L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

1465 0
close

Pourquoi voulez-vous rapporter cet article?

Remarques

Envoyer
s.n. 1915, 16 Novembre. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Accès à 19 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/9c6rx94c1j/
Afficher le texte

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.  

gôme Axinêe N°. 389 6 cents (ÏO Centimes) Mardi 1© novembre 1915 L'ECHO BELGE L'Union tan sa Force, •Journal quotidien du matin paraissant en fïolteradl© Belqe est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées Rédacte* en Chef : Gustave Jaspaers. a/numéro.TJr^rÂdmtatetrStlm '"dS aU bureau de rédaction: t n».»o.rt Pho^ips Hprhl^ iournal:N^.Voorburgwal234-240,Amsterdam N.Z. VOOBBURGWAL 234-240, AMSTERDAM. Com;46 de Rédaction: » I ot " ; ;1^ "f ' u .. J ^, a , . --7Q- l René Chambry, Emile Pamparé. Abonnement: Hollande??. 1.58 par mois. Etranger fi.2.GC par mois Téléphone. ^7^7. l Annonces: 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents la ligne. M li Belgique, Stphie ds Prusse Je trice ces deux noms sûr le papier et aussitôt éclate, aux yeux de tous, l'antithèse «agissante et tragique de ces doux existences joyales. Cependant toutes deux sont nées au coeur de ce vaste empire que les géographes marquaient dun mot naguère grand, et que îicue avons barre de la raie noire et ronge de notre juste haine. , Elles ont été, toutes deux (je parle au passé pour une seule), de sang, d^enfanoe, | de jeunesse, des Allemandes. Et puis, pri-1 tes à la main, tendrement, par la destinée, elles sont parties couronnées de fleurs, l'une vers le nord, au trône de Belgique, 1 autre au sud, vers le trône de Grèce. C'était d'hier, ou d'avant-hier, cette jnervcilleuse aventure. Aujourd'hui Elisabeth de Belgique habita une modeste villa bourgeoise aux bords brumeux de la grande grise, près de la daine, aux flancs de laquelle les vents de novembre couchent contre le sable mouillé de pluie une flore attristée. Sophie de Prusse, reine de Grèce, règne ï Décélie, dans le palais de marbre blanc, aux terrasses ombragées de lauriers roses, entre le ciel azuré et la mer bleue d'orient. Elisabeth de Bavière a quitté sa patrie, 6ou foyer, sa maison pour devenir la Reine dea Belges. Fidèle au serment qui lie la femme à l'homme, aussi bien sur les trônes que dans les mansardes, ce serment qui fait de l'épouse et de l'époux une seule chair et un seul coeur, elle est devenue et elle demeure pour toujours et sans restriction Belge, de coeur et d'âme. Sophie de Prusse semblait avoir quitté, elle aussi, sa patrie, son foyer, sa maison. On la croyait devenue reine de Grèce. Mais Je serment fait tout haut, elle Y avait renié tout bas. On devait s'apercevoir bientôt qu'en réalité l'Allemagne régnait avec elle à Athènes. Elle était restée prussienne par f toutes ses fibres. Quand éclata soudain la grande guerre qui nous mit tout en larmes et en sang, la Reine des Belges demeura ce qu'elle était. Elle fut, inséparable du Roi Albert, du côté de l'honneur, de ce côté où la parole donnée, le respect de la foi jurée, les trai-' tés sacrés valent plus que la fortune, lies joies humaines, le succès, le trône, la vie elle-même. Sophie de Prusse est de l'autre côté, du côté des chiffons de papier, des traités reniés, du jftrof.it possible, de l'intérêt avant tout, de l'Allemagne quand même. Le jour où, devant la nation assemblée, Elisabeth de Belgique, aux côtés du Roi et proche de ses enfants, vit jaillir l'éclair bleu de l'épée tirée et mise au service du droit menacé, de la justice mise en péril, de la patrie opprimée, elle n'eut pas un sursaut, pas une hésitation. Tonte au devoir, eJe fut la première femme belge, rien de moins. Le jour où, pour ne pas être infidèle à la foi engagée, à la promesse sacrée faite à la Serbie, Venizelos, en qui s'incarnait la patrie, fit signe au roi Constantin qne I heure avait sonné de tirer l'épée, une femme se jeta entre le peuple et le roi, arrêta le glaive d'un premier geste et , depuis elle le maintient de toute sa force au : fourreau. Vous savez le nom de cette étrangère, traître à la Grèce. La ruée des barbares aux barrières de la patrie métamorphosa en héroïneElisabeth de Belgique, jusque-là humble, bonne et douce. | C'est la fmte de ville en ville, BruxeLes, Anvers, Ostende, Furnes.^ Qui dira les étapes de ce chemin de croix qui va des champs de butai'le proches de la capitale aux tranchées de l'Yser, la fuite entre deux appels de téléphone, la dispersion des chers enfants, le sacrifice du bonheur à la patrie. La- petite Heine (laissez-nous l'appeler ainsi), dont la sauté nous avait causé tant d appréhension et qui porte tant d'enfance encore dans ses yeux et dans son coeur, la petite Reine grandit avec le péril. Elle, dont 1 âme nous avait paru presque aussi frêle que le corps, &e trempe dans le ma.lheur et Ja bataille. II faut presque lui faire violence pour l'éloigner de oes' tranchée®^ où il semble qu'elle représente en son vivant symbole la sollicitude des mères absentes et 1 inquiétude des éponses lointaines. Celle-ci est, sons le manteau royal, l'humble femme revêtue de bonté, de douceur, de selsâbiiité féminine, épouse vaillante, more attentive, incapable de croire au mal. Ne déclarait-elle pas à Pierre Loti qu'elle avait connu, en son enfance, ^ kronprinz doux? Il faut toutes les cruautés, cruautés réelles et avouées de ceux qui ava;ent été les siens, pour lui arracher ce cri douloureux : — C'est fini. Entre eux et moi il y a un ■rideau de fer qui est descendu pour jamais. Et celle-là, dont je n'ose plus prononcer le nom, est altière comme Vusthi, elle est orgueilleuse comme si elle était la cariatide Qui soutient le poids de toute la gloire de la ; Grèce, de Sa1aminé à Navarin; elle est égoïste autant que la Vénus sans bras de Milo-; elle s'entête dans son rôle de garder au fourreau l'épée dont la Serbie attend le • ■ecour»; elle intrigue jusqu'au sein du j pari ornant, elle fait ou défait les ministères. ' ^ la Prussienne oui met son pays au- , dessus de la patrie grecque, la kultur au dessus de l'hellénisme. Elisabeth de Belgique n'a pas trouvé grâce devant l'Allemagne d'Attila. A Anvers, les bombes repéraient son palais pour arroser ses enfants de mitraille... et maintenant, chaque soir encore, il lui faut, dès la tombée du jour, ou atténuer l'éclat trop vif de sa lampe ou voiler 6a fenêtre éclairée pour éviter que la mort passe trop près d'elle, à l'heure sans doute où Sophie de Prusse, sur la terrasse de Décélie, dans la tiédeur du soir embaumé, reçoit le billet fraternel dans lequel, quotidiennement, le .grand frère Guillaume annonce, à elle et à ,.Tino", les victoires ( ?) aupfo-aileman-des.Je ne sais pas, et peu m'importe, quel épilogue clôturera cette tragédie, sombre peut-être comme un drame d'Echyle, de la Grèce trahie par une fille de Prusse. Mais nous savons tous, à n'en pas douter, quelle apothéose attend, à la fin de la guerre, l'admirable Elisabeth de Belgique. E nvoi. Le jour se préparé, Madame, (est-il vraiment aussi lointain que le déplore notre impatience), Je jour se prépare, Madame, où vous rentrerez, à notre tête, dans le foyer abandonné pour F exil et sali, hélas, par l'envahisseur. A l'heure triomphale du retour, nos acclamations filiales vous feront oublier les angoisses du départ et tout lê martyre de ces longs mois pendant lesquels votre âme a frémi de tous les échos de nos cris de douleur. Nos yeux emplis de larmes, nos bras tendus, nos poitrines frémissantes vous feront une garda d'honneur qu'aucune reine des temps fabuleux n'aura connue. Avec quelle joie, Madame, nous accompagnerons, telle une escorte pieuse, au Palais, au Parlement, à Sainte-Gudule, la Reine, menue et frêle comme une statuette de Tanagra, que la douleur soufferte ensemble nous aura faite sacrée comme le Palladium de la nation. Dès aujourd'hui, Madame, chacun de nous, d& soldat glorieux au plus humble civil, du premier "ministre au dernier "de vos sujets, vous a élevé une statue sur le9 autels de son coeur. Vous êtes, au foyer domestique du Belge, au rang de ces divinités bienfaisantes que les Romains appelaient lares et pour lesquelles, avant vous, nous n'avions pas encore de nom. Quand le bruit de tous les triomphes se sera assoupi, encore nous resterez-vous chère, Madame, entre toutes les reines qui auront passé sur le sol de la Belgique, parce que vous aurez été vraiment, là-bas, aux bords de l'Yser et pour nous tous, l'incarnation de l'espoir, et, pour tout dire, d'un vocable à la fois patriotique et religieux, Notre-Dame de la Patrie. Augcr de Busbeck. - J3, ■ O . ltt^M Fmr nos s@!z$ats au front C NScoBaSf Noël et Eirennes Et puis vo ici des vers.,. Les vers qui exalteront notre -patriotique ardeur et nous dévoilent certain côté resplendissant des heures tragiques et refuges que l'Europe traverse.LE REVENANT. La bataille a cessé... Dans le défilé.sombre Gît un amas sanglant de héros moissonnés... Seul, debout contre un roc, se dresse, telle ■une ombre, Un grand vieillard a<ux traits par les ans sillonnés. Deè Serbes il a vu, sans que leur valeur sombre, La lutte corps à corps, les assauts acharnés, Et hzi foi dans l'effort, et le mépris d-u, nombre, Et le beau désesjjoir de -preux abandonnés... Quand voici tout à coup, qu'appuyé sur son glaive, Près de lui lentement un. blessé se soulève: — „ Vieillard, que viçns-tu faire au milieu. des soldats?" — ,,Jc reviens du pays qui fut jadis*la " Grèce; i Thermopyles nouveaux, à vous mon cri s'adresse, Dit Vétranger: Salut! Je suis Léonidas". S'téphen Ltégeard, Pouvez-vous le lire sans frémir de noble enthousiasme, ce sonnet si fier, vous les hésitants,' les calculateurs que l'angoisse de V Avenir étreint. Vous dites: ,, M es ressources ,,s'épuisent, je dois songer à vivre et ne puis ,,distraire un centime de ce qui reste de ,,mes pauvres économies " Et vous ne songez point que nous voici revenus aux âges héroïques qui font Ta beauté passionnante de l'Histoire. Quoi, il s'agit, d'apporter à nos héros quelque réconfort; et vous lésinezJ vous faites de l'économie politique comme, si nous étions encore en plein pauvre XXr siècle,■ ce siècle de vil mercantilisme,. d.'odieux ,,struggle for life". Certes, nous vivons aujourd'hui moins douillettement, mais plus ardemment. Et le poète, à propos, nous rappelle que toutes ces horreurs ont aussi leur beauté. Croyez-moi, ne songeons pas trop à Demain, ne soyons point prévoyants et média- j crcs. Reculons de plusieurs siècles; respirons j En Belgique. à pleins p&umOns le. vent d'héroïsme qui soufflei des tranchées, apportons à nos vaillants enfants qui versent leur sang pour nous, si généreusement, un fraternel hommage.Est-ce qu'ils calculent, est-ce qu'ils lésinent eux? Ah! ils sont bien du siècle de Léonidas!...Montant des listes précédentes £82.55 fl. 251.30 frs. W. A. sous-lieutenant interné à A mersfoort « 5.00 fl. A an St. Nicolaas, St. fîicolaas, patroon* der kin-deren,Geef toch nu- 't uw feestdag ts Dot de Duitschers ans niet meer hinderen, Dat het gaùv) weer vrede is, St. Nicolaas, o< geef on s weer Belgi'e vroolijk als'weleer. Gérardine au nom de 7 enfants belges . 5.00 frs. Pour la fête de notre Bon Roi. En souvenir , de •l'affection quel notre- bien aimé et regretté père témoignait à ses vaillants soldats. Lucienne, Charles et A dry Durt 5.00 ,, Pour que le ,,N. R\ C." et l',,A. Handelsblad'' ne publient plus que seul le Roi Albert peut parler flamand à nos soldats au front. A. P. Zwolle 1.00 fl. De Jujules et de Marcel à nos Héros 2.00 frs. Général Trocmez 2.50 fl Pour que l'enfant d'Oliva arrive en bon état. Schnock 0.25 ,, Mme de Caritat de Peruzzis, La Haye 5.00 ,, Un anniversaire. R. V. d.llove 3.00 ,, Pour que les internés ' puissent écrire et -recevoir des no-u vet-les des parents une ou deux- fois par mois. R. R 0.20 ,, Pour la Saint Nicolas de nos chers troupiers de la part de René et Yvon/ne R., à l'occa" sion. de la fête d-e S. M. le Roi 2.00 fl. Une partie de bridge chez Anna de l'avenue Louise 2.85 ,, Voor de moedige jongens aan 't front van eene Holtandsche moeder • 5.00 ,, Pour que Pèreke revienne en bonne santé 1.00 ,, Commandant L. En. souvenir de mes 300 volontaires de St. Nicolas 5.00 frs. M. Eug. Hermans 10.00 ,, Mme Hanissens-Belpaire, Anvers 5.00 ,, M. Louis Siret, Anvers 5.00 ,, M. et Mme Victor Decker s, Anvers 5.00 ,, Pour nos prisonniers de guerre W .A. S ou s-lieutenant interné à Amersfooi't 5.00 fl. A Bruxelles. On croit généralement que le Sauber-zweig détesté va décréter prochainement l'état de siège, afin de placer le ,,grosz Brùsrel' ' sous le régime de la loi martiale. Ainsi, les corps écnevinaux et les conseils communaux seraient dissous et les tribunaux belges remplacés par des juges (?) allemands.En attendant, M. von Bissir,g, jaloux ues lauriers sanglants dont M. Sauberzweig peut orner son casque, travaille la caisse ! On lui a télégraphié de Berlin d'avoir à trouver quelques millions, soit à coups d'amendes, soit en' contribution de guerre. Von Bissing n'a pas été pris à l'improviste. Lorsqu'il s'agit de soutirer de l'argent, les Boches ont toujours des trésors d'imagination. Et, malgré toutes les promesses solennellement faites et dont les neutres — qui ne spnt, volontairement, ni aveugles, ni sourds — ont lu ou entendu, M. von Bissing a fait savoir que les neuf provinces auraient à payer une nouvelle contribution de guerre oe 40 millions de francs. ne paille, comme on voit! Or, — il faut le répéter sans cesse pour que chacun soit persuadé de la mauvaise foi allemande, M. Louis Franck comme les autres, — le vieux general-oberst avait pris l'engagement formel, au nom de son gouvernement, de ne plus frapper notre pays ruiné de contributions de guerre. Aujourd'hui que le dreadnought allemand fait eau de toutes parts, ordre est donne de nous prendre jusqu'à notre dernier centime. Soit. Nous paierons. Nous paierons, parce que le Boche nous tient à la gorge et que (pour autant qu'on puisse rassembler oette somme, formidable pour un petit pays où la misère s'est installée) nous ne pouvons présentement rien faire contre notre ennemi. C'est de l'argent prêté à intérêts composés, — qu'ils ne perdent point ceci de vue. Ils ne sont pas encore victorieux, il s'en faut ! Et le succès de leurs armes ne leur donnera pas, même en fracturant le coffre-fort belge» l'argent nécessaire à poursuivre la campagne, à nourrir le. vieil aigle déplumé d'Autriche, le mendigot de Stamboul et tous les parasites qui font de la propagande, aux Etats-Unis, en mettant le feu à des usines américaines. Nos alliés et nous-mêmes ne dépose-^>nt les armes que lorsque l'Allemagne ,,implorera la paix", quelle que soit la durée du fléau. Nous croyons ne pas nous tromper en écrivant que c'est la Belgique qui, la première, aura à faire valoir ses revendications. La liste en est longue. Les Boches apprendront — à leurs dépens — ce qu'il coûte, après avoir renié ses engagements, d'avoir arrosé la terre d'un pays neutre du sang des enfants de celui-ci, soldats et civils, d'avoir brûlé les maisons, pillé celles qui restaient debout, pressuré le peuple et l'avoir affamé, d'avoir condamné à mort de braves patriotes, envoyé dans les prisons d'Allemagne ou de Belgique des milliers de citoyens, d'avoir instauré, en un mot, un régime de la terreur tel qu'il n'en existe pas dans l'histoire moderne. L'heure de notre vengeance sonnera dans un an ou dans dix, peu importe. Mais les Boches paieront les fautes de leur gouvernement. Ils peuvent en être convaincua dès à '"résent.* * # Nous -apprenons la mort de Mme la baronne de Fierlant-Dormer, ancienne darne d'honneur de feu la reine Marie-Henriette. * * * On annonce le décès de M. Sauvage de Neyrac, compositeur de musique. * * * M. Louis Severin, pharmacien de la pilace St. Jean, condamné à mort, a été gracié. Entendez par là qu'il ne sera pas fusillé, mais qu'il reste condamné aux travaux forcés à perpétuité. Les Allemands ont consenti à cette commutation de peine, srrâce à l'entremise de chefs d'Etat.... et moyennant un versement, de la part de la famille Severin, d'une somme de 50.000 marks. Rien pour rien avec les Boches. A A o v e r s. M. Edmond Itschert, à la suite de l'article de ,,La Nouvelle Belgique" reproduit dans nos colonnes, nous fait savoir que la maison. Ed. Itschert et Cie, dont il est titulaire, n'est pas une maison de grains, qu'elle est belge et travaille exclusivement avec des capitaux belges. A Liège. Aujourd'hui, 16 novembre, a-wra lieu à Maestricht un service funèbre pour le repos de l'âme du vaillant patriote Léon François, tombé sous les balles allemandes, le 28 octobre, à Liège. Voici quelques détails au sujet des autres victimes du terrorisme allemand, tombées le même jour: Félix Van der Snoeck, contrôleur du tramway Liége-Rocour, était marié et père* de trois enfants. C'était un homme très estimé. Henri Noirfalize, forgeron à Chênée, était le père de Camille Noirfalize, condamné à 15 ans de travaux forcés. Le père et le fils étaient connus comme des patriotes militants. Oscar Sacré, camionneur à Ougrée, était célibataire, mais il avait à sa charge trois vieilles personnes qu'il entourait des meilleurs soins. Henri Defechreux, garde-barrière à Kin-kempois, était marié, de même qu'Auguste Béguin, agent de police à Liège, dont 1 innocence était évidente, paraît-il. Béguin était un colosse, dont les exploits herculéens étaient connus de toute la ville. Lucien Gillet, forgeron à Braux (France), célibataire, âgé d'une quarantaine d'années, était le secrétaire du syndicat des métallurgistes du nord de "la. France. C'était un travailleur très connu dont la popularité était grande dans la région. Gillet a fait l'impossible pour sauver Constant Picard, forgeron à Neumesnil, Français comme lui, qui ne fut que par hasard impliqué dans l'affaire où iî n'était pour rien et où il récolta néanmoins 12 ans de travaux forcés. Joseph Gil'Iot, vitrier et peintre en bâtiments à Liège, était célibataire. Jean Legrand, mécanicien à Liège, n'était pas déserteur comme le porte l'arrêté allemand. C'était un soldat belge échap- | pé d'Anvers et qui avait passé en Hollande en civil. Il avait trouvé moyen de servir ; son pays en courant plus de dangers encore qu'au front. Il laisse une veuve et des en- j fants sans soutien. Tels sont, dit notre confrère ,,Les Nou- | velles," les neuf nouveaux martyrs qui viennent de tomber pour la grande cause. L'arrêté allemand dit qu'ils ont' été condamnés pour trahison de guerre, — ce qui est tout à fait idiot, car un Belge ne peut pas être traître à l'Allemagne! * * * Tout le monde connaît la fameuse marque des pneus Englebert, qui conquit ses grades en des circuits fameux. ,,L'Indépen-clanco" nous .apprend que le directeur-fondateur de cette firme liégeoise, M. Engle- I bert, dès le début de l'occupation, avait été sollicité par les Boches pour la fourni- , ture de pneus aux armées allemandes. En bon patriote, M. Englebert refusa çatégori- , quement, et l'affair eresta en suspens. Tout récemment, le grand industriel recevait un ordre formel l'obligeant à remettre son usine en activité et à fournir toute sa production aux autorités militaires. M. Englebert refusa à nouveau de trahir son pays en travaillant pour les Boches. Mais, cette fois, sa non-obéissance fut jugée sévèrement et il fut condamné à 5,000 marks d'amende ou à 500 jours de prison. De plus les Boches, au cours d'une perquisition à l'usine, ont confisqué pour plus d'un million de marchandises. Joli régime! Am Pavs Wallon. Les Boches viennent de procéder a une , arrestation qui fait grand tapage en Wallonie : celle de M. Jh. Lauwers, avocat-, bourgmestre de Jumet-lez-Charleroi. Ce dernier serait inculpé d'intelligence avec le gouvernement belge, à raison d'une somme reçue par la commune et provenant du gouvernement. Ce fait remonte déjà à plusieurs mois et avait provoqué l'arrestation et la détention pendant un mois d'un éche-vin de la même localité, M. Victor Ernest, député suppléant, qui est parvenu ensuite à se soustraire aux policiers boche6 et à passer la frontière. Dans certaines commîmes de la région de Charleroi, notamment à Gilly et à Couil-let, des incidents ont éclaté entre les habitants et des soldats allemands. Ceux-ci avaient été logés chez les premiers, qui avaient refusé de les recevoir à raison de leur malpropreté. L'autorité militaire les y a contraints et a procédé à quelques arrestations d'ouvriers. * * * Depuis le 15 novembre, un service de gardes bourgeoises fonctionne à Haine-St-Pierre à la satisfaction générale. A Trazegnies, un service de ronde fonctionne depuis peu. Les gardes sont accompagnés de chiens policiers. C'est l'appliear tion du système des rondes de nuits. Chaque gardien est muni d'un sifflet et d'une lampe électrique* Ces différentes institutions serviront d'exemple à de nombreuses communes du paj's wallon. Dans le Centre Dans tout le bassin du Centre, le pain est à 90 centimes le kilo et de si mauvaise qualité que les ménagères se révoltent et iédament à grands cris une nourriture qu'elles puissent décemment offrir aux leirrs. Le beurre est à fr. 6 le kilo, le lard à fr. 5, le pétrole à fr. 5 le litre et l'huilé cie lin à fr. 3.50 le litre. On paie fr. 12 le kilOg. de cuir pour bottines. La viande a disparu de l'alimentation populaire . A Farnes. Une bombe criminelle, lancée sur Fur-nes du haut d'un avion allemand, vient de mettre tristement fin à une existence qui, depuis les débuts de ia guerre, fut toute de dévouement et de sacrifice. On sait qu'en dépit d'une pluie de fer et de feu, essuyée à différentes reprises, la vaillante population de Fuîmes et de nombreux villages limitrophes s'est refusée à quitter la région ; elle est résolue à mourir, le cas échéant, dans les ruines, plutôt que d'abandonner les vieilles et fières demeures ancestrales que, de p re en fils, nuls, à l'exception d'eux-mêmes, n'habitèrent et dont la pittoresque et savoureuse physionomie archaïque explique bien l'amour que ces pathétiques maisons flamandes inspirent. Cédant toutefois aux pressantes sollicitations des autorités civiles, la plupart des familles s'étaient décidées à se séparer momentanément dos enfants ; ils avaient donc été envoyés à quelques kilomètres de Fumes, dans des baraquements édifiés en plein champ, à l'abri, pouvait-on croire, de tout bombardement homicide et où les infortu nés petits trouveraient des femmes au coeur d'or et d'une abnégation sublime pour remplacer les mères absentes. C'est sur ces baraquements sacrés qui n'abritaient que des têtes blondes et des héroïnes qri'un ,,Taube" a jeté samedi un engin meurtrier. La bombe est tombée sur la partie de l'établissement destinée à l'administration de la colonie; ses victimes, de ce fait, ont été limitées. Elle a tué une héroïne entre toutes, Mlle Pauline Van Hée, riche bourgeoise de Fumes, et a blessé deux dames iufirmières canadiennes: Miss Saunders et Miss Mac Lean, au moment où ces courageuses femme.? préparaient, dans la cantine de ces écoles improvisées, le repas des enfants.Une dame, Miss Taylor, qui prodigue, elle aussi, et depuis longtemps déjà tous ses efforts aux soldats et à la population a, fort heureusement, échappé à ce nouveau crime des Allemands. A Maesej^cfe. Nos lecteurs n'ont pas oublié l'incident odieux qui se produisit à Maeseyck du fait de la brutalité d'un officier allemand. Cet incident fit assez de bruit en Hollande. Il suggéra même au grand artiste Raeanaekers un de ce3 dessins à l'acide sulfurique dont il a le secret. En deux mots, rappelons les faits : Un jeune Hollandais, âgé de 15 ans, et dont les parents sont domiciliés à Maestricht, fréquentait lea cours d'une institution ^ religieuse de Maeseyck. Le major Toile, sans autre raison que le besoin de prouver la supériorité de l'Allemagne, cravacha le jeune homme que les douaniers belges Kub-ben et Opdenakker essayèrent de protéger. Mais le bon major fit rosser ceux-ci par ses soldats. Comme on voit, rien que de très allemand jusqu'ici. Mais le père du jeune homme n'entendit pas qu'on enseignât a son ftls, de la façon que vous savez, le Deutsohland ùber ailes! Il se plaignit au tribunal de Hasselt qui vient de rendre son jugement: Le major Toile, chef de bataillon de landsturm à Maeseyck, tout Allemand, qu'il est, est frappé d'une amende de 50 marks ou de dix jours de prison pour coups portés à l'enfant; à 50 marks d'amende ou dix jours de prison pour mauvais traitements sur la personne du douanier Kubben et à 100 marks d'amende ou à un mois de prison pour blessures causées au douanier Opdenakker. En outre, le Toile en question est condamné aux frais du procès. Mais 1© ministère public, mécontent de la sentence, a interjeté appel devant la cour d'appel de Liège. mrn 0 - tsmi H y 8 un an! 16 nowembre 191!,: Bombardement des positions allemandes sur la côte belge, d'Ostende à Nieuport, par l'escadre anglaise; attaques de l'ennemi partout repoussé es avec d,e fortes pertes à Y près, sur la Lys, sur l'Aisne, près de Vailly; en Argonne, dans la forêt d'Apre-mont et vers Saint-Mihid, où les Français occupent une partie de Chauvon court. Un Zeppelin abattu- par la tempête, près d-e Maestricht. Un-e puissante offensive allemand-e partie de Thonii oblige les Russes à reculer sur la ligne. Plock-Lecyca. Dans le sandjak de Bayazid, déroute kurde. Proclamatio-n de la guerre sainte par le sultan. Occv-jjation défvvitive de* Tsiny Taa par les Japonais. a»— lofes do Front — Et le moral. — Toujours extraordinaire. Tels sont les mots que ne manquent jamais d'échanger les civils de l'arrière avec les officiera qui viennent du front. Mais quels sont les hommes qui parviennent à entretenir semblable état d'esprit parmi la troupe, malgré la durée de la guerre, malgré les fatigues et les périls quotidiens ? Il ne manque pas d'entraîneurs d'hommes dans notre armée — la sainte cause pour laquelle combattent nos soldats est d'ailleurs le meilleur des stimulants — mais je pense qu'on j>eut citer en bloc comme tels tous les commandants de oompagnie. Voilà de braves gens et des gens braves! Il faut les avoir vus à l'oeuvre depuie le début de la guerre, partout suivis de leurs soldats comme une poule de ses poussins, donnant partout l'exemple, mourant à leur tête. En reconnaissance, le commandant précède ses hommes, fusil au poing, revêtu de la capote de troupe: il pénètre le premier dans le village d'où partaient encore il y a moins d'une minute des coups de féu- Des troupes ennemies viennent en contact avec une grand' garde. Au moment précis où sifflent les premières balles, tous les regards se portent vers le commandant un Gourire de celui-ci eeul, debout derrière ses hommes, et chacun est rassuré et fait sans broncher son devoir. On cantonne. Plus affairé que ses sous-ordres, le commandant veille à ce que chacun trouve le gîte auquel il a droit. Mais c'est aux tranchées qu'il faut voir le commandant de compagnie. * * * Les eaux de l'inondation menacent d'entrer dans la tranchée qu'occupent les hommes: tout de suite le commandant fait élever une digue, travaillant lui-même peur mieux indiquer ce qu'il veut et pour donner l'exemple, malgré les obus, les bombes et les balles que l'ennemi dirige vers cet endroit où règne un mouvement insolite. — Hé bien, quelle nouvelle? lui demande-t-on ? — Ben ! il y a que l'eau monte toujours. — Etr l'artillerie ennemie qui nous arrose ! —Oh ! cela est secondaire ! Mais cette fichue inondation. Tantôt mes braves vont avoir les pieds mouillés. Et "cela est plus embêtant que les marmites, n'est-ce pas les amis 1 —Bien eûr, mon commandant. * * * Le commandant va aux avant-postes p ter quelques douceurs à ses hommes et voir si tout va bien. Il ne fait pas encore obscur, aussi est-il aperçu et une vive fusillade est dirigée contre lui. Quelques balles l'effleurent. perçant son équipement. Il s'en aperçoit arrivé à distination. Sa gourde aussi est traversée; elle est maintenant presque vide: — .Malheur! mes enfants, c'était de la fine pour vous autres. — De la fine? — Ben oui. C'est dimanche aujourd'hui. * * * Des hommes lui disent: — La guerre est bien longue, mon commandant.r- Mais, mon ami, elle dure depuis plue

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.  

Il n'y a pas de texte OCR pour ce journal.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.  

Il n'y a pas de texte OCR pour ce journal.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.  

Il n'y a pas de texte OCR pour ce journal.
Cet article est une édition du titre L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Amsterdam du 1914 au 1918.

Bekijk alle items in deze reeks >>

Ajouter à la collection

Emplacement

Sujets

Périodes