L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1916, 11 Octobre. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Accès à 28 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/c824b2z799/
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2&ttte IV», 718 ^ 3 cents , Mercreai si oetg>ib>asé i©j© L'ECHO BELGE L'Union fait la Force, Journal quotidien du matin paraissant en Hollande Belge est noire nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées att bureau de rédaction: N. Z. VOORBUBGWAL 234-240, AMSTERDAM. Téléphone: 2797. ttmm—i——w—i—— - —— i i4"n ■ ———— Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. _ .,, . ( Charles Bernard, Charles Hcrbteî. Comité de Rédaction: „ , „ , , f René Chambry, Emile pamparé. ! uf v sjuccb co \& s et asti M II l & a F»oî3£* les annonces, aboiînements et ven>e au numéro, s'adresser à l'Administration tu Journal: N.Z. Voorburgwa! 234-240, Amsterdam Téléphone : 1775. r " Abonnements: Hoïlandcfl. 1.50 Bar mois. Etra ttgerfl. 2.00 par moi Annonces: 15 cents la ligne. Réclamés: 30 cents la ligne. Mon procès \ Mon cher Olyff, Voua avez écrit dernièrement, dans vos excellentes ,.Nouvelles", un article sur 1' ,Affaire Charles Bernard". J'y ai reconnu, sous des éloges que. je décline, l'accent d'une amitié sincere qui me touche. Il m'est aussi vpnu de divers côtés des témoignages précieux qui me permettent de croire que vous avez été l'interprète de beaucoup d'amis connus et d'amis inconnus plus nombreux encore. Je les remeroie tous en vous disant bien cordialement merci. Cette ,,Affaire Charles Bernard" a eu B0T1 épilogue: Je viens d'être condamné à jme amende de 10 florins. C'est vous dire que cette „Affaire" n'a pas été ootée bien Saut par les honorables magistrats de la 4me Chambre d'Amsterdam. Et peut-être, en se plaçant sous l'angle où ces messieurs (juges la considèrent, vaut-elle encore moins. Quoi qu'il en soit, je me soumets à leur jugement. J'ai dit la répugnanoe que j'avais d'avoir à débattre devant un tribunal étranger une question purement belge J'ai borné ma défense en m'en référant à ce que le Gouvernement belge lui-même avait cru devoir rendre.jmblic sur les agissements du malheureux égaré, qui, à défaut de l'estime de3 honnêtes gens, peut se vanter d'avoir la loi pour lui. Cette loi, elle est à peu près la même partout, n'admet pas l'administration de la preuve. Je ne vois donc pas en quoi ma condamnation, eût-elle été cent fois plus forte, peut servir à M. Jean Bary. . Au contraire, elle a été pour moi la pierre de touche de cette chaude sympathie dont nos compatriotes, mon cher Olyff, entourent notre oeuvre, la vôtre, la mienne, celle de tous nos confrères dont l'ambition n'e»t que de fortifier le lien qui nous unit un pou plus chaque jour: l'amour de notre pays. La joie que j'en ai se mêle du regret de voir un instant sorti de l'ombre mon nom sur lequel votre amitié a cru devoir appder l'attention. Seule notre cause est grande. "Nous, mon cher Olyff, soyons des soldats obscurs, les anonymes qui traduisent le sentiment de l'opinion belge. C'est seulement pour les héros que sont faites les citations à l'ordre du jour. Bien affectueusement Charles Bernard. S. M. Alphonse XIII. Les journaux d'outre-Pyrénées ont annoncé que, grâce à l'intervention de S. M. ' Alphonse XIII, deux mille des femmes fran-çai3es emmenées par les Allemands seraient rentrées chez elles le 10 octobre, et l'ambassadeur d'Espagne à Berlin a fait savoir que les autres déportés seront relâchés, sitôt la moisson faite. On se rappelle cet abominable abus de la force dont les Teutons se sont rendus coupables pendant la Semaine-Sainte de 1916, et dont le secret avait été si bien gardé par eux qu'il ne fut connu du monde que plusieurs mois plus tard: vingt-cinq mille jeunes hommes et jeunes femmes saisis, au milieu ae la nuit, et emmenés de vive force vers des destinations inconnues et dans un but que l'on ne disait pas!... Depuis lors, un mince rayon de lumière a filtré sur les scènes atroces de désespoir qui se sont passées, à ce moment, à Lille, Tourcoing, Roubaix, etc. et qui, parmi toutes les horreurs de cette guerre effroyable, resteront un des épisodes les plus honteux et les plus accablants pour leurs auteurs. Après dix-neuf cents ans de civilisation chrétienne, nous voici revenus à l'esclavagisme de la barbarie antique, jCes procédés de guerre, que l'on croyait disparus à jamais, les Huns modernes les ont rapportés avec eux,?faisant reculer l'Humanité de trente siècles en arrière!... Oh! JKultur ! Et les Neutrës se sont tus. Pas plus qu'après le crime de la violation de la Belgique, aucun, devant cet attentat monstrueux, aucun, dis-je, n'a officiellement élevé la voix en faveur des victimes contre leurs bourreaux! Au milieu de l'universelle lâcheté, quels crimes plus effroyables encore attendent-ils donc, les Neutres, pour jeter enfin au monde une protestation qu'attend, angoissée, la conscience des peuples?Mais, si les chancelleries se sont résignées au silerfee et à l'effacement, une voix du moins, au sein de ce prosternement général, une voix s'est fait entendre, une voix de justice et de pitié; une intervention s'est produite presque à chaque crime nouveau, intervention si magnanime et partie de si haut que, à maintes reprises, elle fut efficace, forçant la bête de proie à relâcher une au moins de ses victimes. ]^e nombre de ce3 interventions heureuses a été considérable. La place me manque pour en donner ici un relevé même succinct. Mais, cette fois, ce n'est plus en faveur d'une individualité isolée ,c'est en faveur d'une population entière que s'est élevée la grande voix., la voix miséricordieuse, la voix d'Alphonse XIII, roi d'Espagne. Honneur lui en soit rendu! Ce sera, devant l'Histoi-** afm titoô de gloire 1$ &1W2 beau, le> gçul, i peut-être, qu'ambitionne ce souverain chq valeresque autant que pacifique,. * * * Ah! la belle, la séduisante figure qtu oelle de Alphonse XIII! C'était en 1892. je crois. Agé de six ans à peine, le jeun< prince prenait des bains de mer, à Saint Sébastien. Je l'y vois enoore, s'ébattanl sur le sable, sous les yeux de sa mère, la reine-régente Marie-Christine. Joli bam bin aux prunelles sombres et à la chevelurt bouclée, sa pétulance était extrême et faisait la joie des Espagnols qui raffolaient de lui et ne manquaient jamais de l'acclamer quand il était mené à la promenade, bourgeoisement, au milieu d'eux. Quel serait, se demandait-on, l'avenir de ce royal jouvenceau, de cet enfant posthume à la mine délicate, dont le trône vacillait encore de tant de secousses récentes? Son apparence était ohétive; mais, sous son enveloppe frêle, on sentait vibrer une âme ardente, toute en de hors et faite tout entière de générosité native. L'exercice assidu de tous les sports, sans en excepter un seul, en fit bientôt un adolescent vigoureux et, à peine dégagé de la tutelle de sa mère, on disait déjà de ce jeune roi de seize ans qu'il était le cavalier le plus accompli de son royaume. Et quelle belle et galante crânerie! Lors de sa première visite officielle en France, il avait, d'emblée, conquis la population parisienne:, les hommes l'ovationnaient, les femmes lui jetaient des fleurs. Et lui, le gentil roi de Léon, de Navarre et de Castil» le, leur répondait par de gracieux baisers envoyés de la main, à la mode de son pays. Soudain, rue de Rivoli, une bombe stupide éclate à peu de distance du landau dans lequel il passait, avec le Président de la République. De la foule, un cri d'effroi s'élève. Mais lui, très calme, se lève tout droit et salue à l'entour, afin de faire voir à tous qu'il n'est pas blessé; puis, toujours souriant, se rassied et dit simplement à M. Loubet : ,,Que voulez-vous, monsieur le Président, ce sont là les petits inconvénients du méfier!" En 1906, à vingt ans, il fait un mariage d'amour. En dépit de toutes les oppositions dynastiques, religieuses et autres, il épouse la gracieuse princesse anglaise Ena-Victoria de Battemberg, laquelle, pour la circonstance, embrasse le catholicisme. La cérémonie nuptiale fut mouvementée et faillit tourner a/i tragique. Au sortir de la cathédrale et à peine le royal jeune couple est-il monté dans le carrosse de gala, une bombe éclate, plus meurtrière, celle-ci, que l'engin de la rue de Rivoli. Les façades des maisons sent criblées par les projectiles, de nombreuses victimes tombent dans la foule, un postillon est tué, deux chevaux de*}'attelage royal s'abattent, éveatrés, le carrosse lui-même est hors d'usage. Très calme, le roi se dégage des débris, rassure les assistants, s'empresse auprès de la reine, plus pâle qu'une morte, et la ramène, à pied, jusqu'au palais tout proche.'Oh! la belle, la galante, la séduisante crânerie de ce jeune prince de vingt ans! Aussi comprend-on, chez ce peuple fier et chevaleresque par excellence qu'est le peuple espagnol, la popularité dont ils entourent leur gentil roi, digne descendant du Vert-Galant de France. C'est plus que de la popularité: chez beaucoup de ces hidalgos, et en dépit des rivalités dynastiques, c'est mêbie de l'idolâtrie. D'esprit prompt et plein d'à-propos, toujours aimable, coeur d'or et le coeur sur la main, secourable et accueillant à tous, Al- ! phonse , XIII dont îe seul souci est de bien faire, se retrouve le premier, toujours là où il y a mie injustice à redresser ou une douleur à consoler. On peut lui demander tout* tout, excepté de forfaire à l'honneur. Ah! vive Dieu! ce n'est pas Lui qui eût; parlé de „chiffon de papier!5' ' En vérité, un ,,chic type", comme dirait le titi de Montmartre 1 Belga. —«a. * c . .la»—— Service des chèques postaux et virements en Belgique occupég. Les journaux allemands annoncent à grand fracas l'ouverture sur le territoire du gouvernement général de Belgique, à la date du 16 septembre, d'un service de chèques postaux et virements- A les lire un étranger insuffisamment informé serait porté à croire que c'est là une des nombreuses innovations dont les Allemands prétendent avoir doté la Belgique depuis l'occupation inique de ce pays. II n'en est rien puisque, longtemps déjà avant la guerre, ce service fonctionnait en Belgique à la satisfaction complète des nombreux intéressés qui y voyaient à raison une -simplification notable de leurs relations commerciales. Sa suspension ne fut due qu'au fait de la guerre et si, après deux ans de vie économique que les Allemands proclament normale, ceux-ci se mettent en frais de réinotaurer ce service belge, il n'y a là vraiment pas de quoi révolutionner la presse. ■■iiu'isi» « q 11 du■■ ■■ ■ n y a m m 11 octobre 1915. — Le.s Russes brisent les lianes ennemies sur la Strypa çt capturent 2000 Ct En Belgique. . Le Régime de la Terreur L',, Osservatore Romano" annonce que le ' député de Gand Arthur Verhaegen, qui avait et© condamné par les Allemands à deux ans de forteresse, vient d'être gracié grâce à l'inter-• vention du souverain pontife. Cette information, nos lecteurs ont pu la lire ici même, voici quelques jours. On sait que ,depuis l'occupation du pays, M. Verhaegen s'était employé à conseiller aux organisations qu'il inspirait une attitude de fière et muette résistance vis-à-vis des exactions allemandes. On n'a jamais su exactement le motif de sa condamnation. Le correspondant romain de la ,,Croix" télégraphie à ce propos : ,,Le ministre de Belgique auprès du Saint-Siège, dès qu'il apprit du cardinal Gasparri la libération de M. Verhaegen, en donna communication au gouvernement belge au Havre. Le ministre de la justice, M. Carton de Wiart, I parent du député de Gand, a immédiatement télégraphie à M. Van den Heuvel, le chargeant de présenter au cardinal secrétaire d'Etat l'expression de la profonde gratitude du gouvernement, sa gratitude personnelle et celle de la famille Verhaegen pour l'intervention si efficace du Saint-Père. _ ,,Le Souverain Pontife s'est aussi très spécialement intéressé à MM. Fredericq et Piren-ne qui se sont vu concéder une liberté relative tout en restant encore contraints à la résidence dans la ville d'Iéna." A Bruxelles Au cours du meurtrier bombardement de la capitale à coups de shrapnells boches — soi-disant destinés aux avions britanniques qui sillonnaient le ciel — deux Américains ont été tués Avenue Georges-Henri, derrière le Parc du Cinquantenaire. On nous informe que la preuve de l'infamie allemande* — sous forme d'éclats de projectiles —.'se trouve entre les mains des ambassadeurs des Etats-Unis et d'Espagne. * * * H y a un loustic parmi les membres dtï personnel de la Kommandantur. En effet, on trouve dans un des derniers communiqués officiels que la langue magyare e6t ac&nise pour les correspondances avec le territoire occupé de Belgique. A quand le Turc? * * * ,,Le Bruxellois" compte parmi ses collaborateurs un major.de l'armée belge nommé A. Van Gansen. il a signé dans un récent numéro un article intitulé ..Philosophie de la Neutralité".* # # Il paraît depuis quelques jours dans ,,Le Bruxellois" une série d'articles intitulés ^Réflexions d'un Belge de bon sens" et dont le titre indique assez qu'il s'agit d'un pédant. Mais, s'il ne s'agissait que d'un pédant, on passerait outre en haussant les épaules. Ils sont si nombreux, les gens qui souffrent de ce petit défaut. Ces réflexions sont les réflexions d'un traître et d'un misérable payo par de l'argent allemand et qui, sous le pseudonyme de 'St Auge, pourrait être Bervaux lui-même, l'homme qui aura à rendre compte, s'il ne prend la précaution de déguerpir avec ses amis de la Kommandantur, au moment opportun. Car il est bien entendu que le pays doit être nettoyé et nous n'allons pas vraisemblablement pardonner à des individus qui ont vendu leur âme à l'Allemagne et qui, durant de longs mois, auront empoisonné la conscience publique. Peu nous chaut que ce Bervaux soit l'ami du comte Woeste. Celui-là aussi devra peut-être déposer devant des juges ,,belges" et expliquer pour quelles raisons il eut le front de venir à Anvers demander audience au Roi, alors que nos soldats se faisaient tuer héroïquement sous les murs de cette ville pour repousser la horde allemande qui menaçait de submerger les Flandres. On se rappellera que le comte Woeste prétendit n'avoir tenté aucune démarche. Nous lui avons répondu à l'époquo qu'il s'était rendu, dans un auto portant le fanion américain, à Anvers, à ce moment assiégée, et ce grâce à l'autorisation de M. .von der Goltz, le général gouverneur ennemi. On sait comment le Roi fit comprendre au comte Woeste — l'antimilitariste auquel noue devons une partie de nos malheurs — qu'un ministre d'Etat belge a d'autres obligations que do servir les plans de M. von der Goltz, lorsque les " soldats de celui-ci, après avoir 'tué, brûlé et pillé, se saoûlaient à Bruxelles des vieux crus volés dans les caves de ceux qui envoyèrent précisément le député d'Alost à la Chambre. Le Roi, lui, envoya M. Woeste à la promenade. Il refusa, purement et simplement, de recevoir celui qui, à cette époque, voulait se faire l'intermédiaire entre le Pacha von der Goltz et le général en chef des héroïques troupes belges. Il n'y aura pas à invoquer le motif que M. Woeste fut. le chef de la droite et qu'il est encore ministre d'Etat. Les ,,piottes", qui reviendront couverts de la glorieuse poussière des champs do bataille, se soucieront peu de l'étiquette de libéral, catholique ou socialiste qu'on pourrait invoguer. Ils voudront, ayant combattu pour rejeter l'envahisseur du sol natal, que ce sol natal ne soit plus souillé par la présence d'individus qui manquèrent à toutes les lois du devoir ou de l'honneur. Le tribunal d'honneur créé par M. Carton de Wiart ne connaîtra dono ni riches, ni puissants. S'il juge que le comte Woeste a ohoisi un moment inopportun poiïr se rendre à Anvers, lorsque l'ennemi étreignait la citadelle dans ses mains redoutables, le comte i.ceste sera appelé à comparaître tout comme un vulgaire René De Clercq ou l'urologue Do Keersmaecker. Ûn poids, une ' mesure ! L'institution de la Commission a d'ailleurs le don — déjà ! — d'épouvanter le sieur ; Bervaux, dit Marc de Salm, qui essaie, dans < l'esprit des Belges qui le lisent, de rejeter toute la responsabilité des événements sur le gouver- : neinent. Bervaux oublie sans doute qu'il fut collaborateur du „Patriote". Car c'est le propre des vilains, n'est-ce pas?, de mordro coux-là 1 qui les ont le mieux nourris. togusê Psmmi&sion de M* 1§ œinigtre < Carton de Wiart, écrit Bervaux, vient de se réunir au Havre et a fulminé, ex cathedra, l'excommunication majeure et diverses peines plus ou moins infamantes contre plusieurs douzaines de Belges coupables de n'avoir pas obéi au mot d'ordre des aigles politiciens de l'envergure de l'ex-démocrate-chrétien socialiste et révolutionnaire do „1'Avenir Social", coupables en un mot de n'avoir jamais consenti à abdiquer leur liberté do penser et d'écrire. ,,Mais patience, les rôle seront certainement intervertis plus tôt que ne le pensent ces outrecuidants personnages qui, eux, ont tant à se faire pardonner, que tout ce qu'ils pourront espérer de mieux sera d'obtenir des circonstances atténuantes lors de leur condamnation au prochain scrutin." Bervaux perd volontiers de vue qu'on ne lui demandera pas de voter. N à lui, ni au soi-disant individu qui signe St-Ange et qui se permet d'écrire les lignes que voici : ,,Peut-on, en effet, parler de la ,,neutralité" belge? N'est-il pas de toute notoriété, fle toute évidence, que, l'influence de la communauté de I langage aidant une propagande intensive, la Belgique, en tant que nation, s'en allait à la dérive pour devenir un satellite de la France? A Bruxelles et en province les journaux parisiens avaient plus de lecteurs que le plus' répandu des journaux belges. Tout ce qui touche à la littérature ou au journalisme ne rêvait que de Paris. Qui n'a pas été stupéfait de la violence haineuse et méprisai!^ dont toute la presse belge à fait preuve lorsque l'Allemagne demanda le libre passage ? Eût-on ainsi accueilli la demande d'un voisin pour lequel on eût eu une lueur de sympathie? iNon, c'était la haine sourde I qui éclatait. Et pourquoi, mon Dieu? C'est parce que, en Belgique, on ignorait tout, absolument tout de l'Allemagne: sa richesse, sa puissance morale. Mais ici nous touchons à un point qui comporterait de longs développements. C'est, en effet, à la forme de son gouvernement, d'une grande stabilité, que l'Allemagne doit sa force. Et cette stabilité, ^propice et même indispensable aux oeuvres de longue haleine, le peuple allemand l'accroît encore par une discipline calme et réfléchie. Mais il y aurait trop à dire à ce sujet." On le voit: le tribunal d'honneur aura fort à faire. A Anvers Les Boches ont arrêté près de*Putte (Mali-nes) trois personnes, deux Anglais et un Belge, qui passeront en conseil, de guerre. * * * On signale le décès du docteur Arsène Kops. * * * Nous lisons dans ,,La Métropole" : Parmi les vagues signataires du manifeste en faveur de l'Université boche de Gand figure un Herr Doktor Philolog Marten Rudelsheim, bibliothécaire-adjoint de la ville d'Anvers. . Ce monsieur, raconte le ,,XXme Siècle", dont le nom dit assez l'origine, était à la solde des Boches depuis les premiers jours de la- guerre. En effet, quinze jours à peine après leur entrée à Anvers, les Allemands firent placarder en ville une affiche jaune, en texte français, qui dénonçait aux Belges les prétendues ,,conventions anglo-belges. L'après-midi du même jour où elle était affichée, Herr Rudelsheim était occupé, dans un cabinet de l'hôtel de ville, à traduire en flamand ce placard dont il avait devant lui un exemplaire. Interrogé au sujet de la besogne qu'il exécutait, il déclara que les Allemands avaient chargé l'administration communale de faire traduire et placarder cette affiche en texte flamand. Il en fut immédiatement référé aux autorités communales : le bourgmestre, les députés Franck et Delvaux, qui se trouvaient là, et qui manifestèrent la plus vive surprise. Les Allemands n'avaient fait aucune demande de ce genre à l'administration communale, qui ce serait empressée d'ailleurs de décliner l'invitation! Le sieur Rudelsheinr fut invité à cesser son travail. * Le lendemain, le texte flamand de cette-affiche était placardé dans toute la ville. On voit que.ee n'est par d'hier que Herr Doktor Phil. Rudelsheim, sentinelle avancée de la ,,Kultur" en temps de paix, s'est fait l'exécuteur des basses-oeuvres de ses amis boches ! A Gand Parmi les signataires du manifesté ap- ■ prouvant l'Université allemande de Gand, on chercherait inutilement une notabilité t quelconque du monde de l'industrie ou de : nos administrations techniques parmi les i quelques rares ingénieurs figurant sur la ' liste des cent lumières. * Reprenons-les : F. Brûlez, ingénieur des constructions 1 civiles de Gand de 1909, ing. électricien de < 1910, était encore fin 1912 ingénieur ,,à i L'essai" à l'administration des Télégraphes. < Ce jeune homme semble avoir tenu surtout 1 a, appuyer la nomination de son frère dans le corps professoral boche. E. De Groof, ingénieur constructeur de * 3and, 1889, sans doute conducteur des travaux à la ville d'Anvers, le doyen de la c compagnie. ( Alb. De Jaeger, ingénieur-constructeur sorti de Gand en 1906, sans profession indi- 1 juée au dernier annuaire paru avant la 1 guerre. c R. De Man, ingénieur à Anvers, ne figure * Das sur la liste générale des ingénieurs sor- c iis des différentes Universités belges jusque <; ïn 1912 : n'est donc pas ingénieur ou bien < ippartiej^ à jine, récente pripiot^og* <: ,Alph. Fornier, ingénieur-mécanicien de Gand, 1900. Sa nomination de professeur à l'Université boche indique le but intéressé de cette adhésion. Dans cette demi-douzaine de techniciens, un seul est titulaire d'un diplôme ,,légal" d'ingénieur. On sait que les diplômes légaux (ingénieur des constructions civiles et ingénieur civil des mines) exigent cinq années d'études universitaires et supposent une culture générale plus approfondie que les autres diplômes scientifiques. * * * A la suite des abusi constatés, les délégués des associations ouvrières reprendront le contrôle des chômeurs et des secourus. Les /jecours seront supprimés aux personnes d'une inconduite notoire, aux familles dont les enfants se livrent à la mendicité, aux personnes qui fréquentent les oafés chantants, salles de danse, etc. * * # Plus de vingt* cultivateurs1 et fermiers de la région ont été condamnés par le tribunal militaire à des amendes de 300 à 1,000 et 15,000 marks pour vente et transport de i céréales et pour avoir dépassé les prix ' maxima* A OstencS© On annonce la mort de M. l'avocat J. J. Montangie, administrateur-délégué de la Banque du Crédit Ostendais et ancien bourgmestre d'Ostende. M. J. J. Montangie était un des plus réputés avocats-consultants pour les affaires commerciales à Ostende ; avec lui disparaît une des figures les plus belles et tes plus intègres de la Reine des Plages. Son décès, qui laisse en deuil une famille nombreuse, sera unanimement regretté, Aw Pays Wallon Au début du mois dernier il y a eu encombrement de wagons cliargés de combustibles dans certaines gares de formation des bassins houillers du Hainaut. Actuellement, la situation • normale se rétablit insensiblement. I/e canal de Charleroi à Bruxelles et sl*s embranchements sont remplis de bateaux chargés de charbons pour l'agglomération bruxelloise et la Hollande, en vue des approvisionnements d'hiver. En charbons industriels, les demandes émanant des établissements en activité sont assez importantes. Ceiyt-ci semblent se précautionner : contre les difficultés des moyens de transport qui pourraient survenir et entraver ainsi sérieusement la maroho de ces usines. Il en est « de même des usines à gaz, qui ont emmagasiné d'importants stocks de charbons à gaz pour ne ( plus vivre, pour ainsi dire, au jour le jour, Comme l'hiver dernier. Les achats en fines maigres pour la cuisson des briques et de la chaux font l'objet de peu <le transactions. ; Une ancienne société charbonnière du pays de Charleroi, la Société anonyme des Charbon- i nages de Falnuée, à Courcelles-Motte, en liquidation, a adressé aux autorités compétentes une demande tendant à renoncer à sa concession minière, qui s'étend sous les communes de Courcelles, Gouy-lez-Piéton, Pont-à-Celles et Trazegnios, sur une étendue de 76 hectares 16 ares. La Députation permanente du Hainaut vient de donner un avis favorable à cette requête. Le marche des ookes est bien soutenu, l'étranger nous demandant beauooup de ce combustible en ce moment. Il n'est pas, toutefois, i question de rallumer de nouvelles batteries ce fours, les matières premières étant très rares et très chères. Les cokes ordinaires sont vendus, de Fr. 24 à 25 ; les cokes lavés de Fr. 36.50 à 37.50, pour fourniture directe à la clientèle. Les pays neutres ont un besoin énorme de combustibles de toutes espèces ; aussi les demandes continuent-elles à être considérables, provenant du grand-duché de Luxembourg, de la Hollande et de la Suisse. Les industriels belges se plaignent des difficultés de plus en plus grandes de trouver des matières premières. La fonte, les fers, les huiles, etc., sont fortement en hausse et c'est un facteur qui contrarie beaucoup une marche a, peu près régulière. La firme Boël, à La Louvière, a terminé la construction d'un laminoir à tôles, qui cornplè-bera la série des vastes installations édifiées iurant ces dernières années et qui en font .'une des plus grandes entreprises industrielles iu pays. En effet,, les. établissements Boël ïomprendront à l'avenir : Une aciérie Thomas à trois convertisseurs de Lo tonnes, une aciérie jN^ajfcin comportant ieux fours de Ï2 tonnes et un four de 4 ton-îes, une fonderie d'acier à deux convertis-?eurs de 1 tonne et demie, huit trains de la-ninoirs, trois pilons de 12, 6 et 4 tonnes^pour e martelage aes grosses pièces de forge, es-iieux, etc., un laminoir à bandages, un lami-îoir à centres de roues avec presses de 1500 >t 800 tonnes, un laminoir à tôles, une fonderie ît des ateliers pour la construction de cuvela-çes en fonte, des ateliers pour la construction le trains montés pour voitures, wagons et ocomotives, une boulonnerie produisant les joulets et rivets mécaniques, les tirefonds, les rampons, écrons, rondelles et les fers à cheval, me installation complète pour la pulvérisation les scories de déphosphoration provenant de 'aciérie Thomas (engrais basiques, etc.). ~ L'industrie des bois de construction se re-ève peu à peu. En revanche, les bois de a ihauffage, de soutènement pour mines et de r abots font l'objet de grandes demandes. 1' Le sapin sylvestre pour charbonnages man-rue; aussi ceux-ci sont-ils obligés de prendre __ les perches d'essences diverses. L'industrie sabotière, qui traverse une pé-iode particulièrement prospère, par suite de 'énorme consommation que l'on fait des haussures de bois, semble se trouver dans une ituation malaiséo par suite de la hausse orois- j[ ante des couleurs, vernis, ficelles et également !u bois. C'est pour ces raisons que la Société es fabricants de sabots de l'Entre-Sambre-■t-Meuse a majoré do fr. IQ le co#t de paires ,e sabota* ^ y., ' Heni&Zooii PARDESSUS D'HIVER depuis fi. 27.50. Hefweg 11 la Haye. Aux: £fi*©iratië]pes Dans le village a'Essoîien, situé à l'extrême rrontière belge du Nord, un certain nombre de fraudeurs de nationalité belge travaillent peur le compte des Allemands. La population, d'ordinaire indifférente à l'activité des fraudeurs, /s'indigne de ces rapports entretenus avec I ennemi. Le6 individus soupçonnés sont I objet de la haine de tous. Les choses vont si loin que des rixes violentes éclatent, au cours desquelles ceux, que les paysans flamands désignent sous le nom do „traîtres" sont fréquemment mal arrangés. Les Allemands profitent de ces incidents pour faire intervenir la force armée et procéder à des déportations. II y a peu de temps, une vingtaine d'habitants d iiflschen ont été emmenés par une patrouille baïonnette au canon. On ne les a plus revue! —©=» fanaux poèmes patriotiques d'Emiia Caaimaerts Notra compatriote M. Emile Cammaerts vient do publier à Londres *), un deuxième recueil de poèmes patriotiques : New Belgian Po'e-mn (Les Trois Rois et autres poèmes), dont le succès promet d'être aussi grand que celui du premier ; Belgian Foenus (chants patriotiques et autres poèmes). Peut-être ne brouvera-t-on pas, dans ce nouveau livre, a-utant de ,,pièces à dire", capables d'agir sur les foules, comme agirent le Carittan lent sir Edwar Elgar a fait l'illustration musicale, Le Drapeau, Belge, Au grand Roi t'im petit pays. Il n'importe. Quant à moi, je préfère le ton des nciivea,u poèmes, lenr miction plus concentrée. Ils me paraissent >lus caractéristiques de l'état d'âme de ce poète, de son mysticisme qui l'apparente a a fois à Francis Jammes et à Van Lerbor-jlie. Lo poème que voici est une des plus selles choses que la guerre ait inspirées aux écrivains de chez nous: h'anqelws en Belpiqioe. Quand le vent vient de chez nous Et que la mer 'est sage On peut entendre, certains soirs, sur la, plage, Mourir le son plaintif et doux De l'Angelus: Don dé Din don, din don dé. Pourtant, à trois lieues â la ronde, Toutes les tours sont a-battues; Depuis dix mois que le canon gronde, Toutes les cloches se sont tues; Et l'on écoute, sans trop comprendre, Cette voix mystérieuse et tendre Qui ne cesse de murmurer; Din don, Din don dé. D'où vient-elle? De plus loin que Nieuport, de plus loin que l'Escaut) De plus loin et de plus haut, D'où sonne-t-elle ? D'une église et d'un beffred Que les obus n'atteindront pas. L'en tendez-vous vibrer Au fond de nos poitrines: Don dé Din don, din don dé? C'est le coeur du pays Qui sonne comme une cloche, Avec ses villages, ses prés fleuris, Ses bois, ses ruisseaux et ses roches. C'est notre sang qui bat Contre les murâ de sa prison, Et qui répète tout bas Son éternelle chanson. C'est notre âme qui, sans , trop comprendre,Murmure d'une voix mystérieuse et tendre Les trois notes de l'angélus: Don dé Din don, din don dé... * * * Si j'étais musicien... *) Chez John Lane. Prix 3 sh. 6, vec traduction des poèmes en anglais, en îgard du texte français, et un portrait de auteur. Louks Plérard. —m ■ c ■ — Pour les petits enfants en Belgique libs*e vant de clôturer cette souscription nous a/oons reçu encore de ta part de Mme J. Eosseels: „En souvenir de François Ros- .10,00 fi,

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Cet article est une édition du titre L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Amsterdam du 1914 au 1918.

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