La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie

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s.n. 1914, 06 Decembre. La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie. Accès à 29 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/0v89g5hp20/
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Dimanche 6 Décembre !0I4 N 32 Dimanche 6 Décembre 1914 LA BELGIQUE ADMINISTRATION ET RÉDÀGTïON Sî, Rue SÈt»jalagï!ie«tJ«i-Sioi!ï, îî, 5iiSttS_TîS.S31L.Ï-.ES Bureaux : de 10 à 12 et de 15 à 17 heures JOURNAL QUOTIDIEN UraxellMi et Faubourg» t IO ceotimeé le Nurnére Provinces t lit le numéro I La petite ligne .... i ... .fr. 0.4-0 ANNONCES ' ^'s®® avàiit lës annonces 1 .00 ) Corps tlu journal 2.00 [ Nécrologie 2.00 LA GUERRE 123mo jaur d© §u©ï,f,e> Dans le même ordre d'idées qui nous a fait reproduire hier à cette place les réflexions du correspondant militaire dii « Journal »; donnons encore un exem-ple — ce set'a le dernier — de la nervosité actuelle des lecteurs dé journaux, même eh pay: neutre. Nous lé découvrons dans les colonnes d'un confrère hollandais, exposé comme suit : Dans l'antiquité, un tyran fit mettre à mort, dit-ç>n, le messager qui lui apportait la nouvelle d'une défaite. Oe matin, un de nos lecteurs rOfcterdamois nom a fait savoir, par télépfooae, qu'il renonçait à soi: abonnement, parce que nous avions hier publié uni dépêche annonçant la capture de De Wet, je fameux général boar. Un de nos collaborateurs a vainement entrepris cU lui démontrer que la publication de cette dépêche dans nos colonnes n'impliquait pas le moins du mondé l'idée que nous pussions nous réjouir de la nouv&lU tju'fellë contient. Notre ex-abonné n'a rien voulu en-ténidire : il a perai-sté noblement dans sa décision dt qe plus lire un journal capable d'annoncer la capturé de Dewet, trouvant le procédé, a-t-il dit, par trop « dégoûtant » ! . Après celle-là, n'est-il pas vrai? il faut t:rer l'échelle...* * # Les communiqués des armées alliéës rie nous ont hier révélé aucun événement saillant, ni en France ni en Flandre. Il nous faut toutefois y revenir pouf souligner l'intérêt d'une indication donnée par Paris, qui dit ique « lés inondations s'étendent au sud de Dixmude ». Cette irlformation est nettement en contradiction avec celles de plusieurs correspondant^ de guerré anglais, d'après lesquels l'inondation tend à diminuer dans le nord de la Flandre. Les soldats du génie allemand auraient, suivant eux, réussi â réparer quelques-unes des digues, ce qui aurait peil à peu provoqué un rétrécissement de la zône inondée : en divers endroits même il serâit possible dé traverser presque à pied séc la plaine liquide, d telle sorte qu'il faudrait prévoir qu'une p-rande étendue du secteur de l'Ysei-j jusqU'ici efficacement protégée par l'inondation, pourra bientôt être de nouveau utilisée par lés troupes. Présentée sous cet aspect, l'éventualité serait p' tôt défavorable pour lfcs Alliés, ën cë sëris que l'inondation ayant pris fin, il leur faudrait forcément immobiliser un gros supplément de roupes pour la défense des terrains redevenus praticables. Toutefois les informations qui la font prévoir nous laissent assez sceptiques. En effet, l'inondation a ét provoquée par la destruction d'un système d'écluses dont la rupture a permis aux. eaux de la mer d'en-f vahir la région à chaque marée. Dès lors, il semblé douteux qu'en puisse la faire cesser par des moyens provisoires, et tout au plus admettrions-nous qu'à :értains endroits les Allemands sont parvenus, en en limitant les effets, à améliorer leurs positions stratégiques.# * * Les Alliés ont repris l'offensive en Flandre, les ivis officiels dé Berlin l'affirment eux-mêmes, nais à cette offensive les Allemands ne renoncent point à opposer une contre-offensive efficace A à progresser à l'ouest de Dixmude, dans la régioii l'Ypres et vers NieupOrt. L'impression du moins nous en est donnée par la ténacité qu'ils mettent i continuer dans cëtte contrée leur bombardement méthodique. La grêle d'obus qu'ils Ont fait choir sur Nieuport, sur Ypres et sur Lampernisse, à 12 kilomètres à l'ouest de Dixmude, apparaît à cet :gard comme une opération préparatoire des plus significatives. . Il en est de même du furieux bombardement d'Aix-Noulette. Située à mi-chemin de la route dé Se kilomètres qui relie Béthune à Ànras, cette localité se trouve exactement sur ie front en arc de cercle NieUport-Dixmude-Ypres-Armentièrës-Là Bas-sée-Arrasj où se concentrent les efforts de l'attaqué et de la défense : efforts dont l'opiniâtreté s'explique à surabondance, si l'on songe que le but en ést chez les Alliés de garder et chez les Allemands de conquérir le littoral français où sont établis les ports dfe Dunkerque, de Calais et de Boulogne, à bon droit envisagés comme l'un des principaux enjeux de la lutte. Assurément, il est impossible jusqu'ici — les secrets des états-majors sont bien gardés! — de discerner où et quand les armées en présence seront prêtes à se porter les coups les plus redoutables. -* * •* En attendant, l'action se résume, le long du front franco-bélgë, en un incessant dUël d'artillerie et en quelques engagements dont l'ehvërgiire est plutôt médiocre, mis à part peut-être ceux dont la forêt de l'Argonne est prësque chaque jour le théâtre. Encore faut-il dire, en ce qui Êoricerne ceux-ci, que les communiqués officiels concluent ptesque toujours à des succès de pairt et d'autre, et qu'en rïalisté aucune des deux armées n'y a cb tenu jusqu'ici un avantage réellement sérieUx. En revanche, les opérations ont l'air de vouloir devenir plus actives dans la HaUte-Alsacë. Bien que les dépêches françaises d'hier et allemandes d'aujourd'hui soient en contradiction sur la prisé d'Aspach, le seul fait de voir Berlin affirmer que des attaques ont été repoussées dë ce côté, c'est-à-dire au nord-ouest d'Altkirch, révèle une attituds plus agissante des Français. Toutefois il n'apparaît point qu'il faille, sous le prétexte d'une intensité plus grande de leurs mouvements de troupes e des soins particuliers qu'ils apportent à construis dès retranchements dans l'extrême sud de la Hauti Alsace, leur prêter le projet d'une incursion sériéUst dans cette province. Ils savent bien que pareilli entreprise, outre qu'elle serait incapable d'amélio rer leur situation d'ensemble, se heurterait rapide ment à d'énormes difficultés dans une région auss excellemment préparée pour la défense. Il est don vraisemblable de penser — et pour notre part nou le pensons — que leur renouveau d'initiative de o côté ne vise en réalité qu'à donner le plus « d'air possible à leur forteresse de Belfort. * * * Venons-en au théâtre de la guerre à l'Est. 11 im porte tout d'abord de rectifier tirié éifétir dé text du communiqué de Pétrograd -du 2 décerrib'rë (iêprç duit dans notre n° 30) ainsi que le commentaire don nous l'avons entouré. Grâce aux indications d'u journal anglais que nous avons sous les yeux, nou savons aujourd'hui que ce n'est ;pas dans Wéritsjkc mais bien dans Wieliczka que les Russes sont entré lé 1" décembre. Ceci signifie de leur part un pre grès sérieux : au lieu d'être une locaJité d'importar ce tout à fait secondaire — c'est ce que nous avicn dit de Wéritsjko, ne l'ayant point découvert sur 1< cartes — Wieliczka constitue une agglomératic déjà notable. Eile est située au teipsimus d'une pi tite ligne de chemin de fer qui court au siid-sud-esi de Cracovie, dont elle n'est éloignée que de 15 kilomètre;;. Aucune indication précise n'a été donnée toutefois officiellement sur l'ampleur qu'a pu revêtir l'action qui y a amené les Russes. Pour apprécier la situation dans l'Est, nous eri sommes aujourd'hui réduit à un communiqué autrichien extrêmement laconique,qui enregistre,en même temps que la continuation des combats -utour de Lodz, la persistance du calme autour de Cracovie; dans la Galicie occidentale et dans ies Carpathes. a * * Dans la région du Caucase, les Turcs contredisent les succès russes précédemment annonces par Pétfograd et affirment qu'au contraire ils ont pris une avance notable- Ils insistent également sur leur situation favorable en Egypte, où l'on s'accorde a dire que des forces ottomanes considérables s'acheminent vers le canal de Suez. P.-S. — En dernière heure, nous avons connaissance des communiqués français et russe que nos lecteurs trouveront plus loin. Nous avons le regret dé devoir en ajourner à demain le commentaire. >4 Nos soldats en Flandre Une note de l'organe officiel français, le « Bulletin dë-â Armées », précise comme suit le rôle de l'armée belge dans la bataille des Flandres : — C'est le 30 septembre qu'avait commencé le siège d'Anvers. Le 9 octobre, la place succombait. Le 11, l'armée belge, afcpûyée par les fusiliers marins français et. le détachement anglais Rawlinsdh, arrivait dans la région d'Ostende, de Dixmude et de Thouxout. Du 12 ati 15 octobre l'armée belge se maintint dans coite région. Le H au soir, elle «s'établit sur la ligné de lJYser, dé Nieuport à Dixmude, qu'elle tint jusqu'au 21, flanquée à Dixmude par nos marins, et repoussant avec vigueur, le 17 notamment, les attaques allemandes sur Nieuport. Mais, le 18, elle perdit Keyem et dut se replier le 27 «ur la ligne du chemin de fer de Nieuport à Dixmude, où elle fixa désormais sa résistance. Ramscapelle seul fut un moment perdu par elle. A partir du 24, une division puis un corps d'armée français s'établirent sur la ligne du chemin de fer, et reprirent Ramscapelle^ Le gros de l'àrniée belge, qui venait de soutenir une lutte ininterrompue de trois mois, fut alors reconstitué entre le chemin de fer et la route de Furnes à Popërin-ghe, tandis que l'artilleriê et plusieurs régiments demeuraient en prëmièré ligné participant à l'action des troupes françaises. La brigade Meiser s'est particulièrement distinguée dans la belle défense, de Dixmude, et le général en chef des arinées françaises a chargé lé général Floch d'aller porter à Calais au général Mèiser, tombé malade, la cravate de commandeur de la Légion d'honneur. Peu de jours après, les six divisions belges au complet reprenaient leur place, prêtes à sceller de nouveau l'étroite fraternité d'armes établie dans les semaines précédentes entre elles et leurs alliés. i> ++ Dans les tranchées Un fantassin français écrit à soi, pète : — Nous n'avons pas trop froid dans les tranchées; parce que nous n'avons pas le temps d'y dormir beaucoup. Ça n'empêche pas d'y faire quelques parties de manille. Hier, à côté de moi, un obuis a tué un caporal et blessé trois hommes qui jouaient. Drôle de vie que nous menons! De quelque côté quë nous sortions, les balles sifflent et les obus éclatent. Nous n'y faisonsjpas attention, pas plus que « lorsque vous passez au milieu des mouches ». A chaquë instant, pourtant, nous risquons d'y rester. Cette nuit, nous étions de repos en arrière des premières lignes. Les Allemands ont attaqué la gare. Aussi, nous nous sommés couchés tout équipés. Eh ! bien (chose incroyable), nous ne pensions pas du tout aii •danger. Les obus éclatent; ils font treinbler la terre... Nous dormons ! Eveillé, on n'éprouve plus aucune émo-tioû. _ Avant-hier, c'était joli. Un ballon captif s'élevait du côté français, un autre du côté allemand. Des deux côtés, une fusillade vive fartail des tranchées; des deux côtés aussi les canons fâisâieht foige. Les nôtreis, à là même batterie, oht tire viti^t-cihÉj coups à la filé : ç'a été lit filiale. Aprèè çâ; on ii'a pliifcrieri entendu. Pendant ce temps, quatre aéros français et deux allemands exploraient le terrain. L'autre nuit^ je suis allé en patrouille avec quatre hommes. J'étais à moitié chemin des tranchées ennemies, quand lés Allemands ont commencé l'attaque. Nous nous sommes mis tous les cinq dans un même trou et, pendant une heure, obus et bailles nous passèrent sur la tête ou éclatèrent près de nous. Nous n'en sommes pas moins revenus tou6 6ains et saufs. Le capitaine m'a dit : « — Tiéns, vous n'êtes pas mort...Et vos hommes non plus?... C'est épatant! » L'autre jour, un veau se# baladait devant nos tranchées. Avec un camarade, je me mets à sa poursuite. Je l'empoigne par la queue et me laisse tirëir. Le veau n'arrête pas ! Mon camarade me prend par les piedr-et se laisse traîner en même temps que moi. Le veau n'arrête toujours pas! Oh approchait des tràiidhée:-ennemiës, et cela commençait à ih'inquiéter. Le camarade grognait : (( — Il est têtu comme un mulet, toii vëàù ! » Moi, je pensais : . . — Il il y aura , donc pais un pruneau pour lui piquer le museau et le faire reculer ! » Mais c'est nou6 oui avons bien failli être canardés Enfin, on se fait si lourds que ce têtu-là, essoufflé de nous remorquer tous les deux siir lés mottes de terre et à travers lës trous d'obus,- s'arrête, épuisé. Sous le riez des Allemands, furieux, et qui nous fusillaient, jé ne vous dis que çàj nous avons introduit non sans p°ine, ribtre gros gibip|r;d'étable dans notr? tranchée. Là, nous l'avons tué, dépecé et mange : un vrai régal ! ++ i A L'AMBULANCE | Un prêtre, précepteur a.vànt là jjuerrê; maintenan' aumônier d'ambulance, écrit du ras-de-Calais cetK : belle lettre à la inèré de ses élèves : - — Madame, j'ai assisté, dëpuië Ces quinze dernier* jours, à d'interminables défilés de blessés, officier supérieurs ët simples soldats, tous mêles dants l'ega ; lité de la 60uffirance... et combien dejois. dans la fra terni té de la mort ! Dans la petite chambre de notr ambulance, généreusement, sans une plainte, ils atten 5 dent leur tour d'êtrë soignés; ils àtténderit qu oi ? trandhe à vif dans leur pauvre chair meurtrie ! , Nuit et jour, à la hâte, j'inscris « des entrées »; pui j'enjam'be les brancards pour aller tenir un bras o une jambe qu'on coupe et que je porterai demain -massé informé — « au cimetière des riiembrès încon nus! » Chaque fois* j'interroge du regarii^lé major qi opètre. Sur une moue eL sur im geste de lui, — hë^as 5 trop souvent les mêmes! — je comprends : — « C es fini ! » Alors je me penche et, tandis que les miirmiei t ôtent leurs bérets, je fais le signe de la croix et pre nonce les paroles sacramentelles. Avec elles descen sur les morts la paix que le Christ a promise à tous le s hommes de bonne volonté, à tous les martyrs! Tout cela se passe au milieu de l'effroyable vacarm des fusils, des canons et des mitrailleuses, des balle oui sifflent et des obus qui explosent. Mais, depu , trois mois, ces bruits n'attirent plus notre attentioi Seulement, quand les marmites allemandes s'abattent ;S quelques mètres de l'àmbulànce, les vitres sauterit e 1 éclats et l'instinctif frisson nous descend jusqi dans les moediles. Ma's nous domptons nos nerfs c e l'affaire d'une seconde!... LES FAITS DU JOUH On a beaucoup parlé de certaines prophéties anciennes qui avaient annoncé l'effroyable conflagration actuelle. Une prédictioil nouvelle vient de fixer la date à laquelle serait signée.la paix. Cette prédiction a été faite par un Italien, le comté Ugo Baschieri. Selon lui, la date de la paix serait lé 27 avril 1915. Le comte Baschieri en qui certains savants ont reconnu, paraît-il. un « sujet » très remarquable, inspiré en Italie une générale confiance. Au début d'août 1906; à Santiago-du-Chili, le Comte ayànt annoncé le tremblement de terre qui devait bouleverser la ville le 16 dii même mois, le 16 au matin la foule;, sceptique et mécontente, se pressait devant sa demeure, manifestant contre lui. A 8 heures du soir, le tremblement de terré se produisait. Le ministère français des affaires étrangères vient de publier un « Livre Jaune » relatif à la période comprise entre le mois de mars 1913 et lé 3 août 1914 Les sept chapitres qu'ils contient résument les divers évéùéirients qui ont précédé !a déclaration de guerre : rièn n'en étâij ignoré dès avant la publication du document officiel français. Des marchands arrivée à Ben Ohazi venant de l'intérieur de la Lybie, disent que de fortes colonnes dé Senoussis se dirigent vers l'est, tandis que les posteâ d'observation qui s'étaient àvàricés vers le nord se retirent les uns après les autres. Il semble donc ctue lës Senoussis exécutént l'ordre qui leur ë-st parvenu de Constantin ople d'arrêter les hostilités contre l'Italie. Un télégramme d'Athènes dit quë les gouvernëments serbe et roumain auraient déclaré que, dans le cas oî: le statu quo dans les Balkans ne serait pas maintenu, aucune décision ne serait prise par eux sans un accord préalable avec le gouvernement grec. La presse hollandaise engage les personnes qui së rendent en Belgique à ne pas assayer d'introduire des lettres dans le pays. Bien des gens ont eu de graves ennuis déjà rien que pour avoir transporté des lettre^ d'une importance secondaire. Le « Lyon Ré.pilbiicain » relate que l'attenticii du corps médical lyonnais a été attirée, dans une des salles de l'hôpifcal-annéxe 110 sur des malades présentant des phénomènes extrêmement bizarres. — L'éfclatemèrit des shrapnéllis oti des obus, dit-il. rie produit pas seulement des plaies, des frâctu.re«s_ et Lies déchirures; la percussion violente, la déflagration de l'explosion amènent des chocs nerveux anéantissant la volonté et la mémoire. Le hasa.rd a. voulu que qua<-tre cas fussent réunis ici. Un caporal de ligne s'est particulièrement distingué sur le front; après être resté 6e 1.11 de sa compagnie, il eu le courage de sauver son capitaine blessé, esous l'ouragan de là mitraille, et a été cité pour ce fait à l'ordre dë l'armée. Il a tout oublié. On lui demande : — François (c'est son prénom) »vez-vou6 été à la guerre 1 — Non. — Avez-vous vu des Allemands? — Non. — De quel pays êtes-vous? — D'Asnières. Les infirmières ont dû faire une complète rééducation de cet horiime, et, à force de patience; sori.t parvenues à réveiller en lui les souvenirs. La guérisori sera peut-être un peu lente, mais elle est sûre, et le modeste héros, un garçon instruit et intelligent, reprendra sa place dans la société. Les mêmes miracles ont été opérés sur un adjudant de ligne, un fantassin et un zouave. Les deux premier étaient restés sourds et muets, le troisième ne voyait plus, sans qu'aucun organe de l'ouïe ou de la vision eût été atteint chez les uns ët chez les autre»». Aujourd'hui, grâce à l'intervention éclairée des médecins, grâce à des .soîns incessants, le mal est enrayé et en pleine voie de disparition. On devrait croire que les progrès incessants réalisés dans la science militaire, depuis un demi-siècle, ont rendu les guerres de plus en plus meurtrières. Cette opinion est contrëdite par cë fait quë, dans la guerre de 1870, les Prussiens ont dû tirer 365 balles pour cha- a'ue Français tué, tandis qûé dàn| celle plus récëntë e Mandchourie les Japonais ën ont dépensé ën moyenne 1,053 pour tuer im Russe. La proportion des tués et des blessés dans les batailles modernes va d'ailleurs toujours en dirninuarit. Elle était de 6 p. c. sous le grand Frédéric, de 3 p. c. sous Napoléon; elle fut de 2 p. c. en 1870 et de 1/2 p. c. seulement en Mandchourie. Il résulte de cette diminution de l'effet meurtrier des guerres une augmentation correspondante dans la dépense par homme tué. En rapportant le coût total d'une guërre au nombre de soldats qu'elle a fait périr, on en déduit que le prix d'une vie humaine s'est élevé, daris la guerre russo-turque de 1877-1878, à 75.000 francs; dans la guerre russo-japonaise, à 102,000 francs; dans celle de 1870, enfin, la vie d'un homme tué n'a pas coûté moins de 105,000 francs! , ... Il est probable que cê chiffré sera largement dépassé dans la guerre actuelle, où. malgré les énormes sacrifices de vieg humaines, le chiffre de là dénehse atteindra cértàiiiehierit un total friiiitàstiquè. L'Âmirauté anglaise a fait défense aux étrangers de naviguer sur des chalutiërs anglais. Ces mesurés sont prises naturellemëht contre l'espionnage. Dans la guerre russo-japonaiàe, la proportion des tués à celle des riiorts par maladies fut dé 3 à 1 chez les Russes, ét de 2 à 1 parmi les Jàporiàis. En sera-t-il d^ même pendant la guerre actuelle * On ne saurait le prédire avec certitude. Jusqu'à présent #— -~i l'on pu excepte la gangrène et 1^ tétanos, consécutifs à certaines blessures — les maladies ne semblent pas avoir exercé beaucoup, de ravagés. Les derniers communiqués continuent d'ailleurs à signalër « le bon état sanitaire des troupes >. Mais nous voici dans là inàùvaisë saison et, à ée sujet, il est intéressant de consigner céttë observation dit savant anglais sir William Osier, que si l'on petit, eri tout teriipSj préserver les troupes eri campagne de lfi dvsenterie ou de la fièvre typhoïde, il est plus difficile dé leur éviter, en hiver, les atteintes de la pneumonie. . « Beaucoup parmi les soldats,# dit-il, portent én. eux-mêmes le germe de la pneumonie, lequel est ihoffensif ausfci longtemps qu'ils se maintiennent dans de bonnes conditions, mais qui fait son chemin dans les poumons quand la forcp de résistance de l'organisme est diminué0 par la fatigue des longues marches où des durs combats au froid ët à la pitiié. ï> Cette menace trouve h^uréus^m^nt sa contre-oartie; *n 6e qui concerrie nos braves soldats belges, dans 1-d «loihs empressés du'on apporte à les pourvoir de vête rn^t.p chauds et d° tout cft qui p°ut les mettre en état de résister aux rigueurs de la saison. Le général français retraité Cherfils ^ publie dani 1 T « Echo de Paris » la lettre aue lui a écrite un s?amir de 14 ans, clerc de notaire dans une petite ville nor ^ mande : — Je suis orphelin, je n'ai plus coirirné irière que h France et je veux là servir de tout mbri cœur. Ma grand i mère, seul membre de ma famille qui me soit resté, con ! sent à me laisser partir et je ne suis nullement son sou t tien. Mon gériéral, j'ai quatorze ans et trois mois, j< s pèse habillé saris chaussures, 55 kilos ; j'ai lm58 de hau i- teur, sans chaussures. Je ne serai pas embarrassé de mi ^ servir d'un fusil Lebel ; j'ai remporté.plusieurs prix à h s carabine, et au fusil mes tirs ont été bons. > Le gériéral lui a répondu : e _ Mon enfant, le commandant dé recrutement te re pondra comme dans la chanson du petit Grégoire : « T t est ben trop petit, mon ami. > Alors, quand tu saura à qu'au dépôt le plus voisin de Saint-Sauveur un détache n ment doit partir pour le front, il faut aller te présente e au capitaine* qui t'enrôlera comme son enfant de troup st et t'emmènera avec lui. Et là gloire te trouvera asse I grand pour dorer ton nom. » COMMUNIQUÉS OFFICIELS Communiqués dés apmées alliées Paris, 3 décembre (Communiqué officiel de il heures du soir) : Les'seules nouvelles intéressantes se rapportent à notre flanc droit. Sur la rive droite dè la Moselle) nous avons occupé Lemesnil et la station de Dexbn. Dans les Vosges, nos troupes ont emporté ru suc! dû village de Bonhomme la montagne de Faux, qui commande la frontière et qui était utilisée par les Alleriiands comme poste d'observation. En Alsace, la station de Burn-haupt a été occupée par nous. Nous no-us établissons sur la ligne Aspach- Pont d'Aspach—Burnhaupt. * * * Pétrograd, 3 décembre (Conimunîqué par VAgence Reuter) : Le Tzar est arrivé sur le théâtre de la guerre. Les opérations sur Cracovie ont consisté en un combat intermittent de tranchées. Nous avons dû nous frayer un chemin à travers une série de réseaux de fils de fer barbelés et de tranchées minées.Le froid est intense et atteint 15.degrés sous zéro. Bien que Wieliczka sôit à 12 kilomètres du centre de Cracovie, sa distance aux fortifications extérieures du sud de la ville n'est que de 5 1/2 kilomètres.* * Pétrograd, 3 décembre (Communiqué du grand état-major russe) : La bataille continue eç certains points du front dans la région de Lowicz. Les force? de l'ennemi sont nombreuses. Elles consistent principalement eh troupes amenées en novembre dërhier du front ouest et de l'Allemagne. Elles ont pris hier l'offensive dans la région de Lutomierok (à 18 kilomètres à l'ouest de Lodz) et de Sszerstow (à 56 kilomètres ouest sud-ouest dè Piotrkow). Le restant du front sur la rive gauche de la Vis- tule n'a subi aucune modification importante, ' Communesués allemands Berlin, 5 décembre (Officiel) : Une dépêche Rèuter a l'autre jour prétendu qué le gouvernemèiit allemand aurait présenté des excuses au gouvérriement portugais à propos de l'invasion de l'Angola. Cette nouvelle est controùvée. Ori ne sait absolument rien d'une invasion allemande dans l'Angola et par conséquent il n'a pu être question d'excuses. i * 4 Berlin, 5 décembre (Officiel) : Concernant le communiqué officiel de Parià du 2 décembre, suivant lequel les troupes françaises auraient conquis en Alsace Aspach-le-Ha-ut et Aspach-le-Bas, on communiqué de source autorisée que piès d'Aspach-l-e-Haut il ne s'agit que d'une position abandonnée volontairement pair nbs troupes. L'incident n'a donc aucune importance. Aspach-le-Bas est toûjoûrs aux mains des Allemands. -* * # Berlin; 5 décembre (Officiel de ce midi) : Hier des attaques françaises ont été repoussées eri Flandre et au sud de Metz. Près de La Bassée, dans la forêt de l'Argonne et dans la contrée au sud-ouest d'Altkirch, nos troupes ont fd.it des progrès. Dans les combats à l'est des lacs Masures, la situation est favorable. Au cours de petites opérations nous avons fait 1,200 prisonniers. -if • * * Vienne, 5 décembre (Officiel d'hier midi) -Dâiis les Carpathes, l'ouest de la Galicie et !e sud de la Pologne, la journée d'hier a été généràlement calme. Les combats dans lë nord de la Pologne continuent. - * & Vienne, 5 décembre (Officiel en date d'hier dû théâtre de la guerre Sud) : L'occupation de Belgrade s'est faite hier avec solennité. Nos troupes avancent sans combat à la partie nord du front. Hier, nous avons fait 300 prisonniers.A l'ouest et au sud-ouest d'Àrandjelowatz d'importantes forces ennemies se sont opposées à notre marche en avant, puis, après avoir été repousséesj ont essayé dé cbuvrir là retraite dë l'armée serbe. *** Constantinople, 5 décembre (Communiqué d'hier du quartier général) : Dés infofmatioris officielles russes datées du 29 novembre ont prétendu -que la presqu'île de Sinaï aurait été complètement évacuée par nos troupes ; qu'en outre, deûx de nos divisions opérant à la frontière du Caucase auraient vu le nombre dé leurs tr jupes diminuer de moitié, q'a'un dé nos bataillons aurai! été complètement détruit, que le commandant de Indivision aurait été tué et que son second aurait dé serté. Le combat victorieux que nos troupes ont livr< aux Anglais à proximité du canal de Suez et qui < fini du côté anglais par la mort de deux officier: et de riorribreux soldats et la capturé d'un gràric nombre de prisonniers, suffit à démoritrér que _1; presqu'île de Sinaî est toujours eri notre pouvoir En ce qui concerne les informations de formidable pertes de nos unités combattant à la frontière di Caucase et la mort du commandant de la division élle est complètement inexacte. L'annonce de la dé sertion d'un commandant de division ne mérité pa même d'être démentie. La nouvelle émanant de source russe qû'uri gérié ral avec 14 officiers allemarids et 3 officiers aus tro-hongrois se seraient trouvés parmi les prisor nâérs faits, pendant les combats dû 24 novembre sur la frontière du Caucase et amenés à Tiflis, ès également une pure invention. * , ! * * ; Constantinople, 5 décembre (Officiel) : ; Nos troupes obtiennent toûs les jours de nouveau , Succès dans la contrée de la Tscharûch. S'avançar s dans la direction nord, elles sont entrées à Adsch; ra et se sont avancées vers l'est près de Batoun Elles sont arrivées dans la contrée d'Ardagan près (le Kampo. A l'ouest d'Argadari elles ont pris une mitrailleuse et d'autres armes. Les Russes se sont retirés vers Ardagan. * * # Constantinople, ^ décèmbre (Officiel) : Nos troupes qui Ont avancé dans la région de la i seharuch ont obtenu un nouveau succès: Elles ont occupé la ville de Ardanutsch à 20 kilomètres à l'est du fleuve. * * * Constantinople, 5 décembre (Officiel) : Suivant le « Taswir Jofkiar », le général anglais Wingate-Pacha a été envoyé au Soudan avec un corps de 12^,000 hommes. Les troupes hindoues ayant tëfuse de combattre contre lé Calife, elles ont été retirées de l'Egypte. Le « Tanin l> apprend que la flotte grecque au grand complet fait des manœuvres depuis la mi-novembre ; elle poursuit la concentration de ses grands et de ses petits navires. , Dépêches diverses Paris, 2 décembre : MM. Poinoaré, Viviani et Joffre se &ont rencontrés mardi avec le Koi George V au grand quartier général anglais. Le Roi et M. Poiiicaré «e sont rendus à 8 heures sur le front, frénétiquement acclamés par la population très localités qu'ils traversaient. Ils sont restés toute la journée au milieu des troup,.s angilaiseis. Le soir, le Roi, M. Poincaré, le prince de Ga.ieS, le général Joffre et. lé maréchal French ont dîné au quartier général. MM. Poihcâré et Viviani sont partis la nuit et 6ont rentrés le matin à Paris. # - * * Londres, 2 décembre : Le Roi George a visité un hôpital militaire dans le mord die la France et s'est entretenu avec lté oleee-es. Le Itoi a -demandé si les blessés allemands étaient suffisamment pourvue de lectures allemandes : on lui a répondu affirmativement. * * * Londres; 3 décembre : La Croix Rouge britannique a décidé de consacrer £ 10,000 à combattre le typhus à Calais. *** Rome, 3 décembre : Une_ grande activité règne actuellement à la Consulta. Hier, des entrevues ont eu lieu entre le ministre des affaires étrangères et les ambassadeurs d:Allemagne, d'Autriche-Rongrie et de Turquie d'une part, et l'ambassadeur ottoman et le fondé de pouvoir de la Serbie d'autre part. * * * Berlin, 3 décembre : Suivant le « Vorwaerts » la direction du parti socia-listé du Reichstàg s'est occupée du cas de M. Lieb-knecht qui a voté contre ies crédits demandés par lo gouvernement. Le journal socialiste écrit : << La direction regrette cette rupture de la discipline dont le parti s'occupera ultérieurement. On a répandu ce matin au Reichstàg ie^ bruit qu'après les incidents d'hier Liebknecht donnerait sa démission. » * * * Le Caire, 2 décembre : Le détachement arabe 4ui se trouvait à l'est de K&tia paraît s'être retiré. Lës reconnaissances n'ont point découvert de troupes ennemies dans le voisinage du Canal de Suez. *** Berlin, 5 décembre : On mande de Genève au « Lôkaàl Anzeiger » que près dë Nieuport ët au sud d'Ypres les gros canons alleinànds ont provoqiié une perturbation sérieuse dans lés travaux des Alliés, dont la position dans le territoire inondé au sud de Dixihude est devenue intenable. Ainsi qu'il résulte du communiqué du général Joffre. l'artillerie allemande a conquis des points d'appui très favorables à l'ouest dë Lens, notamment près d'Aix-Noulëttë, ainsi que dans lë tèrritoirè de la Woëvre. . & * * Londres, 5 décembre : L'Agence Reuter mandë de Tokio qu'une catastl-ophe minière s'est produite à Hokkaîdo : 437 hommes y auraient trouvé la mort. * * * Paris, 4 décembre : Les enfants de France feront cette année une surprise aux soldais français à l'occasion de la Noël. Les eievOs de toutes les écoles de la République verseront chacun au moins un décime entre les mains d'un comité qui Se chargera d'envoyer d'u tabac, et du chocolat à chacun des soldats qui combattent sur 1e front. M. Jean Aicàrd, de l'Académie frànaise, a écrit un sonnet qui sera distribué eri même temps. * * é Amsterdam, 4 décembre : Un rédacteur du « Telegraaf » écrit de Sluys que jeudi à 10 h. 1/2 du matin, la cononnade a commencé à redevenir plus violente : on s'accordait à dire qu'elle venait de la direction d'Ypres. A Bruges également, on avait la conviction que les combats avaient repris sur l'Yser tant était considérable le nombre des blessés qui passaient : toutefois on ne connaissait rien de prévis concernant la bataille, et l'on en était réduit à commenter. les bruits les plus contradictoires. La file des charrettes, des charriots, des automobiles et des troupes s'étend de l'Yser jusqu'à Mariakerke. De là jusqu'à Knocke toute la côte est fortifiée; les canons allemands sont braqués sur la mer, mais de la mer ils ont invisiblés et la vue en échappe même aux aéroplanes : c'est une preuve que les Allemands sont préparés à tout. *** Pétrograd, 4 décèmbre : : L'Association russe des fabricants a demandé in-1 stamment au ministre des finances de mettre à leur > disposition les moyens de_ payer à l'étranger les coin-[ mandes de matières premières qu'ils ont à y faire. Ils évaluent le montant de ces commandes à 300 millions de roubles : la majorité en aurait été passée en Suisse. * * * x Paris, 4 décembre : , La plus grande partie du matériel des. chemins de fer belges se trouve en France. Sur nos 4,700 locomotives, 5 4,000 environ y ,sont en sûreté, et il en est de même d'un nombre considérable de wagons. Tout ce matériel est réparti sur les divers réseaux français, où ont été àd-- mis dans les services-3,000 employés des chemins de fer et 250 télégraphistes belges. * '* * j. Sofia, 4 décembre : Suivant le journal « Oetro » de Sofia, un ministre bulgare aurait affirmé l'espoir de son gouvernement de voir la question de ïa Macédoine réglée à l'amiable et sans qu'une guerre s'ensuive. Cet espoir est d'autant plus fondé que les gouvernements allemand et autri-x chien auraient déclaré àM. Radosjawof.. le président du Conseil, qu'ils trouvaient le traité de Bucarest in-l- juste pour 1o TC'^garie et que les stipulations devaient l. en êtrfe modifiées.

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Cet article est une édition du titre La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie appartenant à la catégorie Gecensureerde pers, parue à Bruxelles du 1914 au 1918.

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