La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie

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s.n. 1918, 08 Août. La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie. Accès à 19 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/3n20c4tw7g/
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Le général Pétaip a reçu la Médaille militaire. •** Berlin, 6 août : On mande de Genève qu une note Havçs confirme la violence du bombardement de Paris par les canons à longue portée. Des mesures spéciales ont été prises pour la garde du Palais du Luxembourg, où siège la Haute-Cour.*** Lyon, 7 août ; Du Progrès de Lyon : — Au cours du bombardement de Châlons, des obus de 380mm tombaient constamment sur la ville et des attaques aériennes étaient exécutées tous les jours depuis 10 heures du soir jusqu'à 2 heures du matin par des escadrilles aériennes allemandes qui jetaient des bombes sans arrêt. •** Londres, 7 août ! Du collaborateur militaire du Daily Mail : —Sur le front à l'Ouest, les Alliés sont une fois et demie plus forts que les Allemands et disposent de la plus forie masse d'artillerie qui ait jamais été concentrée. *** Londres, 7 août : Du correspondant au front français dq l'Agence Reuter : — Les Allemands ont entretenu une très vio, lente canonnade sur toute la ligne de la Vesle et ont résisté avec acharnement; néanj moins, les patrouilles françaises ont réussi ^ franchir la rivière sur divers points. Les Aile; mands ont renforcé la rive septentrionale \ l'aide de mitrailleuses et de lance-bombes; tandis que leurs aviateurs mitraillent violem ment les troupes des Alliés. La résistance d( l'ennemi est très opiniâtre sur toute la ligne notamment près de la ferme de Nentes. A proximité de Muizon, des combats acharnés se sont livrés pour le passage de la Vesle. *** Paris, 6 août : Du Temps : — Nos succès auraient été plus grands s nous avions pu, le 18 juillet, percer le froni allemand au sud de Soissons. Malheureuse ment, le général Mangin y a rencontré deus armées allemandes et ne disposait pas de forces suffisantes pour les repousser. » Du Journal des Débats : — L'ennemi ne nous cède que le terrain er excédent de celui que visait son objectif di 27 mai. Ce joui>là, Ludendorff ne visait qu< la conquête du Chemin des Dames, et ce n'es que la rapidité de l'avance des colonnes aile mandes qui l'a décidé à faire une poussée jus qu'à la Marne. On peut être certain que tout» la statégie allemande était basée depuis deu: mois sur les résultats obtenus le 27 mai. Tou n'est pas faux dans l'entretien accordé par Lu dendorff aux journalistes : il est absolumen vrai notamment que lorsqu'ils s'aperçoiven qu'une opération ne vaut pas les sacrifice qu'il faudrait faire, les Allemands y renon cent. En réalité, si l'ennemi se retire en ce me ment, c'est pour épargner ses soldats et faci liter son approvisionnement, qui était extré mement difficile dans le sac de la Marne. *** Zurich, 7 août ; ; De l'Information télégraphique suisse :• — Les journaux français prétendent que le Allemands ont multiplié leurs moyens de dé fense contre les tanks. Outre des tranchée ; larges de 10 mètres et profondes de 13 mètres qui coupent les routes, ils ont amoncelé de troncs d'arbres aux points essentiels. D'autr part, les Allemands font usage de canons spé ciaux, de calibre moyen, dont les projectile traversent les plaques blindées des chars d'as saut La guerre navale La Haye, 7 août : Le Maasbode annonce que les voiliers néei landais Remke et Flevo ont été torpillés; ce navires venaient de Londres à Rotterdam. *** Londres, 6 août : L'Amirauté annonce que deux contre-torpi] leurs britanniques ont été coulés le 2 août pa des mines ennemies et que 97 matelots on péri. Madrid, 6 août : On mande de Coroubion que le capitaine e dix-sept matelots du vapeur brésilien Mac chio, l'ancien vapeur allemand Sancta Anna torpillé par un sous-marin allemand, ont ét débarqués sur deux radeaux; quarante-quatr hommes manquent à l'appel. *** Washington, 6 août : Un sous-marin allemand a coulé un na vire-citerne américain à 100 milles de 1? câto de Virginie : 30 hommes (le l'équipagi ont pu gagner le rivage. *** iLçndree, 6 août : L'équipage d'un schooner canadien a dé barqué dans un port canadien ; le navire i été coulé vendredi par un sous-marin aile mand dans la baie de Fundy. Les matelot; racontent que le commandant du sous-ma rin a dit que le croiseur « San Diego » i couru sur une mine placée par son submer eible. *** Londres, 6 août. — Officiel de l'Amirauté Le vapeur de transport « Warilda », qu revenait en Angleterre, a été torpillé U 3 août et a coulé. Cent vingt-trois homme: manquent à l'appel ; ils se sont vraisembla blement noyés. *** Londres, 7 août : La torpille qui a touché le navire de trans port Varilda a pénétré dans la chambre de machines; l'explosion a tué trois machiniste et deux matelots et détruit la dynamo. Vis-à vis de la dynamo se trouvait une place abri tant une centaine de blessés, dont la plupai ont été tués sur le coup. Quelques blessés on sauté par-dessus bord, mais ont été repêchés *** Berlin, 6 août : L'Agence Reuter annonce que plus de 650 sui vivants du Varilda ont été débarqués samedi que les deux contre-torpilleurs anglais qu convoyaient le navire avaient lancé un cei tain nombre de bombes à eau; que la nui .était obscure et la mer houleuse ; enfin, que 1 torpille a touché le navire à côté de la chair bre des machines. L'Agence Wolff dit à ce propos ! — Il est étonnant que Reuter, au lieu d dire que le navire était un navire-hôpital, dis que c'était un navire de transport ambular cier et n'indique pas l'endroit où il a été toi pillé Avant de pouvoir faire une déclaratio: officielle au sujet de cette information, nou attendrons le rapport du commandant d sous-marin. Londres, 6 août : De l'Agence Reuter : Le « Warilda », qui jaugeait 7,730 tonnes, avait. 606 blessés et malades à bord. in Amsterdam, 6 août : Le chroniqueur maritime du Times fait des révélations au sujet des navires-pièges qui ont pris une part prépondéraiîleaans Talutte contre le danger sous-marin et qui portent la1 nom de «navires antisous-marins ». Il estime qu'on peut dévoiler aujourd'hui certaines particularités de ces navires, les Allemands étant' déjà parfaitement au courant des méthodes ; employées. Le premier navire camouflé de la sorte fut le Baralong, qui coula un sous-marin le 19 août 1915. Depuis lors, la méthode du , camouflage a été appliquée en grand, pour donner aux vaisseaux armés l'aspect de navires marchands absolument inoffensifs. Le chroniqueur défend cette ruse de guerre et cite quelques exemples, dont le suivant est certai- ! nement le plus caractéristique : Certain jour, un sous-marin arrêta un navire marchand en apparence inoffensif.L'équi-page embarqua dans les canots, et il ne resta à bord qu'une femme qui tenait entre ses bras un enfant et se promenait nerveusement sur le pont, paraissant en proie à la folie. Quand le sous-marin vint accoster le navire, la femme lança l'enfant — qui en réalité n'était autre qu'une bombe masquée — dans la tourelle ouverte du sous-marin et, do cette manière, fit sauter le submersible. Le chroniqueur ajoute que 3a femme fut décorée de la croix de Victoria pour cet acte de courago. Les ëVe&ements' dè "Hsssie ___— / Stockholm, 6 août : ' On mande d'Ekaterinenburg : — Le derniers jours du tzar ont été un f véritable martyre. Comme distraction, il ne ' lui était permis de lire que l'«lsvestija» et i la «Pravda». Nicolas 11 n'ayant pas un sou, devait se contenter de l'ordinaire des prisonniers ; il lui était strictement interdit de correspondre avec ses parenls et ses amis et de recevoir leur visite. Déjà lors de son transfert de Tobolsk à Ekaterinenburg, le tzar avait été séparé de sa femme et, malgré ses instances, il ne l'a pas vue avant J d'être fusillé. Avant de mourir, le tzar a de-mandé l'autorisation d'écrire une dernière ; fois à ses enfants ; cette faveur lui a été re-> fusée. > • I * * "Tiondres, 6 août : Il est très probable que l'ex-fcsarine et ses enfants seront amenés prochainement en Espagne, à la suite des démarches faites par .le roi d'Espagne auprès de 1,'En.tente et du Soviet russe. *** Londres, 6 août : Le Times assure que les négociations entamées en vue du transfert de la famille du Tsar en Espajne prennent une tournure favorable, deux puissances intéressées y ayant i déjà adhéré. i **# i Moscou, 6 août : [ M. Trotzki a lancé l'ordre suivant, au su- • jet de l'occupation d'Arkhangel par les An- • glais : ; — Les circonstances dans lesquelles Ark-: hangel a été évacuée démontrent que plu-t sieurs représentants des Soviets locaux ne - possèdent pas les qualités qu'on est en droit t d'exiger de tout révolutionnaire occupant t un poste responsable, à savoir la tenue, 5 l'énergie et le courage. Il y en a qui, à l'ap- • proche du danger, ne songent qu'à prendre ■ leurs jambes à leur cou et à mettre leur vie ■ en sécurité.Ces individus n'ont rien de com-" mun avec la Révolution. Tout représentant de la puissance des Soviets qui abandonne son poste sans avoir fait l'impossible pour se défendre, est un traître passible de Ja peine de mort. J'ordonne, en conséquence, 5 d'appréhender tous les membres du So- - viet de la ville d'Arkhangel et de les déférer ; aux tribunaux révolutionnaires du chef de , désertion. » s *** ; Moscou, 6 août : L'Isvestija annonce que des civils anglais et 3 français, ainsi que des officiers français et . serbes, dont les allures étaient suspectes au gouvernement des Soviets, ont été arrêtés à Moscou. Les détachements envoyés à la rencontre des Tchèques-Slovaques avancent lentement, par suite de l'inertie et parfois de la mauvaise volonté du personnel contre-révolutionnaire du railway. Les auteurs d'actes de ' sabotage ont été menacés de la peine de mort. 5 Le Conseil des commissaires du peuple a lancé un décret aux termes duquel tous les volontaires de l'armée et des services accessoires conservent leurs appointements et leur - emploi. Le commissaire pour la presse dans r les districts du Nord a ordonné la suppression t de to is les journaux bourgeois. A Pétrograd, aucun journal bourgeois n'a paru, à l'exception de la Petrogradskaja Gazetta, qui q adopté le programme politique des Soviets, t La Sarja annonce qu.î les chefs des partis • russes se sont réunis à Omsk, qui se prépare , à devenir le centre politique de la Russie et î où seront transférés les comités centraux de i tous les grands partis. MM. Awksentjef, Argu- nof, Gurevitch et d'autres sont déjà arrivés. M. Sa/inkof y est prochainement attendu. *** Londres, 7 août : [ Le correspondant russe du Daily News, . M. Ransome, écrit à son journal, à la date du ' 31 juillet, que le départ des représentants diplomatiques de l'Entente pour Vologda est regrettable au point de vue des Alliés et au point de vue de la Russie elle-même. La pré-" sence de ces diplomates à Vologda peut être L considérée comme préjudiciable, surtout en ' présence des menées de certaine ambassade • contre le gouvernement du Soviet central. Au contraire, à Moscou, les représentants in- 1 fiuents de l'Entente auraient pu soutenir efficacement les diplomates russes dans leur attitude contre les Finnois et les Allemands. Leur départ a mis un atout de plus dans la main • des Allemands, qui retirent tous les avantages i de cette circonstance qu'ils n'ont plus à crain • dre aujourd'hui une alliance secrète ou ou i verte contre eux. Au moment où les Alliés ne - possèdent plus à Moscou aucun représentant responsable, l'Allemagne envoie M. Helffericli l'un de ses hommes les plus éminents, poui occupor un poste qui, entre autres avantages, - aura celui de pouvoir résoudre en un tour de s rr.aim sur place, les questions qui, pour être s solutionnées par voie télégraphique par les - Alliés, demanderaient des jours entiers. t Moscou, 6 août : t Le nouveau journal «Mir» («Paix»), pu- • blie un télégramme secret daté du 20 juin 1917 et adressé à M. Kerenski, alors ministre de la guerre, à 6on collègue des affaires étrangères, M. Teretchenko. M. Kerenski ; s'y plaint du fait que la plupart des canons L fournis à la Russie par les Alliés sont inuti- - lisables ; 35 p. c. des pièces ne résistaient t pas à quarante-huit heures d'un feu de vw-i lence moyenne. *** Moscou, G août : La nouvelle publiée par la presse étrangère c de l'arrestation de M. Maxime Gorki est in-e exacte. **# Moscou, 6 août : i On annonce officiellement que les Anglais s ont occupé Arkhangel. j *** Kief, 6 août : Le général-colonel comte von Kirchbach, qui succède au feld-maréchal von Eichorn, est arrivé hier à Kief. *** Berlin, 6 août : On mande de Kief à la e Gazette Générale de l'Allemagne du Nord» que la grève des cheminots en Oukraine a été provoquée par des manœuvres politiques, dirigées en tout premier lieu contre le gouvernement oukrainien, des Puissances centrales. Des agitateurs venus de la Grande Russie ont été arrêtés Le siège du comité de la grève, qui est menée par des agents secrets, n'a pu encore être découvert, le manque d'une police organisée rendant les recherches particulièrement difficiles. Des sommes considérables ont é^é mises à la disposition des organisateurs de la grève. Dans le seul dis ■ trict de Karkoff, ils disposaient de 10 millions de roubles. L'esprit qui anime les organisateurs de la grève apparaît clairement i'dans l'appel lancé au personnel par le cabinet secret. On y trouve ces phrases : — L'heure de la délivrance des ouvriers, des paysans et du prolétariat de l'Oa kraine, de la domination et de l'oppression de l'hetman, des Allemands et leur cliqua lest arrivée. La cessation du trafic empô-jehera l'ennemi de transporter ses troupes... TNous sommes volés et spoliés'par les Irou-'pe qui empêchent la Révolution d'éciater à il'Ouest. _ I Compagnons ! Nous avons supporte assez longtemps les chiens impériaux. Cesse?. tout trafic sur la voie ferrée ; aidez les paysans qui sont prêts par milliers à prendre l'es armes pour envahir les villes. » Malgré les tentatives des agitateurs, le nombre de ceux qui reprennent le travail iauginente de jour en jour. S'étant renou Çompte que la grève n'a pu enrayer complètement le trafic, les chefs grévistes ont Secours à la violence. Sur nombre d'en-Bi'oits, on a fait sauter les rails et détruit Bis installations. Le 20 juillet, un attentat a $té commis conire le ministre oukrainien des chemins de ter. Cet attentat a avorté. Les fonctionnaires supérieurs ont reçu des lettres de menaces de mort. Les autorités W été contraints, en présence de ces actes i!e terrorisme, de' prendre les mesures les J)tus sévères. Plusieurs meneurs ont comparu devant les conseils de guerre et ont iité condamnés à mort et exécutés. De nombreuses arrestations ont été faites. ? Au dernier moment, on a appris que la situation s'est sensiblement améliorée et que le trafic est redevenu normal; *** La Haye, 6 août : Lo Hollandsch Nieuws-Bhireau apprend de Kharbinc que les Tehèques-SIovaques, ayant été attaqués par les bolchevistes entre M-kolsk et' Kabarovrsk, le général Semenoîf a dû se retirer dans la direction d Hatlat.Les bolchevistes ont occupé la gare-frontière c^c la Mandchourie sans rencontrer de résistance do la part des Chinois, qui la gardaient.m** Stockholm, 7 août : Le correspondant de l'Union télégraphique apprend que les Tchèques Slovaques ont envoyé un ultimatum au gouvernement maxi-maliste, le menaçant d'aiïamer la Russie s'il tentait de rétablir l'autorité des Soviets, dissous jusqu'ici. Londres, G août : Le secrétaire d'Etat suppléant des Etats-Uuïs ' a fait à la presse la communication suivante au sujet de l'action nippo-américaine en Sibérie : -r- D'après l'opinion du gouvernement des Etats-Unis — opinion qu'il s'est formés après un examen des plus minutieux de la situation — une intervention militaire en Russie conduirait très probablement à l'aggravation de la confusion régnante plutôt qu'à la consolidation de la situation et serait plutôt de nature à desservir la Russie qu'à l'aider à sortir des difficultés dans lesquelles elle se débat. Pareille intervention militaire, telle qu'elle a été proposée à plusieurs reprises, lui apparaît, alors même que son but immédiat qui prévoit une attaque de l'Allemagne par l'est serait atteint, devoir aboutir probablement à ce résultat que la Russie serait employée comme un instrument plutôt que la population en retirât quelque profit. Et même, si c'était vraiment le cas, elle n'en tirerait pas un profit assez immédiat pour se dépêtrer des difficultés inextricables qui l'entourent, en même temps que ses biens serviraient à entretenir les armées étrangères et non pas à mettre do l'ordre dans ses propres affaires ou à nourrir les hommes, les femmes et les enfants. Nous nous efforçons actuellement à vaincre à tout prix sur le front à l'Ouest. De l'avis des Etats-Unis, il serait très peu rationnel en ce moment de scinder nos forces armées, encore moine de les gaspiller. En conséquence, une action militaire en Russie n'apparaît possible que pour autant qu'elle se borne à prêter aide et assistance aux Tchè ques-Slovaques contre les prisonniers de guerre allemands et autrichiens armés et à soutenir les efforts en vue de l'autonomie e1 de la défense propre, pour lesquels les Russes eux-mêmes sont prêts à accepter l'appui, qu'il vienne de Vladivostok, de Mourmane ou d'Arkhangel. Provisoirement, les troupes améri caines ne seront employées que pour la garde des approvisionnements militaires, qui pourraient être utilisés plus tard par les troupe* russes, et pour prêter telle assistance que les Russes eux-mêmes jugeront nécessaire dans l'organisation de leur propre défense. Les Etats-Unis et le Japon sont, à l'heure actuelle, les seules puissances en état d'en voyer en Sibérie une force armée suffisante pour exécuter ce programme d'action. En conséquence, le gouvernement des Etats-Unis a proposé au gouvernement du Japon que cha cun des deux gouvernements se charge d'en voyer à Vladivostok un détachement de quelques milliers d'hommes (few thousand men, dans ce but, pour y former une troupe d'en semble lors de l'occupation de Vladivostok. Le gouvernement japonais a donné son adhésior à cette proposition. Le gouvernement des Etats-Unis désire déclarer publiquement et solennellement qu'il n'entre pas dans ses inten tions de s'immiscer dans la souveraineté poli tique de la Russie, qu'il n'envisage aucune in tervention dans les affaires intérieures ni dans les affaires locales des territoires déterminés que ses troupes seraient peut-être appelées t devoir occuper et qu'il n'a aucune intention de porter atteinte à l'intégrité cîe son territoire n: dans le présent ni dans l'avenir. Le gouvt'rnem " japonais fera une déclara tion analogue. Les plans et les intentions de; Etats-Unis ont •été communiqués aux gouverne ments de Grande-Bretagne, de France et d'Ita . lie, qui ont déclaré y adhérer en principe. » EN AMÉRIQUE Londres, 7 août : On mande de Washington au Times : — La propagande de M. Lloyd George en fa veur de la conception qu'il se fait de la guenc économique à conduire contre l'Allemagne après la guerre est accueillie aux Etats-Unis de façon très diverse. Certes, les Américains se rendent compte de la formidable influence que le contrôle anglo-américain peut exercei sur les matières premières et sont disposés ù en user pour maîtriser l'Allemagne, mais. £ ' certaines conditions : ils ne sont pas entre at» très disposés à admettre la décision de la Coaa férence de Paris disant qu'il faut punir l'Aile magne parce qu'elle est responsable de la guerre, quelle que soit sa situation à la conclusion de la paix. Les cercles politiques ael commerciaux estiment qu'il est utile que lei Alliés se mettent d'accord sur la question des matières premières, mais n'admettent pas que l'Allemagne doive être punie en tout état de cause. Au pis-aller, les matières premières pourraient être destinées tout d'aborcl à la re- I constitution des destructions mises à charge j de l'Allemagne et ensuite à la reconstitution des pays alliés pendant une période qui serait d'autant plus longue que la guerre dure d'autant plus longtemps. Les Américains sont donc d'accord avec la politique que M. Wilson a plusieurs fois formulée et qu'il a exposée entre autres dans l'allocution prononcée au Congrès le 8 janvier 1918. A ce moment, M. Wilson a cité, parmi les quatorze conditions fondamentales de la paix, la suppression de toute barrière économique et l'établissement de conditions commerciales égales pour les peuples qui consentent à la paix et qui s'engagent à en observer les stipulations. » **# Berlin, 6 août : On télégraphie de Berne à la Gazette de Yoss . — Les Indiens autonomes d'Onondaga ont déclaré la guerre à l'Allemagne : ils font partie de la tribu des Iroquois et habitent principalement dans les Etats de New-York, de Pensylvanie et de Michigan. *** Valparaiso, G août : Une violente tempête, accompagnée d une pluie torrentielle, a sévi sur le littoral du Chili. Dans le port de Valparciso, plusieurs navires ont sombré. Un certain nombre de bâtiments ont été fortement endommagés. Les dégâts sont évalués à environ 2 millions de pesos. e DÉPÊCHES .DIVERSES Paris, 7 août : A une très petite majorité, la Haute-Cour, s'est déclarée compétente pour connaître ild l'accusation d'abus de fonctions portée contrd M. Malvy le procureur de Ja Uépublique a laissé le tribunal juge de l'application de 1$ peine, qh comporte le bannissement ou iqj perte des droits civiques. *** Paris, 7 août : La Haute-Cour a condamné M Malvy à cin<| ans de bannissement, sans perte de ses droiif civiques. ,1 \ ■** Zurich, G août : D'après r„Eclairu, on aurait constaté dans ces derniers temps plusieurs cas de variole en France. Dc3 soldats et des ambulancières ont été atteints de cette maladie ; des cas de variole se sont é-raloment produits parmi la population civile. De3 mesures sévères ont éw prises pour empêcher la propagation du mai. **4» Zurich, 6 août : On mande de Londres à/a « Zurcher Mor-gen Zeitung » : / — Tous ie-s Anglais Ajournés âgés de moins de 40 ans, doivent immédiatement passer de nouveau devant les conseils de revision. f Paris, 6 août : < Du « Petit Journal •»* : — En recevant vendredi les ouvriers du port de Liverpool, M.* Llovd George a dit que la guerre sera terminée dans un an et que la prochaine campagne d'hiver sers la aemière. *** Berne, 7 août : { D'après le compte rendu des débats de la Chambre des Commîmes du 30 juillet, le député Devlin, prenant^la parole au sujet de la motion Dillon, blâmant la politique du gouvernement anglais en Irlande, déclara que le gouvernement poursuit une politique dont le président Wilson a éiigmatisé la fausseté. 1 demanda s'il existai} un seul pays soumis è l'influence des Puissances Centrales où comme le fait se4pagse en Irlande, un députa doit se munir d'un '-jjasseport de police poui pouvoir se mettre en relations avec ses com mettants. Personnellement, M. Devlin préfé rerait se faire coupei la tête plutôt qu® d'airei solliciter un passeport de la police pour pren dre contact avec se» électeurs... Avant l'inau guration de la politique nouvelle, l'Irlande fournissait mensuellement 12,000 recrues; i présent, c'e nombre s& trouve réduit à 40. Le représentant du Labour Party, M. Adam le successeur de H envers on, en qualité de pré sident du parti, déclara, après le discours d« M. Devlin que l'étal; de choses régnant er Irlande constitue un$ effroyable banqueroute politique. i 4% Londres, 6 août : 1 Le „Daily OhroniclefJ1 apprend de Rams-gâte qu'un incident, dont on ignore encore les détails, a provoqué un émoi considérable parmi la population. On a observé de la côto uno immense clarté au-dessus de le mer. Un pou après una^ violente explosion secoua les maisons. On \croit qu'il s:a^il d'uno mine puissante qui .'aurait fait explo. sion. *% Berlin, 7 août : On télégraphie de La Haye que le généra Monash, commandant en chef des troupes australiennes, a mandé à son- gouvernemen que plusieurs bataillons australiens ont cess< d'exister en tant qu'unités de combat et qui nombre d'autres auront le même, sort si de: renforts n'arrivent pas d'Australie. Les effec tifs australiens enrôlés jusqu'ici atteignent 8 p. c. de la population du pays : ilS:-çnt perdi 40,000 morts et 133,000 blessés. Rotterdam, 6 août : Le départ des deux navires-hâpitaiu: hol i landais, destinés à transporter les prisonniers à éehanger, a été retardé de façpiç in déterminée, ie sau^conduit du gouvernemen: allemand n'étant pas encore arrivé. *** Cologne, 6 août : On mande d'Amsterdam à la «Gazette de Cologne » que l'Angleterre et les Etats-Uni* ont offert au gouvernement des Pays-Baf d'indemniser les propriétaires des navire* hollandais réquisitionnés. D'après la not< anglaise, la moitié de l'indemnité serail payée en bons du Trésor 6 p. c., que 1< chancelier.de l'échiquier se réserve le droi de rembourser après un an. Dans ce cas, le montant de l'indemnité serait déposé danj des banques anglaises à des conditions i débattre entre les intéressés et les banque* La trésorerie anglaise se réserve le droit Si prolonger le délai de remboursement daj1 née en année. L'autre moitié de l'indemni» serait payable en espèces anglaises. j »** ( Bucarest, 6 août : V Un grand nombre de députés ont demandé au gouvernement que la session par lementaire d'automne se tienne à Bucarest malgré l'occupation allemande. *** Bucarest, 6 août : A cause du danger e^ue présente l'épidé mie de choléra, la frontière a été fermée dt côté de rôukraine. Toutes les personnes venant de Russie doivent subir cinq jour* d'observation. *** Berne, 7 août : L'Echo de Chine apprend que le gouverne ment français a établi à Cucaza, en Indo Chine, une station de radiotélégraphie qui in tercepte le sans-fil de Berlin situé à plus di 17,000 kilomètres de Cucaza. 1 ÛMmipii Officiels Communiqués dss Puissances Centrales Berlin, 7 août. — Officiel de ce midi : Théâtre de la guerre à l'Ouest. Armées du feld-maréchal prince héritier Rupprecht de Bavière : Le nombre des prisonniers fait au cours des combaU-ii^rés hier au nord de la Somme at-teiny280. /Une cont^attaque anglaise s'est écroulée-devant nos nouvelles lignes établies au sud do la route de Braye à Corbie. Grande activité do reconnaissance des deux côté6 de la Lys et sur l'Avre. Au nord-ouest de Montdi-dier, notre feu a empêché ufié attaque partielle ennemie de s ï développer. Armées du prince héritier allemand : Le matin, combat^ .partiels sur la Vesle.^A l'est de Fism.es. nous avons fait des prisonniers a,i"cours d'unè poussée exécutée au delà ! de la Vesle. Le soir, violent duel d'artillerie, ; suivi de fortes, attaques _ paipemies des deux ! côtes ele BfiirsiT^ôr de^âzoche's ; ces attaques ont-été-Troussées soft par notre feu, soit par des contre-attaques à certains endroits. **« v Berlin, 6 août. — Officiel du soir : Rien <io nouveau à eignalep sur le Iront1.' i Berlin, 7 août. — Officiel : , La nuit du 5 au G août, le capitaine dci |rogate Strasser, qui a remporté tant dê; jsuccte en dirigeant des attaques aériennes, fa, une fois de plus, à la tête d'une de nos f escadrilles de dirigeables, fortement en-fddmmagé la côte orientale de l'Angleterre t centrale en exécutant d'efficaces boiiibarde-I ments, surtout sur Boston, Korwich et les 4 fortifications établies aux bouches du Hum-f bar. Il a .<vraisenihlfililfimfini trouvé la mort f au cours .de.ce.raid. avec le vaillant équi-; ,ii'o .i-i dirtjîcablc chef de fiie qu'il com-msfH8o5!. .Malgré une forte contre-action, autres dirigeables sont rentrés, sans avaries ni victimes. A côté de leur; clisf éprouvé, tombé au champ d'honneur,, une part «sentielle du succès revient aux, commandants de dirigeables : capitaine de' corvete de réserve Proels, capitaines-lieute» i nants Zacschmar, Walther, von Freuderi- l-xj-eich et Dose,et à leurs vaillants équipages. _ *ïl» . _ _ - ' BërTîffr^ -affût.. '— t)Y5éfëï : Nos sous-marins ont encore détruit, dans la zone nord-ouest, 18,000 tonnes brut. *** Vienne, 6 août. — Officiel de ce midi : Rien de nouveau à signaler. *** Sofia, 5 août. — Officiel : Canonnade violente par intermittence de part et d'autre sur les deux rives du cours supérieur de la Skumbi. A l'ouest d'Ochrida, nous avons dispersé par notre feu des détachements de reconnaissance ennemis. Entre la lac d'Oohrida et le lae de Prespa, des deux côtés de la Czerna orientale et au sud de I-Iuma, violente canonnade réciproque et intermittente. A l'est du Vardar, courtes attaques de l'artillerie ennemie. Sur l'avant-ter-rain de nos positions établies à l'est de Sérés, nous avons dispersé plusieurs détachements de reconnaissance grc-cs. Au sud du lac da Doiran, un avion ennemi a été forcé d'atterrir devant nos positions. , &** Constantinople, 6 août. — Officiel : Sur le front en Palestine, dans le secteur de la côte, une attaque ennemie dirigée contre nos positions avancées a échoué.(îrapde activité de l'artillerie et des patrouilles des deux côtés du Jourdain. Les détachements de reconnaissance ennemis ont été repous-sés sur toute la ligne. Au nord-est des bouches du Jourdain, nous avons rejeté un escadron ennemi de sa position. Sur les autres fronts, rien d'important à' signaler. Commimlquéj des armées alliées Paris, 6 août. — Officiel de 3 heures : Au nord de Montdidier, nos troupes ont progressé jusqu'à l'Avre, qu'elles bordent e;;tre Braches et Morisel. Un coup de maii: ennemi au sud-ouest de Montdidier a com-plètement échoué. Des prisonniers soat testes entre nos mains. Sur le front de la Vesle, nous avons maintenu nos éléments sur plusieurs points de la rive nord, en dépit des tentatives faites par l'ennemi pour les,rejeter. Rio f; à signaler sur le reste du front. *** Paris, 6 août. — Officiel de 11 heures : Et. dehors de l'activité d'artillerie /i l'est de Soissons et sur la Vesle, rien a .signaler 1 sur l'ensemble du front. Paris, 5 août. — Officiel da l'armée d'Orient : Activité d'artillerie sur la Strouma, le Vardar, dans la boucle de la Czerna et au l nord de Monastir. En Albanie, les Bulgares n'ont pas re-l nouvelé leurs attaques. L'aviation britannique a abattu un Avion bulgare et bombardé des dépôts bulgares dans la vallée de la Strouma. *'**< Londres, G août. — Officiel : ' L'ennemi a tenté de s'emparer de nos postes établis au nord-RsL^Le..Merris : sa tentative a échoué sous notre feu. Au nord de Villers-Bretonneux, l'artillerie allemande lance des grenades à gaz. Au sud de Morlancoui't, rennemi a prononcé une' "énergique attaque locale des deux côtés de la route de Braye à Corbie ; il s'est emparé de la première ligna de tranchées établie sur une partie du terrain que nous avions conquis le 28 juillet. Au sud-est de Robecq, dans le secteur du bois de Pacaut, noi postes ont encore, sur un front de de^JiiiotnôlrwrlWlîr'^te^awajjce. *** \ -Ja.ondres, 7 août. — Officiel : J Des dirigeables ennemis ont approché hier Jrsoir, à 9 h. 1/2, des comtés du centre de l'An-i gleterre ; ils n'ont toutefois pas réussi à pé- I nétrèr loin à l'intérieur du pays. **# ' , Londres, G août. — Officiel : , Cinq dirigeables allemands, qui tentaient de ' survoler- la côte dans la soirée du 5, ont été ' attaqués au large par nos forces aériennes, 'f I.'iifl d'eux a été descendu et est tombé en s TiammS"SW'lKlli's de la colc; un autre a été . Rome, 0 août. — Officiel : Sur le haut plateau d'Asiago, près du monte Grappa et sur le cours inférieur de la Piave, le duel d'artillerie est devenu un peu plus violent. Nos batteries ont efficacement répondu à la canonnade ennemie, bombardé des centres ■ de ravitaillement autrichiens et fait sauter des i dépôts de munitions établis sur le cours inférieur de la Piave. Des détachements de reconnaissance anglais et italiens ont harcelé l'ennemi sur le haut plateau d'Asiago. Nos patrouilles ont enlevé une certaine quantité de matériel de guerre abandonné par les Autri-• chiens dans l'es petites îles de la Piave. Le temps a favorisé les .opérations aériennes - des dirigeables et des avions italiens et alliés. î Six appareils et un ballon captif ennemis ont été descendus. PETITE GAZETTE Femmes de soldats J'ai fait pour les femmes de soldats tout ce qu'il m'était possible de faire. Vingt fois, sinozi davantage, j'ai dit — ce qui équivalait à une démonstration tant par elle-même la chose est évidente — qu'iL ne leur est pas possioie de vivre avec les seules ressources que représente pour elle le secours B... En réalité, j'ai prêché dans lé désert et je sais qu'à revenir à la charge je perdrai mon temps. Comment cependant refuser à ces nombreuses femmes qui viennent me voir ou qui m'éorivent de me faire ici l'écho de leurs plaintes? Lt quelles plaintes 1 Ces femmes, qui l'autre jour encore se présentèrent à mon bureau, ne parlaient-«Mes pas,de manifestations publiques? Je le leur ai vivement déconseillé et suis parvenu, je crois, à les détourner de ce projet, mais c'est vous dire a quel point certains esprits sont montas. Or, il semble qu'on ne syon rende pas compte dans des milieux où l'on a mission de se préôccuper du sort de ces femmes et do veiller à leurs intérêts. Oui, je sais, il y a les œuvres, il y a toutes les bonnes volontés éparses ou groupées, mais tout cela n'a pas fait jusqu'ici que la plupart do ces femmes du peuple dont les maris ou les ûls défendent la patrie ne soient plongées dans un | état voisin de la misère, parfois et même souvent dans la plus noire des misères, et que beaucoup de petiots ne souffrent et ne s'étiolent en attendant que leur papa puisse, ayant enfin abandonné l'outil qui tue, reprendre l'outil qui fait vivre. Vous aurez beau dire et beau faire, vous n'irez pas contre ce si simple raisonnement : — On accorde à tous ceux qui travaillent ou même qui font semblant de travailler des indemnités de vie chère. On en accorde- aux gros •bonnets des administrations publiques et privées comme on en accorde aux petits employés. On fait à tout ce monde les plus grandes facilités de vie : il n'y a que pour les femmes de soldats que l'on ne trouve jamais rienl On ne passe pas une occasion d'exalter la bravoure des combattants belges et quand d'aventure le bruit de quelque haut fait par eux accompli parvient à filtrer, tous les cœurs s'émeuvent et toutes les âmes frissonnent. Mais, en attendant, on laisse mourir de faim leurs femmes et leurs enfants... » Je sais tout ce qu'il peut y avoir d'outré et d'injuste dans les phrases que vous venez de lire et que je reproduis pour les avoir entendues cent fois sortir des lèvres de ces femmes qui se plaignent, mais vous n'empêcherez pas que le fait même dont elles se plaignent corresponde à une réalité. C'est vrai cependant, il n'y a pas à dire, que l'on a donné des Indemnités de vie chère à tout le monde, sauf aux femmes de soldats, et qu'il faut bien que j'en convienne quand elles viennent m'exposer leur situation... Alors, que voulez-vous que les mots que je leur fais entendre en pareille occurrence leur fassent? A quoi riment les phrases que je leur sers et les conseils que Je leur donne, et» que voulez-vous en outre que je dise quand elles me répondent : — Ah I Monsieur, quand nos maris sauront comment nous avons été traitées et -comment on a laissé dépérir leairs enfants !... » Ce que je pourrais vous en raconter, des histoires douloureuses 1 Et de sales histoires aussi... Hier, j'ai été accosté dans la rue par une femme de soldat à qu^, il y a deux ans, j'avais pu assez utilement m'intéresser. C'était, à l'époque, une brave et fière femme qui supportait vaillamment son sort... Or, elle m'est* apparue cette fois sous les espèces — pourquoi ne pas dire le"mot? — d'une cocotte. Et comme sans doute elle lisait dans mon regard un ne-proche : — Oui bien, me dtt-elje en rougissant, je sais que 'je fais mal. Je sais aussi qu'à son retour mon mari me tuera, mais est-ce que je pouvais laisser dépérir mes enfants ? C'est l'hiver dernier que je me suis décidée à sauter le pas et à faire la noce — car je suis une femme de noce... Mais il n'y avait pas de feu à l'a maison et les enfants mouraient de froid... » La femme qui me parlait ainsi est, je veux le croire, une triste exception, mais vous ne me direz toutefois pas que l'insuffisance des secours attribués aux femmes de .soldats n'ait 1 pas fait quelque peu baisser le niveau moral 1 de certaines d'entre elles. Et il faudrait du ' reste n'être qu'un simple imbécile pour ne pas | le comprendre... Je ne sais d'ailleurs pas pourquoi je laisse j ainsi courir mon crayon, étant entendu que i tout ceci, dont je vtfus ai vingt fois sinon da- j vantage rabattu les oreilles, est tout de même destiné à tomber dans le vide... Stigmatisés et prophètes Il y a dans l'homme un fond de crédulité vraiment insondable. C'est ainsi que, pour le moment, nombre de gens attendent la venue du Messie sous la forme d'un traité de paix qui, d'après des prophéties certifiées authentiques et précises, doit être conclu et signé d'ici à la fin de "septembre. Vous souriez ? Vous haussez les érpaules ? Il n'y a pourtant aucun doute à avoir sur la réalité du fait»: une stigmatisée célèbre de chez nous, Louise, Lateau, l'a positivement affirmé. Et notez oeci de merveilleux que les prédictions attribuées à cette illuminée concordent d*une manière frappante avec celles que l'on met au conipte et du martyr polonais Bobola et du bienheureux Jean-Baptiste Vvaney, euré d'Ars. Tous les trois, à ce qu'il paraît, ont annoncé, pour la saison en cours, sinon la fin, du moins un des moments décisifs de la guerre I Or,. comme les événements semblent vouloir se précipiter, on conçoit le regain de confiance qui en résulte poup les prophéties et leurs auteurs. De ceux-ci, le plus intéressant à notre point de vue est évidemment notre compatriote ; Louise Lateau. Voilà une cinquantaine d'an- 3 nées, tout le pays fut révolutionné par les ex- j tases de cette jeune villageoise. Chaque ven- j dredi, les pèlerins affluaient dans la petite \ ville de Bois-dTIaine pour assister à l'émou- ; vant spectacle de son hallucination mystique, pendant laquelle elle semblait revivre tout le drame de la Passion. Elle se prosternait, s» traînait à genoux, î£s bras étendus en croix, tandis que des marques sanglantes retraçaient sur ses membres les plaies du crucifix. La Faculté s'émut. Le professeur Lefebvre, do l'Université de Louvain, n'hésitait pas à conclure S au miracle; en revanche, le professeur Crocq, '4e l'Université .de Bruxelles, ne prétendit voir \ans les fameux stigmates qu'un accident morbide. Quant à l'Eglise, elle évita d'ë^Sê pronon-clr, car sa réserve en ces sortes de Choses est j «rande. Ellè a certes canonisé de1 nombreux mystiques de ce genre, mais plutôt à cause de leurs vertus et sans regarder leurs "'Stigmates ,\ 'comme une manifestation nettement surnatu-{. relie. k II ne semble pas qu'on trouve trace de ces Jimpressionnants phénomènes avant le XIII0 'siècle. Saint François d'Assise est le premier dont on parle qui ait demandé au Ciel «ie souffrir de la mémo façon que Jèsus-Christ. Après lui, nombre de contemplatifs implorèrent la même faveur et l'obtinrent assez souvent, avec des phénomènes variant dans le détail: sainte Catherine de Sienne éprouvait j la douleur dés stigmates sans que ceux-ci fussent visibles au dehors ; sainte Rfte de Cassia ne souffrait que de la couronne d'épines. î Pour en revenir à notre stigmatisé© d>^ Bois-d'Haine, disons que les révélations qu'elle a pu laisser avaient été peu remarquées jusqu'ici. Leur concordance seule avec les événo- ^ ments actuels attire maintenant sur elles l'ai- j tention passionnée du public. Hélas ! avec { beaucoup d'autres défauts, nous confessons [' que nous avons celui d'être sceptique... Qui \ vivra verra ! u _ms o -«o-sîî JOURNAL. QUOTIDIEN — JLe Numéro : 15 Centimes Année»—> fô" tSSS

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Cet article est une édition du titre La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie appartenant à la catégorie Gecensureerde pers, parue à Bruxelles du 1914 au 1918.

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