La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie

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s.n. 1914, 25 Decembre. La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie. Accès à 19 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/zp3vt1j96n/
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Vendredi 25 Décembre 1914 .m—tfffninesa JSL" 51 Vendredi 25 Décembre 1914 LA BELGIQUE administration et rédaction jjt Rue Montagnc-de-Sion, S. BRUXELLK» Sureaux : de 10 à 12 et de 15 à 17 heures JOURNAL QUOTIDIEN Iti'uxelleg et Faubourgs s lO centime» le numéro Provinces ' lî» esDtrmea le numéro La petite ligne fr. 0.40 ANNONCES Réclame axant les annonce» 1.00 Corps du journal 2.00 Nécrologie a.OO A L'OCCASION DE LA FÊTE DE NOËL LE JOURNAL NE PARAITRA PAS DEMAIN LA GUERRE 142m* jour de guerre La situation militaire dans le Caucase exposée ici le y ne s'est, depuis lors, guère modiliée. A ce moment Batoum, le port de la mer Noire qui est l'ob-jectit principal de i'ettort ottoman, était à la veilie d'être complètement investi : vu la prise successive de Bortchka et de Keda, il l'était déjà aux trois quarts. Les Russes toutefois ont réussi à parer le danger : du moins on n'a reçu aucune indication de nature à faire croire que la situation de Batoum soit compromise davantage. Sur la ligne d'Erzeroum à Kars, rien de saillant n'a non plus été relevé depuis longtemps, car l'attaque nocturne des positions russes d'Al Agoes ArDi, relatée par le communiqué de Constantinople du 23, ne peut vraisemblablement constituer qu'une escarmouche sans caractère décisif. Plus au sud, les opérations se sont concentrées sur le territoire de la Turquie d'Asie, dans la vallée de l'Euphrate supérieure et surtout dans la région comprise entre l'est du lac de Van et la frontière persane. Ici surtout elles paraissent avoir été importantes. Les Turcs y ont fait intervenir des renforts considérables provenant de ieur corps d'armée de Bagdad, et leurs dépêches du 15 et du 17 — la dernière annonçant la prise de Saraï et la retraite des Russes sur Kotur — affirment qu'ils ont obtenu des avantages sérieux. De son côté, Pétro-grad soutient, dans une dépêche officielle datée du 20, que les combats dans la direction de Van se déroulent en faveur des Russes. Avouez que dès lors il est rudement difficile de s'y reconnaître. Une seule conclusion est permise — et nous l'avons en son temps fait pressentir — à savoir que la guerre russo-turque sera longue et pénible, d'autant plus que suivant certaines indications, les Ottomans s'efforcent de décider à se joindre à eux la population musuLmane des régions qu'ils traversent et dont le fanatisme religieux a été exacerbé par la déclaration de la guerre sainte. Au nord du golfe Persique, les Turcs ne semblent pas vouloir sérieusement disputer aux Anglais la suprématie qu'ils se sont rapidement assurée dans la contrée fertile et stratégiquement intéressante comprise entre le confluent du Tigre et de l'Eu phrate jusqu'à la mer. Les opérations qui ont suivi l'occupation de Bassorah et qui ont fait tomber au pouvoir des troupes britanniques la ville de Masera, située sur la rive droite du Tigre, puis celle plus importante de Korha, sur la rivé' gauche, n'ont mi» aux prises que des effectifs très peu nombreux et n'ont occasionné aux deux adversaires que des pertes minimes. Il est vraisemblable que si les Anglais voulaient^ s'avancer le long du Tigre, plus au nord dans la direction de Bagdad, des hostilités d'ampleur très différente ne tarderaient pas à s'engager. Bagdad est en effet la place militaire la plus importante du sud-est de la Turquie d'Asie, et des forces notables y ont été certainement concentrées. Il est à supposer que les Anglais n'ont pas l'intention — ce serait dans les circonstances actuelles une décision peu pratique — d'affecter des effectifs sérieux à une tentative plus complète d'invasion de la Turquie d'Asie. On peut croire qu'ils sont déjà fort satisfaits d'avoir pu asseoir effectivement leur domination sur la contrée située au nord du golfe Persique. Grâce au chemin de fer de Bagdad, qui y aboutit et fait s'y concentrer le trafic vers les Indes, cet c contrée a pour eux une importance particulière ; au cours des longues et difficiles négociations internationales provoquées par la ligne ferrée en question, la Grande-Bretagne a du reste toujours revendiqué la légion de Bassorah comme sphère d'influence spéciale. *• * # Du côté de l'Egypte, il se pourrait que nous assistions bientôt à des événements significatifs. Constantinople vient en effet d'annoncer que l'armée turque a commencé sa marche en avant vers le. canal de Suez. Nous avons déjà signalé qu'en' dépit de ses effectifs nombreux et de sa préparation minutieuse, elle s'y heurtera immanquablement à une résistance difficile à vaincre. Tout d'abord Surpris par la soudaineté des événements, les Anglais ont eu ensuite tout le temps de se ressaisir. Ils pné* en grande hâte organisé la protection du Canai, qu'ils considèrent à bon droit comme une œuvre d'inappréciable valeur, en improvisant aux endroits les plus menacés tous les moyens de défense provisoire que préconise la science militaire moderne. Outre le corps d'occupation résidant d'ordinaire en Egypte, ils ont concentré dans la région du Ca-nal des troupes hindoues, canadiennes et australiennes, et y ont préparé le campement d'une division portugaise qui leur est annoncée de Lisbonne. Bref, toutes les mesures ont été prises par les belligérants en vue de la lutte dont le Canal de Suez est l'enjeu formidable : on peut affirmer qu'on n'a négligé de part ni d'autre la moindre chance de succès. C'est ainsi que les Ottomans ne cessent de pousser à la révolte les populations musulmanes : une récente dépêche de Vienne a signalé dans le Soudan anglais des mutineries de Bédouins dont l'importance, même si l'on se garde d'exagération, démontre que l'état d'esprit des mahométans tend à prendre une tournure assez inquiétante pour qu'il faille la considérer, dans les circonstances actuelles, comme un élément d'appréciation non négligeable. # " • Les communiqués français et les allemands per sistent à se contredire dans la plupart de leurs termes : ceux-ci représentent comme ayant échoué des i attaques que ceux-là affirment avoir abouti à des, succès notables. Ces contradictions échappant absolument à tout commentaire, bornons-nous à constater la persistante et vive reprise d'activité de' opérations dans l'Ouest. L'effort des Alliés s'y manifeste particulièrement opiniâtre entre La Bassée et Arras : c'est dans cette région et dans celle avoir sinant Ypres qu'on s'attendait généralement à vo'.j les Allemands tenter la trouée qui devait leur permettre d'avancer sur Calais. En Champagne aus|i et au nord-est du camp de Châlons. les attaquas françaises paraissent avoir été particulièrement acharnées : on peut leur assigner comme but probable une percée préparatoire à la libération du nord de l'Argonne et au dégagement consécutif de I la zone qui avoisine à l'ouest la place de Verdun, L'action des Français entre l'Argonne et la Meus<», ainsi que dans le bois de Consenvoye situé au nord de Brabant sur la rive droite de la Meuse, tend visiblement à accentuer ce dégagement vers le Nord, et par suite à rendre vains les efforts poursuivis depuis des mois par les Allemands en vue d'un total encerclement de Verdun. Assurément il n'est pas contestable que dans la très grande majorité des engagements dont il es; question dans les communiqués, tant allemands que français, ce sont les Alliés qui ont pris l'offensive : celle-ci toutefois n'a point abouti jusqu'ici à des résultats tellement marquants qu'il s'impose de les mettre en lumière. Néanmoins si l'activité des armées en présence continue à se manifester avec a même énergie sur tous les points du front franco-belge, on doit tenir pour certain qu'un événement important ne tardera pas à se produire sur l'un ou l'autre de ces points Concernant le théâtre de la guerre dans l'Est, le communiqué de Berlin d'hier et la dépêche ri" Vienne d'aujourd'hui — nous n'avons rien reçu de Pétrograd — s'accordent pour dire que la bataille y continue sur toute la ligne. Aucun indice ne permet jusqu'ici dé dire celui des.belligérants à l'avantage tte qui elle se développe. : —f-f IPOTTR, JsTOTJS !... M. Herbert Hoover, président -de la Commission dç Secours pour la Belgique, a donné dernièrement, au cours d'une -conférence à Londres, des indications intéressantes concernant les opérations de cet organisme. Au mois d'octobre dernier, un Comité composé de personnalités importantes et de fonctionnaires belges fut constitué pour parer à la famine qui menaçait la population civile belge tout entière. Ce Comité demanda à M. Whitlock, ministre des Etats-Unis à Bruxelles, et au marquis de Villalobar, ambassadeur d'Espagne, de» coopérer à son œuvre. Des négociations furent entreprises avec les autorités allemandes à Bruxelles. Il fut fait aussi appel aux bons offices de l'ambassadeur des Etats-Unis à Berlin et aux ministres américain et espagnol à Londres. Ces démarches aboutirent finalement à un accord en vertu duquel l'importation de produits alimentaires pourrait se faire sous certaines conditions par la Hollande, et sous le contrôle de puissances neutres, jusqu'au moment où ces produits parviendraient à la population civile. La population se trouvant encore en Belgique a été évaluée de 6 1/2 à 7 millions d'âmes. La consommation de blé seule est normalement de 270,000 tonnes par mois, dont 230,000 tonnes proviennent de l'importation. Or, depuis le 15 août dernier, il n'y a eu pratiquement aucune importation en Belgique. L'armée occupante et la population ont consommé les stocks existants et en ce moment il n'y a plus de pain en dehors de celui fourni par la Commission de Secours. Quant à la viande et aux légumes, les quantités s'en trouvant dans le pays, consommées avec économie, suffisaient pour deux ou trois mois:. On s'est basé sur une ration de pain de 300 grammes par jour et par personne, ce qui, bien que ne formant que le tiers de la ration allouée au soldat, semble suffisant pour assurer^l'existence. II faut donc importer environ 80,000 tonnes de blé par mois, soit pour environ 30 millions de "francs y "compris* les frais de transport. Le problème consistait à trouver ces quantités de céréales sous forme de dons en nature, ou bien l'argent nécessaire pour les payer. Il fallait aussi trouver les moyens de transport et organiser les répartitions proportionnellement aux besoins. Les renseignements que chaque commune de Belgique possède sur ses habitants ont permis assez facilement de déterminer les besoins de la population. Celle-ci a été divisée en trois classe» . La première comporte les indigents, auxquels est remis gratuitement un bon leur donnant droit à deux repas par jour aux cantines communales. La seconde -comprend les membres de la classe ouvrière qui possèdent encore quelques ressources : ils doivent payer pour leurs bons environ 9 francs mensuellement.La troisième catégorie se compose des classes aisées, dont les ressources sont encore notables La Commission a reçu de divers gouvernements et de plusieurs institutions des subsides pour environ 7 1/2 millionsde francs. En outre, certaines banques belges et certaines personnalités ont garanti la réunion d'une quinzaine de millions et l'organisation dès transports. La Commission est intervenue auprès des Comités locaux de secours pour obtenir qu'ils transforment leurs ressources en produits alimentaires à. délivrer au Comité central. Les dons en nature des peuples américains et canadiens atteignent de 7 à 10 millions de dollars. Le mouvement de charité en Amérique a dépassé tout ce qui s'était vu jusqu'à présent, et même l'élan qui s'était produit lors du tremblement de terre de San Francisco. Déjà 32 navires sont prêts pour le transport: jusqu'ici 50,000 tonnes de vivres d'une valeur de 13 millions de francs ont été délivrées, dont près de 5 millions proviennent de dons. La Commission a encore des chargements tout prêts pour environ 50 millions de francs, dont la moitié est fournie par les dons. — — A à ■ — LES FAITS DU JOUR La petite ville d'Albert, en Picardie, n'est qu'un monceau de ruines. Selon l'expression d'Henry Simond, « c'est un Pompéi qu'on aurait saccagé ». Au milieu de cet effondrement de tout, une chose demeure debout : la basilique miraculeuse de N.-D. de Brebières, qui, au sommet d'une tour de briques roses, dresse dans le ciel une Sainte Yierge d'or. Et, derrière cet écran sacré, sont seules restées intactes les maisons placées dans ce charmant sillage de protection. Une dépêche de Copenhague annonce qu'un aéroplane allemand a atterri dans l'île danoise de Fanoe. Les officiers et le soldat montant l'avion ont été arrêtés et seront internés en Danemark jusqu'à la fin de la guerre. La série déjà 8i longue et si variée des explosifs vient ae s augmenter^ d'une invention nouvelle, due à un Belge, et déjà utilisée dans certaines mines d'Australie et dei -Nouvelle-Zélande. Le nouvel explosif a été nommé sabuiite; son principal avantage sur la dynamite consiste dans sa plus grande force et surtout dans l'absence complète de gaz délétères après explosion. Son pouvoir explosifest do 30 à 50 p. c. plus considérable que celui de la dynamite, de 45 p, c. que la nitroglycérine./„p®8 ®_88.a\B onfc .été faits aux mines d'Anaconda (Mats-Unis) ont permis de constater que même en martelant une cartouche de stabulite, en la brûlant, en la traversant avec une baguette de fer rougie au feu elle ne faisait pas explosion. On est allé même jusqu'à tirer à balle sur une cartouche sans qu'elle -explosât. Pour la faire partir, i] faut employer im détonateur à fulminate.Les ingrédients qui constituent la sabuiite consistent en tin mélange mécanique de nitrate d'ammonium, de trinitrotoluol et de silicate de calcium. Ce dernier produit forme l'élément combustible de la poudre. Cet élément revient à meilleur marché que l'aluminium pulvérisé et offre de plus l'avantage de ne pas se détériorer sous des conditions atmosphériques normales. Le mélange, produisant une combustion rapide en même temps que dégageant une grande quantité de gaz, constitue un explosif idéal. ,4 Il y avait près de deux cent cinquante ans que le | côtes anglaises n'avaient pas été attaquées. ; L'amiral hollandais de Ruytter, en 1677, était pa j venu à jeter l'ancre dans l'embouchure de la Tamise. : { ataqua ensuite Sheerness !et, après avoir bombardé 1 i port, emporta la ville d'assaut. Les journaux de Londres viennent de publier un app< du lord-maire de Londres en vue de la formation d un garde nationale de la Cité, afin d'avoir un corps pré à repousser une invasion éventuelle. L'appel s'adress aux hommes de professions libérales, aux négociants aux artisans, etc., de la Cjté., n'étant pas encore eng? gés au service du pays et ayant dépassé l'âge de que rante ans. Les exercices consisteront surtout en tirs, en servie en campagne, en marches ou en raids à bicyclette. L'un forme sera bleu foncé pour ia tunique, le képi et le par talon; les guêtres et les souliers seront de couleur brun< la chemise sera de flanelle grise. Les membres d « corps de la Cité de Londies » devront payer un droi d'entrée de 25 francs et fournir leur uniforme et leur armes. Sous le patronage de Mine la duchesse de Vendôme vient d'être fondée à Pari? l'Union franco-belge de 1 Croix-Blanche. Cette œuvre a pour but de venir en aid aux membres de l'enseignement des régions envahie (France et Belgique). Une "vente de charité permanent est installée à son profit boulevard Raspail. Miss Gladstone, petite-fille de M. Gladstone, l'illus tre homme d'Etat anglais, s'est enrôlée comme infii mière à l'hôpital militaire de Cherbourg. La jeune fill remplit avec un dévouement admirable tous les devoir de la fonction qu'elle a librement acceptée, et les pau vres blessés auxquels elle prodigue des soins maternel ne se doutent guère qu'ils^ ont à leur service la descen dan te d'im des plus grands "hommes de l'Angleterre. Un correspondant du « Daily Mail » a demandé au: ministres des affaires étrangères de Suède et de Nor vège s'il n'entrait pas dans leurs intentions de deman der à d'autres pays neutres, par exemple aux Etats Unis, de se joindre à l'accord qui vient d'être concli entre les pays scandinaves. La réponse a été négative La «Correspondenza de Rome prétend savoir qui le gouvernement français va proposer aux Chambre! l'annexion de la Tunisie. En période normale, la saison des voyages- en Italie battrait son plein en ce moment : or, elle est complète ment nulle et pour cause. On estime que l'Italie perdra de ce chef plus d'un demi-milliard de lires. C'est ui coup sensible pour les finances du pays. Le « Militârwochenblatt x> -ie Berlin publie un article qui rend hommage à l'artillerie russe, dont la valeui surtout comme arme défensive est hautement appré ciée. Les Russes, d'après (&i. article, sont particulièrement adroits à profiter du terrain. Dans les batailles près d'Iwangorod, il n'était possible de découvrir les positions des batteries russes que grâce aux aviateurs L'artillerie russe évite autant que possible de se placei en arrière ou à proximité do reliefs de terrains accentués. Les batteries ne craigi ent pas les marécages ou les prairies pour peu qu'ell^' -jient le temps d'y préparer leurs emplacements. Le ÎÇpsîfîôns enterrée^ procurent presque toujours un couvert absolu, et lorsque cela n'est pas le cas, les Russes construisent devant leur front une série de masques qu'il est pratiquement impossible de différentier du terrain environnant. Deux aviateurs allemands ont survolé Dunkerqu© la semaine dernière. En guise de bombes, ils ont laissé choir des messages. L'un d'eux jeta un paquet qui contenait une lettre d'un général allemand demandant des précisions sur la mort de son fils, tué sur le front. L'autre laissa tomber également une lettre écrite par un aviateur français fait prisonnier : l'aviateur y avait ajouté de sa main le souhait : « Bonne fête de Noël ! » A la suite du récent bombardement de la côte anglaise par une escadre allemande, le maire de Margate a trouvé bon d'annoncer qife les Anglais qui projetaient de passer la Noël dans la cité balnéaire qu'il administre pouvaient s'y rendre sans crainte : — Margate, dit l'honorable magistrat, est protégée par un vaste champ de mines posées par les vaisseaux de guerre anglais. Le bombardement de la ville est par suite impossible. Les hôtels sont prêts à recevoir les clients et notre mot d'ordre est « Tout comme auparavant ! y> Reste à savoir si les hôteliers de Scarborough ne vont pas s'insurger contre cette concurrence de Margate, qu'ils sont bien près de qualifier de déloyale. Le « Czass » de Cracovie a reçu par aéroplane le numéro du 26 novembre du journal « Ziema Przemyska » qui dit que pendant les^ derniers jours de novembre le froid à Przemysl a atteint de 12 à 15 degrés sous zéro. A la dernière réunion de la fédération socialiste du département de la Seine, un rédacteur de « L'Humanité » a soumis une résolution dont la teneur, approuvée par les dirigëants du parti, proposait que des négociations de paix fussent introduites immédiatement après que l'ennemi aurait été chassé du territoire français. Cette résolution a provoqué un long tumulte, mais n'a même pas été examinée. Les non-combattants en Russie ont prie à tâche de dresser un grand nombre de chiens de guerre. Il n'est pas de famille où l'on ne soit en train d'apprendre à une de ces bonnes bêtes à rechercher un blessé. On pousse aussi loin que possible leur éducation. C'est ainsi que le propriétaire d'un important chenil est parvenu à leur faire comprendre qu'en cas d'évanouissement, il fallait se coucher sur le blessé pour le réchauffer et le ranimer. La guerre a eu sur les relations des cours européennes dee réactions assez curieuses. Les souverains ont renoncé aux grades honoraires qu'ils possédaient dans les armées adverses. Le roi des Belges a renoncé à ses titres de colonel^ des dragons de Hanovre et du 27e régiment d'infanterie au tri chienne. Par contre les souveraines n'ont pas euivi le mouvement. Le Gotha de 1915 annonce que l'impératrice d'AHëmagne a coneervé scm titre de chef du régiment des hussards de Grodno ; l'impératrice de Russie re-ste chef (lu 2" régiment des dragons de la garde prussienne; la reine d'Angleterre, chef du régiment des hus6ards de loucher. On mande de Buenos Aires que la société argentine •s Molinos Harineroe » a donné mille sacs de farine pour les blessés belges. Les donateurs se chargent du frêt et de tous les fraie de transport. Le correspondant du « Tijd s- prétend que, dimanche soir, un aviateur a survolé Bruges et lancé trois bombe-s qui ont explosé violemment. On ne connaît pas l'importance des dégâts. Au début do la guerre, le grand-duc Nicolas avait convoqué les employés supérieurs de l'intendance militaire. Fiers de l'honneur qui leur était échu, tous les fonctionnaires se trouvaient à l'heure dite dans le salon de réception du grand-duc. Après une heure d'attente, celui-ci fit son entrée. Le demi-cercle formé par les intendants s'inclina jusqu'à tere, tandis que Nicolas saluait d un bref mouvement de tête. Sans prononcer une parole, il se mit à les toiser l'un après l'autre d un œil sévère. L'impression devint de plu* en plue pénible. Alors, devant le6 fonctionnaires terrifiés, le grand-duc prononça brusquement ces seuls mots, qui résonnèrent dans le silence glacial de la salle : « Celui qui votl'era sera pendu ! » COMMUIQUÉS OFFICIELS Communiqués allemands a « Berlin, 24 décembre (Officiel de ce midi) : e L'ennemi n'a pas recommencé hier ses attaques i, dans la région de Nieuport. Près de Bixschoote, nos troupes, au cours des combats du 21, ont fait ■" 230 prisonniers. L'activité de l'ennemi s'est de nou-e veau manifestée vivement dans la région du camp de Châlons. Au violent feu de l'artillerie ennemie - sur ce front ont succédé, dans la région de Souain et de Perthes, des attaques d'infanterie qui ont été t repoussées. Une tranchée que l'ennemi tenait sous e un feu d'artillerie continuel nous a été arrachée, mais nous l'avons reprise le soir. Après le succès de cette contre-attaque, la position a été abandonnée, > des parties de la tranchée ayant été comblées par ^ le feu de l'ennemi. Plus de 100 prisonniers sont res-s tés entre nos mains. b Nos troupes ont repris à nouveau l'offensive sur la ligne Soldau-Neidenberg et ont repoussé les Russes après des combats qui ont duré plusieurs jours. Mlawa et les positions ennemies avoisinant Mlawa 3 sont de nouveau entre nos mains. Dans ces combats 5 nous avons fait plus de 1,000 prisonniers. Dans le secteur Bzura-Rawka l'artillerie n'ayant 3 pu, à cause du temps brumeux, se mettre en valeur, des combats violents à la baïonnette ont eu lieu sur plusieurs points. Les pertes des Russes sont gran-. des. Sur la rive droite de la Pilica, dans la contrée au sud-est de Tomaszow, les Russes ont attaqué plusieurs fois, mais ont été repoussés avec de grandes 1 pertes par les troupes austro-allemandes. Plus au sud, la situation est en général inchangée.Vienne, 24 décembre. (Officiel d'hier midi) : Nos opérations dans les Carpathes prennent une tournure favorable. Dans le territoire de la Latorcza une tentative russe a été repoussée. Dans la vallée 1 supérieure de la rivière Ung, nos troupes ont fait 1 hier 300 prisonniers près de Fenyvesvoelgy et ont avancé au nord-est du col de Lupkow. Dans la direction de Lisko notre offensive a gagné du terrain. Le communiqué officiel de l'état-major ru.;se du 1S décembre prétendait que sur le front 3,0'"i0 prisonniers, un canon et des mitrailleuses nous avaient été pris. Ces indications sont controuvées. Nos troupes ont perdu en morts, blessés et disparus ensemble, 2 officiers et 305 hommes. Pas un canon et pas une mitrailleuse n'est tombé entre les mains de l'ennemi. Les combats violents près de Krosno, Jaslo et Tuschow et sur la Dunajec inférieure continuent. Sur le fleuve les kusses ont "renouvefé ia nuit' dernière vainement leur attaque et y ont subi de fortes pertes.Le combat continue sur la Nida.Près de l'em-Douchure du fleuve, un pont de l'ennemi sur la Vistule a été incendié. Au sud de Tomaszcw, une attaque nocturne de régiments caucasiens a été repoussée par nos troupes. Les combats autour du secteur Rawka-Bzura continuent Une nouvelle bataille est donc engagée sur ' out le front # * • Berlin, 24 décembre: Le « Militârwochenblatt » annonce que le baron von Bissing, général de cavalerie, actuellement gouverneur- général en Belgique, vient d'être promu général-colonel. * * * Bruxelles, 24 décembre : Le gouverneur générai' en Belgique nous communique la note suivante : En présence des nouvelles tentatives faites par le gouvernement belge en vue d'engager des Belges à prendre du service dans leur armée, il est rappelé que, suivant un décret du gouvernement général ayant force de loi, tous les ordres et décrets de l'ancien gouvernement belge ne sont plus en vigueur. Ainsi qu'il a été annoncé il y a quelque temps déjà par voie d'affiches, tout Belge qui essaierait de donner suite à pareil ordre s'exposerait aux peines les plus sévères. En outre, dans le cas où il réussirait à s'échapper, ses proches parents seraient rendus responsables. * *# Bruxelles, 24 décembre : Le 9 décembre, la comtesse Louise de Mérode, femme du maréchal de la Cour du Roi des Belges, a été arrêtée par les postes allemands sur la route d'Anvers à Bruxelles. Ses bagages ayant été visités, on y a trouvé divers papiers permettant de soupçonner que le comte et la comtesse de Mérode entretenaient avec l'Angleterre et la France des relations capables de nuire aux intérêts allemands. Les papiers saisis n'ont pu faire établir immédiatement leur culpabilité, mais ils étaient assez accablants toutefois pour qu'une instruction parût nécessaire et fût ordonnée. Il s'agissait en effet d'un crime qui, d'après la loi martiale allemande, est susceptible de faire encourir à son auteur la peine de mort ou d'internement dans une forteresse. Le 22 décembre, un Conseil de guerre s'est réuni à Bruxelles. Il a abouti à un acquittement, les charges n'étant pas suffisantes pour faire considérer la culpabilité comme démontrée. Malgré cet acquittement, le Gouverneur général en Belgique avait le droit de faire transporter les inculpé dans un camp d'internés en Allemagne. S'il n'a pas usé de ce droit, c'est certainement qu'il s'est laissé guider par des considérations de généreuse condescendance. ++ Communiqués des armées alliées Paris, 22 décembre. (Communiqué officiel de 15 heures) : Entre la mer et la Lys, il n'y a eu hier que des engagements d'artillerie. De la Lys à l'Aisne, nous avons repoussé une attaque allemande qui tentait de déboucher de Ca-rency, et nous avons pris quelques maisons à Blangy. Une attaque de l'ennemi sur Mametz et les tranchées avoisinantes à empêché nos Groupes de faire aucun progrès sensible dans cette direction. Dans la région de Lihons, trois attaaues de l'en-lemi ont été repoussées. Nous avons légèrement ga-Tié du terrain à l'est et à l'ouest de Tracy-le-Val. "fotre artillerie a dirigé un feu efficace sur le plateau de Nouvron. Dans les secteurs de l'Aisne et de Reims, il n'y a eu que des engagements d'artillerie. En Champagne, en Argonne et autour de Souain I 1 1 ont eu lieu de violents combats à là baïonnette. Nous n'avons fait aucun orogrès appréciable dans cette région. Dans le voisinage de Perthes et des Hurlus, nous avons emporté trois ouvrages de campagne allemands, représentant une longueur de tranchée de 1,500 mètres. Au nord-est de Beauséjour, nous avons consolidé les positions prises le 20 et occupé toutes les tranchées bordant la butte du Calvaire. Dans le bois de la Grurie, nos progrès continuent. A Saint-Hubert, nous avons repoussé une attaque. Dans le bois Bolante, nous avions perdu un peu de terrain, mais nous en avons repris les deux tiers. Entre l'Argonne et la Meuse, nous avons fait un léger progrès aux environs de Vauquois. Au nord du bois de Malancourt, nos troupes ont réussi à franchir un réseau de fils de fer. Sur la rive droite de la Meuse, dans le bois de Consenvoye, nous avons perdu, puis repris après une lutte énergique, le terrain ->ie nous avions gagné le 20. De la Meuse aux Vosges, rien à signaler. * * # Paris, 22 décembre. (Communiqué de 23 heures) : Au nord de Puisaleine et au sud de Noyon, l'ennemi a tenté hier de violentes cotntre-^attaques qui ont été toutes repoussées. Nous avons gagné un peu de terrain à Boureuil-les, au sud de Varennes. Nos attaques y ont continué aujourd'hui et paraissent nous avoir assuré un progrès à Boureuilles et à l'ouest de Vauquois. Sur le restant du front, rien à signaler. # * * Pétrograd, 22 décembre. {Communiqué officiel de Vétat-major de l'armée du Caucase) : Dans la région de Van, des combats ont eu lieu le 20 de ce mois et se sont terminés par une défaite turque. Ceux-ci ont eu un grand nombre de tués et de blessés. En poursuivant l'ennemi, nous avons pris un canon de montagne et du matériel de guerre. Dans la région de Sarakamysj, il y a eu quelques rencontres sans importance. Dépêches diverses Paris, 22 décembre : La séance de la Chambre française avait attiré une grande quantité de curieux aux abords du Palais Bourbon. La salle et les tribunes étaient bondées. Les - ' - troi3 dc-puUs, laortr, au champ d àsDi... décorés et recouverts de crêpe. ' '■ * La séance a été ouverte par M. Deschane] qui a donné un aperçu général de l'état d'âme actuel du peuple français. Lorsque le président a fait l'éloge des trois défunts, tous les députés se sont levés. ^ M. Viviani, président du Conseil, a fait un exposé de la situation générale et conclu en disant que la Franoe ne désarmerait que lorsqu'elle aurait obtenue une paix durable, libéré la Belgique et abattu le militarisme prussien.Quant à la situation financière, elle est très favorable. Il ne sera pas nécessaire de faire un emprunt, la Banque de France étant en mesure d'avancer tout l'argent nécessaire au Trésor. M. Viviani a terminé son discours en disant qu'il était plein d'espoir dans l'avenir sans perdre de vue cependant que la guerre serait encore très pénible et qu'elle serait probablement très longue. * * # Londres, 22 décembre : Le vapeur norwégien Boston a sombré dans la mer du Nord après avoir heurté une mine flottante. * * * Paris, 23 décembre : Le « Matin » annonce que dans toutes les mairieè de France on a affiché le 20 décembre les tableaux de recrutement de la classe de 1916. # * •• Kome, 23 décembre : Ce matin, une bombe a éclaté devant l'église Baint-Clément. Quelques fenêtres ont volé en éclate. Une autre bombe a été trouvée dans les environs. Il s'agit de bombes presque inoffensives semblables à celles que l'on fait exploser à l'occasion de la Noël. Lee autorités ont commencé une enquête. *** Rome, 23 décembre: Le vapeur Letimbro, appartenant à la Société aici-henne de navigation, qui venait de Tripoli, est arrivé a Malte une heure après la fermeture habituelle du port pour les navires marchands. Pendant qu'il échangeait les signaux avec les autorités du port il a été atteint d un éclat de ehrapnell. A la demande du consul ita-lien,_ le gouverneur a immédiatement envoyé une commission à bord pour établir le relevé des dégâts et déterminer les responsabilités. Le- vapeur Letimbro est reparti pour Syracuse, * * * Berlin, 21 décembre : Le représentant de l'Uruguay a transmis au ministre allemand des affaires étrangères une note renonçant à la convention de commerce et de navigation entre l'empire allemand et l'Uruguay. La République a en même temps signifié le renon de se8 traités de commeroe avec la rance et 1 Angleterre. New-York, 20 décembre : Le croiseur auxiliaire allemand Cormoran avec 24 offi-pers et 355 hommes a été désarmé à Quam, possession américaine dans 1 Oc^àn Pacifique. Guam est la plus grande et la plus septentrionale des îles Mariannes; elle fllt cédée, en 1898, par l'Espagne à l'Amérique. * « * Rome, 21 décembre : Un accord s'eBt établi entre la Bulgarie et la Rouma-niet> Celle-ci a déclaré qu'elle resterait neutre, même si un incident se produisait entre la Grèce et la Bulgarie. ♦ # • Montréal, 21 décembre : . Le ministre des Finances canadien, M. Withe, va partir pour New-York, où il est chargé de négocier un emprunt de 30 millions de dollars. * * * Londres, 21 décembre : L'archevêque de Londres a envoyé le télégramme suivant a 1 occasion de l'enterrement des victimes du bombardement de la côte anglaise : « La mort de ces hommes renforcera dans tout le pays le désir que l'Angleterre et ses alliés préparent une fin rapide de la guerre pour que le monde puisse jouir des bienfaits de la paix.:» * * • Londres, 21 décembre : Un télégramme de Calais annonça qu'un aviateur allemand a jeté deux bombes sur Calais dimanche dernier. Les projectiles n'ont pas occasionné de dégâts. « # • Londres, 21 décembre : Le « Daily Express » reçoit un télégramme de Paria annonçant que la capitale a été le théâtre de scènes d'un enthousiasme indescriptible au départ des jeunes gens de la classe de 1916.

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Cet article est une édition du titre La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie appartenant à la catégorie Gecensureerde pers, parue à Bruxelles du 1914 au 1918.

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