L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1916, 06 Decembre. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Accès à 29 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/513tt4gp7w/
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gttme AMMêÉ N®. 774 •S cents Mercredi €3 décembre B9ïô L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. Journal «jasotidlen «Su matin paraissais en HoSSarscSe. Belge est noire nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction: |*1. X. VOOEBUKGWAL 234-240, AMSTERDAM. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. , .. ( Charles Bernard, Charles Herbieî, Comité de Rédaction : j chamhry, Emile Painparé. Pour les annonces, cafavonnemients et vente au numéro, s'adresser à rAdminîstration «Su Journal: N.Z. Voorburgwa! 234-240» Amsterdam Téléphone : 1775. Abonnements: Hollandefl.l.5Giparmois. Etranger fl. 2.00 par mois Annonces: 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents Sa ligne. Bépiacements el viijiatws Charge d'ans et de remords, François jœepli s'en est enfin allé au royaume de ombrte, et l'on reste confondu de la peti t££se de cet événement L'Autriche a au jourd'hui un empereur trop jeune à la pla c<> d'un empere îr trop vieux, et la farc continue, sanglante, implacable, vers u: dénouement lointain encore mais inévitable Et jamais la démonstration n'a été plu éclatante que maintenant, de • oette^ vérit que nous avons si souvent proclamee, qu c'est à Berlin, et non à Vienne, que s trouve la ,,régie" du drame formidable qu depuis deux ans déshonore l'Allemagne, e couvre l'Europe et le monde de sang, d détresse et de gloire ! Qu' importe, en ef fet, que le.vieil empereur ait disparu. TJi autre a pris sa place, qui ne fera pas plu mal que lui, qui sans doute obéira comnv lui aux commandements allemands ^ et qu acceptera, comme il a accepté, de jouer ; l'ombre d© l'Allemagne, "bardée et cuiras eét> de fer et d'orgueil, le rôle de „brillan second". On dit que le jeune.empereur Car est un excellent jeune homme, et qu il es pavé tout entier de "bonnes intentions ' Nous \errons "bien ce qu'il fera, et nou verrons surtout ce qu'il ne fera pas., 3}ej: il est clair comme jour qu'il s'entoure de mêmes collaborateurs que son prédécesseur et même il a fait remettre au premier plai ce Comte Léopold Berchtold qui fut cl ui si grand secours à M. de Jagow en 1914 lorsqu'il s'agit de frapper le grand coup Berchtold, ICoerber, Tisza, ^ le cardina Piff 1 et les Hohenlohe, voilà'quels 6ont avec le vieux satrapè de prince Monte Nuevo, ks conseillers immédiats du jeun-empereur viennois. Il ne manque qu-Stuerglik, assassiné, et Tschircliky, qui vien de mourir. Mais, faute de ces deux gentle men, les partisans de la germanisation d< l'Autriche ne chômeront pas. François Joseph est mort et l'Empereur Charles lu succède. C'est tout; le régime, la politi que-, et la tragédie, continuent. Et dans le moment où Vienne changeai de souverain, l'Office impérial des affaires étrangères de Berlin changeait de titulai re. M. de Jagow, en effet,, n'est plus. Soi Empereur et maître l'a banni dans cettt nécropole d'impuissants, de ratés • et d< vieillards qu'on appelle la Chambre de! Seigneurs de Prusse, — ce Pont-aux-Dame< des" hommes politiques allemands qui on1 cessé de plaire. M. de Jagow sera beau coup plus à l'aise dans cet hospice qu i n'était Wilhelmstrasse. Ce ministre s'est trompé sur toutes choses, sauf une. Lorsqu'il était ambassadeur à Rome et qu'or lui offrit la succession de M. de Kiderlen. il déclara tout net: ,,Non, je ferais un tr& mauvais ministre des affaires étrangères. Je préfère rester au Palais Cafarelli." Er cela, au moins, il a eu raison. M. de Jagow aura été le plus mauvais ministre des affaires étrangères' que l'Allemagne ait eu depuis 1870. Il n'avait ni politique, n: idées, ni éloquence, ni autorité. Il ne voyait rien. Il avait ,,promis" que l'Italie se joindrait aux puissances centrales par le jer normal de la Triplice ; et, comme il avait été longtemps à Rome, on se disait à Berlin que Jagow devait avoir raison. Et comment! Mêmement, il avait ,,promis" que la Roumanie resterait- neutre. Et la Roumanie n'est pas restée neutre. Il • est surprenant qu'après deux échecs -aussi éclatants M. de Jagow n'ait pas été chassé de son ministère par un Reichstag furieux. C'est que M. de Jagow se présentait rarement devant le Reichstag. J a,i assiste à ses débuts comme orateur parlementaire. Ce fut un désastre. Ce pauvre ministre, tout petit, aveo ses gestes courts, sans voix, sans salive, blême, faisait à la tribune l'effet d'un orphelin, tant il avait l'air malheureux, et tant il faisait pitié. Le Reichstag lui fit comprendre que moins on le verrait mieux cela vaudrait. Et von Jagow se le tint pour dit et demeura dans .son cabinet où il était courtois, mais avec cette morgue du Junker, insupportable et maladroite, qui exaspérait les diplomates étrangers, et qui a bien souvent donné a plusieurs d'entre eux, (qui me l'ont dit), une furieuse envie de le souffleter ! M. de Jagow n'a pas seulement à son actif le four italien et la gaffe roumaine; il restera dans l'histoire de la diplomatie allemande comme l'hoftmie qui voulut absolument prendre (pour ne pas dire ,,çhiper", qui serait le mot juste) le Congo Belge à U Belgique en vertu du ,,droit" que les grandes nations militaires ont de piller les petites nations faibles et neutres ; et il restera comme l'homme qui ,,n'a pas eu le loisir de lire la note serbe". En ce qui concerne le Congo, je renvoie le lecteur au livre si éloquent et si utile du Baron Beyens (V Allemagne avant la guerre), où le ministre belge des affaires étrangères parle comme il faut de la fourberie et de la cautèle avec quoi Berlin se préparait à mettre sa poigne de fer sur l'oeuvre coloniale de LéopeJd II, et trace du ministre des affaires étrangères d'Allemagne, aujourd'hui hospi-talisé, un portrait admirable d'exactitude efc de vie, un portrait.... en pied! Pour ce qui est de la note serbe, le Livre Jaune français est. utile à relire. Rappelez-vcu?. Ç'était à la fin de juillet 19Î4, alors que les puissances de l'Entente faisaient kufs suprêmes efforts- pour, sauvegarder la paix. L'Autriche venait de présenter à Belgrade son ultimatum criminel et la Serbie, conseillée par l'Entente, venait de faire à cette insulte la réponse patriotique, sage et noble que l'on sait. Ce qui n'empêcha pas g le baron de Giesl de quitter Belgrade. Le lendemain la guerre était déclarée, et les canons autrichiens crachaient la mort sur Belgrade et Semlin. Ce jour même, M. Cam-bon accourt chez M. de; Jagow et au nom 3 do l'humanité le supplie de faire.à Vienne 1 une démarche suprême pour empêcher ce • que l'Allemagne ne voulait pas empêcher. ® M. de Jagow, courtois et glacé, répond va-3 guement des choses vagues. Sans doute se 3 croyait-il au Reichstag. Alors, M. Cam-3 bon: — ,,Mais Votre Excellence a-t-elle lu 1 la note serbe? M. de Jagow: ,,Je n'en ai pas encore eu 3 le loisir." M. Cambon : ,,Je le regrette, car Votre i Excellence aurait Vu à quelles concessions la 3 Serbie se déclare prête dans l'intérêt de la î paix générale." i ,,Je n'en ai-pas encore eu le loisir." Tout i M. de Jagow est dans cette phrase, toute la - inolesse de sa politique, et toute son effron-& terie personnelle. L'Allemagne d'après la 1 guerre lui demandera peut-être compte de i, ses erreurs et de ses fautes. En attendant, elle l'a sagement mis dans l'impossibilité de 5 nuire. Elle lui a donné comme successeur le ^ seul homme intelligent du ministère des af-faires étrangères, M. Zimmermann. Cet ancien consul est le premier ministre des affai-[ res étrangères allemand qui né soit pas issu , d'une famille noble. C'est un homme de bon sens et avec lequel (si d'ici là il n'est pas, j lui aussi, ancien ministre) les diplomates de j l'Entente devront jouer serré. Mais au moins, c'est un homme. M. de Jagow, lui, ' n'était qu'un reflet, une ombre, un rien... . René Feibslman J «a»— ' Pour la St. Mi colas, la Noël ;, et les Etrennes de nos soldats au front Montant des listes -précédentes: 1/216.32^ fl. ,+ 602.90" frs. Mme Théodore 3elpaire.......... 5.00 ,, E. E. L. Ma. E. van Cutsem •5.00 ,, Cheveux blonds, yeux bleus... 0.10 ,, Remercie pour le bon souvenir dans l Echo Belge du 19 novembre dr 0.25 ,, "Merci pour les renseignements an bureau du- t,Burgerl. Stcvnd" 0.25 ,, E. P 7... 0.30 „ Averland, Hïlvtrsum ^... 1.00 ,, D. et T.. 2.00 „ Henri Denis, sous off. interné Hengelo . 0.25 ,, Pour que Guillaume 11 et le kronprinz rejoignent dans le plus bref délai possible H. B. D., sous-officiers belges internés '1.25 ,, ■ C J"- — - L'armée belge. De Polybe dans le „ Figaro". J'ai vu beaucoup de tranchées; je n'en ai pas vu de plus sondés ni do mieux tenus. La propreté belge est réputée. Sur cette terre qui fut, jusqu'à des temps l'elativement rapprochés, des forêts ,,sans fin et sans miséricorde" fet des marécages, les Belges ont bâti des villes et des villages où, depuis le moyen âge, les rues et jusqu'aux moindres ruelles ont été mieux balayées que beaucoup de chambres chez nous. Le sol y est un parquet. Dans ce pays, quj ne semblait, fait, comme on dit, que pour les castors et les buffles, l'homme patient et métieu-letfS: a réalisé un confort et un bien-être supérieurs, sans doute, à ceux de l'Angleterre elle-même. Les qualités apparaissent dans les tranchées en plein polder. Point n'est besoin ici de i chiffonniers do l'armée. Des servantes de Bru- i ges ou de Gand n'entretiennent pas mieux leurs vestibules et leurs escaliers que ces soldats leurs tranchées. Je puis dire ce que j'ai vu des tranchées belges, et de la tenue des troupes, et, encore, d'un service d'aviation qui m'a paru égal à celui des Anglais et au nôtre. C'est lui qui découvrit naguère dans un mystérieux verger ,,la grosse Bertha", l'infernale pièce dont deux obus, à destination du beffroi do Duukerque, ont suffi à démolir la moitié de la noble église St. Eloi. Le verger une fois découvert, le monstre disparut. Mais on comprend assez que je dois me taire et d'autres' ,,choses vues" et d'entretiens cPun intérêt non moins considérable. J'en puis indiquer toutefois la conclusion, à savoir que, si beau que soit déjà le passé de l'arméè belge dans la guerre, elle est do taille et de force, reconstituée comme elle vient de l'être et plus nombreuse qu'elle no l'a jamais été, sinon plus vaillante à ajouter à ses pages glorieuses de Liège et de la Gette, du Demer et de l'Yser, d'autres pages qui n'en seront pas indignes. L'immortel refus d'ouvrir la Belgiquev aux armées allemandes n'aurait été qu'une parole historique de plus si le Roi Albert et M. de Broqueville ne s'étaient obstinés au préalable, et, nécessairement, puisqu'ils étaient dans la vérité, contre vents et marées, à faire une réalité do la dernière pensée et de la dernière signature du roi Léopold : la loi militaire du 30 avril 1913. Il y a, do nouveau, aujourd'hui, une armée belge. Elle tiendra toute sa place, au jour marqué, dans la suprême bataille des nations. rm ■ 0 o» .i // y a un an C) décembre 1&15. — Première réunion d& l(t\ C<xm.mis$i(m' de guerre des- AUiés so'us fa. présidence de J offre. L'Angleterre, l'Italie, la\ Belgique, et, la\ Serbie yi étaient En Belgique. Les razzias Une nGte des alliés sur les déportations. L'agence Reuter mande que la déclaration suivante, publiée par lo gouvernement anglais et rédigéo do commun accord avec les gouvernements français, russe et italien, est porteo '■ à la connaissance du monde entier: i Le gouvernement belge a protesté solennel-j lemenfr auprès du monde civilisé contro. la ■ chasse à l'esclave à laquelle les autorités allemandes en Belgique se livrent actuellement. Les alliés de la Belgique se sont ralliés à cette protestation. Au surplus, ils tiennent à s'ac-quittor des obligations contractées envers ce pays en faisant la déclaration que voici: .,Lor<3-que la brusque invasion do la Belgique, préparée do longue date par les empires centraux, fournit un succès temporaire aux empires cen-! traux, les alliés tombèrent d'accord sur le fait quiil fallait assister la population belge demeurée en territoire occupél En ce faisant, ils avaient le devoir de passer outro aux considérations d'intérêt militaire immédiat.Lorsque le gouvernement belge organisa l'oeuvre d'assistance et qu'elle l'abandonna, à une commission neutre les gouvernements alliés s'engagèrent à appuyer celle-ci. Dès que lés ressources financières, du gouvernement belge furent épuisées, les alliés mirent des fonds à sa disposition pour que l'oeuvre puisse poursuivre son travail. Ils ont procuré aussi des navires à la commission et toutes les facilités nécessaires. Et, par l'intermédiaire de la commission neutre, ils ont mis tout en oeuvre pour protéger l'industrie ibelge contre les conséquences fatales de Y invasion. Ils facilitèrent l'exportation vers les pays neutres et le transport d'argent en Belgique occupée pour payer les salaires et entretenir en activité les usines. A .différentes reprises ils ont fait des offres aux Allemands, qui avaient pour but de favoriser davantage le commerce et l'industrie en Belgique, sous lo contrôle d'une commission neutre. Ils ont aussi consenti à l'importation de matières premières. Mais les Allemands no répondirent pas à ces offres. Les alliés rappellent ces faits, non pour s'en enorgueillir, mais pour montrer la politique qu'ils ont suivie jusqu'ici. Ils travaillèrent pour épargner à la Belgique autant que possible les suites de la guerre et ne cherchèrent aucun avantage pour eux-mêmes, étant donné qu'ils donnaient carte blanche au gouvernement belge et à la commission neutre pour l'exportation, — qui s'est gardée toujours d'appuyer l'un des belligérants et qui agit exclusivement dans l'intérêt de la population civile belge. Les a lliés ne posèrent qu'une exigence:, que les Allemands ne retirent aucun avantaap du travail auquel la commission pourrait so livrer, qu'ils ne réquisitionneraient aucun produit importé et que la distribution des fonds d'assistance no. serait pas destinéo à obligèr les ouvriers belges à travailler contre leur conscien-» ce. Ces conditions, à l'accomplissement desquelles les Allemands s'étaient engagés, ont été, jadis, violées fréquemment. Lo bétail belge fut conduit en Allemagne pour la nourriture des armées allemandes. Des mesures de rigueur ont été exercées contre les ouvriers belges. Des réquisitions de vivres ont ' été faites dans tout le pays occupé. Les Allemands ont saisi toutes les matières premières et lô matériel des usines nécessaire à maintenir en activité l'industrie 'nationale. C'est donc ainsi quo la mïsère et le chômage ont été créés. Ces infractions aux garanties ont été niée;? par les Allemands à plusieurs reprises et les alliés se contentèrent de se fior à la "commission neutre pour veiller à oe que les conditions fussent observées. Mais aujourd'hui la situation a changé. Les Allemands ont annoncé qu'ils respecteraient la liberté personnelle. Or, ils ont. donné ordre, de plein gré, de suspendre Poeuvre d'assistance .en dépit de toutes leurs dénégations et de leurs arguments. Ils ont ainsi provoqué le chômage qui devait leur fournir un© excuse pour les déportations. Ils sont devenus les organisateurs de cette ,,chasse à l'homme" qu'ijs avaient promis, à la Convention de Bruxelles de 1890, de faire cesser en Afrique, Les machines des usines belges sont actuellement tout à fait. anéanties et l'exportation en Allemagne des vivres nécessaires à la, population a commencé. C'est pourquoi les alliés doivent avertir le monde des éventualités qui pourraient se produire. Au fur et à mesure que la situation devient plus critique, les empire^ centraux tentent de retirer toutes les garanties dont l'oeuvre d'assistance dépend. Ils tentent do retirer toutes leurs promesses et d'employer les ouvriers belges et leurs vivres pour leur propre service et pour leurs besoins. L'oeuvre -d'assistance que les neutres ont organisée pendant deux ans menace donc de s'ecrouler. Les alliés n'ont pas l'intention de modifier leur ligne de conduite et d'aiban-donner la population. Mais, comme il sera impossible à la commission d'assistance de poursuivre son but lorsque la base et les garanties n'existeront plus, ils font un appel pressant au monde civilisé, non à leur profit, mais pour le bien des civils belges oui ne peuvent pas 6e défendre. A lui de veiller à ce que cette grande oeuvre de secours internationale, née de la guerre et pour laquelle les alliés ont avancé des fonds, ne soit pas mise en danger par la trahison ou anéantie par la force. Ils rappellent au monde entier quo la politiquo allemande, si souvent stigmatisée, est exécutée non seulement en Belgique, mais aussi dans le* nord de la France et dans tous les territoires occupés. Do leur côté, les alliés promettent de no tirer aucun parti dans l'avenir, tout comme ils l'ont fait jusqu'ici, du travail do cette commission neutre d'assistance «t de secours." * * # Nous avons publié dans notre numéro de mardi le texte do la protestation eiivoyée par les sénateurs et députés belges se trouvant à Bruxelles au chef esclavagiste allemand. Cette protestation a été signée par M.M. le baron do Favereau, ministre d'Etat, président du Sénat; le comte Woeste, représentant d'Alostj et par les sénateurs.^ «Joseph De- volder, (Luxembourg); Jules Vandenpeereboom, (West Flandre) ; Alexandre Braun, (Bruxelles) ; Edouard Brunard, (Nivelles) ; De Beoker— lîemy, (Louvain) ; De Blieck, (Alost) ; De iio, (Bruxelles) ; Edouard Dubost, (Bruxelles) ; Dumont de Chassart, (Nivelles) ; Georges Dupret, (Bruxelles) ; Max Hallet, (Bruxelles) ; Prosper Hanrez, (Bruxelles) ; Baron E. de Iverckhove d'Exaerde, (Alost) ; Jules Lekeii, (Hainaut) ; Edmond Mesens, (Bruxelles) ; baron de Mevius, (Namur) ; baron Alfred Orban de Xivry, (Arlon) ; Albert Poolart, (Bruxelles) ; vicomte Simonis, (Verviers) ; Hubert Speyer, (Arlon); Emile Vinck, (Brabant). Les députés qui ont signé sont: M.M. Louis Bertrand. (Bruxelles) ; Paul Boël, (Soignies) ; Emile Buisset, (Charleroi) ; Bùyl, (Ostende) ? Fernand Cocq, (Bruxelles); Xavier de Bue,' (Bruxelles) ; Antoine Delporte, (Bruxelles) ; Baron Drion, (Charleroi) ; Eugène Hanssens, (Bruxelles) ; boron Albert d'Huart, (Binant) ; Paul-Emile Janson, (Tournai) ; Lamborellé, (Malines) ; Maurice Lemonnier, (Bruxelles) ; comte van Limburg Stirum, (Arlon) ; ! Hyacinthe Polet, (Liège) ; Rens, (Alost) ; Tibbaut (Termonde) ; Wauters, (Huy) ; Paul Wauwermans, (Bruxelles) ; et, au nom de la députation permanente, M Ch. Janssens. * * * ' Voici le texte original de "la protestation que le ministre Vandervelde, agissant .en4 qualité de président d'u bureau socialiste international, a adressée aux membres de ce bureau. Nous en avons parlé dans notre journal, mais il nous paraît utile de publier la lettre de Vandervelde intégralement : Chers amis, Je n'ai pas à vous apprendre ce qui se passe actuellement en Belgique. Nous avions le droit de croire qu'après avoir subi l'invasion avec ses violences, l'occupation avec ses misères, notre peuple avait souffert tout ce qu'un peuple peut souffrir. Le "pire l'attendait encore. Désespérant de garder le gage dont il s'est emparé, au mépris de sa foi et de sa parole, le gouvernement allemand semble résolu désormais à traiter les Belges comme on traitait les vaincus au temps d'As-sur et de Babylone. Tous les jours, au Havre, nous. . recevons des messages qui nous font saigner le coeur: Les déportations s'étendent et s'aggravent; dans les Flandres, à M.ons et, déjà, dans la plus grande partie du pays, on prend des hommes de tout âge, de toutes conditions et surtout des jeunes gens et des ouvriers; on les rafle, on les parque, on les dénombre comme du bétail, on les emmène captifs dans d'autres provinces, dans le Nord de la France,en Allemagne, sans même faire sa voir à leurs familles où on les conduit; on les contraint, sous peine d'emprisonnement, à faire des fortifications, à construire des chemins de fer stratégiques, à fournir aux Allemands les matériaux nécessaires au béton de leurs. tranchées, ou bien à remplacer, dans d'autres travaux la main d'oeuvre que l'on dirige vers le front ou vers les usines de guerre. Lo 17 novembre, le Ministre de Belgique à La Haye télégraphiait que plus de 30,000 Belges étaient déjà déportés. Une afficîie, apposée à Bruxelles, annonçait quo la déportation des hommes habitant la capitale commencerait le 18 novembre. Les Allemands ont déclaré qu'ils enlèveraient en Belgiqufe 350,000 hommes. Do tels actes sont Contraires au droit des gens. Ils violent des promesses solennelles. Ils constituent le plus odieux, lo çlus injustifié des attentats contre la liberte et la dignité humaines.L'article 23 du règlement de La Haye (1907) interdit expressément à un belligérant de forcer les nationaux de *la-partie adverse à participer aux opérations de guerre contre .leur pa^s. Au mois d'octobre 1914, le gouverneur militaire d'Anvers ,baron von Huene, autorisait le cardinal archevêque de Malines à déclarer aux populations qui craignaient de rentrer en Bel- giqwe: , ... », A, ,,Les jeunes gens n ont pas a craindre d etre envoyés en Allemagne, soit pour y être enrôlés dans l'armée, soit pour y être employés à des travaux de force." Do même le maréchal von der Goltz et après lui le gouverneur général von Bissing avaient pris des engagements identiques et, cependant, aujourd'hui, malgré les protestations indignées qui s'élèvent de toutes parts, l'autorité militaire allemande organise la réquisition, la conscription civile des Belges contre leur patrie et au bénéfice de l'ennemi. Devant ce crime il n'est pas une puissance neutre qui ait cru devoir garder le silénce. Le Pape a protesté. La Hollande, l'Espagne, les Etats-Unis ont protesté. Si l'Internationale ne protestait pas à son tour, nos ennemis auraient raison do dire qu'elle est morte. De telles violations des lois de la guerre, sont, en effet, pires, s'il est possible, que-la guerre elle-même. On peut, si évidents que nous paraissent los faits, discuter et différer sur' les causes ou sur les buts du conflit qui ensanglante le monde. Mais, à moins de renoncer à ce qui est l'âme même de notre doctrine, à moins de renier pour jamais ce qui fait la grandeur et la force de notre révolte permanente contre l'injustice, il n'est pas possible que, même de l'autre côté des tranchées, les socialistes no soient pas avec nous pour dénoncer, pour flétrir cette chose abominable: l'obligation imposée à tout un peuple, à tout un prolétariat de travailler contre lui-même pour ses maîtres et ses bourreaux. Je sais que, pour donner à leurs agissements une ombre do' justification ou un semblant d'exouse, les auteurs des décrets sur le travail forcé soutiennent qu'ils agissent dans l'intérêt de leurs victimes, pour les soustraire à la paresse ou au chômage, pour soulager d'autant l'assistance publique et privée. Mensonge et hypocrisie. Tous los déportés ne sont pas des sans-travail et, d'autre part, il y a actuellement 600,000 chômeurs en Belgique et. si la moitié do la population doit recourir h l'assistance d'autrui, c'est parce que les Allemands, après avoir envahi notre pays, l'ont ravagé, dévasté, pressuré et parce qu'ils l'ont accablé de réquisitions, do confiscations et d'amendes,, qu'ils ont emporté et emportent chez eux les machines et les matières premières, parce qu'ils interdisent aux municipalités d'employer leurs habitants à des travaux publics, ç^st garce que l'immense majorité des ouvriers — et ce sera leur éternel honneur — préfèrent tout endurer, la misère, la disette, la prison, plutôt que de tisser lo linceul de leur patrie. C'est en leur nom que je vous écris; au nom de ces compagnons quo vous connaissez, que vous avez appris h aimer, quand ils vous rassemblaient fraternellement dans leur Maison du Peuple, au nom de cette classe ouvrière que vous avez si souvent aidée dans de moindres épreuves. Il s'agit aujourd'hui de sauver le prolétariat belge de la plus effroyable entreprise d'asservissement qui ait jamais été tentée contre lui, et pour cela je fais appel, j'ai le droit de faire appel à tous les memlb-res de l'Internationale, aux neutres, aux belligérants, à ceux qui combattent avec nous et même à ceux qui combattent contre nous. Après tout, analgré tout, ce sont des socialistes.Puissent-ils ne pas s'exposer à ce qu'on leur dise quelque jour: ,,Un frère saignant, couvert de plaies, implorait ton recours, tu ne"l'a pas sauvé. Donc tu l'as tué." Je joins, chers amis, à cette lettre quelques documents destinés, si votre information n'est pas complète, à éclairer votre religion et je suis fraternellement votre Emile Vandervelde, Délégué du parti ouvrier belge du Bureau international socialiste. .*. * * Nos lecteurs trouveront ci-dessous le texte de l'appel des ouvriers belges, catholiques, libéraux et socialistes, menacés d'être réduits en esclavage, aux ouvriers du monde entier. Les représentants de tous les organismes professionnels ont réussi à se réunir et ont décidé de rédiger collectivement cet appel : ,,Au nom do la solidarité internationale tous les ouvriers de Belgique font un dernier appel en vue de trouver une aide puissante. Tout d'abord, l'Allemagne martyrisa les bourgeois belges.. La liberté leur fut ravie. On réquisitionna, grâce à divers moyens, un milliard de francs en argent et pour plus de cinq milliards de produits agricoles, industriels, commerciaux et de vivres ainsi que la plus grande partie des matières premières et des outils, fait qui détermina un chômage ,,soi-disant" général, chômage que l'Allemagne' créa et favorisa en refusant d'accepter les conditions que l'Angleterre posait pour l'importation de matières premières en Belgique. En outre, l'Allemagne exerça une certaine pression sur l'initiative publique et particulière qui aurait donné du travail aux chômeurs et permis de pourvoir à leur éducation professionnelle . C'est ainsi quo 50.000 ouvriers ont été forcés au chômage. Il n'est pas vrai qu'on leur ait donné des secours. Or, ces 50.000 ouvriers se trouvent aujourd'hui placés devant le choix de travailler pour les Allemands ou d'être réduits en esclavage. Les deux cas impliquent la déportation. .Sur le front occidental, les travailleurs sont obligés de creuser des tranchées, d'aménager des camps d'aviation, de construire des " routes stratégiques, de. fortifier les positions allemandes. En cas de refus, on laisse souffrir de faim les récalcitrants, on leur fait subis do mauvais traitements qui entraînent parfois la mort. On les envoie dans des-carrières et dans des mines, sans établir de distinotion d'âge, de profession, de capacité. Plus de 30.000 ouvriers (chômeurs et non chômeurs) ont déjà été déportés et, chaque jour, le terrorisme s'étend sur une nouvelle partie du pays. C'est ainsi que probablement de 500.000 à 800.000 hommes seront déportés. Ouvriers du monde entier, ne' tenterez-vous pas d'empêcher ceci? -Probablement, après les hommes, viendra le tour des femmes ! v Le salaire offert aux victimes s'élève à 30 pfennigs par jour! Ceux qui ont vu les civils belges internés revenir d'Allemagne, ayant perdu le tiers de leur poids; peuvent se figurer le genre de nourriture qui est donnée aux déportés. Nous avons mis tout en oeuvre pour éviter cette dernière épreuve. La cour de cassation,. les évêques, les parlementaires, les ouvriers, des hommes, des femmes de tous partis politiques ont vainement adressé protestations et pétitions. L'Allemagne répondit en nous envoyant plus de soldats et plus de mitrailleuses. Il ne reste plus aux ouvriers qu'à faire un appel aux puissances neutres. 'De ces dernières ils n'attendent pas que des phrases de .sympathie, mais des actes. Si'les classes dominantes dans les pays neutres ne ' bougent pas, laissons agir au moins les ouvriers. Vous êtes nombreux et forts ; vous êtes énergiques, vous, seuls, pouvez empêcher que 'â classe ouvrière tout entière d'un peuple civilisé soit réduite à l'esclavage." Et l'appel se termine par ces termes; ,,Quels que soient les martyrs que nous aurons encore à endurer, nous ne voulons qu'une paix : celle qui assurera l'indépendance de notre pays et le triomphe du droit.". , f * m Notre correspondant particulier des Flandres nous écrit: Les bourreaux qui foulent de leur botte la terre de notre malheureux pays continuent à arracher les époux, pères, fils, frères de leurs infortunées familles restées en Belgique. A Gand un nouveau contingent do 3000 hommes environ, de tout âge et de toutes les classes de la société, est désigné à partir dans les premiers jours do décembre. Vendredi, à .9 heures du matin, 72 hommes ont quitté Selzaete par wagons à bestiaux non chauffés et fermés hermétiquement. Demain ce sera le tour d'une centaine de oitoyeus d'Assenede. Jeudi, durant toute la journée, des manifestations de colère éclatèrent parmi la population. Sans interruption on entendit dans tous les ooins de la commune retentir la Brabançonne et la Marseillaise. Les postes frontières avaient été doublés, si pas triplés. Toute la garnison était consignée. A plusieurs reprises des groupes ont voulu gagner la frontière, mais chaque fois les baïonnettes et les sabres barrèrent la route. Ce "matin Jes manifestations reprirent et les boches, plusieurs fois, durent disperser les manifestants. Des scènes de douleur atroces se 6ont produites au départ des malheureux esclaves. Une pauvre veuve, à laquelle on volait son fils unique, son seul soutien, s'accrochait désespérément à tout le bonheur de ses vieux jours. Les brutes les arrachèrent impitoyablement- l'un de l'autre^ PARDESSUS D'HIVER depuis fl. 27.50. Hofweg 11 Sa Haye. Le cortège de ces hommes, forcés de partir en exil en terre inconnue, était des plus douloureux à voir. An moment de quitter la salle d'attente pour gagner, les" wagons, des cris de douleur de mères, d'épouses, d'enfants, furent entendus à très grande distance. Les bourreaux restaient impassibles. On remarquait même parmi eux des individus qui avaient le sourire aux lèvres ! On commence à connaître la destination de nos malheureux compatriotes déportés.' Mardi sont rentrés à Gand 70 hommes environ que les Allemands avaient dû libérer, complètement épuisés par la fatigue- et les privations. Vraies épaves humaines, complètement méconnaissables! Ils subissent, sous les ordres des tortionnaires allemands, les pires supplices. On les force au travail comme des bêtes de somme. Leur nourriture est insuffisante et de très mauvaise qualité. Une grande partie de ces malheureux s'acheminent vers une mort certaine. Il en est parmi eux qui, par protestation, refusent toute nourriture et tout ce que les boches peuvent leur offrir. Enfin, c'est l'esclavage dans toute la force du terme. Ces soixante-dix Gantois revenaient des environs de Bièvre, Longuy, Longueville et jusque, des localités voisines de Verdun. Tous avaient travaillé aux retranchements pour l'armé© allemande. En-fin, je puis vous affirmer que les soldats aux frontières déclarent que les déportations ne cesseront que lorsqu'un million de Belges sera au travail en Allemagne et en Belgique occupée. Deux rnflle cinq cents Gantois ont quitté la-ville vendredi 1er décembre, à 10 heures du matin. A partir do ce jour, une ,,expédition" aura lieu chaque jour. La distribution des billets de départ s'effectuera journellement avant chaque départ. Quand les boches prétendent qu'ils prennent des chômeurs assistés, ils mentent honteusement. La .preuve est évidente: c'est ainsi quo les deux fils du baron de Graeve do Kerkhove, lo baron de la Faille, les deux fils du comto de, Heniptinne, M. Smet, des hôteliers, des cafetiers, do bons bourgeois ont été déportés. Ces messieurs sont partis aussi par le train do vendredi, composé exclusivement de wagons à bestiaux. ! La douleur est profonde. Toujours les malheureux qu'on arrache à leur famille chantent en partant nos chants nationaux et la Marseillaise. C'est fa police qui est obligée de distribuer les billets de départ. Avec ceux-ci, dans les bureaux situés aû palais des fêtes do l'ancienne exposition, les hommes vont prendre les renseignements nécessaires. A. Bruxelles Voici comment von und zu Francken-stein annonça, dans les journaux à la solde de la Kommandantur, la mort de l'empe-» reur d'Autriche: Le commissaire I. R. austro-hongrois, conseiller de légation Baron von und zu Franckenstein, % la profonde douleur d'annoncer qu'un Requiem . solennel sera célébré lundi, le 27 novembre, à 10 h. du ma-• tin. eai l'église Ste-Gudule, pour le salut • de l'âme de feu S. M. apostolique I. et R. l'Empereur et Roi François-Joseph I, son Souverain très clément, (sic.) A L,îége La dépense pour les goûters consistant en un morceau de pain et un bol <£e riz au lait offerts par l'administration communale aux enfants des écoles du quartier St. Walbju-ge est évaluée à 600,000 francs. A Hasselt On annonce la mort du juge Gustave Nijs.. D>aras les Flandres; L'échevin Lampens est interné au camp de civils à Holzminden (baraque 38). M. Moer-I man, commissaire de police à Maldeghem, est au même camp (baraque 31). Ce dernier est emprisonne depuis de très longs mois. Il n'y a jamais eu d'enquête sur le ,tcrime" qui lui était reproché. Des hommes, disent les Allemands, prétendirent avoir reçu de M. Moer-man de faux papiers pour passer la frontière. Il a suffi de la dénonciation de quelques lâches pour faire interner en Allemagne ce Belge patriote. A Holzminden fce trouvent aussi M. Waleffe, juge d'instruction à Liège, 1e commissaire de police de Melle et M. Cno-'ckaert, directeur de la Centrale électrique de Knocke-sur-Mer, qui avait refusé, en frai Belge, de collaborer à l'aménagement des installations électriques militaires allemandes dans les dunes du littoral. Il a retrouvé à Holzminden, le brasseur Do Mey, qui avait essayé do faire passer son fils,en Hollande (ce bravo homme est au régime cellulaire), et M. Serweytens, qui protesta énergiquement contre les réquisitions de cuivre. Des pêcheurs de Zieriokzee sont aussi prisonniers au même camp. Il y a quatre semaines, 250 Roumains habitant l'Allemagne 6ont venus rejoindre nos Compatriotes ainsi que de nombreux otages, pris dans les départements français e^vallis. Leur arrivée au camp, la nuit, causa une. grande émotion. Tous ces braves gens ne montrèrent pas leur abattement vis-à-vis des Boelies et surent faire contre mauvaise fortune bon coeur*

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Cet article est une édition du titre L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Amsterdam du 1914 au 1918.

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