L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1915, 21 Mai. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Accès à 29 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/9g5gb1zh0j/
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jef* année N°. 210 » cents (io centimes, Vendredi 21 mal 1915 L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. Journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Belge est notre nom île Famille. I Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction': N.Z. VOORBUBGWAL 234-340 Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef : Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Charles Herbiet, Comité de Rédaction : , Gustave Peellaert, René Chambry, ( Emile Painparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du Journal: N.Z. VOORBURGWAL 334-240. Téléphone : 1773. Abonnement ( En Hollande II. 1.50 par mois, payable par anticipation l Etranger fl. 2.00 ,, • > La guerre certaine. {^Agence Stéphani communique a minuit: La Chambre adopta par 407 voix contre 74 et une abstention, au miiieu des ovations, le projet accordant au gouvernement les pouvois*s extraordinaires en cas de guerre. La Triple-Attente Les femmes sont volontiers bavardes, — défaut oharmant comme tous les défauts féminins et qui a, au moins, le mérite de nous instruire parfois. Ainsi, la femme d'un éminent ministre d'une nation alliée a-t-elle pu, dans un de ces moments d'épan-chement entre amies, annoncer, confidentiellement — ça va de soi ! —, qu'à côté de la Triple-Entente se rangeraient bientôt les puissances de la Triple-Attente : l'Italie, la. Roumanie et la Bulgarie. La France, l'Angleterre et la Russie auraient donc remporté un important succès diplomatique.Il n'y a rien d'impossible à cela. Elimi-! nons le cas de l'Italie. Qu'elle marche avec les alliés et, peu après, c'est l'entrée en lice de la Roumanie. Mais il est possible que les armées de cette puissance participent à la délivrance des quatre millions de leurs frères, assujettis actuellement à la domination austro-hongroise, même si l'Italie ne cherche pas à conquérir le Tren-tin et Tries te par la force des armes. Il semble — car on en est réduit aux supposi-i tions — que la Roumanie essaie d'avoir tous I 6es apaisements du côté de la Bulgarie. ! Jadis, en effet, le gouvernement du tsar Ferdinand a été séduit par les avances... monnayées de la Wilkelmstrasse. Apxèa le coup de Jarnac tenté jadis contre la Serbie, la Bulgarie s'était volontairement aliéné les sympathies des pays où, habituellement, les demandes d'emprunt sont bien-veillamment examinées. Le large sourire des "banquiers berlinois, satisfit donc le Bulgare. Il se jeta dans les bras de l'Allemagne avec reconnaissance. Ceci est d'autant plus humain que l'or, même allemand, est un argument auquel on ne résiste guère,... surtout dans les Balkans. Quitte à se retourner contre son bienfaiteur, comme fit la Turquie, après avoilr absorbé } treize cent millions d'or français! Ce qui est tout aussi humain, c'est l'appétit qu'éveilla, chez les sujets de Ferdinand, le premier coup de canon tiré aux Dardanelles. Ce n'est pas pour quelque deux cent millions qu'on se désintéresse d'un problème aussi tentant que celui qui consiste à exclure d'Europe le Turc détesté, qu'on a battu et rebattu sur les champs de bataille, mais qui a pris une traîtreuse revanche par la volonté du subtil Ehver-bey. Les fine3 mosquées d'Andrinople sont d'autant plus tentantes que les Bulgares en furent, quelque temps, les possesseurs. La Turquie se suicide, disent les Balkaniques, à nous ses dépouilles ! Ceci est dans la manière de voir de toutes les nations qui forment le trait d'union entre l'Orient et l'Occident et dont l'humeur est tapageuse et volontiers guerrière. Ne sont-elles pas habituées à danser sur un Balkan? L'entrée en guerre de la Bulgarie n'est donc pas faite pour surprendre. Elle tournera plutôt ses armes contre le Mohammed malade que contre l'Autriche, proche parente de l'Allemagne, sa créancière. Il serait assez curieux d'ailleurs de voir l'argent allemand — s'il en reste! — servir à payer des obus qui pulvériseront les Turcs. Les diplomates bulgares ont fait perdre à leur pays la. partie qu'avaient gagnée les généraux. Il est tout naturel qu'ils soient possédés du désir d'une revanche, nette et rapide. L'homme absurde est celui qui ne change jamais. Les diplomates de tous les pays" partagent cette manière de voir, — qui est classique. L'histoire en fait foi.... Mais si, déjouant tous les calculs, les Bulgares faisaient brusquement le jeu de la Duplice — n'en déplaise à la femme du ministre dont nous parlions tout à l'heure —, la Roumanie et la Serbie auraient tôt fait de neutraliser l'effort bulgare. Se ranger aux côtés de l'aigle bicéphale, c'est renoncer à jamais aux agrandissements territoriaux. Car ohaque jour qui passe nous apporte des certitudes nouvelles de la victoire de nos armes. Et quand les ^illiés seront devant Constantinople, que ^a Turquie se sera fouillé la poitrine jusqu'au coeur, précipitée stupidement dans la mort. par les Jeunes-Turcs à la solde de l'Allemagne, il sera déjà loisible de distribuer des parts du gâteau. Oh! alors, la Bulgarie redeviendra la grande puissance qu'elle ambitionnait d'être, si ses armées attaquent les Turcs et contribuent à la capitulation de l'état mahométan. Comment résisterait-elle à la tentation, alors que la presqu'île de Galli-poli va tomber tout entière aux mains des aHiés? Il semble que ce soit impossible. Quant à la Grèce, qui est si sympathique au succès de nos armes, elle a perdu une occa-gioft Unique de redevenir la Grande grèce de jadis Le peuple n'a pas su choisir entre M. Venizelos, qui est le premier diplomate du monde, et la volonté d'un roi, marié à une Allemande, soeur du kaiser. Sans doute, y aura-t-il des pleurs et des grincements de dents, à Athènes, au jour de la signature de la paix ! On comprendra, trop tard, l'émineub service que le Crétois voulait rendre à son pays. René Chambry. . Les intentions de Hllenagiie L'occupation de la Belgique et des départements français. Sous ce titre, M. Fernand Engerand publie dans le ,,Correspondant" un article très documenté où il s'efforce de démontrer que toute 1?industrie allemande avait pour base la construction mécanique, et que pour atteintre son apogée, elle manquait de minerai de fer. ,,Survient la guerre, dit-il, l'Allemagne cherchait-elle par là les moyens de s'assurer l'hégémonie mondiale? Visait-elle les Etats-Unis derrière les peuples contre qui elle s'était mise en lutte? D'aucuns l'affirment, et leur raisonnement est impresionnant ; faute de précisions encore impossibles, on peut noter quelques coïncidences qui sont matière à de sérieuses réflexions. Assurément l'occupation de la Belgique et de nos départements du Nôrth répond à un plan stratégique bien arrêté. Comme nous l'avons déjà fait observer, l'Allemagne coupait ainsi ia France de ses approvisionnements de houille et de fer, puisque à lui seul le bassin du Nord fournissait les trois quarts de notre production houillière, que quatre-vingt-quinze hauts fourneaux sur cent vingt-sept se trouvent dans les départements de Meurthe-et-Moselle, du Nord et du Pas-de-Calais, qu'en 1912 le district de l'Est donnait 17,125,531 tonnes de minerai sur les 19,160,407 où se montait notre production nationale : c'était bien là le moyen le plus sûr de terminer rapidement la guerre. Mais, dans sa pensée et les choses marchant à Son souhait peut-être une telle prise était-elle plus qu'un gage et son intention de garder un tel territoire très décidée. Une. telle conquête, en effet, eût donné à l'Allemagne une population presque égale à celle des Etats-Unis. Augmentées des mines de la Belgique et du bassin du Nord, ses magnifiques réserves houillières pouvaient se permettre une production presque comparable à celle de l'Amérique. En 1912, les Etats-Unis produisaient 55 millions do tonnes de minerai : si l'on additionne la production à cette date de l'Allemagne et celle de nos gisements de l'Est, on a plus de 47 millions, et si l'on fait le même calcul pour la fonte et l'acier, on trouve que les productions réunies de l'Allemagne et des territoires actuellement occupés par elle donnent un chiffre presque égal à celui des Etats-Unis. Au point de vue métallurgique, l'Allemagne se serait trouvée mise, d'un coup, presque au niveau des Etats-Unis: elle pouvait tout au moins engager la lutte et avec d'autant plus d'assurance qu'elle tenait enfin, avec la mer, les portes de l'exportation. Pour le fer, comme pour le reste, c'eût été l'hégémonie mondiale: mais le rêve était trop beau " LECTURES PROFITABLES VII. Extrait d',,Unkultur" de Curt Wigand. Volume publié à Berlin en 1905. ,,Si le mot allemand Schadenfreude (joîe de nuire) n'a pas d'équivalent dans la langue des autres nations, qui sont forcées de recourir à une périphrase pour exprimer ce plaisir méchant que nous procure la vue du malheur d'autrui, — ou plus exactement le plaisir que nous procure la conscience d'avoir causé " malheur d'autrui, — ce n'est certainement pa6 là un simple effet du hasard. Il va sans dire que ce trait de caractère existe aussi-, plus ou moins prononcé, chez certains individus des autres nations: mais chez eux, il n'apparaît en quelque sorte que comme l'effet d'un état d'esprit exceptionnel, d'une impulsion momentanée; tandis que l'Allemand, au contraire, est vraiment atteint d'une Schadenfreude naturelle et chronique....",,A cette joie que procure le malheur d'autrui s'ajoute et se rattache, dans toute âme allemande, un amour passionné de la délation. Il n'y a pas au monde un peuple où les délateurs soient aussi nomoreux que chez nous, ni non plus aussi satisfaits d'eux-même et aussi estimés de leur entourage. Notre loi sur le crime de lèse-majesté ne leur fournit-elle pas, .au reste, un instrument merveilleux, à l'aide duquel il leur est aisé de faire jeter en prison quiconque leur déplaît?... Après quoi il faut les entendre, ces dénonciateur avérés, crier de toutes leurs forces leur indignation contre les ,,Babylones" étrangères, proclamer avec emphase l'éminente supériorité do l'ordre de choses tel qu'il fonctionne dans leur patrie!" En Belgique. A Bruxelles. Le premier acte du nouvel échëyin de l'assistance publique, M. Jean Pladet, a été de faire afficher qu'à partir du 1er juin le sénateur Catteau offrirait dans son restaurant, la Taverne Royale, aux Galeries St. Hubert, des dîners à 75 centimes, entre midi et 2 heures. Pour les personnes dont la guerre a réduit les ressoures, tels les fonctionnaires, petits rentiers, etc., qui ne tiennent pas (et ceci se comprend) à exhiber publiquement l'état précaire de leurs finances, ce restaurant sera spécialement ouvert. Afin i d'éviter les abus, les intéressés devront se \ munird'unecarte délivrée parl'échevin Pladet. Le sénateur Catteau fait oeuvre de vraie philanthropie, ainsi qu'on voit. * * * Les habitants de Bruxelles assistent chaque jour à desN scènes tantôt joyeuses, ' tantôt regrettables. Il y a évidemment des ; gens qui ont de l'argent, même de l'or, mais ils ne le font pas voir. Sans doute l'ont-ils enfoui au plus profond de leur cave. Jusqu'aux marks en argent qui ont disparu! Il ne reste à proprement dire que du papier. Cela marchait encore, aussi longtemps qu'il était possible de se procurer. du nickel, mais voilà, que subitement celui-ci devient introuvable !. Les petits achats doivent être payés comptant, leâ commerçants noyant plus de monnaie divisionnaire. On ne voit même plus de cens ni de demi-cens ! Les ; Ketjes prétendent qu'on les a envoyées en i Allemagne pour en faire des douilles. Au fait, ils ne se trompent peut-être pas. Les pièces de dix pfennigs sont fort rares. Jusqu'ici, celles-ci faisaient le bonheur des receveurs de tramways, qui condescendaient jusqu'à les accepter au prix de ; dix centimes ! Seulement, le public a fini > par se fâcher et ne veut plus s'imposer; cette contribution indirecte. D'autre part on prétend que les sociétés des tramways ont défendu-à leur personnel de rendre de la monnaie belge, qui est devenue une valeur de spéculation, comme les florins hollandais. Il se passe alors ceci : ou le voyageur, ne pouvant obtenir qu'on lui change sa monnaie, descend de la voiture, tout simplement, ou il voyage à l'oeil,, avec le sourire! De là, d'incessantes scènes vaudevillesques. Il est clonc certain qu'on émettra prochainement des coupures-papier de 5 et de 10 centimes, comme en possèdent déjà plusieurs communes. Il y a même de la monnaie-papier d'un centime dans certains villages! Durant cette période transitoire, le mieux est de s'en tirer en payant en timbres poste, On a fait plusieurs enquêtes pour savoir où allait le nickel. On a appris que des changeurs, non admis à la Bourse en temps normal, en trafiquaient, sans vergogne. Un grand nombre de ces individus travaille pour un important établissement allemand de crédit de la f)lace. Plusieurs d'entre eux ont été démasqués. Ils offraient 1.80 francs en sous pour 2 francs de papier et gageaient royalement leur vie à ce commerce. Ces petites histoires rappellent le commencement de streep-émeute qui éclata à Bruxelles, il y a quelque 25 ans. Les consommateurs de faro refusaient de boire encore de cette bière, parce qu'on Favait augméntée d'un centime par verre. De là, des querelles, des rixes parfois sanglantes. Et puisque nous en sommes au chapitre ,,bière", ajoutons que le prix de la Pilsen belge, de Koekelberg, a été majoré de 5 centimes, — ce qui met le verre à 30 centimes. C'est cher. En revanche, les fruits, les légumes, surtout les asperges, sont d'un bon marché exceptionnel. Ceci provient de ce que l'exportation est arrêtée. * * * Les journaux qui paraissent sous la censure allemande commencent à s'en lasser. IÏ est temps ! Mais ces messieurs qui s'accommodent du contrôle ennemi manquent généralement de dignité. Notez qu'il en est qui ont créé cles journaux pour répondre aux désirs des ennemis de leur paj^s ! Triste mentalité. La ,,Gazet van Brassel" heureusement, joue un petit tour aux Boches, en rapportant, do la façon suivante, un fait de guerre. Voici de quelle manière la ,,Gazet van Brussel" pour éviter les coups de la cei -y, rapporte les faits de gtierrc: ,,La ,,Nowoïe Wremia", de Pétrograde, publie une lettre de son correspondant de Berne disant que la nouvelle est parvenue à Stockholm, que le ,,Corriere délia Sera" aurait reçu un télégramme do V'.lparaiso, d'après lequel le ,,New-York Herald" aurait reçu de Guatemala, via^ Buenos-Ayrès, la communication qu'un télégramme venant, via Ceylan, de son correspondant particulier de Tokio, aurait paru dans le dernier numéro du ,,Times", télégramme en concordance avec le ,,N. R. Ct." et mandant qu'une nouvelle bataille serait engagée aux environ^ cl'Arras." Sûrement, elle ne recommencera pas cette fine plaisanterie ! * * * Le ravitaillement de l'agglomération bruxelloise nécessite actuellement 1850 sacs de farine par jour. D'après le relevé fourni par les administrations communales, 1300 sacs environ auraient dû suffire à donner à ohaque habitant 250 grammes de pain ! La quantité de farine nécessaire s'accroîtra nécessairement du fait qu'un grand nombre de personne^ ne sont x>ss encore» inscrites sur les listes des boulangers, lie, comité, étonné de la différence entre le chiffre fourni par la ville et celui des sacs utilisés chaque jour, a voulu savoir d'où provenait cette différence de 550 sacs. Il a.contate qu'un millier de personnes arrivent chaque semaine à Bruxelles, venant de province ou de l'étranger. Le comité est toujours décidé à faire éner-La cour d'appel deLa Haye vient de se prose font inscrire chez deux boulangers à la fois. A Anvers. L'„Handelsblad'' publie la nouvelle .de la mort de M. Arthur Henrion, frère de notre ami et confrère Ernest Henrion, président de la section de la presse Anvers-Limbourg. M. Arthur Henrion, ancien officier de la force publique au Congo, est tombé en brave, au champ d'honneur, devant Ypres. Il laisse une veuve et une fillette de douze ans. Nous présentons à la famille du défunt et particulièrement à son frère Ernest, nos condoléances émues. * * * Le 12 mai, tous les' habitants mâles d'Edegem, âgés de 17 à 50 ans, ont dû se présenter à la maison communale pour y signer un livre de présence. La ration en pain est de 250 grammes par jour. A L ouvain Une dizaine de prisonniers de guerre se trouvaient il y a huit jours, devant le monument de Van der Weyden. Trompant la vigilance de leurs gardiens, ils parvinrent à s'enfuir. On en ramena 6ix;, qui fuvent fusillés séance tenante, au pied du monument. Leurs quatre camarades n'ont pas encore été repris, fort heureusement. * * * On prétend savoir de bonne source, — c'est de l'administration allemande que part ce bruit — qu'nne partie des soldats allemands qui prirent part au 6ac de la ville.' auraient été punis. Des sous-officiers auraient été dégradés. Il serait temps. .Mais le seul châtiment, c'est le poteau d'exécution pour de tels êtres malfaisants. *• * * Les soldats, aidés d'ouvriers boches, ont déblayé toutes les ruines au oentre de la ville. * * * Les trains vers Bruxelles Anvers et . Haselt fonctionnent un peu plus régulièrement. Il est grand temps! Deux fois par jour, un express permet de gagner l'Allemagne. Peu de Belges le prennent, comme bien on pense. Les communications avec Anvers sont plus nombreuses : il y a trois départs par jour. * * * Pour se conformer aux nouveaux arrêtés, les industriels devront tenir leurs livres à la disposition des fonctionnaire^ allemands ! * * •* Un notaire de la ville vient d'être arrêté, sous l'inculpation de favoriser l'enrôlement do jeunes gens dans l'armée belgei On aurait découvert à son 'domicile une liste ' de personnes qui auraient travaillé dans ce même but, éminemment patriotique. Des arrestations auraient été opérées à Aerschot, Hé-renthaïs, Turnhout et Gheel. Amx frontières. Nous trouvons dans ,,Les . Nouvelles" des détails complémentaires an sujet du meurtre d'un soldat de la Landwehr à Canne dont nous avons -parlé hier. Hier matin, au point du jour, deux sentinelles découvraient dans un jardin près de la fon-tière le cadavre d'un soldat allemand habillé en civil ! Il avait la poitrine traversée d'une balle de part en part. La mort avait dû être instantanée. Aussitôt le lieutenant qui habite Vrocnhoven fut prévenu et ne tafda pas à arriver sur les lieux. L'enquête fut plus que sommaire. On décida, sans consyltcr personne, que le soldat avait été tué par les habitants et la sentence fut tôt connue : en attendant que le coupable pût être connu et subir le sort qui lui était réservé, la commune était condamnée à payer dans les trois jours une amende de 25,000 francs ! En cas de non paiement, la commune serait rasée après les trois jours écoulés ! On s'imagine aisément l'émoi que provoqua cet arrêt féroce dans la commune jadis si paisible de Canne. On fit remarquer avec raison que le soldat était en civil, ce qui était une faute grave; que les deux sentinelles, placées à quelques mètres de l'endroit où le corps avait été trouvé, déclaraient n'avoir rien vu ni rien entendu ; que la balle qui avait traversé le corps devait nécessairement provenir d'une arme de guerre et qu'eàfin l'on chercherait vainement le fusil ou le revolver le plus inoffensif dans toute la commune, rien n'y fit : l'amende et la menace restèrent imposées aux malheureux Cannois. On suppose à Canne que le soldat aura été tué au cours d'une rixe après boire comme les Allemands en ont souvent entre eux, ou qu'une sentinelle l'aura, abattu au moment où il cherchait à passer la frontière comme cela arrive souvent aussi. On se rappelle qu'à Bilsen, récemment, la commune fut menacée aussi d'une amende, parce que des coups de feu avaient été tirés la nuit. Une enquête prouva que c'étaient les soldats eux-mêmes qui s'étaient amusés à tirer et les coupables furent punis. On se souvient enfin que Canne fut ensanglantée par un drame terrible dans les premiers jours de la guerre et l'on espère que les Allemands trouveront; qu eue a aeja suinsam-ment souffert. Mais on n'en attend pas moins les événements avec une grande anxiété. Trois conseillers communaux de Canne et M. le notaire Delvoie ont été pris comme otages hier par les Allemands et enfermés à la gendarmerie pour répondre du prétendu crime commis dans la commune. Les otages ont été relâchés ensuite, la preuve avant été faite de ce que le soldat, trouvé mort se serait suicidé. La commune n'en reste pas moins, nous assure-t-o.n, condamnée à l'amende de 25,000 francs. A Liège. On a remarque une certaine effervescence dans plusieurs localités du pays de Liège habitées par des mineurs. Ceux-ci se plaignent — on se souviendra que nous avons prédit que des plaintes se feraient jour, — de n'avoir droit qu'à une quantité de farine trop minime et que, s'ils ne veulent pas souffrir de la faim, ils doivent acheter du pain chez les boulangers à des prix très élevés. Les Allemands auraient pu prévenir de tels incidents, s'ils l'avaient voulu. Us n'ont rien fait. Le mécontentement est vif et, le jour où le peu- i pie sera affamé, il y aura du mauvais pour les I Boches. Au Pays die Liège Les bateaux ont été arrêtés pendant plusieurs jours et à différentes reprises sur le canal. De Liège à Maestricht celui-ci était plein de bateaux chargés. Actuellement, la navigation, se fait sans aucun obstacle. C'est le ravitaillement américain qui fournit la partie la plus importante du trafic : ses bateaux, destinés aux pays de Charleroi, de Dinant et de Maubeuge, passent par le canal de Maestricht à Liège. Une grande allège de Strasbourg avec inscriptions allemandes est passée. U.ne autre, plus sympathique, la suivait : elle venait de Furnes. Dans les écoles primaires de Lixhe, le personnel enseignant donne un cours obligatoire de néerlandais. Même des bateaux appartenant à des armateurs de Liège portent uniquement nn nom flamand avec la désignation ,,Luik". Telle est la volonté des Allemands ! * * * Le pont d'Argenteau, à 3 km. en amont de Visé, est toujours libre. H n'en est pas de même de celui de Lixhe à 2 km. en aval. *V# « A Berneau et à Warsage, des soldats allemands, avec six chevaux dans chaque village, labourent les terres dont les locataires ou les propriétaires sont absents. Pon pénévice, 'disent-ils ! Le bétail allemand qui a hiverné dans les étables de Visé est conduit dans les pâturages de Mouland. Dans cette commune, chaque habitant reçoit un pain de 1,750 grammes au prix de fr. 0.90 par semaine. Ce pain, préparé dans la commune même, est fourni gratuitement aux indigents. Deux dames dévouées font à Mouland des distributions d'habillements à tous ceux qui en ont réellement besoin. A Charleroi. Le „Courrier de Genève" vient de publier une lettre dont les détails rétrospectifs font frémir. Elle est adressée à un honorable commerçant suisse par un Belge réfugié en Hollande. Celui-ci pourrait peut-être donner à Edward Fox, le journaliste 'américain qui nie les massacres, et à ses compatriotes Irvin Cobb et le lieutenant-colonel Emerson, quelques renseignements intéressants. Mais ces trois correspondants de guerre sont volontairement sourds. Passons La lettre est ainsi conçue: Cher ami, Votre gentille carte rient de nous parvenir quelques jours avant notre départ de Belgique. Elle nous a apporté un peu du bonheur des amis qui vivent loin de la tourmente et qui « s'inquiètent de notre* sort, ce dont nous les remercions. Grâce à Dieu nous sommes vivants. La mort m'a cependant frôlé de très près. Je suis resté otage dans les mains des barbares pendant trente-six heures* Ce fut atroce! L'incendie de notre maison paternelle, les dommage^ matériels que nous avons subis ne sont rien à côté de l'angoisse mortelle qui nous étreiguit pendant ces deux jours. Ma femme, en ce moment, n'est pas encore remise de ses émotions et, ayant cédé notre maison à mes parents, qui ont la leur incendiée, nous sommes venus chercher ici un peu de calme dans ce pays hospitalier comme le vôtre. Je ne doute pas des sentiments qui vous animent à l'égard des Boches, mais il se pourrait que, là-bas, vous no fussiez renseignés qu'à moitié sur l'importance de leurs cruautés. C'est que nous, Belges, déplorons amèrement cette impossibilité où nous sommes maintenant de réfuter les calomnies allemandes qui certainement auront fait leur chemin en Suisse. Sachez bien qu'aucun civil, qu'aucun bourgeois belge n'a tiré sur les troupes 'allemandes, qui n'avaient qu'une raison de massacrer la population, celle de terroriser. En ce qui me concerne, j'étais donc parti avec mon régiment d'artilleurs volontaires de la garde civique de Charleroi le 1er août à destination de Namur; j'y tombai malade et le 20 août la garde civique fut désarmée par le gouvernement ; toute la population bourgeoise l'avait été la semaine précédente. Je me trouvais à Charleroi dans la maison de mes parents le 22 août, vers 9 heures du matin, lorsque les Allemands arrivèrent. Il n'y avait plus de Français dans la ville, ni de soldats belges naturellement, l'armée belge s'etaut retirée sur Anvers. Immédiatement toutes les fenêtres de la ville essuyèrent le feu de l'ennemi, on actionna les mit-raiiieuses et; le sac commença îuico. x>ien-tôt tout Je quartier fut en flammes, ma porte cédait déjà sous les coups de hach£, lorsque je me précipitai poUr parlementer en allemand. Je n'eus pas le temps de dire quoi que ce soit, dix fusils furent braqués sur moi ét en moins d'un instant on me lia le poignet à celui d'un passant qui avait été pris dans la fusillade et je distinguai alors à travers la fumée tous ces démons accroupis et tirant dans toutes les directions. Nous n'eûmes pas fait dix pas que mon compagnon d'infortune reçut une balle dans le cou et expirait à mon côté. Quatre autres otages étaient déjà tués en face de ma maison. La vue de ces cadavres décupla mon énergie sans doute, car, toujours traînant le cadavre de mon voisin je parvins à me faire entendre d'un jeune officier, qui voulait probablement mettre à profit ma connaissance de la langue allemande. Il me conduisit au major, après m'a-voir délivré. A partir de ce moment commença mon martyre. Avec les autres otages qui avaient été recueillis dans les villages parcourus, je fus placé devant les troupes et les bras en l'air nous partîmes à la rencontre des Français. Après ma rue, le boulevard Audent, l'artère principale de la ville, fut incendiée sur toute son étendue; les rue6 adjacentes eurent le même sort. Nous avons assisté impassibles, forcément, à toutes les horreurs du sac et sortîmes de la ville, les otages en avant, servant de boucliers ; on s'attendait à rencontrer les Français d'un moment à l'autre. Ce que fut cette course à la mort, je ne puis vous le narrer dans tous les détails; l'horreur de notre situation s'aggravait du fait des libations des soldats. Tout le long de la route ce ne fut que pillages et incendies, les villages parcourus en gardent les traces, à Lodehn-sart, Montignies, Couillet, peu do maisons échappèrent. La bataille ne commença qu'à Couillet. Vers onze heures nous échouions sur le pont de Couillet, qui était miné par les Français et où les Allemands nous firent passer la nuit. Nous y subîmes les supplices Jes plu>s variés et les plus raffinés. Bref, ce calvaire dura deux jours. fCombien de civils furent tués, on n'ose y penser. Dans une seule localité située un peu plus loin que Couillet, à Tamineà, on en mitrailla près do six oents, sans raisons naturellement, et partout oe furent les mêmes cruautés. Le trente environ, nous fûmes* reconduits à la maison communale de Charleroi, où les autorités discutèrent le prix de notre libération. La ville de Charleroi fut condamnée à payer dix millions, etc., etc. Grossissez tous ces faits et vous n'aurez qu'une faible idée des souffrances morales qu'on éprouve en ces moments. Représentez-vous aussi les angoisses de ma femme, restée veuve deux jours avec la certitude de ne plus me revoir, et exposée aussi à être tuée elle-même et n'échappant, elle et son enfant, que très difficilement, et à travers les jardins, aux périls de l'incendie, Je forme tous les voeux pour le maintien de la paix dans votre pays; c'est ce que je peux vous souhaiter de mieux. .«a» ■ » ■ mi— La bataille lies Flandres Le correspondant du ,,Daily Mail" à Rotterdam écrivait vendredi: Le pivot de la bataille pour Ypres se trouve du côté de l'Est, à l'endroit où le chemin de fer Ypres-Roulers traverse la route Ypres-Menin, à moins de deux milles d'Ypres. C'est de Roulers que l'ennemi tirç ses renforts, et il cherche d'enfoncer, un coin au coeur d'Ypres, ensuite de couper la ligne anglaise et de placer une armée de l'autre côté du canal de l'Yper-lée de la même manière qu'il a pris pied, de façon précaire cependant, sur la rive ouest à Steenstraete, d'où il a du reste été incapable d'avancer. La glorieuse défense des Anglais a une fois :1e plus fait échouer le plan allemand. Avec le concours de son artillerie dominant chaque position aut-our de la ville en ruines, l'ennemi avait projeté de prendre Ypres d'assaut à la suite de charges successives, et d'écraser les défenseurs sous le poids du nombre. Les Allemands ont détruit des tranchées, mais ils n'ont pas pu prendre le dessus par suite du feu mortel et de la courageuse ténacité de l'infanterie. Bien 'qu'ils puissent voir l'entrée d'Ypres, les soldats "du kaiser ne peuvent pas passer. , L'ennemi, quoique découragé, n'est pas encore désespéré. L'ordre de prendre Ypres subsiste toujours, et la plus sanglante bataille de l'histoire de l'Angleterre fait encore rage devant les ruines d'Ypres. Un peu plus tard le même correspondant-transmettait les renseignements suivants: J'apprends de Bruges que l'ennemi semble affaibli devant Ypres à la suite des vigoureuses attaques des Alliés plus au sud. Les Anglais, renforcés et encouragés par leur heureuse défense, ont attaqué vigoureusement, ont avancé en dépit des efforts des Allemands et ont repris une partie du terrain perdu au début de la semaine. On me dit que les Allemands.sont terriblement épuisés par leur féroces efforts pour gagner Calais. La fanfaronnade favorite de leurs officiers à Bruges est de dire : „Nous pouvons mettre deux hommes en ligne alors que les Alliés n'en peuvent placer qu'un". J'apprends de Gand que les prochaines attaques ambitieuses des Allemands auront Dix-mude comme objectif, et cette fois, disent leurs officiers, ,,nous n'aurons pas perdu tant d'hommes pour rien' '. Le correspondant du ,.J)aiIy Mail" dans le Pas-de-Calais mande le lî de ce mois: L'offensive allemande qui était dirigée contre Ypres jusque mercredi fut soudainement reportée dans la nuit de jeudi plus au sud sur le front entre Arras et-Armentières et fut acharnée à l'ouest de Lille. L'un des jours les plus critiques de la guerre fut passe quand l'attaque en masse des Allemands sur nos lignes d'Ypres échoua mercredi dernier. L'endurance de nos hommes sur ce point fut magnifique. Le front martelé de notre ligne a été tenu vis-à-vis de la ville brûlée, et peut-être le pire est-il passé. Tout le peuple allemand paraissait se trouver ici, déclara un de nos soldats^ qin avait été épuisé de fatigue à force d'avoir tiré, avant d'être blesgé.

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Cet article est une édition du titre L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Amsterdam du 1914 au 1918.

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