La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie

1817 0
close

Pourquoi voulez-vous rapporter cet article?

Remarques

Envoyer
s.n. 1918, 30 Juin. La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie. Accès à 02 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/4x54f1nw36/
Afficher le texte

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.  

LABELGIQUE . PRIX DES ABONNEMENTS: 3 mois (juiilot-a^ût-septombro), fr. 11.40t i mois (jttiU.-août), fr. 7.08) 1 mois (jQi&->» tr.3.80. Les demande* d'abonnement sont reçue* exclue*-pement pa* les bureaux et les facteurs des poste4. — Les réclamations concernant les abonnements doi vent tire ad»*unes exclusivement aux bureaux de i>oste. ADItfllSTRATlQH ET REQACTI01 : Montagne oux-KerbJMs-Potagèros, «1, Bruxelles —mmmiMMHm JUII cga«^«BflWg3agE^^ PRIX DES ANNONCES : Pet. annonces, la ligne, (r. 1.00. — Réclames avant les ann., la lig., lr. 2.50. — Corps du journal, la lig., tr. 7.50. — Faits divers, la lig., lr. 6.00. —Nécrologie, la lig., fr. 3.50. — Gain des Eleveurs, annonces notariales, avis de sociétés (assemblées, paiement de oovpons, tirages), la lig., lr. 2.00. Bureaux de 9 à 17 heures Direction ei Adalalsiratim : ggj; lf,V® '? • JOS. ffiORESSÉE, DIRECTEUR LA GUERRE 1,427* jour de guerre Nous avons eiposé mercredi dernier les raisons qui avaient iorcé les Autrichiens à repayer sur la rive gauche de la Piave : depuis lors, la situation en Véaétie n'a plus changé. En dépit des efforts inouïs déployés de part et d'autre, les belligérants se retrouvent, ou ù peu prés, 6ur les mêmes positions, après s'être mutuellement iniligé des pertes cruelles. Les Autrichiens annoncent qu'ils ont fart plus de 60,000 prisonniers et estiment à 100,000 lo nombre des adversaires qu'ils ont mas hors <la combat. De leur cô£e, les italiens ont fait 16,000 prisonniers et assurent que les pertes de leurs ennemis sont très considérables. Enthousiasmés par la belle résistance des troupes du général Diaz, certains critiques de l'Entente les voient déjà marchant de l'avant et délogeant les Autrichiens de leui-s ipositions...D'autres, plus prudente, mettent en garde contre trop d'optimisme et font prévoir un prochain retour offensif des Autrichiens. Nous ne partageons l'avis ni des uns, ni des autres. Prêtes toutes deux, il y a quinze jours, à prendre l'offensive, l'armée autrichienne et l'armée italienne ont été l'une et l'autre trop gravement éprouvées pour songer à reprendre l'initiative de nouvelles opérations importantes avant un temps assez long. •wo Les stratèges impatients ne s'intéressent d'ailleurs dojà plus que médiocrement aux événements survenus dans le sud-ouest de l'Europe : ils ont reporté leur attention vers l'Est, où ils escomptent déjà la rentrée en lice des Russes contre les Centraux. Ils basent leurs espérances 6ur les nouvelles qui dépeignent la situation dans la Cirant! 6-liussie comme intenable et devant aboutir d'un jour à l'autre au renversement du gouvernement bolcheviste. M. Keronski, dont la chute est due à l'obstination qu'il mit à continuer la guerre, se croirait déjà redevenu le maître et aurait déclaré à Londres que les Russes reprendront bientôt leur flace dans les rangs de l'Entente... Le moins qu'on en puisse dire est que c'est aller beaucoup trop viio en besogne. 11 passera beaucoup d'eau sous les ponts avant que les Russes, à supposer qu'ils ea aient l'envie, puissent reprendre un rûle dans le conflit mondial. En réalité, ce n'est ni vers le Sud-Ouest, ni vers l'Est qu'il faut tourner les yeux : c'est plus que jamais en Flandre et en France qu'on doit s'attendre, à plus ou moins bref délai, à une reprise de grandes opérations. U SITNIIH POLITIPE Trois mois d'offensive à l'Ouest. Les opérations subissent un temps d'arrêt. On ne peut •'entretuer indéfiniment ; il faut enterrer les morts — autant que faire se peut — charrier les munitions, amener les nouvelles recrues; les moyens de transport n'y suffisent pas. Entre deux passes d'armes, les hommes poli-tlaues essaient de mettre les choses au Doint et les controverse* reprennent par dessus les tranchées. C'est pour affamer une fois de plus le désir de faire la paix et la nécessité de continuer la guerre, à cela se résument les discours du chancelier de l'Empire allemand et du secrétaire d'Etat von Kuhlmann. «Je n'avais pas l'intention d'intervenir dans ces débats, dit en substance le chancelier» convaincu que j'étais de l'absolue inutilité de nos déclarations pacifiques ou belliqueuses. » « Malgré le succès éclatant de nos armes, complète le secrétaire d'Etat, aucun indice ne se remarque chez nos adversaires qui puisse faire entrevoir des lueurs de paix ou des dispositions à entrer en composition avec nous. » La conclusion qui s'impose, c'est que, dans ces conditions la guerre ne peut que se prolonger. Or, étant données les ressources dont disposent encore les belligérants, il est, suivant l'expression du secrétaire von Kûhlmann, «humainement impossible de dire quand elle se terminera ». La question de durée n'est en réalité que secondaire. Il s'agit bien moins pour les belligérants de savoir «,quand» que de savoir « comment » la guerre finira. Tant qu'ils seront persuadés de part et d'autre qu'elle peut encore tourner à leur avantage, il n'y a pas d'apparence qu'ils renoncent à jouer une partie où Us sont si fortement engagés. Le Jour eù ils se seraient enfin rendu compte r qu'ils 11e peuvent réussir à terrasser l'adversaire, peut-être comprendraient-ils qu'il est préférable d'entamer des négociations que de lutter jusqu'à l'épuisement complet. Les chesos n'en sont pas là. Dans les différents Etats de l'Entente, les jusqu'auboutistes tiennent provisoirement le gouvernail. Cependant, les populations commencent à se ' fatiguer et donnent des signes non équivoques de leur mécontentement. Durant combien de temps parviendra-t-on encore à les maintenir sous le ioug ? Attendra-t-on que se répètent les événements qui depuis plus d'un an désolant cette malheureuse Russie ? L'anarchie y est aussi grande que Jamais. La révolte des Tchèques-Slovaques menace sérieusement le gouvernement du Soviet et remet tout en question. On nous permettra de rappeler à ce propos ce que nous disions ici à la date du 2 février dernier, peu après l'avènement des bolchevlstes : « Ce n'est pas par des violences ni par des décrets qu'on renouvelle une société de fond en comble. En France, les maximalistes de 1783 et de 1793 avaient aussi rêvé de reconstruire le monde sur des bases nouvelles: la bourgeoisie, dont ils représentaient l'Idéal politique, mit plus d'un siècle à s'organiser. Combien de temps s'écoulera avant que la démocratie russe atteigne la maturité politique ? Les chefs maximalistes ont la ferme volonté de la tirer de l'ornière où elle croupit depuis des siècles. Mais ils ont, outre les préoccupations extérieures, des ennemis qui les menacent à l'intérieur: la réaction, la famine, la lassitude des masses, la désorganisation. » Il s'avère de plus en plus que les bolche-vistes n'ont pas même réussi à s'organiser eux-mêmes et qu'en particulier Ils ont été impuissants à résoudre l'important problème du ravitaillement. Dans les rues do Pétrograd, des passants tombent d'inanition. Le cas ne se présente-t-il que dans la capitale russe ? On ne voit pas d'ailleurs comment la situation pourrait s'améliorer dans un avenir prochain, la Grande-Russie étant momentanément privée de ses greniers d'abondance : l'Oukraine et la Sibérie. L'anarchie succédant à la guerre a fait de la Russie, à une époque malheureuse, la nation la plus malheureuse de l'Europe. Il faut entendre 1® cri do délivrance de ce volontaire belge échappé à l'enfer russe et débarquant, après des mois de pérégrinations, t San Francisco. (Article reproduit d'après la Nation ûelije dans La Belgique n* 1997.) Entretemps, Kerenski. qu'on disait malade, mourant, mort, arrêté, disparu, Kerensld, qu'on croyait en Amérique, émerge soudain à Londres dans une Conférence socialiste où on le prend pour Troelstra. Essaiera-t-il de sauver une seconde fois la République russe et aura-t-il plus de chance que la première? Aurait-il des visées sur la nouvelle République de la mer Blanche, qu'on dit su le point de se former sous l'égide de l'Angleterre ? Déoidera-t-il -les Alliés à intervenir en Sibérie? Le Japon -r- . ■■ continue d'affirmer son désintéressement et \ pratiquement s'assure l'hégémonie en Chine t en se chargeant d'organiser l'armée (donc en Jai même temps les chemins de fer, les postes, les nii télégraphes, la fabrication des munitions, une coi partie du ravitaillement et en se faisant attrl- rex buer la plus grosse part d'intérêts dans l'ex- do ploitation des mines de Nanking. av On élimine la vieille Europe, mais celle-ci y po travaille elle-même avec un esprit de suite qui flu doit rassurer ses concurrents. Il lui faudra donner demain un fameux coup do collier pour reconquérir dans le monde la place qu'elle occupait avant la guerre. — 11 L'otlsiisiïs allemande à l'Ouest < . kl'. Paris, 23 juin: °ic Plusieurs groupes d'avions ennemis ont rel survolé la nuit nos lignes et se sont dirigés vu sur Paris ; ils ont été contre-battus par un ®n feu de défense particulièrement violent. Plu- Ve sieurs bombes ont été lancées ; les explo- u* sions ont occasionné des dégâts matériels B® et fait quelques victimes. e" •** *(. Paris, 28 juin : L'alarme a été donnée jeudi soir à 11 h.S/4. Berloque à U h. 50. )l0 .*. Londres, 29 juin : Du Manchester Guardian: — M. Clemenceau doit résoudre la question de savoir s'il convient de défendre Paris — au cas où les Allemands marcheraient de l'avant — jusqu'à une distance d'où la ville pourrait être bombardée méthodiquement. Cette question étant d'une importance capitale, M. Cle- tr menceau a l'intention de modifier son ininis- ni tère pour lui donner une plus grande autorité. Un bombardement de Paris pourrait se prolonger pendant des semaines et réserver à la ville le sort de Reims, d'Arras et d'autres villis po qui sont englobées dans le front. La ques'Jon ho se discute aujourd'hui publiquement et peut entraîner les plus graves conséquences poli- i tiques et morales. • gr Zurich, 29 Juin : tic La Zuricher hlorgen Zeltung prétend savoir [ ( de très bonne source que la presse anglaise cri- fU tique depuis quelques Jours, avec une insistance de plus en plus grande, le généralissime Foch, lui reprochant un manque d'initiative. Il paraîtrait qu'une crise ■ Foch • serait inévi-table. S • • fa Fans, 28 juin : A propos do l'évacuation de Paris, le Temvs la écrit : Dl — Bien qu'il soit facile de trouver des places ri dans les trains quittant Paris, nous demande- er rons au ministre des travaux publics d'ac- SQ croître encore ces facilités. En cas de péril, b{ on pourrait faire évacuer Paris, non pas de ^ 20,000, mais de 150,000 personnes par jour. b] Nous n'en sommes pas là, mais nous ne nous eg lasserons pas de répéter qu'il faut sinon faire ^ partir les bouches inutiles et les broyeurs de noir, du moins leur rendre le départ si commode qu'ils nous débarrassent tous, et le plus tôt possible, de leur présence encombrante ou . délétère. Combinez les trains et*les horaires de r(, façon que deux ou trois fois plus de personnes puissent partir sans trop attendre aux guichets. Nul n'ignore qu'il y a pénurie de matériel et de personnel, puisque la guerre réclame à la fois dos wagons et des hommes. Mais faisons encore un effort. » *** m Paris, 28 Juin : L'Huihœrtfce L>uDlie un article «jui uemanue ** aide et protection pour les évacués français, 01 car les réfugiés qui débarquent dans le Centre m et le Midi de la France sont honteusement ex- 111 ploités par des commerçants sans scrupules. &G_ Ces derniers avaient retenu toutes les maisons a£ vides et, comme ils ont acheté tous les vivres cc et les vêtements, ils ont pu les revendre aux malheureux réfugiés à des prix fantastiques. EN ITALIE " - ■> su Budapest, 27 juin : qi Répondant, à la Chambre, à une interpella- sa tion do M. Desider Abraham, député karo- bl lyiste, M. le général Szurmay, ministre des honved, a fait la déclaration suivante au sujet cl des événements sur le théâtre de la guerre ita- pi lien. er Les oaux de la Piave ayant subi une forte ré crue à la suite d'une pluie diluvienne, la di- à rection de l'armée a décidé de faire se replier m sur l'autre rive les troupes qui se trouvaient pe menacées de ne pouvoir être convenablement co approvisionnées en munitions et en vivres, m Leur retraite s'est effectuée durant deux nuits ai sans être entravée par l'ennemi et sans qu'il ci en ait coûté la perte d'un seul homme. Tels pi sont les faits : le reste n'est que mensonge, vi Les Italiens ont fait 8,000 des nôtres prison- in niers, tandis que nous avons fait prisonniers 50*000 des leurs : 11 est donc absurde do parler d'un échec de notre offensive-, » Bi Les événements de Russie m fa Darmstadt, 2S juin : n; Le grand-maréchal annonce que la Cour te grand-ducale a reçu du gouvernement des z< Soviets, par l'intermédiaire de la légation de Russie à Berlin, des informations disant que le tzar est en sécurité. M Pétrograd, 29 juin : De la Pravda : pa — Le Soviet de Iékaterinenbourg a ordonné le départ de l'ex-tsar, qui préparait secrète- re ment sa fuite depuis des semaines. Certains de s0 ses domestiques ont payé de leur vie une tentative de fuite qu'ils avaient favorisée. L'ex-tsar a été transféré dans un autre endroit sous la garde de soldats maximalistes d'une fidélité ch à toute épreuve. D'autres détails manquent. » gr ••• pc Zurich, 27 Juin : On maçde de la frontière russe à la Zuricher M or g en Zeltung : — En Russie, le mouvement contre-révolu- Ti tionnaire prend de Jour en jour plus d'exten- tr< sion. On peut s'attendre à tout instant à la [a chute des bolchevistes. On estime générale- a. ment que M. Kerenski reviendra au pouvoir. » pj. tit Paris, 29 juin : On mande de Moscou au Temps: fa — Mercredi soir, le Soviet a nommé une commission chargée d'établir, par l'examen des documents secrets et des archives de l'Etat, a,. la question de la responsabilité de la guerre. Les résultats de cetto enquête seront publiés. On dit que le tsar, la tsarine, le général Sou- ? khomlinof et le grand-duc Nicolas NicolaUé- , ! vitch seront interrogés. » Lft- PO Moscou, 26 Juin : Le commissaire Uritzki aurait révélé flans . une séance du Conseil des ouvriers à Pétro- J01 grad que le journal Wolna est subventionné par les Anglais. A Arkhangel a été instituée 8?, une agence anglaise, qui est en relations vlJ avec les troupes tchèques et les sociaux révo- m lutionnaires de droite. Les partis contre-révo- sa lutionnaires ont reçu d'Angleterre 40 millions n? de roubles de subsides. dis Pétrograd, 29 juin : Dans la région de Tschaljabin, les bolche- 1 vistes ont remporté un succès éclatant sur les I Tchèques-Slovaques. Après de violents com- taj bats, les gardes rouges ont réussi à isoler se! 14,000 Tchèques-Slovaques du gros de leurs ni< troupes et à les cerner dans Tschaljabin. Les Le assiégés ne disposant que d'approvisionné- m< ments réduits, on estime qu'ils seront forcés hie do capituler à bref délai. de; Washington, 27 Juin : Une information officieuse annonce que le Japon aurait. définitivement refiisê d'intervenir efficacement en Sibérie. A Washington, oa considère la décision prise par le Japon de renoncer à une intervention militaire comme de nature à renouer les relations amicales avec la Russie, à y faire régner l'ordre et à pousser la Russie à se débarrasser des influences allemandes. Négociations de pais Vienne, 29 Juin : Six délégués des chemins de fer da l'Ou-kraine sont arrivés hier à Vienne pour négocier avec les administrations des chemins de fer austro-hongrois les mesures à prendre en vue du développement du trafic par voie ferrée entre les deux pays et les tarifs à appliquer. Les négociations ont commencé l'après-midi. On a nommé des commissions spéciales chargées de l'examen des différentes questions; elles commenceront leurs travaux aujourd'hui et les continueront la semaine prochaine. Les délégués passeront les journées de samedi et de dimanche à Budapest, où ils seront les hôtes du président des chemins de fer de l'Etat hongrois. DÉPÊCHES DIVERSES Paris, 2S juin : La Chambre a voté hier, par 485 voix contre 5, le projet du budget et la loi sur lea fi' nanc^s. Paris, 29 Juin : Le Matin annonce que M. Clemenceau répondra la semaine prochaine aux discours des hommes d'Etat autrichiens et allemands. Genève, 28 juin : Le gouvernement français a Interdit le Congrès national des syndicats et de la Confédération générale du travail, qui devait se tenir a Limoges, ce district étant envahi par les ré- ! fugiés. Londres, 28 juin : Le correspondant à Paris du Daily Mail écrit qu'une épidémie d'influenza a éclaté à Paris. On l'appelle grippe espagnole parce qu'elle a fait sa première apparition en Espagne. D'après le docteur Roux, de l'Institut Pasteur, la maladie vient du front, où elle a sévi depuis Dunlcerque jusqu'aux Vosges. L'épidémie arriva à Paris au mois de mai pour passer de là en Espagne, d'où elle est revenue à Paris. Sans son apparition en Espagne, on ne i'aurait probablement pas remarquée. La maladie, qui est accompagnée d'une fièvre légère et d'une faiblesse générale, n'a pas de caractère grave et est généralement guérie en une ou deux semaines.Paris, 28 Juin ï Le Figaro apprend de Madrid que la "Reine, ainsi que les deux infantes, sont en voie de rétablissement. Elles se rendront dans quelques Jours à Santander pour y passer l'été. Londres, 29 Juin : Lo parti ouvrier démocratique national publie un manifeste qui désapprouve énergique-ment la décision prise au Congrès du Labour Party de dénoncer la trêve des partis, qu'il noo<i"n rin n'Atr* pn< ivinform» aux vfPur .infi ouvriers de» P*y* Interalliés. Il conseille aux ministres travaillistes de se démettre de leur mandat de la Chambre des Communes st de se représenter devant leurs électeurs en les assurant qu'ils peuvent avoir pleine et entière confiance dans l'issue de cette épreuve. Londres, 27 Juin : D'après une dépêche de l'Agence Reuter, M. Kerenski aurait dit au Congrès du Labour Party que la Russie a tenu durant trois ans sur un front do bataille plus étendu à lui seul que tous les fronts réunis des Alliés et qu'elle saigne encore à l'heurê actuelle de toutes ses blessures. — Les ouvriers et citoyens de toutes les classes de la société, ajoute M. Kerenski, ont protesté oontre la tyrannie nouvelle qui règne en ce moment en Russie. A Moscou, ils sont résolus à mettre un terme à cette tyrannie et à Instaurer des institutions démocratiques A mon grand étonnement, Je vois des politiciens passant pour sérieux en Europe considérer comme un régime démocratique le gouvernement qui a dissous l'Assemblée constituante, aboit la liberté de la parole, laissé la vie des citoyens à la merci des Gardes Rouges, sup primé la liberté du vote aux élections des So viets et rayé d'un trait do plume toutes les institutions basées sur le suffrage universel. La Haye, 29 Juin : On mande de Londres au Hollandsch Nleuws Bureau : — L* nuit du 27 au 28 Juin, on a entendu une formidable canonnade venant d'un des faubourgs nord-ouest de Londres. Cette canonnade était presque aussi violente que celle entendue lors de l'attaque des Anglais contre Zeebrugge. Les détails manquent. > Zurich, 19 Juin : Du correspondant à La Haye du Zuricher Morgen Zeltung : — M. Troelstra affirme que les chances de paix ont diminué. A La Haye, on rend publique une lettre de M. Albert Thomas qui reflète un certain revirement dans les milieux socialistes de l'Entente. • Berlin, 2S juin : La « Gazette de Vos n annonce que le chancelier de l'Empire partira le 29 juin au grand quartier général, où auront lieu d'importantes délibérations. Vienne, 28 juin : Après les négociations du comte Silvan Taronca, ministre de l'agriculture, pour trouver une solution à la crise ministérielle, la décision finale appartient à la Couronne. A en croire des bruits circulant dans la presse, la solution entrevue serait le maintien au pouvoir du cabinet Seidler. L'ancien président du Conseil reprendrait les rênes du gouvernement. Dans les sphères dirigeantes existe l'intention de convoquer le Reichs-rat et de pourvoir aux ressources de l'Etat au cours d'une courte session estivale. Les sociaux - démocrates allemands seraient amenés à voter les douzièmes provisoires et à s'abstenir de voter contre Us crédits militaires. Dans ces conditions, une majorité pourrait être trouvée par le gouvernement et la session aboutirait très vite. Le comte Silvsn ïaronca reprendra aujourd'hui ses négociations avec les Polonais, qui seront conduites sur la base que le général Huyn serait nommé gouverneur civil de la Galicie et que les exigences économiques des Polonais en Galicie trouveraient satisfaction. Cependant, à en croire les journaux, les Polonais ne seraient pas encore disposés à entrer en composition avec le Cabinet. •*# Constantinople, 28 juin : Les délégués de la République da Daghestan et ceux de la République d'Asserbe'H-schan, ainsi que les autres délégués arméniens sont arrivés hier à Constantinopit Les délégués de la Crimée, qui 6ont en <re moment à Constantinople, ont rendu visite hier aux chefs des missions diplomatiqras des puissances coalisées. Goiîiiiiiiniqués Offioisis Cciamaiîiqnés des Puissances Centrales. vi Berlin, 29 juin. — Officiel de ce midi î Théâtre de la guerre ù l'Ouest. Armées du feld-maréchal prinoe héritier d Rupprecht de Bavière : d Au nord de la Lys, l'infanterie anglaise a 11 exécuté dos attaques après une violente ca- d nonnade. Trois assauts dirigés successive- P< mtnt contre Merris se sont écroulés avec de l'1 fortes pertes pour l'ennemi. Au centre du ei champ de bataille, les Anglais ont pénétré ti dans Vieux-Berquin. Une contre-attaque de, d no6 troupes, prêtes à recevoir l'ennemi, y a le arrêté sa marche en avant et l'a rejeté au delà des abords occidentaux du village. Au 1' nord de Merville, des attaques ennemies ont b échoué sous notre fou. Sur le reste du front, la canonnade, violente la nuit, a diminué si d'intensité le matin. q Au sud-ouest de Buequoy, nous avons re- s< poussé de fortes attaques ennemies, ainsi que maints détachements de reconnaissance. S Armées du prince héritier allemand : n Au sud de l'Aisne, les Français ont attaqué, (t aprô6 une forte préparation d'artillerie. Près d'Amblény, ils ont été repoussés après un d , violant combat. Ils ont gagné du terrain au C delà de Cutry; par une contre-attaque, nous v< les avons rejetés sur les hauteurs situées dos P deux côtés du village. L'ennemi a tenté plu- j< sieurs fois de faire gagner du terrain à l'at- il taque de son infanterie en mettant en ligne si des automobiles blindées; ses tentatives ont a échoué. Près de la forêt de Villers-Côtterets, nous avons suivi Jusque dans ses positions de u départ l'ennemi qui battait en retrait© et fait d des prisonniers. Au sud-ouest de Reims, nous avons fait pri- ri son niers 20 Italiens au cours d'une petite opé- d ration. P Les forces aériennes de nos adversaires ont f< subi une grave défaite. Nous avons descendu v 19 avions ennemis. Lo lieutenant Udet a rem- si porté sa trente-cinquième victoire aérienne et sj le lieutenant Loewenhardt sa trentième. d *** P Berlin, 23 juin. — Officiel du soir : s Au nord de la Lys et au sud de l'Aisne, a nous combattons pour repousser de violen- 8 tes attaques partielles ennemies. c •** r Berlin, 29 juin,. — Officiel : Dans la zone barrée de la Méditerranée occidentale, nos soua-marins ont coulé qua- n tre vapeurs et un voilier jaugeant au lotal £ 21,000 tonnes brut. 1 Berlin, 28 juin. — Officiel : Lo 27 juin dans la matinée, une de nos escadrilles de chasee de la marine comman- s dée par lo lieutenant de réserve Osterkamp, n a attaqué au large de la côte de Flandre une 5 forte escadrille de bombardiers que proté- geaient des monoplans. Tous les avions en- s nemis, au nombre de vingt environ, ont y pris part au combat : notre escadrille qui ne p comportait que quatre avions, a réussi à en d descendre quatre. L'aviateur Zenves en a d descendu doux ; le lieutenant O&terkamp a p remporté sa 15° victoire aérienne. o a Berlin, 28 juin. — Officiel : p Le 27 juin, nos torpilleurs des Flandres s ont été, au cours d'une opération de patrouille au large d'Ostônde, aux prises avec t contre-torpilleurs anglais commari£i&? n par nn navire-chef-torplWeur. A l'issue du d combat, qui a duré envifoft une demi-heure, s les contre-torpilleurs erinfcfrilA se sont retirés n à toute vitesse en se voilant de brouillards artificiels. Nous avons constaté que le na-vire-chef et un contre-torpilleur ennemis 1< avaient été touchés ; quant à nos navires, é ils sont rentrés sans dégûts ni perte. c ; Vienne, 29 juin. — Officiel de ce midi : Près de Zenson et de Noventa di Piavo, des n détachements de reconnaissance ennemis ont i tenté de franchir le fleuve. Sur le reste du Y front, duels d'artillerie de violence variable» 0 n Communiqués des armées alliées ï e Paris, 28 Juin. — Officiel de 3 heures : r Au nord-ou est de Montdidier, nous avons 0 réalisé une légère avance au bois Sénéoat et E fait une trentaine de prisonniers. Entre la Marne et l'Ourcq, une opération de détail au E sud de Dammart nous a permis de faire 22 pri- c sonniers. Nuit calme sur le reste du front. e Paris, 28 juin. — Officiel de 11 heures : n Au sud de l'Aisne, nous avons attaqué ce q matin depuis le sud d'Amblény jusqu'à l'est q de Mont^obert, dans le dessein d'enlever à v l'onnerni les places d'armes qu'il avait aménagées dans cette région. Sur un front de sept kilomètres, nos troupes ont pénétré dans les ^ organisations ennemies, enlevé Fasses et n Haut, La Versine et les hauteurs au nord- n ouest de Cutry et ont porté leur ligne aux ^ abords ouest de Saint-Pierre-Aigle, ainsi que sur la croupe au sud de ce village. Leur avance atteint 6ur certains points deux kilo- a mètres. Le chiffre des prisonniers actuelle- ment dénombrés dépasse 1,060. Aucun événe- p ment important à signaler sur le reste du ^ front. i, •** Londres, 28 juin. — Officiel : ^ L'ennemi a tenté d'attaquer la nuit du 26 s: au 27 un de nos postes établis dans les envi- p rons de Moyenneville, au sud d'Arras; U a t( été repoussé avec pertes. Près de Méricourt, un de nos détachements a exécuté un heureux t, coup de main; il a fait des prisonniers et n'a r, subi aucune perte. r La nuit, canonnade réciproque près du bois C( de Rossignol, au sud-est de Gommecourt. Dans \\ ce secteur, nos patrouilles ont Infligé des cr pertes à l'ennemi. e: Ce matin, nos troupes ont exécuté une heu- p reuse opération locale sur un front d'environ tf 3 1/2 milles à l'est de la forêt de Nieppe. Nous u avons avancé notre ligno en moyenne de p 1 mille, fait 300 prisonniers et pris 22 mitrailleuses. Nous avons atteint tous nos buts, y V( compris les fermes de Lepinette, de Verterne et de La Becque. L'ennemi ayant été surpris, nos a pertes ont été minimes. Les troupes australiennes sont intervenues dans le combat à un n, moment donné ; elles ont enlevé quelques ^ postes ennemis établis à l'ouest de Merris, fait g 40 prisonniers et pris 6 mitrailleuses. m Sur le reste du front, aucun changement, c( ci Rome, 28 Juin. — Officiel : se Canonnade modérée sur tout le front. L'acti- n, vité des détachements de reconnaissance a (2 amené à certains moments de violents com- r~c bats sur le monte Corno et au sud du Sasso pi Rosso. Sur le haut plateau d'Asiago, un dêta- ni chement britannique a pénétré dans les tran- C( chées ennemies; il a infligé des pertes aux gJ Autrichiens et fait quelques prisonniers. la Nos aviateurs ont exécute divers bombarde- ta ments violents. m ZuSl guerre navale ^ Stockholm, 27 juin ; Le vapour suédoite Avance (2,000 tonnes g\ brut), se rendant de Gôtteburg à Hull, a été P coulé a' *•» P( La Haye, 27 juin : pi Le vapeur Frisia, parti hier d'Ymuiden pour l'Amérique du Nord et rappelé aujourd'hui n< par ordre supérieur à Ymuiden, a été auto- cc risé cette après-midi par sans-fil à partir pour rn Bergen, où il devrç attendre de nouy^es ins- N< tructions. d( Chronique Bruxelloise Notre appel aux représentants et sénateurs résidant en Belgique occupée a reçu le baptême du feu et de l'eau : fleurs et grincements de dents. Dans notre dernière Chronique, nous avions demandé, en vue de la réunion de Paris, qui, d'après les dernières nouvelles, aura lieu au Havre le 21 juillet et afin de contrebalancer par des rapports impartiaux le pernicieux effet des patriotiques mensonges qui se colportent à l'étranger sur notre «splendid© état d'esprit» et 1' « admirable résistance » de nos populations, que nos députés et sénateurs procédassent à des enquêtes et en fissent parvenir les résumés à leurs collègues de l'extérieur par la voie légale de la presse hollandaise, à l'exemple de ce qu'a fait le sénateur Van Pe-borghLes jusqu'auboutistes ont été très impressionnés par cette proposition. L'un d'eux — qui se grise de poudre et déjeune de canons — se hérisse et m'écrit : — Si nous avons faim, cela nous regarde. Si nous voulons crever pour la patrie, cela est notre affaire, et c'est d'un cœur léger que nous faisons le sacrifice de nos vies. » Crevez, Monsieur ! Et plutôt aujourd'hui que demain 1 Constituez même au préalable le Club des Crevés et convertissez indéfiniment vos successeurs à crever. Mais pour ma part et au nom de quelques millions de Belges, je vous remercie de la compagnie. Allez-y par Hottes 1 C'est avec avantage qu'un peuple désireux d'ordre et de prospérité se débarrassera au plus tôt des brouillons que vous êtes. Mais laissons ce fanatisme stérile. J'ai plus utile. Je copie un passage lapidaire d'une lettre d'un artisan de la chaussée d'Anvers : — Que Messieurs les députés et sénateurs se rendent dans les grands centres, aux portes des cantines : ils verront là ce que demande le peuple qui ne sait pas exactement le moyen de faire entendre sa voix. S'ils voulaient, comme vous le proposez, faire des enquêtes, ils constateraient l'vétat de dépression morale et physique du peuple; ils verraient le triste résultat de l'insuffisance des « bienfaits inestimables prodigués » par l'aide américaine à la Belgique; ils sauraient bien vite que nous en avons tous assez, quoi qu'en disent quelques « salauds » (le mot n'est pas trop dur, dit notre correspondant), qui, eux, n3 manquant de rien, prétendent que tout le monde est content. » Ces deux spécimens d'idéals opposés résument et caractérisent typiquement la situation. On peut juger par là jusqu'où va d'un côté l'entêtement maladif des uns; de l'autre, ce que conseille le bon sens. *** n est inadmissible que les représentants et sénateurs de l'extérieur qui vont parler de nous à la prochaine réunion du Havre n'aient pour se documenter que des propos en l'air et les articles optimistes des reporters fantaisistes de la Nation Belge, de l'Echo Belge, dont l'inspiration est puisée dans leur entourage et parfois dans la petite feuille anonyme et clandestine qui exploite chez nous l'optimisme d'autruche de ses lecteurs. C'est avec la plus profonde peine que nous avons dû constater aussi la partialité implacable dont se rend aujourd'hui complice le Temps, journal qui pouvait être considéré autrefois comme le plus sérieux et le plus honnête de France. Devant l'urgence, il faut que les représentants et sénateurs qui sont les témoins de notre vie fassent faire par les médecins et les délégués ouvriers les enquêtes proposées, qui seules pourront apporter des bases et des lumières à leurs collègues de l'étranger. Les enquêtes sincères que nous réclamons leur inspireraient une conviction uniforme et leur dicteraient la conduite conséquente. Elles établiraient définitivement la situation précaire de la masse des travailleurs et détruiraient cette légende inique que la majorité des Belges sont prêts à sacrifier industrie, commerce et famille, jusqu'au dernier centime et jusqu'au dernier souffle, pour le triomphe de l'Entente. Devant la tâche urgente, le devoir de nos mandataires est d'employer au plus vite le prestige de leur mandat. Le tableau exact qui résulterait des enquêtes établirait la situation et devrait seul alors guider les actes et les paroles. C'est là ce que l'on appelle vraiment apporter un concours éclairé au service de la patrie. Servir la patrie, ce n'est pas faire pencher le plateau de la balance; ce n'est pas faire la oour aux électeurs qui vous ont élu; c'est encore moins faire la cour aux collègues du Havre. Aux termes de la Constitution, comme nous l'avons dit : « Les membres des deux-Chambres représentent la nation et non uniquement la province ou la subdivision de province qui les a nommés. » Un point d'ailleurs grave pose la question de réciprocité pour nos députés. Politiquement, leur pouvoir moral est suspendu en nos mains. En effet, quelle est la validité actuelle du mandat qu'ils détiennent, tant ceux de l'extérieur que de l'intérieur î L'article 51 de la Constitution stipule que : «Les membres de la Chambfe des représentants sont élus pour quatre ans et renouvelés par moitié tous les deux ans. » Or, les mandats de la première moitié sont expirés et ceux de la deuxième expirent ce mois< Il en est de même pour un certain nombre de nos sénateurs. L'article 55 de la Constitution stipule à leur égard : « Les sénateurs sont élus pour huit ans ; ils sont renouvelés par moitié tous les quatre ans. » Comme on le voit, la situation est légalement très nette. La Chambre est nettoyée et il no reste qu'une moitié du Sénat. En leur for intérieur, nos mandataires se considèrent-ils encore comme représentants ou bien quittes et libres ? Nous croyons, en ce qui nous concerne, que personne d'ici ne penserait parmi nous à enlever une parcelle de la confiance et du prestige dont jouissent ceux de nos représentants et sénateurs platoniques qui ont conquis une sympathie à laquelle leur donne droit leur présence dans le pays. La conservation des prérogatives et des devoirs de leur mandat tacite semble être aussi la thèse du Havre. La Nation Belge imprimait à propos de la réunion projetée : — Il n'est pas sans utilité que les élus de la nation puissent faire part au gouvernement des vœux de l'opinion publique. Dans une guerre aussi longue quo celle-ci, il serait même désirable que le gouvernement pût seconder par ses avis l'action du pouvoir exé-cutiL Ce concours régulier n'est malheureusement pas possible, puisque la majorité de nos députés et sénateurs sont en pays envahi » (226 à l'intérieur et 72 à l'extérieur) «où ils remplissent, auprès de leurs mandants, les plus pénibles des devoirs de leur charge. Il ne peut naturellement être question de les récompenser de leur courage et de leur abnégation en transférant leurs pouvoirs législatifs réguliers à la minorité des parlementaires éloignés du pays occupé. Dans ces limites que s'accordent à tracer le droit et le bon sens, l'action de nos parlementaires pourra s'exercer utilement par l'initiative qui va les réunir en terre d'exil. » Il nous faut relever les mots : pouvoirs réguliers. Ils étaient applicables à la réunion de Paris, qui devait avoir lieu en juin, comme il avait été dit d'abord. Mais ils ne le sont plus pour juillet, les mandats étant venus à peu près tous à expiration. Cette restriction une fois faite et consentie, nous ne demandons pas mieux tous que de continuer aux représentants et sénateurs demeurés parmi nous à leur faire confiance. Nous les acceptons comme porte-parole et leur donnons notre approbation, à condition d'en user dans le sens indiqué par de eérieuses enquêtes.Mais il nous serait difficile d'admettre que, tout en jouissant du prestige d'un mandat tacitement renouvelé par notre bonne volonté dans l'intérêt du peuple beige, Ils cèlent la vérité ou la défigurent, soit au nom d'intérêt* personnels, soit au nom d'électeurs influents, soit au„ nom de sentiments propres, de manières de voir ou de sentir. Répétons que s'ils sont encore mandataires par notre grâce, il faut que ce mandat virtuel soit validé par un objet d'intérêt universel et national. Si aux résultats des enquêtes vient alors s'ajouter la voix de l'opinion publique, de quels éléments puissants ne disposerons-nous pas pour arriver à faire connaître au Havre la réalité de nos aspirations I Mais pour constituer en force ce pouvoir immanent, ce n'est pas de pétitions monstres qu'il doit être question I Mille fois non, lecteurs 1 De la foi dans les cœurs, de la volonté et du courage, voilà ce qu'il faut! La pétition est cul-de-jatte, sourde et muette ! Londres en possède des charretées. Il faut bavarder de la paix comme du plus cher des potins, à tout le monde, à toute heure. Ce qu'il faut, c'est de la conviction ; elle donne aux paroles le sang et les ailes ; elle les fait voler de bouche en bouche, vivre et convaincre, agir, vaincre et remporter la victoire 1 Que serait une liste, si longue fût-elle, à côté de cela ? Qu'est-ce que cinq cent mille, un million, deux millions de noms, si on les remise dans un grenier? Mais un million de langues qui bavardent, un million de cœurs qui acclament, un million de bouches qui réclament font un vacarme d'enfer, se font entendre et se font écouter. Il n'est pas d'oreille de représentant ni de sénateur qui oserait se montrer sourde à ces accents... RAY NYST. PPQKIHggMgiffS 'J/va PETITE GAZETTE Les maisons qui parlent — J'aime, mo dit Evariste Cointreau, les vieilles maisons. Avânt la guerro, quand je faisais de l'auto, j'avais accoutumé, dans la traverse des villes, de faire arrêt dans le café le plus moderne, et il me semblait que c'eût été déchoir que de descendre à me désaltérer dans une do ces guinguettes de village comme celle où nous nous trouvons en ce moment. Vois cependant que la cervoise qu'on lampe ici gentiment, à petits coups, simplement pour la soif, vaut mieux cent fois que les invraisemblables mixtures qu'on nous fait payer des prix fous dans les grands établissements de nos boulevards, et qu'H fait bon respirer, sous le chèvrefeuille, l'air qui s'en vient en bonne brise de la forêt. Et puis nombre de ces guinguettes, à la condition de n'être pas tout à fait d'hier, ont une histoire. Co sont pour moi les maisons qui parlent. Connais-tu l'histoire de celle où nous nous trouvons pour l'instant? Non ? Je vais te la dire en ses grandes lignes. D'abord, il y a près de quatre cents ans qu'elle existe et qu'elle se transmet par voie d'héritage de père en fils. Elle a été construite au début du seizième siècle aux frais de l'Etat, qui avait besoin d'établir à cet endroit un relai de poste. C'était dès lors la bonne et accueillante auberge où avalent accoutumé de s'arrêter, pour casser la croûte, les voyageurs qui, par la diligence, se rendaient de Bruxelles à Wavre... ■— Ou revenaient de Wavre à Bruxelles... — Tu l'as dit... Mais tu n'as pas même remarqué, n'est-ce pas? que la porte d'entrée, la porte qui donne-acoès dans la salle du café et celle qui, placée derrière le comptoir, ouvre sur le corridor qui mène vers le jardin, sont de l'époque. Elles sont de chêne massif et portent toujours les serrures en fer forgé qu'on y plaça il y a quatre siècles. Voilà qui est autrement intéressant que les portes en pitchpin... Mais, tiens 1 voici la patronne qui passe : demande-lui donc de te conter les lég-endes de la maison... » L'aimable M1Ie Eugénie, patronne de céans, ne se fit point prier : — Sous la Terreur, un moine du nom de Caloump vint demander refuge à mes arrière-grands-parents, à qui appartenaient cette maison. Pendant deux ans, il se tint caché dans une des chambres de l'étage. Il avait môme pratiqué dans le planchçr, derrière son lit, une ouverture par laquelle il disparaissait dans une espèce d'étroite oubliette sitôt que l'alerte était donnée. Car ce moine était recherché pour des motifs que j'ignore. Un jour, à la suite d'une perquisition qui faillit amener son arrestation, il parvint à s'enfuir, et nul depuis, dans le pays, n'en a plus entendu parler. Les habitants du village savaient sa retraite. Ils ont longtemps prétendu que ce moino avait abandonné dans sa cachette — dans le « paters-kot» — des valeurs considérables dont mes aïeux se seraient emparés. Ceci est malheureusement, si vous voulefr bien que je m'exprime ainsi, le côté légendaire de l'aventure. Autre souvenir, continua MIU Eugénie. Charles de Lorraine est un jour venu dîner avec ses gardes dans cette maison, et mes grands-parents m'ont montré le coin de la cuisine où l'on avait dressé la table. C'est sur cette même table, du reste, qu'avant la guerre je disposais les cramiques qu'en été les citadins venaient manger chez moi le dimanche. Et la maison a vu presque un drame. Lors de la bataille de Waterloo, des soldats français, ayant perdu le contact avec le gros des troupes, se répandirent dans le pays et mirent au pillage les fermes de la région et quelques maisons particulières de Groenendael et de Welriekende. Quelques-uns d'entre eux vinrent jusqu'ici, à Notre-Dame-au-Bois, dont tous les habitants avaient fui, chassant devant eux leur bétail et emportant leurs objets précieux, vers la forêt. Mes grands-parents avaient fait comme les autres. Seule, une servante courageuse s'était refusée à abandonner la maison, et comme elle tentait de s'opposer à leurs perquisitions, l'un d'eux déchargea son fusil dans sa direction. Cçtte servante avait pu tirer fort heureusement sur elle la porte massive qui donne de la salle du café dans le corridor. Il n'y a que quelques années que, le panneau atteint par la balle s'effritant, 11 fallut le remplacer... » Ainsi conta Mu* Eugénie Goossens, du Cornet d'Or, cependant qu'Evariste Cointreau, très intéressé et buvant un verre de gueuze au propre, buvait du lait au figuré... Les leçons du passé J'en al bouché un coin tout à l'heure à mon ami Evariste Cointreau, qui, sous couleur de m'inciter à donner du courage à ceux de mes lecteurs qui ont à se plaindre do la cherté et de la rareté des vivres, me citait des passages de livres d'Histoire d'où il résultait qu'en d'autres temps de pauvres humains ont souffert de privations autrement dures que celles que nous connaissons. Après m'avoir parlé au long et au large de ce qui se passa lors du dernier siège de Paris et au large et au long des souffrances que vécurent d'autres pauvres gens sous lo régime de la Terreur, il conclut, un peu à la manière de M. Prud-homme : — Vois-tu, mon vieux, l'Histoire n'est qu'un éternel recommencement, et tu peux tenir pour certain que celui qui a dit cela le premier n'était pas un imbécile. Il ne me faudrait pas faire grand effort, encore que, ainsi que tu te plais peut-être un peu trop à le rappeler à tos lecteurs quand d'aventure tu évoques dans ton oanard ma falotte personnalité, mon érudition soit de fraîche date, pour to prouver [A que, par comparaison, nous n'avons pas telle-mont à nous plaindre. — Je n'en doute pas. — Je te citerais cent exemples... — Si tu m'en cites ççnt, j,e t'en citerai ua HimacioSse 3© *Sîa3si 181S JOUB.NAI1 QUOTIDIEN — Le Numéro : 15 Centimes 6* fccâiiée. —• W° "S 28®

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.  

Il n'y a pas de texte OCR pour ce journal.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.  

Il n'y a pas de texte OCR pour ce journal.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.  

Il n'y a pas de texte OCR pour ce journal.
Cet article est une édition du titre La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie appartenant à la catégorie Gecensureerde pers, parue à Bruxelles du 1914 au 1918.

Bekijk alle items in deze reeks >>

Ajouter à la collection

Emplacement

Périodes