La meilleure compensation que l'université de Louvain pourrait revendiquer serait le transfert d'une des nombreuses bibliothèques universitaires d'Allemagne. Mais encore cette compensation serait-ello bien imparfaite et ne nous dispensera pas de faire appel à la générosité des amis de la Belgique et do la science. Déjà des bonnes volontés se sont offertes ; nous leur sommes reconnaissants de leurs intentions. Mais il est prématuré de songer à une solution pratique avant la fin des hostilités, et toute tentative * se heurterait pour le moment à des difficultés nombreuses, qiie nos amis peuvent ignorer Nous savons qu'au moment opportun nous pourrons compter sur la France, qui s'est trouvée atteinte quand nous avons été frappés, et qui sent avec nous, au contact ée la douleiir, combien étaient fraternels les. .liens qui unissaient nos esprits et nos cœurs. PAUL DELANNOY, bibliothécaire de l'université de Louvain< (Du Temps.) um » , n,

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