La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie

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s.n. 1918, 05 Mai. La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie. Accès à 01 juillet 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/0v89g5hn8k/
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Drmanchs 5 Rîaî 1913 — i -MraBvraESKHMPMKi-A_*2ar^"23K JOURNAL QUOTIDIEN — Le Numéro : 15 Centlmea 5* Année. - «• 1245 yyL.,1.1 — — PRIX DES ABONNEMENTS H mois (mai-;uin), Ir. 7.60 ; 1 mois (mai), fr. 3.80. Lt* demande* d'abonnement sont reçue* exolust-WMnt fO» te* bw eaux et tes ractewsde* poste*. — £e» i ectamation* concct na>U le* abonnement* doivent hre ad* eseées exclusivement aux bu* «aux de poste* ADMINISTRATION ET REDACTION : H0ntagne-aux-Herbes-Potagères, 31, Bruxelles. LA BELGIQUE *»«»* Otb ANNONCI8 Petites annonces, la li<rne, tr. 1.09. — R/datHé% ava/U le* annonce*, la h^ue, ir. XiiO. — Lo» v* foi** nul, la li^ne, r. 7.6 J. — bail* aivers, la a-aii, Ir. 0.00. — Aèct-oloyte, la ligne, 'r. S.uO. — Cott% de* E le veut i, A r>i.\ de tociéUs, Annonce* notai talet^ la ir. 2.UO. durtau* de 0 * I? n«vreâ< Tlrectloa d mnm;stntlmi ; y S 'S {.".H'ï* «OS «IORESSEE. OlRECTCUfl yiujourd'hui : SIX pages. "ttgûërrt: 1,371' Joui* de guerre La situation à l'Ouest est restée cette semaine #»ile que nous l'avons décrite dimanche dernier : désavantageuse et pleine de langers pour les Alliés, En général, la press* française ne partage pas nos alarmes. Elle esi d'avis que le moment le plus dur est passe, que îe général t'odi domine eniiu la situation et ne tardera pas à reagir aveu vigueur. En revanche, piu- , sieurs grands organes anglais ne cachent pas leur» appiêiieusions et mettent leurs lecteurs en garde contre un optimisme qu'ils estiment Lors de saison. Certains vont même justju à défendre ce point de vue extrême, à savoir que l'Angleterre ferait bien de retirer ses troupes du continent pendant qu'il en est temps encore et de se borner à faire à l'Allemagne, pour la réduire à merci, la guerre sur mer... On n'attache plus qu'une attention distraite aux événements militaires qui se passent diiiis l'Est de l'Europe. Les plus récents toutefois sont loin d'être dépourvus de signification. Aux dernières nouvelles, la Garde Rouge, jui faisait aux Finlandais une guerre acharnée, a subi une défaite écrasante au sud de Tainmersfors, prés de Tavastehus. Après cinq Jours de combats, 20,000 de ses soldats 6e sont rendus aux troupes finlandaises, qu'encadraient des troupes allemandes. 11-est peu probable toutefois que cette délaite mette Un aux hostilités : les Russes concentrent en effet au nord de Pétrograd des el'iectiis nombreux et continuent, malgré les accords intervenus, à attaquer les troupes finlandaises dans la zone frontière. En persistant dans cette attitude, ils s'exposent à des surprises: tout récemment, Sa Garde Blanche, aidée des Allemands, a occupé Viborg: elle s'est assuré par le fait la complète domination du golfe de Finlande, et l'on sait que 150 kilomètres à peine séparent Viborg de Pétrograd.. #** Pendant que les Allemands poursuivent en (.'Ukraine leur travail de pénétration pacifique, un grave incident politique est soudain venu troubler les esprits dans le nouvel Etat. La Radar, dont certains membres en vue, hostiles à l'Allemagne, faisaient parmi la population de Kief de la propagande germanophobe, a été dissoute. Lin nouveau gouvernement, représentant principalement les intérêts des paysans, a pris le pouvoir, avec pour programme la stricte observation du traité de paix de Brest-Litovsk. Il semble bien, pour autant qu'on en puisse dès maintenant juger, que le changement de régime soit de nature à renforcer l'influence des Allemands en Oukraine et à y faciliter la réalisation de leurs projets économiques. Au surplus, il faut prévoir que l'Europe orientale sera agitée de convulsions politiques pendant de longues années et il laut y faire une large part à l'imprévu... *** Les difficultés avec lesquelles le maréchal von Eiclihorn a été aux prises à Kief n'ont pas empêché ses troupes de s'avancer jusqu'à la pointe méridionale de la Crimée et d'y occuper Sébastopoii Au nord de la mer d'Azof, elles ont progressé jusqu'à Taganrog et ont occupé cette ville située à 70 kilomètres de Rostof-sur-2e-Don, qui est actuellement le seul port où puisse se réfugier la flotte russe de la mer Noire. Toute la rive septentrionale de la mer d'Azof, avec les villes de Berdiansk, Mariou-pol et Taganrog — où sont situées de nombreuses affaires industrielles intéressant nos capitalistes — est située par le fait dans la zone d'action des Allemands. ** » Sans se soucier de l'importance des forces que les Turcs ont concentrées en Palestine, les Anglais ont cherché à repartir de l'avant dans la vallée du Jourdain. En Mésopotamie, ils se sont, à l'est du secteur de Tek rit, largement déployés sur la rive gauche du Tigre. Ils y ont remonté la Djala jusque dans la région de la frontière persane, couvrant ainsi leur aile droite que ia défecti n de leurs alliés russes eût pu. sans cette pré- , caution, exposer à des surprises. En fait, sans s'arrêter aux revers subis par leurs armes dans l'Ouest, les Anglais poursuivent avec résolution les expéditions lointaines qu'ils ont entreprises plutôt dans leur intérêt propre que dans l'intérêt commun de l'Entente à l'aide de forces assurément considérables. On ne peut s'empêcher de songer que ces forces auraient pu être mieux employées en Europe, où elles auraient sans doute évité aux Français l'obligation de se sacrifier une fois de plus pour pallier les fautes de leurs alliés... Au surplus, pourquoi consentir des sacrifices en vue de réaliser des complètes lointaines dont, quoi qu'il arrive, le sort dépendra de l'issue de la guerre mondiale? L'offensive allemande à i'Ouesî Genève, 3 mai : D'après une information de l'Agence Havas, le Conseil de guerre supérieur s'est réuni ô Abbeville, sous la présidence de M. Clemenceau. MM. Lloyd George, Orlando, lord Mil-net et le généralissime Foch assistaient aux délibérations, comme aussi les délégués militaires au Conseil de guerre de Versailles : les généraux Sackville et West pour l'Angleterre; de Robeiant pour l'Italie; Blitz pour les Etats-Unis, et Belen pour la France. Etaient présents, en outre, le maréchal Haig et le général Wilsori, chef de l'état-major anglais; les généraux Persing et Pétaln, commandants supérieurs des armées américaine et française; Garnirai Wlmmie, premier lord de l'Amirauté anglaise, et l'amiral Lébon, chef de l état-ma Jor de l'Amirauté française. Les délibérations ont duré deux jours. *** Milan, 3 mai : M. Barzlnii correspondant de j^erre du Cor-riere délia Sera, écrit qu'on ne saurait se faire une Idée des formidables quantités de matériel de guerre accumulées à certains endroits du front a l'Ouest par les Allemands. M. Barzini est d'avis-que l'attaque contre Amiens ne constitue qu'une partie du vaste plan offensif allemand. Lugano, 4 mai : Etant donné le danger qui menace Dunker-Que, les navires qui sont en construction sur ies chantiers de la ville sont rapidement mis en sûreté pour autant que leur état d'avancement le permette A ce sujet, on mande de Paris à. la Star ripa qu'on est parvenu, au prix de grosses difficultés, 4 amener à Cherbourg quelques grands vapeurs non encore fcchevés. Paris, 4 mai : Du correspondant de guerre du Temps y — I.a période de calme est terminée dans !e secteur d'Amiens. Partout l'ennemi a recommencé activement son travail de reconnaissance. En conséquence, 11 semble que les Allemands vont reprendre l'offensive dans cette ?artie du front. »*• Zurich, 4 mal : De la Zurcker Morgen Zeltung : — Des troupes de l'armée allemande com-nandée par le général Sixt von Armin ne sont dus qu'à 4 kilomètres des ponts jetés sur le anal et qui conduisent d'Ypres vers les routes !e Poperinghe et dans la région située au lord de cette localité. Ces ponts eux-mêmes ont déjà pris sous le feu des batteries de cam- ■ pagne allemandes, de sorte que les troupes anglaises qui occupent Ypres ne peuvent plus s'en servir pour se retirer. «*• Londres, 4 mài : Le Times annonce que des détachements de soldats américains sont arrivés dans le secteur d'Ypres. Paris, 4 mai : On mande de Londres au Temps: — Depuis mardi matin, les ports anglais sont fermés. A Londres et à. Paris, le bruit court que d'importants événements vont se passer sur mer. •*» Vienne, 3 mai : L'empereur Charles est parti hier pour le front accompagné du baron von Arz, chef de l'éiat-major, et du général Cramon, attaché militaire allemand. OPINIONS DE LA >RESSB Du colonel Egli, dans les « Nachrichten > de Mie : — bi les Alliés ne se sont pas résolus à faire abandon des parties de l'arc d'ïpres, qu'ils tiennent encore en mains, c'est apparemment plus pour sauver leur prestige que pour ues considérations militaires. La ville u ïpres, qui constitue comme le symbole du premier succès obtenu par la nouvelle .armée anglaise, ne sera certes pas vacuee de gai Lé ue cœur. Cependant, la retraite parait ineiuetauie dès que ies Allemands se décideront a renouveler leur pression contre ies positions de la ville. 11 ne laut pas escompter une rapide marche eu avant des troupes allemandes uans ce secteur. La contrée offre un trop grand nombre d'obstacles et, d'autre part, ies Alliés disposent de trop de moyens de se fortifier sur place et d'une artillerie puissante, de teile sorte que Ja guerre de manœuvre a repris sur de nombreux points son caractère de guerre de positions. Les Allemands préparent toutes leurs attaques, quelle que soit leur envergure, avec un soin extrême et ne laissent rien au hasard. Il a été dit au sujet de la situation sur la Somme, qu alors même que l'attaque allemande du 24 avril n'avait en somme que le caractère d'une simple' démonstration, il n'en apparaît pas moins que tôt ou tard dans le secteur Arras-Amiens et celui ^e Montdidier-Noyon se prépare une entreprise allemande de "grande envergure qui se dé-clanchera bientôt. Les Alliés supportent dans ces secteurs du front tous les désavantages qu entraine pour leur commandement supérieur l'ignorance des projets de l'adversaire. En général, les intentions de l'ennemi se précisent trop tard pour prendre en temps utile les contre-mesures nécessaires. La situation du commandement supérieur est donc caractérisée par l'insécurité et la précipitation d'action. Un changement dans cet ordre de choses n'est à prévoir que le jour où les Alliés parviendront à ramener dans leurs rangs la liberté des décisions a prendre. Quarante jours se sont écoulés depuis que l'offensive allemande s'est déçlan-chée, et jusqu'aujourd'hui il n'apparaît sur aucun point du Iront que les Alliés soient en mesure d'y prendre l'initiative. Ils doivent s'y borner à se tenir sur la défensive, en prononçant des contre-attaques locales. Le colonel Egli reconnaît que les Anglais ont fait preuve de vaillance et d'esprit d'en-treorise dans leurs attaques contre Ostende et Zeebrugge, mais démontre que l'embou-teillement d'un port par l'obstruction du chenal d'accès ne peut avoir que des conséquences passagères. La situation actuelle impose à l'Angleterre et à la France de mettre tout en œuvre, pour mettre les côtes françaises anglaises à 1 abri des attaques de sous-marin^, mais J1 faut reconnaître ou'il napper pa-; que ce but pourra être atteint en détruisant une base d'action. ** * On mande de Paris à la Stampa de Milan : — Après la prise du mont Kemmel, le général Sixt von Armin est en mesure d'attaquer Ypres par le sud et Poperinghe par le nord, de manière à couper la ligne de communication Ypres-Calais. Cette ligne commande toute la défense des territoires situés à l'ouest d'Ypres, et si les Allemands parviennent à s'en rendre maîtres, la retraite vers l'ouest, de l'armée belge et des troupes franco-anglaises s'impose, sous peine de voir l'ennemi surgir sur les derrières des Alliés. Dons les tranchées transformées en forteresse, les Belges opposent une vaillante résistance; ils sont aidés par les inondations de l'Yser, qui, en cas de nécessité, peuvent être étendues aux positions anglo-françaises pour défendre la plaine de Dunkerque. Le vaste réseau des canaux pourra encore, en tout dernier ressort, retenir l'assaut allemand dirigé contre les port3 de mer. -Le général Foch est convaincu que les inondations donneront ce qu'il en attend. Négociations de paix Bucarest, 3 mai : 1 M. Radoslavof, président du Conseil des mi- 1 nistres bulgare, est arrivé ce midi à Bucarest. 1 I.es délégations des Puissances coalisées sont' donc maintenant au grand complet. Certaines j questions ayant été définitivement réglées ces derniers jours, il est permis de dire que lès négociations de Bucarest touchent à leur fin. *** Bâle, 4 mai : A la suite des négociations qui ont eu lieu à Koursk entre les délégations de l'Oukraine et celles du gouvernement bolcheviste ce dernier a envoyé des parlementaires sur le front en Crimée pour demander la suspension des mesures militaires. Les événements^ de Russie Copenhague, 3 mai : On mande du quartier général finlandais 1 que les deux ailes de l'armée, sous les ordres du baron von Brandenstein, ont forcé la Garde Rouge à capituler sans condition près de Lahti. Elles ont fait 12.U00 prisonniers, capturé 20 canons, 2d0 mitrailleuses et un énorme butin de guerre, dont 1,000 chevaux.Stockholm, 3 mai : On mande de Helsingfors que 11,000 gardes rouges ont été faits prisonniers à Helsingfors et h Sveaborg. Très peu d'exécu- 1 tions capitales sont prononcées et seulement ^ après de débats contradictoires. De nom- c breux gardes rouges ont été laissés en liberté. e La valeur des munitions et des explosifs S tombés entre les mains des Finnois dépasse de loin un demi-milliard de francs.Les gardes rouges se défendaient assez courageusement, mais quand ils s'aperçurent qu'ils avaient tffaire aux troupes allemandes, lia mirent ( bas les armes. Depuis leur débarquement à 1 ilangô, les Allemands n'ont perdu que soi- i xante morts, qui ont été inhumés aveo grand© pompe à Helsingfers. Stockholm, 3 mai : ( On télégraphie d'Helsingfors que toute la 1 Finlande est actuellement au pouvoir des ! forces gouvernementales. Dans quelques parties du pays seulement, des bandes années continuent leurs exactions. Les destructinos causées par les gardes rouges sont effroyables ; rien que les dégâts occasionnés par elles au réseau ferré sont évalués à 150 millions ds mark finlandais. Le service maritime a été repris entre Abô et Lubeck. Avant d'évacuer i Rauno, les gardes rouges ogi détruit dç grands a stocks de blé en y mettant le feu après les avoir arrosés de pétiole. Copenhague, 3 mai : On mande de Stockholm à 41 Politikeu „ : — Le mouvement en faveur de 1 établisse ment d'une monarchie finlandaise s accentue le jour en jour. Tous les journaux do Helsingfors y ont adhéré. Le " Hufvudstadbla-let „ estime que la Finlande a besoiu d uu ;hef d'Eiat placé au-dessus des luttes de parti et que c est là une condition qu'un président issu des luttes électorales ne pour iatt jamais remplir. Au surplus, la population rurale finlandaise est absolument monarchiste, de telle sorte qu'on renoncera à lui imposer la corvée d'une élection et qu'on $e bornera vraisemblablement à consulter l'armée qui est la représentation la mieux qualifiée du peuple finlandais. Copenhague, 4 mai ; On mande d'Helsingfors d'une source que les journaux prétendent digne de foi : — Des pourparlers se poursuivent en vu-e d'offrir la couronne royale de Finlande au due Adolphe-Frédéric de Meoklembourg-Schwerin, qui, affirmé-t-on, serait disposé à l'accepter. Vienne, 3 mal : Les journaux apprennent de source bien informée que le gouvernement austro-hongrois — qui, aussi bien que l'Allemagne, désire que l'ordre soit maintenu en Oukraine — approuve les mesures prises par le feid-rnaréchal von Eiclihorn. D'autre pari, la presse constate que les événements en Oukraine n'entraveront pas les exportations de vivres qui ont commencé. • • * Kief, 3 mai : Le 29 avril, plusieurs milliers de paysans se sont réunis pour manifester contre l'attitude adoptée par le gouvernement : ils ont voté la révocation du gouvernement, la dissolution de la Rada centrale, l'ajournement de l'Assemblée constituante convoquée pour le 12 mai et l'abandon du projet de socialisation des terres. Un descendant de l'hetman de l'ancienne république cosaque, le général Skoropodski, a été proclamé hetinan. Le nouveau chef entra Immédiatement en fonctions et, au milieu des acclamations populaires, se rendit à la célèbre cathédrale de Sainte-Sophie, où la cérémonie du sacre eut lieu en présence d'une grande multitude. La Rada, peu confiante en l'appui des troupes gouvernementales, déclara se soumettre pour éviter l'effusion du sang. La révolution s'accomplit en somme pacifiquement, car on peut négliger de petites escarmouches qui ne firent que quelques victimes. Les rues ont repris déjà leur aspect ordinaire et la journée du 1" mai s'est passée dans le calme le plus absolu. L'arrestation des membres de l'ancien gouvernement ne présente aucune corrélation avec la révolution qui vient de se produire. Les partis de gauche ont pris contact avec le nouveau gouvernement, et tout le monde semble convaincu à cette heure que la politique poursuivie par la Rada ne pouvait assurer le maintien de l'ordre. Des membres influents de la gauche estiment même que la Rada n'à plus de raison d'être. La cause principale des événements d'au Jourd'hui résidé dans le mécontentement pro voqué p^r le désordre et le chaos qui régnaier ' dans les administrations publiques, l'imbi glio créé par l'attitude du gouvernement et l'insécurité dont souffraient les classes fortu nées. Il est probable que ies fractions qui font encore de l'opposition au nouvel état de choses viendront â résipiscence dès qu'elles verront que le nouveau gouvernement ne demande à se consolider que sur des bases vraiment ne tionales. Paris, 3 mai : Le correspondant à Pétrograd du Temps télégraphie en date du 29 avril que les partis maximalistes continuent à être les maîtres de la situation, quoiqu'on dise partout que les Soviets maximalistes sont renversés et remplacés par des Soviets socialistes modérés. Les maximalistes restent au pouvoir malgré l'agitation et le mécontentement qui régnent surtout parmi les divisions de matelots de Dou-bienko.*** Berlin, 8 mal : Un radio-télégramme russe, dont nou« ivons eu connaissance, nous a révélé que le débarquement des troupes japonaises à Vladivostock a suscité da graves froisse-nents entre les gouvernements russe et français. Il y est question d'une déclaration publiée par M. Noul ns, ambassadeur de Franco, îans le "Journal de Moscou, du 21 avril lisant que l'occupation de Vladivostock pal ps Japonais se justifiait par l'anarchie Qui régnait dans cette ville. u L'Allemagne, cd sait-il. cherche à être maîtresse de la Russie ïu point de vue économique et veut organi. ;er à l'aide de prisonniers un centre^ de ïolonieation en Sibérie : les Alliés se voient obligés d'intervenir pour répondre à cette nenace." Dans son radio-télégramme au gouvernement français, M. Tchichérine, commissaire du peuple des affaires étran^res, proeste énergiquement contre ces affirmations le l'ambassadeur, l'accuse d'une ignorance iomplète des faits et exprime la conviction jue le gouvernaient rappellera immédiatement d. Noulens dont l'S agissements ne fort ju'empirer les relations entre la Fran.ce e; a Russie. *** Connstantinople, 3 mai ï Le correspondant à Batoum de l'Agence M11I1 annonce que 10,000 bolchevistes, marchant sur Elisabethpol, ont été arrêtés dans les environs de la ville par deux régiments turcs venant dé ragbestan. Nos troupes, après avoir reçu des renforts, ont battu les bolchevistes et taii 3,000 prisonniers. EN AMÉRIQUE Washington, 3 mai : M. Baker, ministre de la guerre, le géné-al March, chef de l'état-major et le géné-al Crowder ont soumis à l'examen de la Commission militaire de la Chambre leur irojet de renforcement des effectifs de l'ar-aée. Jusqu'au retour de France de M. Ba-:er, la loi prévoyait la formation d'une ar-aée de 1,700,000 hommes. Au cours d'un* ntrevue avec la Commission sénatoriale, 1. Baker a dit qu'il ne proposerait aucune imite au chiffre des effectifs do ? l'armée, 'unique limite rationnelle devant l'être par 3S possibilités d'équipement et d'envoi de roupos en Europe. Son progrumme prévoit ue l'instruction des troupes, l'augmentation e leurs effectifs, leur équipement et leur nvoi en Europe seront hâtes dans la plus rande mesure possible : il ne propose pas e modification de la limite d'âge. *** Milan, 3 mai : Le Corriere délia Sera apprend de New-York [ue la ration journalière de froment distribuée tux Etats-Unis ne s'élève plus qu'à 104 gram-nes par personne. •*« Stockholm, 3 mai : D'après des nouvelles arrivées ici ,un traite le commerce a été signé entre la Norvège et 'Amérique. Pour le moment, on ne connaît ien au sujet de la teneur de cette convention. JLa guerre navale Amsterdam, 4 mai : On mande de Batavia : — Le vapeur américain Zosohead a été coin- j lètement détruit par un incendie à 180 milles : u sud-ouest de Java. L'équipage a été satjvé. * | COMMUNIQUÉS OFFICIELS Communiqués des Puissances Centrales. Berlin, 4 mai. — Officiel de ce midi : Théâtre de la guerre à l'Ouest. Armées du feld-maréchai prince héritier Ruppreciit de Bavière et du prince héritier allemand : La situulion n'a pas changé sur les fronts de bataille. L'artillerie a ele active dans un grand nombre de secteurs, même pendant la nuit. Dans la région du Kemmel et sur les deux ii>es de 1 Avre, la canonnade est devenue plus violente ce matin. Nous avons repoussé, au sud-est d'Arras, une attaque locaie anglaise. Armées uu général von Galwitz : L action de 1 artillerie est devenue plus grande devant Verdun. Armées du feld-marèchal duc Albrecbt de Wurtemnerg : Après ies vaines attaques de reconnaissance exécutées par l'ennemi sur le Iront en Lorraine, les opérations sont restées peu importantes dans la matinée. Près du bois de Parroy et à l'ouest de Blamont, le duel d'artillerie, qui était devenu plus violent l'après-midi, a diminué d'intensité à la tombée du jour. Nous avons descendu hier 25 avions et 2 ballons captifs ennemis. Le lieutenant BucKler a remporté sa iïôe et le lieutenant Putter sa &!e victoire aérienne. Est. Le sud-ouest de la Finlande est libéré de l'ennemi. Collaborant avec des bataillons finlandais, des troupes allemandes ont exécuté un mouvement enveloppant et attaqué l'ennemi entre Lahti et ravastahûs. Après une bataille qui a duré cinq jours, l'ennemi a été battu à plate couture, malgré sa résistance acharnée et les tentatives désespérées qu'il a laites pour rompre le cercle de fer qui l'entourait. Des troupes finlandaises lui ont coupé la retraite vers le nord. Entouré de toutes parts, il a rms bas les armes après avoir subi les pertes sanglantes les plus fortes. Nous avons fait 20,000 prisonniers; en outre, 50 canons, 200 mitrailleuses et des milliers de chevaux et de chariots sont tombés entre nos mains. • ** Berlin, 3 mai. — Ulliciel du soir : Dans le sud-ouest de la Finlande, au cours d'une bataille qui a duré cinq jours, nous avons battu l'ennemi à plate couture près de Lahti et de Tavastehus. Nous avori6 lait 20.000 prisonniers. Rien de nouveau à signaler des autres théâtres de guerre. 3ejlin,~4 mai. — Jiticiel : Un de nos sous-marins commandé par le capitaine-lieutenant Neureuther, a opéré avec succès contre le trafic marchand de nos ennemis dans ia r'ier d'il lande et ses voies d'accès. Cinq vapeurs armes charges pour la plupart, et un voilier, ont été ses victimes. Les vapeurs étaient surtout chargés de charbon et l'un d'entre eux Je munitions. Un vapeur a été torpillé uans un convoi puissamment protégé. Nous • vous relevé le nom du vapeur anglais « Jrakon-dale» (2,0(J3 tonnes brut). D'après un nouveau rapport qui nous est parvenu, le tous- marin a coulé au total 20,000 tonnes brut. *** Vienne. 3 mai. — Officiel de ce midi : Les opérations sont devenues beaucoup plus actives hier sur tout le iront italien entre la Judicarie et l'Adriatique. Le 1er mai, le premier lieutenant von Fiala a remporté ses 15e, 10e et 17e victoires aériennes. Constantinople, 2 mai. — Officiel : Sur le front en Palestine,sur ia rive orientale du Jourdain, les combats ont continué à se dessiner en notre laveur. Devant nos positions défendues avec acharnement, les Anglais se sont épuisés jusqu'uu soir en vains assauts successifs. Nos troupes, sous le commandement énergique du colonel Es-sad Bey qui les a rapidement amenées en ligne, ont intligé une grave défaite a d'importantes masses de cavalerie ennemie, qui avançaient vers le nord à l'est du bassin du Jourdain et dont les formations ont été disloquées. Un certain nombre de prisonniers, 7 canons de campagne, un grand canon de gros calibre, des chevaux, des voitures de munitions, une automobile blindée et un important matériel de guerre sont tombés entre nos mains jusqu'ici. Près d'Amman, un de nos aviateurs a descendu deux appareils ennemis ; les occupants, quatre officiers anglais, ont été faits prisonniers. Par ailleurs, rien d'important à signaler. Berlin, 3 mal. — Officieux: Au formidable feu que 1 artillerie ennemie a dirigé le 1er mai au soir contre le secteur du Kemmel, a succédé une nouvelle tentative d'attaque ; elle a été étouffée dans l'œuf par le feu concentrique des batteries ai;emandes.Tandis que l'ennemi subissait de très fortes pertes en Flandre, au cours de ses vaines tentatives d'attaques, d'importantes forces ennemies se sont une fois de pius épuisées le 2 mai dans la région de Vil-iers-Bretonneux et sur la rive occidentale de l'Avre. A cet endroit, ce sont les Australiens qui ont particulièrement souffert : iis ont été envoyés au feu dans la ligne la plus avancée avec des masses de Canadiens et de Néo-Zélandais. Au ooiirs des combats livrés au sud de Villers-Bre-ionneux, un assez grand nombre d'Australiens sont restés entre nos mains. • * Berlin, 3 mai. — Officieux : Sur le front entre Mpntdjdier et Moreuil, nos patrouilles ont constaté la présence de soldats américains. Le fait de voir le commandement supérieur de l'Entente forcé de mettre en ligne sur cet important secteur des Américains auxquels Anglais et Français dénient toute valeur militaire, fournit une preuve éclatante de la consommation rapide que notre offensive fait des réserves du général Foch. Le front où les Américains ont été mis en ligne était tenu jusqu'ici "j par des nègres d'Afrique. Comme on n'a pas signalé le renvoi des Africains, il faut croire que ies bataillons américains seront encadrés par des troupes noires. Berlin, 4 mal. — Officieux Les habitants des territoires français tombés aux mains des Allemands lors des dernières attaques, se déclarent unanimement hostiles aux Anglais, qu'ils ont appris à connaître comme des êtres égoïstes, sans égards pour autrui. C'est ainsi qu'au cours de la dernière retraile, un état-major qui s'était installé d'ans une belle propriété privée, n'a pas jugé a propos de faire connaître l'imminence du danger aux propriétaires de la maison. L'état-major s'est éclipsé sans crier gare. Les soldats ang.ais ont laissé généralement une très mauva.se un pression. On leur reproche de s'adonner à l'ivrognerie et de se livrer aux pires excès. Dans les premiers temps, les Anglais avaient tout simplement saccagé les maisons qui leur avaient été assignées oomme logement, brisé les meubles et les ustensiles et utilisé les débris comme allume-feux. C'est seulement après ies réclamations réitérées des autorités civiles que les commandants de troupes se sont décidés à défendre à leurs soldats k de se fctvrer à ces actes de brutalité. Communiqués des axmées aJîiees Paris, 3 mai. — Officiel de 3 heures : Dans la région au sud de Viliers-lire ton-neux, bombardement violent de paît et d'autre. Des combats assez vifs se sont livres aux abords du monument, au cours desquels nos troupes ont réalisé quelque avance. Au sud de l'Avre, nous avons exécuté hier, en tin de journée, une . pèration de détail qui a parlaitement réussi. Nos troupes ont attaqué les positions ennemies entre Hailles et Castel, et se sont emparées de la cote 82, ainsi que d'un bois en bordure de PAvre. Le chiffre des prisonnier» laits par nous dépasse la centaine, dont quatre officiers. Dans la région de l'Ailette, nos troupes ont repoussé un coup de main ennemi. Nos reconnaissances se sont montrées particulièrement actives en Woëvre et en Lorraine ; elles ont ramené des prisonniers. Paris, 3 mal. — Officiel de 11 heures : Pas d'action d'infanterie au cours de la journée. Assez grande activité des deux artilleries dans la région au nord et au sud de l'Avre. Nos batteries ont pris sous leur» feux et dispersé des rassemblements ennemis au sud de Villers-Bretonneux et vers Castel. Actions d'artillerie assez vives sur la rive droite de ia Meuse. Journée calme partout ailleurs. Rome, 3 mai. — Officiel : Dans la vallée de la Scura (Asiago) et dans le bassin de Lano, des détachements ennemis ont pris l'ollensive; nous les avons repoussés. Violent duel d'artillerie dans le secteur de Tonale, dans la vallée de Laga-rina, dans la vallée de la Brenta et sur la Piave intérieure. Dans la vallée supérieure de Noce, près de Ponte di Piave, et à proximité de Costelluzo, nos batteries ont dis-uersé des travailleurs et des troupes ennemis. Dans la région d'Asiago, nus artilleurs ont détruit des ouvrages de défense et touché près de San Doua du charroi en marche. Tout le long du front, opérations de reconnaissance actives. Nous avons descendu huit avions ennemis au cours de combats aériens. DEPECHES DIVERSES Rectification. — Nous rectifions volontiers une erreur qui s'est glissée dans la première de nos dépêches diverses d'hier. Ce n'est point à des quantités illimitées, mais bien à des quantités limitées de gravier et de sable que la Hollande s'est décidée à accorder libre passage sur simple déclaration du gouvernement allemand que ces produits ne seraient pas destinés à des usages militaires. Cette rectification a son prix en l'occurrence. » * * Amsterdam, 3 mai : UAluemeen llandelsblad annonce que le département de la guerre vient de rapporter plusieurs mesures militaires qui avaient été prises à raison de la situation incertaine de ces derniers jours. C'est ainsi que l'ouverture permanente des bureaux télégraphiques situés dans des localités où se trouvent des militaires, ainsi que la garde des bureaux télégraphiques des gares, ont été supprimées. Le même journal annonce que le projet de loi sur le service civil n'a pas été compris dans la série des projets de loi au sujet desquels le président de la deuxième Chambre a dit à la séance de mardi qu'ils seraient encore discutés pendant la session actuelle. Il en résulte que la discussion du projet de loi sur le service obligatoire sera ajourné de fait jusqu'à la session prochaine. La Hâve, 4 mal : Le Service allemand d'information de La Haye annonce de source allemande autorisée: — Contrairement aux bruits qui ont couru, il est absolument inexact que l'Allemagne ait exigé que la Hollande laisse passer ses troupes par Ruremonde. Du reste, il y a d autant moins lieu de s'inquiéter que nous savons qu'un accord donnant satisfaction aux deux pays est intervenu samedi 27 avril, môme au sujet des quantités de sable et de gra vier qui passeront en transit par les Pays-Bas. La seule question qui restait encore à ce moment à mettre au point par le baron Gevers était celle qui se rapportait à la mise en activité du trafic par la voie ferrée de Ruremonde. Ici encore, uni accord est intervenu dans l'entretempa à Berlin. ^ Le différend tout entier est donc aplani d'une manière satisfaisante pour la Hollande et pour l'Allemagne, de sorte que les bruits qui circulent encore doivent être considérés comme les effets d'une nervosité qui n'a plus aucun motif d'exister. *** Paris, 3 mai : Le ministre du travail a saisi la Chambre d'un projet de loi sur l'assurance et la réassurance des dommages causés par le bombardement de la capitale par les canons allemands. ♦ * * Paris, 3 mai : La délégation américaine est arrivée hier à Paris; elle a été saluée, au nom du gouvernement, par le ministre du travail. *** Paris, 4 mai : Dans ► l'Humanité, M. Cachin se range ô l'avis exprimé à diverses reprises par M. Sem-bat, qui demande que ia France limite ses buts de guerre et essaie de nouer des négociations de paix à la première occasion, •** Berlin. 3 mai : A la séance du Reichstag d'aujourd'hui, répondant a une question du député Heckscher, le général von Wrisberg a parlé de l'emploi de balles dum-dum sur le front de l'Ouest. Une enquête a démontré que l'adjonction d'une enveloppe de papier au projectile a des conséquences désastreuses, ce papier contenant des gretnes morbides qui provoquent une blessure à suppuration abondante et très douloureuse. L'enquête ouverte au sujet des blessures produites par ce projectile et de leurs conséquences vient d'être terminée. Une réclamation sera adressée au gouvernement anglais contre l'emploi de ces projectiles, contraire au droit des gens, et demandera que l'emploi en soit interdit, sous peine de représailles. • ** Vienne, 3 mai : L'Empereur a autorisé le président du Conseil à ajourner le Parlement et à ouvrir sans retord des négociations en vue de rendre possible la reprise de son activité. Muni de ce pouvoir, le présidont du Conseil a notifié par lettre aux présidents des deux Chambres l'ajournement du Heichsrat à la date du 4 mai. Berne, 2 mai : On mande de Corfou que l'ouverture d'un crédit de guerre de 250 millions de dinars ayant été mis aux voix à la Skoupt-china serbe, l'opposition a quitté la salle et a de la sorte empêché le vote du crédit. » * • Christiania, 3 mai : A partir du 21 mai, 11 y aura deux jours sans viande par semaine dans toute la Norvège. Pendant ces jours, il sera interdit de servir de la viande et du lard dans les restaurants, les hôtels et' les cafés, ainsi qu'û bord des navires. Chronique Bruxelloise Le monde est comme la femme de Sgana-relie. Prenez son parti, ii vous tombe dessue et fait risette au batuu en s'écriant : « El *1 je veux être battu, moi 1 » Sois doue battue et contente, Martine 1... Mais le diable, c'est que moi, et un certain nombre de gens, nous sommes aussi de l'humanité et nous avons aussi des intérêts dami^ la société nationale; partant, nous y prétentions dire notre mol. Une foule d'intérêts nous sont infiniment pius précieux que la restitution de l'Alsace-Lorrame, la prépondérance maritime de l'Angleterre et autres politiques. Une foule d'entre nous ont lait des études spéciales, exerçaient ues professions déterminées. intelligentes, se livraient à des travaux; d'enseignement, de science, d'art, d'un carao* 1ère essentiellement XX* siècle et auxquels lie ne sauraient substituer à avantage égal l'ao» caparement, la fabrication du savon, la culture des choux ou la multiplication indéfinie des canons et des explosifs. Nous nous croyons dune lésés dans nos intérêts, travailleurs des professions libérales, savants manquant d'appareils nouveaux, chimistes, physiciens, médecins, privés des produits nécessaires, chercheurs sans plus de relations avec le monde scientifique internaUo» nal depuis près de quatre années, étudiants de langue française sans universités, studieuxi sans bibliothèque à jour, sans littérature spéciale, historiens sans documents suffisants j tous, nous avons des droits a prétendre à l'avènement urgent de jours meilleurs. Je connais des mathématiciens, des ingénieurs, des chimistes, des Intellectuels spécialisés. dont les uns passent actuellement leuï temps à se tourner les pouces, vont en promenade ou au café, ou restent chez eux, ou se mettent à la recherche de produits alimentaires à portée de leur bourse; dont les autres sont entrés dans l'alimentation, ou bien ant entrepris des fabrications commerciales mauvaises comme toutes, ou font du troc. Ils rongent leur frein, conscients qu'ils sont du renversement d'un monde ou le cheval de .>ang est mis à la charrette et l'homme d'étude au comptoir. Bien petit est le nombre de ceux qui ont pu conserver le même outil. Pour moi et tous ceux-là dont Je parle, qui ne sont pas des moindres — et sans les travaux desquels, n'en déplaise à la masse belli* queuse et hurlante, le vulgum pecus ferait encore dans ses langes — le minimum de droite sociaux auxquels nous puissions prétendre, c'est la libellé de combattre l'opinion publiqui adverse. Ce n'est pas gai d'avofr pour distraction lee seules pantalonnades politiques. En voici une qui me divertirait, n'était que Je rougis de la grossièreté de l'appât. Dégustez-moi cette réclame anglo-américaine : — Le tank britannique envoyé en Amérique pour recevoir des souscriptions pour l'emprunt de ia Liberté, dit le Temps, se trouvait vendredi dernier à Washington et fut mis en branle dans le parc de la Maison Blanche. La président Wilson. qui se trouvait parmi let spectateurs « — comme par hasard, sans doute — ■ exprima au etief de l'équipage le désir de faire un tour sur ta nouvelle machine de guerre. Le tank se rendit Jusqu'à West-Gate, où le président, lorsqu'il sortit par l'ouverture qui se trouve au-dessus du tank, fut longuement applaudi par la foule. » Ailleurs, ce sont les larmes de Clemenceau*; On l'a vu l'autre Jour, en compagnie du maréchal Haig. assister au départ des soldats qui allaient barrer la côte, et il versa des larmes. Les gens ne savent donc pas ? Deux ou trois larmes leur paraissent la preuve d'un cœur! Us ne savent pas que Frédéric Lemattre mouillait un mouchoir de vraies larmes devant les spectateurs? Ils ne savent pas que, dans la réalité, tous les capitaines de l'antiquité pleuraient abondamment? Alexandre-le Grand pleurait avant de donner l'assaut de Babylone. attendri par la pensée de détruire cette belle ville qu'il sacrifiait à sa gloire. Acra-memnon, le plus cruel de tous les rois, Achille, le plus bouillant de tous les guerriers, versaient des torrents de larmes. Tous les rnàleS guerriers de l'Iliade et de l'Odyssée pleuraient plus facilement alors que ne pleurent aujourd'hui nos femmes 1 Ceux qui ont une instruction ont des besoins précis refoulés par la guerre. L'étude est un capital qui réclame l'ordre et la civilisation. Us ne peuvent lire sans colère des déclamations de pétroleur comme celle qu'accueille avec enthousiasme un organe belge de haine que je ne veux pas nommer, qui s'imprime à Amsterdam et qui l'a extraite lui-même d'une autre feuille... — Oue les Alliés le sachent, dit l'autéur, nous ne demandons pas que la considération de nos souffrances» — de qui et lesquelles donc, Monsieur? — «fasse hâter la paix d'un seul jour. L'avenir de l'Europe, la sécurité du monde, le châtiment nécessaire d'un crime de lèse-humanité passent avant tout. • Je dis que celui-là en a menti. Nous somme» ici un certain nombre, plus éclairés, qui ne croyons ni à l'avenir de l'Europe par les armes, ni à la sécurité du monde par l'Angleterre, ni au droit par les représailles, et qui avons un cerveau. Le clergé aussi fait campagne. Mgr A. Le-maître, évêque d'Alger, a reçu mission de visiter tous les camps de troupes noires. II flatte les indigènes par de petits discours bé-bêtes : — Je dois vous dire ce que le ministre de la guerre vient de faire pour les nègres mobilisés, leur dit-il. Ils ne sont pas toujours heureux ; ils ont leurs peines, eux aussi. Les nouvelles d'Afrique n'arrivent pas; ou bien ils ri« savent comment les demander, comment écrire à leurs parents; ou bien ils n'ont pas asaei d'infinitifs français pour s'expliquer et manquent d'interprètes. Et puis, les souliers les gênent, et ils voudraient danser un peu la bamboula. Le ministre de la guerre voudrait savoir tous leurs desiderata, etc., etc. » **• Dans le bouquet de monstruosités internationales. où la tribune le ç^spule au théâtre, J'ai rencontré une fleur sairte ou qui, jugée de loin, me paraît telle. Sans préjuger de l'en* semble de Figures' italiennes d'aujourd'hui^ publiées par M. Jules Destrée, que je n'ai pee sous les yeux, j'applaudis aux réflexions que le livre suggère au commentateur dans la Nœ- ^ tion belge Elles sont tout à fait dans la note de ceux qui luttent pour un idéal. — Les partis poiJtlques. dit-il, ne peuvent lutter entre eux sans danger pour la solidité de l'Etat que si, malgré leur divergence, lie sont réunis par une conception identique de quelques grands intérêts nationaux. Dans «ne société divisée comme la notre, ces points de contact ne sont Jamais très nombreux; lie avaient presque disparu avant la guerre. On les retrouve aujourd'hui. C'est un bonheur dont nous nous félicitous pour le pays. » On ne saurait mieux dire. Combien de foie n'avons-nous pas tâché de faire comprendra qu'il faut à une société, avant tout, des idee# sociales. Aimer son pays, ce n'est pas seuJ*< ment s'acquitter envers lui, en bloc, une foie par siècle, au hasard ^des générations. L«e idées sociales, c'est payer joyeusement •«« contributions pour les travaux publics uUlc* é tous, pour les fonctions publiques qui ont t>e-soin d'hommes compétents bien payés, pou* subsidier les laboratoires, les instituts, les hôpitaux, les bibliothèques, les musées; c'est aimer à ne pas lésiner sur les services, afin que dans la nation tout reluise, que les administrations soient à la hauteur et que les hommes soient heureux. Aimer son pays, comme l'entend l'intelligence, c'est faire pour lui les sacrifices répétés que l'on fait tous les jours

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Cet article est une édition du titre La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie appartenant à la catégorie Gecensureerde pers, parue à Bruxelles du 1914 au 1918.

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