La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie

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s.n. 1918, 04 Juin. La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie. Accès à 18 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/1j9765bq7g/
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fîIaF'îf] 4 Jaa'n t@13 JOURNAL QUOTIDIEN — JLe Numéro : 15 Centimes S" Agjfséa. : Fd° 1£IE™ PRIX DES ABONNEMENTS 1 mois (juin), Ir. 8.83. Jj&s demandes d'abonnement sont reçues exclusivement par les bureaux et les facteurs des postes. — Les réclamations concernant les abonnements doivent être adressées exclusivement aux bureaux de poste. ADMINISTRATION ET REDACTION : 31, Montagiie-a Js'ïvopbas-Potagèrûs, Bruxollos ■mncgcsBIosCl-^ MMatBBMIUMH' Il I Wi ■Jlill——BMHB—BaKami LA BELGIQUE PRIX DES ANNONCES Pet. annonces, la ligne, ir. 1.00. — Réclames avant les ann.t la Iig.f tr. 2.50. — Corps du journal, la lig., Ir. 7.50. — Faits divers, Ja lig., (r. 6.00« —Nécrologie, la lig., Ir. 3.50. — Coin des Eleveurs, annonces notariales, avis de sociétés (assemblées, paiement de coupons, tirages), la lig., (r. 2.00. Bureaux do 9 à 17 heures Direction ei Administration : gjgjg,Vf |? JOS. mORESSÉE, DIRECTEUR LA GUERRE 1,401° jour de guerre On n'entend plus parler des divisions anglaises qui se sont battues sur le Chemin des Dames : ce sont les Français qui, avec leur bravoure' habituelle et d'ailleurs largement renforcés, sont seuls à tenter d'enrayer les progrès de l'offensive allemande. Ils ont opposé sur plusieurs points du front une résistance efficace, mais dans d'autres secteurs, où ils sont aux prises avec un ennemi supérieur en nombre, ils ont encore été forcés de céder du terrain, notamment au sud de Noyon et dans la vallée de l'Ourcq. L'offensive allemande à i'Oussf Amsterdam, 3 juin : Le correspondant particulier de l'Agence Reuter mandait hier matin : — Les Allemands tâchent de percer partout où ils prévoient un point faible dans les lignes françaises. Les routes sont encombrées de fugitifs. qui n'avancent que lentement à travers les interminables colonnes de convois de munitions se rendant au front ou en revenant, La population fugitive, comprenant des familles entières, a empilé son saint-frusquin sur une charrette attelée d'un cheval poussif, tandis que grands et petits sont encore chargés d'une besace lourdement remplie. Le plus grand nombre, cependant, ne parvinrent à sauver de leurs biens que ce qu'ils étaient personnellement en état de transporter. Nous avons vu une jeune mère pousser devant elle une voiture d'enfant où dormaient deux bébés. Les enfants s'accrochent aux jupes de leurs mères, tandis que les hommes ploient sous le poids des objets précieux emportés avec soin. Et ils marchent, marchent sans cesse, toujours droit devant eux, sans s'inquiéter de la poussière soulevée par les automobiles, par les bataillons d'infanterie anglaise, par i'artillerie française et les divisions de cavalerie qui circulent en tous sens sur la même route. Ils ne songent qu'à atteindre un endroit où ils se croiront en sûreté, étant devenus fatalistes et ne s'inquié-tant plus du tout s'ils abandonnent leurs maisons, leurs riches champs de froment et de pommes de terre entre les mains des- Allemands. » *** Berlin, 3 juin : Il y a peu de temps encore, Château-Thierry était le siège du grand quartier général français.*** Paris, 2 juin : M. Clemenceau s'ost de nouveau rendu hier au front, où il a eu une entrevue avec le général Pétain. Il est rentré à Paris dans la soirée. « * * Paris, 3 juin : Sous le titre «Jours sombres», M. Renaudel 'écrit entre autres dans l'Humanité que les communiqués officiels français ne sont pas ; entièrement conformes à la réalité. Il attaque ensuite le gouvernement, qui n'a pas voulu ré pondre à la Chambre à une interpellation lui demandant de faire des communications que le Parlement a le droit d'exiger. Même si la situation militaire se rétablissait, le ministre a pour devoir d'y répondre, au besoin en séance secrète. Il est certain que des fautes ont .été commises et demandent des sanctions. M. Renauael s'étonne surtout que le facteur «surprise'» n'ait jai'riais jph'ô de rOlo dans les otlensives de l'Entente, alors que les Allemands viennent nettement de surprendre le haut commandement des Alliés au Chemin des Dames. D'autre part, M. Renaudel se demande si les Conseils de guerre de Versailles et de Paris sont vraiment utiles, étant donné qu'ils retardent toujours l'exécution des mesures à prendre lorsque les opérations militaires se développent rapidement. *** Berne, 2 juin: Les journaux parisiens publient des notes officieuses disant que le gouvernement a chargé la police de mettre en état d'arrestation immédiate tous les propagateurs de bruits tendancieux, ainsi que tous ceux qui s'efforceraient de provoquer dès paniques. *** Paris, 2 juin : Deux nouvelles demandes d'interpellation ont été déposées sur le bureau de la Chambre. Le député Déguisé désire interpeller le gouvernement sur la situation militaire et politique depuis le 20 mars, ainsi que sur la responsabilité du gouvernement-, tandis que le député Poncet veut interpeller sur la nécessité de punir les généraux en faute de la môme façon que les simples soldats. *** Zurich, 2 juin : Une correspondance de Paris publiée dans [es Zuricher Nachrichten du 23 mai contient une phrase qui doit avoir échapper à la censure française. Cette phrase dit notamment iju'à l'occasion du « Jour des Mères », commandé par le général Pershing, le cardinal Omette a prononcé une allocution en l'honneur 3es soldats américains tombés à l'ennemi, îont le nombre, a-t-il dit, s'élève déjà, à 5,000. OPINIONS- DE LA PRESSE On s'est demandé où étaient restées les réserves du général Foch pendant cette poussée ïui dura cinq jours sans interruption. Le chro liqueur Henri Bidou y répond dans le Journal le Paris : — Il était impossible, dit-il, que l'interven-;ion des réserves françaises se fît sentir avant a fin du troisième jour et, leur action ne put ivoir une influence décisive qu'à partir du :er juin. Le même fait s'est produit au cours de 'offensive de mars en Picardie, où l'attaque se produisit le 21 et où les réserves n'intervinrent sfficacement que le 26. L'ennemi a largement profité de ses premiers succès, mais nous sommes en droit d'attendre a réponse des Alliés. Von I-Iindenburg a abattu ;outes ses cartes, mais l'état-major français ne >'est pas encore déboutonné. Attendons avec îonflance qu'il sorte ses atouts à son tour. » -* Du colonel Egli dans les Nachrichten de Utile : — Les troupes anglaises et .françaises au-aient pu, en les attendant à mi-hauteur, ern->êcher les Allemands d'atteindre la crôte sep-entrionale du Chemin des Dames'. Le comman-[emeht supérieur allié avait à sa disposition ur place des forces militaires suffisantes pour ela. Pourquoi n'a-t-il pas offert plus de résis-ance ? La célérité avec laquelle les troupes allemandes se sont emparées des hauteurs tient du rodige. Elles sont arrivées presque à l'Aisne ur les talons des. troupes françaises et an-laises battant en retraite, ce qui démontre ien que la défense s'était écroulée lamenta lement. Depuis le début de la guerre, môme ans en excepter la débâcle italienne sur Isonzo, jamais il ne nous avait été donné 'assister à une poussée en avant aussi torren-elle ayant autant que celle-ci les allures d'une valanche. » **•* M. Barzini télégraphie au Corriere délia era que les attaques méthodiques d'aujour 'hui des Allemands sont beaucoup plus dan ereuses que leurs anciennes attaques en lasses. Le service aérien des Alliés n'a pu dé-Duvrir en Champagne aucun indice particu-er révélant qu'une attaque se préparât : de-uis février, en effet, les Allemands avaient lit des préparatifs identiques dans cinq sec- 1 surs du front à i'Ouest. C'est grâce à ce sys- l :me qu'ils réussissent chaque fois à provoquer r uno surprise. Leur manœuvre tactique a été tellement habile qu'il a été impossible aux Alliés de déclancher un feu efficace de barrage. En ce moment, on se bat encore pour la possession des grandes voies de communication, mais ce qui se prépare, c'est la collision définitive, la grande bataille décisive. *** Le chroniqueur militaire du Daily Telegraph 53'exprime ainsi au sujet de la tactique adoptée par les Allemands pour préparer cette grandiose offensive sans que le service d'informations des armées alliées s'en aperçût : — Les difficultés créées à nos aviateurs furent d'ordre varié. Tout d'abord, l'attaque dans ce secteur avait été préparée en même temps qu'on la préparait' dans de nombreux autres : aménagement des positions de l'artillerie, creusement de tranchées, choix des lieux de concentration des troupes. Tout cela ayant été fait et parachevé depuis des semaines, les aviateurs'alliés n'ont eu à signaler, la veille de l'attaque; ni nouvelles positions d'artillerie, ni nouvelles tranchées. Les masses d'artillerie mises en oeuvre par- l'ennemi avaient été amenées sUr place depuis quelque temps déjà sans que leur emplacement eût pu ôtre découvert. Quant aux troupes de réserve, c'est la nuit qui a précédé l'attaque qu'elles ont été amenées à l'endroit où devait £e déclancher l'assaut. Notre haut 'éo'mmandement savait qu'un nombre considérable de troupes avaient été transportées dans la région, mais il lui eût été difficile de dire par avance quelle en était la destination, puisqu'elles n'arrivèrent au front d'attaque que la nuit môme qui précéda l'offensive. Il a fallu que les chefs allemands disposassent, pour réaliser un plan aussi hardi, non seulement d'une remarquable organisation, mais encore de troupes aguerries sous tous les rapports et extraordinairement disciplinées. » Du Manchester Guardian : — La situation est critique et angoissante. Seule une contre-attaque peut en ce moment rétablir la Situation en faveur des Alliés. Le choix à faire du moment où elle devra être entreprise met à une dure épreuve la science du çommandant en chef des armeés. Le bombardement de Paris Paris, 2 juin. — Officiel : Cette nuit, vers 12 h. 8, l'alarme avait été donnée. Un certain nombre d'escadrilles ennemies se dirigeaient sur Paris. Elles furent prises sous un feu violent par les batteries spéciales, et tous les moyens de défense furent mis en œuvre. Les assaillants ont jeté des bombes; cependant, on ne signale que quelques blessés. A 2 heures, la tranquillité était rétablie. •** Londres, 2 juin : Du correspondant de l'Agence Reuter au grand quartier général : •— La nuit de jeudi, trois attaques aériennes ont été exécutées par les aviateurs allemands contre les fortifications de Paris. » iUr * * Paris, 3 juin : Du Matin : — Nos aviateurs ont livré un violent combat aux escadrilles aériennes allemandes qui ont survolé la nuit la banlieue de Paris. Un seul appareil a réussi à survoler notre ligne de défense ; il a lancé plusieurs bombes. Quatre personnes ont été blessées. » *** Genève, 2 juin : Par suite du dérangement des communications télégraphiques avec Paris, attribué à des attaques aériennes ou au bombardement de la ville, les communiqués français et anglais du soir ne sont pas arrivés en Suisse à l'heure habituelle. EN STAUE Lugano, 3 juin : Le Piccolo estime qu'une grande offensive austro-hongroise est imminente, mais que le peuple italien ne doit pas s'inquiéter, l'armée italienne étant aujourd'hui prête à combattre plus fort et plus que jamais. *** Milan, 2 juin : Le grand armateur Parodi, de Gênes, a été remis en liberté. Il a pu se disculper de l'accusation de commerce avec l'ennemi. Les événements de Russie Copenhague, 3 juin : On télégraphie d'Helsingfors : — D'après un télégramme de Pétrograd, l'état de siège a été proclamé à Moscou. » *** Moscou, 3 juin : D'après l'officieuse Pravda, les dépenses du gouvernement des Soviets pour les quatre premiers mois de l'année en cours s'élèvent à 14 1/2 milliards de' roubles, alors que les recettes n'ont atteint que 1 1/2 milliard de roubles. Le gouvernement russe va décréter des mesures extraordinairement rigoureuses pour assurer la rentrée des impôts et des fermages arriérés. *** Berne, 1er juin Le ministre de Chine à Moscou a adressé au gouvernement russe une note énergique demandant la restitution immédiate des livres qui ont été enlevés à certains commerçants chinois établis à la frontière de la Mongolie et dans le Turkestan chinois. *** Pétrograd, 2 juin : Le Djen annonce que les autorités allemandes en Esthonie. ont déclaré la frontière près de Yanburg ouverte pour le trafic avec la Russie. *** Kovno, 2 juin : Le commandant supérieur à l'Est a, d'après les Nouvelles Balles-Lithuaniennes, remis à l'évêque Francescus Karvicius von Samogitier un don de 10,000 mark pour la reconstruction :1e l'église catholique de Raudondvaris (Krasny Dwor), qui a été détruite par les Russes au début de la guerre. L'évêque a exprimé au donateur sa vive gratitude au nom de la paroisse. DÉPÊCHES DIVERSES Berne, 3 juin ; Le Conseil fédéral suisse a ratifié hier l'accord économique conclu entre l'Allemagne et la Suisse. *** Berne, 2 juin : ■ La Commission centrale du Conseil National 1 i délibéré sur la question de la création d'une 1 Jgue des Nations eu vue de garantir la paix i l'avenir et a spécialement examiné si et à 1 iuelles conditions la Suisse pourrait éventuel- 1 ement se rallier à une Ligue de ce genre. Le i gouvernement a constaté avec satisfaction que 1 e département politique avait donné toute ;on attention à l'étude de cette question. ; La Neue Zuricher Zeitung salue à son tour « :es délibérations et estime qu'il serait dési- 1 •able autant que réjouissant que le Conseil < édéral, isolément ou de concert avec les Etats 1 îeutres, fit les démarches nécessaires pour < irriver à un accord au sujet des questions en i 'apport avec la fondation d'une Ligue des 1 dations. t Paris, 2 juin: i La Victoire cite un exemple mémorable de t 'incurie officielle. En vue de préserver la Co- i onne Vendôme des atteintes du bombarde- t aent, on l'avait entourée d'une gaîne de sacs 1 de sable, de papier goudronné, de scories,, etc., dont l'achat et le placement avaient coûté 89,900 francs. Or, les ingénieurs ayant appuyé la base de cette gaîne monstre sur la grille de fer qui entoure la colonne, le poids énorme de la lourde masse l'a fait, comme il fallait s'y attendre, s'effondrer, et voilà la gaîne protectrice par terre. On va la reconstruire une seconde fois, mais le prix des choses ayant plus que doublé, on prévoit un nouveau décaissement de 250,000 francs à mettre au compte de la princesse. **• Paris, 2 juin : La commune de Saint-Denis a de nouveau été le théâtre d'un formidable incendie qui a duré cinq heures et qui a complètement réduit en cendres une usine de matériel de guerre sise à proximité du fort de Double-Couronne. *** Berne, 2 juin : La Commission permanente des Sinn-Feiners a envoyé, à la date du 25 mai, la protestation suivante à la presse anglaise : — Nous protestons avec énergie contre le traitement infligé à nos collègues de la Commission permanente et à un certain nombre-de Sinn-Feiners, qui ont été déportés hors du pays par le gouvernement anglais et dont leî," proches sont tenus dans une ignorance complète quant au lieu de leur emprisonnement et ' au régime auquel ils sont soumis. Nous appelons l'attention des gouvernements d'Europe et d'Amérique sur la manière dont sont traitas' les démocrates irlandais de la part des cham-, pions de la défense des petites nations. » En même temps, la Commission déclare, av. sujet de l'affirmation de M. Dillon à un journal américain que les Sinn-Féiners reçoivent d'Amérique des fonds de secours inépuisables, qu'à son grand regret il doit démentir catégoriquement cette assertion. **# Londres, 3 juin : Après d'assez longs pourparlers entre les' syndicats ouvriers et les chefs des filatures anglaises, les salaires viennent d'être augmentés de 25 p. c. » *** Berlin, 3 juin : On mande de Vienne au Berliner Lokal An-zeiger qu'on considère dès aujourd'hui comme, certain que la session de la Chambre des députés s'ouvrira vers la mi-juin. * * Constantinople, 2 juin : Les journaux donnent aujourd'hui de nom- j breux détails au sujet du grand incendie qui a éclaté à Stamboul et qui dura près de deux jours. Le feu fut occasionné par une cigarette allumée jetée dans une lampe à pétrole, dans une maison du quartier Sultan Selim, à la Corne d'Or. La maison où éclata l'incendie était construite en bois, ainsi que celles qui l'entouraient. Un violent vent du sud-ouest propagea les flammes avec une rapidité inouïe, et bientôt plusieurs rues et places publiques se trouvèrent en feu. De nombreuses familles pauvres sont sur le pavé. Le grand-vizir et le ministre de la guerre Enver se sont rendus sur les lieux. Ce dernier dirigea les manœuvres de sauvetage, auxquelles participèrent les troupes allemandes et austro-hongroises. Des souscriptions publiques sont ouvertes pour soulager les victimes de l'incendie. Le Sultan s'e6t inscrit pour 1,000 livres. Constantinople, 2 juin : L'ambassadeur d'Allemagne, le comte Bern-stoff, a transmis au gouvernement turc les condoléances de son gouvernement à l'occasion du terrible incendie qui a si durement éprouvé Constantinople, et a souscrit 250 livres au jçrofit des victimes. La charité privée s'est montée très généreuse ëft l'occurrence : .le Crpïsgaujfj Rouge turc a mis ses cuisines à la disposition des victimes dû' sinistre. OPIMS ET COMMENTAIRES La crise irlandaise. La revue anglaise hebdomadaire The Nation prend vivement M. Lloyd George â partie. — M. Lloyd George, dit-il, a réussi à faire adopter un projet de loi qui soumet les Irlandais à la conscription malgré l'opposition au service militaire anglais dont ils ont toujours fait preuve. Il a imaginé pour l'Irlande un nouveau gouvernement, qui ne semble donner satisfaction à personne, ni en Irlande, ni en Angleterre. Il a nommé un soldat vice-roi d'Irlande, le premier depuis la révolte de 1798. Il a convoqué la réunion d'un Convent irlandais appelé à délibérer sur un projet de constitution irlandaise, et en une seule semaine il a détruit tout l'ouvrage de ce Convent, ce qui lui valut de s'entendre dire par le président du Convent que sa méthode de gouverner frise l'inconscience, étant donné qu'il est impossible de concevoir l'autonomie d'un peuple sans lui reconnaître des droits essentiels.M. Lloyd George a réussi à mettre le nord de l'Irlande en opposition avec la première partie de son projet et à provoquer dans le sud tfne révolte contre la seconde. En un seul mois, il a fait plus large qu'il n'avait jamais été le. gouffre qui sépare l'Angleterre de l'Irlande. Les deux pays n'ont jamais été, depuis la révolte des paysans irlandais et la brutalité qu'entraîne cette jacquerie, aussi séparés qu'ils le sont aujourd'hui. M. Lloyd George a désillusionné complètement les partis politiques, tant libéraux que conservateurs, en inventant le Home Rule pour faire avaler le service personnel et en imposant le service personnel pour rendre le Home Rule inopérant. Ayant bâillonné les Irlandais-durant des mois, il a fourni à la propagande antianglaise, dans tous les coins des dominions, des arguments faciles puisés dans les situations en Irlande. Il a créé un nouvèau front de bataille, celui de la Lissey (rivière d'Irlande), qu'il s'est emprfessé de garnir de troupes, alors que nos derniers hommes seraient nécessaires sur l'Aisne et sur la Somme. Bref, il a .donné à l'Allemagne lfcs moyens de rétorquer l'accusation que nous portions contre elle d'avoir envahi la Belgique. » The Nation ne voit d'autre solution à Ma crise illandaise que de retirer immédiatement les troupes qui occupent l'Irlande et de laisser le soin à un parlement irlandais de solutionner le problème militaire soit en rejetant [e service obligatoire, comme le fit l'Australïe, soit en acceptant la conscription, à l'exemple lu Canada. La crise du ravitaillement en France, x Le député Laîfont écrit dans le Matin : — Un homme qui est dans ses petits soupers, c'est M. Victor Boret, ministre du ravi-;aillement. D'une part, diminution constante ît accélérée de la production; d'autre part, iocroissement continu et moins accéléré de la consommation. Par surcroît, déficit des im-jortations et crise des transports. Trouver en-re ces données irréductibles une conciliation )ossible, entre ces contradictions une harmo-îie, tel est le rôle du ministre du çavitaillet-nent. Je comprends son embarras. Il se souvient que les restrictions ' furent ipécialement funestes à ses prédécesseurs et lue M. Viollette fit, pour les imposer; de oyaux efforts couronnés d'insuccès. Et la ;rainte de choir en de pareilles mésavenfeirefi e rend circonspect. Mais il sait également lue le cheptel bovin est diminué de deux lmil-ions de têtes et le cheptel ovin de quatre 'mil-ions. Il n'ignore pas que le déséquilibre ens re l'offre et la demande s'accentue de (jour n jour; que tout le bétail d'élevage sera lientôt absorbé par la réquisition, et que- l'in- a ondance, pour satisfaire aux besoins des art r nées, réquisitionnera alors les bœufs de la-i t tour, ce qui aggravera dans le même temps cl a crise de la viande et la crise du pain. » d COMMUNIQUÉS OFFICIELS Communiqués des Puissances Centrales. Berlin, 3 juin. — Officiel de ce midi : Théâtre de la guerre à l'Ouest. Armées du feld-maréchal prince héritier Rupprecht de Bavière : Duel d'artillerie plus violent à certains moments. A l'ouest de Bailleul et au nord de la Lys, nous avons repoussé des attaques partielles ennemies. Armées du prince héritier allemand : De nouveiles troupes' françaises, tirées de fronts très éloignés, ont été engagées dans la bataille pour remplacer les corps d'armée français et anglais battus et repoussès par notre attaque, ainsi que pour soutenir les divisions amenées jusqu'à présent en toute hîtté des armées voisines sur le champ de bataille et qui sont déjà fortement décimées. Au nord de l'Aisne, elles ont vainement tenté de tenir les positions qui leur avaient été assignées. Au milieu de violents combats,. nous les avons repoussées près de MoulHvsous-Xouvent-Saint-Christo-plie-Vlngré. Au.sud-ouest ds Soissons, nous avons pris Chaudun. En attaquant, nous avons poussé au delà du fond de ^avières jusqu'à la lisière orientale des forêts de Vil-lers-Colterels. Au sud de l'Ourcq, reîlîiwîil a exécuté dé'violentes contre-attaques; elles ont été repodsséeâ d'une manière san-glahté. "Nous àvôns gagné du terrain au delà de Coarchainps et de Monthiers, et nous nous sommes emparés des hauteurs qui se dressent à l'ouest- de Château-Thierry. Sur la Marne, entre la Marne et Reims, la situation ne s'est pas modifiée. Nos escadrilles de bombardiers ont efficacement attaqué les chemins de fer conduisant sur le champ de bataille et surchargés de troupes. Nous avons descendu 31 avions ennemis. Le lieutenant Vvenckhoff a remporté ses iJ9e et 3Ue victoires aériennes. Le lieutenant Lôwenliardt et le lieutenant Udet ont chacun remporté leur 25e victoire aérienne. Berlin, 2 juin. — Olilciel du soir : Nouveaux progrès sur le front d'attaque. Berlin, 3 juin. — Officiel : D'après les derniers rapports qui sont parvenus, nos sous-marins ont encore coulé dans la Méditerranée 26,000 tonnes brut de tonnage ennemi. *** Vienne, 2 juin. — Officiel de ce midi: Sur le Iront dp montagne, le duel J'dr'iUo-rie est redevenu plus violent sur un grand nombre de points. A minuit, dans le secteur des bouches de la Piave, nous avons repoussé par notre l'eu uno attaque italienne. «*» Sofia, 2 juin. — Oiiiciel : Sur le front en Macédoine, dans la région de la Moglena, l'artillerie a été plus active pendant un certain temps. Une compagnie ennemie, qui tentait de s'emparer de quelques postes établis à l'ouest du village de Shorsko, a été mise en fuite par notre f-eu. Au sud du village d'Huma, violente canonnade intermittente. Près d'Allschak-Mahle, notre artilerie a dispersé plusieurs détachements d'infanterie française. A l'ouest de Butkovo, nos troupes ont attaqué et pénétré dans les positions ennemies établies sur le versant inéridional du monte Kruciia; elles ont fait prisonniers des soldats anglais. Dans la vallée du Vardar, lète'àviateurs ennemis ont été assez actifs. Constantinople, 1er juin. — Officiel : Nos positions et leur arrière-terrain ont été pris toute la soirée sous le feu de 1;artillerie ennemie. A l'ouest de la route de Jérusalem à Nablus, nos canons de gros calibre ont efficacement bombardé les batteries et les installations ennemies. Dans la région du Jourdain, opérations peu importantes et trafic toujours croissant dans le secteur Vadi--Audscha-Jericho. Dans le Hed-schas, nous avons repoussé plusieurs . tta-ques exécutées par les rebelles contre le chemin de fer. Les rebelles ont pris la fuite et laissé un grand nombre de têtes de bétail entre nos mains. En Mésopotamie, l'avion descendu hier a été abattu par le capitaine Schutz et le sous-officier Quoos. Sur les autres fronts, la situation ne s'est pas modifiée. Berlin, 3 juin. — Officieux : Après avoir franchi l'Aisne, nos détachements ont trouvé une première résistance sérieuse sur la Vesle. L'ennemi s'y est énergiquement défendu sur les hauteurs qui s'élèvent au sud de la rivière, mais ses divisions envoyées au feu par-petits paquets et sans unité de commandement ont été vite épuisées près dé Thibaut et de Vils-savoye ; nous avons passé la rivière et elles ont dû battre en retraite au delà des petites collines qui s'échelonnent et' s'enchevêtrent jusqu'à la Marne. Les troupes ennemies isolées qui se défendaient apremenl et se battaient vaillamment dans divers petits secteurs de la vallée se sont vues abandonner par leurs chefs et, coupées de toute commuhication, elles sont tombées entre les mains de noire infanterie. Nos grenadiers ont ramené, rien que des bois qui entourent Fére-en-Tardeno.s, 800 prisonniers. Dans .l'espoir de trouver une ligne où s'abriter sur la dernière hauteur devant la Marne, les vaillants chasseurs du 19e français s'étaient portés en hâte en automobiles avec leurs mitrailleuses : ils ont été exterminés ou faits prisonniers par les tirailleurs l'un de nos régiments pendant que des canons înnem-s qui reculaient étaient détruits et leurs servants tués par le feu de nos batteries arrivées iu galop. Près de La Charmel, en amont de la Marne, un monceau effroyable d'hommes et de îhevaux morts et de canons détruits gisent à .'endroit oii le combat a pris fin. L'ennemi a été !orcé de se retirer sur les hauteurs au delà 'de a Marne. Berlin, 2 juin. — Ofiicielix . Le 30 mai, les mêmes divisions qui avaient jris d'assaut le Chemin des Dames ont repoussé usqu'i la Maine les réserves françaises profon-léraent échelonnocs dont parlent sans cesse les :ommuniqués ennemis : au centre marchait en ête une division badoise qui avait fourni dans le ;ourant de mars l'étape de Saint-Quentin à 'Avre. "Les 20e et 43e divisions françaises se sont ephées par-dessus le piateau jusqu'à l'est de rère-en-Tardenois. En vain la 4e division de ca-ralerie française a fait charger ses bataillons de uirassiers et ses cyclistes non montés : ce n'est [u'à la lisière du plateau, à l'endroit où d'épais-es forêts barrent la route vers la vallée de la far ne, que les Français se sont accrochés et nt opposé une violente résistance. Dans -le cornât acharné qui s'est engagé là est intervenue artillerie légère des deux partis. Les batteries rançaises qui avaient depuis la Vesle tenté avec ne impétuosité et une habileté notoires d'en-ayer notre marche en avant, ont tiré des hau-surs boisées qui se dressent au sud de la Marne ontre celles de nos troupes qui franchissaient la rêle septentrionale. Nos batteries arrivées au hand galop les ont réduites au silence et ies ont Drcées de se replier vers des abris couverts. Nos , atteries étaient apparues si rapidement sur le , ersant septentrional de la Marne, qu'elles ont , éussi à prendre sous leur feu, sur le pont, une ( rrière-garde française d'infanterie et d'artille-ie qui fuyait vers la rive méridionale. A la tom- : ée de la nuit, nous avions refoulé l'ennemi au : elà de la Marne. Les Français s'étant établis i ans le camp retranché de Ris, qui a cinq kilo- j mètres carrés de superficie,nos divisions ont résolument contourné le bois des deux côtés, les gre-„ nadiers poussant de l'avant sur La grand'route de la Charmelie à Jaurelgonne. Les fusiliers de Hohenzollern ont tourné le bois à l'est et en ont expulsé l'ennemi; eniin, vers 8 heures, la hauteur de Tarloup, sur la rive de la Marne, était prise d'assaut. Illustrés de quelques chiffres, les exploits de cette seule div.sion feront comprendre l'étendue de l'effort tolai de l'armée du général von Bœhn. Du 27 au 30 mai, cette division a franchi, en combattant jour et nuit, près de 60 kilomètres, pris d'assaut douze positions de batteries avec 50 à 00 canons, et fait de 3,000 à 3,500 prisonniers. Depuis la bataille de Cambrai, èlle a franchi 135 kilomètres de percée, donc 5 à la bataille de Cambrai, 70 sur la Somme et G0 entre le Winterberg te la Marne. Le vaillant chef de la div.sion, le prince von Buchau, est tombé au champ d'honneur peu avant d'atteindre la Marne, tandis qu'il était à cheval à la tête de ses troupes. *** Berlin, 2 juin. — Officieux : Le butin luit dans ies dépôts du Chemin des ! Dames démontre pérempku-ement que les Fran- | çais y ont été surpris et fait voir a quel point i leur retraite hâtive a manqué de méthode. Il est particulièrement piquant de constater que dans la région de Soissons en construisait de* nouvelles maisons. A la sortie orientale de la ville se dresse une maison presque achevée où les plâtriers avaient commencé leur travail, car on y voit la chaux et le mortier tout fraîchement préparés. A Ciry-Saisogne, on avait reconstruit une fabrique de sucre : ies jécipieùts tout neufs, les tuyaux et les machines étaient montés ,et l'on aurait pu commencer l'exploitation dans la quinzaine* Berlin, 2 juin. — Officieux': Parmi les prisonniers de la division marocaine, se trouvait également un médecin du 3e bataillon de la m-ssion russe. Le bataillon était commandé par des officiers russes et comprenait 500 unités quand il fut engagé dans le combat. Les Russes sont .revenus de la fournaise au nombre de 92, autant dire qu'ils ont été décimés complètement.Ce bataillon avait été constitué avec les restes de ' l'ancien corps expéditionnaire russe en France. Les Russes ava.ent demandé à ôtre laissés en liberté après la signature du traité de paix de Brest-Litovsk, mais la France avait répondu que ce traité était considéré comme nul et sans valeur. Berlin, 2 juin. — Officieux: H.er matin a éclaté une violente canonnade suivie, à 4 h. 30, par une attaque prononcée par plusieurs bataillons ennemis contre nos positions au nord d'Albert. Nous les avons repoussés d'une manière sanglante par des contre-attar ques. A 10 heures du matin et à 1 heure de i'aprôs-midi, de nouvelles attaques ennemies ont de môme échoué avec des perles sanglantes pour l'ennemi: Nous avons nettement maintenu nos lignes dans la région d'Iiébuterne, où des troupes ennemies qui avaient attaqué nos positions après une forte préparation d'artillerie et sous la protection d'un brouillard artificiel ont été repoussées avec de lourdes pertes. Communiqués des armées alliées Paris,-, g,, juin. — .Qffi.çiel de 3 heures : La pres^joft ennemie s';è;si fidursùtfVÎè' avec intensité sur le front entre l'Oise et la Marne. Des tentatives extrêmement violentes dans la région de la lisière nord J.i bois de Carlepont et de Moulin-sous-ïouvent ont été enrayées par nos troupes qui ont rejeté l'ennemi au nord de ces localités. Le mont de Choisy, attaqué à quatre reprises par l'ennemi et pris par lui, a été de nouvedu enlevé à la baïonnette par nos soldats qui en sont restés maîtres. Entre Vierzy et l'Ourcq,l'ennemi s'est emparé de Longpont, Corcy, Faverolles et Troesnes; mais, ..ar un énergique retour offensif, nos troupes ont réoccupé de nouveau ces localités. Sur la Marne, l'ennemi a atteint les hauteurs à l'ouest de Château-Thierry. Nous tenons, la partie de cette ville située sur la rive gauche. De violents combats se sont livrés aux abords de la route de Dormans à Reims que l'ennemi a dépassé légèrement au sud d'Olizy-Violaine-Viile-en-Tardennois. Sur le front de Reims, aucun changement.. Paris, 2 juin. — Officiel de 11 heures : La bataille a continué pendant la journée, notamment depuis la région au nord de l'Ourcq jusqu'à la Marne, où l'ennemi a porté ses principaux efforts. Nos troupes ont soutenu le choc des forces ennemies avec une bravoure opiniâtre. L'ennemi a pu s'emparer à nouveau de Faverolles, mais loutcs ses attaques sur Corcy et '.'roesnes ont échoué.A l'ouest de Neuilly-Saint-Front, nos contre-attaques ont refoulé l'ennemi sur Passy-en-Vaiois. La cûte 103, immédiatement à l'ouest de cette localité, a été reprises par nos troupes après des combats acharnés. Plus au 6ud, sur le front Torcy-Bouresches, deux attaques ennemies ont été successivement brisées. Sur notre droite, nous avons repris Champlat et gagné du terrain en direction de Ville-en-Tardennois. Partout ailleurs, la situation reste sans changement. jls guerre navale Washington, 2 juin : Le vapeur américain Président Lincoln, qui ; vient d'être torpillé, jaugeait 18,108 tonnes brut et non pas 1,861 tonnes, comme il a été annoncé par erreur. + i * * l La Haye, 1er juin : Voici comment, d'après une déclaration offl- ( cielel, sera composé le convoi de navires hol- ( landais qui fera le voyage aller et retour de j ft'ollande aux Indes orientales néerlandaises j pour transporter des fonctionnaires et passa- £ gers, opérer la relève des hommes de la flotte ( coloniale et faire l'échange de marchandises : .] Le croiseur cuirassé Hertog Hendrik sera < commandé par A.C. de Jonckeere, qui devient f commandant du convoi; le steamer Tabunan, j du Rotterdamsche Lloyd, sera transformé en ( croiseur auxiliaire, et le paquebot Nôordam, c de la Holland Amerika Linie, servira comme navire de passagers. De plus, le Bengkalis sui- j vra comme navire charbonnier. Le convoi prendra la mer vers le 15 juin et, r évitant le canal de Suez, fera le tour par le j cap de Bonne-Espérance. Ce voyage durera r environ trois mois et demi. % »% e Berne, 2 juin : p On mande de Melila au Journal, de Paris : d — Le steamer espagnol Mariants a été atta- i lué dans la nuit du 26 mai par un sous marin illemand, à environ 14 milles des îles ^Chaffa- -inas. Le sous-marin tira deux coups de ca- t\ ion, et comme le steamer ne stoppait pas, en- f /oya cette fois un troisième coup dans la t lirection du navire, avec ce résultat que le q capitaine fut tué dans sa cabine, ainsi qu'un p chauffeur à bord. Une formidable panique d îclata alors entre les 190 Maures que le Ma- d *ianis avait à bord et qui prétendaient se ; sauver avant les 24 passagers espagnols. Le d ious-marin apparut sur les lieux et télégra-' v )hia à Melila que trois personnes seulement i c nanquent à l'appel. J L Notre politique internationale — Que certains membres du cabinet belge soient capables de s'entêter dans une politique économique néfaste, je vous le concède volontiers ; ils ont donné au cours de leur carrière politique, surtout depuis la guerre, trop de preuves de présomption et d'insuffisance pour que je croie à leur Infaillibilité. Mais je ne puis admettre que dans des moments aussi graves ils puissent trouver des .créatures, qui acceptent de suivre aveuglément leurs instructions, qui se résignent à conduire, en qualité de membres d'un comité officiel, des négociations qui ne peuvent aboutir qu'à la ruine du pays. Voilà la raison qui m'empêche de partager vos appréhensions pour l'avenir et qui me porte à croire que, malgré vos dires, no3 intérêts seront bien défendus par le comité qui en a assumé la défense... » Cette objection d'un correspondant, qui' n'entend pas discuter la question elle-même vu son incompétence en matière économique, mériterait d'être prise en sérieuse considéra- ' tion, si vraiment le Comité de commerce 10. glo-belge dont nous avons ici-même suivi, dimanche derner, les pérégrinations à Londres, avait été composé de manière à rassurer le pays sur le caractère sérieux de ses travaux. 11 n'en est malheureusement pas ainsi. Aucun des grands noms de l'industrie, do la banque ou du commerce n'y figure. Parmi les membres,nque nous avons cités, on cherche en vain les représentants de notre grande métal-? lurgie, ceux de nos ateliers de construction, de notre industrie du zinc, de nos glaceries. de l'industrie textile de Gand, de Verviers, etc. Oii sont les représentants do la Société Générale, de la Banque de Bruxelles, de nos grands groupements industriels ? Sans doute, " un représentant du baron Empain à la Bourse fait partie de la Commission. Mais on conviendra que cela est insuffisant pour asseoir son autorité. Nous en dirons autant de la présence d'un armateur anversois, d'une hono-rabiltê assurément à toute épreuve, mais que ses amis eux-mêmes tiennent pour un esprit brillant, mais superficiel, et qui, en tout cas,' n'a pas qualité pour parler au nom du grand commerce ou des grands armements anversois.D'ailleurs, nous ne sommes pas seuls à regretter l'insuffisance du prestige et de la compétence du Comité anglo-belge. Ecoutez ce qu'en dit le Neptune du 11 mai : Tous ceux qui ont assisté aux réunions du Comité anglo-belge — nous disons tous ceux — ont été frappés de la présence parmi le Comitéi belge de six fonctionnaires dont l'ûgo était plutôt' printanier. L'aîné ava:t-il trente ans i Nous en doutons. Tous ceux qui ont assisté aux réunions se sont demandé quelle compétence avaient ces jeunes gens et surtout quelle expérienoe pour discuter' avec des représentants autorisés des différentes branches du commerce, do l'industrie et de la finance. Il est vrai que les allures de certains d'entre eux suppléaient peut-être à leur manque d'ex-: périence et de compétence, mais cela ne suffit pas, et si l'on a fait du bon travail, ce n'est pas de leur faute. Nous ignorons qui a composé ce comiié, mais nous tenons à faire ressortir à qui cela concerne, la mauvaise impression produite. Les Belges, pour leur part, se demandent pourquoi, à la place de ces jeunes fonctionnaires —' qui sont sans doute d'exoellenls fonctionnaires — l'on n'a pas nommé de plus nombreux représentants de commerce? Nous trouvons dans la Comité deux armateurs, un financier, un industriel, un colonial. Pourquoi ne pas nommer, par exemple, un courtier de navires, branche importante des relations avec l'Angleterre, un filateur un verrier, etc., etc. Quand, enfin, ferons-nous les choses chez nous avec jugement et bon sens? Quand on songe que nos dirigeants n'ont su qu'abreuver d'amertumes, à la fin de sa vie. un homme aussi éminent que feu M. Waxwei-ler pour se venger de son opposition à la politique économique du ministère de Broqua-ville, on ne peut qu'être fort mal impressionné de voir ce ministère ne trouver, pour poursuivre quand même sa politique d'aventures, que des collaborateurs si peu qualifiés que la presse belge à Londres — chose assurément humiliante vis-à-vis des Anglais — se voit obligée de critiquer vertement son choix. *** Néanmoins, ce comité insuffisant, -aidé des petits jeunes gens dont il vient d'être question, se dispose à terminer de la jolie besogne. Tout d'abord, il va bénévolement se lier vis-à-vis do l'industrie anglaise et américaine en ce qui concerne la «réorganisation de la Belgique ». Inutile de souligner la bonne aubaine que cette tâche va constituer pour les « businessmen • d'outre-Manche et d'outre-Atlantique Notre «Chronique bruxelloise» de dimanche dernier a permis aisément, même aux plus profanes, de se faire uno opinion à' cet égard. Notez que par la fauta de nos ministres nous allons nous trouver sans défense aucune vis-à-vis des Anglais et des Américains quant à la fixation des prix des énormes commandes que nous serons forcés rie passer après la guerre : en se ralliant aux indéfendables projets de guerre économique caressés par les chefs actuels de l'Entente, en coopérant au boycottage de l'Allemagne, notre gouvernement écarte, en effet, le seul concurrent qui, après la guerre, sera mieux à même que personne ,de fournir à bon prix. Dès lors, nos amis anglo-saxons pourront y Jller à leur aise -et faire pendant des années l'excellentes affaires sur notre dos. Car il est inutile de dire, n'est-ce pas ? que Jans cet ordre d'idées, il ne faut pas compter ;ur la France, très insuffisamment outillée, .ord Balfour, la plus haute personnalité poli-:ique de l'actuel ministère britannique, s'est lu reste chargé, avec une désinvolture éton-lante, de faire entendre à notre voisine du ;ud qu'elle n'avait pas à s'inquiéter, ni main-onant ni plus tard, du sort économique de la Belgique. Au banquet du lord-maire, lord Bal-our a déclaré : . L'Amérique et la Grande-Bre-agne voudront faire tout ce qu'elles peuvent )our le relèvement de la Belgique : la France >eut avoir ses propres problèmes du même renre... » On peut trouver cette déclaration l'un goût douteux, mais elle n'en contient pas noins un grand fonds de vérité. Elle n'est en out cas pas faite pour encourage- les parti-ans d'une entente économique franco-belge, lont M. R. Colleye, le directeur de l'Opinion Vallonné, s'est fait le principal champion. Au urplus, ils ne doutent plus de leur coté que le :ouvernement belge a donné la préférence sur 'entente franco-belge à l'entente anglo-belge t expriment très vertement à ce sujet leurs lésillusions. — Il s'agit, écrivait notamment le 19 janvier 1. Colleye dans la Petite Dépubllqve, d'une uestion qui comporte des responsabilités for-nidables, comme le signalait justement M. E. Ingel quand tl écrivait : « J'insisterai ensuite tour que, malgré l'urgence que l'on semble ouloir invoquer, le gouvernement ne prenne n ce domaine aucune initiative, car seul le ouvernement a qualité pour engager l'avenir u pays d'une manière si grave et surtout si rrévocable. » • •a A propos de l'entente franco-belge rêvée par 1. Colleye et ses amis, on. peut dire qu'ils ont lit trop bon marché de la traditionnelle poli-que protectionniste des Français, politique 1 u'il sera bien difficile de détrôner dans un ays où l'industrie et le commerce, manquant 'initiative, s'obstinent à toujours tout atten- . re du gouvernement. Sinon, on doit reconnaître que de ce côté e sérieux débouch'és pourraient nous être ou-erts et réciproquement. Or, ce sont des mariés qu'il nous faudra, après les hostilités, es Anglo-Saxons ont en effet profité de la

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Cet article est une édition du titre La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie appartenant à la catégorie Gecensureerde pers, parue à Bruxelles du 1914 au 1918.

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