L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1916, 10 Novembre. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Accès à 19 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/1j9765bc81/
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3emo Annee & cents venareai 10 novembre 19M L'ECHO BELGE L'Union fait la Farce, Journal quotidlcn du matin paraissant en Hollande Beige est nofre nom de Familie. Toutes les lettres doivent être adressêes au'bureau «Je rédactlon: N. Z. VOORBURGWAL, 234-240, AMSTERDAM Téléphone: 2797. Rédacteur en Cliel: Gustave Jaspaers. , ( Charles Bernard, Charles Herbies, Comité de Rédaction: j Iie„6 Chambry< Emile Pa5nparé. Pour les annonces, abonnemenis et vente au numéro, s'adresser & 1'Adininistration cJu Journal: IV.Z. Voorburgwal 234-240, Amsterdam Téléphone: 1775. Abonnements: Hollanüefl.l.50parmois.Etrangerf3.2.00parmois Annoncesi 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents la liane. Flandre et Pologne Coup de théatre: voici 1'antique royaume I de Pologne ressuscité! Sans prendre 1'avis des populations ©n cause, saus même con- ; sulter leurs propres parlements en vacance, ! d'un trait de plume, les empires centraux i viennenit do décréter la reconstitution du royaume des Jagellons. Entendons-nou6 : un tiers seulement de ce royaume, soit ce qui, de par le' traité de 1815, en avait été défi-nitivement attribué a la Russie et que, depuis un an, les victoires de von Hindenburg lui ont provisoirement .arraché: au total, * environ neuf millions d'habitants. Quant a y comprendre la Pologne autri- > chienne ou la Pologne prussienne, il n'en j est pas question: les provinces de Posen et j de Dantzig resteront, bien entendu, alle- j mandes,, de même qu'autrichienne restera la Galicie. Rien n'est aisé comme de faire des largesses avec le bien d'autrui! Autre-ment magnanime avait été le geste du tsar dont 1'ukase de 1914 a promis la_ reconsti-tution du royaume de Sobieski integrale- ^ ment, sans en excepter les provinces russes. , C'est donc a une pure comédie que nous assistons et nul ne s'y laisse prendre, les Polonais moins encore que les autres, en dépit des fleurs et des larmes de crocodile dont les inonde le général von Beseier dans sa proclamation. Aussi Wolff constate-t-il, •; avec un étonnement et une mélancolie comi- j ques, 1'indifférence de Varsovie. Rien, j poürtant, n'est plus naturel. Maintenant, quel sera le nouveau roi? Un prince prus- : sien, bavarois ou autrichien? Peu nous ' importe. Je suggérerais, si j'avais vaix au chapitre, d'offrir la couronne au M'bret de Wied, en fiche de consolation pour ses déboires albanais, puisque, aussi bien, sa royauté ne serait guère moins éphémère ici que la-bas! Quoiqu'il en soit, on se demande quels sont, au juste, les buts visés par cette parade ostentatoire, annoncée naguère mais a laqUelle on ne s'attendait plus. Provisoirement, ils semblent pouvoir être ramenés a trois principaux: lo. le bluff; 2o. une augmentation d'effectifs; 3o. la division jetce chez 1'ennemi. _ j Le bluff est d'essence teutonne. Depuis la ' guerre et plus que jamais on 1'a vu a suf-fisanca. Grandiloquence et poudre aux yeux, — avec, parfois, quelque bon petit massacre d'innocents, pour corsor les cho-ses) — „épater la galerie," en un mot, telle est la manière allemande. Or, aprcs 1'écroulement de tous leurs pro jets imtiaux, . après leurs reculs incessants de ces derniè-res semaines, a Verdun, a la Somme, en i Volhynie, sur le Carso et ailleurs, les Centraux avaient quelque besoin de redorer leur prestige mis a mal. Un coup de tam-tam était nécessaire. Rien ne semblait pouivodr être mieux de nature a frapper les foules que la création, de toutes picoes, d'un royaiu-io nouveau. En effet, le métier de f&iseur de Rois, qui fut celui de Napoléon, n'est pas celui de tout le monde: il est, par essence, le métier des forts, des vainqueurs. Accomplir ici ce que le grand empereur fran5ais n'a pu réaliser, n'en ayant pas eu lo temp3, quel coup de théatre!... Alors, a défaut de mieux, et en attendant pire, — ils ont voulu s'en donner 1'illusoire panache. Le second but est évident; il saute aux yeux Epuisés par une usure rapide, les Centraux en sont réduits a chercher des hommes par tout et a n'importe quel.prix. Or, ne pouvant, de par les lois de la guerre, incor-porer dans leurs armées des pol on ais, sujets , russes, ils en font un peuple ,,libre," éman- ■ cipé, indépendant, avec üne armée natio- j nale sous un prinoe allemand; et ces trou-pcö prussianisées, ils pourront, des lors, les eraployer a boucher les trous de leurs p: res armée? affaiblies. Un simple tour d .-(-amotage, comme vous voyez: passez, : muscade! Seulement, les Polonais ,,libérés" ! se laisseront-ils faire jusqu'au bout? JThat is the question. * * * Après les buts moral et militaire ci-des-sus, voici venir le troisicme, le but politi-que. C'est ici que se révèle le tour de main germanique: diviser pour régner, flatter le3 uns pour les jeter sur les autres. Le procédé est connu. Les Romains, dé ja, 1'avaient trouvé. Seulement, ils s'y prenaient mieux. Ils ne comine^aient pas par tortu-rer et terrordeer les peuples conquis, pour mieux les amadouer ensuite. C'est ici que, une fois de plus, nous trouvons en défaut la psychologie des Teutons. Espèrent-ils. par la reconstitution falote d'un tiers seulement de nationalité, sous la férule allemande, faire oublier aux Polonais les amertumes dont ils les ont, par ail-leurs, abreuvés ?. Ils ont beau leur rap-peler, avec une feinte pitié, 1'oppression moscovite: les empêcheront-ils de se souvenir de leur tyrannie, a eux, dix fois pire, dans le duohé de Posen ? Au point de vue religieux, leur feront-ils oublier les persé-cutions" anti-catholiques dont Mgr Ledo-chowsky a donné au monde les détails navrants? Au point de vue social, effaceront-ils le souvenir des exactions et des révoltantes expulsions terriennes. votées par leur Heichstag? Leur feront-ils perdre de vue que, en Prusse, le Polonais est en butte a la haine et au mépris, presqu'a 1'égal de 1'Anglais,-et que, contre eux, tout est per-axiaï Au point de vue linguistique, enfin, leur feront>-ils oublier que, en-de^a de L frontière, il est interdit a leurs frè-res d race, sous les peinee les plus draconiennes de parler leur langue et que les enfants, i 1'école, y sont fouettés jusqu'au sang poui une prière dite en polonais? Et puis, san: compter que, en I ologne russe elle-même des milliers et des milliers d'hommes om été, depuis un an, arrachcs de vive force l leurs families pour être envoyés aux mine: ou dans les fabriques de munitions, on vou-drait que, pour un bout de royaume boiteux tout cele fut oublié? Non, non, 1'oreille allemande perce vraiment trop dans tout cela et les Polonais, — ces Fran9ais de 1'Est, — ne se laisseront pa6 prendre a cette peau d'ane! .* * *■ Tout cela ne rappelle-t-il pas, de fafor frappante, la manière des Germaniques chez nous? Après avoir fusillé, incendié partout. pillé, tué, dans le Limbourg, le Brabant et les Flandres aussi bien qu'ailleurs, voila que tout a coup les Allemands, ces bons apo-tres, se 60nt pris d'un amour extreme poui ,,les pauvres Plamands opprimés" et pour leur belle langoie méconnue! Ces parias qu'ils ne connaissaient guère, il y a troik ans, et pour lesquels, au début de la guerre, ils professaient un dédain complet, tout a coup les voici devenus leurs amis, leurs frè-res, leurs enfants; il n'y a rien qu'ils ik fassent pour eux, jusqu'a acoepter le com-pérage compromettant des renégats les plus vils, jusqu'a même leur ouvrir, a grande frais, — frais de 1'Etat Beige, — une Uni-versité pour eux tout seuls, avec déplace-ment pompeux de S. Eu Monsieur -k Gouverneur-Général et, prononcé par icelui. un discours inaugural en allemand! • Ce qui n'empêche pas ces bienfaiteurs de 1'Humanité, crème de la nation élue par Dieu, de soustraire — par pure charité chré-tienne, affirment-ils, — nos braves ouvriers flamands aux hontes de 1'oisiveté, c'est-a-dire, en termes francs, de les arracher bruta-lement a leurs enfants pour les envoyer, les travailleurs comme les chomeurs, tous, pêle-mêle, vers des destinations inconnues, en Allemagne, oü ils libéreront autant d'hommes valides qui pourront ainsi être envoyés au front! A Gand seul, on estime dé ja a huit mille ^le nombre des hommes en-levés. Et ce n'est, dit-on, qu'un début! A quand 1'érection du comté de Flandre en principauté indépendante, sous un M'bret teuton, avec une armée nationale a la prussienne qui • sera, elle aussi, envoyée aux trant%ées contre les Franfais et les An-glais, — nos ennemis naturels, comme cha-cun sait, — et coude a coude avec les Allemands, nos sauveurs, nos amis, nos frères? Mais trêve de raillerie. Un jour prochain viendra oü Flamands, Beiges de coeur et d'ame, Serbes, Monténégrins et Polonais aussi, tous ensemble et la main dans la main, se lèveront pour renvoyer au diable, d'oü il vient en dépit de son vieux dieu, 1'ennemi commun, et pour célébrer, dans une union désormais indéfectible, la résur-rection de nos patries, purifiées de leur pré-sence.Belga. ■■Ig. ■ q • c— Les jüiiÉtisas militaires lelies et les avocats. Un groupement d'avocat6 beiges vient de se consfrituer en France, en vue de prêter conseil et appui a ceux de leurs confrères qui sont sous les drapeaux et qui sont appelés, pendant la guerre, a exercer leur mission devant les juri-aictions militaires. Ce groupement se compose do MM. Charles do Jongh et Emile Brunet, anciens batonniers de 1'ordro des avocats a la cour d'appel de Bruxelles, M. Pil, du Bar-reau de Furnes, M. Warnant, du Barreau de Liége, M. Léon Hennebick et Crokaert, du Barreau de Bruxelles. Les communications peuvent être adressées a M. Julien Warnant, Grand Hotel, a Calais. La création de ce groupement a été portée par M. Charles De Jongh a la connaissance de M. le Ministre de la justice qui a répondu par la lettre suivante: Le Havre, le 14 octobre 1916. ,,Monsieur et cher Confrère, J'ai bien re<ju vos lettres du 19 septembre et du 9 de ce 'mois me faisant part de 1'initia-tive que vous avez prise, d'accord avec plu-sieurs de nos confrères du Barreau, en vue de constituer un grrfupement d'Anciens qui serait destiné a servir en une cerbaine mesure et provisoirement de conseil aux avocats beiges qui sont appelés, pendant la guerre, a exercer leur mission devant nos juridictions militaires. II ne s'agit assurément pas, dans votr© pensée ni dans la mienne, qu'un caractère of-ficiel quelconquo soit attribué a un tel groupement. Són action et son autorité ne peuvent pas contrarier celles de nos Conseils de discipline ordinaires, dont les droits et les devoirs, reconnus par la loi, doivent demeurer entiers. Sous cette réserve, je ne puis que rendre hommage au sentiment confraternel qui a inspiré cotte initiative et exprime_ le voeu qu'avec votre appui dévoué et expérimenté ce groupement puisse apporter un concours utile a la bonne administration de la Justice. Agréez, etc... (S.) H. Carton de Wiart. // y a un an 10 novembrc, 1915. Les Allemands essxwjent un échec dans le secteur de Mitau-Tukkum.Le ministre des transports russe Eouklof démissiorme,. En Balgique. Les Déportations. Le gouvernement beige protest©. — Cinq milli Ariversois déportés. — En Flandre et en Wal-lorsae les Barbares sévissent. — A BVIons les ©uvrters se' battent a coups de cbuteau contre leurs bourreaux. — La terreur dans ie pays. Les déportations continuent et se multi-plient dans tout le pays. Aujourd'hui les Barbares frappent également les populations wallonnes et flamandes. Ils ne font aucune différence, sachant mieux que personne que les Beiges, — qu'ils soient originaires des Flandres ou du Hainaut, — sont également d'ardents patriotes convaincue. Ces mesures de déportation — nos lec-teurs le verront en lisant les nouvelles' que nos correspondants particuliers nous en-voient et celles que nous empruntons au ,,Telegraaf" — ces mesures de déportation atteignent surtout les Beiges mobilisables. Contrairement a ce que 1'agente Wolff télé-graphiait récemment, les Barbares ne dépor-tent pas que les chomeurs. Ils prennent tous les ouvriers qui-sont utiles aux travaux militaires et, choisissant parmi ceux-la les hommes valides de 18 a 30 ans, privent la Bel-gique de soldats si les armées alliées par-viennent a délivrer une partie du pays ou le pays tout entier. Contre ces mesures honteuses et ces pra-tiques barbares nous attendons une protes-tation indignée des neutres. Nous ne dou-tons pas que les Hollandais qui se sont ral-liés autour du ,,Volksopbeuring" (pour ne citer qu'un exemple) se lèvent et réclament contre les. déportations d,e leurs „stambroeders". Sans quoi, nous ne comprendrions plus — ou nous comprendrions trop — les raisons des manifestations en faveur du peuple flamand, les encouragements a la création, a Gand, d'une université fla-mande.II est curieux aussi de se reporter par la pensée a 1'époque oü les Allemands (car ils protestèrent également), pour faire cesser les déportations de nègres africains par les Arabes, usèrent de mesures de pression sur le gouvernement de 1'Etat Indépendant du Congo. Celui-ci mit fin a un régime que 1'honnête Allemagne civilisée réprouvaifc énergiquement! Or, ce sont ces mêmes protestataires qui traitent a présent nos compatriotes comme les Arabes traitaient les nègres. II y . avait la un rapprochement a faire. Nous ne le négligeons pas. Protestation du gouvernement beige. D'après le „Telegraaf" le gouvernement beige a re9u des renseignements précis sur les arrestations et les déportations systéma-tiques des civils restés au pays. Les Beiges seront obligés de travailler dans les fabriques, les usines, les ateliers de matériel de guerre pour 1'armée allemande. Ces arrestations ont commencé vers la mi-octobre. Elles se sont multipliéès dans les deux Flandres et dans la région de Tournai et de Mons. Du 15 au 26 octobre, plus de quinze mille hommes ont été déportés. Parmi eux se trouvent de nombreux civils franfais. Les malheureux ont été entassés dans des wagons ouverts, exposés a toutes les intem-péries. Ils furent transportés comme du bétail, "*ers une destination inconnue. Le gouvernement beige a décidé de protester énergiquement auprès de tous les pays neutres contre cette scandaleuse violation de 1'article 3 des Conventions de La Haye. Cinq mille Anversois déportés! Un correspondant particulier d'Anvers nous écrit: „Depuis quinze jours les Allemands prennent des informations au sujet des sans-travail dans tous les „dopper-bureaux '. Besogne difficile et longue que les Allemands ont cependant entreprise aveo la ferme conviction que, même s'ils ne parvenaient pas a envoyer en Allemagne tous les chomeurs, ils se saisiraient d'un nombre d'hommes assèz considérable pour remplacer les Boches qu'ils veulent envoyer au front et pour remplir de terreur et de douleur une population qui, tout en restant patriote, a fait preuve de calme et de mo-dération. Voila sa récompense! Bientót le bruit courut en ville que les déportations commenceraient incessamment. Une colère impuissante secoua toute cette foule et des cris de vengeance partirent a 1'adresse des Allemands et de M._ Louis Franck, dont la situation va devenir inte-nable. Louis Franck a, en effet, agi avec une légérèté impardonnable. Impardonna-ble, car il est homme intelligent et homme d'expérience. Comment sortira-t-il de 1'aventure? Nul ne le sait, mais on lui fera la vie malaisée. On rappelait, en ville, que sa première faute avait été d'aller négocier la reddition de la ville avec von Beseier, sans s'être entendu avec les autorités militaires beiges. II outrepassa la ses droits. Je ne parle que po ar mémoire du diner qu'il accepta et que présidait le général vain-queur. Peu importe les comparses. Chacun sait q-ae Louis Franck décida Jan De Vos. Mais il commit peu après une faute ph grave, une faute qui parait aujourd'hui u crime contre son pays. II vint a Bergen-oj Zoom et a Roosendaal inviter les fugitifs -dont des milliers d'ouvriers — a rentrer a pays. A 1'époque, la phrase „Komt wed* tot betere dagen" pouvait sonner agréabL ment. On voit aujourd'hui a quelles cons< quences elle entraina ceux qui 1'avaiei écoutée et qui avaient eu foi en un homn dont on croyait que les conseils étaient pr< cieux et qu'il fallait les suivre. Des millie: et des milliers de Beiges crurent donc dar 1'appel de Louis Franck et de ses associé; M. Ryckmans et le sénateur Van der Molei qui cherchait aux frontières une popularii qu'avant la guerre son argent ne lui ava pas acquise. Et ceux-la qui avaient f\ retinrent dans la souricière! Que de br£ utljbs a la patrie et dont Louis Franck pr vait la patrie! L'armée beige aurait recrut parmi ces patriotes, qui vont être condan nés maintenant a travailler pour 1'A11< magne, plusieurs régiments d'hommes sain; vigoureux, robustes. Du même coup, le usines de matériel de guerre furent privée de milliers d'ouvriers dont 1'utilité a 1'oei vre de guerre est indiscutable. Telle fut 1'oeuvre néfaste de Louis Franc et consorts. Et nous la contemplions, ce jours derniers, 'avec amertume. Déja, e ville, 1'affolement avait gagné tout 1 monde. Affolement et colère. L'autorit I allemande, craignant des troubles, fit auss: j tot démentir les bruits de déportation e I masse. Mais, cependant, Louis Franck intei i rompait ses promenades a cheval.... On cor stata un apaisement. C'est alors — c'étai samedi dernier — que des affiches furen collées par toute la ville, annon5ant que le hommes de 18 a 30 ans seraient déportés Le dimanche matin ils recevaient un carto bleu les convoquant a se trouver prêts , partir a la Gare du Sud, dès lundi. | Ce n' étaient pas que des chomeurs que le Allemands arrachaient -ainsi a leurs foyen Parmi les hommes de 18 a 30 ans, on remai quait six prêtres, dont un vicaire, phisieui instituteurs, des étudiant6, des ouvriei mariés babitant Anvers, Borgerhout, Bei chem. Je connais une familie de Borgerhou dont quatre fils sont partis! Ah! la navrante et cruelle matinée! J'hésite a vous décrire 1'horrible choe que la séparation de ces pauvres pères d familie dirigés sur 1'Allemagne et qu leurs femmes et leurs enfants ne pouvaien pas se résoudre a quitter. Jusqu'a deu cents mètres de la gare on put accompagne les partants. L'avenue du Sud et toutes le rues avoisinantes étaient évidemment noire de monde. On n'avanjait pas. Des scèn< navrantes se produisirent et je vous assui que nous avions le coeur déchiré. Tout c monde sanglotait, — et nous, les spectateui qui n'avions aucun être cher dians la mu titude des partant6, nous avions le coeu déchiré, la gorge serrée, les yeux qui nou piquaient. Le moment de la séparatio veau, les soldats boolies vinrent cherche les malheureux déöignés par le sort. II y eu des frottements, inévitables,- entre ouvriei et soldats; ceux-ci qui voulaient une dei : nière fois presser contre eux leur femme | leurs enfants et leurs vieux parents qui saai ! /rlotaient si tristement; ceux-la, brutaux énervés, toujours prêts a faire montre d'un teutonne brutalité. Les mêmes scènes émouvantes se reprc duisaient, hélas! le lend%main. Cette foi.c les départs eurent lieu a la Gare centrale Les partants étaient groupés par paquets d 70 a 80. Ce furent des femmes qui désignc rent aux victimes de la Barbarie allemand les places que celles-ci devaient occuper. O remit a chaque partant un coupon qui n portait aucune indication de destination Les mêmes scènes émotionnantes se dérou lèrent et jusqu'ici cinq mille Anversois on pris le chemin de 1'Allemagne! Plusieurs hommes, désignés pour le déparl devancèrent celui-ci, mais dans une autr direction ! Ils passèrent en Hollande san tambour ni trompette pour y vivre d „betere dagen". Les Beiges mobilisables qui devaient se présenter jusqu'a ce jour a-Meldeamt, ont reju 1'ordre de se réunir la Bourse. Pereonne n'est plus autorisé quitter le batiment avant que le control soit terminé. Dans toutes les localités des environs d la métrepole des déportations ont Hei: Dimanohe, un train de huit wiagons, ^en plis de déportés, prenait le chemin d Bochie. II vonait du pays de Waes." La situation en Flandre. A Alost, centre industriel, les déportc tiens ont fait nait-re des troubles grave Quelques fuyards ont réussi a atteindre 1 Hollande. Notre correspondant signale qu'a Gand, il y a quinze jours, au cours d'émeu-tes sanglantes, soixante morts ont été re levés. II y eut plusieurs centaines de blessés. On comprend a présent pourquoi de forts détachements de cavalerie sont récemment arrivés en Flandre! Dans plusieurs communes les civils ont a refusé de se rendre au controle par crainte " d'être arrêtés. Pour les mêmes motifs, ils s'abstiennent de se rendre aux bureaux drassistance. A St-Gilles-Waes, sur deux cents civils qui devaient se présenter au controle, les Allemands n'en ont compté que trente! Les autres étaient prudemment restés chez eus ou avaient fui a travers la campagne. Beau-coup d'hommes errent de village en village. is Les postes-frontières ont reyu ordre de n tirer impitoyablement sur les fuyards et, comme les soldats qui manquent de vigi- I lance sont impitoyablement envoyés au u front, on coii5oit qu'ils se montrent particu-:r lièrement sévères! Aux frontières. it Notre correspondant particulier des e Flandres nous écrit que, pour donner le ;- change aux neutres, les Allemands font -s dire partout que les convois de déportés is sont accompagnés du médecin et du vicaire des^paroisses auxquelles les déportés appar-l, tiennent. A Selzaete le docteur Mabille et é le vicaire Clémmen ont été obligés de pren-t dre le chemin de 1'Allemagne. Les Boches li leur firent les promesses les plus mielleusès s et les plus mensongères: pas de travail et l- excellente (?) pension chez des particuliers. é Ils n'ont, J>our toute besogne, qu'a donner t- a leurs compatriotes des soins corporels ou spirituele, moyennant un traitement pécu-niaire équitable. Eividemmeut, nous ne s sommes point de ceux qui croient aux pro-s messes des meurtriers de miss Cavell et du - capitaine Fryatt! Mardi, a trois heures de 1'après-midi, k un long train, a passé sur lia ligne d'Eecloo, s se dirigeant vers Gand. Le convoi se com-posait de plusieurs wagons a bestiaux dans e lesquels nos compatriotes chantaient a e tue-tête la „Braban^nne" et la ,,Mar-seillaise . Arrivé prés de la frontière, nous II écrit notre correspondant particulier, lo train dut ralentir. Un officier boohe, qui se - trouvait a proximité des wagons 5 erut que t son dernier jour était arrivé quand il vit des poings tendus vers lui de toutes les s voitures. On le vit prendre la fuite a travers les champs et Pon crut qu'il était en proie a une frousse incroyable. Mais 1'expli-^ cation ne tarda }Das a etre connue: le gradé avait été réta-blir le courant électrique s des fils-fronticres. Ce héros craignait une rebellion et Ia fuite de nos compatriotes en territoire hollandais. Inutile d'ajouter qu'il 3 fut copieusement hué, lorsqu'il revint, tout s fier de son courageux exploit. ^ Les déportations au pays wallon. On se souvient de la nouvelle que 1'agence Wolff télégrapliiait dernièrement sur le6 e déportations en Belgique. Cette dépêche e signalait aussi que los déportations a M0113 e s'étaient passées sans incident et que les t civils, a la giare, avaient reju des repas x chauds. r Etait-ce par ironie? s Les déportations a Mons furent mar- s quées, au contraire, par dés xncidents s trés vifs. 0 Des émeutes ont éclaté et les civils se e sont battus a coups de couteau contre les s Allemands. On a relevé de nombreux bles- - sés. L^s soldats chargèrent la foule a plu-r sieurs reprises. Enfin, on put grouper les s ouvriers qui devaient être.. transportés et, 1 comme des prisonniers, eritre des soldats r baïonnette au canon, les brave6 gens s'ache-t min^-ent vei-s la station. 9 On nous 6ignale, d'autre part, que des - trains transportamt des civils ont quitté la > gfai-e de Huy (Nord). A Verviers, ou a vu passer des quantités de convois se dirigeant > vers 1'Allemagne. e Quelques condamnations et déportations. A Gand. Pimprimeur Sch est con- ' da-mné a six années de travaux forcés. Au Hainaut, le fils du docteur P., de 6 Ilansies, prés de Quiévrain, ainsi que les deux fils du bourgmestre Gr.* de Thullin, 0 ont été déportés. 1 Le bruit court avec persistance que le ö f.f de bourgmestre de Selzaete, M. C. De • Clerk, et le notaire Vander linden ont été ' déportés, par nos ennemis. Nous ne publions cette dernicre nouvelle que sous réserves. I A Bruxelles s Les journaux teutonisés, paraissant en Bel- e giquo occupée, n'ont pas tous même allure. , Les uns se prononcent ouvertement pour 1'en- i vahisseur et n'hésitent point a représenter j comme de bons patriotes les pseudo-Belges de - 1'acabit des rédacteurs de ces feuilles, qui par-1 lent de rapprochement avec 1'Allemagne. D'au-0 tres croient plus sage de ne pas effleurer ce chapitre; connaissant 1'indomptable patrio-0 tisme de leurs concitoyens, sachant que le nom . d'Allemand est devenu, on Belgique, synony- - me de tyrannie, de perfidie et cruauté, ils e estiment plus habile uno tactique de diversion, et, tout en faisant 1'éloge du courage de l'armée nationale, ils s'efforcent de faire remon-ter a 1'Angleterre la responsabilité des malheurs do la Batrie et des souffranccs du peu-! P^e- >. i Un des journaux qui mènent ainsi campagne a ! coatre la „perfide Albiou'!. s'est appliqué a §Meddens&Zoon PARDESSUS D'HIVER depuis fl. 27.50. Hofweg 11 Ia Haye. ' 1 < I ... ..J démontrer, fort laborieusement, qu'une entente économiquo avec 1'Angleterro aurait pour les Beiges les plus funestes conséquences, 1'intérêt commercial du pays se trouvant a 1'Est. L'au-teur de cette étude, s'imaginant sans douto que 1'instant était propice, avait fait appel a ses lecteurs, les priant d'exprimer leurs cri-tiques ou leurs approbations. Après huit jours d'attente, il confesse, lui-même, que personne n'a trouvé utile de lui répondre. Pour compenser cette absence de copie, 1'ennemi de 1'iVngleterre s'est alors, dit-il, adres-• 66 a des industriels, a des commei^ants, a des banquiers chez lesquels il n'a pas trouvé plus d'écho. II est arrivé, si nous devons 1'en croire, que 1'un de ces industriels s'est déclaré d'accord avec* lui sur le fond, mais il a ajouté aussitót: „Mais il ne fa-ui pas le dire!" ,,Pourquoi?" a demandé le journaliste teu-tonisant.,,Paree que cela ferait plaisir aux Allemands", aurait répondu rindustriel. Ainsi donc, de 1'aveu même des agents de la propagande allemande, les commei^ants et les industriels beiges sont résolus a souffrir dans leurs intéréts matériaux immédiats, s'il le faut, pourvu que les auteurs directs des maux de la Patrie soient justement chatiés. Au OraSjarat La ,,Libre Belgique", la feuille patriote ela-n-destine, qui continuo a paraitre malgré M. von Bissing et sa promesse d'u e riche récompense a celui qui dénoncera ses auteurs, fieni de publier son No. 93 (octobre 1916). Dans un des articles de ce numéro, il es>t rendu compto d'un meeting de propagande organisé | a Ajssche, un bourg flamand du Brabant, par les partisans de la flamaudisation de 1'Université de Gand, sous la direction de 1'autorité allemande. Alors que toutes les réunions ayant un caractère politique sont sévèrement inter-dites, les assemblées des pseudo-flamands, ad-mirateurs do M. von Bissing, sont non seulement autorisées mais encore protégées et en-couragées par les Allemands. „En effet, dit la „Libre Belgique", pour oux, rien n'est „Verboten". „II y a quinze jours, ils arriv&t a Assche a une centaine, tous flamingants de derrière les fagots. Ils descendent de voit-ure a la gare et en rangs serrés ils vont vors le centre de la commune en chantant a tue-tête ,,Le lion de Flandre" La police allemande laisse faire en sou riant. Kamarades^ tous Ka.marades La t-roupe s'arrête au ,,Lion d'or", un cabaret qui se prête admirablement pour un meeting. „Dans cette localiité flamande, pas un Flamand s'aonène pour écouter les orateurs ou plutot si, quelqu'un, le ff. de commissaire de polico est la pour interdire la réunion. „Ces messieurs, qui remplissent uno mission nationale, ont alors recours a la police allemande, qui met a Ja porto le ff. commissaire et autorisé le meeting. Mais, comme pas un auditeur no se présente, il faut bien lever la séance „Huit jours avant la même scène avait lieu dans uno autre commune." Aux fronilères Le transit de tabac venant de Hollande par la Belgique est strjptement détendu. Pour ia St. Nicolas, ia Moëi ei Ses Etrennes de nos ssidats au front Montant des listes précédentes: 27.0G\ fl. + 105.00 frs. M. N. G 0.50 fl. Whist officiers beiges d'Amersfoort 2.50 „ E egelclub: Eens in de week ruzie 1.80, ,, Boot of schip 1.10 ,, M. Jos Bourton 1.00 ,, Anonyme 1.00 „ Pour le Comité d'Aiimsntaiion Ano-nyme 1.00 fl. Pour les orpheüns de ia guerre Anonyme 1>50 ,, — mim . • ■ Pour la fête patronale du Roi Nous rappelons a, nos compatriotes refugiés 1 a, Amsterdam et atfx environs que des cartes d'invitation pour la manifestation patriotique du 14 novèmbre se trouvent a leur disposition dans nos bureaux. On peut se présenter de 10 a midi et de 2 a 5 heures vendredi, samedi et lundi. Les militaires réformés et internés et les femmes de militaires au front peuvent se présenter encore ce soir, entre 8 et 9 heures, et demain, samedi, de 10 a, midi et de 2 a 5 | heures..

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Cet article est une édition du titre L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Amsterdam du 1914 au 1918.

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