La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie

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s.n. 1918, 31 Mai. La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie. Accès à 24 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/959c53gd4h/
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COMMUNIQUES OFFICÎELS PRIX DES ABONNEMENTS 1 mois (juin), fr. 3.80. Les demandes d'abonnement sont reçues exclusivement par les bureaux et les facteurs des postes. — Lu réclamations concernant les abonnements doivent être adressées exclusivement aux bureaux de poste. ADMINISTRATION ET REDACTION : 31, Montagnc-aux-Korbes-Potagèros, Bruxelles p—mb—■wiia—i— eniibm» mu i—iiKam»vC3 LA BELGIQUE PRIX DES ANNONCES Pet. annonces, la ligne, fr. 1.00. — Réclames avatv. les ann., la lig., lr. £.60. — Corps du journal, 1» lig., (r. 7.50. -—Faits divers, la lig.» fr. S.OOh' — Nécrologie, la lig., fr. 8.50. — Coin des Eleveurs, annonces notariales, avis de sociétés (assembléest paiement de coupons, tirages),!* lig., lr. 2.00. Bureaux do 9 à 17 heurta Diction eî Administration : j? hs^"5* JQ8. mORZSBÊE, DIRECTEUR ;...^sfcsacggK»ttgaqBa|gp{^^ I j m ai—n Aujourd'hui : 'DEUX pages, i Le bombardement de Pari LA GUERRE 1,397e jour de guerre Les Allemands continuent à progresser entre Soissons et Reims. Malgré la vaillante résistance des premières réserves françaises, le gros de leurs forces a franchi la Vesle sur un large front, depuis son confluent avec l'Aisne, au sud-est de Condé, jusqu'au delà de Fismes. Mais c'est surtout aux deux ailes du front d'attaque qu'ils ont gagné du terrain pendant le deuxième jour de leur offensive. A l'aile droite, ils se sont avancés dans le secteur de Terny jusqu'au delà de la route de Coucy-le-Chàteau à Soissons. Plus au sud, ils occupent les hauteurs qui dominent Soissons au nord-est. A leur aile gauche, ils ont occupé Courcy et Viilers-Franqueux et donné l'assaut aux hauteurs de Saint-Thierry, le champ de bataille se trouvant de la sorte porté à six kilomètres au nord-ouest de Reims. Sur tout le front de cinquante kilomètres, la bataille continue avec violence. Dans la vallée de la Vesle, le gros des réserves du général Foch a commencé à intervenir avec énergie, s'efforçant de contenir les masses allemandes sur les hauteurs qu'elles ont occupées le long de la rive méridionale de la rivière. L'offensive allemande à l'Ouest Londres, 29 mai : Le gouvernement a décrété le rappel sous les drapeaux des hommes de 48 et de 49 ans. *** Londres, 29 mai : Le correspondant au front du Daily Mail annonce que l'offensive allemande a été précédée des indices habituels. La canonnade a été de courte durée, mais extrêmement violente. En se servant de grenades à gaz, les Allemands ont obtenu un succès contestable, et les troupes alliées ont été forcées de se retirer. *** Paris, 29 mai : M. Poincaré présidera demain un conseil de guerre qui pre Ira une décision au sujet de la demande d'envoi immédiat de renforts faite par le général Foch. Paris, 29 mai i L'Agence Havas annonce que M. Clemenceau, accompagné de M. Albert Favre, est parti pour 1§ front. ♦ 4 * I Paris, 30 mai : Une vingtaine de divisions allemandes et un même nombre de troupes de réserve ont attaqué entre Soissons et Reims. Dans les salles des Pas-Perdus de la Chambre et du Sénat, il a été déclaré que les réserves françaises venaient d'intervenir. *** Paris, 20 mai : On mande de Reims à l'Echo de Paris que Reims, Soissons et Compiègne sont prises depuis dimanche sous un feu très violent. *** Berlin, 30 mai : On mandé de Genève au Lol;al Anzclgcr, de Berlin, que la ville de Rouen, où se trouve accumulée une grande quantité de munitions, a été attaquée la nuit par des aviateurs ennemis. On ne donne pas de renseignements exacts sur les dégâts occasionnés, qu'on déclare insignifiants, alors qu'on croit que, dans le quartier des magasins, les bombes ont tou-, ché leurs buts. On ne sait rien quant à la direction prise par les avions ennemis. Lyon, 29 mai : On mande du front britannique au Progrès de Lyon : — A Ypres, les troupes ne peuvent quitter leurs abris souterrains. Une telle quantité de gaz asphyxiants pèse sur la ville (rue ses défenseurs ne peuvent abandonner un seul instant leurs masques à gaz. ••• Londres, 30 mai : Le'Daily MaU annonce que la violente canonnade continue sur le front en Flandre. U faut aussi tenir compte sur ce front des opérations que l'ennemi peut tenter d'exécuter. *** Paris, 29 mai ï UExcelsior a été suspendu pour trois jours pour avoir, sans autorisation de la censure, publié une photographie intéressant les préparatifs m.li:aires des Alliés. OPINIONS DE LA PRESSE Du Vaderland, de La Haye : — Les armées allemandes n'ont pas seulement franchi l'Aisne; elles ont en outre forcé le passagère la Vesle. En un jour et demi, elles se sont avancées sur une profondeur qui atteint jusque 18 kilomètres près de Fismes. Les journaux de l'Entente semblent convaincus que cette attaque violente n'est qu'une manœuvre de diversion faite en vue de lier sur place les réserves de Foch et que l'offensive principale se déclanchera bientôt sur un autre point. Si une manœuvre de diversion est conduite avec une telle violence et une telle sûreté de main, on se demande non sans anxiété avec quelle force inouïe rouleront les avalanches de l'offensive principale. » Du chroniqueur militaire de la Post, de Zurich : L'offensive allemande a repris et von Hin-denburg semble décidé à en finir, mais il serait fort téméraire d'émettre des prévisions quant à l'endroit où se livrera la bataille principale. Nul ne le peut dire et seul l'avenir nous l'apprendra. Les préparatifs continuent sur tous les points du front. » Le colonel Repington, critique militaire du 'Morning Post écrit, entre autres : — L'attaque contre le Chemin des Dames n'a été vraisemblablement qu'un moyen pour jeter le désarroi dans les réserves du général Foch. Il est vraisemblable que la bataille principale suivra une tout autre direction : peut-être se livrera-t-elle vers Amiens. Du correspondant du Times au grand quartier général français : L'attaque allemande sur le Chemin des Dames a été exécutée avec une impétuosité extraordinaire. Des combats acharnés à la ■baïonnette et à coups de grenades à main se sont livrés. Les troupes françaises qui occupaient les hauteurs se sont laissées en partie littéralement exterminer homme par homme. Mais il faut reconnaître aussi que les Allemands se sont battus avec une énergie farouche ; ils étaient appuyés par une formidable artillerie, qui a tiré peu d'heures seulement. On a de nouveau constaté la remarquable rapidité avec laquelle les canons ennemis ont été portés en avant, ce qui prouve que leurs servants avaient été exercés minutieusement. La ligne française a été repliée pour éviter un encerclement ; pour le mémo motif, les Anglais ont évacué leurs positions établies près <ie Juvincourt. Les Allemands ne semblent pas encore avoir mis en ligne des tanks. Par contre, l'infanterie allemande est armée d'un nombre de mitrailleuses beaucoup plus important que précédemment. Paris, 29 mai : L'Agence Havas mande à ses correspondants que le bombardement du secteur de Paris par le canon à longue distance continue. •*'* Paris, 30 mai : De l'Agence Havas : — Le bombardement de Paris et de ses environs par les canons allemands à longue portée a continué mercredi. Au Laboratoire muiiri-pal, il a été constaté que les projectiles desjw-nons à longue portée sont du nouveau cali^S, soit de 240 mm. et de 210 mm. Les expiions font plus de bruit, mais ne sont guère qMiEfficaces que celles des précédents projeetntes. » **• Paris, 29 mai : Le Petit Parisien dit que l'explosion d'un obus du canon à longue portée a occasionné la mort de quatre personnes et en a blessé grièvement une vingtaine. Le bombardement de Paris, qui avait cessé depuis le 1er mai, a repris avec l'offensive. Une bombe est tombée dans un quartier populaire, près d'une station de tramways. Les maisons environnantes ont été fortement endommagées jusqu'au troisième étage. D'autres bombes sont tombées près d'un lycée et près d'une clinique chirurgicale, ne causant que des dégâts insignifiants.Paris n'a pas été surpris, les aviateurs ayant f observé depuis quelque temps déjà que les^' Allemands mettaient un troisième canon en/ batterie à 9G kilomètres de la capitale. Hier soir, l'alarme a été donnée, de nom-", breux gothas s'approchant de la ville. *** Zurich, 30 mai : De l'Agence télégraphique de la presse suisse : — Il n'a pas été communiqué de rapport relatif à la deuxième journée du bombardement de Paris. Dans une note officielle, le gouvernement dit qu'il est interdit de donner des détails sur le résultat du bombardement, car l'ennemi serait ainsi en mesure de régler son tir avec plus de précision. Cette mesure est donc prise dans l'intérêt cle la population. Le Petit Parisien écrit que le ministre de l'instruction publique examine en ce moment la question de savoir s'il ne serait pas opportun de transférer hors de la capitale les écoles et les lycées. » Jla guerre navale Bâle, 29 mai : Du colonel Egli dans les Baslcr Nachrichten du 28 mai : — On ne cesse de répéter dans le camp des Alliés que le danger de la guerre sous-marine allemande est définitivement écarté et qu'a présent le nombre des sous-marins détruits ce-passe celui des sous-marins que les Allemands peuvent construire. Cette affirmation n'est pas nouvelle, mais malheureusement les Alliés n'ont pas encore publié de données exactes sur le nombre de sous-marins détruits. Comme sur d'autres points les Alliés sont beaucoup moins réservés, cela paraît pour le moins étrance, < ar il va de soi que la confiance serait considérablement renforcée dans leurs pays si les Amirautés faisaient connaître quand et où des sous-marins ont été détruits. Comme, d'autre part, on sait que la presse allemande public if,s communiqués des adversaires, la publication de ces pertes produirait une influence déprimante sur la population allemande. Afin d'éviter que l'Amirauté allemande ait prématurément connaissance do la destruction de ses sous-marins, cette publication pourrait très bien se faire après un certain laps de temps. Dans cet ordre d'idées, il semble qu'en ce moment; par exemple, les Alliés n'ont plus de motif de garder le secret sur le nombre de sous-marins détruits pendant la première année de la guerre sous-marine sans restriction.Aussi longtemps que cette publication ne se fera pas, toute personne sans prévention se dira que le nombre des sous-marins coulés est si minime qu'on doit le taire...'» **<♦ Berlin, 30 mai : S'il était encore besoin de démontrer que le tonnage fait défaut eçt Angleterre, on trouverait un argument de valeur dans ce fait qu'un petit schooner de 312 tonnes brut, coulé ; par un de nos sous-marins, transportait un chargement de poix de Fleetwood à Cadix, avait réclamé comme fret la somme énorme de 75,000 mark, soit 165 mark à la tonne, payable d'avance. Or, en temps normal, le ' fret n'était que de 10 mark la tonne pour Cette courte distance. En coulant un navire, on ne . détruit donc pas seulement sa cargaison, mais encore le montant du fret. LNiégociations de paix ; Vienne, 29 mai : - 'c Les négociations de paix avec la Finlande k au ministère des affaires étrangères sont vir- 1 tuellement terminées. Elles ont abouti à un ^ traité de paix proprement dit et à deux accords * additionnels, l'un politique et l'autre économique, qui ont été signés hier. 1 *** Kief, 28 mai : î La première et brève séance plénière de la Conférence de la paix entre l'Oukraine et la r Grande-Russie s'est tenue le 23 mai. Après f l'examen des pouvoirs des délégués, le prési- q dent de la délégation oukrainienne, M. Schel- ri juchin, a demandé si la Grande-Russie recon- [ naissait l'autonomie de l'Oukraine ; la réponse g a été affirmative. A la question de savoir quels N sont les Etats représentés par la délégation s du gouvernement maximaliste, le président de a cette délégation a répondu qu'elle n'intéres- V sait que la Russie. M. Scheljuchin a répondu t; que plusieurs Etats — Russie Blanche, Sibé- ti rie. République du Don et République du Cau- p case — n'acceptaient pas d'être représentés a par les délégués de la Grande-Russie. M. Ra- q kowski a demandé que cette question fût li- p quidée par écrit. La séance a été ensuite ajour- v née au 24 mâi, à 3 heures de l'après-midi. le 11 —^n EN JTALIE Berlin, 30 mai : Le Lokal Anzeiger apprend de Lugano que a1 le vice-amiral Canevaro a démissionné en qua- ci lité de membre de la Commission d'enquête l sur les causes et la responsabilité de la re- hi traite italienne jusqu'à la Piave. Le vice-ami- eî ral de Crestin le remplacera au sein de la r Commission. . « * * y: Rome, 29 mai : n( Recevant un collaborateur de la Flnanza de m llalia, le ministre du Trésor lui a dit que des di modifications décisives seront apportées dans ve la politique économique de l'Italie. Le gouvernement tentera d'assainir la situation financière en monopolisant le marché du change. *** pc Rome, 29 mai"; ti< En vertu d'un arrêté publié par le Journal & Officiel et qui entrera en vigueur le 1er juin, l'importation de toutes les marchandises sera cf subordonnée à une autorisation spéciale du rr ministre des finances. Seules les marchandises et destinées aux services de l'Etat sont exemptées n' fie cette autorisation. Les demandes faites en dL vue d'obtenir l'autorisation d'importer seront or examinées endéans les dix jours par la Com- bi mission de ravitaillement. Le décret pourra tic être étendu aux colis postaux. pé W HV9BVI NW3 W l Communiqués des Puissances Centrales* Berlin, 30 mai. — Officiel de ce midi : Théâtre de la guerre à l'Ouest. Sur les fronts de bataille entre i' Yser et l'Oise, les opérations sont devenues plus actives sur un grand nombre de points. Combats d'infanterie locaux. L-'uUa.qjia.. de* armées <le combat du prince héritier allemand progresse victorieusement.Au nord de l'Aisne, an cours d'opinâtres oombats, nous avons gagné du terrain près de Crécy-au-Mont, de Juviguy et de Culiies. du Brandebourg ont connais Soissons. " Air sud do la Vesle, le nouveau front que ley-Ffîffir-ais "essayaient de former s'est écroulé sous les attaques incessantes de nos divisions. Brisant la résistance acharnée de l'ennemi, nous l'avons rejeté jusqu'au delà de la ligne Villemonli in i-en-Tardenois* C ouloi.g e s-.Br o uiliet-D ran s cou r t. Les lorts du îronT nord-ouest de Reims sont tombés. Nous ayons^iris la partie septentrionale de Ja Neuviiette et BaUiany. Le nombre de nos prisonniers dépasse 3o,G00. Notre bùtin en artillerie et en matériel de guerre etst immense. Nous nous sommes emparés de' canons de tout genre, même de cailons de chemin de fer du plus gros calibre. L'attaque impétueuse de nos troupes d'assaut a empêché l'ennemi de ramener en arrière les riches approvisionnements de guerre entassés dans le territoire que nous venons de conquérir.,A Soissons, à Braisnes et à Fismes, d'importants stocks sont tombés entre nos mains. Des vastes dépôts de munitions, des trains de chemin de fer, des installations d'ambulance avec une grande quantité de matériel sanitaire sont tombés entre nos mains.Noue nous sommes emparés de champs d'aviation où se trouvaient du matériel et des appareils prêts à s'élever. Auprès des deux groupes d'armées du général von Galiwitz et du feld-maréchal duc Albrecht de Wurtemberg, les opérations ne sont devenues plus actives que par intermittence.Çes trois derniers jours, nos aviateurs ont descendu 38 avions ennemis. Le lieutenant Bertholda remporté sa 29e victoire aérienne. Volant de Dixmude au sud d'Ypres, le lieutenant Roeth a descendu cinq ballons captifs ennemis. Berlin, 29 mai. — Officiel du soir : Nouveaux progrès près et entre Soissons et Reims. *** Berlin, 30 mai. — Officiel : Dans la zone barrée autour de l'Angleterre, nos sous-marins ont encore coulé 30,000 tonnes brut, dont 27,000 tonnes notamment dans la mer d'Irlande et ses voies d'accès. Sept vapeurs et deux voiliers ont été coulés par le sous-marin commandé par le premier lieutenant de vaisseau Patzig. La grande majorité ie ces navires étaient de nationalité anglaise, sntre autres quatre vapeurs de 5,000 tonnes et plus, chargés de fortes quantités de minerai 2t de bois de mine à destination de l'Angleterre et des marchandises diverses à destina iion de l'Amérique. Un vapeur anglais charfr' i été torpillé dans un grand"onvoi puissamment prêtêge qui' entrait au pdrt. On a relevé le nom du vapéùi' anglais arinô Medora (5,135 tonnes brut). Vienne, 29 mai. — Officiel de ce midi : Dans le secteur du Tonale, les combats sont redevenus plus violents hier. Deux fortes atta-jues italiennes, appuyées par un violent feu de :anons et de lance-mines, et dirigées contre le VIonticello, situé au sud du Tonale, se sont écroulées. L'ennemi a continué à bombarder los positions établies sur le cours inférieur de a Piave. Le pilote de campagne ff. d'officier Vtighi a descendu deux avions anglais près de le Durazzo, remportant ainsi ses vingt-cin- iuième et vingt-sixième victoires aériennes. *** Constantinople, 27 mai. — Officiel : Sur quelques points du front en Palestine, los batteries ont été prises par intermittence ious le feu plus violent de l'artillerie enne-nie. Dans la vallée du Jourdain, opérations jeu importantes. A l'est du Jourdain, l'en-îemi a bombardé le terrain situé à l'arrière de îotre front. Notre artillerie a pris sous un feu îfflcace la cavalerie ennemie près de la tête de )ont et de la route de Jéricho. Le camp établi >ar les rebelles à Vadi-Hes a été de nouveau jombardé par nos aviateurs. Sur le front du Caucase, nos troupes postées l l'est et au sud-est „d'Alexandropol ont été ittaquées par d'importantes troupes armé-ûennes, dont toutes les attaques ont échoué l'une manière sanglante. Dans les Dardanelles, la nuit du 26 mai, nos .vions et nos hydroavions ont efficacement .ttaqué à plusieurs reprises le champ d'avia-ion établi par l'ennemi sur l'île d'Imbros. Plu-ieurs incendies ont éclaté et ont duré long-emps.Sur les autres fronts, la situation ne s'est pas lodiflée. Berlin, 29 mai. — Officieux : La deuxième journée de l'offensive est une ouvelle journée de victoire': les vastes espoirs )ndés par l'Entente sur le commandement uni-ue qui devait sauver la situation pénible issue e la défaite des Anglais ne se sont pas réalis-és. •ès la nuit du 28 mai, une partie de l'armée du énéral von Boelm avait réussi à franchir la esle sur plusieurs po.nts et à occuper les ver-mts au sud de la rivière. La liaison entre les rmêes ennemies était .complètement rompue et envoi des troupes de renforts manquait d'orien-ition. Une nouvelle preuve de la rupture du con-ict entre les unités ennemies nous a été fournie ar la capture du commandant d'une division nglaiîe que nous avons fait prisonnier tandis a'il allait en automobile aux informations au-rès du commandant d'une division française )isine. Nous avons de.nouveau fait hier tout le ng du front d'attaque un butin important. A atre aile droite, l'ennemi a prononcé aux pre-ières heures du jour des contre-attaques qui se >nt écroulées et lui ont coûté de. fortes pertes, près l'avoir repoussé, nos troupes se sont lan-es jusqu'au delà de Terny-Sorny, sur les hau-urs qui se dressent au nord-est de Soissons, )rès avoir vaincu une résistance qui s'est ac* ue peu à peu jusque dans la région de Braisne. i, de nouveaux bataillons ont été amenés en ite par des colonnes d'automobiles, mas c'est i va^qu'on les a mis en ligne. Aussitôt pri; •aiene et Fismes, ils ont cédé des deux côtés. 8 heures du matin, Hermonville, et peu après llers-Franqueux tombaient entre nos mains, et >us y faisions un riche butin. L'allure de notre arche en avant rappelle sur de nombreux en-Gits le meilleur temps de la guerre de mou-ment.Bc-rlin, 29 mai. — Officieux': Des témoins oculaires confirment que nos rtes sont minimes. Jamais, depuis la mobilisa-in de notre armée en 1914, une grande victoire l'Ouest ne nous a coûté moins de sacrifices! rtaines des compagnies qui ont pris d'assaut terrible massif de collines, ont franchi deux 'ières et se sont emparée- de canons de groà de petit calibre, ne signalent aucun mort ejt :>nt que très peu de blessés. Sur des milles de .tance, le long de la roule suivie par l'arméfi , ne voit pas un mort allemand : il faut J'attri er à la surprise de l'ennemi et à l'habile tacj-ue de nos troupes. Le sentiment de leur sur riorité absolue explique qu'elles ont poursuit . a » ii l'ennemi avec une rapidité qui a dépassé les prévisions de leurs propres chefs. Les pertes en chevaux sont, elles aussi, extrêmement minimes. *** Berlin, 29 mai. — OUic.eux : Sur tous les versants abrupts des collines, à l'ombre de tous les talus, et à toutes les lisières des bois, le matériel de guerre s'amoncelle. Derrière le versant du Winterberg et à l'est du Chemin des Dames s'alignent presque au grand complet et la bouche toujours dirigée vers nos anciennes positons, les canons des batteries anglaises. L'assaut de notre infanterie a balayé avec une telle rapidité tout ce terrain où les vallées et les collines vont se succédant, qu'il n'a été possible à l'ennemi de transporter au delà de l'Aisne qu'un pet.t nombre de ses canons. U faudra des semaines pour classer toute cette artillerie et lui donner sa nouvel.e destination. Au surplus, tous ces canons et les gigantesques dépôts de munitions dont nous nuus sommes emparés payés à coups de millions par l'or anglais et français expédié en Amérique, ne constituent -qu'une minime partie du matériel tombé entre nos mains. Derrière le Chemin . des Dames, de formidables dépôts s'en amoncellent. Toute la vallée de l:Aisne n'est qu'une série interminable de monceaux de matériel de tout genre, les Fran-, çais ni les Anglais n'ayant pu, dans la hâte de ^îcjur retraite, songer a sauver leur matériel ni ïimême à le détruire. C'est airisi que nous avons i -trouvé dans la vallée de l'Aisne de vastes dépôts d'approvisionnements et dans les gares des trains qui n'ont pas eu le temps de partir ou ont manqué des locomotives nécessaires. La vallée de l'Aisne et la prise de Fismes, où un matériel de chemin de fer et des quantités de munitions et d'approvisionnement particulièrement nombreux sont tombés entre nos mains, constituent pour nous un accroissement venu à po.nt pour l'approvisionnement de notre armée. En qûoi le coup est surtout dur pour l'ennemi, c'est que dans la vallée de l'Aisne et près de Fismes se trouvait le dépôt centrai des approvisionnements de tout genre destinés aux divers fronts de ses armées. Les nombreuses automobiles dont nous nous sommes emparés nous ont déjà rendu des services appréciables pour le transport de nos renforts, et c'est avec fierté que nos chauffeurs conduisent ces voitures dont les inscriptions en français et en anglais sont la preuve de notre nouvelle conquête. Près de -Yiagneux, un grand champ d'aviation français avec son hal,#on matériel et ses appareils intacts est tombé entre nos mains. Entre le Chemin des Dames et l'Aisne, et entre l'Aisne et la Vesle, les regards tombent à tout instant sur des caissons de munitions français démolis par notre canonnade au moment où iis fuyaient, ou abandonnés par leurs conducteurs qui avaient perdu la tête. Ils gisent dans les tranchées où nos soldats qui marchaient de l'avant se sont hâtés de les faire basculer. 11 faudra des mois à l'industrie de guerre alliée, dont lés conditions de travail sont difficiles en maints points de vue, ,pour boucher tous ces trous. Cela a pour nous la double importance d'immobiliser chez l'ennemi un nombre d'ouvriers considérable de la sorte empêchés de renforcer leur stock de machmes de guerre et de nous épargner à nous beaucoup de temps et de main-d'œuvre. * * * Berlin, 29 mai. — Officieux : L'assaut du Chemin des Dames prè.s du fort Ma'jmais^q, uû^.la nuit au.27.inàjJtrpuva la division a qui ii avait été çonlié, groupée dans les lieux de rassemblements à l'est de Dagny, derrière l'Ailette et le grand bassin au sud de Filain. Jusque 4 h. 30 du matin, la division franchissait l'Ailette sur des pontons de fortune pour se préparer à l'attaque dans cet espace assez étroit où les troupes étaient rassemblées. La vue portait sur la contrée qui dévalait vers les positions ennemies, tandis que le secteur était dominé par leur feu de diversion. Les valeureux pionniers ne se laissèrent pas, cependant, déranger dans leur besogne par les canons ennemis. A trois reprises, les pontons furent démantibulés par les obus, mais les troupes réussirent tout de même.le passage. A 3 h. 30dumatin,la division était prête à piarcher. Au premier commandement, los troupes y allèrent allègrement, et à i h. 30, la première ligne ennemie était culbutée. L'artillerie d'attaque suivit pied a pied l'infanterie dans sa marche en avant. Nos troupes d'assaut assaillies par un violent leu de mitrailleuses n'avançaient pas aussi résolument sur certains points du front. Il eu fut ainsi de notre aile droite. C'est alors que le régiment d'appui, qui suivait en qualité de réserve, attaqua de sa propre initiative. Les ruines fumantes du viliage de Pagny furent occupées, et c'est alors que commença l'assaut des pentes escarpées du célèbre fort de Maimaison, tandis que le fort lui-même était cerné de deux côtés. Les troupes qui accouraient à la rescousse ne parvinrent à réduire à merci la garnison du fort qu'après un corps à corps des plus sanglant, au cours duquel les défenseurs firent preuve d'une résistance héroïque. Après cette échauffourée, cette partie des nauteurs du Chemin des Dames, était tombée entre nos mains. Aussitôt, les liaisons furent établies et le régiment de réserve retiré. Le vaillant commandant d'un régiment se battant à cet endroit fut assez sérieusement touché à la main. Nonobstant, il réussit ù transmettre lui-même le commandement à son successeur. Le lieutenant Vogt, à la tête de sa compagnie, réussit à s'emparer d'une batter.e en action. Les canons sont tombés indemnes entre nos mains et les servants survivants iurent faits prisonniers. A 7 h. 30, notre aile droite avait réussi à franchir lo Chemin des Dames. L'attaque pouvait être poursuivie maintenant dans un véritable rush d'assaut. La ferme Nameret fut prise d'assaut et Jony tomba entre nos mains. Au carrefour de la route de Jony-Vauraine et la ferme, nous nous emparions d'une batterie de fort calibre avec tous les accessoires et un riche butin en munitions.De nombreux canons et) des masses de prisonniers tombèrent entre les mains des troupes viç-torifuses de cette division d'élite. Un convoi d'automobiles ennemies fut rencontré complètement détruit dans le ravin au sud de Jony. Nos propres pertes étaient peu sensibles. Communiqués des armées alliées Paris, 29 mai. — Officiel de 3 heures : Pendant la nuit, la poussée ennemie, entretenue par l'arrivée de divisions fraîches, s'est accentuée, notamment sur les deux ailes en direction do Soissons et de Reims. A gauche, nos troupes se sont retirées en combattant pied à pied jusqu'aux lisières est de Soissons, où la bataille continue avec âpreté. A droite, les troupes franco-britanniques, après une défense énergique dans le massif de Saint-Thierry, se sont repliées lentement au sud-est de ces hauteurs, où elles tiennent entre la Vesle et le canal de l'Aisne. Au centre, des combats se sont poursuivis avec des alternatives diverses sur la rive sud de la Vesle, dont nos troupes défendent les hauteurs avec une admirable bravoure. A l'ouest do Montdidier, les Américains ont brisé successivement deux attaques de l'ennemi dirigées sur Cantigny. La lutte d'artillerie reste vive sur les deux rives de la Meuse, en Woëvre et, sur le front de Lorraine, dans le secteur d'Emberménil. Une série de coups de main ennemis au nord de Bezonvaux, dans la région de Badonvillers et vers le canal du Rhône au Rhin ont échouc sous nos fèux. *** Paris, 29 mai, — Officiel de 11 heures : La bataille, a pris une violence particulière à notre aile gauche. Dans la région de Soissons, après une résistance acharnée et des troupes ont évacué la ville, dont elles occupent les débouchés ouest. Au sud-est de Soissons ,1a bataille so déroule sur les plateau* jalonnés par Belleu, Septmonts, Ambriel et Chacrise. Au centre, tandis que, sous la pression de l'ennemi, nous cédions du terrain dans la région de Loupeigne, au nord de La Fère-en-Tardenois, les troupes franco-britanniques, plus à l'est, réussissaient à maintenir leurs positions sur la ligne Brouillet-Savigny-Thillois. A droite, les troupes qui couvrent Reims se sont repliées derrière le canal de l'Aisne, au nord-ouest de la ville. Londres, 29 mai. —- Officiel : Hier soir, nous avons exécuté d'heureux coups de main au sud-est d'Arras ; nous avons fait des prisonniers et pris des mitrailleuses. A l'ouest de Merville, nous avons fait quelques prisonniers la nuit. Nous avons repoussé un coup de main tenté par l'ennemi près de Gi-venchy, de Lens et de La Bassée. Les attaques ennemies dirigées contre un de nos postes établis au sud du canal Ypres-Comines ont aussi été enrayées après de violents combats. L'artillerie ennemie a été active au nord d'Albert, dans 'les environs de l'Ailette, à l'est de Robecq et au nord-ouest de Merville ; la canonnade allemande a été localement un peu plus violente à l'est d'Arras et au sud de Lens. *** Londres, 30 mai. — Officiel de l'Ajnirauté: Le vapeur de transport «Lestow Castle» (9,737 tonnes brut), a été torpillé le 20 mai dans la Méditerrané par un sous-marin ennemi et a coulé. Neuf employés de la Compagnie manquent à l'appel f on croit qu'ils ont péri, y compris le capitaine et deux radiotélégraphistes. En outre, 13 officiers et 79 soldats manquent ù. l'appel. *** Rome, 29 mai. — Officiel : Près de Capo Sile, l'ennemi a dirigé deux violentes attaques, appuyées par l'artillerie lourde, contre nos nouvelles positions; elles ont été repoussées. Dans la vallée de Presena (Tonale), nous avons fait prisonnière une patrouille composée d'un officier et de douze hommes. Près du col Caprile, nous avons encore fait quelques prisonniers. Nous avons repoussé des détachements ennemis près du monte Corno et sur le monte Asolone. Les événements de Russie Paris, 29 mai : Le Petit Parisien apprend de Pétrograd que M. Krylenko demande la création d'un tribunal d'exception qui n'aura à juger que les commissaires du peuple et les hauts fonctionnaires. Le Conseil des commissaires du peuple s'est rallié à cette proposition. » » • Moscou, 29 mai : Le gouvernement de la République cauçar sienne a, par l'intermédiaire du comte Mir-bach, fait des propositions au gouvernement des Soviets pour régler diplomatiquement les relations entre la République du Caucase et la Russie. M. Chichérine a accepté ces propositions.DÉPÊCHES DIVERSES Paris, 29 mai Un id^PHtéy.socialiste, M. Laffonè, a éié ar-• rêlé dans une réunion où il prononçait un discours. . **• Paris, 29 mai : L'Echo de Paris annonce que les autorités militaires ont procédé à l'arrestation de plusieurs anarchistes accusés d'avoir tenté de fomenter des troubles dans les milieux ouvriers. Plusieurs perquisitions ont eu lieu. Le journal dit d'autre part que le groupe socialiste a décidé d'envoyer une délégation auprès de M. Clemenceau en vue de le renseigner sur la situation des ouvriers dans certains centres de l'industrie métallurgique et pour protester contre l'arrestation du député Ernest Laffont, qui a été arrêté au cours d'une réunion ouvrière.*** Paris, 28 mai : De la Vérité : — Le soldat Chaplain, barbier au 1er régiment de cuirassiers, a été condamné par le Conseil de guerre de Paris à un an de prison. A la caserne, il aurait dit à un de ses camarades et à un sous-officier que le procès Cail-laux était un procès politique. Chaplain, qui est Lorrain, aurait fait observer en outre que le président de la République a désiré et appuyé la guerre. » *** Copenhague, 30 mai : L'Agence Ritzau apprend que la prochaine Conférence des ministres des peuples Scandinaves se réunira à Copenhague le 20 juin. *•* Berlin, 29 mai : Le visiteur apostolique pour *la Pologne, Mgr Ratti, qui a traversé Berlin et qui a été reçu par le chancelier de l'Empire, le comte Hertling, a poursuivi son voyage pour Moscou, où il se rend chargé d'une mission humanitaire.*** Budapest, 29 mai : Le huitième emprunt de guerre hongrois sera émis pendant la deuxième semaine de juin. **# Vienne, 29 mai : On mande de Prague que M. Kramarsch a été expulsé pour un temps indéterminé de la i ville de Prague. Il séjourne en ce moment dans i une petite localité située près de cette ville. *** ] Bucarest, 29 mai : M. Antipa, ancien ministre de l'agriculture, < a reçu les pouvoirs nécessaires pour négocier ] et signer — en qualité de représentant du gou- < vernement roumain — avec l'administration ( militaire allemande, tous les traités économi- . ques à conclure'à la suite dû traité de paix. j *** a Bucarest, 29 mai : ( Le baron Fasciotti, ministre d'Italie, ainsi { que M. Yperseele de Strihou, ministre de Bel- , gique, et M. Marincowitch, ministre de Serbie, ! qui résident en ce moment à Jassy, ont de- mandé au gouvernement roumain l'autorisa- c tion de rentrer dans leur pays. « c **« » Copenhague, 30 mai : f Les Anglais auraient l'intention de deman- : der au Japon l'envoi de troupes auxiliaires en Mésopotamie, où ils craignent une grande of- f fensive turque et où leur armée a beaucoup souffert. î Berne, 29 mai : c Le Temps, parlant de l'épidémie mystérieuse qui s'est abattue sur l'Espagne, annonce que '' les Commissions sanitaires de Madrid ont près- t crit une série de mesures pour combattre la maladie. Les journaux ne paraissent plus ' qu'en format réduit de deux pages. A Madrid, a sn.ooo personnes sont atteintes ; à Barcelone, de c 20,000 à. 30,000. Jusqu'à présent, on ne signale d pas encore d'issue mortelle et l'on se perd en s conjectures au sujet de la cause de cette épi- f démie. S .*« d Berne, 29 mai : c Mardi, la mission diplomatique de la Répu- u blique des Soviets s'est présentée à la légation p russe, c'est-à-dire chez le chargé d'affaires actuel, M. Onou, et a exigé l'évacuation de l'Jiû- c tel de la légation. Le chargé d'affaires s'y étant a refusé, les représentants dos Soviets se sont t( retirés non sans que la police ait dû intervenir. \ Comment on voyage en l'an de grâce 1918. Un train d'émigrants. — La pêche à la ligna et le struggle for lifo 1 On nous signale, A Bastogne, l'éclosiori d'un scandale carabiné : quelque chosa comme cent mille kilos de pommes de terre soustraite à l'alimentation populaire et jetés dans le gouffre de la spéculation. Et l'on ose imprimer que nous claquons de faim à Bruxelles-en-Brabant. Dans une commune de la banlieue, à Woluwe-Saint-Pierre, on» nous accorde 17 kilos de ce précieux tubercule que vous avez appris à connaître depuis 1914, pour une période s'étendant du 1er octobre 1917 au 1er juillet 1918, soit exac: tement pour 273 jours. Noua avons donc pu déguster officiellement soixante-deui grammes de pommes de terre par jour, ou une (1) pomme de terre par vingt-quatre heures.. Ajoutez à ce chiffre fantastique 260 grammes de pain masiic, et faites-vous une idée, d'après ces données d'une indiscutable authenticité, du degré superélevé de bonheur,; d'abondance et de prospérité matérielle et morale que doit marquer le thermomètre social efi ce pays de cocagne. Mais trêve à cette macabre dissertation,' et en route pour Bastogne! Ce n'est pa» une mince atl'uire que 170 kilomètres à se mettre sous les jambes par le temps qui court. Cependant, frais et guilleret, je me suis amené à la gare du Luxembourg, avec la perspective d'une randonnée nocturne à; la lueur poétique des étoiles, hercé dans i« coin d'une voiture confortable. Hélas ! les voitures de chemin de fer en ce moment ressemblent traits pour traits à nos voitures de tramways : elles sont bourrées jusqu'à la. gueule avec cette circonstance aggravante que les neuf dixièmes des voyageurs emportent avec eux chacun une quantité de kilos de bagages et d'impedimenta de toute espèce. L'imagination la plus dévergondée ne pourrait se faire une idée même approximative de la nature ou de la destination des objets ainsi transportés et entassés pêle-mûle dans les couloirs, dans les lilets, squs les banquettes, sur le giron des voyageurs* et voyageuses. Les caravanes d'Orient sont des modèles d'ordre et d'élégance à côté de ce capharnaiim ambulant: c'est Bruxelles qui envoie à la province jusqu'au dernier de ses rossignols. Représentez-vous, dans ces conditions, la; tête de l'honnête journaliste encastré dans cette galère par les nécessités du reportage exact et consciencieux : pied de grue jusque Namur, où le train arrive à 3 heures du matin, c'est-à-dire avec deux heures de retard ! Mais, grâces en soient rendues à tous les saints du Paradis, ici le débarquement commence et je puis enfin asseoir mes membres endoloris sur les planches d'un compartiment que lit construire mon ami feu M. Van den Peereboom ! Je sommeille béatement en quittant la capitale de la Wallonie occupée, tandis que le rossignol chante à plein gosier sur les rives vaporeuses de la Meuse. A Ciney, je vois lever l'aurore, et à Jemelle j'entame la conversation avec quelques-uns de ces bons copains d'Ardennais qui viennent de Bruxelles « taquiner le goujon » au pays natal., La pêche à la truite dans les rivières de l'Ardenne, voilà le vrai tuyau du moment qua je signale aux lecteurs de «La..Belgique» désireux de ee créer des ressourcés. Si "j'ea crois les dires de mes compagnons de route,, cette ocoupation toute sportive et parfaitement honorable rapporte une moyenne de 25 à 30 francs par jour. Ne vous emballez pas, néanmoins 1 On ne devient pas pécheuti en un tournemain ; les attirails coûtent les yeux de la tête, le « crin marin » est falsifié, les paysans font payer jusqu'aux vers de terre, les mouches artificielles sont hors de prix et. elles ont plus d'un tour dans leur sac, ces belles truites dorées de la Lhomme, dont je vois frétiller les eaux claires comme du cristal sous les hautes futaies du château de Mirwart. Les voyages ne sont pas faits que de déboires : le banlieue a « donné du coton » après Jemelle et, malgré le torturant retard du début, nous arrivons à l'heure officielle à Libramont d'abord, à Bastogne ensuite, La petite balade a duré exactement onze heures, une cinquantaine de minutes de plus qu'en train express 1..^ A. Bastogne, un jour de marché. — Un brave petit cochon. — Pluie de banknotes. Bastogne !... Jambons d'Ardenne !..., / Quels mots magiques, évocateurs des franches lippées d'autrefois! Précisément, c'est samedi, et le brave Henri Massem, l'excellent dépositaire de «La Belgique n dans la région, m'apprend au débotté que je vais assister, si je le désire, à la foire aux cochons hebdomadaire et qué je ne puis pas rater cette occasion unique de prendra quelques instantanés «couleur locale ». ii i le sens de l'actualité, incontestablement, mon cicérone, et malgré une envie lancinante de m'affaler à corp6 perdu dans les bras de Morphée, je reconnais la pertinence ît la relevance de ses arguments. Le marché aux porcs se tient sur la s place du Carré», le forum bastognard oii se passent invariablement tous les événements saillants de la vie publique de cette minuscule ville de province. C'est la plus grande place de la Belgique et peut-être nême de l'Europe, m'affirme Henri Massem sans sourciller. Admettons, pour être bon jrince, que la « place du Carré » représente ;n superficie le tiers du marché Sainte->oix à Ixelles!... On est toujoBrs quelque peu u de ïarascon » dans les bourgades ort éloignées de la capitale. A Bastogne, on exhibe sur le marché )eux sortes de porcs, l'une appartenant à) a vieille race géante du pays à soie longue [uelque peu apparentée aiix eangliera a.r-lennais, l'autre dénommée le «cochon an-;lais » court et ramassé à poils longs, ave-; es oreilles coupées en sifflet. Celui-ci a une 'aleur marchande fortement supérieure à :elle du premier parce qu'il s'engraisse nieux, plus rapidement et que sa chair est ►lus ferme et plus succulente. Le nourrain tnglais de quinze jours à trois semaines t pesant, de 5 à C kilos se vend en mapré-ence 350 et 400 francs pièce; le même type n race ardennaise fait 290 à 325 francs'.Em emps normal, l'un valait cent sousetl nu-re 3 francs. Faites-vous une idée, d'après cs données, des sommes fabuleuses en-aissées depuis le début de la guerre par ;s cultivateurs. Une femme du peuple vient à nous, !e isage inondé d'une joie intenta qui doit clater malgré tout. — Je viens de vendre mon nourrain 75 francs ! s'écrie-t-elle. Est-ce Dieu possi-le ! Henri Massem m'explique que cette bonne 'îénagère a élevé un cocnon pour acquitter, vec les bénéfices de l'opération, la location e sa maisonnette et cll.î a réussi, sons oute, au delà de ses e-péraoces. 11 faut avoir qu'à Bastogne riches comme pauvres aient leur loyer deux fois par an, à la aint-Jean et à Noël, et la Saint-Jean, c'est emain ! Tout au moins, dans ce cas parti-ulier, le compagnon de Saint-Antoine joue n rôle de manteau bleu qui le rend sym-athique. Le fait méritait d'être signalé" Est-il besoin de dire que les neuf cents Dchons exposés en vente et surveillés moureusement par leurs heureux proprié-lires s'enlèvent comme des petits pains oici un ardennais, haut sur pattes, de 100 SI 191S JOURNAL QUOTIDIEN - H,e Numéro : 15 Centimes E* Année. — fS5° 1269

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Cet article est une édition du titre La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie appartenant à la catégorie Gecensureerde pers, parue à Bruxelles du 1914 au 1918.

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